- JacqGuide spirituel
Prezbo a écrit:Jacq a écrit:Reçu à l'instant sur messagerie académique :
Mon Dieu c'est pitoyable.
Ils devraient mettre en place un système de parrainage, du type pour deux candidats que vous parvenez à convaincre de s'inscrire, au choix +20 points pour votre prochaine demande de mut' ou augmentation d'un niveau de l'avis du recteur lors du PPCR.
Ouais, s'ils me passent à la HS je veux bien (pour le reste, PPCR achevé et mutation seulement lorsqu'ils auront fini d'achever le LP, pas vraiment volontaire donc). Ou alors des trimestres de plus pour ma retrait (enfin, des trimestres en plus pour éviter mes trimestres "en moins").
- EdithWGrand sage
Mitcindy a écrit:freche a écrit:Mitcindy a écrit:
Je suis d'accord avec ça. C'est cela le pire !
Cette année, j'enseigne dans un collège privé avec un règlement très strict et l'enseignement y est un pur plaisir (alors que le salaire est moindre dans le privé que dans le public). C'est tabou mais je suis pour le retour à la discipline ! Dans le public, j'ai passé un temps fou à imaginer des punitions bien pénibles MAIS légales. Dans le privé, il y a une grille et quand l'élève a usé ses "munitions", il est viré.
C'est faux, vérifie.
Vérifié ! Sur ma propre fiche de paix ! Je gagne 100 euros de moins.
Comment peux-tu me dire avec autant d'aplomb que c'est faux ?
Je compare ce soir avec la fiche de paye de mon conjoint (du public) pour être plus précise, mais il me semble qu'en effet qu'il y a des lignes "en plus" pour nous dans les charges : prévoyance obligatoire, cotisation retraite (URCREP, équivalent de l'ARRCO du secteur privé)... Donc les 100€ de différence ne me paraissent pas excessifs comme différence (à échelon et concours égal). Pour les suppléants, c'est pire. Jusque récemment, dans le privé, ils avaient un salaire sous le SMIC avec une "indemnité différentielle" pour compenser, ça a changé il y a quelques mois je crois. Enfin!
- frecheGrand sage
Mitcindy a écrit:freche a écrit:Mitcindy a écrit:
Je suis d'accord avec ça. C'est cela le pire !
Cette année, j'enseigne dans un collège privé avec un règlement très strict et l'enseignement y est un pur plaisir (alors que le salaire est moindre dans le privé que dans le public). C'est tabou mais je suis pour le retour à la discipline ! Dans le public, j'ai passé un temps fou à imaginer des punitions bien pénibles MAIS légales. Dans le privé, il y a une grille et quand l'élève a usé ses "munitions", il est viré.
C'est faux, vérifie.
Vérifié ! Sur ma propre fiche de paix ! Je gagne 100 euros de moins.
Comment peux-tu me dire avec autant d'aplomb que c'est faux ?
Sur cette page tu as les salaires nets du public et du privé. Tu constateras que les salaires des enseignants du privé embauchés après 2014 sont supérieurs à ceux du public.
https://www.snep-unsa.fr/Salaires
- EnaecoVénérable
Mitcindy a écrit:
Vérifié ! Sur ma propre fiche de paix ! Je gagne 100 euros de moins.
Si on appelle ça "fiche de paix" dans le privé, c'est qu'on doit y être mieux payé que dans le public !
- tAoKHabitué du forum
Ma fille vient d'entrer au collège, elle souhaite devenir maîtresse.
Il est encore un peu tôt, mais il faudra qu'on en discute un jour...
Il est encore un peu tôt, mais il faudra qu'on en discute un jour...
- dandelionVénérable
Je suis quand même surprise par le nombre d’offres d’emploi que je vois passer pour des établissements prestigieux parisiens (Jeannine Manuel, Francs-Bourgeois, EIB, Ecole alsacienne …). Je ne pensais pas qu’on en était là. Évidemment, les salaires proposés sont d’autant plus indignes qu’il s’agit d’établissements de la haute bourgeoisie, ceci expliquant peut-être cela.
- EnnaNiveau 10
Tu veux dire, Dandelion, que les collègues enseignant les enfants de la haute te bourgeoisie devraient être mieux rémunérés ?
_________________
Enna
- AscagneGrand sage
Je comprends tout à fait ce que tu veux dire, @Lefteris, mais il s'agit là juste d'une sorte de punition, car en effet, on n'a pas à faire un effort en plus et à concéder une sortie (qui demande des préparatifs, un dossier, etc. qui ne sont pas dus à l'élève) à des sauvageons. Mais bon, quand on a des classes insupportables et qui ne travaillent pas pour un sou mais sont toujours (et leurs parents aussi, pour une partie) dans l'idée que c'est l'institution qui doit tout alors qu'eux n'ont aucun devoir (au sens générique du terme, mais là, je pense aussi à des élèves qui ne rendent pas leurs DM) et seulement des droits, on peut aller plus loin aussi.Lefteris a écrit:Il faut leur mettre leur nez dans leur pipi, même si nombre de collègues n'osent pas, souffrent en silence, mais promènent des sauvageons.
Là, je fais une sorte de petit burnout, mais je ne vois pas pourquoi c'est à nous de devoir tout gérer, de se voir proposer des formations alors que le problème vient des élèves, des familles et d'évolutions socio-familiales et aussi culturelles (abêtissement des médias de masse, catastrophe de l'horizontalité des réseaux sociaux hyper influents chez les jeunes ; ils posent aussi de gros problèmes du côté du harcèlement, de la laïcité, maintenant) qui ne peuvent que me rendre pessimiste.
Une classe difficile, c'est encore plus de travail pour l'équipe et chaque enseignant, mais en face, souvent, il n'y a pas d'avancée. On est "bien content" quand un collègue dit, l'année suivante, que tel(le) élève a mûri, après nous avoir cassé les pieds et manqué de respect pendant toute l'année, mais en fait, pour la plupart des impolis/élèves impossibles/perturbateurs, les collègues lèvent les yeux au ciel et on se dit "Ah, ça, c'est à propos de X que j'avais l'an dernier..." .
Même en améliorant le salaire (ce qu'il faut faire, surtout pour les collègues ayant tel ou tel statut qui est encore plus dévalorisé que les autres) on peut se retrouver dans des conditions insupportables qui conduisent à la déprime, à la dépression. Les congés scolaires "mirifiques" ont bon dos lorsqu'ils servent à se remettre d'un épisode dépressif majeur.
- gauvain31Empereur
dandelion a écrit:Je suis quand même surprise par le nombre d’offres d’emploi que je vois passer pour des établissements prestigieux parisiens (Jeannine Manuel, Francs-Bourgeois, EIB, Ecole alsacienne …). Je ne pensais pas qu’on en était là. Évidemment, les salaires proposés sont d’autant plus indignes qu’il s’agit d’établissements de la haute bourgeoisie, ceci expliquant peut-être cela.
Les enseignants du privé touchent déjà un peu moins que ceux du public. Ajouté à ça un prix de l'immobilier démentiel à Paris, il y a de quoi rebuter de nombreux candidats aux écoles prestigieuses. Puis imagine comment ces enfants qui toujours tout eu regardent leurs enseignants..... Ce sera peut-être un déclencheur : quand l'élite politique se rend compte que même leurs enfants ne sont plus à l'abri des problème du non-recrutement d'enseignants, ça va peut-être changer.... (mais je n'y crois pas trop) .
C'est le cas aussi pour les enfants des journalistes parisiens. C'est à mon avis une des raisons qui fait qu'il y a (enfin) une prise de conscience médiatique sur ce problème des salaires. Mais le revers de la médaille est qu'il en ressort une image encore plus désastreuse du métier d’enseignants. Les étudiants ne s'y sont pas trompé et désertent les filières MEEF. Le vivier d'étudiants ne sera plus suffisant à moyen terme pour embaucher massivement des contractuels. Le métier d'enseignant fera office de repoussoir très puissant (encore plus qu'il ne l'est aujourd'hui).
Notre futur , si on ne fait rien :
source : https://time.com/magazine/us/5394910/september-24th-2018-vol-192-no-12-u-s/
- EnnaNiveau 10
Je plaisantais, bien sûr
- dandelionVénérable
Dans une école privée sous contrat chère (type Jeannine Manuel ou EIB), je ne suis pas certaine que les parents sachent que l’argent qu’ils donnent ne va pas aux enseignants, que ceux-ci sont des contractuels de l’EN. Je ne le savais pas et ça m’a étonnée.
- TxiaNiveau 6
Whoua...que d'agressivité..Taumataora a écrit:Txia a écrit: Je pense que tu ne dois pas avoir de problèmes de fin de mois pour tenir de tel discours... C'est triste car c'est ce discours qui nous empêche d'avancer en termes salariales. Je ne nie pas les soucis que tu évoques. C'est certe important mais pas au point de reléguer le problème des salaires à rien...
Et je te rassure, les professeurs s'y bousculeront également dans ce type d'établissement avec un vrai salaire.
Et toi avec tes +40% et ton abattements fiscal t'en as des problèmes de fin de mois pour payer les vacances en métropole et le 4x4 ?
SVP, pas de jugements de valeurs, nous sommes un forum d'enseignants faut-il le rappeler !
Faut-il t'expliquer que mon argument c'est une "image", LOL.
J'ai longtemps hésité à répondre... Mais juste pour ton information, mon académie d'affectation c'est Créteil.
J'ajouterai juste un mot pour finir, s'il y'a +40% c'est bien justifié. J'ai de très bons souvenirs de mes collègues de là-bas et ça me fait un peu mal pour eux ta réflexion...
On est effectivement entre professionnels de l'éducation nationale, on devrait pouvoir partager son vécu et ses sentiments concernant le métier sans être agressifs.
Je continuerai à dire que les conditions salariales sont de façon absurdes misérables. C'est vraiment le premier mal dont les professeurs souffrent.
_________________
Les Maths et la Science... tout un Art !
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- LefterisEsprit sacré
Ce n'est même pas une punition, sinon par contrecoup pour eux : déjà, je ne suis pas partisan de ces projets, promenades et séances de cinéma qui amputent les cours déjà suffisamment mis à mal. Je ne vois pas , comme ça, de choses qui en valent la peine. Donc je ne veux pas promener des sauvageons juste pour leur faire plaisir, puisque rien ne les intéresse, et en faisant sauter toute une demi-journée de cours. Je ne veux pas non plus faire ça sur mon temps libre. Ensuite, je ne veux pas me taper l'affiche : lors de deux des dernières sorties où j'ai eu le malheur d'être "embauché", puisque les cours avaient été banalisés, il a fallu partir précipitamment, virés de l'exposition. Une fois, des insultes au directeur d'un théâtre, sur le mode "qui t'es toi pour nous faire la leçon". Je ne compte pas le signal d'alarme tiré, l'élève qui s'échappe pendant la sortie, les adultes bousculés dans les transports en commun parce que c'est la ruée pour s'asseoir, la question du foulard, et je t'en passe, tu es capable d'imaginer tout ce qui peut arriver. Pour le reste, ce que tu dis sent le vécu, en schématisant, on en vient à être content que certains élèves ne nous frappent pas, qu'ils se contentent des insultes.Ascagne a écrit:Je comprends tout à fait ce que tu veux dire, @Lefteris, mais il s'agit là juste d'une sorte de punition, car en effet, on n'a pas à faire un effort en plus et à concéder une sortie (qui demande des préparatifs, un dossier, etc. qui ne sont pas dus à l'élève) à des sauvageons. Mais bon, quand on a des classes insupportables et qui ne travaillent pas pour un sou mais sont toujours (et leurs parents aussi, pour une partie) dans l'idée que c'est l'institution qui doit tout alors qu'eux n'ont aucun devoir (au sens générique du terme, mais là, je pense aussi à des élèves qui ne rendent pas leurs DM) et seulement des droits, on peut aller plus loin aussi.Lefteris a écrit:Il faut leur mettre leur nez dans leur pipi, même si nombre de collègues n'osent pas, souffrent en silence, mais promènent des sauvageons.
Là, je fais une sorte de petit burnout, mais je ne vois pas pourquoi c'est à nous de devoir tout gérer, de se voir proposer des formations alors que le problème vient des élèves, des familles et d'évolutions socio-familiales et aussi culturelles (abêtissement des médias de masse, catastrophe de l'horizontalité des réseaux sociaux hyper influents chez les jeunes ; ils posent aussi de gros problèmes du côté du harcèlement, de la laïcité, maintenant) qui ne peuvent que me rendre pessimiste.
Une classe difficile, c'est encore plus de travail pour l'équipe et chaque enseignant, mais en face, souvent, il n'y a pas d'avancée. On est "bien content" quand un collègue dit, l'année suivante, que tel(le) élève a mûri, après nous avoir cassé les pieds et manqué de respect pendant toute l'année, mais en fait, pour la plupart des impolis/élèves impossibles/perturbateurs, les collègues lèvent les yeux au ciel et on se dit "Ah, ça, c'est à propos de X que j'avais l'an dernier..." .
Même en améliorant le salaire (ce qu'il faut faire, surtout pour les collègues ayant tel ou tel statut qui est encore plus dévalorisé que les autres) on peut se retrouver dans des conditions insupportables qui conduisent à la déprime, à la dépression. Les congés scolaires "mirifiques" ont bon dos lorsqu'ils servent à se remettre d'un épisode dépressif majeur.
On risque par une succession d'effets en cascade, puisque des sections universitaires ferment (une catastrophe dans ma discipline) , que les rares qui restent s'adaptent à des concours indigents où il faut se vendre plus que savoir des choses, de ne plus avoir personne au niveau pour former les enseignants. Il ne reste plus qu'à déglinguer l'agrégation, ce qui est prévu et en route, qui fournit quand même des enseignants en fac tout en élevant les exigences disciplinaires des programmes, et il ne reste plus qu'à jeter la dernière pelletée de terre.gauvain31 a écrit:
Les enseignants du privé touchent déjà un peu moins que ceux du public. Ajouté à ça un prix de l'immobilier démentiel à Paris, il y a de quoi rebuter de nombreux candidats aux écoles prestigieuses. Puis imagine comment ces enfants qui toujours tout eu regardent leurs enseignants..... Ce sera peut-être un déclencheur : quand l'élite politique se rend compte que même leurs enfants ne sont plus à l'abri des problème du non-recrutement d'enseignants, ça va peut-être changer.... (mais je n'y crois pas trop) .
C'est le cas aussi pour les enfants des journalistes parisiens. C'est à mon avis une des raisons qui fait qu'il y a (enfin) une prise de conscience médiatique sur ce problème des salaires. Mais le revers de la médaille est qu'il en ressort une image encore plus désastreuse du métier d’enseignants. Les étudiants ne s'y sont pas trompé et désertent les filières MEEF. Le vivier d'étudiants ne sera plus suffisant à moyen terme pour embaucher massivement des contractuels. Le métier d'enseignant fera office de repoussoir très puissant (encore plus qu'il ne l'est aujourd'hui).
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- angelxxxÉrudit
Je ne comprends pas la remarque faite à taumataora : si il a un gros salaire et que la hausse se faisait de manière proportionnelle (genre hausse du point), il serait donc aussi plus avantagé que les autres.
Bien sûr, certains collègues gagnent bien et c'est plus facile dans cette position de dire que le salaire suffit. Mais de nombreux professeurs dans des situations moins avantageuses financièrement tiennent le même discours.
Bien sûr, certains collègues gagnent bien et c'est plus facile dans cette position de dire que le salaire suffit. Mais de nombreux professeurs dans des situations moins avantageuses financièrement tiennent le même discours.
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"La lumière pense voyager plus vite que quoi que ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. Terry Pratchett."
- CésarionNiveau 6
Je réponds à Dandelion. Dans ma discipline, chaque année, il y a énormément de postes à pourvoir dans les établissements privés de Paris. En lettres classiques, 15, 20 voire plus mais attention, il s'agit parfois de quelques heures d'enseignement. Pour y travailler, il faut que le recteur accepte le détachement. Peine perdue si ta discipline souffre déjà d'une pénurie d'enseignants. Et pour en revenir à ma discipline, j'ai l'impression que ma candidature est refusée parce que je suis agrégé (beaucoup de postes à 18 heures). Et comme je l'ai déjà indiqué, pour les meilleurs collèges/lycées, être recruté relève de l'exploit et il me paraît plus facile d'obtenir l'agrégation (eh oui) que d'être choisi par le directeur de tel ou tel établissement. Si le public agit comme le privé, dans un avenir plus proche que prévu, avec la multiplication des postes à profil ou selon le bon vouloir du "chef", eh bien je me retrouverai au chômage avec un CV iprof d'une dizaine de pages et des rapports d'inspection toujours très élogieux.
- dandelionVénérable
Oui, les agrégés coûtent trop cher, on en revient toujours là.
Pour en revenir à ce que souligne Lefteris, c’est à dire la disparition programmée du savoir lui-même, puisqu’on aura supprimé les savants, un mathématicien en a parlé à 13H30 sur France Inter, en insistant sur le fait que l’absence de postes dans le supérieur était un gros problème. Néanmoins, il a aussi dit que l’enseignement des mathématiques dans le secondaire et le primaire se porterait mieux si les enseignants étaient mieux formés (avec une petite pique pour ces enseignants du primaire littéraire dont les élèves sentent bien qu’ils n’y comprennent rien), ne décourageaient pas les élèves et faisaient, roulements de tambour, du ludique! Comme quoi on peut-être le macchabée et le croque-mort.
Pour en revenir à ce que souligne Lefteris, c’est à dire la disparition programmée du savoir lui-même, puisqu’on aura supprimé les savants, un mathématicien en a parlé à 13H30 sur France Inter, en insistant sur le fait que l’absence de postes dans le supérieur était un gros problème. Néanmoins, il a aussi dit que l’enseignement des mathématiques dans le secondaire et le primaire se porterait mieux si les enseignants étaient mieux formés (avec une petite pique pour ces enseignants du primaire littéraire dont les élèves sentent bien qu’ils n’y comprennent rien), ne décourageaient pas les élèves et faisaient, roulements de tambour, du ludique! Comme quoi on peut-être le macchabée et le croque-mort.
- menerveOracle
[quote="dandelion"]Oui, les agrégés coûtent trop cher, on en revient toujours là.
Pour en revenir à ce que souligne Lefteris, c’est à dire la disparition programmée du savoir lui-même, puisqu’on aura supprimé les savants, un mathématicien en a parlé à 13H30 sur France Inter, en insistant sur le fait que l’absence de postes dans le supérieur était un gros problème. Néanmoins, il a aussi dit que l’enseignement des mathématiques dans le secondaire et le primaire se porterait mieux si les enseignants étaient mieux formés (avec une petite pique pour ces enseignants du primaire littéraire dont les élèves sentent bien qu’ils n’y comprennent rien), ne décourageaient pas les élèves et faisaient, roulements de tambour, du ludique! Comme quoi on peut-être le macchabée et le croque-mort. [/quote]
J'adore ton expression.
Pour en revenir à ce que souligne Lefteris, c’est à dire la disparition programmée du savoir lui-même, puisqu’on aura supprimé les savants, un mathématicien en a parlé à 13H30 sur France Inter, en insistant sur le fait que l’absence de postes dans le supérieur était un gros problème. Néanmoins, il a aussi dit que l’enseignement des mathématiques dans le secondaire et le primaire se porterait mieux si les enseignants étaient mieux formés (avec une petite pique pour ces enseignants du primaire littéraire dont les élèves sentent bien qu’ils n’y comprennent rien), ne décourageaient pas les élèves et faisaient, roulements de tambour, du ludique! Comme quoi on peut-être le macchabée et le croque-mort. [/quote]
J'adore ton expression.
- Lisak40Expert spécialisé
Avec deux de mes classes de cet aprem', j'ai littéralement passé une heure à me faire agresser verbalement, physiquement, critiquer, . La maltraitance dans notre travail vient (pour moi en tous les cas) des élèves, de l'institution (plus ou moins) et du grand public. Je suis en LP en RP, et pour nous avoir une classe "normale" c'est un groupe d'élèves qui ne comprend rien / ne travaille pas / fait sa life en cours mais au moins ne te parle pas mal (en gros quand ils daignent montrer que qu'ils ont compris que tu existais...). J'ai passé deux heures aujourd'hui à me faire agresser verbalement par une bonne partie de deux de mes classes, des gamins qui ne savent pas où se trouvent leur nez mais qui n'hésitent pas à te dire que tu es nulle / inutile, à te menacer, à te faire comprendre que c'est pas toi qui va faire la loi. Il me font comprendre que je suis une grosse m***e, et j'ai beau savoir que j'ai raison, je ressors de certains cours laminée, littéralement, voilà où on en est. Je passe mes journées à me faire agresser, et mes soirées à dormir pour survivre ; je ne mange pas assez (j'ai perdu du poids et maintenant je pèse moins de 40 kilos hein, ce n'est quand même pas normal, même si je ne mesure pas 1,90m), et je fais le max d'HSA et surtout d'HSE car sinon je m'endette. Franchement : QUI voudrait ça, QUI ?? Et sinon, oui, comme tout le monde j'ai pas mal d'élèves sympas, c'est pas le problème, mais ils sont tellement largués que je ne peux rien faire pour eux. Et donc tous ces élèves, ben au mieux, ils ne travaillent pas en cours et font leur vie. J'ai toujours enseigné en Bac Pro, donc je connais le public (pas des élèves très scolaires en gros, ça ne me pose aucun problème0, sauf que là le problème est ailleurs : je suis censée servir de punching ball 21h par semaine pour au moins 100 élèves. Comment pourrais-je recommander un tél métier à des gens que j'aime ?
- angelxxxÉrudit
dandelion a écrit:Oui, les agrégés coûtent trop cher, on en revient toujours là.
Pour en revenir à ce que souligne Lefteris, c’est à dire la disparition programmée du savoir lui-même, puisqu’on aura supprimé les savants, un mathématicien en a parlé à 13H30 sur France Inter, en insistant sur le fait que l’absence de postes dans le supérieur était un gros problème. Néanmoins, il a aussi dit que l’enseignement des mathématiques dans le secondaire et le primaire se porterait mieux si les enseignants étaient mieux formés (avec une petite pique pour ces enseignants du primaire littéraire dont les élèves sentent bien qu’ils n’y comprennent rien), ne décourageaient pas les élèves et faisaient, roulements de tambour, du ludique! Comme quoi on peut-être le macchabée et le croque-mort.
1. Pour voir les copies de futur PE, épreuve scientifique, franchement, il y a probablement de quoi s'améliorer.
2. De même pour avoir assisté à des cours dans différents cadre
3. Je ne vois pas le problème du ludique. J'espère que mon fils trouvera l'école amusante jusqu'à la fin du primaire, au moins. (Bon, c'est mal engagé...) : en ce moment il s'éclate avec le livre de la méthode de Singapour, en jouant à différents jeux de sociétés, aux échecs ... Le jeu est un excellent moyen d'apprendre. D'ailleurs si je n'étais pas aussi feignant, ou si on avait une meilleure façon de mutualiser les ressources, j'adorerai faire davantage de jeux en classe.
Pour le reste : une hausse de salaire de 30% permettrai aussi de faire moins d'heures, donc d'avoir un travail moins éreintant. Je n'arrive pas à savoir si je préfèrerai une amélioration directe (moins d'élève, plus de facilité à envoyer en SEGPA/ULIS/IEP/Classe relai), ou si je préfère l'option salaire. Maintenant, je comprends très bien que certains collègues n'ont plus vraiment le choix et que c'est donc obligatoirement le salaire, quitte à serrer les dents.
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"La lumière pense voyager plus vite que quoi que ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. Terry Pratchett."
- JennyMédiateur
Pour l’instant, c’est l’option salaire pour moi, moins fatigante sur le long terme. Je viens de mettre 2h à rentrer du lycée et si je faisais le minimum, j’aurais encore plus de trajets. Ça joue aussi sur la fatigue.
Mais effectivement gagner plus permet éventuellement de ralentir le rythme.
Mais effectivement gagner plus permet éventuellement de ralentir le rythme.
- poutouNiveau 10
C'est terrible. Oui, dans ces conditions, le travail est une maltraitance. Et sans médecine du travail, personne n'entend la souffrance des collègues, souffrance ô combien légitime...Lisak40 a écrit:Avec deux de mes classes de cet aprem', j'ai littéralement passé une heure à me faire agresser verbalement, physiquement, critiquer, . La malatraitance dans notre travail vient (pour moi en tous les cas) des élèves, de l'institution (plus ou moins) et du grand public. Je suis en LP en RP, et pour nous avoir une classe "normale" c'est un groupe d'élèves qui ne comprend rien / ne travaille pas / fait sa life en cours mais au moins ne te parle pas (quand ils daignent montrer que qu'ils ont compris que tu existais...). J'ai passé une heure à me faire agresser verbalement par une bonne partie de deux de mes classes aujourd'hui, des gamins qui ne savent pas où se trouvent leur nez mais qui n'hésietent pas à te dire que tu es nulle / inutile, à te menacer, à te faire comprendre que c'est pas toi qui va faire la loi. Il me font comprendre que je suis une grosse m***e, et j'ai beau savoir que j'ai raison, je ressors de certains cours laminée, littéralement, voilà où on en est. Je passe mes journées à me faire agresser, et mes soirées à dormir pour survivre ; je ne mange pas assez (j'ai perdu du poids et maintenant je pèse moins de 40 kilos hein, même si je ne mesure pas 1,90m), et je fais le max d'HSA et surtout d'HSE car sinon je m'endette. Franchement : QUI voudrait ça, QUI ?? Et oui, comme tout le monde j'ai pas mal d'élèves sympas, c'est pas le problème, mais ils sont tellement largués que je ne peux rien faire pour eux. Et donc tous ces élèves, ben au mieux, ils ne travaillent pas en cours, font leur vie. J'ai tjs enseingé en Bac Pro dc je connais le public, sauf que là le problème est ailleurs : je suis censée servir de punching ball 21h par semaine pour au moins 100 élèves. Comment pourrais-je recommander un tél métier à des gens que j'aime ?
- angelxxxÉrudit
C'est vrai, une des raisons faisant que je ne refuse jamais d'hsa, c'est que cela se voit trop peu sur mon emploi du temps et de manière trop aléatoire. J'ai autant d'heures de présence que des collègues qui travaillent 5h de moins. Si j'avais l'assurance de travailler 3j/s, je ne ferai que mon ors.
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"La lumière pense voyager plus vite que quoi que ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. Terry Pratchett."
- JacqGuide spirituel
Lisak40 a écrit:Avec deux de mes classes de cet aprem', j'ai littéralement passé une heure à me faire agresser verbalement, physiquement, critiquer, . La maltraitance dans notre travail vient (pour moi en tous les cas) des élèves, de l'institution (plus ou moins) et du grand public. Je suis en LP en RP, et pour nous avoir une classe "normale" c'est un groupe d'élèves qui ne comprend rien / ne travaille pas / fait sa life en cours mais au moins ne te parle pas mal (en gros quand ils daignent montrer que qu'ils ont compris que tu existais...). J'ai passé deux heures aujourd'hui à me faire agresser verbalement par une bonne partie de deux de mes classes, des gamins qui ne savent pas où se trouvent leur nez mais qui n'hésitent pas à te dire que tu es nulle / inutile, à te menacer, à te faire comprendre que c'est pas toi qui va faire la loi. Il me font comprendre que je suis une grosse m***e, et j'ai beau savoir que j'ai raison, je ressors de certains cours laminée, littéralement, voilà où on en est. Je passe mes journées à me faire agresser, et mes soirées à dormir pour survivre ; je ne mange pas assez (j'ai perdu du poids et maintenant je pèse moins de 40 kilos hein, ce n'est quand même pas normal, même si je ne mesure pas 1,90m), et je fais le max d'HSA et surtout d'HSE car sinon je m'endette. Franchement : QUI voudrait ça, QUI ?? Et oui, comme tout le monde j'ai pas mal d'élèves sympas, c'est pas le problème, mais ils sont tellement largués que je ne peux rien faire pour eux. Et donc tous ces élèves, ben au mieux, ils ne travaillent pas en cours et font leur vie. J'ai toujours enseigné en Bac Pro, donc je connais le public, sauf que là le problème est ailleurs : je suis censée servir de punchingball 21h par semaine pour au moins 100 élèves. Comment pourrais-je recommander un tél métier à des gens que j'aime ?
Je ne sais quoi te dire Lisak.
Ces conditions là je ne serais pas capable de les supporter et je n'aurais jamais été capable de les supporter je pense.
J'ai toujours maudit le fait d'avoir été muté dans des bleds des plus paumés, mais finalement, c'était mieux pour moi.
J'aime mon métier, enfin, de moins en moins pour ce qu'il en reste, en raison des réformes qui se succèdent et enchérissent dans la débilité, mais je ne mevois pas conseiller de faire ce métier, surtout le mien (LP), qui va être détruit par la prochaine réforme
Bon courage à toi Lisak.
- LefterisEsprit sacré
Pas étonné, j'ai entendu les mêmes choses d'un collègue agrégé en fin de carrière , et ( on reste bien assis ..) en BTS. Oui, en BTS. Par exemple des élèves qui tiennent la poignée de la porte de la salle, et quand le collègue cherche à ouvrir, le menacent , lui parlent nez à nez (" Tu m'a s touché, vas-y...") comme les types qui cherchent l'incident avec les contrôleurs dans le métro.
Tu seras peut-être gagnante du reclassement en collège, si tu tires un lot pas trop degueu, il en reste quelques uns...
Tu seras peut-être gagnante du reclassement en collège, si tu tires un lot pas trop degueu, il en reste quelques uns...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- dandelionVénérable
Cela doit être parce que les contrôleurs du métro ne savent pas faire de ludique, comme les infirmières et les médecins, et les employés de ma banque aussi, où une affichette demande de patienter sans insulter le personnel svp. Tiens, à la FNAC non plus ils ne savent pas faire dans le ludique, l’autre jour un homme jeune, bien mis, s’est énervé parce que la vendeuse ne voulait pas le servir pendant que j’étais en train de payer, et une dame qui arrivait là a surenchéri que les vendeuses de la FNAC étaient peu aimables. La vendeuse et moi n’avons pas été aimables ni rapides dès ce moment.
C’est quand même difficile d’être un représentant de la société quand chacun fonctionne comme une dictature autonome.
C’est quand même difficile d’être un représentant de la société quand chacun fonctionne comme une dictature autonome.
- zigmag17Guide spirituel
Oui courage Lisak Ces conditions de travail sont indignes.
Lefteris : pas sûr que les collèges soient plus calmes que les LP; cela devient vraiment une loterie maintenant de savoir où enseigner en étant à peu près tranquille. Mon LP actuel a son lot de problèmes et ce n'est pas rose tous les jours, mais globalement il est plus calme que le collège de proximité ( et pourtant ! )
Lefteris : pas sûr que les collèges soient plus calmes que les LP; cela devient vraiment une loterie maintenant de savoir où enseigner en étant à peu près tranquille. Mon LP actuel a son lot de problèmes et ce n'est pas rose tous les jours, mais globalement il est plus calme que le collège de proximité ( et pourtant ! )
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