- valleExpert spécialisé
Oui, je suppose, mais la question n'est pas là, mais de savoir quel a été le résultat global de toutes les commissions d'harmonisation (à ne pas en douter, une hausse de la moyenne). Et pour savoir si c'est un résultat dû au hasard ou biaisé, il faut savoir quel a été le système de choix des lots à harmoniser.EnglishTidsear a écrit:Certains lots ont également été harmonisés à la baisse.
A mon avis, aucun algorithme, mais seulement des inspecteurs qui regardent les moyennes des lots, puis des enseignants à qui on demande de valider ou non le travail de leurs collègues absents.
Depuis la réforme, on demande aux élèves en spé de composer une synthèse et de traduire quelques lignes en français alors qu'il n'y a aucun recul sur cette épreuve et que les grilles d'évaluation ne sont pas adaptées. Ça crée obligatoirement des disparités dans leur interprétation.
Les disparités dans l'interprétation diminuent avec des textes clairs et des attentes partagéez, je ne vois pas en quoi une commission améliore quoi que ce soit (ou alors on ne donne des copies qu'aux membres de la commission). Mais veux-tu dire que la commission n'est qu'un outil temporaire ?
En tour cas, mon interrogation ne portait pas sur les possibles interprétations de l'utilité de cette commission, mais sur le fait qu'elle ne soit prévue nulle part.
- PrezboGrand Maître
EnglishTidsear a écrit:C'est à peu près ça. Le temps ne permettait pas de toutes les corriger à nouveau intégralement (l'harmonisation ne dure qu'une journée) mais il fallait au moins en lire la moitié. Certains lot n'ont pas été modifiés. Parfois la moyenne du lot est basse ou haute parce que les copies sont tout simplement bonnes ou mauvaises.
Ce travail s'est fait en binôme en salle informatique.
Ça me semble très problématique. D'une part, je ne sais pas quels textes régissent ces commissions, qui quoi qu'en disent le ministère sont une nouveauté sous cette forme. D'autre part, on est loin d'un processus de double correction ou d'harmonisation après correction entre pairs, mais bien dans une logique de surveillance et de vérification du travail des correcteurs sur des bases statistiques, sans qu'ils soient informés de ce contrôle. #ecoledelaconfiance
- PrezboGrand Maître
beaverforever a écrit:Je m'interroge sur les arguments statistiques qui pourraient être mobilisés dans ce type d'harmonisation.
Il me semble évident que si j'ai un paquet de mille copies d'une moyenne de 12,28/20 et que je le divise aléatoirement en paquets de cinquante, j'obtiendrai alors 20 paquets avec vingt moyennes différentes dont un certain nombre inférieures à 12,28.
Quelle est la légitimité intellectuelle à reprendre la dizaine de paquets inférieurs à la moyenne puis de les remonter ?
Pour faire une telle opération, il faudrait que l'on puisse identifier un "effet correcteur", or pour identifier un tel effet il faudrait avoir un test où plusieurs correcteurs corrigent les mêmes copies. Où alors il faudrait un écart massif, genre une moyenne à 3,2/20 et un maximum à 6/20. L'autre problème, c'est qu'il faudrait différencier l'"effet correcteur" de l'"effet candidat". En tirant au hasard des copies, je peux tomber sur un très mauvais paquet.
Ce sont des choses possibles en édumétrie en mobilisant la théorie de la généralisabilité, mais je doute que qui que ce soit à l'inspection ou dans un rectorat s'y connaisse dans le domaine.
Les matheux s'amusent : si on part d'un paquet de copies avec une moyenne de 12,28 et un écart-type de 2, et qu'on les répartit en échantillons de 50 copies, sous réserve que les échantillons soient constitués de façon strictement aléatoire et indépendante, l'intervalle de fluctuation au seuil de 95% des moyennes est environ [11,72;12,84]. Ce qui signifie que 19 paquets sur 20 en moyenne doivent avoir une moyenne comprise entre 11,72 et 12,84 (c'est-à-dire pas forcément exactement 12,28), et qu'un paquet sur 20 a une moyenne qui sort de cette intervalle, par stricte variabilité statistique.
- valleExpert spécialisé
Mais d'abord, pour ça il faudrait que toutes les copies de l'académie aient été brassées puis dispatchées aléatoirement dans des lots pour correction (ce qui n'est, à ma connaissance, pas le cas).Prezbo a écrit:beaverforever a écrit:Je m'interroge sur les arguments statistiques qui pourraient être mobilisés dans ce type d'harmonisation.
Il me semble évident que si j'ai un paquet de mille copies d'une moyenne de 12,28/20 et que je le divise aléatoirement en paquets de cinquante, j'obtiendrai alors 20 paquets avec vingt moyennes différentes dont un certain nombre inférieures à 12,28.
Quelle est la légitimité intellectuelle à reprendre la dizaine de paquets inférieurs à la moyenne puis de les remonter ?
Pour faire une telle opération, il faudrait que l'on puisse identifier un "effet correcteur", or pour identifier un tel effet il faudrait avoir un test où plusieurs correcteurs corrigent les mêmes copies. Où alors il faudrait un écart massif, genre une moyenne à 3,2/20 et un maximum à 6/20. L'autre problème, c'est qu'il faudrait différencier l'"effet correcteur" de l'"effet candidat". En tirant au hasard des copies, je peux tomber sur un très mauvais paquet.
Ce sont des choses possibles en édumétrie en mobilisant la théorie de la généralisabilité, mais je doute que qui que ce soit à l'inspection ou dans un rectorat s'y connaisse dans le domaine.
Les matheux s'amusent : si on part d'un paquet de copies avec une moyenne de 12,28 et un écart-type de 2, et qu'on les répartit en échantillons de 50 copies, sous réserve que les échantillons soient constitués de façon strictement aléatoire et indépendante, l'intervalle de fluctuation au seuil de 95% des moyennes est environ [11,72;12,84]. Ce qui signifie que 19 paquets sur 20 en moyenne doivent avoir une moyenne comprise entre 11,72 et 12,84 (c'est-à-dire pas forcément exactement 12,28), et qu'un paquet sur 20 a une moyenne qui sort de cette intervalle, par stricte variabilité statistique.
Si les lots ne sont pas faits comme ça, il y a plein de biais qui peuvent apparaître.
Par ailleurs, quelle est la distribution des notes dans la vraie vie ? Je ne suis pas sûr qu'elle soit symétrique autour de la moyenne.
- PrezboGrand Maître
valle a écrit:
Mais d'abord, pour ça il faudrait que toutes les copies de l'académie aient été brassées puis dispatchées aléatoirement dans des lots pour correction (ce qui n'est, à ma connaissance, pas le cas).
Si les lots ne sont pas faits comme ça, il y a plein de biais qui peuvent apparaître.
Par ailleurs, quelle est la distribution des notes dans la vraie vie ? Je ne suis pas sûr qu'elle soit symétrique autour de la moyenne.
Sur le deuxième point, c'est un peu technique, mais le théorème central limite permet d'affirmer que même si les moyennes observées sur la série initiale ne se répartissent pas forcément selon une gaussienne (la fameuse "courbe en cloche"), les moyennes des différents échantillons eux, se répartissent selon une courbe de ce type (en gros, il y a plus d'échantillons à avoir une moyenne effectivement proche de la moyenne du paquet complet que d'échantillons qui divergent fortement).
Sur le premier, je suis bien d'accord : le simple variabilité statistique des échantillons se calcule sur des hypothèses d'absence de biais qui ne sont de toute façon jamais vérifiées.
- valleExpert spécialisé
Merci !Prezbo a écrit:valle a écrit:
Mais d'abord, pour ça il faudrait que toutes les copies de l'académie aient été brassées puis dispatchées aléatoirement dans des lots pour correction (ce qui n'est, à ma connaissance, pas le cas).
Si les lots ne sont pas faits comme ça, il y a plein de biais qui peuvent apparaître.
Par ailleurs, quelle est la distribution des notes dans la vraie vie ? Je ne suis pas sûr qu'elle soit symétrique autour de la moyenne.
Sur le deuxième point, c'est un peu technique, mais le théorème central limite permet d'affirmer que même si les moyennes observées sur la série initiale ne se répartissent pas forcément selon une gaussienne (la fameuse "courbe en cloche"), les moyennes des différents échantillons eux, se répartissent selon une courbe de ce type (en gros, il y a plus d'échantillons à avoir une moyenne effectivement proche de la moyenne du paquet complet que d'échantillons qui divergent fortement).
Sur le premier, je suis bien d'accord : le simple variabilité statistique des échantillons se calcule sur des hypothèses d'absence de biais qui ne sont de toute façon jamais vérifiées.
- MathadorEmpereur
Je dirais plutôt que l'hypothèse non vérifiée est le fait que les lots sont constituées de copies dont les valeurs respectives sont identiques et identiquement distribuées selon la même loi de probabilité pour chaque lot, ce qui est archi-faux si l'on regroupe des lots de copies de lycées ex-ZEP d'un côté et des lots de copies du lycée de centre-ville avec prépas étoilées de l'autre côté.Prezbo a écrit:Sur le premier, je suis bien d'accord : le simple variabilité statistique des échantillons se calcule sur des hypothèses d'absence de biais qui ne sont de toute façon jamais vérifiées.
Cela n'engendre pas de biais (du moins si les lots sont de taille identique) mais en revanche cela augmente la variance, ce qui fausse les intervalles de fluctuation des moyennes des paquets.
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- beaverforeverNeoprof expérimenté
- valleExpert spécialisé
(Il y a aussi des effets de correction à proprement parler : après 10 copies nullissimes, une copie normale pourra être surnotée, et inversement, qui seraient réduits voire éliminés.
- LaotziSage
L'affaire des notes du bac se poursuit :
— Erwin Canard (@ErwinCanard) June 15, 2022
Des IA-IPR (via @SUI_FSU) affirment avoir été "amenés à procéder eux-mêmes aux harmonisations" de masse, "en application des consignes qu’ils ont reçues", et jugent "délicat de considérer cette pratique comme réglementairement fondées". https://t.co/coaiTas9Y6
_________________
"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- MathadorEmpereur
Je précise que je ne sais pas comment Santorin répartit les copies, mais je ne serais pas surpris que d'anciennes pratiques soient maintenues dans le domaine (par exemple pour des raisons de composition des jurys).valle a écrit:J'avoue que j'ai cru, quand on a su que les E3C seraient scannées puis corrigées sur écran, qu'on aurait des lots comme ça, avec des copies provenant de partout dans l'académie.
(Il y a aussi des effets de correction à proprement parler : après 10 copies nullissimes, une copie normale pourra être surnotée, et inversement, qui seraient réduits voire éliminés.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
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- valleExpert spécialisé
Laotzi a écrit:D'après le journaliste éducation Erwin Canard, s'appuyant sur des propos d'un syndicat d'IPR, la remontée des notes du bac a été faite par les IPR en application de consignes reçues :L'affaire des notes du bac se poursuit :
— Erwin Canard (@ErwinCanard) June 15, 2022
Des IA-IPR (via @SUI_FSU) affirment avoir été "amenés à procéder eux-mêmes aux harmonisations" de masse, "en application des consignes qu’ils ont reçues", et jugent "délicat de considérer cette pratique comme réglementairement fondées". https://t.co/coaiTas9Y6
Donc ce sont les IPR eux-mêmes qui ont modifié les notes pour protéger les personnels, et les "commissions" comme cette mentionnée ci-dessus n'ont été qu'une mascarade pour s'amuser ?
Et ce, sur une procédure qui était "habituelle" ?
La situation devient ubuesque, au point que modifier les notes contre l'intérêt public en doutant de la légalité de la chose me paraît vraiment inquiétant...
@Mathador, en effet, aucun brassage ni aux E3C ni désormais (copies venant d'élèves ayant clairement eu le même enseignement).
- Gigi59Niveau 1
Ça y est j’ai un mal de crâne.
- DjogorNiveau 5
Gigi59 a écrit:Ce qui me pose problème dans ces remontées de notes en prenant comme référence une moyenne académique, c’est que les notes augmentées sur x lots font également remonter cette moyenne,si on ne modifie pas les notes en même temps on recrée une injustice vu que cette même moyenne remonte de facto.
Ça y est j’ai un mal de crâne.
Il faudrait faire une équation différentielle pour résoudre ce problème, non ? Un schéma d'Euler sinon ? Vu que c'est discret comme problème
- PrezboGrand Maître
Laotzi a écrit:D'après le journaliste éducation Erwin Canard, s'appuyant sur des propos d'un syndicat d'IPR, la remontée des notes du bac a été faite par les IPR en application de consignes reçues :L'affaire des notes du bac se poursuit :
— Erwin Canard (@ErwinCanard) June 15, 2022
Des IA-IPR (via @SUI_FSU) affirment avoir été "amenés à procéder eux-mêmes aux harmonisations" de masse, "en application des consignes qu’ils ont reçues", et jugent "délicat de considérer cette pratique comme réglementairement fondées". https://t.co/coaiTas9Y6
Des IPR jugent "délicat de considérer cette pratique comme réglementairement fondées". Rien de moins.
Que ceci est dit en termes prudents et diplomatiques.
- ProtonExpert
- Gigi59Niveau 1
Pour ceux qui veulent contextualiser leur cours de maths, quel beau thème d’actualité !Djogor a écrit:Gigi59 a écrit:Ce qui me pose problème dans ces remontées de notes en prenant comme référence une moyenne académique, c’est que les notes augmentées sur x lots font également remonter cette moyenne,si on ne modifie pas les notes en même temps on recrée une injustice vu que cette même moyenne remonte de facto.
Ça y est j’ai un mal de crâne.
Il faudrait faire une équation différentielle pour résoudre ce problème, non ? Un schéma d'Euler sinon ? Vu que c'est discret comme problème
- LagomorpheFidèle du forum
Prezbo a écrit:Laotzi a écrit:D'après le journaliste éducation Erwin Canard, s'appuyant sur des propos d'un syndicat d'IPR, la remontée des notes du bac a été faite par les IPR en application de consignes reçues :L'affaire des notes du bac se poursuit :
— Erwin Canard (@ErwinCanard) June 15, 2022
Des IA-IPR (via @SUI_FSU) affirment avoir été "amenés à procéder eux-mêmes aux harmonisations" de masse, "en application des consignes qu’ils ont reçues", et jugent "délicat de considérer cette pratique comme réglementairement fondées". https://t.co/coaiTas9Y6
Des IPR jugent "délicat de considérer cette pratique comme réglementairement fondées". Rien de moins.
Que ceci est dit en termes prudents et diplomatiques.
Si c'est là le fond de l'opinion des IPR, pourquoi ont-ils "procédé eux-mêmes aux harmonisations de masse". "En application des consignes qu'ils ont reçu", disent-ils, mais consignes de qui ? Et pourquoi appliquer des consignes dont la légalité est douteuse ? La logique de ces gens m'échappent.
- valleExpert spécialisé
Lagomorphe a écrit:Prezbo a écrit:Laotzi a écrit:D'après le journaliste éducation Erwin Canard, s'appuyant sur des propos d'un syndicat d'IPR, la remontée des notes du bac a été faite par les IPR en application de consignes reçues :L'affaire des notes du bac se poursuit :
— Erwin Canard (@ErwinCanard) June 15, 2022
Des IA-IPR (via @SUI_FSU) affirment avoir été "amenés à procéder eux-mêmes aux harmonisations" de masse, "en application des consignes qu’ils ont reçues", et jugent "délicat de considérer cette pratique comme réglementairement fondées". https://t.co/coaiTas9Y6
Des IPR jugent "délicat de considérer cette pratique comme réglementairement fondées". Rien de moins.
Que ceci est dit en termes prudents et diplomatiques.
Si c'est là le fond de l'opinion des IPR, pourquoi ont-ils "procédé eux-mêmes aux harmonisations de masse". "En application des consignes qu'ils ont reçu", disent-ils, mais consignes de qui ? Et pourquoi appliquer des consignes dont la légalité est douteuse ? La logique de ces gens m'échappent.
Mais le ministère dit que tout c'est passé comme d'habitude. Cela fait combien de temps que les IPR procèdent à ces harmonisations "douteuses" ? (Au cas où : je sais que c'est la 1re fois, mais c'est la question logique d'après les infos ministérielles).
Un collègue dit dans ce même fil qu'il a participé à cette harmonisation : voulaient ses IPR se dédouaner en refoulant cette harmonisation "douteuse" aux profs ?
Quel est l'avis de ces IPR sur l'invention de notes en 2019 ?
- LaotziSage
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- MathadorEmpereur
Ils ont dû considérer que cela ne compromettait pas assez gravement un intérêt public (art. L121-10 CGFP) je suppose.Lagomorphe a écrit:Si c'est là le fond de l'opinion des IPR, pourquoi ont-ils "procédé eux-mêmes aux harmonisations de masse". "En application des consignes qu'ils ont reçu", disent-ils, mais consignes de qui ? Et pourquoi appliquer des consignes dont la légalité est douteuse ? La logique de ces gens m'échappent.
Rappelons tout de même que l'art. L121-1 du même code leur demande d'exercer leurs fonctions avec probité…
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« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- PrezboGrand Maître
Laotzi a écrit:Le communiqué du SIU-FSU (syndicat d'Inspecteurs) est ici : https://sui.fsu.fr/harmonisations-eds/
Eh bien, les deux textes sont d'une franchise étonnante venant de la part d'un syndicat d'IPR, même si on peut leur faire remarquer qu'ils déplorent ce qui étaient prévisible avec la mise en place du contrôle continu et de la correction dématérialisée.
L'arcticle cite l'article D334-4-1 du code de l'éducation :
Article D334-4-1
Version en vigueur depuis le 29 juillet 2021
Modifié par Décret n°2021-983 du 27 juillet 2021 - art. 3
Une commission d'harmonisation des notes de contrôle continu est mise en place dans chaque académie, en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie. Cette commission prend connaissance des notes des évaluations ponctuelles et des notes figurant dans les livrets scolaires des candidats, s'assure qu'il n'existe pas de discordance manifeste entre ces notes et procède si nécessaire à leur harmonisation. Les membres de la commission peuvent procéder à des contrôles de copies. La composition et les modalités de fonctionnement de cette commission académique sont fixées par arrêté du ministre chargé de l'éducation nationale.
Ce qui tend à confirmer que l’harmonisation n'est réglementaire que pour les notes de contrôle continu.
(Sinon, rien à voir et c'est plus anecdotique, mais je me suis amusé de voir que communiqué de presse du SIU-FSU utilise tantôt l'écriture inclusive avec point médian, tantôt l'écriture inclusive sans point médian, et tantôt l'écriture non inclusive. On dirait qu'ils essayent, mais qu'ils n'y arrivent pas vraiment.)
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Laotzi a écrit:Le communiqué du SIU-FSU (syndicat d'Inspecteurs) est ici : https://sui.fsu.fr/harmonisations-eds/
Cela mérite une citation !
SUI-FSU a écrit:L’outil informatique pour les corrections dématérialisées mis en œuvre pour répondre à la situation exceptionnelle créée par la crise sanitaire, permet désormais de modifier « en masse » les notes arrêtées lors des corrections. Pour cette session, il nous a notamment été demandé de réduire les écarts de moyenne, pour une même discipline, entre les copies du « jour1 » et celles du « jour2 », ce qui a pu conduire à remonter d’un seul clic, la note de lots entiers de copies à la fois, voire de la totalité des notes d’une épreuve.
SUI-FSU a écrit:[Des] harmonisations « en masse » modifiant d’un seul clic les notes de lots entiers de copies, à la fois pour atténuer les écarts de difficulté entre les épreuves du J1 et celles du J2 ou pour améliorer le « rendement », en termes de notes, de tel ou tel EDS (avec l’idée que tout EDS notant plus « sec » que les autres risque de perdre des élèves n’année suivante…).
C'est complètement clair : pour obtenir la même moyenne entre les épreuves et entres les spécialités, les notes ont été remontées en masse, sans méthodologie rigoureuse et en dehors d'un cadre réglementaire explicitement défini (pour le dire pudiquement).
Wahoo.
Je ne suis pas surpris, mais quand même.
Et tout le monde s'en moque ?
(Finalement, ma petite scénette parodique était assez juste.)
SUI-FSU a écrit:On le voit, l’outil informatique permet d’introduire dans le processus d’harmonisation, une dimension massive qui ouvre la porte à des choix stratégiques, permettant l’affichage de résultats conformes aux intentions politiques. C’est une dérive à laquelle les principes mêmes qui fondent nos missions nous interdisent de contribuer.
Voilà, voilà...
Bon, pour les collègues qui corrigent, vous savez exactement à combien est considéré votre travail et combien de temps vous devez consacrer à ces corrections.
- valleExpert spécialisé
Oui, je pense. Même ceux qui ne s'en moquent pas (de tout type : personnel EN, élèves, parents, recruteurs, citoyens en général) voient ça comme partie du "système", tout comme nous, sans nous moquer pour autant du fait qu'il y a des 3es qui ne savent pas écrire, ne faisons finalement rien.beaverforever a écrit:Et tout le monde s'en moque ?
Ça fait un petit moment qu'on a un peu chamboulé l'ensemble, en passant à suivre par simple habitude les consignes sur Éduscol, voire les indications orales des IPR (ou ce qu'un collègue a cru comprendre que l'IPR aimait), des "FAQ" ministérielles ou des vidéos ou déclarations à la radio...
- HPNiveau 1
Je vois que les matheux s'en donnent à cœur joie, et je dois bien avouer qu'à titre privé j'ai adoré les stats et le dénombrement quand j'étais au lycée. Achtung! Point de méprise pour autant – et prière donc de ne pas taper trop fort: j'étais en A2, donc je sais que mes capacités dans vos domaines d'expertise sont limitées.
Toutefois, j'aimerais pouvoir remettre sur le tapis quelques points saillants. J'en reviens donc à mon "Instruction technique" – DGER/SDPFE/2022-369 du 06.05.2022, dont la "Date de mise en application" est "Immédiate" et "ne modifie aucune instruction".
- Spoiler:
Objet : Mise en œuvre des commissions d’harmonisation des notes des évaluations de contrôle continu des candidats au baccalauréat technologique série STAV à compter session 2022.
Résumé : Les moyennes annuelles retenues pour les candidats scolaires à l’examen du baccalauréat technologique série STAV au titre des enseignements obligatoires ne faisant pas l'objet d'une épreuve terminale sont transmises à une commission d'harmonisation. [...]
I. Organisation et composition de la commission d’harmonisation (...)
Une commission d’harmonisation est mise en place par chaque MIREX métropolitaine, ainsi que par la MIREX Océan Pacifique.
Elle met en œuvre l’harmonisation des notes des évaluations de contrôle continu des candidats inscrits à l’examen du baccalauréat technologique série STAV qui sont scolarisés en année terminale du cycle de formation dans les établissements situés dans l’interrégion de compétence de la MIREX.
Elle est présidée par le Président de Jury nommé par le directeur de la DRAAF en charge de l’organisation des examens dans l’interrégion concernée. [...]
La commission d’harmonisation est composée d’enseignants de baccalauréat technologique et de présidents adjoints de jury, nommés par le DRAAF en qualité de jury, pour chaque session d’examen. Elle se réunit à la fin de chaque année scolaire.
Chaque commission est composée d’au moins 6 membres.
Les membres de la commission d’harmonisation peuvent participer, à l'initiative du président de la commission, aux réunions d'harmonisation par tout moyen de télécommunication permettant leur identification et garantissant leur participation effective ainsi que la confidentialité des débats.
À l'issue de ses travaux, la commission communique les notes ayant fait l’objet d’une harmonisation au jury du baccalauréat technologique, lequel arrête définitivement la note finale de chaque candidat.
Un procès-verbal, dont le modèle est joint en annexe 1, est dressé à l’issue de cette commission et transmis au jury en charge de la délibération : il reprend les conclusions de cette commission.
Nota : le modèle proposé en annexe 1 est à compléter, s’il s’avérait que la commission se prononçait en faveur d’une augmentation ou d’une diminution de notes de trois points ou plus.
II. Détail des notes pouvant faire l’objet d’une harmonisation par la commission d’harmonisation [...]
Sont donc concernées les notes des évaluations de contrôle continu suivantes du baccalauréat technologique série STAV pour les candidats inscrits en modalité CCF :
F1 Territoires et sociétés,
F2 Enseignement moral et civique,
F3 Histoire-géographie,
F4 Langue vivante A,
F5 Langue vivante B,
F6 Education Socioculturelle,
F7 Mathématiques,
F8 TIM,
F9 Physique Chimie
F11 Sciences et Techniques des équipements [...]
III. Mise en œuvre de l’harmonisation
A. Allotissement des candidats et définition des cas de discordance manifeste des lots constitués
La commission d’harmonisation travaille par lots de candidats, les candidats scolarisés dans un établissement constituant un lot.
La commission procède si nécessaire à l’harmonisation des notes transmises, dans les deux cas constatés de discordance manifeste suivants :
- entre la moyenne générale coefficientée des notes des évaluations de contrôle continu obtenues par les élèves d’un même établissement et la moyenne nationale coefficientée des notes des évaluations de contrôle continu obtenus par l'ensemble des élèves au niveau national ;
- entre la moyenne obtenue par les élèves d'un même établissement dans un enseignement et la moyenne nationale des résultats obtenus par l'ensemble des élèves dans ce même enseignement.
Cette harmonisation peut être réalisée à la hausse comme à la baisse. Lorsqu’une modification de note est décidée, elle porte sur tous les candidats composant le lot étudié.
B. Outils mis à disposition de la commission
En vue de la mise en œuvre de l’harmonisation, la MIREX qui organise la commission d’harmonisation met à disposition de ses membres deux fichiers.
Le premier fichier comprend, présenté par établissement de scolarisation des candidats :
o Le nombre d’élèves scolarisés dans l’établissement,
o La moyenne générale coefficientée des évaluations de contrôle continu des élèves de l’établissement,
o La moyenne nationale coefficientée des évaluations de contrôle continu de tous les candidats scolarisés au niveau national,
o Le différentiel entre la moyenne nationale et la moyenne de l’établissement.
Afin de faciliter le travail de la commission, tous les lots du fichier présentant une discordance manifeste, matérialisée par un différentiel supérieur à plus ou moins deux points entre la moyenne générale coefficientée des notes obtenues par les élèves de l’établissement et la moyenne nationale seront mis en avant par un code couleur.
Le second fichier comprend, présenté par établissement de scolarisation des candidats :
o La moyenne des notes obtenues à chaque évaluation de contrôle continu des élèves de l’établissement,
o La moyenne nationale de chaque évaluation de contrôle continu,
o Le différentiel entre la moyenne nationale et la moyenne de l’épreuve de l’établissement
Afin de faciliter le travail de la commission, tous les lots du fichier présentant une discordance manifeste, matérialisée par un différentiel supérieur à plus ou moins 1 point entre la moyenne nationale de chaque évaluation de contrôle continu et les moyennes des notes obtenues à chaque évaluation de contrôle continu des élèves de l’établissement seront mis en avant par un code couleur.
IV. Rôle des MIREX
A. Préalable à la saisie des notes
Chaque MIREX à la responsabilité d’éditer sur ..., l’édition « R2-Liste des inscriptions et épreuves » avant la tenue de la commission d’harmonisation des notes. (...)
B. Modification des notes dans les systèmes d’information
La MIREX en charge de l’organisation de la commission d’harmonisation assurera la modification des notes, selon les indications portées au procès-verbal d’harmonisation.
Cette modification devra être achevée avant la tenue du centre de délibération. (...)
V. Calendrier de mise en œuvree
Les notes des évaluations de contrôle continu sont remontées par les établissements dans l’application Indexa2 CCF, pour chacun de leurs candidats, au cours du mois de mai, selon les dates précises transmises par instruction relative à la remontée, saisie et validation des notes du CCF et du contrôle continu, publiée annuellement par le bureau des examens.
Selon des dates fixées annuellement dans l’échéancier de session publié sur Chlorofil :
Ces données seront ensuite mises à disposition du Département des Affaires Transversales de la DGER pour traitement/calcul des données. A compter de cette date, l’affichage des données d’Indexa2 CCF aux UAI sera fermée, pour quelque motif que ce soit ;
Le DAT met à disposition des MIREX les deux fichiers de données mis en forme, au plus tard deux jours avant la date retenue pour la commission d’harmonisation des notes ;
Les MIREX organisent leur commission d’harmonisation, et en assurent le secrétariat, notamment pour la rédaction des procès-verbaux ;
Les MIREX assurent la saisie des notes à modifier dans l’application Indexa2 CCF. Cette saisie doit être réalisée avant la tenue des délibérations. [...]
Chez nous, les MIREX (= Mission interrégionale des examens) ont été créées fin 2019. La réforme du baccalauréat de J.M.B., vous vous souvenez?...
Chez nous donc, les institutions ou trucs officiels portent toujours des noms de code très bucoliques et qui n'effraient nullement au premier abord. Il y a par exemple CHLOROFIL, notre site d'informations très générales. Et puis LIBELLULE – que peu regretteront, j'en ai peur... C'était le logiciel où nous devions rentrer (jusqu'à cette années encore) nos notes certificatives. Plus de 30 mn d'attente entre la saisie des notes et l'édition papier des fameuses "pochettes CCF". Ça y est, je crois bien que je vais chialer... Pas pour le temps d'impression. Encore que. Juste quand je me fais à nouveau mal en me disant que les CCF dans mon Ministère, de l'élaboration, en passant par l'évaluation jusqu'à la correction n'ont JAMAIS été rémunérés. Il y a aussi COWCINELLE – qui est de mémoire un truc qui s'occupe de finances (au passage, on a là un hybride entre la vache et l'insecte – à l'image sans doute de la très longue échelle de nos rémunérations?...). Normalement, on n'y a pas accès mais je suis rentrée dedans fortuitement, il y a très longtemps, quand Internet en était encore à ses balbutiements et que la sécurité n'avait été que trop peu pensée. Moi, à l'époque, je voulais juste rentrer les notes CCF de me élèves dans Libellule. En mai ou juin sans doute. À l'époque où j'étais encore jeune mais déjà fatiguée. Bref, j'ai dû "riper" en rentrant mes codes après ceux de mon établissement... Et craquer dans la foulée ceux de l'ingé. de génie qui avait pondu le logiciel en question. Sinon, il y a aussi l'application GUEPARD – elle est redoutée de tous puisqu'elle constitue l'outil d'interface exclusif et de référence entre les établissements et les DRAAF/SRFD ou DAAF/SFD, en matière de gestion du service des enseignants. C'est lui qui détient la DGH qui diminue d'année en année... Et puis MAYA, le logiciel référençant les obligations de service et heures supplémentaires applicables aux personnels enseignants dispensant un enseignement en formation initiale scolaire dans mon Ministère. Une grosse bosseuse, comme toutes les abeilles, mais nettement moins sympathique que le personnage du dessin animé de mon enfance... Parce que la "Maya" en question – rien qu'une intelligence artificielle à la noix de plus, soit dit en passant – est capable d'affirmer péremptoirement que je dois X heures à l'année à mon Ministère, à mes élèves, à Dieu le Père... Ma "Maya l'abeille" calcule en fait les heures libérées lorsque les élèves sont en stage (= volume calculé en multipliant l’horaire hebdomadaire, par le nombre de semaines de stage) et donc le suivi effectif des élèves en stage. Et là, c'est le choc des titans, si je puis dire... MAYA et GUEPARD vs ELYCO – Le combat ultime! Parce que du fait de mes regroupements de classes en langue, je n'ai jamais d'heures libérées, mais je dois quand même assurer le suivi des élèves en stage...
Comme "MIREX" ne me disait rien mais que j'ai conservé un esprit curieux, je suis allée jeter un œil sur 10 puissance 100, et j'ai trouvé ça:
"Le mirex est un composé organochloré qui a été commercialisé comme retardateur de feu et comme insecticide puis interdit pour son impact environnemental. Ce solide, cristallin, blanc et inodore est un dérivé du cyclopentadiène. Il a été popularisé pour contrôler les fourmis de feu, mais en raison de sa robustesse chimique et de sa lipophilie, il a été reconnu comme un polluant bioaccumulable. Ironiquement, la propagation de la fourmi rouge importée et devenue invasive a été facilitée par l'utilisation de Mirex, car il tuait également les fourmis indigènes très compétitives avec les fourmis de feu."
C'est énorme, non, d'avoir choisi un nom pareil? Ou alors c'est voulu et ça dit tout...
Le problème est que depuis la réorganisation de notre service des examens, nous corrigeons des lots de copies très peu homogènes (je parle de ma matière) et ça n'a rien d'aberrant en soi parce qu'on sait que dans certaines options, les candidats misent tout sur les matières techniques et les spécialités. Or "l'instruction technique" stipule clairement: Lorsqu’une modification de note est décidée, elle porte sur tous les candidats composant le lot étudié.
Je pense donc qu'ils nous feraient gagner du temps en définissant une amplitude de notes limitée qu'ils jugeraient acceptable, pour le contrôle continu comme pour les épreuves terminales: pas de moyenne en deçà ou au dessus de tant. Point barre.
Et on réussira enfin le crossover tant espéré: Gregor Samsa condamné à errer dans Le Meilleur des mondes...