- DaphnéDemi-dieu
Clecle78 a écrit:Je ne savais pas que la méthode globale était si vieille mais en y repensant , effectivement mon frère de deux ans plus jeune avait "bénéficié" d'une méthode moderne et totalement incongrue à l'école de garçons où chaque lettre était associée à une onomatopée censée la représenter ce qui mettait ma mère hors d'elle . Pour ma part ce fut du bon vieux syllabique. Je revois encore le bouquin mais 55 ans plus tard impossible de me souvenir du titre.
La méthode Boscher ?
- dandelionVénérable
Je me souviens avoir discuté ici de la méthode que m’avait passée ma mère pour aider ma fille, Mico mon petit ours. Cette méthode était décrite comme mixte par ma mère, mais si je ne me trompe pas Double Casquette avait expliqué qu’à l’époque le terme ‘mixte’ ne revêtait pas la même signification qu’aujourd’hui. Mico n’est pas à départ global, il y a des petites histoires assez rapidement par contre.
Mais comme le souligne Volubilys, la maternelle a une très grande importance. Les enfants de l’époque arrivaient avec une formation tout autre (bon, quarante élèves en maternelle pour ma mère, ce n’était pas forcément idéal non plus).
Quand je discute avec ma mère, elle émet deux critiques récurrentes envers l’enseignement élémentaire actuel: le recours massif aux photocopies et la nécessité de produire un résultat visible par les parents (les étiquettes, les listes de nombres apprises par cœur, et même l’anglais participent de cela).
Tout le temps qui est passé à coller des photocopies et des lettres ne l’est pas à enrichir son lexique ou sa syntaxe. Quand on lit un livre à des enfants ou qu’on leur apprend une chanson, ou qu’on discute avec eux, on les prépare aussi à la lecture, puisque pour bien lire, il faut aussi connaître du vocabulaire et maîtriser un tant soit peu la syntaxe. Mais si l’enfant rentre chez lui et raconte qu’il a fait des rondes et écouté des histoires, les parents risquent de se dire qu’il n’a pas travaillé à l’école, voire que l’enseignant est bien paresseux. C’est en tout cas ainsi que ma mère interprète l’évolution de la maternelle comme une école primaire en miniature (tous les enseignants ne s’y plient pas heureusement).
Je me souviens d’un enfant de cp dont le vocabulaire était si étique qu’il lui était impossible d’entrer véritablement dans la lecture. Et quand j’intervenais en anglais dans le cp de ma fille, les enfants ignoraient presque tous le mot ‘prune’, alors qu’il y avait des pruniers autour de l’école (du coup j’avais bien galéré avec mes images de fruits).
La maternelle est vue comme une crèche améliorée (puisqu’on y colle des trucs) alors qu’elle a une importance fondamentale dans la scolarité des enfants, et certainement dans la réduction des inégalités sociales. C’est aussi peut-être le niveau scolaire pour lequel la formation des enseignants est la plus cruciale.
Mais comme le souligne Volubilys, la maternelle a une très grande importance. Les enfants de l’époque arrivaient avec une formation tout autre (bon, quarante élèves en maternelle pour ma mère, ce n’était pas forcément idéal non plus).
Quand je discute avec ma mère, elle émet deux critiques récurrentes envers l’enseignement élémentaire actuel: le recours massif aux photocopies et la nécessité de produire un résultat visible par les parents (les étiquettes, les listes de nombres apprises par cœur, et même l’anglais participent de cela).
Tout le temps qui est passé à coller des photocopies et des lettres ne l’est pas à enrichir son lexique ou sa syntaxe. Quand on lit un livre à des enfants ou qu’on leur apprend une chanson, ou qu’on discute avec eux, on les prépare aussi à la lecture, puisque pour bien lire, il faut aussi connaître du vocabulaire et maîtriser un tant soit peu la syntaxe. Mais si l’enfant rentre chez lui et raconte qu’il a fait des rondes et écouté des histoires, les parents risquent de se dire qu’il n’a pas travaillé à l’école, voire que l’enseignant est bien paresseux. C’est en tout cas ainsi que ma mère interprète l’évolution de la maternelle comme une école primaire en miniature (tous les enseignants ne s’y plient pas heureusement).
Je me souviens d’un enfant de cp dont le vocabulaire était si étique qu’il lui était impossible d’entrer véritablement dans la lecture. Et quand j’intervenais en anglais dans le cp de ma fille, les enfants ignoraient presque tous le mot ‘prune’, alors qu’il y avait des pruniers autour de l’école (du coup j’avais bien galéré avec mes images de fruits).
La maternelle est vue comme une crèche améliorée (puisqu’on y colle des trucs) alors qu’elle a une importance fondamentale dans la scolarité des enfants, et certainement dans la réduction des inégalités sociales. C’est aussi peut-être le niveau scolaire pour lequel la formation des enseignants est la plus cruciale.
- VolubilysGrand sage
Résultats visible pour les parents, certes, mais surtout pour l'IEN.dandelion a écrit:Je me souviens avoir discuté ici de la méthode que m’avait passée ma mère pour aider ma fille, Mico mon petit ours. Cette méthode était décrite comme mixte par ma mère, mais si je ne me trompe pas Double Casquette avait expliqué qu’à l’époque le terme ‘mixte’ ne revêtait pas la même signification qu’aujourd’hui. Mico n’est pas à départ global, il y a des petites histoires assez rapidement par contre.
Mais comme le souligne Volubilys, la maternelle a une très grande importance. Les enfants de l’époque arrivaient avec une formation tout autre (bon, quarante élèves en maternelle pour ma mère, ce n’était pas forcément idéal non plus).
Quand je discute avec ma mère, elle émet deux critiques récurrentes envers l’enseignement élémentaire actuel: le recours massif aux photocopies et la nécessité de produire un résultat visible par les parents (les étiquettes, les listes de nombres apprises par cœur, et même l’anglais participent de cela).
Tout le temps qui est passé à coller des photocopies et des lettres ne l’est pas à enrichir son lexique ou sa syntaxe. Quand on lit un livre à des enfants ou qu’on leur apprend une chanson, ou qu’on discute avec eux, on les prépare aussi à la lecture, puisque pour bien lire, il faut aussi connaître du vocabulaire et maîtriser un tant soit peu la syntaxe. Mais si l’enfant rentre chez lui et raconte qu’il a fait des rondes et écouté des histoires, les parents risquent de se dire qu’il n’a pas travaillé à l’école, voire que l’enseignant est bien paresseux. C’est en tout cas ainsi que ma mère interprète l’évolution de la maternelle comme une école primaire en miniature (tous les enseignants ne s’y plient pas heureusement).
Je me souviens d’un enfant de cp dont le vocabulaire était si étique qu’il lui était impossible d’entrer véritablement dans la lecture. Et quand j’intervenais en anglais dans le cp de ma fille, les enfants ignoraient presque tous le mot ‘prune’, alors qu’il y avait des pruniers autour de l’école (du coup j’avais bien galéré avec mes images de fruits).
La maternelle est vue comme une crèche améliorée (puisqu’on y colle des trucs) alors qu’elle a une importance fondamentale dans la scolarité des enfants, et certainement dans la réduction des inégalités sociales. C’est aussi peut-être le niveau scolaire pour lequel la formation des enseignants est la plus cruciale.
Il faut prouver que l'on travaille! S'il n'y a pas de trace écrite, c'est qu'on ne fait rien et que les élèves n'apprennent rien.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- gnafron2004Grand sage
Oui mais si la trace écrite n'est pas écrite par l'élève, avec ses petites mains, quel interêt?
- LouisBarthasExpert
L'école actuelle participe de la Société du spectacle. Il faut montrer, de la façon la plus spectaculaire possible : expositions, photos, reportages, etc.Volubilys a écrit:Résultats visible pour les parents, certes, mais surtout pour l'IEN.dandelion a écrit:et la nécessité de produire un résultat visible par les parents
Il faut prouver que l'on travaille ! S'il n'y a pas de trace écrite, c'est qu'on ne fait rien et que les élèves n'apprennent rien.
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Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- VolubilysGrand sage
Trace écrite pour qui? Pour quoi?gnafron2004 a écrit:Oui mais si la trace écrite n'est pas écrite par l'élève, avec ses petites mains, quel interêt?
En CP/CE1, je me suis rendu compte que la majorité des traces écrites que l'on faisait par habitude ne servait absolument à rien aux élèves, à par à montrer aux autres adultes qu'on travaillait.
Je ne fais quasiment plus de trace écrite, plus de cahier de leçon plein de définitions et d'explications, cahier de science réduit au minimum, ça n'a rien changé au niveau scolaire des élèves. L'important c'est les exercices et l'entrainement en classe.
Réciter une leçon d'orthographe n'apprend pas l'orthographe, les exercices d'application si. On n'apprend pas à lire avec des jolies fiches mémoires avec des jolies images en couleur, mais en lisant beaucoup.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- lene75Prophète
Oui, il faut avoir l'air, faire semblant plutôt que faire, brasser de l'air. Tout le monde se moque bien de savoir ce qu'on fait vraiment en classe.
Ma mère est d'accord avec la tienne, dandelion, sur la fait que "la photocopie a tué l'école". Pas seulement pour le temps passé à coller, mais parce qu'elle remplace le plus important pour apprendre, l'écriture de l'enfant en élémentaire (qui permet non seulement d'entraîner à écrire mais aussi d’ancrer les savoirs) et pousse par ailleurs à proposer des choses trop compliquées et trop denses aux enfants, qu'on ne pourrait pas leur faire copier s'il fallait le faire. Par exemple les photocopies bourrées de détails secondaires en histoire, qui noient l'essentiel (elle est devenue prof d'HG après avoir fait l'école normale d'institutrices) mais aussi les leçons de grammaire, etc., surlignées et apprises par cœur, avec des phrases que même un adulte a du mal à comprendre et encore plus à retenir tant le vocabulaire est technique et les tournures compliquées et dans lesquelles on voit trop de choses en même temps, par exemple tous les signes de ponctuation en une seule séance et en se contentant de les décrire de façon abstraite par une phrase de définition à apprendre par cœur. Encore ce week-end, voyant mon neveu remplir une fiche QCM d’EMC comportant 40 questions en police 8 sur les symboles de la République, elle n'a pu s'empêcher de s'exclamer : "Elle ne pourrait pas leur faire copier une vraie leçon avec les éléments principaux au lieu de leur donner une photocopie ? Regarde-moi ça, il remplit ça à moitié au hasard sans faire attention à ce qu'il lit. Il n'en retiendra rien. Ça ne sert strictement à rien." Il faut admettre que c'est vrai. Et je constate moi-même chez mes enfants une nette différence entre l'apprentissage de petites leçons écrites à la main, qui sont retenues, et l'apprentissage des photocopies, qui est beaucoup plus douloureux sur le coup, et dont il ne reste pas grand chose quelques jours plus tard.
La maternelle est certes importante, en particulier pour les enfants issus de milieux défavorisés, mais je crois aussi que les méthodes étaient beaucoup plus efficaces au CP. L'école n'étant obligatoire qu'à partir de 6 ans, ni ma mère ni ma grand-mère n'ont fait d'école maternelle, et elles n'étaient pas les seules dans leur cas. Elles ont pourtant bien mieux appris à lire que beaucoup d'enfants d'aujourd'hui.
Édit : nos messages se sont croisés, Volubilys. Tout à fait d'accord avec toi sur l'inutilité des leçons et la catastrophe de l'absence d'exercices d'application.
Ma mère est d'accord avec la tienne, dandelion, sur la fait que "la photocopie a tué l'école". Pas seulement pour le temps passé à coller, mais parce qu'elle remplace le plus important pour apprendre, l'écriture de l'enfant en élémentaire (qui permet non seulement d'entraîner à écrire mais aussi d’ancrer les savoirs) et pousse par ailleurs à proposer des choses trop compliquées et trop denses aux enfants, qu'on ne pourrait pas leur faire copier s'il fallait le faire. Par exemple les photocopies bourrées de détails secondaires en histoire, qui noient l'essentiel (elle est devenue prof d'HG après avoir fait l'école normale d'institutrices) mais aussi les leçons de grammaire, etc., surlignées et apprises par cœur, avec des phrases que même un adulte a du mal à comprendre et encore plus à retenir tant le vocabulaire est technique et les tournures compliquées et dans lesquelles on voit trop de choses en même temps, par exemple tous les signes de ponctuation en une seule séance et en se contentant de les décrire de façon abstraite par une phrase de définition à apprendre par cœur. Encore ce week-end, voyant mon neveu remplir une fiche QCM d’EMC comportant 40 questions en police 8 sur les symboles de la République, elle n'a pu s'empêcher de s'exclamer : "Elle ne pourrait pas leur faire copier une vraie leçon avec les éléments principaux au lieu de leur donner une photocopie ? Regarde-moi ça, il remplit ça à moitié au hasard sans faire attention à ce qu'il lit. Il n'en retiendra rien. Ça ne sert strictement à rien." Il faut admettre que c'est vrai. Et je constate moi-même chez mes enfants une nette différence entre l'apprentissage de petites leçons écrites à la main, qui sont retenues, et l'apprentissage des photocopies, qui est beaucoup plus douloureux sur le coup, et dont il ne reste pas grand chose quelques jours plus tard.
La maternelle est certes importante, en particulier pour les enfants issus de milieux défavorisés, mais je crois aussi que les méthodes étaient beaucoup plus efficaces au CP. L'école n'étant obligatoire qu'à partir de 6 ans, ni ma mère ni ma grand-mère n'ont fait d'école maternelle, et elles n'étaient pas les seules dans leur cas. Elles ont pourtant bien mieux appris à lire que beaucoup d'enfants d'aujourd'hui.
Édit : nos messages se sont croisés, Volubilys. Tout à fait d'accord avec toi sur l'inutilité des leçons et la catastrophe de l'absence d'exercices d'application.
- Marie LaetitiaBon génie
lene75 a écrit:Oui, il faut avoir l'air, faire semblant plutôt que faire, brasser de l'air. Tout le monde se moque bien de savoir ce qu'on fait vraiment en classe.
Ma mère est d'accord avec la tienne, dandelion, sur la fait que "la photocopie a tué l'école". Pas seulement pour le temps passé à coller, mais parce qu'elle remplace le plus important pour apprendre, l'écriture de l'enfant en élémentaire (qui permet non seulement d'entraîner à écrire mais aussi d’ancrer les savoirs) et pousse par ailleurs à proposer des choses trop compliquées et trop denses aux enfants, qu'on ne pourrait pas leur faire copier s'il fallait le faire. Par exemple les photocopies bourrées de détails secondaires en histoire, qui noient l'essentiel (elle est devenue prof d'HG après avoir fait l'école normale d'institutrices) mais aussi les leçons de grammaire, etc., surlignées et apprises par cœur, avec des phrases que même un adulte a du mal à comprendre et encore plus à retenir tant le vocabulaire est technique et les tournures compliquées et dans lesquelles on voit trop de choses en même temps, par exemple tous les signes de ponctuation en une seule séance et en se contentant de les décrire de façon abstraite par une phrase de définition à apprendre par cœur. Encore ce week-end, voyant mon neveu remplir une fiche QCM d’EMC comportant 40 questions en police 8 sur les symboles de la République, elle n'a pu s'empêcher de s'exclamer : "Elle ne pourrait pas leur faire copier une vraie leçon avec les éléments principaux au lieu de leur donner une photocopie ? Regarde-moi ça, il remplit ça à moitié au hasard sans faire attention à ce qu'il lit. Il n'en retiendra rien. Ça ne sert strictement à rien." Il faut admettre que c'est vrai. Et je constate moi-même chez mes enfants une nette différence entre l'apprentissage de petites leçons écrites à la main, qui sont retenues, et l'apprentissage des photocopies, qui est beaucoup plus douloureux sur le coup, et dont il ne reste pas grand chose quelques jours plus tard.
La maternelle est certes importante, en particulier pour les enfants issus de milieux défavorisés, mais je crois aussi que les méthodes étaient beaucoup plus efficaces au CP. L'école n'étant obligatoire qu'à partir de 6 ans, ni ma mère ni ma grand-mère n'ont fait d'école maternelle, et elles n'étaient pas les seules dans leur cas. Elles ont pourtant bien mieux appris à lire que beaucoup d'enfants d'aujourd'hui.
Édit : nos messages se sont croisés, Volubilys. Tout à fait d'accord avec toi sur l'inutilité des leçons et la catastrophe de l'absence d'exercices d'application.
Quel niveau? (40 questions, ça me paraît vraiment énooorme)
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- nicole 86Expert spécialisé
lene75 a écrit:Oui, il faut avoir l'air, faire semblant plutôt que faire, brasser de l'air. Tout le monde se moque bien de savoir ce qu'on fait vraiment en classe.
Ma mère est d'accord avec la tienne, dandelion, sur la fait que "la photocopie a tué l'école". Pas seulement pour le temps passé à coller, mais parce qu'elle remplace le plus important pour apprendre, l'écriture de l'enfant en élémentaire (qui permet non seulement d'entraîner à écrire mais aussi d’ancrer les savoirs) et pousse par ailleurs à proposer des choses trop compliquées et trop denses aux enfants, qu'on ne pourrait pas leur faire copier s'il fallait le faire. Par exemple les photocopies bourrées de détails secondaires en histoire, qui noient l'essentiel (elle est devenue prof d'HG après avoir fait l'école normale d'institutrices) mais aussi les leçons de grammaire, etc., surlignées et apprises par cœur, avec des phrases que même un adulte a du mal à comprendre et encore plus à retenir tant le vocabulaire est technique et les tournures compliquées et dans lesquelles on voit trop de choses en même temps, par exemple tous les signes de ponctuation en une seule séance et en se contentant de les décrire de façon abstraite par une phrase de définition à apprendre par cœur. Encore ce week-end, voyant mon neveu remplir une fiche QCM d’EMC comportant 40 questions en police 8 sur les symboles de la République, elle n'a pu s'empêcher de s'exclamer : "Elle ne pourrait pas leur faire copier une vraie leçon avec les éléments principaux au lieu de leur donner une photocopie ? Regarde-moi ça, il remplit ça à moitié au hasard sans faire attention à ce qu'il lit. Il n'en retiendra rien. Ça ne sert strictement à rien." Il faut admettre que c'est vrai. Et je constate moi-même chez mes enfants une nette différence entre l'apprentissage de petites leçons écrites à la main, qui sont retenues, et l'apprentissage des photocopies, qui est beaucoup plus douloureux sur le coup, et dont il ne reste pas grand chose quelques jours plus tard.
La maternelle est certes importante, en particulier pour les enfants issus de milieux défavorisés, mais je crois aussi que les méthodes étaient beaucoup plus efficaces au CP. L'école n'étant obligatoire qu'à partir de 6 ans, ni ma mère ni ma grand-mère n'ont fait d'école maternelle, et elles n'étaient pas les seules dans leur cas. Elles ont pourtant bien mieux appris à lire que beaucoup d'enfants d'aujourd'hui.
Édit : nos messages se sont croisés, Volubilys. Tout à fait d'accord avec toi sur l'inutilité des leçons et la catastrophe de l'absence d'exercices d'application.
Je suis de la génération de vos mères et je les rejoins complètement, j'ajoute qu'il n'y a pas grand plaisir à lire une photocopie alors qu'ouvrir un livre d'histoire, de sciences, de géographie et même un livre de grammaire est un plaisir sous réserve que le regard ne s'éparpille pas partout comme c'est le cas pour certains livres récents qui veulent concurrencer les liens à cliquer des pages internet. Il est vrai que je fais partie des personnes pour qui la multiplicité des couleurs, et autres encadrés perturbent la mémorisation alors que certains se jettent sur les surligneurs.
Dans un autre cadre, je maudis les livres réédités qui sont en réalité des photocopies ou issus de numérisations où les accents sont illisibles et le texte parfois étrange.
Quant à l'absolue nécessité des exercices d'application et d'entraînement gradués, elle me semble oubliée au profit du ludique (qui n'amuse souvent que les adultes).
- VolubilysGrand sage
L'école est obligatoire à partir de 3 ans depuis 2019.lene75 a écrit:
La maternelle est certes importante, en particulier pour les enfants issus de milieux défavorisés, mais je crois aussi que les méthodes étaient beaucoup plus efficaces au CP. L'école n'étant obligatoire qu'à partir de 6 ans, ni ma mère ni ma grand-mère n'ont fait d'école maternelle, et elles n'étaient pas les seules dans leur cas. Elles ont pourtant bien mieux appris à lire que beaucoup d'enfants d'aujourd'hui.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- nicole 86Expert spécialisé
lene75 a écrit:
La maternelle est certes importante, en particulier pour les enfants issus de milieux défavorisés, mais je crois aussi que les méthodes étaient beaucoup plus efficaces au CP. L'école n'étant obligatoire qu'à partir de 6 ans, ni ma mère ni ma grand-mère n'ont fait d'école maternelle, et elles n'étaient pas les seules dans leur cas. Elles ont pourtant bien mieux appris à lire que beaucoup d'enfants d'aujourd'hui.
Les enfants du milieu du siècle dernier n'avaient ni tv, ni jouets électroniques et notre attention n'était pas habituée aux multiples sollicitations, lumières clignotantes et musiques tonitruantes. Il ne s'agit pas de nostalgie (quoique !) mais d'un constat.
- ElyasEsprit sacré
lene75 a écrit:Oui, il faut avoir l'air, faire semblant plutôt que faire, brasser de l'air. Tout le monde se moque bien de savoir ce qu'on fait vraiment en classe.
Ma mère est d'accord avec la tienne, dandelion, sur la fait que "la photocopie a tué l'école". Pas seulement pour le temps passé à coller, mais parce qu'elle remplace le plus important pour apprendre, l'écriture de l'enfant en élémentaire (qui permet non seulement d'entraîner à écrire mais aussi d’ancrer les savoirs) et pousse par ailleurs à proposer des choses trop compliquées et trop denses aux enfants, qu'on ne pourrait pas leur faire copier s'il fallait le faire. Par exemple les photocopies bourrées de détails secondaires en histoire, qui noient l'essentiel (elle est devenue prof d'HG après avoir fait l'école normale d'institutrices) mais aussi les leçons de grammaire, etc., surlignées et apprises par cœur, avec des phrases que même un adulte a du mal à comprendre et encore plus à retenir tant le vocabulaire est technique et les tournures compliquées et dans lesquelles on voit trop de choses en même temps, par exemple tous les signes de ponctuation en une seule séance et en se contentant de les décrire de façon abstraite par une phrase de définition à apprendre par cœur. Encore ce week-end, voyant mon neveu remplir une fiche QCM d’EMC comportant 40 questions en police 8 sur les symboles de la République, elle n'a pu s'empêcher de s'exclamer : "Elle ne pourrait pas leur faire copier une vraie leçon avec les éléments principaux au lieu de leur donner une photocopie ? Regarde-moi ça, il remplit ça à moitié au hasard sans faire attention à ce qu'il lit. Il n'en retiendra rien. Ça ne sert strictement à rien." Il faut admettre que c'est vrai. Et je constate moi-même chez mes enfants une nette différence entre l'apprentissage de petites leçons écrites à la main, qui sont retenues, et l'apprentissage des photocopies, qui est beaucoup plus douloureux sur le coup, et dont il ne reste pas grand chose quelques jours plus tard.
La maternelle est certes importante, en particulier pour les enfants issus de milieux défavorisés, mais je crois aussi que les méthodes étaient beaucoup plus efficaces au CP. L'école n'étant obligatoire qu'à partir de 6 ans, ni ma mère ni ma grand-mère n'ont fait d'école maternelle, et elles n'étaient pas les seules dans leur cas. Elles ont pourtant bien mieux appris à lire que beaucoup d'enfants d'aujourd'hui.
Édit : nos messages se sont croisés, Volubilys. Tout à fait d'accord avec toi sur l'inutilité des leçons et la catastrophe de l'absence d'exercices d'application.
Pardon mais quel exercice débile ! 40 questions, sérieusement... Ta mère a raison. De plus, l'EMC n'est pas qu'une discipline de mémorisation, on a bien vu que ça ne fonctionnait pas. Bref...
- VolubilysGrand sage
Ils avaient d'autres motifs de ne pas être parfait non plus : peu d'accès au savoir et aux livres et langage souvent très pauvre, travail dans les champs, malnutrition, enfants "sauvages" qui s'élevaient plus ou moins seuls, plomb, tabac, alcool, maladies infantiles oubliées de nos jours, éducation à base de violence corporelle, le caté, les conditions sanitaires souvent déplorables...nicole 86 a écrit:lene75 a écrit:
La maternelle est certes importante, en particulier pour les enfants issus de milieux défavorisés, mais je crois aussi que les méthodes étaient beaucoup plus efficaces au CP. L'école n'étant obligatoire qu'à partir de 6 ans, ni ma mère ni ma grand-mère n'ont fait d'école maternelle, et elles n'étaient pas les seules dans leur cas. Elles ont pourtant bien mieux appris à lire que beaucoup d'enfants d'aujourd'hui.
Les enfants du milieu du siècle dernier n'avaient ni tv, ni jouets électroniques et notre attention n'était pas habituée aux multiples sollicitations, lumières clignotantes et musiques tonitruantes. Il ne s'agit pas de nostalgie (quoique !) mais d'un constat.
Il n'y a pas d'âge d'or de l'enfance.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- VerduretteModérateur
J'ai du mal à comprendre pourquoi le catéchisme fait partie de cette liste par ailleurs tout à fait pertinente.
- VolubilysGrand sage
car à l'époque le caté et l'endoctrinement ce n'était pas aussi soft que maintenant?Verdurette a écrit:J'ai du mal à comprendre pourquoi le catéchisme fait partie de cette liste par ailleurs tout à fait pertinente.
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- LemmyKHabitué du forum
Il ne faut pas confondre cathé et caté.
Blague à part, oui les exercices d'application sont très importants. Eh bien en maths, même problème qu'en lecture: l'inspecteur d'une collègue a dit d'arrêter les exercices d'application et de techniques calculatoires. C'est le concept, la notion qui sont importants.
Mais que va retenir l'élève sur les racines carrées, les dérivées, les logarithmes, la trigonométrie... s'il ne sait pas calculer?
Blague à part, oui les exercices d'application sont très importants. Eh bien en maths, même problème qu'en lecture: l'inspecteur d'une collègue a dit d'arrêter les exercices d'application et de techniques calculatoires. C'est le concept, la notion qui sont importants.
Mais que va retenir l'élève sur les racines carrées, les dérivées, les logarithmes, la trigonométrie... s'il ne sait pas calculer?
- VolubilysGrand sage
Blague à part tout pareil, un MP aurait été plus apprécié qu'un message moqueur, et toujours blague à part, c'est corrigé.
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- IphigénieProphète
peu d'accès au savoir et aux livres et langage souvent très pauvre, travail dans les champs, malnutrition, enfants "sauvages" qui s'élevaient plus ou moins seuls, plomb, tabac, alcool, maladies infantiles oubliées de nos jours, éducation à base de violence corporelle, le caté, les conditions sanitaires souvent déplorables.
Verdurette a écrit:J'ai du mal à comprendre pourquoi le catéchisme fait partie de cette liste par ailleurs tout à fait pertinente.
quoique, puisque nicole86 parlait du milieu du XXe: j'ai quand même souvent l'impression qu'il n'y a pas que pour nos élèves que tout ce qui précède leur naissance est "le moyen-âge". Je dois dire que cela m'agace passablement, cet imaginaire contemporain .... Je ne dis pas que cela n'existait pas du tout, mais que cela existait autant qu'aujourd'hui, ni plus, ni moins. (peut-être moins d'ailleurs)
- DesolationRowEmpereur
Ouais enfin le caté ça endoctrinait peut-être, mais ça fournissait aussi souvent une solide base culturelle, dont je me lamente de voir mes étudiants complètement dépourvus. Et de toute manière, le coller entre le tabac et les maladies infantiles, j'hésite entre et
- IphigénieProphète
perso,au catéchisme, en primaire, je me souviens surtout (et j'aimait bien ça) qu'on faisait des cartes et qu'il fallait savoir y placer les différents lieux...
- DesolationRowEmpereur
(ce qui est fort utile)
- IphigénieProphète
tout à fait...!
- VolubilysGrand sage
Milieu du 20e siècle, c'est 1950 : l'après guerre, la polio, la variole, la grippe asiatique, vin et cidre sont encore servi à la cantine aux enfants, le tabagisme passif est la norme, le plomb dans la peinture et le canalisation, l'eau courante et l'électricité pas dans tout les foyer loin de là, les bidonvilles sont une réalités partout en France, l'hiver 54 et l'appel de l'Abbé Pierre, dans les campagnes les gamins aident les parents aux champs car on manque de bras, l'éducation à base de pairs de claque...
Non, je ne confonds pas avec le moyen-âge. Je n'idéalise juste pas cette époque et la prend pour ce qu'elle est.
Non, je ne confonds pas avec le moyen-âge. Je n'idéalise juste pas cette époque et la prend pour ce qu'elle est.
C'est marrant comme le catéchisme c'est bien d'un coup alors que c'est quand même le créationnisme et autres joyeusetés...DesolationRow a écrit:Ouais enfin le caté ça endoctrinait peut-être, mais ça fournissait aussi souvent une solide base culturelle, dont je me lamente de voir mes étudiants complètement dépourvus. Et de toute manière, le coller entre le tabac et les maladies infantiles, j'hésite entre et
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- SapotilleEmpereur
dandelion a écrit:Je me souviens avoir discuté ici de la méthode que m’avait passée ma mère pour aider ma fille, Mico mon petit ours. Cette méthode était décrite comme mixte par ma mère, mais si je ne me trompe pas Double Casquette avait expliqué qu’à l’époque le terme ‘mixte’ ne revêtait pas la même signification qu’aujourd’hui. Mico n’est pas à départ global, il y a des petites histoires assez rapidement par contre.
Mico mon petit ours a été la méthode qui a appris à lire à mes élèves pendant les 30 et quelques années durant lesquels on m'a confié des CP .
Effectivement, c'est très, très global !!!
Le premier jour, on découvre un petit chat qui d'appelle Mimi !
On apprend à reconnaître, à lire, à écrire avec des lettres mobiles, puis à la craie sur l'ardoise, puis sur le cahier le "m" et le "i" .
C'est même mon avatar !!!
Le deuxième jour, on découvre un petit âne qui s'appelle Coco !
On apprend à reconnaître, à lire, à écrire avec des lettres mobiles, puis à la craie sur l'ardoise, puis sur le cahier le "c" et le"o".
Et le 3 ème jour, on découvre le petit ours : miracle ! il s'appelle "Mico" et on peut même le lire !!!
Si c'est cela qu'on appelle une méthode globale, je suis toute épatée !
- DesolationRowEmpereur
Volubilys a écrit:Milieu du 20e siècle, c'est 1950 : l'après guerre, la polio, la variole, la grippe asiatique, vin et cidre sont encore servi à la cantine aux enfants, le tabagisme passif est la norme, le plomb dans la peinture et le canalisation, l'eau courante et l'électricité pas dans tout les foyer loin de là, les bidonvilles sont une réalités partout en France, l'hiver 54 et l'appel de l'Abbé Pierre, dans les campagnes les gamins aident les parents aux champs car on manque de bras, l'éducation à base de pairs de claque...
Non, je ne confonds pas avec le moyen-âge. Je n'idéalise juste pas cette époque et la prend pour ce qu'elle est.C'est marrant comme le catéchisme c'est bien d'un coup alors que c'est quand même le créationnisme et autres joyeusetés...DesolationRow a écrit:Ouais enfin le caté ça endoctrinait peut-être, mais ça fournissait aussi souvent une solide base culturelle, dont je me lamente de voir mes étudiants complètement dépourvus. Et de toute manière, le coller entre le tabac et les maladies infantiles, j'hésite entre et
Je suis d'autant plus tranquille pour en parler que, bien que croyant, je n'envoie pas mes enfants au catéchisme mais non, il n'est pas vrai que le catéchisme ce soit le créationnisme. Les autres joyeusetés, je peux pas dire, je ne sais pas de quoi il est question.
Mais quoi qu'on en pense (et pour ma part, je pense que ça assure souvent une culture religieuse essentielle, que l'école n'a pas le temps, les moyens, la volonté d'offrir et qui fait cruellement défaut à mes étudiants en lettres, modernes et classiques), le coller entre le plomb, les maladies infantiles et le tabac, c'est un brin ridicule.
- SapotilleEmpereur
DesolationRow a écrit:
Je suis d'autant plus tranquille pour en parler que, bien que croyant, je n'envoie pas mes enfants au catéchisme
C'est avec les histoires bibliques que Papinou (pasteur à la retraite !) captive ses petits enfants, tandis que moi, je leur apprenais à lire !
C'est aussi et surtout de la culture générale !
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