- lene75Prophète
Celadon a écrit:Ca fait rêver aujourd'hui, de partir à 61 ans avec 41 années de cotisation...
Si vous voulez rêver encore plus, ma mère, École Normale d'institutrices, donc annuités comptées à partir de 18 ans, devenue institutrice spécialisée puis PEGC puis certifiée, 4 enfants, partie à la retraite à 54 ans sans décote. Pension grosso modo équivalente à mon salaire d'agrégée 7e échelon puisque calculée sur les 6 derniers mois :lol: Pré-recrutement par concours en fin de 3e, scolarité avec internat tous frais payés au lycée puis salaire à 18 ans, et une vraie formation professionnelle. Bon, l'École Normale, c'était pas trop la joie au quotidien d'après ce qu'elle raconte, mais on n'est pas obligé d'être c* sous prétexte qu'on s'occupe de "filles du peuple", aujourd'hui ça pourrait mieux se passer.
Petite précision par rapport à une conversation que j'ai aperçue un peu plus haut. À l'époque, bien qu'ayant fait l'École normale, et ayant donc déjà reçu une formation, elle a eu une autre formation (de qualité) pour devenir institutrice spécialisée. Donc le bac pour tout diplôme officiel, certes (mais le bac des années 60, c'est autre chose que celui d'aujourd'hui), mais pas lâchée dans la cage aux lions sans formation universitaire et pédagogique ensuite (ils assistaient à des cours à la fac en plus de leur formation pédagogique). Et tant qu'elle était encore PEGC, elle ne pouvait pas enseigner au-delà de la classe de 5e.
- EricAUNiveau 4
Clecle78 a écrit:Dans les années 90 il y avait eu une campagne 'Profession professeur " et on rémunérait les étudiants qui s'engageaient à passer le concours. Ça n'a pas dure très longtemps.
J'ai effectivement perçu quelques dizaines de milliers de francs de l'époque pour m'engager à passer le concours... et pas forcément le réussir...
C'était effectivement une autre époque...
- lisa81Habitué du forum
frankysol a écrit:Mon père est passé par les ipes (concours après prépa) puis a obtenu son capes externe, son agregation externe et a été lui même prof de prépa pendant 30 ans. Il est parti à la retraite à 61 ans avec 41 années de cotisation en 2006
Un article de 1978 qui parle des IPES et du recrutement des enseignants à l'époque
https://www.lemonde.fr/archives/article/1978/05/29/la-suppression-des-ipes-met-en-cause-la-formation-des-maitres-estiment-cinq-syndicats_2980102_1819218.html
La suppression des IPES met en cause la formation des maîtres estiment cinq syndicats
Le Monde
Publié le 29 mai 1978 à 00h00 - Mis à jour le 29 mai 1978
La suppression pour cette année du concours de recrutement des Instituts préparatoires à l'enseignement secondaire (IPES), qui vient d'être confirmée par le ministre de l'éducation, a été dénoncée, jeudi 25 mai au cours d'une conférence de presse, comme " une décision inadmissible qui met en cause la formation et le recrutement des maîtres ". Cinq syndicats étaient représentés à cette conférence de presse : le Syndicat national des enseignements de second degré (SNES), le Syndicat national de l'enseignement supérieur (SNE-Sup), le Syndicat national des professeurs d'école normale (S.N.P.E.N.), le Syndicat national de l'éducation physique de l'enseignement public (SNEP) et l'Union nationale des étudiants de France (UNEF, ex-Renouveau).
En baisse régulière depuis plusieurs années
Créé en 1956, les IPES permettaient à des étudiants en fin de première année d'université d'obtenir le statut d'élève professeur salarié pendant leur préparation au CAPES (Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré) et, pour un quart d'entre eux, pendant leur préparation à l'agrégation.
En échange d'un engagement à servir l'État pendant au moins dix ans, les " ipésiens " recevaient un traitement mensuel qui est actuellement d'environ 2 600 F. Le nombre de places offertes au concours des IPES, qui n'assuraient plus depuis longtemps de formation pédagogique complémentaire, avait baissé régulièrement au cours des dernières années. En 1977, il n'était plus que de mille sept cents contre trois mille huit cents en 1974.
Au ministère de l'éducation, on explique la suppression, vraisemblablement définitive, des IPES par la baisse du recrutement au CAPES et à l'agrégation consécutive à la titularisation des maîtres auxiliaires en regard du nombre de candidats. Il n'est plus nécessaire, y affirme-t-on, d'attirer des candidatures supplémentaires par des présalaires. Les contrats des " ipésiens " actuellement en cours d'études seront cependant maintenus.
Les syndicats précités estiment au contraire que " l'amélioration des conditions d'enseignement " nécessite " des enseignants plus nombreux et mieux formés " et que les IPES permettaient " de réduire les effets des inégalités sociales sur le recrutement des maîtres ".
Le concours se passait effectivement à la fin de la première année universitaire mais lors des dernières sessions, les lauréats étaient plutôt des bac+2.
L'admissibilité à une ENS dispensait de passer le concours.
A noter que 2600F en 1978 correspondent à 1565€ en 2022, selon ce calculateur d'inflation
https://france-inflation.com/calculateur_inflation.php
- IphigénieProphète
Ajoutez à tout cela que les ipes dispensaient de l'écrit du capes, on ne passait que l'oral...c'etait vraiment un pre recrutement...qui n'avait quune incidence financière car malgre le nom(institut...) il n'y avait aucune autre obligation que de suivre les cours de fac ou de prépa : pas de réunion pédagogique avec des formateurs qui vous font decouper des marguerites
Sinon j’ai eu la curiosité de chercher qui était le ministre: c’était un dénommé Christian Beullac( aucun souvenir) qui a succédé en avril 78 à René Haby….les deux sous Raymond Barre….
Sinon j’ai eu la curiosité de chercher qui était le ministre: c’était un dénommé Christian Beullac( aucun souvenir) qui a succédé en avril 78 à René Haby….les deux sous Raymond Barre….
- nicole 86Expert spécialisé
Iphigénie a écrit:Ajoutez à tout cela que les ipes dispensaient de l'écrit du capes, on ne passait que l'oral...c'etait vraiment un pre recrutement...qui n'avait quune incidence financière car malgre le nom(institut...) il n'y avait aucune autre obligation que de suivre les cours de fac ou de prépa : pas de réunion pédagogique avec des formateurs qui vous font decouper des marguerites
Sinon j’ai eu la curiosité de chercher qui était le ministre: c’était un dénommé Christian Beullac( aucun souvenir) qui a succédé en avril 78 à René Haby….les deux sous Raymond Barre….
Ne passer que l'oral n'était pas forcément un avantage !
- Spoiler:
- Mes notes d'écrit m'assuraient l'admission alors qu'à l'oral certains sujets étaient franchement dangereux.
- Fesseur ProGuide spirituel
Ce fil ne serait-il pas en train de dévier sur nos expériences "d'anciens combattants" ?
_________________
Pourvu que ça dure...
- CasparProphète
En tout cas l'ancien système licence puis concours favorisait les reconversions de candidats libres (pas besoin de passer par un Master, qui accentue la crise du recrutement).
- nicole 86Expert spécialisé
Fesseur Pro a écrit:Ce fil ne serait-il pas en train de dévier sur nos expériences "d'anciens combattants" ?
Mea culpa.
- IphigénieProphète
C’est toujours un risque d’un autre côté je pense que c’est indispensable de mesurer d’où on a dégringolé….d’autant que l’on entend sans cesse: c’est impossible, on ne peut pas, c’est impensable jumelé à des « re fondations » et des « renaissances » et des projets conditionnant une augmentation de 20 centimes mensuels parce qu’il faut pas abuser….Fesseur Pro a écrit:Ce fil ne serait-il pas en train de dévier sur nos expériences "d'anciens combattants" ?
- Calypso64Niveau 10
Le billet de Charline :
- CrapaudNiveau 6
J'aime beaucoup c'est toujours frais et rigolo ses chroniquesCalypso64 a écrit:Le billet de Charline :
- SalsepareilleÉrudit
TrucOuBidule a écrit:Alors, en "vrai", le coup du 15 ans pour la techno, c'est en vigueur depuis justement....au moins 15 ans.berzeko a écrit:FlorentGDG a écrit:Salsepareille a écrit:
Il y a plusieurs contractuels dans mon collège, qui connaissent les mêmes galères que tu racontes. Je n'ai jamais bien compris pourquoi ne pas alors passer le concours?
C'est une réelle question. Autrefois, je pensais que certains refusaient le concours car une fois dans la fonction publique, on est un peu "enfermés". Or, les démissions pleuvent cette année et sont possibles. Donc cet argument ne tient plus... et là, je ne comprends plus.
Tout simplement à cause des mutation. Le concours quand on a une famille, maison, ... ce n'est pas possible.
En Techno, je suis certain de passer 15ans à Créteil avant de pouvoir bouger (1400 pts environ pour aller en Isère. Quand on connait le nombre de postes vacants...).
Autant tu veux bien sacrifier 5 ans dans une autre région avec un vrai salaire et une vraie reconnaissance (voir les cadres sup qui voyagent beaucoup), autant vu la situation actuelle il faut être totalement fou.
Sauf que c'était difficilement imaginable il y a 15 ans. On" ne pouvait pas savoir à ce moment-là que ce serait non pas 5 ou 8 ans qu'il fallait faire en RP en techno mais beaucoup plus.
Il est évident que si le choix de passer l'externe (2005 pour moi) était à refaire, je ne le referais pas.
16 ans titulaire, 20 ans dans l'EN (j'étais SE) et toujours sur mon premier poste de REP93. Le rêve.
C'est dingue et absurde. Dans mon académie (Versailles), cela fait plusieurs années que nous cherchons des profs de techno pour mon établissement. Les contractuels se succèdent et ne restent pas, alors que l'établissement est plus que correct. Je suis sûre que beaucoup de profs voudraient bien ce poste fixe!
- LordAnthonyNiveau 6
Je suis en dispo car muté loin de chez moi alors qu'il n'y a pas de professeur de technologie dans le collège de mes enfants à 500m de chez moi (en plus des 75 postes dispo au mouvement dans l'académie). Si l'an prochain je ne peux pas revenir dans mon académie je démissionnerais certainement pour prendre un poste de contractuel.
- IphigénieProphète
Pourquoi l’EN est elle aussi mal gérée - et particulièrement depuis quelques mois: incompétence ou volonté délibérée de tout faire craquer?
- eliamEsprit éclairé
Je penche nettement pour jemenfoutisme et incompétence et un système de mutation qui ne fonctionne pas, d'après le cas rapporté.
- CathEnchanteur
Oui, car il y a toujours eu une volonté de "gérer la pénurie" : éparpiller le manque, pour que ça ne ne remarque pas trop.
- berzekoNiveau 8
Iphigénie a écrit:Pourquoi l’EN est elle aussi mal gérée - et particulièrement depuis quelques mois: incompétence ou volonté délibérée de tout faire craquer?
ça n'engage que moi, mais je pense qu'ils veulent semer la discorde entre titulaires/contractuels. A termes, être titulaire sera une plaie (mutations refusées, pas de mobilité, missions imposées). Ils font tout pour que les gens aillent vers la contractualisation comme le cas plus haut pour les profs de technos. Diviser pour mieux régner et sucrer le peu de liberté et d'avantages restant. C'est une stratégie vicieuse en donnant tout aux contractuels ils font craquer les titulaires qui vont démissionner ou redevenir contractuel et donc on fait des économies (titulaire = trop cher pour eux).
- CeladonDemi-dieu
Sûrement. Et bonjour les retraites !
Je viens de commander La fabrique du crétin, vers l'apocalypse scolaire pour ma liseuse. La suite. Et probablement la fin. Encore que les râles et derniers soubresauts soient de nature à susciter des commentaires...
Je viens de commander La fabrique du crétin, vers l'apocalypse scolaire pour ma liseuse. La suite. Et probablement la fin. Encore que les râles et derniers soubresauts soient de nature à susciter des commentaires...
- *Ombre*Grand sage
Volonté d'avoir un service public à bas coût - et peu importe la qualité qu'on a pour ce coût : ceux qui veulent mieux n'auront qu'à mettre la main au porte-monnaie.
- CeladonDemi-dieu
C'est déjà comme ça un peu partout, non ? Où va donc l'argent public si ce n'est dans les services publics ?
- agirouNiveau 6
Ou comment utiliser, pour aller plus loin dans le cynisme, l'argent public pour des services toujours orientés publics avec une argumentation solide tout en fournissant des milliards aux bataillons de firmes privées: objectif au moyen voire court termes. Et l'argument pour recruter auprès des parents sera l'optimisation fiscale qui a commencé à tout déglinguer depuis des décennies. J'ai osé d'ailleurs parler avec mon chef avec un peu d'humour de l'idée de démissionner pour un poste de contractuel vu que les salaires seront plus importants.Celadon a écrit:C'est déjà comme ça un peu partout, non ? Où va donc l'argent public si ce n'est dans les services publics ?
- MathadorEmpereur
berzeko a écrit:Iphigénie a écrit:Pourquoi l’EN est elle aussi mal gérée - et particulièrement depuis quelques mois: incompétence ou volonté délibérée de tout faire craquer?
ça n'engage que moi, mais je pense qu'ils veulent semer la discorde entre titulaires/contractuels. A termes, être titulaire sera une plaie (mutations refusées, pas de mobilité, missions imposées). Ils font tout pour que les gens aillent vers la contractualisation comme le cas plus haut pour les profs de technos. Diviser pour mieux régner et sucrer le peu de liberté et d'avantages restant. C'est une stratégie vicieuse en donnant tout aux contractuels ils font craquer les titulaires qui vont démissionner ou redevenir contractuel et donc on fait des économies (titulaire = trop cher pour eux).
Inciter, via une gestion administrative punitive, à changer de statut… cela me fait penser à un ancien service public dans lequel ces pratiques ont conduit à des procès.
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- CeladonDemi-dieu
Et à des suicides, aussi.
- lisa81Habitué du forum
Cath a écrit:Oui, car il y a toujours eu une volonté de "gérer la pénurie" : éparpiller le manque, pour que ça ne ne remarque pas trop.
C'est exactement ça. On ne veut pas descendre en dessous d'un certain pourcentage de titulaires dans chaque académie, pour cela on bloque toute possibilité de mutations dans certaines disciplines en se fichant éperdument de la détresse des personnels.
Comme je l'ai déjà dit, ce n'est pas nouveau.
- TrucOuBiduleHabitué du forum
Mathador a écrit:berzeko a écrit:Iphigénie a écrit:Pourquoi l’EN est elle aussi mal gérée - et particulièrement depuis quelques mois: incompétence ou volonté délibérée de tout faire craquer?
ça n'engage que moi, mais je pense qu'ils veulent semer la discorde entre titulaires/contractuels. A termes, être titulaire sera une plaie (mutations refusées, pas de mobilité, missions imposées). Ils font tout pour que les gens aillent vers la contractualisation comme le cas plus haut pour les profs de technos. Diviser pour mieux régner et sucrer le peu de liberté et d'avantages restant. C'est une stratégie vicieuse en donnant tout aux contractuels ils font craquer les titulaires qui vont démissionner ou redevenir contractuel et donc on fait des économies (titulaire = trop cher pour eux).
Inciter, via une gestion administrative punitive, à changer de statut… cela me fait penser à un ancien service public dans lequel ces pratiques ont conduit à des procès.
C'est ça... C'est le cas pr les L1400 (techno) depuis 15 ans.
Ça s'appelait "Next" chez FT... Et après, on (des chefs) vous dira "mais vous êtes trop dans le passé blabla" dès que vous, titulaire, évoquerez quoique que soit en lien avec le statut (définition du service, mutations etc)
Je suis en plein dedans
- Spoiler:
- (je m'auto-cite - désolee - message du 31-05 sur le fil du Capes de maths...
https://www.neoprofs.org/t136900p275-capes-de-mathematiques-816-admissibles-1035-postes#5425967)
- A TuinVénérable
Mathador a écrit:berzeko a écrit:Iphigénie a écrit:Pourquoi l’EN est elle aussi mal gérée - et particulièrement depuis quelques mois: incompétence ou volonté délibérée de tout faire craquer?
ça n'engage que moi, mais je pense qu'ils veulent semer la discorde entre titulaires/contractuels. A termes, être titulaire sera une plaie (mutations refusées, pas de mobilité, missions imposées). Ils font tout pour que les gens aillent vers la contractualisation comme le cas plus haut pour les profs de technos. Diviser pour mieux régner et sucrer le peu de liberté et d'avantages restant. C'est une stratégie vicieuse en donnant tout aux contractuels ils font craquer les titulaires qui vont démissionner ou redevenir contractuel et donc on fait des économies (titulaire = trop cher pour eux).
Inciter, via une gestion administrative punitive, à changer de statut… cela me fait penser à un ancien service public dans lequel ces pratiques ont conduit à des procès.
Une fois les faits étant posés, je ne vois pas pourquoi les gens se mettraient la rate au court-bouillon : les titulaire s'adaptent. Ils se mettent encore plus au double-discours, se ménagent, et se payent en temps libre. Vu sous cet angle ce n'est pas trop pénible d'être titulaire, il suffit d'ajuster sa charge de travail et de ne faire que ce qui est plaisant dans les tâches requises.
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