- ElyasEsprit sacré
Shajar a écrit:Dans l'article du Monde, je retiens surtout ce chiffre : 50% des contractuels démissionnent en 5 ans, 25% en moins d'un an.
Plus largement, Bertrand Delhomme, ancien doctorant en sociologie, a étudié les trajectoires professionnelles de 4 000 contractuels du second degré entre 2010 et 2019. Résultat : un sur deux quitte l’éducation nationale au bout de cinq ans, et parmi eux, un sur deux part dès la première année d’enseignement.
Sans parler de ceux dont on doit se séparer et qui ne démissionnent pas mais sont virés (attouchements sur les élèves, mise en danger des élèves etc). Dans un tel système de recrutement, on n'échappe pas à ceux qui viennent pour de mauvaises raisons ou qui sont dangereux. C'est bien là l'un des soucis de cette envie de contractualisation forcenée.
Je me fais pas mal critiquer ces derniers temps parce que j'ose dire que les contractuels recrutés avec le mouvement initié par le gouvernement ne sont pas réellement des collègues faisant notre métier. Je l'ai très mal pris parce qu'on me fait passer pour un vilain mais cette politique de recrutement met en danger le public des élèves et la profession entière, d'abord parce qu'on a en face des gens qui ne sont pas formés et n'ont pas nécessairement le niveau, qui n'ont pas fait l'effort de plusieurs années de se lancer dans le parcours menant au métier (et qui fait le tri), qui n'ont pas la capacité à assurer la sécurité des élèves voire ne viennent pas pour des raisons honorables dans notre métier.
Après, pour modérer mon propos très vindicatif, je remarque que pas mal de contractuels s'accrochent et comprennent le métier et veulent le faire. Le souci est que les moyens de titularisation sont assez rudes pour eux.
Ces dangers que j'évoque sont minimisés parce qu'il y a la volonté de casser nos corps, considérés comme trop intellectuels et engagés et qui, avec les moyens dont on devrait attendre d'une politique généreuse et soucieuse de tous les élèves de France, ferait réussir les élèves de toutes les classes sociales. Ce dernier point est apparemment insupportable. Plusieurs signes en témoignent : on va avoir des AESH privées autorisées dans les classes et le ministère a dû sortir l'IPS des écoles et collèges publics et privés après un procès, les statistiques sont édifiantes. Le public est vidé des classes sociales favorisées et de plus en plus des classes sociales moyennes. C'est un désastre. Il y a quelques années, j'avais lu un livre d'anticipation où clairement, les écoles pour le peuple étaient une catastrophe.
Bref... Je suis un vilain qui a du mal à apprécier les changements actuels et qui considère qu'on tue son métier.
- BaldredSage
Elyas a écrit:Shajar a écrit:Dans l'article du Monde, je retiens surtout ce chiffre : 50% des contractuels démissionnent en 5 ans, 25% en moins d'un an.
Plus largement, Bertrand Delhomme, ancien doctorant en sociologie, a étudié les trajectoires professionnelles de 4 000 contractuels du second degré entre 2010 et 2019. Résultat : un sur deux quitte l’éducation nationale au bout de cinq ans, et parmi eux, un sur deux part dès la première année d’enseignement.
Sans parler de ceux dont on doit se séparer et qui ne démissionnent pas mais sont virés (attouchements sur les élèves, mise en danger des élèves etc). Dans un tel système de recrutement, on n'échappe pas à ceux qui viennent pour de mauvaises raisons ou qui sont dangereux. C'est bien là l'un des soucis de cette envie de contractualisation forcenée.
Je me fais pas mal critiqué ces derniers temps parce que j'ose dire que les contractuels recrutés avec le mouvement initié par le gouvernement ne sont pas réellement des collègues faisant notre métier. Je l'ai très mal pris parce qu'on me fait passer pour un vilain mais cette politique de recrutement met en danger le public des élèves et la profession entière, d'abord parce qu'on a en face des gens qui ne sont pas formés et n'ont pas nécessairement le niveau, qui n'ont pas fait l'effort de plusieurs années de se lancer dans le parcours menant au métier (et qui fait le tri), qui n'ont pas la capacité à assurer la sécurité des élèves voire ne viennent pas pour des raisons honorables dans notre métier.
Après, pour modérer mon propos très vindicatif, je remarque que pas mal de contractuels s'accrochent et comprennent le métier et veulent le faire. Le souci est que les moyens de titularisation sont assez rudes pour eux.
Ces dangers que j'évoque sont minimisés parce qu'il y a la volonté de casser nos corps, considérés comme trop intellectuels et engagés et qui, avec les moyens dont on devrait attendre d'une politique généreuse et soucieuse de tous les élèves de France, ferait réussir les élèves de toutes les classes sociales. Ce dernier point est apparemment insupportable. Plusieurs signes en témoignent : on va avoir des AESH privées autorisées dans les classes et le ministère a dû sortir l'IPS des écoles et collèges publics et privés après un procès, les statistiques sont édifiantes. Le public est vidé des classes sociales favorisées et de plus en plus des classes sociales moyennes. C'est un désastre. Il y a quelques années, j'avais lu un livre d'anticipation où clairement, les écoles pour le peuple étaient une catastrophe.
Bref... Je suis un vilain qui a du mal à apprécier les changements actuels et qui considère qu'on tue son métier.
Montons une association de vilains !
- EdithWGrand sage
Les "mauvais" ne font souvent pas long feu (par mauvais, j'entends pas assez formés, enseignant une matière qu'ils ne maîtrisent pas suffisamment, etc, aucun jugement moral) heureusement... je me souviens dans mon précédent bahut en région parisienne, d'un collègue suppléant de SPC qui avait fini par être rayé des listings du rectorat pour le privé (on a entendu dire qu'il était parti dans le public ensuite), après avoir frôlé plusieurs fois de véritables catastrophes en labo (départ de feu, expériences dangereuses où il sortait en laissant les élèves seuls...), il avait "bénéficié" de la pénurie dans la matière et les établissements se le refilaient comme une patate chaude jusqu'à la goutte d'eau...ça avait duré deux ans.
Mais il y a aussi des "mauvais" dans les titulaires "récents". Comme le dit le CDE du lycée de ma fille (CDE dialoguant volontiers avec les parents), les deux profs qui posent problème cette année sont des titulaires, un cas très limite dans le positionnement par rapport aux élèves filles (je ne donne pas de détails mais ça chauffe pour lui) et un qui de toute évidence, malgré des qualités humaines et intellectuelles certaines, n'est PAS fait pour enseigner (et c'est pas faute d'avoir tout essayé depuis 5 ans : tutorats renouvelés, inspections multiples, formations..).
J'ai aussi commencé comme suppléante... comme beaucoup de collègues dans le privé.
Mais il y a aussi des "mauvais" dans les titulaires "récents". Comme le dit le CDE du lycée de ma fille (CDE dialoguant volontiers avec les parents), les deux profs qui posent problème cette année sont des titulaires, un cas très limite dans le positionnement par rapport aux élèves filles (je ne donne pas de détails mais ça chauffe pour lui) et un qui de toute évidence, malgré des qualités humaines et intellectuelles certaines, n'est PAS fait pour enseigner (et c'est pas faute d'avoir tout essayé depuis 5 ans : tutorats renouvelés, inspections multiples, formations..).
J'ai aussi commencé comme suppléante... comme beaucoup de collègues dans le privé.
- VinZTDoyen
@Elyas a entièrement raison, la volonté politique de casser notre statut, la réforme du CAPES rognant (et pas qu'un peu) la partie disciplinaire, les décrets Hamon, le lycée et le bac Mathiot-Blanquer, la multiplication des certifications privées pour attester d'un niveau dans telle ou telle discipline, bientôt le collège N'Diaye, les cadeaux au privé, le recrutement à l'arrache de contractuels, les promesses de revalorisation non suivies d'effets mais ancrant dans la tête du pékin moyen « qu'on a encore augmenté les profs », le bashing permanent depuis Gérard du PMU (« alors encore en grève entre deux vacances ? ») jusqu'au plus haut sommet de l'État (« diplômes excessifs », « ne servent pas à redresser le pays »), bref tout converge (pas que depuis Macron même si l'accélération de la convergence est plus rapide sous son règne) vers le démantèlement du service public de l'Éducation et la fin du professeur-fonctionnaire.
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« Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur Internet » Victor Hugo.
« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
« Ne jamais faire le jour même ce que tu peux faire faire le lendemain par quelqu'un d'autre » Pierre Dac
« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- JennyMédiateur
Elyas a écrit:Ces dangers que j'évoque sont minimisés parce qu'il y a la volonté de casser nos corps, considérés comme trop intellectuels et engagés et qui, avec les moyens dont on devrait attendre d'une politique généreuse et soucieuse de tous les élèves de France, ferait réussir les élèves de toutes les classes sociales. Ce dernier point est apparemment insupportable. Plusieurs signes en témoignent : on va avoir des AESH privées autorisées dans les classes et le ministère a dû sortir l'IPS des écoles et collèges publics et privés après un procès, les statistiques sont édifiantes. Le public est vidé des classes sociales favorisées et de plus en plus des classes sociales moyennes. C'est un désastre. Il y a quelques années, j'avais lu un livre d'anticipation où clairement, les écoles pour le peuple étaient une catastrophe.
Bref... Je suis un vilain qui a du mal à apprécier les changements actuels et qui considère qu'on tue son métier.
Vilaine aussi !
Pour les contractuels, il y a effectivement de tout. J'aide à l'occasion des collègues sérieux, tout en déplorant que le recrutement ne se fasse pas exclusivement sur concours.
- SphinxProphète
Je pense que par rapport à il y a dix ou vingt ans, le battage officiel "venez faire prof, c'est facile, y a plein de vacances, allez, venez, siouplaît, on embauche vraiment tout le monde et n'importe qui" fait nécessairement que parmi les recrutés, il y a une proportion bien plus forte de gens qui 1) n'ont pas le niveau ou pas le profil 2) n'ont pas l'envie de se donner du mal quand ils se rendent compte qu'il y a tromperie.
Donc bien sûr qu'il y a des gens qui ont fait contractuels il y a vingt ans ou qui font contractuels maintenant et qui sont de très bons profs mais nécessairement le pourcentage de ces gens-là baisse. Et c'est exactement le même mécanisme pour les titulaires d'ailleurs (en un peu moins pire puisqu'il y a un concours au lieu d'un entretien de cinq minutes).
Donc bien sûr qu'il y a des gens qui ont fait contractuels il y a vingt ans ou qui font contractuels maintenant et qui sont de très bons profs mais nécessairement le pourcentage de ces gens-là baisse. Et c'est exactement le même mécanisme pour les titulaires d'ailleurs (en un peu moins pire puisqu'il y a un concours au lieu d'un entretien de cinq minutes).
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- JennyMédiateur
Il y a aussi une différence entre des contractuels qui tentent le concours ou comptent passer l’interne et ceux qui font ça par défaut, pour faire une « pause professionnelle » ou autre.
- RêveuseNiveau 4
Je suis suppléante dans le privé, j'avoue faire aussi moins d'efforts cette année :
- car on m'a proposé qu'une semaine de remplacement depuis le début de l'année.
- car j'ai du batailler pour signer mon dernier PV d'installation (arrivée lundi, j'ai signé jeudi, fin du remplacement vendredi).
- car je vais attendre ma paie des semaines.
- car je dois avoir 3 jobs à coté.
Donc je fais ce qu'il faut pour les élèves, mais je ne donne plus le maximum pour une administration qui ne sait même pas envoyer un bulletin de salaire conforme et qui nous sous déclare à Pole emploi. Le mépris peut transformer un "bon" contractuel et contractuel "moyen".
C'est peut-être pour ça que les contractuels envisagent de moins en moins de rester, et même après de passer le concours.
- car on m'a proposé qu'une semaine de remplacement depuis le début de l'année.
- car j'ai du batailler pour signer mon dernier PV d'installation (arrivée lundi, j'ai signé jeudi, fin du remplacement vendredi).
- car je vais attendre ma paie des semaines.
- car je dois avoir 3 jobs à coté.
Donc je fais ce qu'il faut pour les élèves, mais je ne donne plus le maximum pour une administration qui ne sait même pas envoyer un bulletin de salaire conforme et qui nous sous déclare à Pole emploi. Le mépris peut transformer un "bon" contractuel et contractuel "moyen".
C'est peut-être pour ça que les contractuels envisagent de moins en moins de rester, et même après de passer le concours.
- TivinouDoyen
Le CDE raconte aux parents d'élèves ce que j'ai graissé ? Je trouve ça hallucinant.EdithW a écrit:Les "mauvais" ne font souvent pas long feu (par mauvais, j'entends pas assez formés, enseignant une matière qu'ils ne maîtrisent pas suffisamment, etc, aucun jugement moral) heureusement... je me souviens dans mon précédent bahut en région parisienne, d'un collègue suppléant de SPC qui avait fini par être rayé des listings du rectorat pour le privé (on a entendu dire qu'il était parti dans le public ensuite), après avoir frôlé plusieurs fois de véritables catastrophes en labo (départ de feu, expériences dangereuses où il sortait en laissant les élèves seuls...), il avait "bénéficié" de la pénurie dans la matière et les établissements se le refilaient comme une patate chaude jusqu'à la goutte d'eau...ça avait duré deux ans.
Mais il y a aussi des "mauvais" dans les titulaires "récents". Comme le dit le CDE du lycée de ma fille (CDE dialoguant volontiers avec les parents), les deux profs qui posent problème cette année sont des titulaires, un cas très limite dans le positionnement par rapport aux élèves filles (je ne donne pas de détails mais ça chauffe pour lui) et un qui de toute évidence, malgré des qualités humaines et intellectuelles certaines, n'est PAS fait pour enseigner (et c'est pas faute d'avoir tout essayé depuis 5 ans : tutorats renouvelés, inspections multiples, formations..).
J'ai aussi commencé comme suppléante... comme beaucoup de collègues dans le privé.
Edit. Vilaine aussi !
- CasparProphète
Tivinou a écrit:Le CDE raconte aux parents d'élèves ce que j'ai graissé ? Je trouve ça hallucinant.EdithW a écrit:Les "mauvais" ne font souvent pas long feu (par mauvais, j'entends pas assez formés, enseignant une matière qu'ils ne maîtrisent pas suffisamment, etc, aucun jugement moral) heureusement... je me souviens dans mon précédent bahut en région parisienne, d'un collègue suppléant de SPC qui avait fini par être rayé des listings du rectorat pour le privé (on a entendu dire qu'il était parti dans le public ensuite), après avoir frôlé plusieurs fois de véritables catastrophes en labo (départ de feu, expériences dangereuses où il sortait en laissant les élèves seuls...), il avait "bénéficié" de la pénurie dans la matière et les établissements se le refilaient comme une patate chaude jusqu'à la goutte d'eau...ça avait duré deux ans.
Mais il y a aussi des "mauvais" dans les titulaires "récents". Comme le dit le CDE du lycée de ma fille (CDE dialoguant volontiers avec les parents), les deux profs qui posent problème cette année sont des titulaires, un cas très limite dans le positionnement par rapport aux élèves filles (je ne donne pas de détails mais ça chauffe pour lui) et un qui de toute évidence, malgré des qualités humaines et intellectuelles certaines, n'est PAS fait pour enseigner (et c'est pas faute d'avoir tout essayé depuis 5 ans : tutorats renouvelés, inspections multiples, formations..).
J'ai aussi commencé comme suppléante... comme beaucoup de collègues dans le privé.
Edit. Vilaine aussi !
Je trouve ça hallucinant également...il fait aussi un classement des profs ? Du meilleur au plus mauvais ?
Et en plus ça alimente le discours ambiant "ça ne sert à rien de passer des concours et d'être titulaire".
- EnaecoVénérable
EdithW a écrit:un qui de toute évidence, malgré des qualités humaines et intellectuelles certaines, n'est PAS fait pour enseigner (et c'est pas faute d'avoir tout essayé depuis 5 ans : tutorats renouvelés, inspections multiples, formations..).
Il s'agit du jugement que le CDE partage aux familles ou bien ton jugement ?
- Clecle78Bon génie
Extrêmement choquant et surtout asséné comme si c'était une évidence.
- ElyasEsprit sacré
Je veux juste ajouter quelques éléments pour justifier pourquoi je suis un vilain. J'estime que le métier de professeur est un métier qui demande une grande humanité, une grande expérience et une base disciplinaire solide. Quand on a deux des trois éléments, on tient la route quelques temps mais l'expérience cumulée année après année transforme totalement le professeur. Il n'y a plus rien à voir entre nos premiers cours et ce qu'on fait avec vingt ans d'expérience. Nos rencontres, nos réflexions et nos expériences font qu'on devient des professionnels avec des gestes professionnels d'une grande finesse, on repère très vite ce qu'il faut faire pour tel type d'élève, chose dont on n'avait même pas conscience cinq, dix, quinze ou vingt ans auparavant. Cette expérience précieuse qui nous métamorphose en professeurs précieux pour notre société, nos élites n'en veulent plus en recourant à la contractualisation. Certains contractuels parviennent à durer mais leurs conditions professionnelles et sociales font que l'âpreté de la vie les empêche de pouvoir vivre le métier sereinement.
Donc, on détruit le caractère précieux qu'apportent des professionnels de longue durée et on accentue la précarité.
Ma foi, je suis un vilain qui n'aime pas cette merveilleuse faribole que les contractuels sont l'avenir.
Donc, on détruit le caractère précieux qu'apportent des professionnels de longue durée et on accentue la précarité.
Ma foi, je suis un vilain qui n'aime pas cette merveilleuse faribole que les contractuels sont l'avenir.
- Vieux_MongolFidèle du forum
Effectivement la modernité déteste les métiers et raffole des jobs.
- LadyOlennaModérateur
D'ailleurs ne dit-on pas "pauvre comme job" ?
- Clecle78Bon génie
Ah ! Ah ! Ah ! Bien vu lady Olenna !
- CasparProphète
Vieux_Mongol a écrit:Effectivement la modernité déteste les métiers et raffole des jobs.
Oui car "dans l'avenir on aura plusieurs métiers" mantra de la modernité, on ne sait pas trop pourquoi ni comment ça va se faire mais pas grave: c'est fun, c'est moderne.
- LaugarithmeFidèle du forum
Un collègue, qui a toujours le mot juste, me disait " Il paraît qu'il faut être flexible mais entre flexibilité et précarité il n'y a pas grande différence" .
- henrietteMédiateur
Il faut être agile.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- LaugarithmeFidèle du forum
Et souple très souplehenriette a écrit:Il faut être agile.
- VoltigeurHabitué du forum
Alors il faut aller jusqu'au bout : "souple, félin, manœuvrier" (avec une belle casquette camouflée) :jesors:
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«Quand tout le monde pense la même chose, c'est que plus personne ne pense» (Walter Lippman)
- EdithWGrand sage
Enaeco a écrit:EdithW a écrit:un qui de toute évidence, malgré des qualités humaines et intellectuelles certaines, n'est PAS fait pour enseigner (et c'est pas faute d'avoir tout essayé depuis 5 ans : tutorats renouvelés, inspections multiples, formations..).
Il s'agit du jugement que le CDE partage aux familles ou bien ton jugement ?
Celui de trois CDE successifs (avec qui les parents élus ont ou ont eu des rapports très francs et ouverts) et des collègues (de la même discipline) du lycée, qui utilisent des mots extrêmement violents pour décrire le cas et leur raz le bol de devoir gérer, pallier et corriger les erreurs, jusqu'à devoir recommencer tout le programme de seconde en début de 1ere pour les spé... Je ne me permettrais pas de porter un jugement sur un collègue à titre personnel, d'autant que je n'exerce pas dans l'établissement, malgré les nombreux incidents rapportés par mes enfants et leurs camarades (ce qui est loin d'être suffisant pour se faire une opinion).
- Isis39Enchanteur
Elyas a écrit:Je veux juste ajouter quelques éléments pour justifier pourquoi je suis un vilain. J'estime que le métier de professeur est un métier qui demande une grande humanité, une grande expérience et une base disciplinaire solide. Quand on a deux des trois éléments, on tient la route quelques temps mais l'expérience cumulée année après année transforme totalement le professeur. Il n'y a plus rien à voir entre nos premiers cours et ce qu'on fait avec vingt ans d'expérience. Nos rencontres, nos réflexions et nos expériences font qu'on devient des professionnels avec des gestes professionnels d'une grande finesse, on repère très vite ce qu'il faut faire pour tel type d'élève, chose dont on n'avait même pas conscience cinq, dix, quinze ou vingt ans auparavant. Cette expérience précieuse qui nous métamorphose en professeurs précieux pour notre société, nos élites n'en veulent plus en recourant à la contractualisation. Certains contractuels parviennent à durer mais leurs conditions professionnelles et sociales font que l'âpreté de la vie les empêche de pouvoir vivre le métier sereinement.
Donc, on détruit le caractère précieux qu'apportent des professionnels de longue durée et on accentue la précarité.
Ma foi, je suis un vilain qui n'aime pas cette merveilleuse faribole que les contractuels sont l'avenir.
Avec mes trente ans d’expérience je partage complètement ton avis.
- choup78Habitué du forum
Clecle78 a écrit:Extrêmement choquant et surtout asséné comme si c'était une évidence.
Moi ça ne me choque pas, dans mon lycée nous avons deux profs très problématiques qui ont un dossier au rectorat long comme le bras mais qui sont encore là, un qui ne fout absolument rien et l'autre qui traumatise les élèves (il y a déjà eu des mains courantes de déposées). Chaque année des parents prennent rdv avec notre cde, font remonter les disfonctionnements et le cde reconnaît le pb mais dit qu'il ne peut rien faire et il ne se passe juste ... rien... C'est hallucinant...
- EdithWGrand sage
Merci pour ce post… tant mieux si les collègues que ça choque n’ont jamais été confrontés à des collègues limite/incompétents/cossards/déséquilibrés ou autre (pas tout en même temps), ils en ont de la chance. Parce qu’en tant que parent et/ou prof ça fait mal au coeur de constater les ravages que certains peuvent faire (heureusement très peu en proportion parmi le nombre des collègues qui font bien leur boulot). Il y a malheureusement quelques faits divers tragiques où des élèves ont été poussés au suicide par le harcèlement conjugué des camarades et d’un enseignant. Et ce n’est pas faire injure aux collègues victimes d’élèves, de parents ou de leur hiérarchie que de le dire.
- JennyMédiateur
Parfois, on s’en rend compte en effet…
Aucun souci à aider ou soutenir un collègue en difficulté, mais pas un collègue qui n’est absolument pas professionnel.
- Spoiler:
- Un de mes collègues reposte les vidéos filmées par les élèves dans son cours. Et franchement, le contenu laisse vraiment perplexe… On ne peut que constater que c’est vraiment problématique. Faire cours à côté donne aussi une bonne idée de l’étendue du problème.
Aucun souci à aider ou soutenir un collègue en difficulté, mais pas un collègue qui n’est absolument pas professionnel.
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