Pap NDiaye promet une hausse des salaires des enseignants débutants à 2000 euros net par mois

Himpy a écrit:Non mais je rêve ! Dans quel autre travail on dit aux employés "vous pourriez faire mieux avec plus de bénévolat"... Hallucinant !

Des emplois de cadre à qui on fixe des objectifs chiffrés parfois délirants.

Isis39 a écrit:

A Tuin a écrit:Et pourquoi des collègues pleuraient ? Dans le sens, très mécontents, ou vraiment suite à des brimades ?

Chez nous les réunions ont été faites de façon intelligentes je trouve : plusieurs groupes constitués par thèmes, une première réunion pour présenter le thème et échanger dessus à l'oral, une seconde pour fixer les idées proposées. Entre les deux, les collègues participants étaient invités à coucher les idées et propositions par écrit. Pour la deuxième réunion on s'est calés sur une proposition assez complète, qu'on a complétée de quelques éléments des autres.
Pour la venue des évaluateurs, pas trop su ce qu'il en était ressorti.

Et ça sert à quelque chose ? On vous a donné plus de moyens ?

J'aimerais aussi connaître la suite...Sur quoi tout cela va-t-il déboucher ?

Tangleding a écrit:Oh la la, gerbant.

Chez nous la venue des évaluateurs extérieurs a été reportée.

De toute façon il y a eu toute l'année une guerre entre lesm CPE et la direction, avec au milieu les profs, les élèves et les parents.

Donc l'évaluation elle est vite faite : aucun collège ne peut se passer d'une vie scolaire qui tourne, payez correctement les AED, leur recrutement par la direction n'est pas une bonne idée et le CPE n'est pas et n'a pas à tête le "patron des AED". Au revoir et merci.

Ah non aussi : un professeur absent doit être remplacé dès la première semaine d'absence, pas au bout d'un mois ou de plus d'un trimestre. Et par un enseignant qualifié. Et quand ce cirque concerne le service de plusieurs collègues, ben c'est la m. totale.

Donc les évaluateurs extérieurs on les attend de pied ferme en septembre. Je vais les expédier à la rectrice et si dasen sur cette question des profs non remplacés, des AESH non remplacés, de la psyEn non remplacée toute l'année, de l'assistante sociale non remplacée toute l'année. Et j'espère qu'on sera fermes et solidaires sur cette position pour les renvoyer vers nos autorités défaillantes.

Et si on ne trouve personne pour remplacer, on fera comme les années d'avant. Et ce sera le même "cirque". Mais au final, les élèves auront tous ou presque le DNB ou le BAC. Et on continuera à dire que tout va très bien.

[quote="Caspar"]

Isis39 a écrit:

A Tuin a écrit:

Et ça sert à quelque chose ? On vous a donné plus de moyens ?

J'aimerais aussi connaître la suite...Sur quoi toit cela va-t-il déboucher ?

Chez nous, les évaluateurs ont fait leur rapport et il ne s’est rien passé ensuite.
Beaucoup de temps gâché pour rien.

[quote="Caspar"]

Isis39 a écrit:

A Tuin a écrit:

Et ça sert à quelque chose ? On vous a donné plus de moyens ?

J'aimerais aussi connaître la suite...Sur quoi toit cela va-t-il déboucher ?

Chez nous, les évaluateurs ont fait leur rapport et il ne s’est rien passé ensuite.
Beaucoup de temps gâché pour rien.

Tangleding a écrit:Je viens de terminer de visionner la rediffusion de cette audition du ministre par la commission éducation.

Il a l'air d'un homme courtois et sympathique mais on voit qu'il est parfois paumé.

Et il y a beaucoup de langue de bois. Et franchement sur le collège c'est flou et assez inquiétant de ce fait.

Globalement on ne voit pas du tout où il veut aller à part mettre en œuvre les projets présidentiels, mais ce n'est pas un projet pour l'école ça, pardon.

Quant à ces débats d'établissement à l'automne , pfff.

Les députés sont assez nuls dans l'ensemble. Peu de questions précises, notamment sur la revalorisation (chiffrage ? Modalités privilégiées).

Bref la personne a l'air plus sympathique que l'ex, mais le ministre ne porte aucune conviction pour l'école et semble n'avoir que très peu de poids politique.

Il reste la volonté de dialogue avec les syndicats mais je me méfie des débats à la noix pour les contourner.

Et c'est une grave erreur politique ces "débats d'établissement" à l'heure où une partie des parents prennent leurs aises en s'adressant à l'institution comme si elle relevait de leur domesticité.

Je n'ai pas eu le courage de regarder cette commission mais ça m'a l'air très très mal parti pour toutes les raisons qui apparaissent en filigrane ou très explicitement dans ces passages. J'ai comme l'impression, dites-moi si je me trompe, que le désintérêt des députés (et de pas mal de citoyens), la faiblesse du ministre, les projets présidentiels de privatiser l'éducation (non comme une école privée mais en allant plus loin, comme une entreprise avec ses objectifs chiffrés et son fonctionnement RH...), et l'entrisme des parents, tout cela était acté dans la tête de plein de gens. Je ne dis pas qu'on mène un combat d'arrière-garde mais la question se pose toujours: " Le pape, combien de divisions ?"
Plus précisément, comment faire pour intéresser et mobiliser l'opinion, des députés, des médias ? Je me souviens des moqueries qui ont accompagné la proposition d'une candidate à l'élection, et des cris d'orfraie  ("démagogie, trop cher, irréaliste, ..."). La proposition n'était même pas sérieusement discutée mais balayée d'un revers de la main.
https://www.ouest-france.fr/education/enseignement/doubler-le-salaire-des-enseignants-cinq-questions-sur-cette-proposition-choc-d-anne-hidalgo-328827c6-163a-11ec-8332-f33672ff1d91
Ces réactions m'avaient heurtée à l'époque, j'y ai vu une condescendance sans nom et je ne pense pas que le nouvel équilibre à l'assemblée y change grand-chose.

Himpy a écrit:Non mais je rêve ! Dans quel autre travail on dit aux employés "vous pourriez faire mieux avec plus de bénévolat"... Hallucinant !

Il suffit de bien l'enrober à la sauce "premier de cordée" genre : "il serait de votre intérêt de vous impliquer davantage dans l'établissement en prenant un peu sur votre temps pour accroître la réussite de vos élèves" et là, ça passe crème !

Je ne retiens que deux éléments de ses sorties :

- pas de thune pour les professeurs.

- maintien de l'idée que professeur n'est pas un métier mais un job, donc concentration totale sur le début de carrière et rien pour le reste. Dans leur tête, professeur n'est pas un métier, juste un job d'entrée dans la vie professionnelle, un job d'appoint, un job de survie ou un job pour se ressourcer à un moment dans sa carrière avec les enfants car "ça donne du sens". Donc, faire carrière dans le métier, quelle drôle d'absurdité pour eux !

Elyas a écrit:Je ne retiens que deux éléments de ses sorties :

- pas de thune pour les professeurs.

- maintien de l'idée que professeur n'est pas un métier mais un job, donc concentration totale sur le début de carrière et rien pour le reste. Dans leur tête, professeur n'est pas un métier, juste un job d'entrée dans la vie professionnelle, un job d'appoint, un job de survie ou un job pour se ressourcer à un moment dans sa carrière avec les enfants car "ça donne du sens". Donc, faire carrière dans le métier, quelle drôle d'absurdité pour eux !

C'est ça. Et il faut y ajouter : comme ce sont des feignasses qui ne fichent pas grand chose, ajoutons-leur plein de réunions pour justifier un peu leur salaire.

Disons qu'il semble conscient que l'école telle qu'elle est récolte ce qu'elle sème en ne remplissant aucunement sa mission auprès de la très grande majorité des enfants de familles défavorisées.

Mais si sa réponse c'est le libéralisme au sein de l'école, on est toujours aussi mal barrés.

Je n'aime pas vraiment la petite musique :"il est sympathique", "il a conscience" ..., si elle est reprise par une communication nationale syndicale, il ne faudra pas s'étonner que les revendications deviennent inaudibles médiatiquement puisqu'elles seront éclipsées par la thématique "rupture avec la méthode Blanquer, un dialogue renoué".

Qu'il soit sympathique, ce qu'il pense, il faut s'en moquer, ne compte que ce qu'il dit, et ce qu'il dit est tout sauf réjouissant pour le secondaire.

Tangleding a écrit:Disons qu'il semble conscient que l'école telle qu'elle est récolte ce qu'elle sème en ne remplissant aucunement sa mission auprès de la très grande majorité des enfants de familles défavorisées.

Mais si sa réponse c'est le libéralisme au sein de l'école, on est toujours aussi mal barrés.

Mais c'est bien ça. Il applique la vision de Macron.

@ruthven :
1 - je ne suis le représentant national d'aucun syndicat
2 - mon analyse ne s'arrête pas au fait qu'il est a priori plutôt sympathique
3 - je dis qu'il a conscience de cela car il l'a clairement reconnu au cours de son audition.

Peut-être que le plus simple est de visionner cette audition, non ?

@isis39 : oui c'est bien le problème, et il a l'air d'y croire.

Notre nouveau ministre parle bien, n'insulte pas les enseignants, ne fait pas la une des magazines tous les deux jours MAIS il applique la même politique libérale que le président veut imposer à l'école.
Seule différence il me semble : l'abandon de l'obsession wokisme et (?) laïcité (telle que conçue par Blanquer).

Isis39 a écrit:

A Tuin a écrit:Et pourquoi des collègues pleuraient ? Dans le sens, très mécontents, ou vraiment suite à des brimades ?

Chez nous les réunions ont été faites de façon intelligentes je trouve : plusieurs groupes constitués par thèmes, une première réunion pour présenter le thème et échanger dessus à l'oral, une seconde pour fixer les idées proposées. Entre les deux, les collègues participants étaient invités à coucher les idées et propositions par écrit. Pour la deuxième réunion on s'est calés sur une proposition assez complète, qu'on a complétée de quelques éléments des autres.
Pour la venue des évaluateurs, pas trop su ce qu'il en était ressorti.

Et ça sert à quelque chose ? On vous a donné plus de moyens ?

Pas à ma connaissance ! En gros le message des chefs a été dans la lignée du nôtre, qu'il fallait faire en sorte de proposer un éventail de descripteurs banals, de bon sens, transposables à tout établissement. Pour ne pas donner de prises ou construire les barreaux d'une prison. Après je ne sais pas trop ce que cela a donné, ils ont dû prendre les banalités puis repartir avec, je suppose....

Isis39 a écrit:Notre nouveau ministre parle bien, n'insulte pas les enseignants, ne fait pas la une des magazines tous les deux jours MAIS il applique la même politique libérale que le président veut imposer à l'école.
Seule différence il me semble : l'abandon de l'obsession wokisme et (?) laïcité (telle que conçue par Blanquer).

Oui voilà. C'est à peu près ça. Sur le constat on peut être d'accord. Le problème ce sont les "solutions" envisagées.

A Tuin a écrit:

Isis39 a écrit:

A Tuin a écrit:Et pourquoi des collègues pleuraient ? Dans le sens, très mécontents, ou vraiment suite à des brimades ?

Chez nous les réunions ont été faites de façon intelligentes je trouve : plusieurs groupes constitués par thèmes, une première réunion pour présenter le thème et échanger dessus à l'oral, une seconde pour fixer les idées proposées. Entre les deux, les collègues participants étaient invités à coucher les idées et propositions par écrit. Pour la deuxième réunion on s'est calés sur une proposition assez complète, qu'on a complétée de quelques éléments des autres.
Pour la venue des évaluateurs, pas trop su ce qu'il en était ressorti.

Et ça sert à quelque chose ? On vous a donné plus de moyens ?

Pas à ma connaissance ! En gros le message des chefs a été dans la lignée du nôtre, qu'il fallait faire en sorte de proposer un éventail de descripteurs banals, de bon sens, transposables à tout établissement. Pour ne pas donner de prises ou construire les barreaux d'une prison. Après je ne sais pas trop ce que cela a donné, ils ont dû prendre les banalités puis repartir avec, je suppose....

C'est à dire ? Quelles craintes à avoir ?

Eliette a écrit:Plus progressive la « marche » de la sixième
Si on veut gagner de l’argent pour réduire les effectifs, proposons le collège en 3 ans aux élèves normalement performants, parce que cette année de sixième est déjà bien longue pour eux !

Tu sais certain-es de mes 5e étaient prêtes pour faire des commentaires, on va les envoyer directement en lycée ?
Le problème ce n'est pas ce qui marche, c'est ce qui ne marche pas.

Pour revenir sur les différences de salaire dans la fonction publique, j’ai commencé agrégée en même temps que mon mari, ingénieur dga (ministère des armées, grande école)
Il y a 30 ans, il gagnait 10%  de plus que moi. Maintenant, plus du double. Honnêtement, il travaille plus que moi. Mais certainement pas le double.

Le jour où nos dirigeants comprendront qu'il est aussi important d'avoir des têtes bien faites que des fabricants de canons... Peut-être.

Tangleding a écrit:Je viens de terminer de visionner la rediffusion de cette audition du ministre par la commission éducation.

Il a l'air d'un homme courtois et sympathique mais on voit qu'il est parfois paumé.

Et il y a beaucoup de langue de bois. Et franchement sur le collège c'est flou et assez inquiétant de ce fait.

Globalement on ne voit pas du tout où il veut aller à part mettre en œuvre les projets présidentiels, mais ce n'est pas un projet pour l'école ça, pardon.

Quant à ces débats d'établissement à l'automne , pfff.

Les députés sont assez nuls dans l'ensemble. Peu de questions précises, notamment sur la revalorisation (chiffrage ? Modalités privilégiées).

Bref la personne a l'air plus sympathique que l'ex, mais le ministre ne porte aucune conviction pour l'école et semble n'avoir que très peu de poids politique.

Il reste la volonté de dialogue avec les syndicats mais je me méfie des débats à la noix pour les contourner.

Et c'est une grave erreur politique ces "débats d'établissement" à l'heure où une partie des parents prennent leurs aises en s'adressant à l'institution comme si elle relevait de leur domesticité.

Il est courtois mais ne connaît pas le ministère et n'en maîtrise donc pas les rouages. Il se contente de répéter les éléments de langage présidentiels. On pouvait reprocher un certain nombre de choses à JMB mais lui connaissait très bien la maison.
Cette histoire de grands débats est peut-être une manœuvre de diversion et elle aura comme conséquence d'exaspérer une profession déjà à cran.
Les parlementaire dans leur grande majorité ne connaissent rien à l'école et trimballent leur expérience personnelle et leurs idées préconçues.

Tangleding a écrit:
Le jour où nos dirigeants comprendront qu'il est aussi important d'avoir des têtes bien faites que des fabricants de canons... Peut-être.

Pour cela, il faudrait qu'ils réfléchissent sur le long terme et non à l'échelle d'un mandat...

Isis39 a écrit:Notre nouveau ministre parle bien, n'insulte pas les enseignants, ne fait pas la une des magazines tous les deux jours MAIS il applique la même politique libérale que le président veut imposer à l'école.
Seule différence il me semble : l'abandon de l'obsession wokisme et (?) laïcité (telle que conçue par Blanquer).

D'accord aussi mais je vois un autre problème c'est que le libéralisme n'impose pas seulement sa doxa économique (et ne seront payés plus que ceux qui danseront la petite chorégraphie orchestrée par le ministère (innovation, projet, voir l'inflation de ce qui est demandé aux stagiaires...), eux mériteront d'être des cadres et d'encadrer les autres, d'où l'idée aussi que ceux qui "ne font qu'enseigner" font un job accessible à qui veut bien (peu importe le degré de maîtrise de leur profession, ça n'en est plus une si on peut la confier à n'importe qui, après un recrutement express), il impose aussi et d'abord son cadre de "pensée", son idéologie et notamment celle de l'évaluation, coquille vide ou pas: mettre en concurrence les disciplines (fait), mettre en concurrence les établissements (fait), mettre en concurrence les enseignants (fait), éjecter les contre-pouvoirs, donner une voix décisionnaire aux clients dans le processus, euh pardon, aux parents (fait). J'en oublie ou j'exagère, peut-être...
Donc non, le président ne veut pas "imposer à l'école" une politique libérale, elle s'y exerce déjà; il suffit de la poursuivre et de pousser sa logique au bout.
Conséquence: la revalorisation ne sera que conditionnée, sauf pour les néo-titulaires...j'espère me tromper.

@Olympias : il faut dire que Macron ne comprend manifestement rien à l'école (note : je n'ai pas plus d'enfants que lui, ce n'est pas le sujet). Connaître un-e prof ne fait pas de vous un spécialiste du système éducatif.

Tangleding a écrit:@Olympias : il faut dire que Macron ne comprend manifestement rien à l'école (note : je n'ai pas plus d'enfants que lui, ce n'est pas le sujet). Connaître un-e prof ne fait pas de vous un spécialiste du système éducatif.

Je pense que la personne à qui tu penses ne connais pas plus que lui l'école des gens normaux, des petites gens, des personnes en difficultés, notamment en LP et notamment dans le public.
Il applique son idéologie libérale et c'est tout.

Oui, je n'ai pas voulu entrer dans le détail, c'est lui le président, même si elle s'y connaissait ce serait lui le problème. Il ne comprend rien à l'école.

C'est très dangereux de sous-estimer son ennemi. Macron et les technocrates savent très bien ce qu'ils font. Si on n'accorde pas pleine mesure aux choses auxquelles on s'oppose on se condamne à la faiblesse.

Olympias a écrit:
Il est courtois mais ne connaît pas le ministère et n'en maîtrise donc pas les rouages. Il se contente de répéter les éléments de langage présidentiels. On pouvait reprocher un certain nombre de choses à JMB mais lui connaissait très bien la maison.
Cette histoire de grands débats est peut-être une manœuvre de diversion et elle aura comme conséquence d'exaspérer une profession déjà à cran.
Les parlementaire dans leur grande majorité ne connaissent rien à l'école et trimballent leur expérience personnelle et leurs idées préconçues.

Et le pire c'est que l'on parle de parlementaires sensés avoir bien bossé le sujet.... Mais je remarque en général que les parlementaires et les journalistes "spécialistes" de l'éducation ne connaissent que très peu les rouages de l'EN. Ce qui fait que leurs questions sont toujours superficielles et sans grand intérêt, et on sent qu'ils n'arrivent pas à installer ne serait-ce qu'un petit débat contradictoire.

Le monde de l'EN est très très technique, et c'est très ennuyeux pour eux de chercher tout simplement. Prenez juste la formule (scandaleuse) pour calculer une HSA, ça ne donne même pas envie de l'analyser et vous rajoutez que la première est majorée et ça passe tout seul auprès du public.