- JennyMédiateur
Parfois, on s’en rend compte en effet…
Aucun souci à aider ou soutenir un collègue en difficulté, mais pas un collègue qui n’est absolument pas professionnel.
- Spoiler:
- Un de mes collègues reposte les vidéos filmées par les élèves dans son cours. Et franchement, le contenu laisse vraiment perplexe… On ne peut que constater que c’est vraiment problématique. Faire cours à côté donne aussi une bonne idée de l’étendue du problème.
Aucun souci à aider ou soutenir un collègue en difficulté, mais pas un collègue qui n’est absolument pas professionnel.
- CochonouNiveau 9
Bonjour à tous,
Les échanges que je lis ici me rappellent que dans le système en place à l'Education nationale il est difficile de sanctionner les enseignants qui dysfonctionnent, tout comme il est difficile de récompenser les enseignants remarquables. Il s'agit du côté négatif d'un système qui est à la fois très protecteur et assez égalitaire (pour les titulaires).
Les échanges que je lis ici me rappellent que dans le système en place à l'Education nationale il est difficile de sanctionner les enseignants qui dysfonctionnent, tout comme il est difficile de récompenser les enseignants remarquables. Il s'agit du côté négatif d'un système qui est à la fois très protecteur et assez égalitaire (pour les titulaires).
- gregforeverGrand sage
Effectivement c'est cette indifférenciation qui me gêne le plus; surtout quand les collègues incompétents en cours se font mousser à côté par des projets ronflants (voire donnant lieu -ô summum!- à des articles de presse) et recueillent ainsi les louanges des cde. On se demande s'ils sont conscients (et les IPR aussi) de ce problème de fond à côté....Cochonou a écrit:Bonjour à tous,
Les échanges que je lis ici me rappellent que dans le système en place à l'Education nationale il est difficile de sanctionner les enseignants qui dysfonctionnent, tout comme il est difficile de récompenser les enseignants remarquables. Il s'agit du côté négatif d'un système qui est à la fois très protecteur et assez égalitaire (pour les titulaires).
- ZybulkaHabitué du forum
C'est toujours surprenant comme ce genre de post qui s'indigne à l'origine de dysfonctionnements institutionnels au sein de l'EN (bien vu la différenciation métier/job et le "pauvre comme job" !) finit toujours en prof-bashing...
- choup78Habitué du forum
gregforever a écrit:Effectivement c'est cette indifférenciation qui me gêne le plus; surtout quand les collègues incompétents en cours se font mousser à côté par des projets ronflants (voire donnant lieu -ô summum!- à des articles de presse) et recueillent ainsi les louanges des cde. On se demande s'ils sont conscients (et les IPR aussi) de ce problème de fond à côté....Cochonou a écrit:Bonjour à tous,
Les échanges que je lis ici me rappellent que dans le système en place à l'Education nationale il est difficile de sanctionner les enseignants qui dysfonctionnent, tout comme il est difficile de récompenser les enseignants remarquables. Il s'agit du côté négatif d'un système qui est à la fois très protecteur et assez égalitaire (pour les titulaires).
Heuu moi les deux collègues dont je parle ne sont pas du tout encensés par notre cde, loin de là...
- choup78Habitué du forum
Zybulka a écrit:C'est toujours surprenant comme ce genre de post qui s'indigne à l'origine de dysfonctionnements institutionnels au sein de l'EN (bien vu la différenciation métier/job et le "pauvre comme job" !) finit toujours en prof-bashing...
Faut arrêter avec le prof bashing, on ne peut nier la présence de profs toxiques (même chose dans toutes les professions)... Ça aussi ça me rend dingue la levée de boucliers dès qu'on critique des collègues...
- ZybulkaHabitué du forum
Mais quel besoin d'aller critiquer les collègues ? Sachant qu'en plus, généralement, cette critique est assez fourre-tout (on mélange allègrement pédocriminalité et collègue qui ne traiterait pas bien le programme...).
- PrezboGrand Maître
Tivinou a écrit:Le CDE raconte aux parents d'élèves ce que j'ai graissé ? Je trouve ça hallucinant.EdithW a écrit:Les "mauvais" ne font souvent pas long feu (par mauvais, j'entends pas assez formés, enseignant une matière qu'ils ne maîtrisent pas suffisamment, etc, aucun jugement moral) heureusement... je me souviens dans mon précédent bahut en région parisienne, d'un collègue suppléant de SPC qui avait fini par être rayé des listings du rectorat pour le privé (on a entendu dire qu'il était parti dans le public ensuite), après avoir frôlé plusieurs fois de véritables catastrophes en labo (départ de feu, expériences dangereuses où il sortait en laissant les élèves seuls...), il avait "bénéficié" de la pénurie dans la matière et les établissements se le refilaient comme une patate chaude jusqu'à la goutte d'eau...ça avait duré deux ans.
Mais il y a aussi des "mauvais" dans les titulaires "récents". Comme le dit le CDE du lycée de ma fille (CDE dialoguant volontiers avec les parents), les deux profs qui posent problème cette année sont des titulaires, un cas très limite dans le positionnement par rapport aux élèves filles (je ne donne pas de détails mais ça chauffe pour lui) et un qui de toute évidence, malgré des qualités humaines et intellectuelles certaines, n'est PAS fait pour enseigner (et c'est pas faute d'avoir tout essayé depuis 5 ans : tutorats renouvelés, inspections multiples, formations..).
J'ai aussi commencé comme suppléante... comme beaucoup de collègues dans le privé.
Edit. Vilaine aussi !
Moi aussi.
Pour préciser, je ne défend pas les collègues dysfonctionnels ni les manquements de l'institution, mais à supposer qu'il y ait un problème identifié, en parler partout aux personnes non concernées en mêlant des éléments complètement sans rapports (entre les soupçons de comportement délictueux avec les élèves féminines et le "M. X il ne sait pas enseigner") me semble une manière assez sûre de pourrir l'ambiance locale.
Par ailleurs, il est effectivement assez révélateur que dans un fil portant sur les problèmes que posent le recrutement massif à la va-vite de contractuels non formés, apparaisse toujours à un moment ou à un autre le "oui mais des titulaires nuls il y en a aussi".
(Encore une fois, jusqu’où pousse-t-on cette logique ? Il y a des médecins diplômés mauvais dans leur relation aux patients et qui n'ont pas mis leurs pratiques à jour, donc autant recruter des médecins non-diplômés à la va-vite ?)
- TivinouDoyen
Ce qui me choque, c'est que le CDE sort me semble-t-il de son rôle en "se confiant" à des parents d'élèves. Je n'ai rien dit de plus et je suis d'accord avec Zybulka. On part d'une maladresse professionnelle d'un CDE qui n'a pas à parler ainsi à des parents et chacun sort sa petite anecdote du collègue qui fait n'importe quoi. Excusez-moi mais les glissements me dérangent.EdithW a écrit:Merci pour ce post… tant mieux si les collègues que ça choque n’ont jamais été confrontés à des collègues limite/incompétents/cossards/déséquilibrés ou autre (pas tout en même temps), ils en ont de la chance. Parce qu’en tant que parent et/ou prof ça fait mal au coeur de constater les ravages que certains peuvent faire (heureusement très peu en proportion parmi le nombre des collègues qui font bien leur boulot). Il y a malheureusement quelques faits divers tragiques où des élèves ont été poussés au suicide par le harcèlement conjugué des camarades et d’un enseignant. Et ce n’est pas faire injure aux collègues victimes d’élèves, de parents ou de leur hiérarchie que de le dire.
Édit. Merci Prezbo d'avoir précisé ma pensée.
- JennyMédiateur
Ah mais on est d’accord, c’est surtout auprès de l’inspection que ces critiques doivent remonter. Mais quand on est confronté à des critiques des parents, la réponse est délicate. En début d’année, j’ai juste dit aux parents inquiets que j’étais au courant de la situation avec M. X et qu’évidemment, on reprendrait des bases de seconde, que les évaluations seraient adaptées avec l’objectif de se rapprocher des attendus de Tle et qu’heureusement, leurs enfants étaient en contrôle continu. Difficile de dire que non, non, tout va bien ou de changer de sujet. Je suis par contre restée sur l’année en cours et n’ai pas évoqué les autres problèmes. Ça ne se limite pas au fait de ne pas faire cours, il y a plus grave.
Cependant, c’est très délicat quand on y est confronté de ne pas commenter ou confirmer ce que disent les parents dans la conversation. Je peux comprendre qu’une remarque échappe à un collègue voire à un perdir.
Et recruter des contractuels ne change pas le problème. On a aussi des collègues contractuels très défaillants. Même s’ils peuvent ne plus être appelés, vu la pénurie, ça prend parfois un moment.
Cependant, c’est très délicat quand on y est confronté de ne pas commenter ou confirmer ce que disent les parents dans la conversation. Je peux comprendre qu’une remarque échappe à un collègue voire à un perdir.
Et recruter des contractuels ne change pas le problème. On a aussi des collègues contractuels très défaillants. Même s’ils peuvent ne plus être appelés, vu la pénurie, ça prend parfois un moment.
- MariekeNiveau 7
La veille des vacances, je n'ai pas croisé un seul collègue qui ne s'est pas dit essoré, titulaire, contractuel, AED, CPE....mazeppa a écrit:Article du monde: https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/10/28/les-premieres-semaines-difficiles-des-nouveaux-enseignants-contractuels-c-etait-la-panique_6147642_3224.html
J'aime beaucoup le contraste entre " Nous les avions croisés, pour la plupart, plutôt confiants, lors du job dating de l’académie de Versailles en juin, ou lors de leur formation de quatre jours dans l’académie de Créteil, fin août." et " Nous les retrouvons essorés au début des vacances d’automne".
Je sais que ce n'est pas bien de se moquer mais c'est un juste retour de bâton pour ceux qui sont venus en ne voyant que nos vacances et " pas d'école" le mercredi!
- MatteoNiveau 10
J'ai quand même l'impression qu'on crée une figure du "prof incompétent" des suites des exigences particulières de notre métier. Ailleurs que dans l'enseignement des incompétents il y en a partout. Là si je prend mon expérience personnelle des derniers mois je vois un banquier qui n'y connait rien en produits financiers, une secrétaire qui pense qu'il y a 100 minutes dans une heure(et là quand c'est moi qui fait la remarque je suis fasciste). Pourtant on ne se scandalise pas autant, on considère que c'est "normal" que tout le monde soit globalement incompétent. Pour les profs non, c'est scandaleux, il faut dénoncer ça. Chez certains c'est une manière de se faire exister et c'est franchement glauque.
Pour ce qui est harcèlement des élèves qui tend au harcèlement sexuel c'est différent, c'est un problème pénal. Mais des profs nuls sans être des criminels il y en aura toujours. Et de ce que je vois quand l'institution se met en tête d'ennuyer les "nuls" elle cherche surtout des poux à ceux qui ne sont pas à la mode. Et franchement, pour un collègue qui fait mal son travail de transmission de savoirs, on a combien d'élèves touristes qui n'apprennent rien par choix ? Je comprends les quiet quitters.
Pour ce qui est harcèlement des élèves qui tend au harcèlement sexuel c'est différent, c'est un problème pénal. Mais des profs nuls sans être des criminels il y en aura toujours. Et de ce que je vois quand l'institution se met en tête d'ennuyer les "nuls" elle cherche surtout des poux à ceux qui ne sont pas à la mode. Et franchement, pour un collègue qui fait mal son travail de transmission de savoirs, on a combien d'élèves touristes qui n'apprennent rien par choix ? Je comprends les quiet quitters.
- JennyMédiateur
Je ne pense pas que quelqu’un qui a évoqué un collègue sur ce sujet pensait à des pratiques pédagogiques « démodées »… Dans une entreprise quelqu’un qui insulte tout le monde prend la porte… (exemple pas totalement pris au hasard ) Pourquoi pas dans l’EN ? Ça nuit a tout le monde ce genre de collègues.
Les "quit quitters" pour reprendre l'expression à la mode, font leur travail, mais juste le minimum. Ca ne mérite pas un licenciement. Ce n'est clairement pas mon choix, mais je ne critique pas un collègue qui en fait le minimum vu notre paye. Ca se tient comme raisonnement.
Les "quit quitters" pour reprendre l'expression à la mode, font leur travail, mais juste le minimum. Ca ne mérite pas un licenciement. Ce n'est clairement pas mon choix, mais je ne critique pas un collègue qui en fait le minimum vu notre paye. Ca se tient comme raisonnement.
- Pourquoi 3,14159Expert
J'ai même croisé une collègue que je croyais blindée qui parlait de démissionnerMarieke a écrit:La veille des vacances, je n'ai pas croisé un seul collègue qui ne s'est pas dit essoré, titulaire, contractuel, AED, CPE....mazeppa a écrit:Article du monde: https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/10/28/les-premieres-semaines-difficiles-des-nouveaux-enseignants-contractuels-c-etait-la-panique_6147642_3224.html
J'aime beaucoup le contraste entre " Nous les avions croisés, pour la plupart, plutôt confiants, lors du job dating de l’académie de Versailles en juin, ou lors de leur formation de quatre jours dans l’académie de Créteil, fin août." et " Nous les retrouvons essorés au début des vacances d’automne".
Je sais que ce n'est pas bien de se moquer mais c'est un juste retour de bâton pour ceux qui sont venus en ne voyant que nos vacances et " pas d'école" le mercredi!
_________________
"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. " (Albert Einstein).
- A TuinVénérable
gregforever a écrit:Effectivement c'est cette indifférenciation qui me gêne le plus; surtout quand les collègues incompétents en cours se font mousser à côté par des projets ronflants (voire donnant lieu -ô summum!- à des articles de presse) et recueillent ainsi les louanges des cde. On se demande s'ils sont conscients (et les IPR aussi) de ce problème de fond à côté....Cochonou a écrit:Bonjour à tous,
Les échanges que je lis ici me rappellent que dans le système en place à l'Education nationale il est difficile de sanctionner les enseignants qui dysfonctionnent, tout comme il est difficile de récompenser les enseignants remarquables. Il s'agit du côté négatif d'un système qui est à la fois très protecteur et assez égalitaire (pour les titulaires).
Peu compétents à mener à la réussite, mais au top pour l'occupationnel et le faire-savoir. Encore une fois, on retrouve ce mélange des genres.
- MoyenCrocoNiveau 10
Jenny a écrit:Les "quit quitters" pour reprendre l'expression à la mode, font leur travail, mais juste le minimum. Ca ne mérite pas un licenciement. Ce n'est clairement pas mon choix, mais je ne critique pas un collègue qui en fait le minimum vu notre paye. Ca se tient comme raisonnement.
Il serait plus correct de dire que ces personnes font juste leur travail.
Ce qui en font plus, le font sans que personne ne leur ai demandé quoi que ce soit, et le font bénévolement pour tout un tas de raison (comme l'apprentissage des élèves, par exemple)
J'ai une collègue, PP depuis 30 ans qui a annoncé vouloir démissionner de son rôle de PP tellement c'était n'importe quoiLa veille des vacances, je n'ai pas croisé un seul collègue qui ne s'est pas dit essoré, titulaire, contractuel, AED, CPE....
- henrietteMédiateur
@A Tuin : Je trouve quand même cette vision extrêmement simpliste et réductrice.
Il y a autant de situations différentes que de personnes, mais une grande part des enseignants vraiment dysfonctionnants que j'ai croisés, ou avec qui je travaille actuellement, sont dans une vraie souffrance personnelle et professionnelle. Ce qui n'est pas normal, c'est que malheureusement ce sont les élèves qui en font les frais.
Mais il est faux de dire que ce sont généralement des collègues bien vu de la direction et qui se font mousser. Pour ces collègues très dysfonctionnants, la direction au contraire en général est tout à fait consciente du problème, et l'inspection aussi.
Il y a autant de situations différentes que de personnes, mais une grande part des enseignants vraiment dysfonctionnants que j'ai croisés, ou avec qui je travaille actuellement, sont dans une vraie souffrance personnelle et professionnelle. Ce qui n'est pas normal, c'est que malheureusement ce sont les élèves qui en font les frais.
Mais il est faux de dire que ce sont généralement des collègues bien vu de la direction et qui se font mousser. Pour ces collègues très dysfonctionnants, la direction au contraire en général est tout à fait consciente du problème, et l'inspection aussi.
_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- mathmaxExpert spécialisé
Ces considérations sur les collègues moutons noirs me mettent très mal à l’aise. Je vais essayer de développer.
Tout d’abord il faudrait arrêter de penser que dans ” l’entreprise ” on ne trouve pas d’incompétents, de mal embouchés, de tire au flanc. Si c’etait le cas notre vie de consommateur serait pavée de feuilles de roses, tout le monde serait aimable avec nous, on ne déplorerait aucune malfaçon lors de travaux, les services après vente seraient tous efficaces, d’ailleurs personne n’y aurait recours tant le travail en amont aurait été sans reproche. J’ai moi-même exercé en entreprise, et j’y ai rencontré bien des bras cassés et des inutiles. Alors qu’il serait impossible de licencier un fonctionnaire incompétent. Or c’est très possible, et il est d’ailleurs très difficile de s’y opposer ; on peut même déplacer d’office un professeur qui n’a commis aucune faute - voir le sujet sur Kai Terada. On peut aussi, en désignant un enseignant à la vindicte, l’amener à un état dans lequel il devient en effet incapable d’exercer sa profession. Quand je lis que plusieurs CdE successifs se plaignent de la même personne, que les parents, et donc les futurs élèves, sont tous au courant, je pense à une ancienne collègue qui a vécu une descente aux enfers déclenchée par un conflit avec un parent influent. Celui-ci a réussi à fédérer quelques parents, les collègues ne l’ont pas défendue, la direction l’a enfoncée, et en très peu de temps il lui est devenu impossible de faire cours puisque les élèves étaient prévenus contre elle. Les chefs d’établissement successifs se transmettant les dossiers, sans surprise elle n’a pas été soutenue par la direction suivante, avec l’argument boule de neige facile ”vous voyez, tout le monde est d’accord”. Auparavant c’était une prof respectée, les parents intervenaient pour que leurs enfants soient dans ses classes. Donc les collègues que vous jugez nuls ne le sont peut-être pas tant que ça, ou pas encore. Mais continuez à les enfoncer, et ils pourront le devenir.
Tout d’abord il faudrait arrêter de penser que dans ” l’entreprise ” on ne trouve pas d’incompétents, de mal embouchés, de tire au flanc. Si c’etait le cas notre vie de consommateur serait pavée de feuilles de roses, tout le monde serait aimable avec nous, on ne déplorerait aucune malfaçon lors de travaux, les services après vente seraient tous efficaces, d’ailleurs personne n’y aurait recours tant le travail en amont aurait été sans reproche. J’ai moi-même exercé en entreprise, et j’y ai rencontré bien des bras cassés et des inutiles. Alors qu’il serait impossible de licencier un fonctionnaire incompétent. Or c’est très possible, et il est d’ailleurs très difficile de s’y opposer ; on peut même déplacer d’office un professeur qui n’a commis aucune faute - voir le sujet sur Kai Terada. On peut aussi, en désignant un enseignant à la vindicte, l’amener à un état dans lequel il devient en effet incapable d’exercer sa profession. Quand je lis que plusieurs CdE successifs se plaignent de la même personne, que les parents, et donc les futurs élèves, sont tous au courant, je pense à une ancienne collègue qui a vécu une descente aux enfers déclenchée par un conflit avec un parent influent. Celui-ci a réussi à fédérer quelques parents, les collègues ne l’ont pas défendue, la direction l’a enfoncée, et en très peu de temps il lui est devenu impossible de faire cours puisque les élèves étaient prévenus contre elle. Les chefs d’établissement successifs se transmettant les dossiers, sans surprise elle n’a pas été soutenue par la direction suivante, avec l’argument boule de neige facile ”vous voyez, tout le monde est d’accord”. Auparavant c’était une prof respectée, les parents intervenaient pour que leurs enfants soient dans ses classes. Donc les collègues que vous jugez nuls ne le sont peut-être pas tant que ça, ou pas encore. Mais continuez à les enfoncer, et ils pourront le devenir.
_________________
« Les machines un jour pourront résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un ! »
Albert Einstein
- JennyMédiateur
henriette a écrit:@A Tuin : Je trouve quand même cette vision extrêmement simpliste et réductrice.
Il y a autant de situations différentes que de personnes, mais une grande part des enseignants vraiment dysfonctionnants que j'ai croisés, ou avec qui je travaille actuellement, sont dans une vraie souffrance personnelle et professionnelle. Ce qui n'est pas normal, c'est que malheureusement ce sont les élèves qui en font les frais.
Mais il est faux de dire que ce sont généralement des collègues bien vu de la direction et qui se font mousser. Pour ces collègues très dysfonctionnants, la direction au contraire en général est tout à fait consciente du problème, et l'inspection aussi.
On est entièrement d’accord.
La question de la prise en charge de ces collègues est un vrai problème. Les élèves n’ont pas à en faire les frais, d’autant plus quand leur sécurité n’est plus assurée.
Dans les entreprises, il peut évidemment y avoir des problèmes, mais dans l’EN, ils ne sont pas pris en charge. Les élèves ne sont d’ailleurs pas les seuls à en être victimes, le harcèlement au travail est peu pris en charge par l’institution. On bouge des personnels problématiques ailleurs où le même problème se reproduit. La « patate chaude » est tout sauf une solution, de même que nier le problème.
- PrezboGrand Maître
Jenny a écrit:henriette a écrit:@A Tuin : Je trouve quand même cette vision extrêmement simpliste et réductrice.
Il y a autant de situations différentes que de personnes, mais une grande part des enseignants vraiment dysfonctionnants que j'ai croisés, ou avec qui je travaille actuellement, sont dans une vraie souffrance personnelle et professionnelle. Ce qui n'est pas normal, c'est que malheureusement ce sont les élèves qui en font les frais.
Mais il est faux de dire que ce sont généralement des collègues bien vu de la direction et qui se font mousser. Pour ces collègues très dysfonctionnants, la direction au contraire en général est tout à fait consciente du problème, et l'inspection aussi.
On est entièrement d’accord.
La question de la prise en charge de ces collègues est un vrai problème. Les élèves n’ont pas à en faire les frais, d’autant plus quand leur sécurité n’est plus assurée.
Dans les entreprises, il peut évidemment y avoir des problèmes, mais dans l’EN, ils ne sont pas pris en charge. Les élèves ne sont d’ailleurs pas les seuls à en être victimes, le harcèlement au travail est peu pris en charge par l’institution. On bouge des personnels problématiques ailleurs où le même problème se reproduit. La « patate chaude » est tout sauf une solution, de même que nier le problème.
Ce n'est pas que je ne partage pas ton analyse sur le fond, mais encore une fois, est-ce le sujet du fil, et pourquoi en sommes-nous venu à ce sujet ci ?
- VinZTDoyen
Matteo a écrit:J'ai quand même l'impression qu'on crée une figure du "prof incompétent" des suites des exigences particulières de notre métier. Ailleurs que dans l'enseignement des incompétents il y en a partout. Là si je prend mon expérience personnelle des derniers mois je vois un banquier qui n'y connait rien en produits financiers, une secrétaire qui pense qu'il y a 100 minutes dans une heure(et là quand c'est moi qui fait la remarque je suis fasciste). Pourtant on ne se scandalise pas autant, on considère que c'est "normal" que tout le monde soit globalement incompétent. Pour les profs non, c'est scandaleux, il faut dénoncer ça. Chez certains c'est une manière de se faire exister et c'est franchement glauque.
Mais voyons, si la secrétaire pense qu'il y a 100 min dans un heure et si ton banquier n'y connait que tchi en produits financiers, c'est parce qu'ils ont eu de mauvais profs ! Et hop, la boucle est bouclée et tout est toujours de notre faute.
_________________
« Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur Internet » Victor Hugo.
« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
« Ne jamais faire le jour même ce que tu peux faire faire le lendemain par quelqu'un d'autre » Pierre Dac
« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- Lisak40Expert spécialisé
VinZT a écrit:Matteo a écrit:J'ai quand même l'impression qu'on crée une figure du "prof incompétent" des suites des exigences particulières de notre métier. Ailleurs que dans l'enseignement des incompétents il y en a partout. Là si je prend mon expérience personnelle des derniers mois je vois un banquier qui n'y connait rien en produits financiers, une secrétaire qui pense qu'il y a 100 minutes dans une heure(et là quand c'est moi qui fait la remarque je suis fasciste). Pourtant on ne se scandalise pas autant, on considère que c'est "normal" que tout le monde soit globalement incompétent. Pour les profs non, c'est scandaleux, il faut dénoncer ça. Chez certains c'est une manière de se faire exister et c'est franchement glauque.
Mais voyons, si la secrétaire pense qu'il y a 100 min dans un heure et si ton banquier n'y connait que tchi en produits financiers, c'est parce qu'ils ont eu de mauvais profs ! Et hop, la boucle est bouclée et tout est toujours de notre faute.
Cette opinion beaucoup de gens l'ont et l'expriment... En France, que ce soit en sport ou ailleurs, si on perd c'est toujours à cause des autres, et quand on gagne c'est toujours grâce à ses seuls efforts...
- JennyMédiateur
Prezbo : c’est vrai qu’on dérive.
Ce n’est pas si éloigné puisque quand on recrute n’importe qui n’importe comment, ce genre de problèmes s’accroît automatiquement. Notre métier nécessite de vraies compétences mine de rien.
Ce n’est pas si éloigné puisque quand on recrute n’importe qui n’importe comment, ce genre de problèmes s’accroît automatiquement. Notre métier nécessite de vraies compétences mine de rien.
- JacqGuide spirituel
Lisak40 a écrit:VinZT a écrit:Matteo a écrit:J'ai quand même l'impression qu'on crée une figure du "prof incompétent" des suites des exigences particulières de notre métier. Ailleurs que dans l'enseignement des incompétents il y en a partout. Là si je prend mon expérience personnelle des derniers mois je vois un banquier qui n'y connait rien en produits financiers, une secrétaire qui pense qu'il y a 100 minutes dans une heure(et là quand c'est moi qui fait la remarque je suis fasciste). Pourtant on ne se scandalise pas autant, on considère que c'est "normal" que tout le monde soit globalement incompétent. Pour les profs non, c'est scandaleux, il faut dénoncer ça. Chez certains c'est une manière de se faire exister et c'est franchement glauque.
Mais voyons, si la secrétaire pense qu'il y a 100 min dans un heure et si ton banquier n'y connait que tchi en produits financiers, c'est parce qu'ils ont eu de mauvais profs ! Et hop, la boucle est bouclée et tout est toujours de notre faute.
Cette opinion beaucoup de gens l'ont et l'expriment... En France, que ce soit en sport ou ailleurs, si on perd c'est toujours à cause des autres, et quand on gagne c'est toujours grâce à ses seuls efforts...
Oui, mais ces profs, ce n'est pas de leur faute, c'est parce qu'ils ont eu de mauvais profs.
Par contre dernièrement j'ai repris une élève qui regardait super-discrètement son portable pour lire l'heure en lui indiquant la pendule. Réponse prévisible : comme l'écrasante majorité de mes élèves elle ne sait pas lire l'heure à une pendule, montre etc, mais en plus elle ne sait pas ce que sont "ces trois trucs qui ne tournent pas à la même vitesse, surtout celui qui va plus vite"...
- IridianeFidèle du forum
Il est vrai que, tout en exécrant le "prof bashing" médiatique (et répandu dans la population générale), je trouve problématique qu'on ne puisse pas affirmer que, oui, il y a des profs incompétents, et parfois des profs nuisibles par certaines pratiques (et je ne parle pas uniquement de ce qui relève du pénal). Je prends deux exemples qui me sont arrivés, et qui concernent tous deux l'usage des réseaux sociaux par des enseignants.
La première anecdote, lorsque j'étais en stage, un collègue d'EPS faisait ami-ami avec les élèves sur Twitter, et avait essayé de monter une classe contre moi en expliquant que, puisque j'étais agrégée (c'était en tout cas ce qu'il m'avait expliqué a fortiori), je faisais des choses beaucoup trop compliqués, inutiles et "chiantes" [sic] pour les pauvres élèves malheureux. J'avais menacé de porter plainte, il avait retiré son tweet, tout en expliquant aux élèves toujours sur twitter que je "manquais de second degré" (je vous laisse apprécier...)
Deuxième anecdote du même acabit, dans le lycée technologique où j'ai été amenée à travailler plus tard, un jeune collègue d'informatique fraîchement débarqué qui se prétendait révolutionnaire et déconstruit (et surtout ne savait pas écrire une phrase correcte en français), devient ami Facebook avec les élèves et les encourage à ne pas travailler l'orthographe en leur expliquant que les profs de français sont des fascistes et qu'il faut que les élèves se rebellent contre eux.
Voilà voilà. Le problème, c'est qu'on parle beaucoup des élèves qui font n'importe quoi sur les réseaux sociaux, mais certains collègues sont dans ce cas également, ce qui n'aide pas, et on manque totalement de formation juridique sur cet usage des réseaux (et peut-être de textes juridiques: à mon sens, avoir ses élèves comme "amis" sur les réseaux sociaux devrait être interdit, mais certains collègues utilisent prétendument ces réseaux à des fins pédagogiques et en profitent pour répandre une propagande ubuesque ou calomnier leurs collègues...)
Outre ces deux anecdotes qui me semblent vraiment très graves, il y a aussi la question des enseignants qui écrivent en faisant mille fautes par ligne. Pardon de le dire (et d'être sans doute fasciste, cf ci-dessus) mais quand on enseigne, on se doit d'avoir certaines compétences et de maîtriser pleinement la langue écrite et orale. C'est encore plus vrai dans les matières littéraires, mais ça l'est dans toutes les disciplines. Sinon, comment peut-on prétendre être crédible auprès des élèves et des parents?
J'ai conscience d'avoir un peu dérivé et je m'en excuse, mais ce message entendait rebondir sur "on n'a aucune raison de critiquer les collègues". Eh bien en fait, si, et c'est fréquent, et il faut en parler. Le fait qu'il y ait des incompétents partout (c'est le cas bien sûr!) ne nous dispense pas d'avoir un regard critique sur notre propre profession, et ce n'est pas l'attaquer que de le faire remarquer.
La première anecdote, lorsque j'étais en stage, un collègue d'EPS faisait ami-ami avec les élèves sur Twitter, et avait essayé de monter une classe contre moi en expliquant que, puisque j'étais agrégée (c'était en tout cas ce qu'il m'avait expliqué a fortiori), je faisais des choses beaucoup trop compliqués, inutiles et "chiantes" [sic] pour les pauvres élèves malheureux. J'avais menacé de porter plainte, il avait retiré son tweet, tout en expliquant aux élèves toujours sur twitter que je "manquais de second degré" (je vous laisse apprécier...)
Deuxième anecdote du même acabit, dans le lycée technologique où j'ai été amenée à travailler plus tard, un jeune collègue d'informatique fraîchement débarqué qui se prétendait révolutionnaire et déconstruit (et surtout ne savait pas écrire une phrase correcte en français), devient ami Facebook avec les élèves et les encourage à ne pas travailler l'orthographe en leur expliquant que les profs de français sont des fascistes et qu'il faut que les élèves se rebellent contre eux.
Voilà voilà. Le problème, c'est qu'on parle beaucoup des élèves qui font n'importe quoi sur les réseaux sociaux, mais certains collègues sont dans ce cas également, ce qui n'aide pas, et on manque totalement de formation juridique sur cet usage des réseaux (et peut-être de textes juridiques: à mon sens, avoir ses élèves comme "amis" sur les réseaux sociaux devrait être interdit, mais certains collègues utilisent prétendument ces réseaux à des fins pédagogiques et en profitent pour répandre une propagande ubuesque ou calomnier leurs collègues...)
Outre ces deux anecdotes qui me semblent vraiment très graves, il y a aussi la question des enseignants qui écrivent en faisant mille fautes par ligne. Pardon de le dire (et d'être sans doute fasciste, cf ci-dessus) mais quand on enseigne, on se doit d'avoir certaines compétences et de maîtriser pleinement la langue écrite et orale. C'est encore plus vrai dans les matières littéraires, mais ça l'est dans toutes les disciplines. Sinon, comment peut-on prétendre être crédible auprès des élèves et des parents?
J'ai conscience d'avoir un peu dérivé et je m'en excuse, mais ce message entendait rebondir sur "on n'a aucune raison de critiquer les collègues". Eh bien en fait, si, et c'est fréquent, et il faut en parler. Le fait qu'il y ait des incompétents partout (c'est le cas bien sûr!) ne nous dispense pas d'avoir un regard critique sur notre propre profession, et ce n'est pas l'attaquer que de le faire remarquer.
- Clecle78Bon génie
Des anecdotes comme ça on en a tous. Et chaque métier a les siennes. Mais dans ce cas ouvrez un topic sur le sujet.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum