Réflexions autour de la carrière de PERDIR

Cle73 a écrit:
Bien sûr, il y a dans ce métiers une part de représentation et il est évident que ce que tu fais est observé par tous et dûment commenté - mais n'est-ce pas aussi le cas pour les profs? Et cette part du boulot n'est pas que publicitaire; c'est même la part la plus intéressante du travail: représenter l'établissement pour essayer de le positionner au mieux auprès de tes partenaires. C'est plus stratégique que publicitaire, en fait.

Merci pour ton explication ! Je perçois ce plaisir des chefs d'établissements à valoriser l'établissement. On sent qu'ils sont passionnés en ce sens.

Par exemple : je ne suis JAMAIS dans la boucle des mails que le conservatoire nous adresse (mais la CPE oui par contre). C'est mon collègue qui me les rebascule (et qui leur redemande de me mettre en copie systématiquement). Résultat, si des parents appellent pour demander les dates des auditions des futurs 6e par exemple, sans la prévenance de mon chef, je ne les ai pas.
Idem avec les mails de l'IEN 1er degré pour le conseil école-collège : elle passe toujours par "le chef", alors que c'est moi qui m'occupe de la liaison CM2-6e.
Donc bon, faut pas mettre son ego là-dedans

pas très intéressant ça ! C'est quand même important et le minimum d'être au courant des choses.

Mon collègue considère en effet qu'on doit être au même niveau d'informations, ne serait-ce que s'il venait à être absent longtemps. Mais je sais que ce n'est pas le cas de tous mes collègues de promo... certains binômes doivent être infernaux à les entendre !

M'est avis que pour bien faire ton travail, il y a besoin que l'information circule comme il faut entre toutes les personnes. Sinon cela entraîne un manque de fluidité, se retrouver à flux tendu pour faire certaines choses ou pire, en porte-à-faux... Enseigner ne te manque pas ?

Calli a écrit:Du coup j'ai  une autre question ... en tant qu'adjoint est-ce que vous gérez seul votre emploi du temps ou vous est-il imposé par le chef d'établissement ?
Merci

Bonjour,
Tout dépend de ton propre positionnement et de ta relation au chef, au travail, à ta vie de famille... . Pour ma part je gère mon EDT comme bon me semble, si j'ai envie d'accompagner une sortie scolaire de mes enfants, ou d'aller me balader je fais comme je veux. Ton EDT varie aussi tout au long de l'année car il y a des périodes très prenantes (la rentrée, les examens...) et d'autres ou tu es beaucoup plus tranquille.

A Tuin a écrit: Enseigner ne te manque pas ?  

Pas du tout  Je connais peu de perdirs à qui ça manque d'ailleurs. J'aime beaucoup le nouveau rapport que j'ai avec les élèves. Je les vois d'une manière plus globale et je peux travailler autrement avec eux. Certes, c'est pénible de recevoir pour la 10ème fois de l'année Enzo ou Maylis dans mon bureau pour leur passer un savon, mais ça peut être intéressant aussi ! Et piloter le conseil de vie collégienne ou aider les élèves dans leurs projets, j'adore.
Je connais un collègue qui a voulu retourner à l'enseignement après 9 ans de direction. J'ai eu peur qu'il s'illusionne et idéalise les conditions actuelles, mais il est ravi de son choix.

LadyOlenna a écrit:

A Tuin a écrit: Enseigner ne te manque pas ?  

Pas du tout  Je connais peu de perdirs à qui ça manque d'ailleurs. J'aime beaucoup le nouveau rapport que j'ai avec les élèves. Je les vois d'une manière plus globale et je peux travailler autrement avec eux. Certes, c'est pénible de recevoir pour la 10ème fois de l'année Enzo ou Maylis dans mon bureau pour leur passer un savon, mais ça peut être intéressant aussi ! Et piloter le conseil de vie collégienne ou aider les élèves dans leurs projets, j'adore.
Je connais un collègue qui a voulu retourner à l'enseignement après 9 ans de direction. J'ai eu peur qu'ipl s'illusionne et idéalise les conditions actuelles, mais il est ravi de son choix.

C'est possible ?

En intégrant le corps des perdir, il n'a pas été radié de son corps de certifié ou d'agrégé sans possibilité de retour ?

Chez nous c'est l'inspectrice qui est revenue du corps de direction.

CarmenLR a écrit:

LadyOlenna a écrit:

A Tuin a écrit: Enseigner ne te manque pas ?  

Pas du tout  Je connais peu de perdirs à qui ça manque d'ailleurs. J'aime beaucoup le nouveau rapport que j'ai avec les élèves. Je les vois d'une manière plus globale et je peux travailler autrement avec eux. Certes, c'est pénible de recevoir pour la 10ème fois de l'année Enzo ou Maylis dans mon bureau pour leur passer un savon, mais ça peut être intéressant aussi ! Et piloter le conseil de vie collégienne ou aider les élèves dans leurs projets, j'adore.
Je connais un collègue qui a voulu retourner à l'enseignement après 9 ans de direction. J'ai eu peur qu'ipl s'illusionne et idéalise les conditions actuelles, mais il est ravi de son choix.

C'est possible ?

En intégrant le corps des perdir, il n'a pas été radié de son corps de certifié ou d'agrégé sans possibilité de retour ?

Cette année il est en détachement dans le corps des professeurs certifiés. Après je ne sais pas comment ça va se passer pour lui.

Quel parcours étonnant...
Redevenir détaché dans son corps d'origine... Avec, je suppose, les joies et surprises du mouvement intra ?

Je ne sais pas exactement comment ça s'est passé, mais il n'a pas participé au mouvement car jusqu'en juin il ne savait pas si sa demande de détachement serait acceptée : il est sur un poste à une soixante de kilomètres de chez lui, mais je ne sais pas si c'est une affectation provisoire ou s'il a dû faire des voeux cette année pour la prochaine rentrée.

C'est étrange... j'ai participé l'année dernière à une formation académique pour préparer le concours perdir et on nous a répété des dizaines de fois de bien réfléchir avant de s'engager car une fois la titularisation passée, donc après l'année de stage on ne pouvait plus reprendre un poste d'enseignant

LadyOlenna a écrit:

A Tuin a écrit: Enseigner ne te manque pas ?  

Pas du tout  Je connais peu de perdirs à qui ça manque d'ailleurs. J'aime beaucoup le nouveau rapport que j'ai avec les élèves. Je les vois d'une manière plus globale et je peux travailler autrement avec eux. Certes, c'est pénible de recevoir pour la 10ème fois de l'année Enzo ou Maylis dans mon bureau pour leur passer un savon, mais ça peut être intéressant aussi ! Et piloter le conseil de vie collégienne ou aider les élèves dans leurs projets, j'adore.
Je connais un collègue qui a voulu retourner à l'enseignement après 9 ans de direction. J'ai eu peur qu'il s'illusionne et idéalise les conditions actuelles, mais il est ravi de son choix.

Je comprends ces éléments qui te plaisent. De mon côté, j'avais mal posé ce qui me manquerait. Ce n'est pas vraiment d'enseigner en fait. Ce qui me manquerait parce que cela me plaît profondément, c'est de préparer, de penser mes séquences en amont, de concevoir un contenu beau et efficace. Ce qui me plaît dans le métier d'enseignant c'est le côté ingénierie pédagogique. Mais à changer, je ne vois pas trop vers quel domaine je pourrais me tourner qui proposerait ce genre d'activités à plein temps et rémunéré de la même façon ou mieux.

Calli a écrit:C'est étrange... j'ai participé l'année dernière à une formation académique pour préparer le concours perdir et on nous a répété des dizaines de fois de bien réfléchir avant de s'engager car une fois la titularisation passée,  donc après l'année de stage on ne  pouvait plus reprendre un poste d'enseignant

Le collègue n'a effectivement pas pu faire valoir (administrativement) son appartenance passée à son corps enseignant d'origine, c'est pourquoi il a demandé un détachement, que le ministère aurait parfaitement pu refuser.

Mathador a écrit:

Calli a écrit:C'est étrange... j'ai participé l'année dernière à une formation académique pour préparer le concours perdir et on nous a répété des dizaines de fois de bien réfléchir avant de s'engager car une fois la titularisation passée,  donc après l'année de stage on ne  pouvait plus reprendre un poste d'enseignant

Le collègue n'a effectivement pas pu faire valoir (administrativement) son appartenance passée à son corps enseignant d'origine, c'est pourquoi il a demandé un détachement, que le ministère aurait parfaitement pu refuser.

Petite question en passant : comme il y a maintenant qu'une seule classe de perdir, quel que soit son corps de départ, si on veut redevenir enseignant, on est forcément certifié, même si on était agrégé avant d'être perdir ?

Ramanujan974 a écrit: Petite question en passant : comme il y a maintenant qu'une seule classe de perdir, quel que soit son corps de départ, si on veut redevenir enseignant, on est forcément certifié, même si on était agrégé avant d'être perdir ?

J'ai un exemple d'un collègue redevenu enseignant et réintégré dans le corps des agrégés.

Après sa titularisation ?

LadyOlenna a écrit:Après sa titularisation ?

J'ai également un exemple (un ancien CDE adjoint). Il n'était plus stagiaire lorsqu'il est arrivé chez nous (1er poste de titulaire) et "a tenu" l'année avant de revenir prof (TZR sur son ancienne zone). Vu qu'il avait passé l'année à s'enfermer dans son bureau (mon CDE a fait un burn out l'année suivante), c'était mieux ainsi (pour tout le monde).

Deux cde adjoints chez nous ont décidé de redevenir profs (l'an passé et cette année).

A Tuin a écrit:

LadyOlenna a écrit:

A Tuin a écrit: Enseigner ne te manque pas ?  

Pas du tout  Je connais peu de perdirs à qui ça manque d'ailleurs. J'aime beaucoup le nouveau rapport que j'ai avec les élèves. Je les vois d'une manière plus globale et je peux travailler autrement avec eux. Certes, c'est pénible de recevoir pour la 10ème fois de l'année Enzo ou Maylis dans mon bureau pour leur passer un savon, mais ça peut être intéressant aussi ! Et piloter le conseil de vie collégienne ou aider les élèves dans leurs projets, j'adore.
Je connais un collègue qui a voulu retourner à l'enseignement après 9 ans de direction. J'ai eu peur qu'il s'illusionne et idéalise les conditions actuelles, mais il est ravi de son choix.

Je comprends ces éléments qui te plaisent. De mon côté, j'avais mal posé ce qui me manquerait. Ce n'est pas vraiment d'enseigner en fait. Ce qui me manquerait parce que cela me plaît profondément, c'est de préparer, de penser mes séquences en amont, de concevoir un contenu beau et efficace. Ce qui me plaît dans le métier d'enseignant c'est le côté ingénierie pédagogique. Mais à changer, je ne vois pas trop vers quel domaine je pourrais me tourner qui proposerait ce genre d'activités à plein temps et rémunéré de la même façon ou mieux.

Bonjour A Tuin.
Je te dirais que préparer des cours et des séquences est ce qui me manque le plus dans le boulot de prof: comme toi, j'aimais beaucoup ça, même si j'appréciais aussi de faire cours - quand les classes étaient réceptives, ce qui n'étaient pas toujours le cas .
Ceci étant, c'est aussi une composante que tu peux retrouver dans le boulot de perdir, ce devrait même en être le coeur du métier même si en fonction des périodes et des établissements, c'est une part qui peut vite devenir marginale. Quand tu travailles sur un projet d'établissement, par exemple, tu retrouves cette part de construction; idem quand tu réfléchis à la politique d'orientation pour les élèves, etc. La différence, c'est que tu ne construis pas seul, mais en commun avec d'autres - autrement, ça ne sert à rien et ça ne fonctionne pas-, ce qui est à la fois plus plaisant et plus compliqué.

Si tu es intéressé par l'ingénierie de formation, renseigne-toi auprès de ton rectorat: il y a quelques postes de chargés de mission qui peuvent peut-être t'intéresser.

LadyOlenna a écrit:Après sa titularisation ?

Après plusieurs postes de PerDir.

Cle73 a écrit:

A Tuin a écrit:

LadyOlenna a écrit:

A Tuin a écrit: Enseigner ne te manque pas ?  

Pas du tout  Je connais peu de perdirs à qui ça manque d'ailleurs. J'aime beaucoup le nouveau rapport que j'ai avec les élèves. Je les vois d'une manière plus globale et je peux travailler autrement avec eux. Certes, c'est pénible de recevoir pour la 10ème fois de l'année Enzo ou Maylis dans mon bureau pour leur passer un savon, mais ça peut être intéressant aussi ! Et piloter le conseil de vie collégienne ou aider les élèves dans leurs projets, j'adore.
Je connais un collègue qui a voulu retourner à l'enseignement après 9 ans de direction. J'ai eu peur qu'il s'illusionne et idéalise les conditions actuelles, mais il est ravi de son choix.

Je comprends ces éléments qui te plaisent. De mon côté, j'avais mal posé ce qui me manquerait. Ce n'est pas vraiment d'enseigner en fait. Ce qui me manquerait parce que cela me plaît profondément, c'est de préparer, de penser mes séquences en amont, de concevoir un contenu beau et efficace. Ce qui me plaît dans le métier d'enseignant c'est le côté ingénierie pédagogique. Mais à changer, je ne vois pas trop vers quel domaine je pourrais me tourner qui proposerait ce genre d'activités à plein temps et rémunéré de la même façon ou mieux.

Bonjour A Tuin.
Je te dirais que préparer des cours et des séquences est ce qui me manque le plus dans le boulot de prof: comme toi, j'aimais beaucoup ça, même si j'appréciais aussi de faire cours - quand les classes étaient réceptives, ce qui n'étaient pas toujours le cas   .
Ceci étant, c'est aussi une composante que tu peux retrouver dans le boulot de perdir, ce devrait même en être le coeur du métier même si en fonction des périodes et des établissements, c'est une part qui peut vite devenir marginale. Quand tu travailles sur un projet d'établissement, par exemple, tu retrouves cette part de construction; idem quand tu réfléchis à la politique d'orientation pour les élèves, etc. La différence, c'est que tu ne construis pas seul, mais en commun avec d'autres - autrement, ça ne sert à rien et ça ne fonctionne pas-, ce qui est à la fois plus plaisant et plus compliqué.

Si tu es intéressé par l'ingénierie de formation, renseigne-toi auprès de ton rectorat: il y a quelques postes de chargés de mission qui peuvent  peut-être t'intéresser.

Bonjour Cle73 ! Merci pour tous ces éléments. Je vais regarder en quoi cela consiste. Rapidement, j'ai vu qu'à priori certains de ces postes peuvent être dans le cadre de Canope par exemple. A voir ! Merci pour ces pistes en tout cas, c'est gentil.
Belle journée !

Petite curiosité, comment est-ce que l'administration accorde les mutations des Perdir vers les collèges et surtout vers les lycées ? C'est au mérite? À l'"efficacité" des demandeurs?
J'ai souvent lu des retours d'expériences de Perdir en collège, mais relativement peu en lycée. Quelque part c'est vraiment pas un métier facile, et j'ai l'impression que (nous les enseignants) l'oublions souvent. De mon point de vue, j'aurais même tendance à dire qu'être Proviseur serait presque plus confortable grâce à la distance plus importante qu'il y a entre l'administration et ses enseignants. Mais peut-être que je fais complétement fausse route

Les mutations (en dehors de celle qui suit la réussite au concours) se font après entretien avec le Dasen, qui prend appui sur la lettre de mission. Il y a une sorte de profilage, on tient compte de tes compétences, de ta façon de piloter, de ton parcours professionnel pour les affectations. Pour être proviseur il vaut mieux avoir déjà occupé au moins un poste de proviseur adjoint.
Je ne sais pas si être proviseur est plus confortable, je n'ai ni ce recul ni cette expérience. Le dernier avec qui je me suis entretenu cet hiver m'a dit qu'il rêvait de retrouver un poste de principal Il m'a parlé notamment des difficultés liées à la réforme, et une pression énorme des parents. Mais ça doit être intéressant, j'aimerais bien tester le lycée (en tant qu'adjointe) pour mon prochain poste.

Laisse passer la crise sanitaire. Notre proviseur-adjoint, qui est là depuis 4 ou 5 ans pourtant et qui a toujours fait l'effet d'être un roc, a l'air d'être sur le point de craquer. Cette réforme inepte plus une réduction continue des moyens plus l'épidémie, ça fait beaucoup.