- MathadorEmpereur
Au moins quand je faisais des QCM j'avais l'honnêteté de dire (en SDP, pas devant les élèves) que j'augmentais mon salaire horaire avec.
- Pontorson50Fidèle du forum
À Lagomorphe : je ne sais pas ce que valent tes cours, mais alors tu racontes super bien tes découvertes sur le travail de tes collègues, j'adore notamment le manque de passion de l'étoile de mer pour la mécanique quantique, il faut être immergé (sic) en SVT pour penser à des métaphores pareilles...
Et sur le fond, j'ai ressenti à peu près tous les paradoxes déroutants que tu décris, c'est notamment pour nous un tabou (ton cri de rage contre l'injustice) d'admettre qu'il peut ne pas y avoir un rapport linéaire entre la dose de boulot sur une tâche et l'efficacité de la tâche ; d'ailleurs vis-à-vis de certains élèves c'est un peu pareil et ils le voient très bien entre eux que non, c'est pas toujours parce qu'on a beaucoup bossé que ça marche (mais comment en tant que prof évoquer cela sans pousser à la paresse?) ; heureusement tu démontres aussi que nous avons tous nos petits domaines de plus grande efficacité, pour toi c'est la vitesse de correction, pour moi c'est la rédaction de la trace écrite, pour d'autres c'est la préparation matérielle des docs, enfin tu as très bien expliqué tout ça. Merci.
Et sur le fond, j'ai ressenti à peu près tous les paradoxes déroutants que tu décris, c'est notamment pour nous un tabou (ton cri de rage contre l'injustice) d'admettre qu'il peut ne pas y avoir un rapport linéaire entre la dose de boulot sur une tâche et l'efficacité de la tâche ; d'ailleurs vis-à-vis de certains élèves c'est un peu pareil et ils le voient très bien entre eux que non, c'est pas toujours parce qu'on a beaucoup bossé que ça marche (mais comment en tant que prof évoquer cela sans pousser à la paresse?) ; heureusement tu démontres aussi que nous avons tous nos petits domaines de plus grande efficacité, pour toi c'est la vitesse de correction, pour moi c'est la rédaction de la trace écrite, pour d'autres c'est la préparation matérielle des docs, enfin tu as très bien expliqué tout ça. Merci.
- MajuFidèle du forum
Je me retrouve tout à fait dans les propos de Lagomorphe, sauf pour la vitesse de correction (j'en rêverais !).
Pour le reste, ce que nos élèves retiennent de notre enseignement lorsqu'on les retrouve 2 ou 3 ans plus tard me semble souvent totalement aléatoire : ils ressortent l'anecdote mentionnée en passant sur Molière, mais n'ont aucun souvenir de ce qu'on a eu l'impression de marteler toute l'année. L'avantage, c'est que cela invite à l'humilité, et devrait nous pousser à ne pas en faire un critère pour juger le travail des collègues.
Pour le reste, ce que nos élèves retiennent de notre enseignement lorsqu'on les retrouve 2 ou 3 ans plus tard me semble souvent totalement aléatoire : ils ressortent l'anecdote mentionnée en passant sur Molière, mais n'ont aucun souvenir de ce qu'on a eu l'impression de marteler toute l'année. L'avantage, c'est que cela invite à l'humilité, et devrait nous pousser à ne pas en faire un critère pour juger le travail des collègues.
- TangledingGrand Maître
Quand ce n'est pas une blague, ou le poisson d'avril qu'on leur a fait le jour J.Maju a écrit:Je me retrouve tout à fait dans les propos de Lagomorphe, sauf pour la vitesse de correction (j'en rêverais !).
Pour le reste, ce que nos élèves retiennent de notre enseignement lorsqu'on les retrouve 2 ou 3 ans plus tard me semble souvent totalement aléatoire : ils ressortent l'anecdote mentionnée en passant sur Molière, mais n'ont aucun souvenir de ce qu'on a eu l'impression de marteler toute l'année. L'avantage, c'est que cela invite à l'humilité, et devrait nous pousser à ne pas en faire un critère pour juger le travail des collègues.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- TivinouDoyen
+1 pour tout et surtout pour ce que j’ai graisséMaju a écrit:Je me retrouve tout à fait dans les propos de Lagomorphe, sauf pour la vitesse de correction (j'en rêverais !).
Pour le reste, ce que nos élèves retiennent de notre enseignement lorsqu'on les retrouve 2 ou 3 ans plus tard me semble souvent totalement aléatoire : ils ressortent l'anecdote mentionnée en passant sur Molière, mais n'ont aucun souvenir de ce qu'on a eu l'impression de marteler toute l'année. L'avantage, c'est que cela invite à l'humilité, et devrait nous pousser à ne pas en faire un critère pour juger le travail des collègues.
- IshkarNiveau 6
Leclochard : Je pense que tu te méprends sur la nature humaine. Tu n'as jamais eu des élèves qui ne foutaient rien, quoi qu'il arrive, quelle que soit la matière ? En quoi c'est inconcevable qu'une collègue, sur 7 ans, corresponde à ça ? L'autre cas décrit, c'est quelqu'un qui avait comme des problèmes de paranoïa avec une salle des profs et ça rejaillissait aussi un peu sur son boulots. Ça me faisait plus de la peine qu'autre chose, même si ce qui en découlent pouvait être difficile à gérer quand les élèves me posaient des questions logiques et que je devais trouver l'équilibre entre reconnaître qu'avoir des notes dans une matière non-suivie pose problème mais que ça devait être une maladresse.
Je ne suis pas là pour faire un bulletin sur ma collègue. Je trouve ça "drôle" que, dans la vie, on puisse tous différencier un professionnel (pour la garde de nos enfants, un médecin, un garagiste ou ce que l'on voit) qui à défaut d'être le meilleur essaie de bosser, de celui qui s'en fout complètement. Un cuisinier qui cuisine des produits bruts n'est pas forcément un bon cuistot, mais il tente plus de l'être que celui qui décongèle des plats surgelés. Si ça touche notre métier, subitement, le jugement deviendrait totalement impossible, et ainsi l'aide et les conseils adaptés également ?
Lagomorphe : Tu veux me faire tenir des propos que que je n'ai pas tenus. Il n'y a rien à gagner à porter un jugement négatif ? Si, car ça te permet de voir ce qui ne fonctionne pas. J'ai déjà eu un collègue qui était très "je tente de responsabiliser les élèves" et qui a eu du mal par une sorte d'angélisme. Sur la même classe, un autre collègue était bien plus sec et froid mais ça avait mis un cadre qu'il a pu faire évoluer plus chaleureusement en cours d'année. J'ai "juge" les deux, pas pour dire "Machin est nul" mais "Tiens, sa méthode semble pas mal et il faut que j'arrive à progresser là-dessus". Et, forcément, par ces constats, tu peux finir par avoir l'impression que tous tes collègues sont humains, avec des reussites, des échecs, et tu peux avoir, une ou deux fois en 7 ans, l'impression qu'une collègue s'en fout et que son boulot, en conséquence, ne présente que du négatif. Ce qui ne veut pas dire que je bosse moi-même bien. Mais si je lis les textes que je présente aux élèves avant de les faire en cours, j'ai la prétention de penser que ça risque de mieux marcher, ou que la méthode, tout du moins, est probablement meilleur que le plouf-plouf "faites les questions".
Nos préparations de cours partent de la base du jugement, de ce que font les collègues, de méthodes éprouvées, de retours d'élèves, etc. C'est pas question de concurrence, mais de comparaison, de recul, et il ne me semble pas être atteint de perversité quand je me dis "Tiens cette collègue a quand même des tonnes de bonnes idées à chaque fois" / "Tiens, c'est exactement l'inverse".
Autre petit truc en lien : j'étais contractuel et j'ai déjà entendu des collègues souligner que tel ou tel contractuel (on l'a dit de moi) semblait en énorme difficulté. Aucune formation, parfois aucune étude dans la matière enseignée, etc. Si on dit d'un prof de maths contractuel, ne comprenant pas Pythagore, qu'il est mauvais (le problème de fond restant son recrutement et le manque de prof lié au manque de reconnaissances multiples), c'est une perversité ? Le but n'est pas de mettre une pancarte sur le gars en disant "nul".
Je suis sinon parfaitement d'accord avec le rapport humain, encore que, comme dit, si tu avais un inspecteur chaque semaine dans ton cours au point de normaliser sa présence, tu pourrais même l'évaluer. Mais je ne suis pas non plus favorable à un impact sur la rémunération. Par contre, un monde idéal où l'on est évalués régulièrement pour suggérer des axes d'amélioration, dans l'idée, ça ne me dérange pas.
Zylbuka : Et toi, ce que tu illustres, quitte à faire dans l'invective, c'est un corporatisme qui te pousserait à défendre la pire ordure car c'est un enseignant.
Je ne juge ce qui se passe ailleurs car je regarde ce qui se fait, ce qui marche, ce que mes collègues de lettres font, leur approche. Quand on m'a proposé de venir dans le cours de quelqu'un d'autre pour voir la méthode, j'y suis allé en jugeant ce qui me plaisait, en réfléchissant ce qui m'irait bien, pas pour faire mon petit chef.
Et oui, je "critique" le travail des collègues. Par exemple en comparant les méthodes d'acquisition des œuvres intégrales afin de voir comment éviter le problème d'élèves ne l'ayant pas.
Pour en revenir au sujet, si dans notre EDT on nous enlève une heure de cours pour instaurer une heure de visite du cours d'un collègue, de réunion interdisplinaire ou même élargie, des trucs de ce style. Ça serait du management toxique ?
Pour tous les autres messages depuis : bien sûr que tout n'est pas linéaire, je suis parfaitement d'accord. Et c'est moyennement tabou, non ? J'insiste toujours avec les élèves que derrière le temps de travail à la maison, il y a aussi la qualité, et que parfois bosser deux fois moins en mettant de côté toutes les sollicitations numériques donnera de bien meilleurs résultats.
Après, pour reprendre ma matière, certains vont passer moins de temps que moi à chercher des textes mais leur "base de données intellectuelle" sera plus élevée, et un manque de travail apparent est compensé par du travail antérieur et une capacité à trouver des choses interessantes.
Par contre, en piochant les textes uniquement dans le manuel et au moment du cours, à moins d'être un roi de l'impro, c'est tout de même un chouia plus compliqué.
Je ne suis pas là pour faire un bulletin sur ma collègue. Je trouve ça "drôle" que, dans la vie, on puisse tous différencier un professionnel (pour la garde de nos enfants, un médecin, un garagiste ou ce que l'on voit) qui à défaut d'être le meilleur essaie de bosser, de celui qui s'en fout complètement. Un cuisinier qui cuisine des produits bruts n'est pas forcément un bon cuistot, mais il tente plus de l'être que celui qui décongèle des plats surgelés. Si ça touche notre métier, subitement, le jugement deviendrait totalement impossible, et ainsi l'aide et les conseils adaptés également ?
Lagomorphe : Tu veux me faire tenir des propos que que je n'ai pas tenus. Il n'y a rien à gagner à porter un jugement négatif ? Si, car ça te permet de voir ce qui ne fonctionne pas. J'ai déjà eu un collègue qui était très "je tente de responsabiliser les élèves" et qui a eu du mal par une sorte d'angélisme. Sur la même classe, un autre collègue était bien plus sec et froid mais ça avait mis un cadre qu'il a pu faire évoluer plus chaleureusement en cours d'année. J'ai "juge" les deux, pas pour dire "Machin est nul" mais "Tiens, sa méthode semble pas mal et il faut que j'arrive à progresser là-dessus". Et, forcément, par ces constats, tu peux finir par avoir l'impression que tous tes collègues sont humains, avec des reussites, des échecs, et tu peux avoir, une ou deux fois en 7 ans, l'impression qu'une collègue s'en fout et que son boulot, en conséquence, ne présente que du négatif. Ce qui ne veut pas dire que je bosse moi-même bien. Mais si je lis les textes que je présente aux élèves avant de les faire en cours, j'ai la prétention de penser que ça risque de mieux marcher, ou que la méthode, tout du moins, est probablement meilleur que le plouf-plouf "faites les questions".
Nos préparations de cours partent de la base du jugement, de ce que font les collègues, de méthodes éprouvées, de retours d'élèves, etc. C'est pas question de concurrence, mais de comparaison, de recul, et il ne me semble pas être atteint de perversité quand je me dis "Tiens cette collègue a quand même des tonnes de bonnes idées à chaque fois" / "Tiens, c'est exactement l'inverse".
Autre petit truc en lien : j'étais contractuel et j'ai déjà entendu des collègues souligner que tel ou tel contractuel (on l'a dit de moi) semblait en énorme difficulté. Aucune formation, parfois aucune étude dans la matière enseignée, etc. Si on dit d'un prof de maths contractuel, ne comprenant pas Pythagore, qu'il est mauvais (le problème de fond restant son recrutement et le manque de prof lié au manque de reconnaissances multiples), c'est une perversité ? Le but n'est pas de mettre une pancarte sur le gars en disant "nul".
Je suis sinon parfaitement d'accord avec le rapport humain, encore que, comme dit, si tu avais un inspecteur chaque semaine dans ton cours au point de normaliser sa présence, tu pourrais même l'évaluer. Mais je ne suis pas non plus favorable à un impact sur la rémunération. Par contre, un monde idéal où l'on est évalués régulièrement pour suggérer des axes d'amélioration, dans l'idée, ça ne me dérange pas.
Zylbuka : Et toi, ce que tu illustres, quitte à faire dans l'invective, c'est un corporatisme qui te pousserait à défendre la pire ordure car c'est un enseignant.
Je ne juge ce qui se passe ailleurs car je regarde ce qui se fait, ce qui marche, ce que mes collègues de lettres font, leur approche. Quand on m'a proposé de venir dans le cours de quelqu'un d'autre pour voir la méthode, j'y suis allé en jugeant ce qui me plaisait, en réfléchissant ce qui m'irait bien, pas pour faire mon petit chef.
Et oui, je "critique" le travail des collègues. Par exemple en comparant les méthodes d'acquisition des œuvres intégrales afin de voir comment éviter le problème d'élèves ne l'ayant pas.
Pour en revenir au sujet, si dans notre EDT on nous enlève une heure de cours pour instaurer une heure de visite du cours d'un collègue, de réunion interdisplinaire ou même élargie, des trucs de ce style. Ça serait du management toxique ?
Pour tous les autres messages depuis : bien sûr que tout n'est pas linéaire, je suis parfaitement d'accord. Et c'est moyennement tabou, non ? J'insiste toujours avec les élèves que derrière le temps de travail à la maison, il y a aussi la qualité, et que parfois bosser deux fois moins en mettant de côté toutes les sollicitations numériques donnera de bien meilleurs résultats.
Après, pour reprendre ma matière, certains vont passer moins de temps que moi à chercher des textes mais leur "base de données intellectuelle" sera plus élevée, et un manque de travail apparent est compensé par du travail antérieur et une capacité à trouver des choses interessantes.
Par contre, en piochant les textes uniquement dans le manuel et au moment du cours, à moins d'être un roi de l'impro, c'est tout de même un chouia plus compliqué.
- ZybulkaHabitué du forum
Et quand tu critiques le nombre d'arrêts de travail de ta collègue, c'est aussi pour réussir à t'inspirer des bonnes méthodes des collègues ?
- MajuFidèle du forum
Discuter avec des collègues de ce qu'ils font, y trouver des idées intéressantes, que ce soit sur la manière d'aborder une notion ou sur la gestion de classe, c'est de l'échange, cela n'a rien à voir avec le jugement.
Pour en revenir à ta comparaison, je ne me permets pas de dire qu'un cuisinier est mauvais si je n'ai pas mangé à sa table.
Pour en revenir à ta comparaison, je ne me permets pas de dire qu'un cuisinier est mauvais si je n'ai pas mangé à sa table.
- IshkarNiveau 6
Sinon, de manière plus positive : je pense qu'il y a plein de choses à échanger niveau pratiques, et que le jugement de ce qui semble bien ou non est automatique et nécessaire. Peut-être que mon point de vue vous semble biaisé ou peu intéressant, mais il faut aussi le contextualiser : en contractuel, l'aide que l'on obtient provient à 99% de notre sociabilité en salle des profs et surtout des collègues qui prennent le temps de nous aider.
Cette aide, cette évaluation de notre travail et réciproquement si l'on est invité à visiter un cours, ça ne m'aurait pas dérangé qu'elle soit parfois plus systématisée et que j'ai un collègue qui vienne dans mon cours, quitte à souligner de nombreux points négatifs. Car je sais que si c'est un inspecteur, ça pourra plus porter à consequence et moins pertinent que ce que mon collègue a déjà éprouvé avec la classe, par exemple. Et en l'occurrence ça a été le cas puisque ma seule visite-conseil a été faite dans un but pernicieux.
Sans proposer la solution idoine, je trouve ça paradoxal qu'on puisse passer 40 ans de carrière à faire 18 heures de cours face à des élèves avec une seule année, la première, où l'on a, officiellement, des visites systématiques dans notre cours et réciproquement.
Ce qui ne se passe pas toujours bien d'ailleurs, et limite fortement mes idées autour de cette piste. Mais le principe d'un inspecteur qui est le seul avis "officiel" que tu reçois et qui te fera forcément cogiter, je ne sais pas si c'est beaucoup mieux et plus sain qu'un collègue de confiance qui juge ton boulot pour te donner des pistes, et inversement.
Cette aide, cette évaluation de notre travail et réciproquement si l'on est invité à visiter un cours, ça ne m'aurait pas dérangé qu'elle soit parfois plus systématisée et que j'ai un collègue qui vienne dans mon cours, quitte à souligner de nombreux points négatifs. Car je sais que si c'est un inspecteur, ça pourra plus porter à consequence et moins pertinent que ce que mon collègue a déjà éprouvé avec la classe, par exemple. Et en l'occurrence ça a été le cas puisque ma seule visite-conseil a été faite dans un but pernicieux.
Sans proposer la solution idoine, je trouve ça paradoxal qu'on puisse passer 40 ans de carrière à faire 18 heures de cours face à des élèves avec une seule année, la première, où l'on a, officiellement, des visites systématiques dans notre cours et réciproquement.
Ce qui ne se passe pas toujours bien d'ailleurs, et limite fortement mes idées autour de cette piste. Mais le principe d'un inspecteur qui est le seul avis "officiel" que tu reçois et qui te fera forcément cogiter, je ne sais pas si c'est beaucoup mieux et plus sain qu'un collègue de confiance qui juge ton boulot pour te donner des pistes, et inversement.
- IshkarNiveau 6
Zybulka a écrit:Et quand tu critiques le nombre d'arrêts de travail de ta collègue, c'est aussi pour réussir à t'inspirer des bonnes méthodes des collègues ?
Quand je critique, pour être précis, une collègue qui invente des propos racistes qu'un collègue n'a jamais tenus (j'en suis certain, je ne suis pas encore sourd) pour justifier un arrêt de plus de 3 mois, je ne m'inspire pas de ses bonnes méthodes et je trouve ça dégueulasse.
Et derrière, je trouve ça usant de voir écrit le mot perversité et autres insinuations quand je décris une et unique collègue en 7 ans qui était une mauvaise personne, cherchant les conflits et dont le travail avec les élèves était minable (suffit de faire l'heure d'AP et de voir le cahier et le ressenti des élèves sérieux pour le comprendre).
Qu'elle ait ses raisons, des traumatismes d'enfance ou que sais-je, je ne le sais pas, et je n'ai jamais envisagé d'aller la dénoncer puisque on en vient presque à ces suggestions. Désolé par contre si ma perversité notoire me donne envie de juger cette personne et d'avoir évoqué son cas avec d'autres collègues humainement plus sympathiques.
- ZybulkaHabitué du forum
Justement, si, au final, ou en tout cas c'est l'impression que l'institution veut donner : il y a 30% de profs qui gagneront mieux leur vie suite au ppcr, et donc si c'est le voisin ce ne sera pas moi. Et de l'image que j'ai, ce n'est pas tant l'augmentation qui compte aux yeux des collègues que la reconnaissance : beaucoup de collègues se figurent encore que l'avancement accéléré suite au ppcr est synonyme de mérite professionnel. Ca induit une grande souffrance ensuite, parce qu'une grande majorité de profs fait quand même son boulot avec conscience et investissement et le fait de ne pas voir ce travail reconnu derrière par le ppcr est souvent douloureux, les collègues ont l'impression d'avoir bossé en vain, ou qu'on les considère comme mauvais·es, ou en tout cas moins méritant·es que Mme Profdelasalledàcôté qui se contente de faire des projets creux. D'où aussi l'importance de rappeler très régulièrement que l'évaluation des profs n'a pas pour objectif de récompenser le mérite, mais simplement la loyauté à l'institution, et qu'il ne faut pas chercher la gratitude du côté de notre hiérarchie mais plus du côté de nos élèves.Lagomorphe a écrit:Il n'y a rien à gagner à débiner un collègue, même quand on est sincèrement convaincu qu'il bosse mal. Même si je démontrais par A+B d'une manière (que j'estime) incontestable que mon collègue Machin est un gros nul, mon propre salaire n'augmenterait pas d'un centime. Pourquoi donc m'épuiser à une telle démonstration que personne ne m'a demandé ? Pour le plaisir de dire du mal ? Pour me rassurer moi-même sur ma propre valeur ? Nous ne sommes pas en concurrence les uns avec les autres.
Et encore, je n'évoque pas toutes les autres mises en concurrence, notamment pour les heures de marge depuis les réformes de collège/lycée, mais aussi pour les salles, pour les postes, pour les imp, et pour mille autres petites choses où le système prévoit qu'il n'y ait pas suffisamment de moyens pour faire notre boulot correctement et dans de bonnes conditions, et c'est à nous de gérer la pénurie, d'où le besoin de se faire mousser toute l'année pour ne pas faire partie des plus mal loti·es au moment du partage des miettes, et d'où cette difficulté à créer du collectif parce qu'on a toujours peur de se faire doubler par les autres...
- IshkarNiveau 6
Maju a écrit:Discuter avec des collègues de ce qu'ils font, y trouver des idées intéressantes, que ce soit sur la manière d'aborder une notion ou sur la gestion de classe, c'est de l'échange, cela n'a rien à voir avec le jugement.
Pour en revenir à ta comparaison, je ne me permets pas de dire qu'un cuisinier est mauvais si je n'ai pas mangé à sa table.
Jugement : Opinion favorable ou défavorable.
Évaluation : Donner une valeur.
Valeur : Qualité estimée par un jugement
Je vais chipoter sur les mots, mais quand je parle de jugement ou d'évaluation de bonne ou mauvaise pratique, c'est dans un but utile.
Un autre topic parle de la parole plus souvent donnée aux élèves garçons - il me semble lancé par un ou une (désolé, pas pratique au téléphone) intervenant ici. Si un collègue venait dans mon cours et évaluait cet aspect en soulignant que c'était le cas, ça ne m'aurait pas déplu car fait évoluer avant de découvrir toutes ces choses sur Néoprof.
Bref, quand tu échanges sur des pratiques, tu ne les vois pas. Quand tu assistés à un cours, tu vas automatiquement émettre un jugement ou une évaluation sur ce qui te semble intéressant. J'aimerais bien qu'on puisse penser à un système où l'évaluation serait possible, mais de manière positive uniquement, pas pour une hausse de salaire mais, par exemple, sur des heures de l'EDT dédiées au partage des pratiques autrement qu'en salle des profs.
Édit : Si tu ne manges pas chez le cuisinier mais le vois préparer, discuter du métier, vois en photo les plats, etc., tu as forcement un petit avis.
Honnêtement, je trouve ça drôle cet espèce d'angélisme. Si on le fait par l'inverse, vous n'avez jamais eu de collègue dont vous vous inspirez ? Dont les élèves parlaient positivement du cours et dont ceux en difficulté semblaient s'en sortir ? Dont le relationnel se faisait toujours bien et ça pouvait s'observer sur les fins de cours ? A moins qu'il soit impossible de juger de ce qui ressemble à de bonnes pratiques, on peut aussi juger l'inverse.
C'est abordé également ailleurs : si un collègue pense à une réunion parents-profs à mettre des chaises pour les parents qui attendent, je vais me dire "Tiens, bonne idée". Bah automatiquement, t'as des profs ou tu ressens la volonté de trouver ces bonnes idées sans nécessairement y arriver, et, très rarement, pour X raison perso, d'autres pour qui ce n'est pas le cas.
Et il me semblerait positif, dans ce cas de figure et sur un forum anonyme, que l'on puisse discuter de "Comment rattraper ces collègues qui essaient sans arriver voire qui n'essaient plus", plutôt que de s'engueuler autour de ma perversité inconsciente liée au fait que je juge négativement une collègue parlant de Mario Kart pour traiter du naturalisme.
- ZybulkaHabitué du forum
Je crois que nous sommes beaucoup ici à être favorables aux échanges entre pairs avec analyse de pratique réciproque. Néanmoins, par rapport aux mots employés, il ne me semble pas que l'on puisse caractériser cela comme une "évaluation", qui, dans ce contexte, traduit d'une part une relation à la norme institutionnelle (alors que quand on va voir un·e collègue dans son cours et qu'on en discute après, le but n'est pas de cocher les petites cases du référentiel du fonctionnaire éthique et responsable mais de remarquer ce qui marche réellement par rapport à nos objectifs pédagogiques et à nos conditions concrètes d'enseignement), et d'autre part un désir de classer les collègues avec une logique managériale derrière (l'évaluation a toujours été directement corrélée aux promotions). C'est donc à la fois un fonctionnement et un objectif très différents qui sous-tendent les deux systèmes.
- IshkarNiveau 6
Zybulka a écrit:Justement, si, au final, ou en tout cas c'est l'impression que l'institution veut donner : il y a 30% de profs qui gagneront mieux leur vie suite au ppcr, et donc si c'est le voisin ce ne sera pas moi. Et de l'image que j'ai, ce n'est pas tant l'augmentation qui compte aux yeux des collègues que la reconnaissance : beaucoup de collègues se figurent encore que l'avancement accéléré suite au ppcr est synonyme de mérite professionnel. Ca induit une grande souffrance ensuite, parce qu'une grande majorité de profs fait quand même son boulot avec conscience et investissement et le fait de ne pas voir ce travail reconnu derrière par le ppcr est souvent douloureux, les collègues ont l'impression d'avoir bossé en vain, ou qu'on les considère comme mauvais·es, ou en tout cas moins méritant·es que Mme Profdelasalledàcôté qui se contente de faire des projets creux. D'où aussi l'importance de rappeler très régulièrement que l'évaluation des profs n'a pas pour objectif de récompenser le mérite, mais simplement la loyauté à l'institution, et qu'il ne faut pas chercher la gratitude du côté de notre hiérarchie mais plus du côté de nos élèves.Lagomorphe a écrit:Il n'y a rien à gagner à débiner un collègue, même quand on est sincèrement convaincu qu'il bosse mal. Même si je démontrais par A+B d'une manière (que j'estime) incontestable que mon collègue Machin est un gros nul, mon propre salaire n'augmenterait pas d'un centime. Pourquoi donc m'épuiser à une telle démonstration que personne ne m'a demandé ? Pour le plaisir de dire du mal ? Pour me rassurer moi-même sur ma propre valeur ? Nous ne sommes pas en concurrence les uns avec les autres.
Et encore, je n'évoque pas toutes les autres mises en concurrence, notamment pour les heures de marge depuis les réformes de collège/lycée, mais aussi pour les salles, pour les postes, pour les imp, et pour mille autres petites choses où le système prévoit qu'il n'y ait pas suffisamment de moyens pour faire notre boulot correctement et dans de bonnes conditions, et c'est à nous de gérer la pénurie, d'où le besoin de se faire mousser toute l'année pour ne pas faire partie des plus mal loti·es au moment du partage des miettes, et d'où cette difficulté à créer du collectif parce qu'on a toujours peur de se faire doubler par les autres...
Sans même utiliser le terme de concurrence et ce que tu soulignes à juste titre, sur un début de carriere notamment, tu cherches ta méthode, tu essaies des choses, tu compares. Et surtout dans de l'éducation prioritaire ou des établissements compliqués, tu as quelques collègues où tu vois que ça marche très bien notamment dans le relationnel et le rapport au conflit (qui est de mon expérience de contractuel ayant navigue dans pas mal de salles des profs un élément vraiment central dans l'usure ressentie par pas mal de profs, le niveau en découlant aussi), tandis que toi tu galères.
Derrière l'évaluation qui est le sujet initial du topic, tu as aussi l'évaluation des bonnes méthodes. Et par exemple, j'ai en tête un collègue notamment avec qui ça se passait super bien sur cet aspect, bah le meilleur truc pour moi qui était dans la salle d'à côté, ça avait été (avec son accord), comme il laisse la porte ouverte, de venir une heure plus tôt et me mettre dans la salle à côté pour écouter sa manière de faire et ne pas biaiser le truc en étant dans la salle.
Je sais bien que c'est une sacrée pente glissante que de réfléchir à ces questions notamment entre collègues mais je trouve qu'il y a un manque sur cet aspect, ne reposant que sur le bon vouloir des profs et de leur volonté d'échanger, et de leur possibilité de glisser ça en plus dans leur EDT, au lieu de considérer que ça pourrait être une heure légitime et naturelle par exemple.
Il me semble qu'il n'y a qu'en REP + où on a autre chose que de l'enseignement comme faisant partie intégrante de l'EDT.
- valleExpert spécialisé
En REP+ aussi, l'EDT est composé exclusivement des heures de cours.Ishkar a écrit:Zybulka a écrit:Justement, si, au final, ou en tout cas c'est l'impression que l'institution veut donner : il y a 30% de profs qui gagneront mieux leur vie suite au ppcr, et donc si c'est le voisin ce ne sera pas moi. Et de l'image que j'ai, ce n'est pas tant l'augmentation qui compte aux yeux des collègues que la reconnaissance : beaucoup de collègues se figurent encore que l'avancement accéléré suite au ppcr est synonyme de mérite professionnel. Ca induit une grande souffrance ensuite, parce qu'une grande majorité de profs fait quand même son boulot avec conscience et investissement et le fait de ne pas voir ce travail reconnu derrière par le ppcr est souvent douloureux, les collègues ont l'impression d'avoir bossé en vain, ou qu'on les considère comme mauvais·es, ou en tout cas moins méritant·es que Mme Profdelasalledàcôté qui se contente de faire des projets creux. D'où aussi l'importance de rappeler très régulièrement que l'évaluation des profs n'a pas pour objectif de récompenser le mérite, mais simplement la loyauté à l'institution, et qu'il ne faut pas chercher la gratitude du côté de notre hiérarchie mais plus du côté de nos élèves.Lagomorphe a écrit:Il n'y a rien à gagner à débiner un collègue, même quand on est sincèrement convaincu qu'il bosse mal. Même si je démontrais par A+B d'une manière (que j'estime) incontestable que mon collègue Machin est un gros nul, mon propre salaire n'augmenterait pas d'un centime. Pourquoi donc m'épuiser à une telle démonstration que personne ne m'a demandé ? Pour le plaisir de dire du mal ? Pour me rassurer moi-même sur ma propre valeur ? Nous ne sommes pas en concurrence les uns avec les autres.
Et encore, je n'évoque pas toutes les autres mises en concurrence, notamment pour les heures de marge depuis les réformes de collège/lycée, mais aussi pour les salles, pour les postes, pour les imp, et pour mille autres petites choses où le système prévoit qu'il n'y ait pas suffisamment de moyens pour faire notre boulot correctement et dans de bonnes conditions, et c'est à nous de gérer la pénurie, d'où le besoin de se faire mousser toute l'année pour ne pas faire partie des plus mal loti·es au moment du partage des miettes, et d'où cette difficulté à créer du collectif parce qu'on a toujours peur de se faire doubler par les autres...
Sans même utiliser le terme de concurrence et ce que tu soulignes à juste titre, sur un début de carriere notamment, tu cherches ta méthode, tu essaies des choses, tu compares. Et surtout dans de l'éducation prioritaire ou des établissements compliqués, tu as quelques collègues où tu vois que ça marche très bien notamment dans le relationnel et le rapport au conflit (qui est de mon expérience de contractuel ayant navigue dans pas mal de salles des profs un élément vraiment central dans l'usure ressentie par pas mal de profs, le niveau en découlant aussi), tandis que toi tu galères.
Derrière l'évaluation qui est le sujet initial du topic, tu as aussi l'évaluation des bonnes méthodes. Et par exemple, j'ai en tête un collègue notamment avec qui ça se passait super bien sur cet aspect, bah le meilleur truc pour moi qui était dans la salle d'à côté, ça avait été (avec son accord), comme il laisse la porte ouverte, de venir une heure plus tôt et me mettre dans la salle à côté pour écouter sa manière de faire et ne pas biaiser le truc en étant dans la salle.
Je sais bien que c'est une sacrée pente glissante que de réfléchir à ces questions notamment entre collègues mais je trouve qu'il y a un manque sur cet aspect, ne reposant que sur le bon vouloir des profs et de leur volonté d'échanger, et de leur possibilité de glisser ça en plus dans leur EDT, au lieu de considérer que ça pourrait être une heure légitime et naturelle par exemple.
Il me semble qu'il n'y a qu'en REP + où on a autre chose que de l'enseignement comme faisant partie intégrante de l'EDT.
- ZybulkaHabitué du forum
Et ça me semble dangereux de vouloir institutionnaliser cet échange de pratiques entre pairs : libérer du temps pour cela, oui, fixer une heure dans les edt, non, parce que ça revient à exercer un contrôle sur qui, quoi, comment, et ça ne peut qu'aboutir à des hiérarchies intermédiaires où des collègues adoubé·es par l'inspection viendront prêcher la bonne parole, ce qui est à mille lieues à mon sens de l'échange entre pairs où d'une part, on choisit librement avec qui on a envie d'échanger, et d'autre part, l'échange est réciproque.valle a écrit:En REP+ aussi, l'EDT est composé exclusivement des heures de cours.Ishkar a écrit:Il me semble qu'il n'y a qu'en REP + où on a autre chose que de l'enseignement comme faisant partie intégrante de l'EDT.
- valleExpert spécialisé
Sinon, comme d'autres l'ont souligné, il n'y a aucun lien entre le fait de s'attribuer la capacité de juger du professionnalisme des collègues, d'un côté, et la discussion ou l'analyse des méthodes de travail, de l'autre. Il n'y a pas de pente glissante. C'est toi, @Ishkar, qui essayes de dire que juger qu'un collègue se met en arrêt sans justification est indissolublement lié à l'envie d'amélioration professionnelle.
Le problème de fond, pour moi, c'est qu'on classe très vite les collègues entre les "peu professionnels" et les "normaux". Dès que quelqu'un nous dit "ah oui, vous les profs... Le prof de mon fils demande X...", il y a toujours quelqu'un pour dire "eh oui, il y a des incompétents partout", et qui pense que considérer que les infos ponctuelles rapportées sur un collègue ne permettent pas de juger de sa compétence est une forme de corporatisme.
Le problème de fond, pour moi, c'est qu'on classe très vite les collègues entre les "peu professionnels" et les "normaux". Dès que quelqu'un nous dit "ah oui, vous les profs... Le prof de mon fils demande X...", il y a toujours quelqu'un pour dire "eh oui, il y a des incompétents partout", et qui pense que considérer que les infos ponctuelles rapportées sur un collègue ne permettent pas de juger de sa compétence est une forme de corporatisme.
- BaldredSage
Ishkar a écrit:Zybulka a écrit:Et quand tu critiques le nombre d'arrêts de travail de ta collègue, c'est aussi pour réussir à t'inspirer des bonnes méthodes des collègues ?
Quand je critique, pour être précis, une collègue qui invente des propos racistes qu'un collègue n'a jamais tenus (j'en suis certain, je ne suis pas encore sourd) pour justifier un arrêt de plus de 3 mois, je ne m'inspire pas de ses bonnes méthodes et je trouve ça dégueulasse.
Et derrière, je trouve ça usant de voir écrit le mot perversité et autres insinuations quand je décris une et unique collègue en 7 ans qui était une mauvaise personne, cherchant les conflits et dont le travail avec les élèves était minable (suffit de faire l'heure d'AP et de voir le cahier et le ressenti des élèves sérieux pour le comprendre).
Qu'elle ait ses raisons, des traumatismes d'enfance ou que sais-je, je ne le sais pas, et je n'ai jamais envisagé d'aller la dénoncer puisque on en vient presque à ces suggestions. Désolé par contre si ma perversité notoire me donne envie de juger cette personne et d'avoir évoqué son cas avec d'autres collègues humainement plus sympathiques.
Ne t'inquiète pas, j'ai rencontré comme élève, parent d'élève et prof des enseignants incompétentset/ou toxiques.
On se demande bien par quel miracle il n'y en aurait pas, et j'ai du mal à comprendre les arguments qui te sont opposés, notamment en allant chercher des critères que tu n'évoquais pas.
J'ai dénoncé un collègue, avec la majorité des profs de l'établissement, parce que son comportement était dangereux avec les profs comme avec les élèves.
Nous travaillons pour beaucoup non avec des adultes mais avec des enfants et/ou des adolescents, il y a donc des limites.
Je n'appartiens pas pour autant aux chiens de garde du système et j'apprécie l'infinie variation des personnalités et des méthodes. Très occupé par mon propre syndrome de l'imposteur, je n'ai aucune disposition à le chercher chez les autres. Comme tuteur, formateur et plus simplement comme collègue, j'ai soutenu des profs en difficulté après l'avoir moi-même été et je n'en n'ai jamais trouvé de "mauvais". Mais prétendre que puisque le système est maltraitant, cela expliquerait des hors pistes me paraît déplacer le problème. Il existe des profs qui ne devraient pas l'être, j'ai du mal à imaginer qu'on n'en rencontre jamais, et des profs en difficulté pour bien des raisons légitimes. Je ne comprends pas l'intérêt de mélanger les deux, ni vraiment @Ishkar ce qu'on te reproche ici.
- valleExpert spécialisé
En fait, parler à un collègue de tel projet, lui demander comment il fait pour travailler tel point ou aller le voir en cours pendant une heure fait déjà partie de notre travail : ça rentre parfaitement dans la notion "préparation de cours". Mettre des heures pour ça dans l'EDT équivaut à créer une heure "correction de copies", "fotocopiage" ou "correction de coquilles sur le PDF".Zybulka a écrit:Et ça me semble dangereux de vouloir institutionnaliser cet échange de pratiques entre pairs : libérer du temps pour cela, oui, fixer une heure dans les edt, non, parce que ça revient à exercer un contrôle sur qui, quoi, comment, et ça ne peut qu'aboutir à des hiérarchies intermédiaires où des collègues adoubé·es par l'inspection viendront prêcher la bonne parole, ce qui est à mille lieues à mon sens de l'échange entre pairs où d'une part, on choisit librement avec qui on a envie d'échanger, et d'autre part, l'échange est réciproque.valle a écrit:En REP+ aussi, l'EDT est composé exclusivement des heures de cours.Ishkar a écrit:Il me semble qu'il n'y a qu'en REP + où on a autre chose que de l'enseignement comme faisant partie intégrante de l'EDT.
- valleExpert spécialisé
@Baldred, un collègue n'a pas à justifier auprès d'@Ishkar les motifs de son arrêt. Être en congé maladie n'a rien à voir avec être dangereux.Baldred a écrit:Ishkar a écrit:Zybulka a écrit:Et quand tu critiques le nombre d'arrêts de travail de ta collègue, c'est aussi pour réussir à t'inspirer des bonnes méthodes des collègues ?
Quand je critique, pour être précis, une collègue qui invente des propos racistes qu'un collègue n'a jamais tenus (j'en suis certain, je ne suis pas encore sourd) pour justifier un arrêt de plus de 3 mois, je ne m'inspire pas de ses bonnes méthodes et je trouve ça dégueulasse.
Et derrière, je trouve ça usant de voir écrit le mot perversité et autres insinuations quand je décris une et unique collègue en 7 ans qui était une mauvaise personne, cherchant les conflits et dont le travail avec les élèves était minable (suffit de faire l'heure d'AP et de voir le cahier et le ressenti des élèves sérieux pour le comprendre).
Qu'elle ait ses raisons, des traumatismes d'enfance ou que sais-je, je ne le sais pas, et je n'ai jamais envisagé d'aller la dénoncer puisque on en vient presque à ces suggestions. Désolé par contre si ma perversité notoire me donne envie de juger cette personne et d'avoir évoqué son cas avec d'autres collègues humainement plus sympathiques.
Ne t'inquiète pas, j'ai rencontré comme élève, parent d'élève et prof des enseignants incompétentset/ou toxiques.
On se demande bien par quel miracle il n'y en aurait pas, et j'ai du mal à comprendre les arguments qui te sont opposés, notamment en allant chercher des critères que tu n'évoquais pas.
J'ai dénoncé un collègue, avec la majorité des profs de l'établissement, parce que son comportement était dangereux avec les profs comme avec les élèves.
Nous travaillons pour beaucoup non avec des adultes mais avec des enfants et/ou des adolescents, il y a donc des limites.
Je n'appartiens pas pour autant aux chiens de garde du système et j'apprécie l'infinie variation des personnalités et des méthodes. Très occupé par mon propre syndrome de l'imposteur, je n'ai aucune disposition à le chercher chez les autres. Comme tuteur, formateur et plus simplement comme collègue, j'ai soutenu des profs en difficulté après l'avoir moi-même été et je n'en n'ai jamais trouvé de "mauvais". Mais prétendre que puisque le système est maltraitant, cela expliquerait des hors pistes me paraît déplacer le problème. Il existe des profs qui ne devraient pas l'être, j'ai du mal à imaginer qu'on n'en rencontre jamais, et des profs en difficulté pour bien des raisons légitimes. Je ne comprends pas l'intérêt de mélanger les deux, ni vraiment @Ishkar ce qu'on te reproche ici.
C'est précisément ce mélange qui est nuisible : considérer que, puisqu'il y a évidemment des collègues inaptes pour le travail, toute critique sert à identifier lesdits collègues.
Je ne vois pas non plus en quoi l'existence d'enseignants qui mettent des notes au hasard aux élèves absents sert à prouver le fait, connu de tous, qu'une inspection n'est qu'un outil extrêmement aléatoire pour évaluer les qualités professionnelles d'un enseignant.
- IshkarNiveau 6
J'ai envie d'illustrer sinon mon propos avec un exemple.
C'est un collègue qui avait eu d'énormes problèmes avec une classe que j'avais aussi. Je ne dis pas que c'étaient des anges, mais bon, dans toutes les matières ça tenait, mais avec lui c'était parti dans une relation conflictuelle. Ça a même fini avec ce prof qui donne des coups et en reçoit et qui m'avait dit avoir proposé de résoudre le conflit sur un terrain vague avec un élève pour "désamorcer" en classe. Il ne voulait pas mal faire pour autant et était consciencieux.
A la fin, que s'est-il passé ? Situation très difficile à gérer, avec CPE et CDE le cul entre deux chaises car devant à la fois sanctionner le comportement des élèves, notamment des coups, tout en tenant compte du fait que le prof aussi avait dépassé son rôle. Un prof exterieur de mémoire venant dans son cours. Je ne sais pas toutes les procédures, mais clairement, il y a eu une évaluation négative forte une fois que c'était ingérable, et pas eu d'évaluation sous le format d'aide directement en classe dans la manière de gérer le relationnel.
Là, pour moi, on est dans un cas de figure qui aurait pu être mieux géré dans le sens où ce collègue pouvait passer une inspection sans encombres, inspections qui n'allait pas souligner le conflit (se manifestant moins), alors que ça lui pourrit son expérience de prof.
Et pour revenir sur ma perversité, je ne sais pas comment chaque collègue a pensé la situation. Mais clairement, à la fin, tu n'es confronté directement qu'au négatif d'une situation explosive, sans voir tout ce qui a pu être tenté, et ça n'est pas forcément plus valorisant pour le collègue en question.
C'est un collègue qui avait eu d'énormes problèmes avec une classe que j'avais aussi. Je ne dis pas que c'étaient des anges, mais bon, dans toutes les matières ça tenait, mais avec lui c'était parti dans une relation conflictuelle. Ça a même fini avec ce prof qui donne des coups et en reçoit et qui m'avait dit avoir proposé de résoudre le conflit sur un terrain vague avec un élève pour "désamorcer" en classe. Il ne voulait pas mal faire pour autant et était consciencieux.
A la fin, que s'est-il passé ? Situation très difficile à gérer, avec CPE et CDE le cul entre deux chaises car devant à la fois sanctionner le comportement des élèves, notamment des coups, tout en tenant compte du fait que le prof aussi avait dépassé son rôle. Un prof exterieur de mémoire venant dans son cours. Je ne sais pas toutes les procédures, mais clairement, il y a eu une évaluation négative forte une fois que c'était ingérable, et pas eu d'évaluation sous le format d'aide directement en classe dans la manière de gérer le relationnel.
Là, pour moi, on est dans un cas de figure qui aurait pu être mieux géré dans le sens où ce collègue pouvait passer une inspection sans encombres, inspections qui n'allait pas souligner le conflit (se manifestant moins), alors que ça lui pourrit son expérience de prof.
Et pour revenir sur ma perversité, je ne sais pas comment chaque collègue a pensé la situation. Mais clairement, à la fin, tu n'es confronté directement qu'au négatif d'une situation explosive, sans voir tout ce qui a pu être tenté, et ça n'est pas forcément plus valorisant pour le collègue en question.
- BaldredSage
valle a écrit:@Baldred, un collègue n'a pas à justifier auprès d'@Ishkar les motifs de son arrêt. Être en congé maladie n'a rien à voir avec être dangereux.Baldred a écrit:Ishkar a écrit:Zybulka a écrit:Et quand tu critiques le nombre d'arrêts de travail de ta collègue, c'est aussi pour réussir à t'inspirer des bonnes méthodes des collègues ?
Quand je critique, pour être précis, une collègue qui invente des propos racistes qu'un collègue n'a jamais tenus (j'en suis certain, je ne suis pas encore sourd) pour justifier un arrêt de plus de 3 mois, je ne m'inspire pas de ses bonnes méthodes et je trouve ça dégueulasse.
Et derrière, je trouve ça usant de voir écrit le mot perversité et autres insinuations quand je décris une et unique collègue en 7 ans qui était une mauvaise personne, cherchant les conflits et dont le travail avec les élèves était minable (suffit de faire l'heure d'AP et de voir le cahier et le ressenti des élèves sérieux pour le comprendre).
Qu'elle ait ses raisons, des traumatismes d'enfance ou que sais-je, je ne le sais pas, et je n'ai jamais envisagé d'aller la dénoncer puisque on en vient presque à ces suggestions. Désolé par contre si ma perversité notoire me donne envie de juger cette personne et d'avoir évoqué son cas avec d'autres collègues humainement plus sympathiques.
Ne t'inquiète pas, j'ai rencontré comme élève, parent d'élève et prof des enseignants incompétentset/ou toxiques.
On se demande bien par quel miracle il n'y en aurait pas, et j'ai du mal à comprendre les arguments qui te sont opposés, notamment en allant chercher des critères que tu n'évoquais pas.
J'ai dénoncé un collègue, avec la majorité des profs de l'établissement, parce que son comportement était dangereux avec les profs comme avec les élèves.
Nous travaillons pour beaucoup non avec des adultes mais avec des enfants et/ou des adolescents, il y a donc des limites.
Je n'appartiens pas pour autant aux chiens de garde du système et j'apprécie l'infinie variation des personnalités et des méthodes. Très occupé par mon propre syndrome de l'imposteur, je n'ai aucune disposition à le chercher chez les autres. Comme tuteur, formateur et plus simplement comme collègue, j'ai soutenu des profs en difficulté après l'avoir moi-même été et je n'en n'ai jamais trouvé de "mauvais". Mais prétendre que puisque le système est maltraitant, cela expliquerait des hors pistes me paraît déplacer le problème. Il existe des profs qui ne devraient pas l'être, j'ai du mal à imaginer qu'on n'en rencontre jamais, et des profs en difficulté pour bien des raisons légitimes. Je ne comprends pas l'intérêt de mélanger les deux, ni vraiment @Ishkar ce qu'on te reproche ici.
C'est précisément ce mélange qui est nuisible : considérer que, puisqu'il y a évidemment des collègues inaptes pour le travail, toute critique sert à identifier lesdits collègues.
Je ne vois pas non plus en quoi l'existence d'enseignants qui mettent des notes au hasard aux élèves absents sert à prouver le fait, connu de tous, qu'une inspection n'est qu'un outil extrêmement aléatoire pour évaluer les qualités professionnelles d'un enseignant.
A lire le fil, la discussion a évolué me semble-t-il au delà des cas cités : nous sommes d'accord sur l'idée d'un mélange nuisible mais je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu veux dire en parlant de collègues inaptes, pourrais-tu préciser?
- ZybulkaHabitué du forum
Mais quel est ton propos exactement ? Que cherches-tu à montrer ?Ishkar a écrit:J'ai envie d'illustrer sinon mon propos avec un exemple.
- valleExpert spécialisé
J'ai utilisé le terme "collègues inaptes" pour évoquer les enseignants qui, par leur incompétence grave (insuffisance prof.) ou comportement hors la loi, ne sont pas aptes à occuper leurs fonctions.Baldred a écrit:valle a écrit:@Baldred, un collègue n'a pas à justifier auprès d'@Ishkar les motifs de son arrêt. Être en congé maladie n'a rien à voir avec être dangereux.Baldred a écrit:Ishkar a écrit:
Quand je critique, pour être précis, une collègue qui invente des propos racistes qu'un collègue n'a jamais tenus (j'en suis certain, je ne suis pas encore sourd) pour justifier un arrêt de plus de 3 mois, je ne m'inspire pas de ses bonnes méthodes et je trouve ça dégueulasse.
Et derrière, je trouve ça usant de voir écrit le mot perversité et autres insinuations quand je décris une et unique collègue en 7 ans qui était une mauvaise personne, cherchant les conflits et dont le travail avec les élèves était minable (suffit de faire l'heure d'AP et de voir le cahier et le ressenti des élèves sérieux pour le comprendre).
Qu'elle ait ses raisons, des traumatismes d'enfance ou que sais-je, je ne le sais pas, et je n'ai jamais envisagé d'aller la dénoncer puisque on en vient presque à ces suggestions. Désolé par contre si ma perversité notoire me donne envie de juger cette personne et d'avoir évoqué son cas avec d'autres collègues humainement plus sympathiques.
Ne t'inquiète pas, j'ai rencontré comme élève, parent d'élève et prof des enseignants incompétentset/ou toxiques.
On se demande bien par quel miracle il n'y en aurait pas, et j'ai du mal à comprendre les arguments qui te sont opposés, notamment en allant chercher des critères que tu n'évoquais pas.
J'ai dénoncé un collègue, avec la majorité des profs de l'établissement, parce que son comportement était dangereux avec les profs comme avec les élèves.
Nous travaillons pour beaucoup non avec des adultes mais avec des enfants et/ou des adolescents, il y a donc des limites.
Je n'appartiens pas pour autant aux chiens de garde du système et j'apprécie l'infinie variation des personnalités et des méthodes. Très occupé par mon propre syndrome de l'imposteur, je n'ai aucune disposition à le chercher chez les autres. Comme tuteur, formateur et plus simplement comme collègue, j'ai soutenu des profs en difficulté après l'avoir moi-même été et je n'en n'ai jamais trouvé de "mauvais". Mais prétendre que puisque le système est maltraitant, cela expliquerait des hors pistes me paraît déplacer le problème. Il existe des profs qui ne devraient pas l'être, j'ai du mal à imaginer qu'on n'en rencontre jamais, et des profs en difficulté pour bien des raisons légitimes. Je ne comprends pas l'intérêt de mélanger les deux, ni vraiment @Ishkar ce qu'on te reproche ici.
C'est précisément ce mélange qui est nuisible : considérer que, puisqu'il y a évidemment des collègues inaptes pour le travail, toute critique sert à identifier lesdits collègues.
Je ne vois pas non plus en quoi l'existence d'enseignants qui mettent des notes au hasard aux élèves absents sert à prouver le fait, connu de tous, qu'une inspection n'est qu'un outil extrêmement aléatoire pour évaluer les qualités professionnelles d'un enseignant.
A lire le fil, la discussion a évolué me semble-t-il au delà des cas cités : nous sommes d'accord sur l'idée d'un mélange nuisible mais je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu veux dire en parlant de collègues inaptes, pourrais-tu préciser?
Je me posais la même question que @Zybulka : quelle est la thèse défendue par @Ishkar ?
- Pontorson50Fidèle du forum
Ishkar a écrit:
Je trouve ça "drôle" que, dans la vie, on puisse tous différencier un professionnel (pour la garde de nos enfants, un médecin, un garagiste ou ce que l'on voit) qui à défaut d'être le meilleur essaie de bosser, de celui qui s'en fout complètement. Un cuisinier qui cuisine des produits bruts n'est pas forcément un bon cuistot, mais il tente plus de l'être que celui qui décongèle des plats surgelés. Si ça touche notre métier, subitement, le jugement deviendrait totalement impossible, et ainsi l'aide et les conseils adaptés également ?
Avant tout merci de l'énergie et du temps que tu prends à développer tes arguments, je ne pointe ici que ce qui me dérange, mais je suis d'accord avec le souci que tu formules sur le risque de corporatisme aveugle laissant passer tout et n'importe quoi.
Toutefois, je me méfie plus encore des jugements que je porte, comme tout le monde, sur les compétences de gens dans des professions qui ne sont pas les miennes ; il est inévitable que je pose critique ou jugement, mais cet inévitable, il faut le cadrer, s'en méfier. Dans tous les métiers, des gens savent "se vendre", et parfois d'ailleurs sans malice, ils ont ce talent et tant mieux après tout. D'autres avec beaucoup d'entregent peuvent commettre des calamités sans que j'en aie la moindre perception. Je pense à un toubib qui avec un grand sourire et inspirant une immense confiance a commis une faute médicale lourde (n'a pas lu le bilan de sortie qui laissait apparaître une forte infection post-opératoire), qui a failli mener à l'amputation d'une de mes soeurs à 17 ans (pas rancunière - à moins que - elle est devenue toubib). Peut-être est-ce la seule gaffe de sa carrière, mais notre jugement en est définitivement global et sans doute injuste. Une certaine médiocrité est-elle préférable à des gaffes rares, mais peu pardonnables, au milieu d'une carrière flamboyante? C'est aussi une dimension du jugement.
Bref le monde de trip advisor, avec des jugements émis à l'emporte pièce et qui restent des années, je sais que tu ne veux pas cela, mais comment y échapper? Il existe des cuisiniers qui font d'excellents plats sans aucune imagination, une cuisine archi rebattue, d'autres sont des créatifs mais c'est immangeable, d'autres rationnent leur génie et on sort en ayant faim, il y en a qui font de la cuisine réchauffée, mais si le prix est en rapport, il est légitime qu'on puisse avoir des lieux où se restaurer vite à peu de frais et d'autres où l'on vient d'abord chercher une "différence", il y a des produits bio infects et des produits non bio succulents, etc.
Et il y a des actes ouvertement répréhensibles (le cuisinier qui pète un câble par épuisement sur son personnel devant des clients), doivent-ils suffire à caractériser le jugement d'ensemble pour se faire une petite hiérarchie des uns et des autres? Lagomorphe a bien isolé dans tes critiques celle qui était indiscutable (inventer dans le bulletin une note qui n'a pu exister) de celles qui risquaient d'amener un jugement global sur la compétence du collègue.
Plus que des modalités de l'évaluation, je reconnais que je préfère une salle des profs et un monde où chacun fait l'effort de ne pas se laisser aller à évaluer en général, quitte à, ponctuellement, en face à face, prendre du temps avec un collègue pour lui dire que là, un truc précis qu'il a fait ou pas fait c'est gênant pour X ou Y. Mais tu as raison de batailler pour que le refus de se trouver enfermé dans l'évaluation quotidienne de tout et tout le monde ne soit pas confondu avec l'aveuglement ou la lâcheté devant des actes qu'il convient de mettre sur la table. Après, comment y parvenir, vaste programme!
- LagomorpheFidèle du forum
Ishkar a écrit:Lagomorphe : Tu veux me faire tenir des propos que que je n'ai pas tenus. Il n'y a rien à gagner à porter un jugement négatif ? Si, car ça te permet de voir ce qui ne fonctionne pas. J'ai déjà eu un collègue qui était très "je tente de responsabiliser les élèves" et qui a eu du mal par une sorte d'angélisme. Sur la même classe, un autre collègue était bien plus sec et froid mais ça avait mis un cadre qu'il a pu faire évoluer plus chaleureusement en cours d'année. J'ai "juge" les deux, pas pour dire "Machin est nul" mais "Tiens, sa méthode semble pas mal et il faut que j'arrive à progresser là-dessus". Et, forcément, par ces constats, tu peux finir par avoir l'impression que tous tes collègues sont humains, avec des reussites, des échecs, et tu peux avoir, une ou deux fois en 7 ans, l'impression qu'une collègue s'en fout et que son boulot, en conséquence, ne présente que du négatif. Ce qui ne veut pas dire que je bosse moi-même bien. Mais si je lis les textes que je présente aux élèves avant de les faire en cours, j'ai la prétention de penser que ça risque de mieux marcher, ou que la méthode, tout du moins, est probablement meilleur que le plouf-plouf "faites les questions".
Le problème c'est que tu raisonnes avec de gros absolus sur un métier humain et complexe peu compatible avec le manichéisme. "Ce qui ne fonctionne pas", ça veut dire quoi exactement ? Que sont les "bonnes/mauvaises pratiques" ? Quand peut-on dire qu'une méthode "fonctionne" ? Sur quels élèves ? Tous ? La majorité ? Les meilleurs ? Les plus en difficulté ? Les plus rétifs à l'effort ? Tout dépend des objectifs qu'on se fixe.
Sans compter qu'une même méthode peut être efficace pour atteindre un objectif précis quand elle est mise en œuvre avec un enseignant, mais très peu avec un autre. Pour reprendre ton exemple, je serai plutôt du genre incapable d'être sec et froid plus de dix secondes d'affilées. Ce n'est pas dans ma nature, si je m'y essaie ça sonne faux, les élèves le sentent, ça ne leur fait ni chaud ni froid. Cette méthode-là ne fonctionne pas avec moi, elle fonctionne avec d'autres. Je le sais, donc je compense autrement, j'ai mes trucs pour récupérer l'attention des élèves, une vanne par-ci, un exemple spectaculaire par-là, des mots-clés qui scotchent ("bac", "examen", "parcoursup", "il y aura ça au contrôle") mais dont il ne faut pas abuser non plus sinon ça perd son efficacité, j'ai appris à trouver le bon rythme des phases cours/exos parce que je ne peux pas tenir un one-man-show haletant sur toutes mes heures de cours. Le résultat est que ma gestion de classe est...correcte, sans plus, mais suffisante pour boucler sereinement un programme avec le public que j'ai en face de moi. J'ai probablement des centaines d'heures d'échange avec des collègues variés dans la tête, je pourrais aller les observer, les juger dans un sens ou dans l'autre, mais j'ai assez d'expérience pour savoir que changer mes-méthodes-qui-fonctionnent-à-peu-près-comme-je-veux-chez-moi me demanderait un effort colossal pour une amélioration minime. Y a-t-il meilleur que moi en gestion de classe ? Bien sûr, mais ça dépend aussi de ce qu'on mesure. En nombre de décibels de bruit de fond, on pourrait me juger médiocre. En rendement, "ce que les élèves retiennent à la fin / effort fourni sur soi-même et pour faire la police", je trouve que je ne m'en sors pas mal.
On peut observer, discuter, comparer ce que font les collègues, s'inspirer de ce qu'on estime bon pour nous (et in fine pour nos élèves), mais ça n'est pas de mon point de vue un jugement - parce qu'il n'y a pas de règle applicable à tous - et encore moins une évaluation "bonne pratique / mauvaise pratique".
Ishkar a écrit:Pour en revenir au sujet, si dans notre EDT on nous enlève une heure de cours pour instaurer une heure de visite du cours d'un collègue, de réunion interdisplinaire ou même élargie, des trucs de ce style. Ça serait du management toxique ?
Pour moi, oui. Et un motif de démission-reconversion. Une pente très glissante, effectivement, parce que ce serait la porte grande ouverte à ceux qui pense détenir LA vérité pédagogique absolue, LA méthode parfaite, une incitation pour eux à distribuer les Bons et les Mauvais points, et la tendance générale au flicage d'une institution tout sauf bienveillante aura vite fait de faire émerger des petits-sous-chefs insupportables. J'ai eu assez de pression comme ça dans ma carrière avec mes élèves, leurs parents, les IPR, quelques chefs d'établissement aux méthodes contestables, pour ne pas souhaiter qu'on mette en place l'air de rien un échelon hiérarchique supplémentaire et un nouveau tribunal de la Sainte Inquisition Pédagogique. Une condition sine qua non à l'acceptabilité de mes conditions de travail, c'est mon droit à fermer la porte de ma salle, à ne l'ouvrir qu'à qui bon me semble, et à discutailler boulot avec qui bon me semble. Si on m'impose quelque inquisiteur que ce soit, IPR/collègues/CDE au-delà du rythme normal des pénibles et très cadrés rendez-vous de carrière, j'arrête.
Quand aux réunions interdisciplinaires...je connais assez mes collègues pour savoir qu'on n'aura pas grand chose à se dire dès lors qu'elles sont imposées. Sur quel ordre du jour d'ailleurs ?
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