- DanskaProphète
C'est l'article qu'a posté Jenny hier
- Lisak40Expert spécialisé
Pour enseigner à un public d'ados issus de millieux peu favorisés (voire socialement tout en bas de l'échelle), la plupart des parents sont très peu éduqués et ne savent pas si ce qu'on enseigne à leurs enfants est correct ou non (il suffit de lire comment les parents écrivent eux-même parfois pour comprendre qu'ils ne se rendront pas compte que la maîtresse écrit n'importe quoi). Attention je n'ai pas dit qu'ils ne s'intéressaient pas à l'éducation de leurs enfants, mais que dans bien des cas la situation des parents fait que non seulement ils sont incapables de même constater que la maîtresse ou le prof raconte / fait n'importe quoi, ou que ben ils sont tellement dépassés qu'ils sont déconnectés de ce qu'il se passe à l'école de leurs enfants...
- Ajonc35Sage
Oups. Je n'ai pas remonte le fil assez loin.Danska a écrit:C'est l'article qu'a posté Jenny hier
- somacNiveau 7
Lisak40 a écrit:Pour enseigner à un public d'ados issus de millieux peu favorisés (voire socialement tout en bas de l'échelle), la plupart des parents sont très peu éduqués et ne savent pas si ce qu'on enseigne à leurs enfants est correct ou non...
Oui, et plus le système éducatif est mauvais, moins les jeunes, qui deviennent à leur tour parents, sont en mesure de réaliser que l'éducation donnée à leurs enfants est mauvaise.... et le cercle vicieux (mais pas vicieux pour tous) est en place...
Quand on éduque mal, on crée des citoyens qui n'ont pas les moyens d'appréhender correctement le monde qui les entoure.
- moi c'est moiNiveau 9
somac a écrit:Lisak40 a écrit:Pour enseigner à un public d'ados issus de millieux peu favorisés (voire socialement tout en bas de l'échelle), la plupart des parents sont très peu éduqués et ne savent pas si ce qu'on enseigne à leurs enfants est correct ou non...
Oui, et plus le système éducatif est mauvais, moins les jeunes, qui deviennent à leur tour parents, sont en mesure de réaliser que l'éducation donnée à leurs enfants est mauvaise.... et le cercle vicieux (mais pas vicieux pour tous) est en place...
Quand on éduque mal, on crée des citoyens qui n'ont pas les moyens d'appréhender correctement le monde qui les entoure.
Et pour boucler la boucle, une partie de ces enfants seront les enseignants de demain...
- LeclochardEmpereur
Nita a écrit:Je suis partagée entre l'envie de rire (de ces gens, ce qui n'est pas bien, je vous l'avoue), et l'effroi pour ce qu'ils transmettent (ou pas) aux élèves qu'ils ont en charge.
Probable que des «pétages de plomb » arriveront. Outre les connaissances, il faut du sang froid pour faire ce job. En suivant l’actualité, on verra apparaître des cas dans les prochaines semaines ou les prochains mois.
Je trouve les contractuelles citées bien consciencieuses. D’autres se contentent sûrement d’improviser sans avoir le bagage culturel ou scientifique ou photocopient des docs tout prêts sans avoir le recul. Le ministère joue à l’apprenti sorcier avec ces recrutements faits sur un coin de table.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- JennyMédiateur
J’avoue que j’ai ri… Si seulement ça pouvait faire prendre conscience aux gens que notre métier n’est pas « une pause professionnelle ».
- CochonouNiveau 9
Leclochard a écrit:Nita a écrit:Je suis partagée entre l'envie de rire (de ces gens, ce qui n'est pas bien, je vous l'avoue), et l'effroi pour ce qu'ils transmettent (ou pas) aux élèves qu'ils ont en charge.
Probable que des «pétages de plomb » arriveront. Outre les connaissances, il faut du sang froid pour faire ce job. En suivant l’actualité, on verra apparaître des cas dans les prochaines semaines ou les prochains mois.
Je trouve les contractuelles citées bien consciencieuses. D’autres se contentent sûrement d’improviser sans avoir le bagage culturel ou scientifique ou photocopient des docs tout prêts sans avoir le recul. Le ministère joue à l’apprenti sorcier avec ces recrutements faits sur un coin de table.
Je me suis fait la même réflexion. J'imagine que les plus mauvais n'ont pas eu à coeur de témoigner. Qui plus est, moins on est savant plus on surestime son savoir et ses compétences.
- ElaïnaDevin
Il y a des choses intéressantes dans certains articles sur le même thème. J'en ai lu un hier sur 20minutes, un monsieur fraîchement reconverti, qui disait certes travailler d'arrache-pied (ce à quoi il ne s'attendait pas) mais qui se sentait enfin heureux dans sa vie pro et qui ne se voyait pas abandonner (en tout cas pas à court terme).
Je suis persuadée que pour certains la reconversion est vraiment avantageuse notamment en termes d'horaire. C'est ce que me disait l'ancienne maîtresse de mon aîné, qui a quitté son boulot d'ingénieur agronome où elle faisait des semaines de 50, 60, 70h, pour être PE (elle a passé et obtenu le concours hein). Si quelqu'un me dit qu'il y a gagné en temps de travail et en accomplissement personnel, je n'ai aucune raison de ne pas le croire. Maintenant ces articles sur ces recrutés parachutés fait un peu froid dans le dos quant au niveau (quatre jours de formation...) mais bon ça n'est pas une nouveauté.
Je suis persuadée que pour certains la reconversion est vraiment avantageuse notamment en termes d'horaire. C'est ce que me disait l'ancienne maîtresse de mon aîné, qui a quitté son boulot d'ingénieur agronome où elle faisait des semaines de 50, 60, 70h, pour être PE (elle a passé et obtenu le concours hein). Si quelqu'un me dit qu'il y a gagné en temps de travail et en accomplissement personnel, je n'ai aucune raison de ne pas le croire. Maintenant ces articles sur ces recrutés parachutés fait un peu froid dans le dos quant au niveau (quatre jours de formation...) mais bon ça n'est pas une nouveauté.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- Lord StevenExpert
Tout cela me rappelle les épisodes actuels de Plus belle la Vie où la femme de menage de l'hôtel devient prof d'histoire-géo... Je n'ai pas encore su dire s'il s'agissait de premier ou second degré par rapport à cette histoire de job dating. (Mais au moins il y à une chose un peu réaliste, tout ce qu'elle peut faire est de lire une accumulation de dates sur des fiches sans lesquelles elle est perdue, affirme que Pétain est à l'origine du Front Populaire et... ça se passe mal avec les élèves pour qui elle n'est du coup pas légitime )
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If you play with a cat, you should mind his scratch
- mazeppaNiveau 2
Article du monde: https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/10/28/les-premieres-semaines-difficiles-des-nouveaux-enseignants-contractuels-c-etait-la-panique_6147642_3224.html
J'aime beaucoup le contraste entre " Nous les avions croisés, pour la plupart, plutôt confiants, lors du job dating de l’académie de Versailles en juin, ou lors de leur formation de quatre jours dans l’académie de Créteil, fin août." et " Nous les retrouvons essorés au début des vacances d’automne".
Je sais que ce n'est pas bien de se moquer mais c'est un juste retour de bâton pour ceux qui sont venus en ne voyant que nos vacances et " pas d'école" le mercredi!
J'aime beaucoup le contraste entre " Nous les avions croisés, pour la plupart, plutôt confiants, lors du job dating de l’académie de Versailles en juin, ou lors de leur formation de quatre jours dans l’académie de Créteil, fin août." et " Nous les retrouvons essorés au début des vacances d’automne".
Je sais que ce n'est pas bien de se moquer mais c'est un juste retour de bâton pour ceux qui sont venus en ne voyant que nos vacances et " pas d'école" le mercredi!
- JennyMédiateur
Sujets fusionnés
- Charles-MauriceNiveau 10
Oui, alors nous aussi on est essorés aux vacances de Toussaint, Noël, c'est juste qu'on ne nous tend pas de micro. Ces témoignages ont le mérite du réalisme. Mais il est déplorable qu'il faille que cela émane de non enseignants pour que cela soit cru.mazeppa a écrit:Article du monde: https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/10/28/les-premieres-semaines-difficiles-des-nouveaux-enseignants-contractuels-c-etait-la-panique_6147642_3224.html
J'aime beaucoup le contraste entre " Nous les avions croisés, pour la plupart, plutôt confiants, lors du job dating de l’académie de Versailles en juin, ou lors de leur formation de quatre jours dans l’académie de Créteil, fin août." et " Nous les retrouvons essorés au début des vacances d’automne".
Je sais que ce n'est pas bien de se moquer mais c'est un juste retour de bâton pour ceux qui sont venus en ne voyant que nos vacances et " pas d'école" le mercredi!
- MoyenCrocoNiveau 10
Le problème de ces job dating, c'est que certains contractuels vont réussir à assurer jusqu'au bout (et même parfois très bien), et ils diront que "faire prof, ça va. On a eu 4j de formation et c'était presque pas nécessaire." Et rajouterons "personnellement, j'ai fait une année en tant que prof de physique mais je pourrais très bien faire mathématiques ou S.I."
Et nous serons condamnés...
Et nous serons condamnés...
- Lisak40Expert spécialisé
MoyenCroco a écrit:Le problème de ces job dating, c'est que certains contractuels vont réussir à assurer jusqu'au bout (et même parfois très bien), et ils diront que "faire prof, ça va. On a eu 4j de formation et c'était presque pas nécessaire." Et rajouterons "personnellement, j'ai fait une année en tant que prof de physique mais je pourrais très bien faire mathématiques ou S.I."
Et nous serons condamnés...
J'ai été contractuelle, et cela se passait très bien (en vrai, non, probablement pas : mes 1ers cours devaient être un désastre), mais j'ai réussi à tenir à peu près deux ans avec plein de niveaux avant d'avoir mon concours. J'avais quand même de l'expéreience en tant que prof "certifiée" à l'étranger (je veux dire avec un diplôme de prof mais d'un autre pays). Pour autant je ne dirais pas que "prof, ça va, c'est facile", encore moins si je suis en primaire...
- MoyenCrocoNiveau 10
Je me suis peut être mal exprimé.
Ces personnes la vont en parler à la télévision et cela deviendra parole d'évangile. Pour peu qu'elles rajoutent qu'en plus, elles sont relativement bien payé pour le job ...
Ces personnes la vont en parler à la télévision et cela deviendra parole d'évangile. Pour peu qu'elles rajoutent qu'en plus, elles sont relativement bien payé pour le job ...
- JacqGuide spirituel
somac a écrit:Lisak40 a écrit:Pour enseigner à un public d'ados issus de milieux peu favorisés (voire socialement tout en bas de l'échelle), la plupart des parents sont très peu éduqués et ne savent pas si ce qu'on enseigne à leurs enfants est correct ou non...
Oui, et plus le système éducatif est mauvais, moins les jeunes, qui deviennent à leur tour parents, sont en mesure de réaliser que l'éducation donnée à leurs enfants est mauvaise.... et le cercle vicieux (mais pas vicieux pour tous) est en place...
Quand on éduque mal, on crée des citoyens qui n'ont pas les moyens d'appréhender correctement le monde qui les entoure.
Oui, vous pointez la réalité du doigt, ce qui permet auX gouvernementS de faire des économies sur les classes populaires, que cela soit dans les quartiers défavorisés, dans les LP, dans les zones rurales reculées, sans qu'aucune mobilisation ne soit possible pour défendre ces "sans-dents". Sans polémique à propos de la réforme que proposais F. Hollande pour les classes prépa (je ne veux en rien la justifier ou la condamner, c'est une sujet que je ne maîtrise pas) mais immédiatement il y a eu levée de boucliers de la part des "informés actifs", recul finalement. Par contre les catégories défavorisées, les LP, personne ne bouge le moindre petit doigt pour eux.
Elaïna a écrit:Il y a des choses intéressantes dans certains articles sur le même thème. J'en ai lu un hier sur 20minutes, un monsieur fraîchement reconverti, qui disait certes travailler d'arrache-pied (ce à quoi il ne s'attendait pas) mais qui se sentait enfin heureux dans sa vie pro et qui ne se voyait pas abandonner (en tout cas pas à court terme).
Je suis persuadée que pour certains la reconversion est vraiment avantageuse notamment en termes d'horaire. C'est ce que me disait l'ancienne maîtresse de mon aîné, qui a quitté son boulot d'ingénieur agronome où elle faisait des semaines de 50, 60, 70h, pour être PE (elle a passé et obtenu le concours hein). Si quelqu'un me dit qu'il y a gagné en temps de travail et en accomplissement personnel, je n'ai aucune raison de ne pas le croire. Maintenant ces articles sur ces recrutés parachutés fait un peu froid dans le dos quant au niveau (quatre jours de formation...) mais bon ça n'est pas une nouveauté.
En LP (pas seulement, on ne va pas la ramener constamment sur les LP) nous avons beaucoup d'enseignants de matières pro qui trouvent, pas forcément sur les horaires, mais sur la liberté de ces horaires, une vraie soupape par rapport au secteur privé et lucratif. Sans compter qu'ils ont souvent vraiment la passion de transmettre leurs savoirs et leurs compétences professionnelles. J'ai pas mal de collègues, notamment en Commerce-Vente qui sont heureux tout en ayant auparavant déchanté de leur boulot, notamment ce qu'on appelait jadis les VRP. Nous avons en plus souvent des collègues du privé qui ont eu une multitude d'expériences et qui sont une mine d'or pour nos élèves de LP. Nous avons aussi des gens qui ont bien été exploités dans le privé et pour qui l'enseignement est un vrai gain, je pense notamment aux collègues d'esthétique dont les conditions salariales étaient misérables. Mais cela ne concerne pas que les Job dating, c'est plus vaste.
MoyenCroco a écrit:Le problème de ces job dating, c'est que certains contractuels vont réussir à assurer jusqu'au bout (et même parfois très bien), et ils diront que "faire prof, ça va. On a eu 4j de formation et c'était presque pas nécessaire." Et rajouterons "personnellement, j'ai fait une année en tant que prof de physique mais je pourrais très bien faire mathématiques ou S.I."
Et nous serons condamnés...
Nos recrutés de dernière heure se demandent toujours quand est-ce qu'ils vont avoir ces fameuses 4 journées de formation. De plus nous avons vu l'utilité de ces quatre journées... Ce sont en réalité nous (les titulaires ou les vieux contractuels) qui les formons sur le tas sans vouloir non plus y passer nos journées, ce n'est pas notre job, mais nous partageons les mêmes classes donc les mêmes intérêts. Nous avons eu la dernière semaine une jeune contractuelle, déboulant du jour au lendemain, elle est super sympa, je ne veux pas qu'elle se fasse exploser par certaines classes. On a longuement discuté, expliqué, j'ai donné des "trucs" des "méthodes", des "machins". C'est nous qui pallions l'incurie des derniers gouvernements, droite et gauche confondus.
- roxanneOracle
Après, plein de bons profs actuels ont commencé comme contractuels, maîtres auxiliaires ou vacataires. Et j'ai la prétention d'en faire partie.
- DaphnéDemi-dieu
roxanne a écrit:Après, plein de bons profs actuels ont commencé comme contractuels, maîtres auxiliaires ou vacataires. Et j'ai la prétention d'en faire partie.
Certes, ils n'avaient pas le concours mais au moins ils avaient les diplômes nécessaires requis pour passer le concours.
Ils savaient donc de quoi ils parlaient en cours.
- CasparProphète
MoyenCroco a écrit:Je me suis peut être mal exprimé.
Ces personnes la vont en parler à la télévision et cela deviendra parole d'évangile. Pour peu qu'elles rajoutent qu'en plus, elles sont relativement bien payé pour le job ...
Oui, c'est ça. Les JT vont choisir comme "angle": "ces profs formés sur le tas qui ont réussi" et ça fera de beaux reportages édifiants. On parlera beaucoup moins de ceux qui ont abandonnés ou qui ne s'en sortent pas, tout simplement parce que c'est moins télégénique.
- eolyenNiveau 8
MoyenCroco a écrit:Le problème de ces job dating, c'est que certains contractuels vont réussir à assurer jusqu'au bout (et même parfois très bien), et ils diront que "faire prof, ça va. On a eu 4j de formation et c'était presque pas nécessaire." Et rajouterons "personnellement, j'ai fait une année en tant que prof de physique mais je pourrais très bien faire mathématiques ou S.I."
Et nous serons condamnés...
Surtout qu'en tant que contractuel, il n'y a aucune contrainte des inspe (devoirs/rapports, mémoire, et autres joyeusetés...) et de "pression" quant à une titularisation (aucune conséquence si on fait des cours "à minima" dans l'urgence ou qu'on ne complète pas régulièrement un cahier de textes par exemple). Malgré la potentielle rudesse de l'entrée dans le métier sans accompagnement, je ne pense pas qu'une année en tant que contractuel soit aussi lourde et exigeante qu'une année de stage.
(Je n'ai absolument rien contre les profs contractuels, ayant par ailleurs beaucoup apprécié la compagnie certains ex-collègues contractuels)
- ShajarVénérable
Dans l'article du Monde, je retiens surtout ce chiffre : 50% des contractuels démissionnent en 5 ans, 25% en moins d'un an.
Plus largement, Bertrand Delhomme, ancien doctorant en sociologie, a étudié les trajectoires professionnelles de 4 000 contractuels du second degré entre 2010 et 2019. Résultat : un sur deux quitte l’éducation nationale au bout de cinq ans, et parmi eux, un sur deux part dès la première année d’enseignement.
- Djedje_BzhNiveau 6
[quote="Shajar"]Dans l'article du Monde, je retiens surtout ce chiffre : 50% des contractuels démissionnent en 5 ans, 25% en moins d'un an.
[quote]
C'est exactement l'effet recherché : ne surtout pas avoir des enseignants (animateurs ?) qui restent longtemps dans la structure et faire en sorte que cela "tourne". Il doit bien y avoir un document au ministère qui indique le nombre d'euro économisé pour tout contractuel embauché en lieu et place d'un titulaire (ce document doit exister dans tous les ministères d'ailleurs...).
[quote]
C'est exactement l'effet recherché : ne surtout pas avoir des enseignants (animateurs ?) qui restent longtemps dans la structure et faire en sorte que cela "tourne". Il doit bien y avoir un document au ministère qui indique le nombre d'euro économisé pour tout contractuel embauché en lieu et place d'un titulaire (ce document doit exister dans tous les ministères d'ailleurs...).
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Abusus non tollit usum
- TailleventFidèle du forum
Le premier chiffre ne m'étonne pas vraiment. Le statut de contractuel n'est pas exactement conçu pour être un emploi stable.Shajar a écrit:Dans l'article du Monde, je retiens surtout ce chiffre : 50% des contractuels démissionnent en 5 ans, 25% en moins d'un an.
Plus largement, Bertrand Delhomme, ancien doctorant en sociologie, a étudié les trajectoires professionnelles de 4 000 contractuels du second degré entre 2010 et 2019. Résultat : un sur deux quitte l’éducation nationale au bout de cinq ans, et parmi eux, un sur deux part dès la première année d’enseignement.
Le second donne plus à réfléchir, même s'il ne me surprend pas tant que ça. (Par chez moi, beaucoup des gens qui s'inscrivent pour faire des remplacements (ce qui ressemble au statut des contractuels) n'en font que peu avant de réaliser que ça n'est pas pour eux.)
- DaphnéDemi-dieu
C'est exactement ça : des animateurs qui vont faire le job quelques années, mal payés, pas de plan de carrière, de promotion, de GVT comme on dit maintenant et surtout pas de retraite à venir.Djedje_Bzh a écrit:Shajar a écrit:Dans l'article du Monde, je retiens surtout ce chiffre : 50% des contractuels démissionnent en 5 ans, 25% en moins d'un an.
C'est exactement l'effet recherché : ne surtout pas avoir des enseignants (animateurs ?) qui restent longtemps dans la structure et faire en sorte que cela "tourne". Il doit bien y avoir un document au ministère qui indique le nombre d'euro économisé pour tout contractuel embauché en lieu et place d'un titulaire (ce document doit exister dans tous les ministères d'ailleurs...).
C'est tout bénef.
- ElyasEsprit sacré
Shajar a écrit:Dans l'article du Monde, je retiens surtout ce chiffre : 50% des contractuels démissionnent en 5 ans, 25% en moins d'un an.
Plus largement, Bertrand Delhomme, ancien doctorant en sociologie, a étudié les trajectoires professionnelles de 4 000 contractuels du second degré entre 2010 et 2019. Résultat : un sur deux quitte l’éducation nationale au bout de cinq ans, et parmi eux, un sur deux part dès la première année d’enseignement.
Sans parler de ceux dont on doit se séparer et qui ne démissionnent pas mais sont virés (attouchements sur les élèves, mise en danger des élèves etc). Dans un tel système de recrutement, on n'échappe pas à ceux qui viennent pour de mauvaises raisons ou qui sont dangereux. C'est bien là l'un des soucis de cette envie de contractualisation forcenée.
Je me fais pas mal critiquer ces derniers temps parce que j'ose dire que les contractuels recrutés avec le mouvement initié par le gouvernement ne sont pas réellement des collègues faisant notre métier. Je l'ai très mal pris parce qu'on me fait passer pour un vilain mais cette politique de recrutement met en danger le public des élèves et la profession entière, d'abord parce qu'on a en face des gens qui ne sont pas formés et n'ont pas nécessairement le niveau, qui n'ont pas fait l'effort de plusieurs années de se lancer dans le parcours menant au métier (et qui fait le tri), qui n'ont pas la capacité à assurer la sécurité des élèves voire ne viennent pas pour des raisons honorables dans notre métier.
Après, pour modérer mon propos très vindicatif, je remarque que pas mal de contractuels s'accrochent et comprennent le métier et veulent le faire. Le souci est que les moyens de titularisation sont assez rudes pour eux.
Ces dangers que j'évoque sont minimisés parce qu'il y a la volonté de casser nos corps, considérés comme trop intellectuels et engagés et qui, avec les moyens dont on devrait attendre d'une politique généreuse et soucieuse de tous les élèves de France, ferait réussir les élèves de toutes les classes sociales. Ce dernier point est apparemment insupportable. Plusieurs signes en témoignent : on va avoir des AESH privées autorisées dans les classes et le ministère a dû sortir l'IPS des écoles et collèges publics et privés après un procès, les statistiques sont édifiantes. Le public est vidé des classes sociales favorisées et de plus en plus des classes sociales moyennes. C'est un désastre. Il y a quelques années, j'avais lu un livre d'anticipation où clairement, les écoles pour le peuple étaient une catastrophe.
Bref... Je suis un vilain qui a du mal à apprécier les changements actuels et qui considère qu'on tue son métier.
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