Re: Pap NDiaye promet une hausse des salaires des enseignants débutants à 2000 euros net par mois

' ' Les journalistes ne posent peut-être pas la question parce que pour eux, la réponse est évidente (mais nous, nous savons que ce n'est pas la réalité).'
Il suffirait de leur demander de poser la question,non? Une chose dite est une chose sue.

Oui je ne pense pas qu'il faille envier les entrants, il a été répété qu'il y aurait "des contreparties" et je sens que personnellement je n'en voudrais pas.

A vous entendre, qui voudra desormais entrer dans la carrière?

Ceux qui ne se sont pas renseigné avant, resteront quelques années et iront faire autre chose...

Je suis très perplexe, même s'il y a des contreparties il n'est pas normal qu'un stagiaire gagne plus qu'une professeure échelon 8 qui a 16 ans d'ancienneté.
Et beaucoup seront gênés (le mot est faible) de cette situation.

Déjà qu'en France il y a cette absurdité de voir se côtoyer des professeurs qui font le même travail mais qui n'ont pas le même statut, la même paye et le même nombre d'heures, on aura désormais des stagiaires (certes avec un autre statut) qui gagneront plus que des titulaires avec 15 ans d'ancienneté.

La revalorisation doit effectivement concerner tous les échelons. Ce n'est pas négociable.

Le fait même que depuis que la mesure des 2000€ en début de carrière a été annoncée cette question de la répercussion sur le reste de la grille, reposée ces derniers jours par la représentante du SNES, reste sans réponse est une faiblesse évidente du ministre, de ses services et de la mesure elle- même C'est également un très mauvais exemple, mais nous en avons l'habitude, de gouvernance.
Soit parce qu'il n'y a rien de prêt et que ça carbure au ministère, soit parce que c'est prêt et que c'est une stratégie de ne pas déclarer la guerre avant la rentrée. Dans tous les cas le message est lamentable et devrait mobiliser une intersyndicale.

Je me demande vraiment si eux-mêmes ont une idée de la manière dont ils vont procéder...

Prime dégressive jusqu'à 2000 euros tant que l'indice n'est pas supérieur....ils n'oseraient pas!

J'espère qu'il y aura une réaction rapide car c'est un mépris inouï pour tous les professeurs déjà en exercice.
Il s'agit de donner envie, mais il ne faudrait pas décourager celles et ceux qui sont déjà dans la barque !

Baldred a écrit:Le fait même que depuis que la mesure des 2000€ en début de carrière a été annoncée cette question de la répercussion sur le reste de la grille, reposée ces derniers jours par la représentante du SNES, reste sans réponse est une faiblesse évidente du ministre, de ses services et de la mesure elle- même C'est également un très mauvais exemple, mais nous en avons l'habitude, de gouvernance.
Soit parce qu'il n'y a rien de prêt et que ça carbure au ministère, soit parce que c'est prêt et que c'est une stratégie de ne pas déclarer la guerre avant la rentrée. Dans tous les cas le message est lamentable et devrait mobiliser une intersyndicale.

Complètement d'accord avec l'ensemble du message mais je penche pour la solution du déjà-prêt et du silence pour les raisons dites.

Lors de son audition Pap Ndiaye a exclu explicitement les fins de carrière de la nécessité de revalorisation. C'est un casus belli. Les négociations de l'automne ne peuvent pas avoir lieu sur cette base.

Ah bon ? Mais c'est un scandale ? Et pas de réaction ???

D'autant plus que les professeurs en fin de carrière n'ont JAMAIS été revalorisés !!!
iL y a de quoi s'aigrir pour moins que ça.

Je ne me souviens plus du minutage. Il n'a pas dit que ça ne les concernerait pas, pour être juste, il a juste prétendu que le déclassement salarial par rapport aux autres pays de l'OCDE concernait les débuts et milieux de carrière, et pas les fins de carrière. C'est de toute façon faux. Le déclassement en raison du gel du point a affecté toute la carrière. Et les retraités.

Baldred a écrit:Le fait même que depuis que la mesure des 2000€ en début de carrière a été annoncée cette question de la répercussion sur le reste de la grille, reposée ces derniers jours par la représentante du SNES, reste sans réponse est une faiblesse évidente du ministre, de ses services et de la mesure elle- même C'est également un très mauvais exemple, mais nous en avons l'habitude, de gouvernance.
Soit parce qu'il n'y a rien de prêt et que ça carbure au ministère, soit parce que c'est prêt et que c'est une stratégie de ne pas déclarer la guerre avant la rentrée. Dans tous les cas le message est lamentable et devrait mobiliser une intersyndicale.

Je crains surtout que le Ministère n'ait en rien le droit à quelque marge que ce soit sans l'aval de Bercy : c'est la plus grosse dépense de l'État (on nous l'a assez répété depuis un quart de siècle pour ne pas nous payer complètement!), c'est donc Bercy qui a la main de toutes façons. Je pense (mais je ne le connais pas et je peux me tromper) que le profil totalement éthéré affiché jusqu'ici par Pap Ndiyae est une des explications possibles de sa nomination, ce n'est pas lui qui commande les affaires sérieuses.

Quant à la poursuite de la spoliation en fin de carrière, sans hésitation, elle s'explique largement par le fait que l'État verse nos retraites, et que compenser l'inflation aux fins de carrière, c'est accroître fortement la charge de la retraite. Et il y a pire : le paradoxe qui fait que si on nous fait travailler plus longtemps, mais en garantissant le niveau de pension (et il faudra en passer par là au moins quelques années pour que la majorité relative gouvernementale passe sur ce texte), ce n'est pas une économie pour l'État, c'est une charge d'un salaire de fin de carrière versé plus longtemps à pas mal d'agents sur 3 ans de plus, avec parfois un ultime changement d'échelon à la clef, au lieu d'une retraite par la même caisse. Soyons clairs, Bercy ne veut pas rattraper les revenus des fins de carrière d'abord pour cette raison, et Lemaire fera même sans doute tout pour freiner encore plus les accès aux échelons terminaux des classes exceptionnelles qui vont alors porter vraiment leur nom. Enfin il est peu probable que la profession parvienne à s'unir, si on divise entre jeunes et vieux pour mieux régner, et tactiquement c'est logique.

Tangleding a écrit:Je ne me souviens plus du minutage. Il n'a pas dit que ça ne les concernerait pas, pour être juste, il a juste prétendu que le déclassement salarial par rapport aux autres pays de l'OCDE concernait les débuts et milieux de carrière, et pas les fins de carrière. C'est de toute façon faux. Le déclassement en raison du gel du point a affecté toute la carrière. Et les retraités.

Il me semble que c'était il y a quelques jours lors de son audition au sénat.

Le raisonnement est cynique mais se tient. On change plus facilement de métier quand on est jeune, sans crédit immobilier et sans enfant à charge. Il n'ont donc aucun intérêt à revaloriser au-delà du 6e échelon.

Un professeur stagiaire certifié gagnera donc plus ou à peu près autant qu'un professeur agrégé échelon 6, ou 7.
Quel intérêt, dès lors, de passer un tel concours ?

C'est l'audition en commission à l'Assemblée nationale. De mémoire il liait l'exclusion des fins de carrière à la création de la classe exceptionnelle. Sauf que le contingentement est totalement ridicule et il y a des conditions d'accès qui interdisent la classe exceptionnelle à nombre de collègues.

Je dois rappeler que tous les signaux de nos institutions témoignent clairement que professeur n'est pas considéré comme un métier mais comme un job de jeunesse, d'appoint, de secours social ou de repos pour retrouver du sens à la vie, job qu'on ne pratique que quelques années et qu'en conséquence, imaginer que des gens fassent carrière leur semble absurde et qu'ils mettent en place la stratégie de l'entonnoir salarial pour gérer les flux constants de départ et donc attirer des gens pour 4-5 ans.

Ils détruisent notre profession et donc l'école. Ils s'en fichent, tant qu'il y a garderie.

Spoiler : tous les pays qui appliquent cette stratégie d'entonnoir pleurent la misère actuellement parce que personne ne veut plus être professeur. Un exemple :

https://www.washingtonpost.com/education/2022/08/03/school-teacher-shortage/

Il y a aussi cette idée tenace d'un job pour les femmes mariées, donc un job qui leur laisse le temps de s'occuper de leurs enfants. Et comme elles sont mariées, le salaire c'est juste un appoint.

Idée bien sexiste.

"C'est l'ensemble de cette grille salariale qu'il faut repenser à l'exception des dernières années où il y a un rattrapage en particulier avec le passage en hors classe." Pap N Diaye à l'AN. Vers 58 minutes. https://videos.assemblee-nationale.fr/video.12126379_62e941691648c.commission-des-affaires-culturelles--m-pap-ndiaye-ministre-de-l-education-et-de-la-jeunesse-2-aout-2022
Voilà, les fins de carrière ne seront pas concernés.

Tangleding a écrit:Idée bien sexiste.

Toi, tu n'as jamais participé à une journée de formation commune EN/Défense nationale avec rencontre entre professeurs et officiers, tous ensemble dans la formation. C'est un sketch permanent (bon, mon dernier remonte à 2003, cela a peut-être changé même si des copains semblent me dire que non). Spéciale mention à cet officier qui en 2 minutes a su dire aux professeurs de sexe masculin "Pourquoi vous faites un métier de filles ?" suivi d'un "Ma femme est institutrice, elle a le temps de s'occuper de la maison et des enfants !". J'étais médusé.

Elyas a écrit:

Tangleding a écrit:Idée bien sexiste.

Toi, tu n'as jamais participé à une journée de formation commune EN/Défense nationale avec rencontre entre professeurs et officiers, tous ensemble dans la formation. C'est un sketch permanent (bon, mon dernier remonte à 2003, cela a peut-être changé même si des copains semblent me dire que non). Spéciale mention à cet officier qui en 2 minutes a su dire aux professeurs de sexe masculin "Pourquoi vous faites un métier de filles ?" suivi d'un "Ma femme est institutrice, elle a le temps de s'occuper de la maison et des enfants !". J'étais médusé.