- henrietteMédiateur
Certes.
Mais ceci à nouveau n'a juste rien à voir avec la question initiale de ce fil donc merci de ne pas relancer le hors-sujet.
Mais ceci à nouveau n'a juste rien à voir avec la question initiale de ce fil donc merci de ne pas relancer le hors-sujet.
- PrezboGrand Maître
[Tu as raison, c'est un apprentissage social important, en général plus pour contrôler les corps, dans le meilleur des cas pour libérer l'esprit, mais parfois aussi pour le contrôler aussi. Ce qui j'imagine te conduit à l'opposer à l'expression du moi comme désordre. Tu as sûrement encore raison encore que cela me parait moins un dressage qu'un conditionnement.
Mais pourquoi rejeter le "mouvement" a priori ?
On pourrait dire que depuis la massification le modèle "magistral" apparaît peut-être plus comme une absence de réelle pédagogie, puisque sa performance se mesurait largement sur des élèves déjà "dressés", qu'une méthode universelle, et qu'elle devait donc, au minimum, être questionnée.
C'est sans doute grammaticalement du français, mais je n'arrive décidément pas à donner un sens à "l'opposer à l'expression du moi comme désordre". J'ai l'impression de lire un texte lacanien, c'est dire.
Sinon, il y a effectivement une part de conditionnement dans l'apprentissage, du moins si le but de l'apprentissage reste l'apprentissage.
- PrezboGrand Maître
fourier a écrit:Bonjour,
Étant stagiaire, je suis à mi-temps à l’INSPE et pour valider le DIU, je dois faire un projet interdisciplinaire.
Nous sommes 2 profs de maths et 1 prof de sport et avons choisi le thème « apprendre en bougeant », niveau lycée. Cela peut aussi bien être des pauses actives (au milieu d’une séance de 2h par exemple) que des mouvements pour apprendre telle ou telle notion (pendant les rituels par exemple)
Avec nos recherches,’on trouve beaucoup de choses mais plutôt du côté de l’école primaire.
Certains d’entre vous auraient-ils déjà expérimenté cela, ou auriez-vous des ressources à ce sujet ?
Merci
Après relecture rapide du fil, j'aurais bien quelques questions, qui s'adressent moins à toi en tant que stagiaire qu'à l'ensemble des acteurs de l'institution (qui ne les liront pas).
1) Qui a eu l'idée de ce dispositif ? Des chercheurs désirant étudier l'impact du mouvement sur les apprentissages ? Des formateurs INSPE s'emparant d'un sujet à la mode et imposant aux stagiaires une interdisciplinarité artificielle ? Des enseignants sensibilisés au sujet ?
2) Les enseignants intervenants sont-ils volontaires, ou s'agit-il d'un volontariat un peu forcé puisqu'il faut bien choisir un sujet dans une liste fermée ?
3) Les intervenants dans le sujet ont-ils une quelconque compétence en celui-ci ? Ont-ils le temps de s'emparer de la bibliographie ? Sont-ils formés à l'évaluation objective d'un dispositif d'apprentissage, et épaulés pour avoir les moyens de cette évaluation ?
4) L'année de stage, ou les débutants sont écrasés pas la découverte du métier et préoccupés par les demandes de mutation, est-elle la bonne année pour entamer un travail de recherche universitaire, que les stagiaires ne pourront de toute façon pas poursuivre l'année suivante ?
Cinquième question, conséquence à mon avis des réponses ou absence de réponses aux précédentes : a-t-on jamais vu un résultat de recherche significatif sortir d'un IUFM ou INSPE ?
- BaldredSage
Prezbo a écrit:Mais pourquoi rejeter le "mouvement" a priori ?
Tu as raison, c'est un apprentissage social important, en général plus pour contrôler les corps, dans le meilleur des cas pour libérer l'esprit, mais parfois aussi pour le contrôler aussi. Ce qui j'imagine te conduit à l'opposer à l'expression du moi comme désordre. Tu as sûrement encore raison encore que cela me parait moins un dressage qu'un conditionnement.
On pourrait dire que depuis la massification le modèle "magistral" apparaît peut-être plus comme une absence de réelle pédagogie, puisque sa performance se mesurait largement sur des élèves déjà "dressés", qu'une méthode universelle, et qu'elle devait donc, au minimum, être questionnée.
C'est sans doute grammaticalement du français, mais je n'arrive décidément pas à donner un sens à "l'opposer à l'expression du moi comme désordre". J'ai l'impression de lire un texte lacanien, c'est dire.
Sinon, il y a effectivement une part de conditionnement dans l'apprentissage, du moins si le but de l'apprentissage reste l'apprentissage.
Cela s'éclaire sans doute à la lecture du message auquel je répondais et que tu ne cites pas, ce qui n'est pas très fair play.
Je suppose que " donner du sens" signifie comprendre, et que tu ne comprennes pas l'expression dans son contexte n'est vraiment pas grave vu la lumineuse expression de ta pensée dans la 2e partie de ton message.
Si tu tiens vraiment à mener un combat d'arrière-garde après les messages de @sphynx et @Henriette, écris-moi en MP, je te ferai un séminaire.
Jacques Baldred
- SphinxProphète
Iridiane a écrit:Je ne comprends pas trop pourquoi faire cette remarque sur un ton mesquin et méprisant alors que dans l’ensemble tout le monde est resté courtois et que le sujet a aussi donné lieu à des débats intéressants (je trouve) mais enfin… je reconnais que, pour ce qui me concerne, mes remarques n’étaient pas de matière à aider la personne qui a posté, au temps pour moi !
OK. Alors je présente mes excuses si mon ton n'a pas plu (mesquin et méprisant, en revanche, je trouve ça exagéré). Je trouve, moi, que non seulement c'était parti dans un débat qui, sans être inintéressant (je n'ai pas dit que ça l'était, tu noteras), n'était absolument pas de nature à apporter de l'aide à un stagiaire venu en demander sur un problème concret, mais qu'en plus l'échange était extrêmement crispé.
_________________
An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- IridianeFidèle du forum
C’est vrai que « mesquin et méprisant » était excessif, mais disons que certains membres ont tendance à parler aux participants comme s’ils étaient leurs élèves, ce qui est assez désagréable, surtout quand ça s’accumule avec des insinuations selon lesquelles les gens qui se contentent de faire leur travail seraient de vilains réactionnaires… (je te vise pas sur ce dernier point Sphinx). Après, que les échanges soient crispés, tant qu’ils restent respectueux, je ne trouve pas cela très gênant à titre personnel, mais enfin j’imagine que ce n’est pas mon rôle de donner mon avis sur ce point.
Pour en revenir au sujet, à savoir la question des mémoires ou « écrits réflexifs » de MEEF/stagiaires, il faut je pense replacer les choses dans leur contexte : ceux qui « pensent » ces formations ne savent plus quoi inventer pour donner du grain à moudre aux stagiaires, n’importe quoi pourvu qu’on puisse dire « ils ont une formation » (alors même que la seule formation efficace, c’est d’avoir un bon tuteur et une équipe de collègues prête à aider, la pédagogie ne s’apprend pas dans les livres…). Dans cette perspective, je n’ai rien contre les expérimentations pratiques des uns et des autres, qui regardent la liberté pédagogique de chacun: qu’untel fasse pédaler ses élèves pour les aider à apprendre leur cours ne me fait ni chaud ni froid si ça lui chante, et ce sera peut être même efficace, qui sait ? Mais qu’un prof stagiaire fasse de pseudo recherches sur ce sujet avant même de savoir faire cours, cela n’a aucun sens. D’autant qu’un prof stagiaire n’est pas un chercheur, je ne vois pas bien comment il pourrait prétendre démontrer quoi que ce soit, et ce n’est pas ce qu’on lui demande, sinon il serait un doctorant en sciences de l’éducation.
Bref, on va sans doute me dire que tout cela n’est pas le sujet, mais il me semble que plusieurs personnes (dont moi) ont proposé des pistes à la personne qui a posté, à elle de voir lesquelles l’intéressent !
Pour en revenir au sujet, à savoir la question des mémoires ou « écrits réflexifs » de MEEF/stagiaires, il faut je pense replacer les choses dans leur contexte : ceux qui « pensent » ces formations ne savent plus quoi inventer pour donner du grain à moudre aux stagiaires, n’importe quoi pourvu qu’on puisse dire « ils ont une formation » (alors même que la seule formation efficace, c’est d’avoir un bon tuteur et une équipe de collègues prête à aider, la pédagogie ne s’apprend pas dans les livres…). Dans cette perspective, je n’ai rien contre les expérimentations pratiques des uns et des autres, qui regardent la liberté pédagogique de chacun: qu’untel fasse pédaler ses élèves pour les aider à apprendre leur cours ne me fait ni chaud ni froid si ça lui chante, et ce sera peut être même efficace, qui sait ? Mais qu’un prof stagiaire fasse de pseudo recherches sur ce sujet avant même de savoir faire cours, cela n’a aucun sens. D’autant qu’un prof stagiaire n’est pas un chercheur, je ne vois pas bien comment il pourrait prétendre démontrer quoi que ce soit, et ce n’est pas ce qu’on lui demande, sinon il serait un doctorant en sciences de l’éducation.
Bref, on va sans doute me dire que tout cela n’est pas le sujet, mais il me semble que plusieurs personnes (dont moi) ont proposé des pistes à la personne qui a posté, à elle de voir lesquelles l’intéressent !
- Hypatie d'AlexandrieNiveau 4
fourier a écrit:Bonjour,
Étant stagiaire, je suis à mi-temps à l’INSPE et pour valider le DIU, je dois faire un projet interdisciplinaire.
Nous sommes 2 profs de maths et 1 prof de sport et avons choisi le thème « apprendre en bougeant », niveau lycée. Cela peut aussi bien être des pauses actives (au milieu d’une séance de 2h par exemple) que des mouvements pour apprendre telle ou telle notion (pendant les rituels par exemple)
Avec nos recherches,’on trouve beaucoup de choses mais plutôt du côté de l’école primaire.
Certains d’entre vous auraient-ils déjà expérimenté cela, ou auriez-vous des ressources à ce sujet ?
Merci
Bonjour,
Sans entrer dans le débat et dans l'optique d'aider le jeune collègue, j'ai vu passer sur le groupe facebook "Le coin boulot des profs de mathématiques" un projet EPS/mathématiques autour de la danse et des fonctions de référence qui pourrait peut-être convenir.
Je ne veux pas partager la ressource en dehors du groupe, mais t'encourage si tu as un compte facebook à aller y faire un tour.
Bon courage
- ZybulkaHabitué du forum
Fourier, tu peux regarder vers la pédagogie Steiner, qui cherche justement à associer l'apprentissage et le mouvement, notamment en maths. Quelques infos par exemple ici (mais je pense que ça ne vaut pas un réel échange avec une personne qui pratique ainsi) :
https://www.pedagogie-waldorf.fr/2022/10/05/les-bases-des-mathematiques-a-lecole-primaire-steiner-waldorf/
(bon il faut accepter de dépasser le côté ésotérique du truc...)
https://www.pedagogie-waldorf.fr/2022/10/05/les-bases-des-mathematiques-a-lecole-primaire-steiner-waldorf/
(bon il faut accepter de dépasser le côté ésotérique du truc...)
- Manu7Expert spécialisé
On a comparé cours assis et réunion, en effet pendant une réunion les gens parlent ou papotent facilement, mais est-ce interdit ou pas ?
Pour moi une réunion ce n'est pas un cours et quand je suis en formation alors les profs écoutent quand il le faut, c'est une question de convention.
Je pense que les conventions sont importantes, par exemple je suis assez cinéphile et j'adore le cinéma. Mais depuis quelques années, je sais qu'il existe des cinémas et des horaires où on peut passer un mauvais moment avec des spectateurs qui se lèvent régulièrement, mangent bruyamment et font des commentaires à voix haute... Pour moi c'est insupportable.
Si bien que j'imagine très bien un cours avec du mouvement mais avec des règles strictes pour que cela ne tourne pas au bazar. Finalement c'est comme un cours classique il faut imposer des règles qui deviennent des conventions admises à bout d'un certain temps.
Pour l'exemple du TDAH qui utilise des outils pour gérer son stress et bien dans certaines classes cela se passe très bien, je ne m'en rends même pas compte alors que dans d'autres cela tourne au jeu avec les camarades et je dois intervenir voire interdire. Et la situation peut devenir tendue avec les collègues PP, car vous devinez bien que le problème ne vient pas des élèves mais de la manière dont c'est encadré et proposé aux élèves...
Pour moi une réunion ce n'est pas un cours et quand je suis en formation alors les profs écoutent quand il le faut, c'est une question de convention.
Je pense que les conventions sont importantes, par exemple je suis assez cinéphile et j'adore le cinéma. Mais depuis quelques années, je sais qu'il existe des cinémas et des horaires où on peut passer un mauvais moment avec des spectateurs qui se lèvent régulièrement, mangent bruyamment et font des commentaires à voix haute... Pour moi c'est insupportable.
Si bien que j'imagine très bien un cours avec du mouvement mais avec des règles strictes pour que cela ne tourne pas au bazar. Finalement c'est comme un cours classique il faut imposer des règles qui deviennent des conventions admises à bout d'un certain temps.
Pour l'exemple du TDAH qui utilise des outils pour gérer son stress et bien dans certaines classes cela se passe très bien, je ne m'en rends même pas compte alors que dans d'autres cela tourne au jeu avec les camarades et je dois intervenir voire interdire. Et la situation peut devenir tendue avec les collègues PP, car vous devinez bien que le problème ne vient pas des élèves mais de la manière dont c'est encadré et proposé aux élèves...
- Isis39Enchanteur
Zybulka a écrit:Fourier, tu peux regarder vers la pédagogie Steiner, qui cherche justement à associer l'apprentissage et le mouvement, notamment en maths. Quelques infos par exemple ici (mais je pense que ça ne vaut pas un réel échange avec une personne qui pratique ainsi) :
https://www.pedagogie-waldorf.fr/2022/10/05/les-bases-des-mathematiques-a-lecole-primaire-steiner-waldorf/
(bon il faut accepter de dépasser le côté ésotérique du truc...)
C'est un mouvement sectaire alors je ne conseillerais pas cela.
- JennyMédiateur
Isis39 a écrit:Zybulka a écrit:Fourier, tu peux regarder vers la pédagogie Steiner, qui cherche justement à associer l'apprentissage et le mouvement, notamment en maths. Quelques infos par exemple ici (mais je pense que ça ne vaut pas un réel échange avec une personne qui pratique ainsi) :
https://www.pedagogie-waldorf.fr/2022/10/05/les-bases-des-mathematiques-a-lecole-primaire-steiner-waldorf/
(bon il faut accepter de dépasser le côté ésotérique du truc...)
C'est un mouvement sectaire alors je ne conseillerais pas cela.
+1. Ca me paraît être un terrain très glissant en année de stage.
- PrezboGrand Maître
Isis39 a écrit:Zybulka a écrit:Fourier, tu peux regarder vers la pédagogie Steiner, qui cherche justement à associer l'apprentissage et le mouvement, notamment en maths. Quelques infos par exemple ici (mais je pense que ça ne vaut pas un réel échange avec une personne qui pratique ainsi) :
https://www.pedagogie-waldorf.fr/2022/10/05/les-bases-des-mathematiques-a-lecole-primaire-steiner-waldorf/
(bon il faut accepter de dépasser le côté ésotérique du truc...)
C'est un mouvement sectaire alors je ne conseillerais pas cela.
Outre ce problème qui n'est tout de même pas mince, il s'agit de ressources qui, comme la plupart de celles proposées, concerne essentiellement l'école primaire. J'ai quand même l'impression que le sujet proposé à notre collègue est bien pourri : je ne vois pas très bien comment trois stagiaires sans formation spécifique ni familiarisation avec la démarche scientifique peuvent créer un dispositif ex nihilo alors qu'il n'existent pas de ressources préexistantes concernant leur niveau d'enseignement.
Cette confusion entre les différents âges de l'apprentissage et les pressions visant à faire adapter au secondaire des pratiques issues du primaire me semblent des problèmes récurrents des recherches en sciences de l'éducation.
(Je suis par ailleurs réservé sur la façon dont sont enseignées les mathématiques au primaire vu les résultats désormais attestés, mais pas assez compétent pour avoir un avis pertinent sur le sujet.)
- eolyenNiveau 8
Sphinx a écrit:Au lieu de passer des pages à se taper dessus sur des sujets annexes, je vais revenir au sujet et à la demande d'aide du pauvre posteur initial si vous le voulez bien...henriette a écrit:En fait, ce qui me laisse dubitative, c'est le principe même de demander à des apprentis (au sens noble du terme) enseignant d'imaginer des méthodes ou postures pédagogies nouvelles/innovantes alors même qu'ils n'ont pas d'expérience de l'enseignement. Quel retour réflexif peut-on attendre qu'ils aient ? Comment peut-on imaginer qu'ils aient les moyens d'apprécier véritablement, d'expérimenter vraiment le gain pédagogique de telle pratique comparativement à telle autre alors même qu'ils débutent ?
Un écrit réflexif sur les pratiques mises en oeuvre dans son cours me semblerait plus pertinent : se concentrer sur la didactique de leur propre matière leur serait bien plus utile que partir a priori dans des projets interdisciplinaires.
Ceci étant, puisque projet interdisciplinaire il doit y avoir semble-t-il, doit-il forcément être détaché des contenus disciplinaires à enseigner ? Vraie question, je ne suis plus au fait des attentes INSPEsques actuelles.
Effectivement dans l'esprit ça ressemble à feu (enfin, presque feu) les EPI de la réforme du collège :
1) imposer de l'interdisciplinarité, juste parce que
2) attendre des malheureux condamnés qu'ils pondent un truc original qui ferait bien dans la presse locale.
Chez moi à l'époque on avait eu un truc sport-sciences qui consistait effectivement à faire des calculs (vitesse et compagnie), mais si je ne m'abuse c'était la collègue de physique et par ailleurs c'était le programme de 4e. Nonobstant quoi, si j'étais toi, je chercherais sur internet quelque chose comme "EPI mathématiques EPS" : tu trouveras peut-être quelque chose que tu pourras adapter aux programmes du lycée sans trop perdre ton temps, alors que l'année de stage est déjà particulièrement chargée, à pondre des trucs pour satisfaire aux lubies de l'INSPE. Bon courage...
Pour être passé il n'y pas si longtemps que cela par ces desiradatas inspéesques, je rejoins l'avis de Sphinx. Je mettrais à main à couper (enfin au figuré quand même ) que fourier doit suivre un module du type "travailler en mode projet / interdisciplinarité / EPI" et donc à ce titre trouver un thème réunissant les collègues de son groupe et proposer une séquence/activité interdisciplinaire. L'attendu de ce genre d'exercice n'est pas tant sur le fond que sur le fait de travailler en commun avec des collègues d'autres disciplines pour produire un genre d'EPI.
- henrietteMédiateur
Donc si je te suis, l'attendu est tout de même in fine disciplinaire, dans ce cas, et il doit donc permettre d'acquérir des connaissances et compétences des programmes respectifs des différentes disciplines concernées ?
_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- Marie LaetitiaBon génie
J'adhère totalement à cette analyse... et il me semble important d'avoir bien saisi cela pour prendre de la distance par rapport aux injonctions stupides de l'année d'Inspe. Voire, parce qu'Iridiane dit très bien les choses, te servir de cette analyse pour mettre en perspective ton travail... bon, ça peut être dangereux parce que c'est remettre en question des dogmes pédagogiques dont la mode semble ne pas vouloir passer, étant donné que les formules ampoulées, habituelles à l'Inspe, servent souvent de cache-sexe à la misère intellectuelle de ceux qui les professent...Iridiane a écrit:En tout cas ce n’est pas parce que les enseignants papotent (et encore une fois, moi la première même si j’essaie de rester discrète) que c’est bien et qu’il faut prendre ce comportement comme point de repère ! Et ce n’est pas une question d’incapacité : nous sommes toutes et tous, j’imagine, capables de rester sur une chaise silencieusement si on l’exige de nous.
Pour moi, cette discussion, sur le plan physique, rejoint un peu les débats autour de la culture classique et du fait que finalement tout se vaut et qu’on devrait tout autant enseigner des œuvres de la culture populaire (celle de nos élèves) à l’école parce que le reste c’est de la culture bourgeoise : je ne renie absolument pas la culture populaire et son intérêt spécifique, mais il n’en reste pas moins que refuser la culture « bourgeoise » à nos élèves, en particulier défavorisés, c’est aussi leur refuser une possibilité d’intégration / d’ascension sociale. Idem pour le coup de rester sur sa chaise: c’est peut être un contrôle exercé sur les corps, mais en être capable est la condition (parmi d’autres) d’une maîtrise des codes de la société, qu’on peut juger bourgeois, répréhensibles, ou tutti quanti mais qui existent. Qu’une fois adulte on veuille s’insurger contre ces codes et les contourner, c’est un choix. Mais pour les contourner, il faut d’abord les maîtriser. Nous le savons bien, je crois, en tant qu’enseignants qui avons, pour la plupart, assimilé les codes scolaires.
PS: je ne cherche nullement à changer de sujet et à lancer un débat sur la culture populaire et le choix d’enseigner telle ou telle œuvre, c’est une simple analogie.
Cela étant dit, faire bouger les élèves, au moins certains élèves, peut s'avérer utile mais plutôt en collège qu'en lycée: certains profils ont, du fait de la croissance, et d'une culture familiale déjà bien ancrée, bcp de mal à rester immobiles sur une chaise. L'idée du vélo sous la chaise, je l'ai déjà eue à plusieurs reprises et je ne dois pas être la seule... Au lycée, certains élèves auraient des envies de meurtre à l'égard du professeur qui aurait l'idée d'un projet du type "courir/bouger pour apprendre", tellement c'est contraire à leur profil, scolaire et studieux (ce qui est aussi bon que légitime, j'en ai un peu ras la casquette de la dénonciation de ce genre de profil). Tandis que quelques-uns (combien? ça... c'est une autre question) seraient soulagés: je me souviens d'une étudiante en EPS, plutôt bonne, bosseuse, qui me disait être au supplice quand elle était obligée de rester assisse à écouter un cours magistral sur l'histoire du sport (peut-être bien aussi parce que le cours était nul, on a tous subi des cours minables ou des réunions EducNat qui donnent des démangeaisons dans les jambes, tellement l'envie de se barrer est violente). Bref, Fourier, tu gagneras sans doute à produire une analyse fine sur le profil de public qui pourrait gagner à ce genre d'expérimentation. L'imposer frontalement à n'importe quel public me semble une absurdité.
Baldred a écrit:
J'ai été prof en REP+ et j'ai donc été bien placé pour voir les limites du modèle magistral, assez pour m'interroger (surprenant que dans un forum de profs ce mot soit suspect) et essayer d'autres choses avec plus ou moins de bonheur.
Moi aussi. Et c'est là que j'ai réussi une première prouesse, tenir captive et silencieuse un classe extrêmement difficile (5e en l'occurence) pendant 25 minutes en leur racontant l'histoire de François d'Assise. Ce qui était un cours magistral, me semble-t-il. Ça a été la seule fois de l'année où j'ai réussi à obtenir un silence aussi parfait. Comme quoi le magistral peut aussi avoir du bon.
Iridiane a écrit:
Si cela peut donner des idées, j’avais un jour organisé une course d’orientation au musée (au Louvre en l’occurrence) avec un collègue d’EPS (je suis en lettres). Il avait réalisé des plans et moi un parcours d’œuvres qui faisaient office de balises, sur lesquels les élèves prenaient des notes en suivant un questionnaire, et étaient ensuite interrogés en classe. [/b]Bon, le principe n’était pas spécifiquement d’apprendre en bougeant, plutôt de lier des compétences des deux disciplines tout en proposant une activité qui sorte un peu de l’ordinaire - ça n’avait pas prétention à devenir une méthode pédagogique - mais j’imagine que ce genre de chose peut être exploité dans ce cadre. Je précise que je n’ai aucune idée de l’efficacité de la chose sur l’apprentissage des élèves : ils étaient assez enthousiastes mais en termes de connaissances, avaient-ils mieux appris et retenu qu’en restant sur une chaise, je ne sais pas… et l’enthousiasme venait aussi du fait qu’il s’agissait d’une sortie scolaire. Finalement, n’est ce pas tout simplement le principe d’une sortie (musée, visites diverses) d’apprendre en bougeant, de façon exceptionnelle ? (À moins qu’on ne parle vraiment que de « sport » proprement dit…)
Je serais toi, Fourier, je partirai sur une idée comme celle-ci (puisque je suppose qu'il t'est demandé de tester une application de ton sujet de mémoire, non? Une sorte de cas pratique? qui ne vaudra rien, scientifiquement, pour les raisons énoncées par d'autres ici, mais l'INSPE sera contente)
Mais en le couplant avec un travail sur les processus de mémorisation (je te conseille la lecture du fameux Mets-toi ça dans la tête, il y a un fil sur ce livre ici sur Néo): ça m'a amené à habituer les élèves à apprendre leurs cours en posant des questions (en fournissant la réponse en même temps), écrites sous forme de cartes de jeu (façon Trivial Poursuit), de manière à avoir une carte question/réponse par notion à connaître, l'ensemble des cartes étant classé selon le degré de mémorisation, en trois paquets.
Tu peux envisager une course d'orientation avec l'obtention d'indices pour continuer la course à condition de savoir répondre à une question... Une sorte de Terra Aventura mathématico-sportif. Au moins, de cette expérience qui t'est stupidement imposée, il en restera aux élèves quelque chose de concret, l'apprentissage par questions/réponses qui limitera le temps perdu à cette ânerie inspeesque.
En revanche, pour l'habillage de ton mémoire, Baldred me semble doué pour te proposer des formules qui plairont, à coup sûr, à ton jury...
Baldred a écrit:En Français, en collège, à partir de l'îlot, et en utilisant un plan de travail, il est tout à fait possible de faire des séances dans lesquels le déplacement des élèves est associé à une recherche. Le théâtre est également l'occasion de mouvements, toute une classe pouvant participer à une improvisation. Plus on en fait, mieux elles se passent. Si on prend "en bougeant" au sens large, alors ces séances mobilisent davantage les élèves en les rendant plus actifs. Pas plus que l'îlot, ce n'est une recette miracle, mais une méthode qui peut être pertinente et utile dans certains cas.
Le modèle "assis" fait partie de ces éléments qui relève sans doute plus du "dressage" social que de l'apprentissage. Son utilité est évidente pour gérer à moindre coût un groupe supposé homogène, cela n'en fait pas un dogme, plutôt une base à partir de laquelle il devrait-être possible de tenter aussi autre chose, quitte à en mesurer les limites.
Baldred a écrit:
Et quel genre d'élève étais-tu ?
Ma question est sans ironie. Il y a différents types d'élèves et un seul mode d'apprentissage.
Certains élèves lèvent les yeux au ciel quand j'annonce ce type de séance, les mêmes qui viennent ensuite me demander quand aura lieu la suivante.
J'imagine que nous pouvons nous faire confiance et que plusieurs moyens peuvent permettre d'atteindre les mêmes buts. J'ai comme élève beaucoup souffert des cours " tourne page" sans inspiration. Mais il y avait aussi des profs inspirés.
[alors, moi, hein, j'aurais proposé ça à certains élèves, ils auraient levé les yeux au ciel et ne seraient certainement pas venus me demander quand aurait eu lieu la suivante. Et j'aurais perdu beaucoup-beaucoup dans leur estime, parce que je ne fais vraiment pas dans le ludique, la chose est assez connue, je crois, dans mon établissement ]
[au demeurant, cette assertion est fausse, je ne crois pas que l'on préconise un seul mode d'apprentissage. La manière dont les élèves apprennent, je ne sais même pas si bcp de professeurs s'en occupent, ce qui se justifient par le fait qu'en classe, sur les heures qui nous sont données, on ne peut pas tout faire... Le mode d'apprentissage le plus répandu (rester devant sa feuille à lire et relire) est aussi le plus inefficace, voir Mets-toi ça dans la tête.]
Baldred a écrit:
Nous avons pris cher, et c'est pas fini, mais si une réflexion professionnelle qui interroge heureusement nos frontières serait impossible par principe ? C'est dommage. Nous exerçons bien un métier ?
Ces formules me semblent pouvoir être un meilleur effet dans un mémoire, dans tous les cas. Et je ne suis même pas (seulement) ironique. Sinon, il existe toujours le http://www.sauv.net/meirieutron.htm d'une grande utilité pour enrichir un mémoire pour l'Inspe.
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- BaldredSage
Marie Laetitia a écrit:J'adhère totalement à cette analyse... et il me semble important d'avoir bien saisi cela pour prendre de la distance par rapport aux injonctions stupides de l'année d'Inspe. Voire, parce qu'Iridiane dit très bien les choses, te servir de cette analyse pour mettre en perspective ton travail... bon, ça peut être dangereux parce que c'est remettre en question des dogmes pédagogiques dont la mode semble ne pas vouloir passer, étant donné que les formules ampoulées, habituelles à l'Inspe, servent souvent de cache-sexe à la misère intellectuelle de ceux qui les professent...Iridiane a écrit:En tout cas ce n’est pas parce que les enseignants papotent (et encore une fois, moi la première même si j’essaie de rester discrète) que c’est bien et qu’il faut prendre ce comportement comme point de repère ! Et ce n’est pas une question d’incapacité : nous sommes toutes et tous, j’imagine, capables de rester sur une chaise silencieusement si on l’exige de nous.
Pour moi, cette discussion, sur le plan physique, rejoint un peu les débats autour de la culture classique et du fait que finalement tout se vaut et qu’on devrait tout autant enseigner des œuvres de la culture populaire (celle de nos élèves) à l’école parce que le reste c’est de la culture bourgeoise : je ne renie absolument pas la culture populaire et son intérêt spécifique, mais il n’en reste pas moins que refuser la culture « bourgeoise » à nos élèves, en particulier défavorisés, c’est aussi leur refuser une possibilité d’intégration / d’ascension sociale. Idem pour le coup de rester sur sa chaise: c’est peut être un contrôle exercé sur les corps, mais en être capable est la condition (parmi d’autres) d’une maîtrise des codes de la société, qu’on peut juger bourgeois, répréhensibles, ou tutti quanti mais qui existent. Qu’une fois adulte on veuille s’insurger contre ces codes et les contourner, c’est un choix. Mais pour les contourner, il faut d’abord les maîtriser. Nous le savons bien, je crois, en tant qu’enseignants qui avons, pour la plupart, assimilé les codes scolaires.
PS: je ne cherche nullement à changer de sujet et à lancer un débat sur la culture populaire et le choix d’enseigner telle ou telle œuvre, c’est une simple analogie.
Cela étant dit, faire bouger les élèves, au moins certains élèves, peut s'avérer utile mais plutôt en collège qu'en lycée: certains profils ont, du fait de la croissance, et d'une culture familiale déjà bien ancrée, bcp de mal à rester immobiles sur une chaise. L'idée du vélo sous la chaise, je l'ai déjà eue à plusieurs reprises et je ne dois pas être la seule... Au lycée, certains élèves auraient des envies de meurtre à l'égard du professeur qui aurait l'idée d'un projet du type "courir/bouger pour apprendre", tellement c'est contraire à leur profil, scolaire et studieux (ce qui est aussi bon que légitime, j'en ai un peu ras la casquette de la dénonciation de ce genre de profil). Tandis que quelques-uns (combien? ça... c'est une autre question) seraient soulagés: je me souviens d'une étudiante en EPS, plutôt bonne, bosseuse, qui me disait être au supplice quand elle était obligée de rester assisse à écouter un cours magistral sur l'histoire du sport (peut-être bien aussi parce que le cours était nul, on a tous subi des cours minables ou des réunions EducNat qui donnent des démangeaisons dans les jambes, tellement l'envie de se barrer est violente). Bref, Fourier, tu gagneras sans doute à produire une analyse fine sur le profil de public qui pourrait gagner à ce genre d'expérimentation. L'imposer frontalement à n'importe quel public me semble une absurdité.Baldred a écrit:
J'ai été prof en REP+ et j'ai donc été bien placé pour voir les limites du modèle magistral, assez pour m'interroger (surprenant que dans un forum de profs ce mot soit suspect) et essayer d'autres choses avec plus ou moins de bonheur.
Moi aussi. Et c'est là que j'ai réussi une première prouesse, tenir captive et silencieuse un classe extrêmement difficile (5e en l'occurence) pendant 25 minutes en leur racontant l'histoire de François d'Assise. Ce qui était un cours magistral, me semble-t-il. Ça a été la seule fois de l'année où j'ai réussi à obtenir un silence aussi parfait. Comme quoi le magistral peut aussi avoir du bon.Iridiane a écrit:
Si cela peut donner des idées, j’avais un jour organisé une course d’orientation au musée (au Louvre en l’occurrence) avec un collègue d’EPS (je suis en lettres). Il avait réalisé des plans et moi un parcours d’œuvres qui faisaient office de balises, sur lesquels les élèves prenaient des notes en suivant un questionnaire, et étaient ensuite interrogés en classe. [/b]Bon, le principe n’était pas spécifiquement d’apprendre en bougeant, plutôt de lier des compétences des deux disciplines tout en proposant une activité qui sorte un peu de l’ordinaire - ça n’avait pas prétention à devenir une méthode pédagogique - mais j’imagine que ce genre de chose peut être exploité dans ce cadre. Je précise que je n’ai aucune idée de l’efficacité de la chose sur l’apprentissage des élèves : ils étaient assez enthousiastes mais en termes de connaissances, avaient-ils mieux appris et retenu qu’en restant sur une chaise, je ne sais pas… et l’enthousiasme venait aussi du fait qu’il s’agissait d’une sortie scolaire. Finalement, n’est ce pas tout simplement le principe d’une sortie (musée, visites diverses) d’apprendre en bougeant, de façon exceptionnelle ? (À moins qu’on ne parle vraiment que de « sport » proprement dit…)
Je serais toi, Fourier, je partirai sur une idée comme celle-ci (puisque je suppose qu'il t'est demandé de tester une application de ton sujet de mémoire, non? Une sorte de cas pratique? qui ne vaudra rien, scientifiquement, pour les raisons énoncées par d'autres ici, mais l'INSPE sera contente)
Mais en le couplant avec un travail sur les processus de mémorisation (je te conseille la lecture du fameux Mets-toi ça dans la tête, il y a un fil sur ce livre ici sur Néo): ça m'a amené à habituer les élèves à apprendre leurs cours en posant des questions (en fournissant la réponse en même temps), écrites sous forme de cartes de jeu (façon Trivial Poursuit), de manière à avoir une carte question/réponse par notion à connaître, l'ensemble des cartes étant classé selon le degré de mémorisation, en trois paquets.
Tu peux envisager une course d'orientation avec l'obtention d'indices pour continuer la course à condition de savoir répondre à une question... Une sorte de Terra Aventura mathématico-sportif. Au moins, de cette expérience qui t'est stupidement imposée, il en restera aux élèves quelque chose de concret, l'apprentissage par questions/réponses qui limitera le temps perdu à cette ânerie inspeesque.
En revanche, pour l'habillage de ton mémoire, Baldred me semble doué pour te proposer des formules qui plairont, à coup sûr, à ton jury...Baldred a écrit:En Français, en collège, à partir de l'îlot, et en utilisant un plan de travail, il est tout à fait possible de faire des séances dans lesquels le déplacement des élèves est associé à une recherche. Le théâtre est également l'occasion de mouvements, toute une classe pouvant participer à une improvisation. Plus on en fait, mieux elles se passent. Si on prend "en bougeant" au sens large, alors ces séances mobilisent davantage les élèves en les rendant plus actifs. Pas plus que l'îlot, ce n'est une recette miracle, mais une méthode qui peut être pertinente et utile dans certains cas.
Le modèle "assis" fait partie de ces éléments qui relève sans doute plus du "dressage" social que de l'apprentissage. Son utilité est évidente pour gérer à moindre coût un groupe supposé homogène, cela n'en fait pas un dogme, plutôt une base à partir de laquelle il devrait-être possible de tenter aussi autre chose, quitte à en mesurer les limites.Baldred a écrit:
Et quel genre d'élève étais-tu ?
Ma question est sans ironie. Il y a différents types d'élèves et un seul mode d'apprentissage.
Certains élèves lèvent les yeux au ciel quand j'annonce ce type de séance, les mêmes qui viennent ensuite me demander quand aura lieu la suivante.
J'imagine que nous pouvons nous faire confiance et que plusieurs moyens peuvent permettre d'atteindre les mêmes buts. J'ai comme élève beaucoup souffert des cours " tourne page" sans inspiration. Mais il y avait aussi des profs inspirés.
[alors, moi, hein, j'aurais proposé ça à certains élèves, ils auraient levé les yeux au ciel et ne seraient certainement pas venus me demander quand aurait eu lieu la suivante. Et j'aurais perdu beaucoup-beaucoup dans leur estime, parce que je ne fais vraiment pas dans le ludique, la chose est assez connue, je crois, dans mon établissement ]
[au demeurant, cette assertion est fausse, je ne crois pas que l'on préconise un seul mode d'apprentissage. La manière dont les élèves apprennent, je ne sais même pas si bcp de professeurs s'en occupent, ce qui se justifient par le fait qu'en classe, sur les heures qui nous sont données, on ne peut pas tout faire... Le mode d'apprentissage le plus répandu (rester devant sa feuille à lire et relire) est aussi le plus inefficace, voir Mets-toi ça dans la tête.]Baldred a écrit:
Nous avons pris cher, et c'est pas fini, mais si une réflexion professionnelle qui interroge heureusement nos frontières serait impossible par principe ? C'est dommage. Nous exerçons bien un métier ?
Ces formules me semblent pouvoir être un meilleur effet dans un mémoire, dans tous les cas. Et je ne suis même pas (seulement) ironique. Sinon, il existe toujours le http://www.sauv.net/meirieutron.htm d'une grande utilité pour enrichir un mémoire pour l'Inspe.
C'est en effet plus développé que ta précédente remarque, je t'en remercie.
J'ai déjà je crois assez expliqué ma position, il est possible de la critiquer sans la caricaturer ( ai-je parlé de ludique ? ).
Formule la chose comme tu veux : nous devons réfléchir sur notre métier et notre expérience, précisément pour que d'autres ne le fassent pas à nore place. La question de départ de ce fil me paraissait légitime et j'ai tenté d'y répondre, plutôt que de la disqualifier d'entrée.
Pour ce que j'ai graissé, je n'ai pas compris ce que tu veux dire. ( tu peux parler le Mérieu, Le Lacan ou n'importe quel sociolecte, il semble que je sois polyglotte)
- nicole 86Expert spécialisé
Une élève un peu terne en maths en 1S s'est révélée brillante en géométrie dans l'espace, pas la géométrie analytique, la géométrie pure qui n'est pas la partie facile. J'avais cherché une explication : elle faisait de la danse classique depuis son plus jeune âge. Les démonstrations lui semblaient evidentes, y avait-il un lien ?
- eolyenNiveau 8
henriette a écrit:Donc si je te suis, l'attendu est tout de même in fine disciplinaire, dans ce cas, et il doit donc permettre d'acquérir des connaissances et compétences des programmes respectifs des différentes disciplines concernées ?
Pour ce qui m'avait concerné, il s'était en effet agit d'une séquence faisant intervenir deux disciplines dans laquelle les notions abordées relative à ma matière correspondait à un certain programme d'un niveau (4ème). Je ne suis pas sûr que c'était le cas pour l'autre matière (je ne me rappelle plus). Mais d'après ce que semble évoquer fourier, le cadre de son projet semble beaucoup large et pas nécessairement en rapport avec des champs/notions disciplinaires (pauses actives, rituels...). Je ne sais pas quelles sont les directives du (de la) formateur(trice) de son module (s'il s'agit d'un module sur le travail en "mode projet"), mais les notions ou apports disciplinaires ne rentrent peut-être pas en ligne de compte?
- Marie LaetitiaBon génie
Baldred a écrit:Marie Laetitia a écrit:
La manière dont les élèves apprennent, je ne sais même pas si bcp de professeurs s'en occupent, ce qui se justifie par le fait qu'en classe, sur les heures qui nous sont données, on ne peut pas tout faire... Le mode d'apprentissage le plus répandu (rester devant sa feuille à lire et relire) est aussi le plus inefficace, voir Mets-toi ça dans la tête.]
C'est en effet plus développé que ta précédente remarque, je t'en remercie.
J'ai déjà je crois assez expliqué ma position, il est possible de la critiquer sans la caricaturer ( ai-je parlé de ludique ? ).
Formule la chose comme tu veux : nous devons réfléchir sur notre métier et notre expérience, précisément pour que d'autres ne le fassent pas à nore place. La question de départ de ce fil me paraissait légitime et j'ai tenté d'y répondre, plutôt que de la disqualifier d'entrée.
Pour ce que j'ai graissé, je n'ai pas compris ce que tu veux dire. ( tu peux parler le Mérieu, Le Lacan ou n'importe quel sociolecte, il semble que je sois polyglotte)
Le Mérieu, je vais éviter, mon sens du ridicule ne va pas jusque-là. Et puis l'on parle et on écrit pour être compris, donc...
Je reprends mes propos : je ne sais pas si bcp de professeurs s'occupent de la manière dont les élèves apprennent. Cela s'explique notamment par les horaires qui nous sont donnés ne nous permettent pas de tout faire.
Le mode d'apprentissage le plus répandu (rester devant sa feuille à lire et relire) est aussi le plus inefficace, voir Mets-toi ça dans la tête alors que procéder par tests, ou (auto-) interrogation, en fractionnant les périodes de travail, est bien plus efficace.
Voilà. J'espère que c'est plus clair comme ça.
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- BaldredSage
Marie Laetitia a écrit:Baldred a écrit:Marie Laetitia a écrit:
La manière dont les élèves apprennent, je ne sais même pas si bcp de professeurs s'en occupent, ce qui se justifie par le fait qu'en classe, sur les heures qui nous sont données, on ne peut pas tout faire... Le mode d'apprentissage le plus répandu (rester devant sa feuille à lire et relire) est aussi le plus inefficace, voir Mets-toi ça dans la tête.]
C'est en effet plus développé que ta précédente remarque, je t'en remercie.
J'ai déjà je crois assez expliqué ma position, il est possible de la critiquer sans la caricaturer ( ai-je parlé de ludique ? ).
Formule la chose comme tu veux : nous devons réfléchir sur notre métier et notre expérience, précisément pour que d'autres ne le fassent pas à nore place. La question de départ de ce fil me paraissait légitime et j'ai tenté d'y répondre, plutôt que de la disqualifier d'entrée.
Pour ce que j'ai graissé, je n'ai pas compris ce que tu veux dire. ( tu peux parler le Mérieu, Le Lacan ou n'importe quel sociolecte, il semble que je sois polyglotte)
Le Mérieu, je vais éviter, mon sens du ridicule ne va pas jusque-là. Et puis l'on parle et on écrit pour être compris, donc...
Je reprends mes propos : je ne sais pas si bcp de professeurs s'occupent de la manière dont les élèves apprennent. Cela s'explique notamment par les horaires qui nous sont donnés ne nous permettent pas de tout faire.
Le mode d'apprentissage le plus répandu (rester devant sa feuille à lire et relire) est aussi le plus inefficace, voir Mets-toi ça dans la tête alors que procéder par tests, ou (auto-) interrogation, en fractionnant les périodes de travail, est bien plus efficace.
Voilà. J'espère que c'est plus clair comme ça.
Pas vraiment... mais ce n'est pas très grave. C'est le problème avec l'ironie.
S'occuper de la manière dont les élèves apprennent est, je l'espère, une préoccupation de métier assez répandue, la tienne aussi puisque, malgré le peu d'heures tu sembles en proposer une, même si tu parles plutôt du travail personnel de l'élève que du mode de travail en classe? En lien avec quel point de la discussion ?
Non en fait ce n'est pas plus clair, mais je suis prêt à prendre tous les torts de mon côté.
- Marie LaetitiaBon génie
Ce que je propose se fait un tout petit peu en classe mais repose surtout sur le travail personnel des élèves.
Et c'est en lien direct avec le sujet initial qui est bien "apprendre en bougeant", non?
Et c'est en lien direct avec le sujet initial qui est bien "apprendre en bougeant", non?
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Vieux_MongolFidèle du forum
Marie Laetitia a écrit:
[alors, moi, hein, j'aurais proposé ça à certains élèves, ils auraient levé les yeux au ciel et ne seraient certainement pas venus me demander quand aurait eu lieu la suivante. Et j'aurais perdu beaucoup-beaucoup dans leur estime, parce que je ne fais vraiment pas dans le ludique, la chose est assez connue, je crois, dans mon établissement ]
Suite à cette martiale déclaration je vais laisser vagabonder quelque peu mon imagination:
- qui tu as toi en histoire ?
- Madame Marie Laetitia !
- houla, tu dois pas rigoler tous les jours...
- ah non c'est pas une marrante mais on entend les mouches voler et j'ai une super trace écrite sur le cahier ! Au moins je sais quoi apprendre. Et on apprend tous des choses, au fond de la classe y a même Quentin qui a appris à dormir les yeux ouverts !
- et toi ?
- Monsieur Solsirépifpan, l'incroyable homme orchestre pédagogique.
- c'est cool ça ?
- Ah oui c'est super. Hier il a organisé un jeu de piste dans le collège. Il a dit que maintenant on allait apprendre en bougeant. Avec Stéphanie on était en binôme et on en a profité pour se chauffer 10 minutes derrière les cuisines. Maintenant dès que je vois une poubelle je pense à Magellan. Je risque pas d'oublier son nom et même son œuvre puisqu'on a dû faire le tour de la poubelle pour pas que le CPE nous voit !
Juste pour dire à notre jeune collègue d'être attentif à toutes les postures qu'on rencontre dans cette maison et qui s'étendent d'une vision très doloriste des apprentissages à d'autres qui voient dans le plaisir (la "ludification") et le mouvement perpétuel le Saint Graal qui fera disparaître l'échec scolaire.
- henrietteMédiateur
Merci pour ta réponse. Il faudrait que @fourier revienne nous dire ce qu'il en est pour elle.eolyen a écrit:henriette a écrit:Donc si je te suis, l'attendu est tout de même in fine disciplinaire, dans ce cas, et il doit donc permettre d'acquérir des connaissances et compétences des programmes respectifs des différentes disciplines concernées ?
Pour ce qui m'avait concerné, il s'était en effet agit d'une séquence faisant intervenir deux disciplines dans laquelle les notions abordées relative à ma matière correspondait à un certain programme d'un niveau (4ème). Je ne suis pas sûr que c'était le cas pour l'autre matière (je ne me rappelle plus). Mais d'après ce que semble évoquer fourier, le cadre de son projet semble beaucoup large et pas nécessairement en rapport avec des champs/notions disciplinaires (pauses actives, rituels...). Je ne sais pas quelles sont les directives du (de la) formateur(trice) de son module (s'il s'agit d'un module sur le travail en "mode projet"), mais les notions ou apports disciplinaires ne rentrent peut-être pas en ligne de compte?
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- Marie LaetitiaBon génie
Ah, raté, car si j'ai la réputation (passablement exagérée, de mon point de vue) d'être "stricte" ( ), au contraire, il paraît qu'on se marre bien... Et pour la superbe trace écrite, raté encore, mes élèves n'écrivent pas les leçons... Comme quoi, opposer les styles est idiot...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- BaldredSage
Vieux_Mongol a écrit:Marie Laetitia a écrit:
[alors, moi, hein, j'aurais proposé ça à certains élèves, ils auraient levé les yeux au ciel et ne seraient certainement pas venus me demander quand aurait eu lieu la suivante. Et j'aurais perdu beaucoup-beaucoup dans leur estime, parce que je ne fais vraiment pas dans le ludique, la chose est assez connue, je crois, dans mon établissement ]
Suite à cette martiale déclaration je vais laisser vagabonder quelque peu mon imagination:
- qui tu as toi en histoire ?
- Madame Marie Laetitia !
- houla, tu dois pas rigoler tous les jours...
- ah non c'est pas une marrante mais on entend les mouches voler et j'ai une super trace écrite sur le cahier ! Au moins je sais quoi apprendre. Et on apprend tous des choses, au fond de la classe y a même Quentin qui a appris à dormir les yeux ouverts !
- et toi ?
- Monsieur Solsirépifpan, l'incroyable homme orchestre pédagogique.
- c'est cool ça ?
- Ah oui c'est super. Hier il a organisé un jeu de piste dans le collège. Il a dit que maintenant on allait apprendre en bougeant. Avec Stéphanie on était en binôme et on en a profité pour se chauffer 10 minutes derrière les cuisines. Maintenant dès que je vois une poubelle je pense à Magellan. Je risque pas d'oublier son nom et même son œuvre puisqu'on a dû faire le tour de la poubelle pour pas que le CPE nous voit !
Juste pour dire à notre jeune collègue d'être attentif à toutes les postures qu'on rencontre dans cette maison et qui s'étendent d'une vision très doloriste des apprentissages à d'autres qui voient dans le plaisir (la "ludification") et le mouvement perpétuel le Saint Graal qui fera disparaître l'échec scolaire.
Amen !
- Marie LaetitiaBon génie
C'est si commode... Ainsi, inutile d'argumenter...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
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