- BaldredSage
Elyas a écrit:Je ne pense pas que l'autorité naturelle et la pédagogie qui s'acquiert en le sentant existent. C'est mon opinion personnelle et je pense que ces deux idées sont même dangereuses pour nous en tant que professionnels et délégitiment l'idée que notre métier est un métier.
- JennyMédiateur
Même avis.
- TailleventFidèle du forum
J'ai surtout l'impression, autant en lisant des avis ici qu'en écoutant des collègues, que ceux qui pensent qu'il y a une autorité naturelle et que c'est quelque chose qui ne peut absolument pas s'enseigner sont les mêmes qui disent avoir cette forme d'autorité. Du coup, il me semble que leur raisonnement a quelque chose de logique, dans le sens où on parle de gens qui n'ont sans doute pas trop eu à réfléchir à leur posture en la matière. Ça peut sans doute très bien se passer mais je crains aussi que parfois, ça conduise à ne pas interroger des pratiques qui peuvent être pas idéales (pour ne pas dire plus.)Baldred a écrit:Elyas a écrit:Je ne pense pas que l'autorité naturelle et la pédagogie qui s'acquiert en le sentant existent. C'est mon opinion personnelle et je pense que ces deux idées sont même dangereuses pour nous en tant que professionnels et délégitiment l'idée que notre métier est un métier.
Dans le cas des gens qu'on balance devant une classe sans formation, ce point de vue me semble doublement problématique :
1) Ça justifie en partie l'idée qu'on peut engager quelqu'un pour enseigner puisque de toute façon ça ira s'il a l'"autorité naturelle" et que de toute façon aucune formation ne pourra la lui faire acquérir.
2) Ça culpabilise ceux qui auront du mal à ce niveau, puisque du coup ça sera de "leur faute" et pas de l'institution qui les a placé dans cette position.
Bref, cette posture me gêne autant que vous, à la fois parce qu'elle me semble fausse, mais également parce que son potentiel en effets pervers me semble considérable.
- Lisak40Expert spécialisé
Pour moi aussi. Je n'ai aucune autorité naturelle, et encore moins la pédagogie "dans le sang". Mon autorité, je suis encore en train de la construire, et la pédagogie, ma foi, je ne voudrais pas avoir été un des premiers élèves que j'ai eus en tant que contractuelle. Ceci dit, je n'étais pas si larguée que ça car ayant un peu fait le même métier à l'étranger (et avoir été formée-diplômée pour ça) je savais à peu près ce qu'il fallait faire, mais pas beaucoup plus. Mes cours d'aujourd'hui (le cours en lui même et le déroulement du cours) n'ont rien à voir avec ceux de mes débuts, et heureusement !! La seule chose de naturelle qu'il y a(vait) en moi c'est le sens de mon métier (pourquoi je le fais ? quels sont mes objectifs ? etc) et le sens de ce que j'estimais (et j'estime toujours) acceptable (respect, éducation, connaissances) ou non, mais ça c'est tout personnel, et ça peut aussi évoluer au fil du temps, évidemment.
- WanakaNiveau 6
...Le sens de mon métier...
C'est justement ce que je suis en train de perdre!
C'est justement ce que je suis en train de perdre!
- nc33Niveau 10
Danska a écrit:Iphigénie a écrit:Je parle de ce que l'on appelle simplement l'autorité naturelle qui est la base de la tenue d'une classe: il y a des gens qui l'ont spontanément, oui, et d'autres qui ont une sorte de génie du manque d'à-propos: la plaisanterie au mauvais moment, la gravité là où un soupçon d'humour ferait passer la chose rapidement etc.Il me semble que cette croyance en une capacité pédagogique innée est également dangereuse. D'abord parce qu'elle affaiblit ce qu'est notre métier en sous-entendant que tout le monde peut le faire, ensuite parce que cela me paraît appartenir au même registre que la " vocation" dont on a assez dénoncé ici les effets pervers. Enfin parce que cela peut faire de notre métier, une activité purement disciplinaire, le pédagogique étant associé à de l'animation. L'intervention récente d' @Elyas montre bien ce que nous perdons à trop simplifier ce que nous sommes et ce que nous faisons.
Et cela, non, je ne crois pas que cela s'apprenne .
Donc la prochaine fois qu'un stagiaire ou un autre collègue en difficulté ouvre un fil pour demander des conseils en gestion de classe, on lui répond juste qu'on est bien désolés mais qu'on ne peut rien pour lui, c'est juste qu'il n'est pas fait pour ce travail, bonne reconversion et bye bye ?
On se montre volontairement positifs sur les fils de conseils en gestion de classe pour débutants. En général quelqu'un vient dire que si on a le concours, on a le savoir, on est légitime, donne quelques astuces qu'il applique lui-même puis indique qu'il faut s'interroger sur le professeur qu'on voudrait être.
Je pense que si un jour se présente un joueur de foot talentueux mais totalement ignorant des règles du foot, qu'on pourra l'aider, mais dans les autres cas les conseils auront peu d'impact sur le court terme.
- IridianeFidèle du forum
Il ne me semble pas scandaleux d’affirmer que certaines personnes (et je ne vois pas comment quiconque pourrait affirmer que je - ou d’autres - en font partie ou non puisqu’on ne se connaît pas ) ont davantage d’ « autorité naturelle » que d’autres. Mais encore une fois pour ce qui me concerne je n’entends pas par cette expression(qui n’a d’ailleurs pas grand sens: rien n’est « naturel ») un synonyme de « inné », plutôt un mélange entre une bonne maîtrise disciplinaire, une aisance à mettre en œuvre certaines facettes de sa personnalité au service de son autorité devant la classe (charisme, humour, dynamisme… que sais je) et bien sûr une expérience « sur le terrain ». Rien d’inné, donc, mais point de grandes théories fumeuses (selon moi), simplement l’application d’idées (oui on peut avoir des idées tout seul) ou de conseils glanés à droite à gauche au fil de discussions avec des collègues. Par ailleurs, je suis tout à fait d’accord avec ce qui a je crois été dit plus haut et je ne sais plus par qui: il faut trouver ce qui est en accord avec soi : certaines démarches pédagogiques conviennent très bien à certains collègues mais moi je serais mal à l’aise avec parce que ce n’est pas « moi », je ne me reconnais pas dedans. Seule l’expérience (et quelques ratés ! Qui n’a jamais connu un cours foireux?) peuvent nous aider en la matière. Ce qui n’est absolument pas une raison valable pour recruter des collègues au lance pierre, dont le principal problème à mon sens est qu’ils n’ont ni idée de ce que peut être ce métier, ni maîtrise suffisante de « leur »discipline dans la plupart des cas (condition nécessaire même si pas suffisante, en tout cas dans le secondaire).
Bref, en tout cas, je suis assez choquée de l’affirmation de certains qui prétendent que les personnes ayant défendu cette idée ne se remettraient pas en question et seraient de mauvais enseignants. D’autant qu’encore une fois on ne se connaît pas, autant je peux énumérer les critères de ce que je pense être un bon enseignant, autant je ne me permettrais pas de distribuer des bons ou mauvais points « ad nominem » sur un forum ou dans une salle des profs. Porter un jugement par devers soi est une chose (tout le monde le fait je pense) mais ne jouons pas les inspecteurs, quel que soit notre avis…
Bref, en tout cas, je suis assez choquée de l’affirmation de certains qui prétendent que les personnes ayant défendu cette idée ne se remettraient pas en question et seraient de mauvais enseignants. D’autant qu’encore une fois on ne se connaît pas, autant je peux énumérer les critères de ce que je pense être un bon enseignant, autant je ne me permettrais pas de distribuer des bons ou mauvais points « ad nominem » sur un forum ou dans une salle des profs. Porter un jugement par devers soi est une chose (tout le monde le fait je pense) mais ne jouons pas les inspecteurs, quel que soit notre avis…
- Marie LaetitiaBon génie
Elyas a écrit:Je ne pense pas que l'autorité naturelle et la pédagogie qui s'acquiert en le sentant existent. C'est mon opinion personnelle et je pense que ces deux idées sont même dangereuses pour nous en tant que professionnels et délégitiment l'idée que notre métier est un métier.
Je relis plusieurs fois cette phrase, mais je ne comprends pas ce qu'elle veut dire à cause du passage graissé
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- IphigénieProphète
Bon comme d’habitude on prend une expression et on la décortique jusqu’à ce qu’elle n’ait plus aucun sens hors contexte.
Je maintiens que oui, il y a un sens inné ( acquis, lié à la personnalité, etc )de l’autorité et qui ne s’acquiert pas avec toutes les formations du monde: il y a des collègues qui n’ont pas le sens de l’à- propos simplement. Je suis étonnée que vous n’en ayez jamais fait l’expérience: ces collègues qu’il vaut mieux laisser seuls devant la classe s’ils vous demandent de venir faire une intervention pendant votre cours -si vous ne voulez pas vous démener voire gêner ledit collègue pour rétablir le silence dès qu’ils auront pris la parole…
Ça ne veut pas dire qu’ils sont « condamnés »: juste que c’est beaucoup plus dur pour eux. Ça ne veut pas dire non plus que l’autorité » naturelle » fasse des superprofs dans toutes les situations et devant tous les publics : un peu de bon sens quand même .
Le propos tenait juste à dire que bien des formations à la gestion de classe sont des foutaises qui n’aident personne.m et que c’est à chacun de trouver ses marques( c’est tout le problème) parce que les solutions prêtes à porter n’existent pas en réalité Après vous pouvez pensez le contraire si ça vous fait plaisir. Et j’ajoute que défendre le métier me paraît bcp, bcp plus important quant à la qualité nécessaire de la formation disciplinaire qu’ en faisant valoir la formation aux pratiques du terrain. Ppur en revenir au sujet.
Je maintiens que oui, il y a un sens inné ( acquis, lié à la personnalité, etc )de l’autorité et qui ne s’acquiert pas avec toutes les formations du monde: il y a des collègues qui n’ont pas le sens de l’à- propos simplement. Je suis étonnée que vous n’en ayez jamais fait l’expérience: ces collègues qu’il vaut mieux laisser seuls devant la classe s’ils vous demandent de venir faire une intervention pendant votre cours -si vous ne voulez pas vous démener voire gêner ledit collègue pour rétablir le silence dès qu’ils auront pris la parole…
Ça ne veut pas dire qu’ils sont « condamnés »: juste que c’est beaucoup plus dur pour eux. Ça ne veut pas dire non plus que l’autorité » naturelle » fasse des superprofs dans toutes les situations et devant tous les publics : un peu de bon sens quand même .
Le propos tenait juste à dire que bien des formations à la gestion de classe sont des foutaises qui n’aident personne.m et que c’est à chacun de trouver ses marques( c’est tout le problème) parce que les solutions prêtes à porter n’existent pas en réalité Après vous pouvez pensez le contraire si ça vous fait plaisir. Et j’ajoute que défendre le métier me paraît bcp, bcp plus important quant à la qualité nécessaire de la formation disciplinaire qu’ en faisant valoir la formation aux pratiques du terrain. Ppur en revenir au sujet.
- PrezboGrand Maître
Taillevent a écrit:J'ai surtout l'impression, autant en lisant des avis ici qu'en écoutant des collègues, que ceux qui pensent qu'il y a une autorité naturelle et que c'est quelque chose qui ne peut absolument pas s'enseigner sont les mêmes qui disent avoir cette forme d'autorité. Du coup, il me semble que leur raisonnement a quelque chose de logique, dans le sens où on parle de gens qui n'ont sans doute pas trop eu à réfléchir à leur posture en la matière. Ça peut sans doute très bien se passer mais je crains aussi que parfois, ça conduise à ne pas interroger des pratiques qui peuvent être pas idéales (pour ne pas dire plus.)Baldred a écrit:Elyas a écrit:Je ne pense pas que l'autorité naturelle et la pédagogie qui s'acquiert en le sentant existent. C'est mon opinion personnelle et je pense que ces deux idées sont même dangereuses pour nous en tant que professionnels et délégitiment l'idée que notre métier est un métier.
Dans le cas des gens qu'on balance devant une classe sans formation, ce point de vue me semble doublement problématique :
1) Ça justifie en partie l'idée qu'on peut engager quelqu'un pour enseigner puisque de toute façon ça ira s'il a l'"autorité naturelle" et que de toute façon aucune formation ne pourra la lui faire acquérir.
2) Ça culpabilise ceux qui auront du mal à ce niveau, puisque du coup ça sera de "leur faute" et pas de l'institution qui les a placé dans cette position.
Bref, cette posture me gêne autant que vous, à la fois parce qu'elle me semble fausse, mais également parce que son potentiel en effets pervers me semble considérable.
+1.
Le mythe de "l'autorité naturelle" est destructeur, parce qu'il enfonce les collègues ayant du mal avec la gestion de classe, et empêche la réflexion sur ce qui fonde l'autorité de l'enseignant dans un contexte où elle est contestée. Il légitime aussi le recrutement de contractuels et l'absence de formation, au motif que de toute façon l'autorité ça ne s'apprend pas.
Au passage, il est possible qu'une partie de ceux qui pensent avoir une "autorité naturelle" travaillent dans des contextes où l'autorité de l'enseignant est peu contestée et les élèves ont déjà un savoir-être scolaire.
- IphigénieProphète
N’importe quoi!
Il n’y a pire sourd qui ne veut entendre
Ce que je dis c’est justement le contraire d’engager des contractuels sans formation disciplinaire suffisante et à qui on va faire croire qu’en apprenant à faire de beaux power-points en posant deux doigts sur une table ils vont être de très bons et utiles pédagogues.
Je parle juste d’un contexte où certains sont très chahutés- et d’autres pas ou peu avec les mêmes classes evidemment
Il n’y a pire sourd qui ne veut entendre
Ce que je dis c’est justement le contraire d’engager des contractuels sans formation disciplinaire suffisante et à qui on va faire croire qu’en apprenant à faire de beaux power-points en posant deux doigts sur une table ils vont être de très bons et utiles pédagogues.
C’est clair qu’il y a des contextes où le besoin premier n’est sans doute pas d’enseigner. Et dans lesquels on est tous démunis. Mais parle-t-on bien du même métier alors?…Au passage, il est possible qu'une partie de ceux qui pensent avoir une "autorité naturelle" travaillent dans des contextes où l'autorité de l'enseignant est peu contestée et les élèves ont déjà un savoir-être scolaire.
Je parle juste d’un contexte où certains sont très chahutés- et d’autres pas ou peu avec les mêmes classes evidemment
- PrezboGrand Maître
Iphigénie a écrit:N’importe quoi!
Il n’y a pire sourd qui ne veut entendre
Ce que je dis c’est justement le contraire d’engager des contractuels sans formation disciplinaire suffisante et à qui on va faire croire qu’en apprenant à faire de beaux power-points en posant deux doigts sur une table ils vont être de très bons et utiles pédagogues.
Mais on ne fait rien croire aux contractuels : ils n'ont aucune formation. Et au passage, certains peuvent être très diplômés, les ingénieurs en reconversion sont légion en sciences (mais ne restent pas tous).
Ce que tout le monde explique ici, c'est que vous tentez de ramener le sujet à vos propre obsessions, comme la critique de la formation (que je critiquerais aussi, mais qui ne ressemble tout de même pas à ce qui en est dit).
- IridianeFidèle du forum
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Au passage, il est possible qu'une partie de ceux qui pensent avoir une "autorité naturelle" travaillent dans des contextes où l'autorité de l'enseignant est peu contestée et les élèves ont déjà un savoir-être scolaire.[/quote]
Encore une fois, qu’est ce qui vous permet de juger de la qualité des uns et des autres et de l’endroit où ils travaillent?
D’ailleurs en parlant des zones difficiles, là est justement le scandale : on considère qu’on peut leur coller n’importe qui, sans aucune formation disciplinaire, ni connaissance du métier (ou au moins d’aide, par un tuteur) mais ce n’est pas grave ce sont des pauvres n’est ce pas ? Quelques PowerPoint leur suffiront (je reprends l’expression d’Iphigenie, je précise que je n’ai rien EN SOI contre les PowerPoint).
Au passage, il est possible qu'une partie de ceux qui pensent avoir une "autorité naturelle" travaillent dans des contextes où l'autorité de l'enseignant est peu contestée et les élèves ont déjà un savoir-être scolaire.[/quote]
Encore une fois, qu’est ce qui vous permet de juger de la qualité des uns et des autres et de l’endroit où ils travaillent?
D’ailleurs en parlant des zones difficiles, là est justement le scandale : on considère qu’on peut leur coller n’importe qui, sans aucune formation disciplinaire, ni connaissance du métier (ou au moins d’aide, par un tuteur) mais ce n’est pas grave ce sont des pauvres n’est ce pas ? Quelques PowerPoint leur suffiront (je reprends l’expression d’Iphigenie, je précise que je n’ai rien EN SOI contre les PowerPoint).
- PrezboGrand Maître
Encore une fois, qu’est ce qui vous permet de juger de la qualité des uns et des autres et de l’endroit où ils travaillent?
D’ailleurs en parlant des zones difficiles, là est justement le scandale : on considère qu’on peut leur coller n’importe qui, sans aucune formation disciplinaire, ni connaissance du métier (ou au moins d’aide, par un tuteur) mais ce n’est pas grave ce sont des pauvres n’est ce pas ? Quelques PowerPoint leur suffiront (je reprends l’expression d’Iphigenie, je précise que je n’ai rien EN SOI contre les PowerPoint).
Je ne juge pas de la qualité des autres, mais quand je lis qu'il suffit d'une bonne maîtrise disciplinaire et du sens de l'a propos pour faire autorité, cela me semble lunaire. Et je ne comprends pas cette obsession pour les PowerPoint (que je n'utilise pas), on peut avoir des critiques à faire à la formation des enseignants, mais je n'ai jamais vu un formateur prétendre qu'ils étaient une quelconque solution.
- IridianeFidèle du forum
C’était une expression pour le PowerPoint (de ma part en tout cas). L’idée générale étant qu’aucune technique pédagogique ne peut être utilisée comme cache misère du manque de maîtrise de sa discipline. Pour le reste, tu caricatures nos propos (en tout cas les miens), j’ai expliqué précisément plus haut ce que j’entendais par ce qui a été désigné ici comme « autorité naturelle », et j’ai bien précisé que nul ne devrait pouvoir se passer de l’aide d’un tuteur compétent et de collègues aguerris. En revanche, apprendre des théories pédagogiques à l’INSPE (ou ailleurs) je pense vraiment que c’est 1/ une perte d’un temps précieux quand on débute et qu’on est déjà débordé ; 2/ une nuisance car on fait croire aux gens qu’il suffit de remplir un texte à trous pour connaître Baudelaire (true story).
Au demeurant (je le répète), il n’en est pas moins scandaleux de recruter des contractuels sans s’assurer de leur bonne maîtrise disciplinaire (et oui, on y en a des très bien, sans doute mais on ne peut pas le savoir) et sans leur apporter aucune aide d’aucune sorte, au sein de leurs établissements d’exercice (à part la générosité de certains collègues qui acceptent gratuitement de les épauler, alors que tuteur est un travail à part entière).
Au demeurant (je le répète), il n’en est pas moins scandaleux de recruter des contractuels sans s’assurer de leur bonne maîtrise disciplinaire (et oui, on y en a des très bien, sans doute mais on ne peut pas le savoir) et sans leur apporter aucune aide d’aucune sorte, au sein de leurs établissements d’exercice (à part la générosité de certains collègues qui acceptent gratuitement de les épauler, alors que tuteur est un travail à part entière).
- JacqGuide spirituel
@Iridiane : je n'arrive pas à citer ton message en raison de la citation manquée, donc je te cite ainsi :
"D’ailleurs en parlant des zones difficiles, là est justement le scandale : on considère qu’on peut leur coller n’importe qui, sans aucune formation disciplinaire, ni connaissance du métier (ou au moins d’aide, par un tuteur) mais ce n’est pas grave ce sont des pauvres n’est ce pas ?"
Il y a que les élèves et leurs parents moins favorisés, moins renseignés, moins habitués aux rouage de l'EN, vont moins rapidement monter au créneau pour protester. C'est la même chose pour les absences de professeurs. Parfois cela arrange même les élèves.
Je reste totalement surpris que la classe de terminale dont je suis PP ne soit pas venue se plaindre que les cours ne tiennent pas la route ni la discipline (pour un collègue balancé sans formation et même sans les études correspondant réellement, collègue que j'ai évoqué il y a quelques pages) alors que pour se plaindre ils sont les champions. Mais je pense que cela les arrange, c'est le souk, le cours n'est pas à leur niveau et aux exigences du programme, mais ils ont des bonnes notes donc ils s'en fichent (notes qui sont d'ailleurs du grand n'importe quoi, comme les appréciations du bulletin dont je ne tiens même plus compte). Je suis étonné que certains parents ne se soient pas manifestés car il y en a tout de même qui suivent plutôt bien.
Pour les absences c'est pareil. Il y a quelques années mes (anciens) élèves n'avaient toujours pas de prof de Lettres histoire à la Toussaint (j'avais récupéré les lettres), aucune remontée des parents. C'est moi qui ne suis saisi de l'affaire (avec l'accord du CDE) pour casser les pieds au rectorat jusqu'à ce qu'ils trouvent finalement quelqu'un après la Toussaint.
"D’ailleurs en parlant des zones difficiles, là est justement le scandale : on considère qu’on peut leur coller n’importe qui, sans aucune formation disciplinaire, ni connaissance du métier (ou au moins d’aide, par un tuteur) mais ce n’est pas grave ce sont des pauvres n’est ce pas ?"
Il y a que les élèves et leurs parents moins favorisés, moins renseignés, moins habitués aux rouage de l'EN, vont moins rapidement monter au créneau pour protester. C'est la même chose pour les absences de professeurs. Parfois cela arrange même les élèves.
Je reste totalement surpris que la classe de terminale dont je suis PP ne soit pas venue se plaindre que les cours ne tiennent pas la route ni la discipline (pour un collègue balancé sans formation et même sans les études correspondant réellement, collègue que j'ai évoqué il y a quelques pages) alors que pour se plaindre ils sont les champions. Mais je pense que cela les arrange, c'est le souk, le cours n'est pas à leur niveau et aux exigences du programme, mais ils ont des bonnes notes donc ils s'en fichent (notes qui sont d'ailleurs du grand n'importe quoi, comme les appréciations du bulletin dont je ne tiens même plus compte). Je suis étonné que certains parents ne se soient pas manifestés car il y en a tout de même qui suivent plutôt bien.
Pour les absences c'est pareil. Il y a quelques années mes (anciens) élèves n'avaient toujours pas de prof de Lettres histoire à la Toussaint (j'avais récupéré les lettres), aucune remontée des parents. C'est moi qui ne suis saisi de l'affaire (avec l'accord du CDE) pour casser les pieds au rectorat jusqu'à ce qu'ils trouvent finalement quelqu'un après la Toussaint.
- Marie LaetitiaBon génie
Prezbo a écrit:
Encore une fois, qu’est ce qui vous permet de juger de la qualité des uns et des autres et de l’endroit où ils travaillent?
D’ailleurs en parlant des zones difficiles, là est justement le scandale : on considère qu’on peut leur coller n’importe qui, sans aucune formation disciplinaire, ni connaissance du métier (ou au moins d’aide, par un tuteur) mais ce n’est pas grave ce sont des pauvres n’est ce pas ? Quelques PowerPoint leur suffiront (je reprends l’expression d’Iphigenie, je précise que je n’ai rien EN SOI contre les PowerPoint).
Je ne juge pas de la qualité des autres, mais quand je lis qu'il suffit d'une bonne maîtrise disciplinaire et du sens de l'a propos pour faire autorité, cela me semble lunaire. Et je ne comprends pas cette obsession pour les PowerPoint (que je n'utilise pas), on peut avoir des critiques à faire à la formation des enseignants, mais je n'ai jamais vu un formateur prétendre qu'ils étaient une quelconque solution.
Ce n'est pas vraiment ce qui a été dit. Je crois avoir insisté sur l'importance de sa légitimité. Avoir confiance en soi, dans notre capacité à apporter quelque chose aux élèves (et ça, ça vient de la maîtrise des savoirs, à condition que même ces compétences-là ne soient pas remises en cause), c'est-à-dire avoir la conviction que l'on est à la bonne place. Et savoir quoi répondre, comment réagir face aux élèves. Ça, c'est le volet gestion de classe. On peut toujours progresser mais je comprends que l'on dise qu'il ne peut pas s'agir de recettes magiques à appliquer.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- IphigénieProphète
Bon c’est un débat où chacun y va tellement de son obsession qu’il est incapable de comprendre ce que dit l’autre.
Pour ce qui est de « mon obsession » anti formation disons plutôt que je suis toujours étonnée des collègues qui se sentent investis de mission pour former les autres, dans un métier où on n’a jamais fini de se former soi-même: mais c’est sans doute excès d’individualisme.
Ps une formation d’ingénieur n’est pas nécessairement suffisante pour enseigner, ce ne sont pas les mêmes besoins disciplinaires!
Pour ce qui est de « mon obsession » anti formation disons plutôt que je suis toujours étonnée des collègues qui se sentent investis de mission pour former les autres, dans un métier où on n’a jamais fini de se former soi-même: mais c’est sans doute excès d’individualisme.
Ps une formation d’ingénieur n’est pas nécessairement suffisante pour enseigner, ce ne sont pas les mêmes besoins disciplinaires!
- TornadoNiveau 6
Justement, s'il faut des années pour se former, bénéficier des le début de billes de la part de collègues expérimentés pour être plus rapidement opérationnel plutôt que de vouloir réinventer l'eau chaude, c'est tout de même plus efficace, non?Iphigénie a écrit:Bon c’est un débat où chacun y va tellement de son obsession qu’il est incapable de comprendre ce que dit l’autre.
Pour ce qui est de « mon obsession » anti formation disons plutôt que je suis toujours étonnée des collègues qui se sentent investis de mission pour former les autres, dans un métier où on n’a jamais fini de se former soi-même: mais c’est sans doute excès d’individualisme.
- EnaecoVénérable
Iphigénie a écrit:Le propos tenait juste à dire que bien des formations à la gestion de classe sont des foutaises qui n’aident personne.m et que c’est à chacun de trouver ses marques( c’est tout le problème) parce que les solutions prêtes à porter n’existent pas en réalité Après vous pouvez pensez le contraire si ça vous fait plaisir.
Peut-être que les formations actuelles sont des foutaises en France mais ça ne veut pas dire pour autant qu'il n'y a pas d'amélioration possible sous prétexte que c'est à chacun de trouver ses marques.
Concernant les "sur-qualifiés" en Sciences, il leur manque généralement l'aspect didactique.
Et là, on retombe dans ce qui a été dit précédemment, à savoir qu'on peut bidouiller, se faire sa propre expérience, mais ça complique les choses si on n'a pas la chance ou le talent pour appliquer une recette qui marche.
La question de la légitimité revient souvent et elle semble se limiter à la question des connaissances disciplinaires. Personnellement, je serai bien incapable d'apprendre à compter à un élève.
- Isis39Enchanteur
Iphigénie a écrit:Bon c’est un débat où chacun y va tellement de son obsession qu’il est incapable de comprendre ce que dit l’autre.
Pour ce qui est de « mon obsession » anti formation disons plutôt que je suis toujours étonnée des collègues qui se sentent investis de mission pour former les autres, dans un métier où on n’a jamais fini de se former soi-même: mais c’est sans doute excès d’individualisme.
Ps une formation d’ingénieur n’est pas nécessairement suffisante pour enseigner, ce ne sont pas les mêmes besoins disciplinaires!
Mais si on suit ton raisonnement, personne ne pourrait être formateur ?
Je forme régulièrement mes collègues dans le domaine du numérique. Je continue à me former dans ce domaine, mais comme j’en connais plus que mes collègues, ils viennent vers moi pour bénéficier de formations.
- BaldredSage
Isis39 a écrit:Iphigénie a écrit:Bon c’est un débat où chacun y va tellement de son obsession qu’il est incapable de comprendre ce que dit l’autre.
Pour ce qui est de « mon obsession » anti formation disons plutôt que je suis toujours étonnée des collègues qui se sentent investis de mission pour former les autres, dans un métier où on n’a jamais fini de se former soi-même: mais c’est sans doute excès d’individualisme.
Ps une formation d’ingénieur n’est pas nécessairement suffisante pour enseigner, ce ne sont pas les mêmes besoins disciplinaires!
Mais si on suit ton raisonnement, personne ne pourrait être formateur ?
Je forme régulièrement mes collègues dans le domaine du numérique. Je continue à me former dans ce domaine, mais comme j’en connais plus que mes collègues, ils viennent vers moi pour bénéficier de formations.
Je ne pense pas que ton domaine de formation soit visé, mais ta remarque reste valable, et donne une première réponse : on peut être formateur parce qu'on en connait plus que les collègues, c'est évident pour certains domaines comme l'informatique, ça l'est beaucoup moins dans d'autres domaines dans lesquels chacun s'estime spécialiste, ou dont l'existence même parait discutable, comme c'est le cas dans ce fil.
La question de la formation (refusée ou bradée aux contractuels) n'est pas je pense hors sujet.
Alors oui qui sont ces formateurs qui prétendent en savoir plus que les autres, pourquoi le font-il, et pourquoi sont-ils si méchants ?
- maikreeeesseGrand sage
Je suis formatrice et bien sûr je ne me sens ni pédante, ni méchante ni arrogante ! Je voulais être formatrice pour aider tout simplement. C'est-à dire que je souhaiterais dans l’idéal faire que mon stagiaire se pose les questions qui lui permettront un recul, une analyse de ce qu'il fait. Sortir du faire pour faire. Se questionner. J'espère pouvoir les guider dans cet exercice car je me dis qu'ainsi en cultivant ce questionnement ils continueront à apprendre, à rectifier, à chercher, à devenir plus confiant dans leur manière de faire, gagner du temps...Je revendique mon expérience pour cela et reconnais humblement rencontrer parfois des néo formidables qui ont tout compris pour moi, alors que moi-même j'y ai passé plus du temps. C'est très positif. Mon regard de vieille chevronnée permet aussi de leur éviter certains écueils, une fatigue trop importante, se perdre dans les détails au lieu d' aller à l'essentiel...Enfin tout simplement les élever, les étayer (tuteur quoi !) en leur confirmant qu'ils ont toute leur place, un potentiel, des réussites. Je suis surprise à chaque fois du soulagement quand après un temps de visite je leur souris avant de commencer l'entretien. Juste un regard, mince je vais être obligée de,le dire, bienveillant, semble leur apporter beaucoup.
- BaldredSage
maikreeeesse a écrit:Je suis formatrice et bien sûr je ne me sens ni pédante, ni méchante ni arrogante ! Je voulais être formatrice pour aider tout simplement. C'est-à dire que je souhaiterais dans l’idéal faire que mon stagiaire se pose les questions qui lui permettront un recul, une analyse de ce qu'il fait. Sortir du faire pour faire. Se questionner. J'espère pouvoir les guider dans cet exercice car je me dis qu'ainsi en cultivant ce questionnement ils continueront à apprendre, à rectifier, à chercher, à devenir plus confiant dans leur manière de faire, gagner du temps...Je revendique mon expérience pour cela et reconnais humblement rencontrer parfois des néo formidables qui ont tout compris pour moi, alors que moi-même j'y ai passé plus du temps. C'est très positif. Mon regard de vieille chevronnée permet aussi de leur éviter certains écueils, une fatigue trop importante, se perdre dans les détails au lieu d' aller à l'essentiel...Enfin tout simplement les élever, les étayer (tuteur quoi !) en leur confirmant qu'ils ont toute leur place, un potentiel, des réussites. Je suis surprise à chaque fois du soulagement quand après un temps de visite je leur souris avant de commencer l'entretien. Juste un regard, mince je vais être obligée de,le dire, bienveillant, semble leur apporter beaucoup.
- Manu7Expert spécialisé
Tornado a écrit:Justement, s'il faut des années pour se former, bénéficier des le début de billes de la part de collègues expérimentés pour être plus rapidement opérationnel plutôt que de vouloir réinventer l'eau chaude, c'est tout de même plus efficace, non?Iphigénie a écrit:Bon c’est un débat où chacun y va tellement de son obsession qu’il est incapable de comprendre ce que dit l’autre.
Pour ce qui est de « mon obsession » anti formation disons plutôt que je suis toujours étonnée des collègues qui se sentent investis de mission pour former les autres, dans un métier où on n’a jamais fini de se former soi-même: mais c’est sans doute excès d’individualisme.
Se-former soi-même ? On parle d'autodidacte ? Il me semble que dans la population la proportion d'autodidacte est très faible. Et justement les enseignants ont acquis généralement un savoir universitaire transmis par des professeurs. Rien ne les prédispose à être des autodidactes.
Je pense que la formation des profs devrait passer par une longue période d'apprentissage. Et on devrait remplacé les tuteurs par des maitres d'apprentissage. Je me souviens quand j'étais tuteur avec le format IUFM, le stagiaire devait suivre une classe pendant toute une semaine c'était très enrichissant. Dans notre formation on devrait suivre pendant au moins 3 ou 4 jours un prof de chaque matière ainsi qu'à la vie scolaire et au secretériat. J'ai eu la chance d'être MI/SE pendant deux ans, et je comprends très bien le travail de la vie scolaire, je ne pense pas qu'on puisse acquerir ce savoir en lisant des livres.
Quand j'étais tuteur, j'ai entendu des formateurs d'IUFM dirent que nous étions des professionnels universitaires par opposition à des artisans. Que chacun devait construire son propre savoir autour des 10 compétences que chaque stagiaire devait présenter dans un portfolio, c'était pour moi totalement délirant. Je pense que nous sommes bien en dessous du monde de l'artisanat au niveau de la transmission du savoir. On nous demande en effet de réinventer l'eau chaude, et si l'eau est tiède et bien c'est pas mal... Alors qu'un plombier qui n'est pas capable de faire couler l'eau chaude dans les tuyaux et bien on lui coupe rapidement le robinet.
La gestion de classe est un bel exemple, on est nul pour apprendre aux nouveaux comment bien tenir une classe. On parle d'autorité naturelle et d'expérience, c'est bien la preuve qu'on ne nous apprend strictement rien dans ce domaine. Avons-nous créé notre savoir disciplinaire tout seul naturellement ou avec l'expérience ? Nous devrions plutôt avoir un plan d'action bien déterminé pour apprendre la gestion de classe. Le fait que chaque prof doivent lui-même imposer son autorité à sa manière avec plus ou moins de réussite prouve que nous sommes proches du point zéro. Mais on préfère dire que chaque prof est libre de sa méthode. Belle pirouette pour cacher le fait qu'il n'y a pas de méthode.
- EnaecoVénérable
C'est vrai mais c'est aussi confortable pour les décideurs de considérer que ça ne s'apprend pas. Ça veut dire, d'une part, qu'on peut parachuter n'importe qui avec seulement un bagage disciplinaire qu'on juge suffisant (si ça ne le fait pas, on ne pouvait pas le prédire, certains sont faits pour ça, d'autres non, c'est comme ça. Si ça le fait, tant mieux !) et d'autre part, ça évite d'investir en formation si on n'apprend que sur le front.
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