Concertations salariales : le calendrier et les pistes annoncés par Pap NDiaye

Il faut écouter l'interview plus largement.

Oui, il évoque les reconversions de personnes venant du privé, et là nous pouvons lire plusieurs choses :
- ce qui a toujours été le cas du LP (reconversions de personnes issues du privé, qui font la richesse d'une bonne partie des enseignants de matières pro, et c'est très bien)
- mais "pour dix ans", donc plus des enseignants qui attendraient leur pot de retraite (merci encore pour le mépris), contractuel et ensuite tu dégages !
- la validation du recrutement de n'importe qui, comme pour cette rentrée puisque le métier n'attire plus, on recrute des contractuels à tout-va dans des conditions elles aussi totalement méprisantes et on flingue le métier et pas seulement pour le LP !
- contrats de missions, merci Sarkozy ! Ligne droite avec Macron !

Une nouvelle gifle dans la gueule, voilà ce que je retiens de tout cela !

tAoK a écrit:Si on suit cette logique, tous ceux d'entre nous qui ont plus de 10 ans de carrière devraient faire le choix de quitter l'EN rapidement ?

Ce serait un naufrage !! Imaginez une seconde si tous ces enseignants se reconvertissaient d'ici 2 ans    Il se rend compte de ce qu'il dit ?

(mais de toute façon on sait très bien qu'il est difficile de partir parce que l'EN ne nous laisse pas démissionner)

Ben si ....
On ne vient plus et puis c'est tout.

C'est comme officier de police, on fait ça sept huit ans et puis on passe à autre chose. Je crois bien que c'est ce que M. Darmanin dit chaque semaine.

Quel mépris pour les enseignants.
Il fait mine de ne pas voir que l'EN fait tout pour dégoûter les enseignants : hiérarchie malfaisante, classes surchargées, laxisme général, toujours plus de réunions et de tâches supplémentaires, ...
Pas mieux que Blanquer.

Serge a écrit:Pour rappel, si c'était nécessaire, pensez à exprimer votre étonnement ou votre colère sans verser pour autant dans l'insulte ou des propos limites. On compte sur vous.

Il ne nous facilite quand même pas les choses …

Elyas a écrit:Ce Ministre dit juste que notre métier n'en est pas un, c'est juste un job. Il détruit par la parole notre métier parce que, oui, notre métier demande du temps pour être bien fait et que c'est une bonne chose de le faire pendant toute sa carrière. Le mépris est total pour ceux qui sont engagés dans ce métier et qui ne souhaitent pas se reconvertir.

+1. Je suis à 8 ans de "carrière", en ayant bifurqué entre les degrés en cours de route. Je commence à avoir une petite "expérience" qui me permet de mieux préparer, mieux réagir aux situations. Et je sais qu'il me reste encore beaucoup de chemin. Non, on ne fait pas ce métier 10 ans. Ou alors, on ne le fait jamais complètement bien. Mais peut-être est ce ce qu'ils souhaitent ?

Choup90 a écrit:

Elyas a écrit:Ce Ministre dit juste que notre métier n'en est pas un, c'est juste un job. Il détruit par la parole notre métier parce que, oui, notre métier demande du temps pour être bien fait et que c'est une bonne chose de le faire pendant toute sa carrière. Le mépris est total pour ceux qui sont engagés dans ce métier et qui ne souhaitent pas se reconvertir.

+1. Je suis à 8 ans de "carrière", en ayant bifurqué entre les degrés en cours de route. Je commence à avoir une petite "expérience" qui me permet de mieux préparer, mieux réagir aux situations. Et je sais qu'il me reste encore beaucoup de chemin. Non, on ne fait pas ce métier 10 ans. Ou alors, on ne le fait jamais complètement bien. Mais peut-être est ce ce qu'ils souhaitent ?

Oui, c'est ce qu'ils souhaitent depuis longtemps... on embauche temporairement et pas des fonctionnaires.

De toute façon c'est la société idéale, une grande masse amorphe qui ira de job en job au gré des besoins...rien de nouveau.
Hier j'ai encore eu une altercation avec un quidam qui vantait la souplesse de l'emploi en suisse (en fait pas de code du travail dixit Alain Supiot) quand je lui ai rappelé qu'à force de petits jobs un retraité sur 4 était là bas sous le seuil de pauvreté contre 1 sur 11 chez nous...malgré une retraite à 65 chez eux.

Les crève-la-faim c'est ce qu'il y a de mieux. Lorsque j'ai indiqué sur un autre fil que j'étais allé boire un coup avec une contractuelle, j'aurais dû dire que j'ai payé un coup à boire à une collègue contractuelle car elle elle ne pouvait pas se le permettre. Un autre camarade contractuel part à 6h du mat" de chez lui pour prendre un train qui arrive peut-être à l'heure et revient chez lui à 20h minimum, pour être à la gare à 6h du mat' le lendemain...  cinq jours dans la semaine.  C'est ma collègue contractuelle à qui on promettait la CDIsation et qui ne l'aura pas et qui s'est barrée, mais qui revient car elle n'a pas le choix !
C'est cela l'avenir du professorat !
Prolétarisation, précarisation, merci au ministre de cautionner tout cela !
Les bien-nourris continuez ainsi à préparer l'avenir des sans-dents !

Je ne crois pas qu'il y ait une volonté d'un espece de deep state qui essaierai de rendre les hommes plus bêtes donc plus docile. Cette défiance envers les profs et l'école en général est très française. Nous sommes une exception dans l'OCDE. D'ailleurs, cette dernière à plusieurs fois reprit la France en l'alertant sur les conséquences alarmistes à moyen et long terme de sa politique d'éducation. Le Medef aussi demande des efforts sur l'école et notamment sur les maths.

Pour moi tout argumentaire qui contient "très français" est nul et non avenu, il y a bien longtemps que le projet libéreral est supranational

C’est comme ministre en fait. Un job ponctuel.

Oui … mais enfin on nous « recase » rarement au conseil d'administration du tunnel du Mont-Blanc ou du Port de Marseille …

Tant pis… je me serais bien vue gérer les affaires culturelles de la ville à côté sur un coup de fil du recteur
Tu veux dire que c’est un job ponctuel ET qu’on devra galérer ensuite pour en trouver un autre ?  Autant passer tout de suite un CAP plombier ou mécanique. Ça devrait être inventé ça : double cursus MEEF/métiers du bâtiment ou de la restauration. Pour certains collègues, les horaires ne seraient pas tellement différents et la paye bien plus grosse!

Balthazaard a écrit:Pour moi tout argumentaire qui contient "très français" est nul et non avenu, il y a bien longtemps que le projet libéreral est supranational

Ok, la world company donc... Mais une world company qui aurait décidé que les PE français devraient travailler bien plus que les autres et être bien moins payé.

Au vu et au su de tout cela, si les raisonnablement jeunes restent...
Pas simple financièrement, je sais bien, car moi-même me suis bcp demandée quoi faire au cours de la dernière décennie,quelle autre voie prendre. Maintenant, je suis en fin de parcours mais la coupe est dangereusement pleine..
Il faut peut-être parier finalement...

Vu la manière dont nous sommes traités, tous les enseignants devraient dès maintenant envisager de se reconvertir.
La profession s'en pense incapable car on leur fait croire qu'ils sont des bons à rien, qu'ils n'ont aucune compétence à faire valoir, alors que c'est tout le contraire.
Les enseignants savent apprendre, ils peuvent se former à bien d'autres métiers, pourquoi ne pas envisager de se former à un métier technique ?

Ilona a écrit:Vu la manière dont nous sommes traités, tous les enseignants devraient dès maintenant envisager de se reconvertir.
La profession s'en pense incapable car on leur fait croire qu'ils sont des bons à rien, qu'ils n'ont aucune compétence à faire valoir, alors que c'est tout le contraire.
Les enseignants savent apprendre, ils peuvent se former à bien d'autres métiers, pourquoi ne pas envisager de se former à un métier technique ?

Les gens qui se reconvertissent ont les moyens financiers pour pouvoir se suffire pendant deux à trois ans + pouvoir monter une affaire. Beaucoup n'ont ni un mari fortuné prêt à entretenir sa moitié, d'héritage ou de biens immobiliers ou prés à vendre pour voir venir financièrement.
Et avec la conjoncture actuelle il y en aura de moins en moins.

A Tuin a écrit:Les gens qui se reconvertissent ont les moyens financiers pour pouvoir se suffire pendant deux à trois ans + pouvoir monter une affaire. Beaucoup n'ont ni un mari fortuné prêt à entretenir sa moitié, d'héritage ou de biens immobiliers ou prés à vendre pour voir venir financièrement.
Et avec la conjoncture actuelle il y en aura de moins en moins.

Pas du tout. Je passe pour ma part les concours des impôts. Une fois reçu, le détachement est de droit et la formation est rémunérée. Aucune perte de salaire puisque notre indice de traitement est repris.

+1.
La création d'une entreprise n'est pas la seule reconversion possible.

stench a écrit:Entre l'autre qui disait en ricanant qu'on ne fait pas prof pour l'argent et lui qui nous explique qu'enseigner c'est une passade avant des choses plus sérieuses, on est vraiment représenté par des gens qui nous aident et qui soutiennent notre profession. C'est complètement scandaleux de mépris.

Exactement, c'est du mépris pur et simple, ce genre de propos me dégoûte.

mgb35 a écrit:Je ne crois pas qu'il y ait une volonté d'un espece de deep state qui essaierai de rendre les hommes plus bêtes donc plus docile. Cette défiance envers les profs et l'école en général est très française. Nous sommes une exception dans l'OCDE. D'ailleurs, cette dernière à plusieurs fois reprit la France en l'alertant sur les conséquences alarmistes à moyen et long terme de sa politique d'éducation. Le Medef aussi demande des efforts sur l'école et notamment sur les maths.

Je ne pense pas que ce soit "très français" non, à moins que tu n'aies des exemples précis à nous proposer...

Entièrement d’accord avec A.Tuin. Se reconvertir implique un an de salaire d’avance. Au moins. Ma demande de rupture conventionnelle semblait acceptable (selon la chef de service avec qui j’en ai discuté), problème, on me proposait 12000€ (pour 20 ans. No comment), donc pas assez pour concrétiser mon projet. Pas de beaucoup mais même avec le chômage c’est trop juste. À moins d’avoir un boulot qui vous attend le lendemain de la démission, c’est difficile de partir sans un matelas de secours. À plus forte raison quand on a des charges : crédits, enfants étudiants, parents qu’on aide…

12 000 euros plus le chômage, ça laisse un peu de temps pour retrouver un emploi. Mais il faut mieux partir en ayant trouvé un poste, oui.

Ilona a écrit:
Les enseignants savent apprendre, ils peuvent se former à bien d'autres métiers, pourquoi ne pas envisager de se former à un métier technique ?

+1000
Nous sommes très qualifiés et nos compétences sont transversales,comme ils disent... il faut de l'audace que
ce métier émousse hélas . Si on a une idée, un congé formation peut permettre de sauter le pas, non? Une collègue angliciste de prépa très lasse a osé il ya 2ans( 51 ans ) elle s'en félicite. Délicat financièrement au début et elle a dû écrire un mémoire mais elle travaille désormais ds un hôpital,service DRH,. Ravie de disposer de ses soirées et week-ends.