Serez-vous gréviste jeudi 23 mars 2023 ?
- HermionyGuide spirituel
Enaeco a écrit:Au doigt mouillé, je pense qu'on est dans les 10% d'enseignants au courant des contours de ce pacte.
Dans mes deux collèges, il y a des affiches partout en salle des profs. Pourtant, dans un des deux, j'ai des collègues qui ne savent pas du tout de quoi il s'agit....
- GaliNéoFidèle du forum
Hermiony a écrit:Enaeco a écrit:Au doigt mouillé, je pense qu'on est dans les 10% d'enseignants au courant des contours de ce pacte.
Dans mes deux collèges, il y a des affiches partout en salle des profs. Pourtant, dans un des deux, j'ai des collègues qui ne savent pas du tout de quoi il s'agit....
Comment ne pas savoir ce qu'est le pacte ??? c'est vraiment avoir des œillères sur la tête !
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¡ Hermano ! Dale gracias a Dios, que lo que tienes en la mano, no lo tienes por todo el año...
- Fesseur ProGuide spirituel
Beaucoup de monde et belle ambiance festive dans ma petite ville de province !
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Pourvu que ça dure...
- Fesseur ProGuide spirituel
Ou des chapeaux dans les yeux !GaliNéo a écrit:Hermiony a écrit:Enaeco a écrit:Au doigt mouillé, je pense qu'on est dans les 10% d'enseignants au courant des contours de ce pacte.
Dans mes deux collèges, il y a des affiches partout en salle des profs. Pourtant, dans un des deux, j'ai des collègues qui ne savent pas du tout de quoi il s'agit....
Comment ne pas savoir ce qu'est le pacte ??? c'est vraiment avoir des œillères sur la tête !
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Pourvu que ça dure...
- SaltaojosHabitué du forum
Dans mon collège, 42% d'enseignants grévistes sur ceux qui avaient cours aujourd'hui. C'est très, très rare, certains sont en grève pour la première fois.
Sinon, manif encore une fois minable ce matin sous la pluie, environ 200 personnes pour une agglo de + de 10 000 habitants, que c'est rageant...
Sinon, manif encore une fois minable ce matin sous la pluie, environ 200 personnes pour une agglo de + de 10 000 habitants, que c'est rageant...
- EsméraldaGrand sage
Fesseur Pro a écrit:Ou des chapeaux dans les yeux !GaliNéo a écrit:Hermiony a écrit:Enaeco a écrit:Au doigt mouillé, je pense qu'on est dans les 10% d'enseignants au courant des contours de ce pacte.
Dans mes deux collèges, il y a des affiches partout en salle des profs. Pourtant, dans un des deux, j'ai des collègues qui ne savent pas du tout de quoi il s'agit....
Comment ne pas savoir ce qu'est le pacte ??? c'est vraiment avoir des œillères sur la tête !
Manif ce matin dans ma toute petite ville, pas du tout ridicule, plus de monde que ce que je pensais, on a même bloqué la circulation sur une déviation pendant une petite heure, ce qui n'était pas prévu au programme. Je serai bien allée dans la grande ville du département cet après-midi, mais j'ai trop mal au cou. Pas mal de lycéen avait rejoint le cortège ce matin, c'était sympa. Je me dis que si ça bouge dans ma toute petite ville, ça doit bouger bien plus dans les grandes, cela ne prend pas le chemin d'un esoufflement
- EnaecoVénérable
GaliNéo a écrit:Hermiony a écrit:Enaeco a écrit:Au doigt mouillé, je pense qu'on est dans les 10% d'enseignants au courant des contours de ce pacte.
Dans mes deux collèges, il y a des affiches partout en salle des profs. Pourtant, dans un des deux, j'ai des collègues qui ne savent pas du tout de quoi il s'agit....
Comment ne pas savoir ce qu'est le pacte ??? c'est vraiment avoir des œillères sur la tête !
Pas d'affiche chez nous. L'info est passée par les syndicats mais noyée avec toutes les autres infos (mutations, bac, retraites et autres)
Il n'y a qu'à ouvrir un site syndical pour voir quelle place occupe le pacte. Entre les chiffres qui sont arrivés tardivement et l'actualité, il n'y avait pas beaucoup de matière à mettre en avant.
Pour des enseignants qui ne cherchent pas l'information, ça n'est pas surprenant qu'ils passent au travers de celle là.
- ErgoDevin
https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/retraites-apres-un-mega-don-de-100-000-euros-la-caisse-de-greve-solidarite-interprofessionnelle-passe-la-barre-des-deux-millions_5727890.htmlLa caisse de grève Solidarité interprofessionnelle enregistre un "méga don" record de 100 000 euros, jeudi 23 mars, jour de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, a appris franceinfo auprès de son coordinateur, Romain Altmann. "Une méga grosse surprise" qui permet à la caisse de franchir le seuil symbolique des deux millions d'euros.
Si on ajoute les caisses par secteur et les caisses locales, ç'a l'air de plutôt bien marcher.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- JennyMédiateur
Whaou ! Un don de 30 000 euros hier aussi.
- gauvain31Empereur
Allez, je pars à la manif (prévue à 15h à Toulouse). Je vous raconterai
- GaliNéoFidèle du forum
Échauffourées à Lyon et à Saint-Étienne, c'est en train de dégénérer... Idem à Nantes, Rennes et Lorient. Pas d'infos pour Paris.
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- henrietteMédiateur
- Stel6584Niveau 7
Très belle manifestation dans ma petit ville de région où nous étions près de 10 000 à manifester alors que la semaine dernière nous étions à peine la moitié.
- may68Expert
Ici beaucoup plus de monde, beaucoup lus de bruit et bcp plus de jeunes !!!
- PrezboGrand Maître
Cortège dense à Lyon, les gens ne quittent pas la place Bellecour, un peu de tension et de lacrymos sur les quais.
Ah, c'est en train de monter d'un cran, je vais quitter les lieux.
Ah, c'est en train de monter d'un cran, je vais quitter les lieux.
- SolovieïNiveau 10
Choup90 a écrit:"Moi je fais rien mais ce que vous faites, ça sert à rien".
Il y a plein de blocages, rassemblements, etc en dehors des horaires de classe (très tôt le matin ou le week-end). Tu as fait quoi, toi ?
Et pourquoi devrait-t-on faire quelque chose ?
D'abord, il y a ceux qui soutiennent les choix de ce gouvernement (ce n'est pas monc cas), et je trouve qu'ils se font fort discrets, y compris sur ce forum. La première manifestation du courage, c'est déjà de verbaliser ses idées. Il y a tout de même un grand nombre d'enseignants qui a voté pour Emmanuel Macron, où sont-ils ?
Ensuite, il y a ceux qui ne se sentent pas concernés, ni par la question des retraites ni par le sort des professeurs. Là, c'est plutôt mon cas : je n'ai jamais cru un seul instant en ce système de pension. Quand j'ai commencé à travailler à 15-16 ans et qu'on m'a (très sommairement) expliqué : "tu cotises, ainsi que ton employeur, chaque mois afin de pouvoir à ton tour toucher une pension plus tard." Et qui est le garant de ce fonctionnement ? L'État, auquel il faudrait donc faire confiance. No way !
Je suis de cette génération qui n'a connu que le pire des services publics (SNCF, La Poste, administrations diverses,...), il est donc difficile de m'impliquer sur la base d'une confiance envers les services de l'État, surtout sur le long terme, surtout s'il est question de sous.
Autrement dit, j'ai intégré depuis longtemps que je serai b***é, roulé, à un moment ou un autre, si je comptais seulement sur le système de retraite français.
Sur un autre point, je suis gêné de la confusion permanente des termes : "manifester", "faire grève", ce n'est pas "se battre". De plus, je n'apprécie pas ces moyens de lutte, qui pénalisent surtout ceux qui n'ont rien à voir, laissent tranquilles les responsables et forcent la main aux indécis. Les enseignants en particulier devraient comprendre qu'ils ont depuis longtemps perdu le soutien de la société civile. L'école publique s'écroule à tous les niveaux, dans le mépris généralisé et banalisé de tous (sauf des enseignants qui y croient encore, car on est bien là dans le domaine de la foi). Vou souffrez, car vous avez cru en un idéal, en un projet commun. Vous êtes maintenant déçus, c'est naturel. Peut-être aussi que l'on s'habitue au confort d'une société riche, solidaire, stable, garantie par tout un système de régulation. Par mon parcours de vie, j'ai une autre expérience et je sais que "nous ne sommes qu'à neuf repas de l'anarchie", comme le dit Alfred Henry Lewis.
Maintenant, chaque corps de métier ne prêche que pour lui-même, ne défend que ses intérêts (intérêts qui se réduisent toujours à leur plus simple expression : des sous ! des sous !). J'ajoute, et en recyclant une formulation galvaudée : une société a l'école qu'elle mérite ! On a beau jeu de vouloir lutter contre l'esprit du temps.
Si la situation est insupportable à ce point, je pense que chacun devrait assainir sa propre vie, faire les choix qui s'imposent, prendre des décisions, autrement dit engager sa responsabilité individuelle plutôt que d'attendre qu'une institution tentaculaire et déracinée concrétise un idéal, alors qu'elle n'a plus depuis longtemps aucun projet de société.
Je sais bien que mes propos peuvent choquer, mais je le suis moi-même face à ceux qui prennent pour acquis automatique que nous devons forcément être impliqués, solidaires, investis, dans ce mouvement. Nul besoin d'interpeller les "non-grévistes", d'user de formules agressives ou de rejeter la responsabilité d'un échec des revendications sur les collègues qui ne font pas grève. C'est pourtant ce que je lis régulièrement ici, heureusement pas tout le temps, puisque les interventions plus pondérées ou plus critiques sont tout aussi nombreuses.
- KeaFidèle du forum
Stel6584 a écrit:Très belle manifestation dans ma petit ville de région où nous étions près de 10 000 à manifester alors que la semaine dernière nous étions à peine la moitié.
Ici, il y a eu quatre fois plus de manifestants que la semaine dernière. C’est plus qu’à toutes les autres mobilisations hormis le 31 janvier.
Le cortège équivalait à plus de la moitié de la population de la commune.
La presse parle de manifestations record dans le département, alors qu’il y avait un net reflux mercredi dernier.
- DanskaProphète
Solovieï a écrit:Choup90 a écrit:"Moi je fais rien mais ce que vous faites, ça sert à rien".
Il y a plein de blocages, rassemblements, etc en dehors des horaires de classe (très tôt le matin ou le week-end). Tu as fait quoi, toi ?
Et pourquoi devrait-t-on faire quelque chose ?
On a le droit de ne rien faire et de ne pas se sentir impliqué. Mais alors on assume, on n'inonde pas le forum de messages pour expliquer à quel point les autres devraient se remuer pendant qu'on ne fait rien parce que nous, quand même, on est bien malheureux.
Edit : sans vouloir basculer dans la politique, "il y a tout de même un grand nombre d'enseignants qui a voté pour Emmanuel Macron, où sont-ils ?" => ils ont peut-être voté par défaut, parce que c'était ça ou MLP, et n'ont pas envie de défendre Macron. Ou alors ils ont voté Macron de façon absolument volontaire et peuvent être déçus de voir ce qui se passe actuellement, ou alors ils ne sont pas déçus du tout mais ne sont pas obligés de défendre le président pour autant. Ou ils ne sont pas sur Néo. Ou alors il n'y a pas tant d'enseignants que ça qui soutiennent réellement le président et ses réformes, va savoir.
- JennyMédiateur
Disons que se plaindre que les syndicats ne se mobilisent pas, que sa situation est compliquée sans arrêt et ne pas agir quand on n’en a l’occasion tout en disant à ceux qui le font, finit par énerver…
Quand à se battre, c’est au sens figure de « se battre pour ses droits / pour l’Etat-providence ».
Quand à se battre, c’est au sens figure de « se battre pour ses droits / pour l’Etat-providence ».
- Stel6584Niveau 7
Kea a écrit:Stel6584 a écrit:Très belle manifestation dans ma petit ville de région où nous étions près de 10 000 à manifester alors que la semaine dernière nous étions à peine la moitié.
Ici, il y a eu quatre fois plus de manifestants que la semaine dernière. C’est plus qu’à toutes les autres mobilisations hormis le 31 janvier.
Le cortège équivalait à plus de la moitié de la population de la commune.
La presse parle de manifestations record dans le département, alors qu’il y avait un net reflux mercredi dernier.
Bravo ! ça fait au chaud au cœur de voir la mobilisation rebondir
- HocamSage
Solovieï a écrit:Choup90 a écrit:"Moi je fais rien mais ce que vous faites, ça sert à rien".
Il y a plein de blocages, rassemblements, etc en dehors des horaires de classe (très tôt le matin ou le week-end). Tu as fait quoi, toi ?
Et pourquoi devrait-t-on faire quelque chose ?
D'abord, il y a ceux qui soutiennent les choix de ce gouvernement (ce n'est pas monc cas), et je trouve qu'ils se font fort discrets, y compris sur ce forum. La première manifestation du courage, c'est déjà de verbaliser ses idées. Il y a tout de même un grand nombre d'enseignants qui a voté pour Emmanuel Macron, où sont-ils ?
Ensuite, il y a ceux qui ne se sentent pas concernés, ni par la question des retraites ni par le sort des professeurs. Là, c'est plutôt mon cas : je n'ai jamais cru un seul instant en ce système de pension. Quand j'ai commencé à travailler à 15-16 ans et qu'on m'a (très sommairement) expliqué : "tu cotises, ainsi que ton employeur, chaque mois afin de pouvoir à ton tour toucher une pension plus tard." Et qui est le garant de ce fonctionnement ? L'État, auquel il faudrait donc faire confiance. No way !
Je suis de cette génération qui n'a connu que le pire des services publics (SNCF, La Poste, administrations diverses,...), il est donc difficile de m'impliquer sur la base d'une confiance envers les services de l'État, surtout sur le long terme, surtout s'il est question de sous.
@Choup90 répondait à un Néo (à l'heure actuelle empêché de répondre) qui allait de complainte en complainte et se montrait particulièrement incohérent et injuste envers d'autres membres du forum. Ce n'est pas ton cas, tu es parfaitement libre de ne rien faire et de ne pas te sentir concerné.
Quant à ce tu expliques ensuite : j'avoue que le fatalisme complice sur le mode « On a beau jeu de vouloir lutter contre l'esprit du temps » me désole. Ce rôle de spectateur détaché, qui se veut au-dessus de la mêlée et ricane des déboires de ses contemporains (n'était-ce pas toi qui disais n'avoir « jamais autant ri » que pendant la période Covid ?), est pour le moins effrayant.
- Marie LaetitiaBon génie
Je suis assez d'accord avec ce que j'ai graissé. Mais c'est en l'état inaudible. J'ai découvert qu'un collègue et moi étions d'accord également mais la discussion avec les autres collègues, partisans de la grève, est très difficile.Solovieï a écrit:Choup90 a écrit:"Moi je fais rien mais ce que vous faites, ça sert à rien".
Il y a plein de blocages, rassemblements, etc en dehors des horaires de classe (très tôt le matin ou le week-end). Tu as fait quoi, toi ?
Et pourquoi devrait-t-on faire quelque chose ?
D'abord, il y a ceux qui soutiennent les choix de ce gouvernement (ce n'est pas monc cas), et je trouve qu'ils se font fort discrets, y compris sur ce forum. La première manifestation du courage, c'est déjà de verbaliser ses idées. Il y a tout de même un grand nombre d'enseignants qui a voté pour Emmanuel Macron, où sont-ils ?
Ensuite, il y a ceux qui ne se sentent pas concernés, ni par la question des retraites ni par le sort des professeurs. Là, c'est plutôt mon cas : je n'ai jamais cru un seul instant en ce système de pension. Quand j'ai commencé à travailler à 15-16 ans et qu'on m'a (très sommairement) expliqué : "tu cotises, ainsi que ton employeur, chaque mois afin de pouvoir à ton tour toucher une pension plus tard." Et qui est le garant de ce fonctionnement ? L'État, auquel il faudrait donc faire confiance. No way !
Je suis de cette génération qui n'a connu que le pire des services publics (SNCF, La Poste, administrations diverses,...), il est donc difficile de m'impliquer sur la base d'une confiance envers les services de l'État, surtout sur le long terme, surtout s'il est question de sous.
Autrement dit, j'ai intégré depuis longtemps que je serai b***é, roulé, à un moment ou un autre, si je comptais seulement sur le système de retraite français.
Sur un autre point, je suis gêné de la confusion permanente des termes : "manifester", "faire grève", ce n'est pas "se battre". De plus, je n'apprécie pas ces moyens de lutte, qui pénalisent surtout ceux qui n'ont rien à voir, laissent tranquilles les responsables et forcent la main aux indécis. Les enseignants en particulier devraient comprendre qu'ils ont depuis longtemps perdu le soutien de la société civile. L'école publique s'écroule à tous les niveaux, dans le mépris généralisé et banalisé de tous (sauf des enseignants qui y croient encore, car on est bien là dans le domaine de la foi). Vous souffrez, car vous avez cru en un idéal, en un projet commun. Vous êtes maintenant déçus, c'est naturel. Peut-être aussi que l'on s'habitue au confort d'une société riche, solidaire, stable, garantie par tout un système de régulation. Par mon parcours de vie, j'ai une autre expérience et je sais que "nous ne sommes qu'à neuf repas de l'anarchie", comme le dit Alfred Henry Lewis.
Maintenant, chaque corps de métier ne prêche que pour lui-même, ne défend que ses intérêts (intérêts qui se réduisent toujours à leur plus simple expression : des sous ! des sous !). J'ajoute, et en recyclant une formulation galvaudée : une société a l'école qu'elle mérite ! On a beau jeu de vouloir lutter contre l'esprit du temps.
Si la situation est insupportable à ce point, je pense que chacun devrait assainir sa propre vie, faire les choix qui s'imposent, prendre des décisions, autrement dit engager sa responsabilité individuelle plutôt que d'attendre qu'une institution tentaculaire et déracinée concrétise un idéal, alors qu'elle n'a plus depuis longtemps aucun projet de société.
Je sais bien que mes propos peuvent choquer, mais je le suis moi-même face à ceux qui prennent pour acquis automatique que nous devons forcément être impliqués, solidaires, investis, dans ce mouvement. Nul besoin d'interpeller les "non-grévistes", d'user de formules agressives ou de rejeter la responsabilité d'un échec des revendications sur les collègues qui ne font pas grève. C'est pourtant ce que je lis régulièrement ici, heureusement pas tout le temps, puisque les interventions plus pondérées ou plus critiques sont tout aussi nombreuses.
Et puis... je n'arrive pas à défendre un système catastrophique sur le plan budgétaire, que l'on doit à Vichy et au désastre économique de 1940-41 (et années suivantes). De toute façon, avec un conjoint à la carrière qui cumule divers statuts, divers bouts de cotisations à diverses caisses (dont la légalité et la légitimité sont... improbables dans tous les sens du terme), on sait depuis longtemps que, quand il n'y a plus de sous, il n'y a plus de sous, et que l'on risque de n'avoir, dans 20 ans, que ce que l'on aura épargné. Et sans garantie, encore.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Mestr-SkolNiveau 1
Point de fatalisme et de défaitisme dans ma petite ville du Finistère! Une très grosse manif d'au moins 10 000 personnes pour une ville de 15 000 habitants. Je tiens à préciser que je tiens ce chiffre d'un journaliste du quotidien local dont la direction n'est guère en faveur du mouvement en cours. Nous avons même occupé la gare, interrompant, de fait, la ligne Paris-Brest avec, cela faisait plaisir à voir, toutes les professions de mon lycée représentées sur la voie ferrée. Quant aux suites à donner, il faudra mettre l'imagination au pouvoir mais je suis optimiste car toutes celles et tous ceux que j'ai pu croiser étaient particulièrement imaginatifs. Pour l'ancien des grèves contre Devaquet, en 1986, ou encore contre le "plan" Juppé de 1995, j'avoue être positivement impressionné. Qu'importe la façon d'agir contre ce qui est en cours en France, en ce moment. J'ai même envie d'écrire "qu'importe le flacon, pourvu qu'on ai l'ivresse" mais surtout des résultats tangibles. A noter la présence de jeunes militants de centre-droite! C'est dire!
- Isis39Enchanteur
Marie Laetitia a écrit:
Et puis... je n'arrive pas à défendre un système catastrophique sur le plan budgétaire, que l'on doit à Vichy et au désastre économique de 1940-41 (et années suivantes). De toute façon, avec un conjoint à la carrière qui cumule divers statuts, divers bouts de cotisations à diverses caisses (dont la légalité et la légitimité sont... improbables dans tous les sens du terme), on sait depuis longtemps que, quand il n'y a plus de sous, il n'y a plus de sous, et que l'on risque de n'avoir, dans 20 ans, que ce que l'on aura épargné. Et sans garantie, encore.
J'aimerais bien comprendre.
- Marie LaetitiaBon génie
Isis39 a écrit:Marie Laetitia a écrit:
Et puis... je n'arrive pas à défendre un système catastrophique sur le plan budgétaire, que l'on doit à Vichy et au désastre économique de 1940-41 (et années suivantes). De toute façon, avec un conjoint à la carrière qui cumule divers statuts, divers bouts de cotisations à diverses caisses (dont la légalité et la légitimité sont... improbables dans tous les sens du terme), on sait depuis longtemps que, quand il n'y a plus de sous, il n'y a plus de sous, et que l'on risque de n'avoir, dans 20 ans, que ce que l'on aura épargné. Et sans garantie, encore.
J'aimerais bien comprendre.
Quelques sources ici: La protection sociale sous le régime de Vichy | Philippe-Jean Hesse, Jean-Pierre Le Crom, PUR (on trouve facilement des compte-rendus très clairs de ce livre, notamment https://www.erudit.org/fr/revues/recma/2001-n281-recma01304/1024032ar.pdf
Aux archives nationales, on trouve des documents créant explicitement (je ne sais plus si c'est 1941 ou 42) une "Sécurité sociale des prolétariens"."Le chapitre consacré aux assurances sociales offre l’une des démonstrations les plus convaincantes du constat, troublant à première vue, de la poursuite pen-
dant ces quatre ans de l’irrésistible ascension de l’Etat-providence. Aucun doute : la politique sociale de l’Etat français doit « s’analyser comme un trait d’union plus que comme une césure » [...] Soulignons par ailleurs combien l’analyse des motivations idéologiques et politiques de la révolution nationale ainsi que le rappel des contraintes dictées par des circonstances exceptionnelles sont omniprésents dans la restitution faite par les auteurs des mesures prises par Vichy. Telle la création de l’allocation aux vieux travailleurs salariés (AVTS), financée à bon compte en épuisant les réserves accumulées des caisses de retraite. Cette décision devait toutefois précipiter la faillite de la capitalisation et consacrer du même coup le principe de la répartition."
Autre source, https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/1941-lorsque-le-marechal-petain-annoncait-la-retraite-par-repartition
"La retraite par répartition est souvent présentée comme étant issue des ordonnances de 1945 prises à la Libération par le gouvernement du général de Gaulle, d’après le programme du CNR. En réalité, les prémisses de ce système sont mis en place par le régime de Vichy, en remplacement d’un financement des pensions jusqu’alors opérées par capitalisation."
Bon, il y a une erreur vers la fin, puisque ce n'est pas, à proprement parler, l'ordonnance de 1945 souvent citée, qui organise la Sécurité sociale que nous connaissons, créée dans les faits l'année suivante. Le rôle de la CGT dans l'affaire, dans un climat de revendications communistes très fortes, a été considérable.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- DesolationRowEmpereur
De mon côté, je juge :
- que c'est une mauvaise réforme ;
- que la méthode employée par Macron est désastreuse.
- qu'il est très peu probable que la réforme soit retirée (mais pas impossible).
Du coup, qu'il est nécessaire et juste de faire grève.
En revanche, je me sens très peu à l'aise sur ce fil, parce que je ne suis pas du tout sur la ligne "Macron est un psychopathe dangereux" / "un dictateur"* (je crois simplement que c'est un mauvais président, mais je pensais en gros la même chose de Sarkozy et de Hollande, pour qui je n'éprouvais pas non plus de détestation) ; je pense qu'il est dans la continuité de ceux qui l'ont précédé ; je ne crois pas que l'emploi du 49.3 (que je déplore) soit antidémocratique ; je suis très mal à l'aise devant le vocabulaire guerrier qu'on lit / entend partout, je suis radicalement opposé à l'usage de la violence par les manifestants** (tout comme j'étais, et suis encore, très opposé au mouvement des gilets jaunes).
J'ai bien conscience que ma position est embarrassée, parce que je ne vois pas d'issue à la situation actuelle.
* Certains de mes très chers amis sont sur cette ligne, je n'ai aucun mépris pour ceux qui la tiennent ; je pense simplement qu'ils ont tort.
** La limite de ma position est que je vois bien, depuis des années, que la police se comporte de manière absolument scandaleuse.
- que c'est une mauvaise réforme ;
- que la méthode employée par Macron est désastreuse.
- qu'il est très peu probable que la réforme soit retirée (mais pas impossible).
Du coup, qu'il est nécessaire et juste de faire grève.
En revanche, je me sens très peu à l'aise sur ce fil, parce que je ne suis pas du tout sur la ligne "Macron est un psychopathe dangereux" / "un dictateur"* (je crois simplement que c'est un mauvais président, mais je pensais en gros la même chose de Sarkozy et de Hollande, pour qui je n'éprouvais pas non plus de détestation) ; je pense qu'il est dans la continuité de ceux qui l'ont précédé ; je ne crois pas que l'emploi du 49.3 (que je déplore) soit antidémocratique ; je suis très mal à l'aise devant le vocabulaire guerrier qu'on lit / entend partout, je suis radicalement opposé à l'usage de la violence par les manifestants** (tout comme j'étais, et suis encore, très opposé au mouvement des gilets jaunes).
J'ai bien conscience que ma position est embarrassée, parce que je ne vois pas d'issue à la situation actuelle.
* Certains de mes très chers amis sont sur cette ligne, je n'ai aucun mépris pour ceux qui la tiennent ; je pense simplement qu'ils ont tort.
** La limite de ma position est que je vois bien, depuis des années, que la police se comporte de manière absolument scandaleuse.
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