Réflexions autour de la carrière de PERDIR

Bonjour a tous, je suis depuis quelques temps déjà le forum et particulièrement ce qui concerne le’ concours et la carrière PERDIR.
Je suis enseignant depuis 15 ans en LP, et je le vis bien , mais je réfléchis tout de même à une possible évolution de carrière.
Comme une bonne partie des « hésitants », l’affectation géographique pèse dans la balance. J’ai une vie familiale, professionnelle et associative bien installée.
J’ai beaucoup de questions, mais que je ne les posterai pas toutes tout de suite
J’aimerais avoir vos témoignages.
Votre 1er poste est il (ou était il) dans votre département? (Étiez vous très bien classé pour cela?) Votre académie? Proche ou très éloigné de votre « centre de vie » si je puis dire?
Comment avez vous géré avec votre vie familiale ? Tout le monde vous a suivi? Vous avez fait les déplacements jusqu’à obtenir un poste près de chez vous?
Les logements de fonction sont ils prévus pour accueillir une famille de 4 personnes?
Je suis dans l’académie de Lyon, sur le département de la Loire. Je sais que le classement entre en ligne de compte, mais également « les besoins » sur le terrain...

Merci pour vos précieux avis

Bonjour profeps42,
J’ai passé le concours en 2014 dans une académie réputée déficitaire. Mon classement était moyen (350), mais pas si mal pour un premier essai préparé en solo. Malgré ma demande de RC (pacsée avec mon compagnon papa de deux enfants en garde alternée, mon compagnon étant déjà perdir et en absence légale de mobilité), j’ai été affectée dans l’académie limitrophe, à 2h de route de notre domicile. J’ai contesté mon affectation et fin août, alors que j’avais commencé ma nouvelle fonction, mon académie d’origine m’a proposé un poste ... à 1h45 de la maison (Ben oui les postes plus proches avaient été pourvus !). J’ai très mal vécu cette situation car parmi les recalés au concours plusieurs collègues ont été admis soit en LA soit en détachement et sont eux restés dans l’académie. Donc il faut se préparer à la séparation :pleurs:

Concernant les logements, leurs caractéristiques sont publiées avec les postes, donc vous pouvez postuler selon votre situation. Pour mon premier poste, il y avait 3 chambres ; pour le second, le poste était annoncé avec un petit pavillon neuf mais les travaux ayant pris du retard, j’ai patienté dans un T2. Mon conjoint a pu me rejoindre après 2 ans de séparation .

Il ne faut surtout pas que mon témoignage soit interprété comme une généralité : chaque académie est différente, chaque année est différente, chaque rectorat apprécie différemment les situations personnelles. Si votre projet est bien avancé dans votre tête alors foncez !

On peut raisonnablement espérer avoir son académie d'origine avec un classement correct... dans certaines académies... certaines années.
Si la mobilité géographique ne peut pas être envisagée, ça va être compliqué - d'autant qu'un poste, c'est habituellement trois ans minimum.

La vraie difficulté, au fond, est celle du changement complet de rythme. Le quotidien d'un enseignant est très particulier, avec une chronologie de la semaine et de la période qui sont à oublier quand on démarre le métier de perdir - en particulier la vie associative ou les loisirs, qui prennent un coup.
La vie familiale est aussi vulnérable, puisque l'entourage doit faire avec un changement important, qu'il n'a pas choisi. Il convient donc d'avoir une bonne conversation sur ce qui sera acceptable et ce qui ne le sera pas.

Au pire, on peut toujours renoncer au bénéfice du concours pour le passer à nouveau en espérant un meilleur classement, mais c'est une stratégie rarement payante.

C'est toute la question : un mari enseignant dans un super lycée, 3 enfants, maisonnette à credit, comment tout envoyer valser pour exercer une fonction qui nous attire? il y a un risque à faire exploser la famille et je ne me sens pas autorisée à le prendre. Surtout avec un poste à 5 min de la maison. En même temps, je me sens étriquée comme prof, je peste de mes collègues qui n'arrivent pas à percevoir un établissement dans sa globalité, j'aime bien réfléchir à ce que je ferai si..... Je devrais peut être me lancer en faisant fonction de...

Une année de faisant fonction est un bon test pour voir le métier sans s'y engager définitivement... mais le retour en salle des profs ne sera pas aisé.

Merci pour votre participation à ce fil de discussion.
Faisant fonction paraît être une solution « test » mais il ne faut pas oublier que notre poste d’nseignant est perdu et à nouveau vacant. Egalement, il ne faut pas négliger l’aspect financier.. Ce genre de poste n’est pas rétribué à la hauteur de ce qu’il devrait être, comme les perdir d’ailleurs...a ce sujet, et dans une projection de carrière, , il est compliqué d’acceder aux revenus « réels » d’un perdir débutant, expérimenté, en fin de carrière.

À très court terme, le bénéfice est mince : les conditions de vie sont détériorées. D’un seul coup, on travaille de 7h20 à 19h tous les jours, on s’enfile 3 semaines de conseils de classe, toutes les instances. L’année de stage il faut en plus suivre de nombreuses journées d’en formation,parfois à 2h de route aller... Donc oui au début c’est une prise de risque pour l’équilibre familial. Mais quand on a pris ses marques, que l’on s’éclate dans son quotidien, alors on gagne en sérénité, en épanouissement personnel et on profite autrement de son entourage.
Pogonophile a raison : c’est un choix qui se discute en famille avant, pour bien délimiter ensemble les limites de la zone de confort acceptable de tous.

Quant à « faire-fonction », si c’est incontestablement un bon moyen d’en savoir si on peut supporter le rythme, cela peut être très ingrat car on ne bénéficie pas de formation, exactement comme les enseignants contractuels. De plus il est difficile de préparer correctement le concours lorsque l’on assure un intérim d’en perdir. L’avantage principal c’est que l’on peut refuser une proposition si la situation géographique ne convient pas.

Je ne peux que vous conseiller d’en discuter avec votre équipe de direction !

Sauf erreur de ma part, un poste de FF constitue un détachement, donc on reste titulaire de son poste d'origine - comme les lauréats du concours, qui sont stagiaires la première année, donc peuvent reprendre leur ancien poste.
Hors ça, effectivement c'est ingrat, dans tous les sens du terme.
Beaucoup se disent que c'est un tremplin idéal pour le concours, en pratique ils n'ont pas plus de succès, faute de temps pour se préparer correctement.

Côté formation il y a une astuce : obtenir l'académie de Paris. Là c'est facile de s'y rendre, et il y a toujours un troquet sympa dans le coin

Oui c’est prévu 😁...

pogonophile a écrit:Sauf erreur de ma part, un poste de FF constitue un détachement

Je dirais que FF et détachement ne correspondent pas à la même chose sur le plan du statut. Cf. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Education.gouv a écrit:
Candidater pour l’inscription sur la liste d’aptitude ou pour le détachement

Les personnels recrutés par liste d’aptitude sont nommés stagiaires. La durée du stage est fixée à un an au terme duquel ils sont titularisés si leur stage a donné satisfaction.
Les personnels recrutés dans le corps des personnels de direction par la voie du détachement peuvent, à l’issue de 3 années, faire une demande d’intégration ou de prolongation dans ce corps et sont intégrés s’ils reçoivent un avis favorable à leur demande.

Détachement et intégration dans le corps des personnels de direction pour l'année 2018
Note de service n° 2018-009 du 29 janvier 2018

Inscription sur la liste d'aptitude pour l'accès au grade de personnel de direction de 2e classe au titre de l'année 2017
Note de service n° 2016-210 du 3 janvier 2017


Effectifs des personnels recrutés par liste d'aptitude et détachement pour les années 2017 et 2016

   Année 2017
   - 45 personnels recrutés par liste d'aptitude
   - 73 personnels recrutés par détachement
   
   Année 2016
   - 46 personnels recrutés par liste d'aptitude
   - 36 personnels recrutés par détachement

Pour "tester" le métier (passionnant !), FF peut constituer une bonne idée. Le concours risque en effet d'envoyer loin de ses bases géographiques.

La géographie est vraiment mon problème n°1 ( et le logement). Les vacances raccourcies, ça me va. Je traine tjrs dans les derniers au moi de juillet et j'ai tendance à reprendre contact assez tôt (because ref. numérique). Les longues journées, ça devraient être gérables mais un peu dommage avec les enfants.
pff, ça tourne chaque année, puis j'arrive pas à me décider.

Premier adage du métier : décider c'est choisir, choisir c'est renoncer

On est souvent plus lucide dans ses choix lorsqu'ils concernent les autres, hélas....

C’est pour cela que j’attends le témoignage de perdir fraîchement nommés..

Je me pose les mêmes questions... La quantité de travail ne me fait pas trop peur, mais c'est vraiment l'impact sur la vie de famille qui m'inquiète. Les vacances plus courtes, soit. Les journées de travail plus longues (mais avec un rythme différent), soit aussi. Changer d'établissement régulièrement, d'accord. Mais, dans l'idéal, je voudrais rentrer tous les soirs chez moi ... Je connais des exemples de perdir qui ont toujours pu rester loger chez eux (pas trop loin de l'établissement, bien-sûr), mais c'est une dérogation qui peut donc être refusée.
J'ai une question, d'ailleurs, à laquelle je ne trouve pas de réponse claire dans les textes. Supposons un établissement sans internat (avec internat, je comprends l'obligation d'avoir un personnel de direction sur place la nuit), avec des logements de fonction disponibles. Le Principal et l'adjoint sont-ils tous les deux soumis à l'obligation de résidence, ou bien seulement le Principal ? En fait, le problème est que je ne comprends pas bien ce qui justifie cette obligation de résidence sur les temps où l'établissement est vide. Que cela soit un avantage en nature pour qui ne veut pas chercher un logement privé, je le conçois. Mais c'est quand même très contraignant quand on ne vit pas seul, et ça donne un côté "disponible 24h/24h, 365 jours par an". Les perdir ne sont quand même pas une société de gardiennage !

D’apres ce que j’ai vu, le cde et son adjoint alternent. De ton côté, as tu croisé des perdir neo titulaires prochent de chez eux?

Oui, mon actuel PA a fait son année de stage chez nous puis est resté dans notre collège (c'est sa 4ème année). Il habite le département et y enseignait auparavant. Il ne loge pas sur le collège (dérogation acceptée), alors qu'il habite à une demi-heure environ. Mais le principal, le gestionnaire et le chef de cuisine sont logés sur place, donc la permanence est assurée sans lui. Je lui avais posé la question, il a été moyennement classé au concours. Je suppose que mon académie (et en particulier mon département dans l'académie) ne sont pas trop demandés. Mon département est "assez facile à avoir" pour le mouvement des profs, ça doit être à peu près pareil pour le mouvement des perdir. Je suppose que les barres d'entrée doivent être disponibles quelque part ...

Tu es dans quel département si ce n'est pas indiscret.

J'en suis à 4 adjoints stagiaires en 11 ans de carrière.

Tous étaient du coin (de 5 minutes à peine du collège, à 40 minutes). Aucun n'a utilisé son logement de fonction, de 110 m2 (150 m2 pour le logement inoccupé du cde, dixit mon gestionnaire - qui, lui, habite sur place)

Ceci dit, je suis dans une académie très déficitaire (mais une amie d'enfance, dans une académie moins voire pas déficitaire, a réussi à se faire muter à 1/2h de chez elle, avec un classement plutôt bon).

Moi je suis dans l'académie de Clermont-Ferrand. Département de l'Allier, ce qui est moins demandé que le Puy-de-Dôme, alors qu'il y a pas mal de postes (dans le mouvement des profs, tout au moins).

Comment savoir si notre académie ET/ou département est déficitaire ? Les syndicats?

cube a écrit:Je suppose que les barres d'entrée doivent être disponibles quelque part ...

Il n'y a pas de "barres d'entrée" pour le mouvement des perdirs, qui fonctionne assez différemment de celui des professeurs.

Profeps42 a écrit:Comment savoir si notre académie ET/ou département est déficitaire ? Les syndicats?

L'académie de Lyon n'est pas déficitaire. Je connais quelqu'un qui a dû la quitter il y a un an. Il était vers le milieu-deux-tiers du classement. Mais au bout de quelques années, c'est possible de revenir, si on n'est pas trop "gourmand" dans sa demande.

Sur les soirées plus longues, je me faisais la remarque qu'il y avait des réunions dans mon établissement tous les lundis, mardis et jeudis soir de maintenant à début avril, alors que mars est classiquement un mois moins fatigant. (Attesté par l'étude CASDEN sur le moral des perdirs, p.28.) ( [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] )

Si vous ne voulez pas prendre trop de risques sur le plan personnel, il est toujours possible de commencer par faire fonction près de chez soi pour tester le métier avant de passer le concours et de rentrer dans le jeu des mutations.

L'obligation d'utiliser le logement est liée au fait d'être responsable des locaux 24/7... y compris pendant les vacances. Ce n'est pas le même rôle que le gardien, bien qu'en apparence...
Ce qui fait la différence, c'est que le CdE est fonctionnaire d'Etat, le gardien de la collectivité de rattachement, qui est propriétaire des murs.
En pratique, il est bien sûr possible de partir en vacances, il faut juste s'assurer qu'il y aura quelqu'un pour gérer une alarme intempestive.
D'ailleurs, partir à l'étranger est censément soumis à autorisation du DASEN... même si ce n'est pas appliqué.

Détail cocasse : quand on a le bonheur d'être sur un poste non logé (cas fréquent des adjoints à Paris, j'en garde un souvenir hmmmmm), on est dispensé de l'obligation de résider sur place. C'est merveilleux !

Oui mais alors dans le cas parisien sans logement de fonction des indemnités existent-elles ? Parce que sans ça on se retrouve débutant perdir avec un compte bancaire plus réduit encore que ce qu'il était au cours de la carrière enseignant.

Dans mon établissement, ni CDE, ni PA, ni gestionnaire ne logent sur place. Dans mon établissement précédent non plus d'ailleurs.
Ça c'était pour le petit HS, mais ça m'interpelle étant donné ce qui est écrit plus haut.