- ProtonExpert
Ha@_x a écrit:Hermione0908 a écrit:Le soutien n'est-il pas pire que l'attaque ? Vous avez quatre heures.
Oh tu sais, quand on pense au ministre, et aux propos du président, on en est presque à regretter NVB.
Exactement pareil ... bientôt on va se dire qu'avec NVB, ce n'était pas si mal !
- VicomteDeValmontGrand sage
- Ajonc35Sage
Récemment dans mon journal régional je lisais que lorsque les salariés n'avaient pas d'augmentation ou estimaient ne pas gagner assez se débrouillaient pour s'augmenter tout seuls en trichent sur heures supp, en utilisant le matériel de l'entreprise gratuitement. La seule solution pour les enseignants c'est d'en faire moins. Moins de considération, moins de travail. Plus de mépris, plus de temps libre.
Quand j'ai débuté dans le métier, le burn out n'existait pas. Certes il y avait déjà des dépressions. La dépression peut avoir des causes externes, mais le burn out est lié au travail, dans la grande majorité des cas et débute par la maltraitance de l'entreprise auprès de salariés le plus souvent consciencieux. Merci Emmanuel.
Quand j'ai débuté dans le métier, le burn out n'existait pas. Certes il y avait déjà des dépressions. La dépression peut avoir des causes externes, mais le burn out est lié au travail, dans la grande majorité des cas et débute par la maltraitance de l'entreprise auprès de salariés le plus souvent consciencieux. Merci Emmanuel.
- User20159Esprit éclairé
Ajonc35 a écrit:Récemment dans mon journal régional je lisais que lorsque les salariés n'avaient pas d'augmentation ou estimaient ne pas gagner assez se débrouillaient pour s'augmenter tout seuls en trichent sur heures supp, en utilisant le matériel de l'entreprise gratuitement. La seule solution pour les enseignants c'est d'en faire moins. Moins de considération, moins de travail. Plus de mépris, plus de temps libre.
Le problème c'est qu'on est pas des salariés comme les autres. Comme nos collègues de l'hosto' d'ailleurs, on bosse avec des humains pour des humains....
Si seulement on usait de notre arme fatale sérieusement : examens et collation des grades...
- CeladonDemi-dieu
Il y a encore des enseignants qui tombent de haut devant les propositions du malfaisant ? Auraient-ils cru que "ceux qui ne sont rien" n'étaient croisés que dans les gares ?
- zigmag17Guide spirituel
Cet adjectif "malfaisant" lui va tellement bien...!!! Je vais l'utiliser maintenant!!! Mot désuet qui fleure bon l'indignation farouche mais polie et étymologiquement si parfaitement en accord avec sa personne...! (et si on l'utilise comme nom propre je n'en parle même pas!!! )
- pseudo-intelloSage
C'est encore de la politique éducative à l'adresse des gens qui ont trop regardé L'Instit dans les années 90, et rêvent d'un Gérard Klein qui viendrait sublimer leur progéniture (Klein qui n'a pas de vie personnelle, non plus, dans les films, et ne revendique pas d'en avoir, donc ça aide...) en faisant des merveilles dans sa classe Canopé de 12 élèves.
_________________
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- Ajonc35Sage
A l'ouest, on n'a pas oublié les salariés des abattoirs illettrés! Ailleurs, c'est celui qui doit traverser pour trouver du boulot.Celadon a écrit:Il y a encore des enseignants qui tombent de haut devant les propositions du malfaisant ? Auraient-ils cru que "ceux qui ne sont rien" n'étaient croisés que dans les gares ?
- LefterisEsprit sacré
Ne pas oublier - chose contradictoire, mais bon - les fainéants qui ne veulent pas faire 120 kms pour trouver un boulot au SMIC (et à qui on augmente le carburant).Ajonc35 a écrit:
A l'ouest, on n'a pas oublié les salariés des abattoirs illettrés! Ailleurs, c'est celui qui doit traverser pour trouver du boulot.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Ajonc35Sage
Ma liste est ouverte et je remercie ceux qui ravivent ma mémoire.Lefteris a écrit:Ne pas oublier - chose contradictoire, mais bon - les fainéants qui ne veulent pas faire 120 kms pour trouver un boulot au SMIC (et à qui on augmente le carburant).Ajonc35 a écrit:
A l'ouest, on n'a pas oublié les salariés des abattoirs illettrés! Ailleurs, c'est celui qui doit traverser pour trouver du boulot.
Les fainéants au RSA.
- dandelionVénérable
L'obligation de travailler pour les gens au RSA cela m'a rappelé le documentaire de Michael Moore dans lequel une femme américaine est obligée de laisser son fils dans de la famille pour aller travailler loin de chez elle, avec des conséquences tragiques. Macron s'est beaucoup rapproché de Sarkozy dans le discours, sans doute parce que, comme lui, il espère récupérer des voix à droite.
- mimiNiveau 9
Je rebondis sur deux choses: les vieux profs encore garants d' un enseignement de qualité et la tentation d'en faire moins.
Je sens chez les quinquas, ceux donc à qui il restera 15 ans à tirer un écoeurement tel qu'il n est pas dit que l'investissement demeure et je commence à entendre des discours où on avoue ouvertement avoir largement baissé les exigences parce qu'on en a assez de lutter perpétuellement contre système, parents, discours hallucinés des inspecteurs etc.
Et ça vient de collègues que j'ai connus rigoureux, exigeants avec eux-mêmes et avec les élèves, reconnus et appréciés de tous.
Sauf qu'entre temps, les 10 dernières années cataclysmiques qu' on connaît sont passées par là.
Le fil est très près de se rompre chez pas mal de collègues qui cherchent à partir ou avouent ouvertement qu'ils se lavent les mains de tout et bossent de plus en plus a minima .
Je sens chez les quinquas, ceux donc à qui il restera 15 ans à tirer un écoeurement tel qu'il n est pas dit que l'investissement demeure et je commence à entendre des discours où on avoue ouvertement avoir largement baissé les exigences parce qu'on en a assez de lutter perpétuellement contre système, parents, discours hallucinés des inspecteurs etc.
Et ça vient de collègues que j'ai connus rigoureux, exigeants avec eux-mêmes et avec les élèves, reconnus et appréciés de tous.
Sauf qu'entre temps, les 10 dernières années cataclysmiques qu' on connaît sont passées par là.
Le fil est très près de se rompre chez pas mal de collègues qui cherchent à partir ou avouent ouvertement qu'ils se lavent les mains de tout et bossent de plus en plus a minima .
- User20159Esprit éclairé
mimi a écrit:Sauf qu'entre temps, les 10 dernières années cataclysmiques qu' on connaît sont passées par là.
10 seulement ? C'est sympa comme constat. Nan ça fait beaucoup plus de temps.
mimi a écrit:Je sens chez les quinquas, ceux donc à qui il restera 15 ans à tirer un écoeurement tel qu'il n est pas dit que l'investissement demeure et je commence à entendre des discours où on avoue ouvertement avoir largement baissé les exigences parce qu'on en a assez de lutter perpétuellement contre système, parents, discours hallucinés des inspecteurs etc.
Il y a beaucoup de quinquas pas fatigués, de quadras pas fatigués, de trentas (punaise on me l'a souligné en rouge, ma catégorie d'âge est maudite ), qui vont continuer :darkvador:
Méthodes france télécom ou pas, il va falloir passer sur le corps d'un certain nombre
- mimiNiveau 9
Mouais...
Avec ce qui nous attend, pas certaine que ça perdure. Et l'écoeurement n'a rien à voir avec la fatigue. Je pense qu on vainc beaucoup plus facilement la seconde que le premier.
Avec ce qui nous attend, pas certaine que ça perdure. Et l'écoeurement n'a rien à voir avec la fatigue. Je pense qu on vainc beaucoup plus facilement la seconde que le premier.
- LokomazoutNiveau 9
mimi a écrit:
Je sens chez les quinquas, ceux donc à qui il restera 15 ans à tirer un écoeurement
Le mot est faible... :oups:
Faire plus mais moins bien, et depuis un moment déjà.
"Ça fait frémir
Faut savoir dire stop. DIRE STOP !"
Alain Bashung "Gaby oh Gaby" (extrait)
- CeladonDemi-dieu
De toute façon, même si, en mettant les choses au mieux cad sous la pression populaire il doit renoncer à ce misérable projet prenant une fois de plus les plus faibles pour cible, il trouvera autre chose pour les humilier. Cette constante dans la détestation des pauvres est consternante.dandelion a écrit:L'obligation de travailler pour les gens au RSA cela m'a rappelé le documentaire de M.ichael Moore dans lequel une femme américaine est obligée de laisser son fils dans de la famille pour aller travailler loin de chez elle, avec des conséquences tragiques. Macron s'est beaucoup rapproché de Sarkozy dans le discours, sans doute parce que, comme lui, il espère récupérer des voix à droite.
- YazilikayaNeoprof expérimenté
mimi a écrit:Je rebondis sur deux choses: les vieux profs encore garants d' un enseignement de qualité et la tentation d'en faire moins.
Je sens chez les quinquas, ceux donc à qui il restera 15 ans à tirer un écoeurement tel qu'il n est pas dit que l'investissement demeure et je commence à entendre des discours où on avoue ouvertement avoir largement baissé les exigences parce qu'on en a assez de lutter perpétuellement contre système, parents, discours hallucinés des inspecteurs etc.
Et ça vient de collègues que j'ai connus rigoureux, exigeants avec eux-mêmes et avec les élèves, reconnus et appréciés de tous.
Sauf qu'entre temps, les 10 dernières années cataclysmiques qu' on connaît sont passées par là.
Le fil est très près de se rompre chez pas mal de collègues qui cherchent à partir ou avouent ouvertement qu'ils se lavent les mains de tout et bossent de plus en plus a minima .
De l'écoeurement, il y en c'est clair. En faire moins ? C'est délicat, on travaille sur de l'humain, même si la tentation est grande.
J'ai donc envoyé une demande de rupture conventionnelle en janvier. A 45 ans et 22 de métier. J'espère vraiment une réponse positive et quitter ce Titanic.
- Clecle78Bon génie
Faible avec les forts et fort avec les faibles, pour une fois le micro trottoir de France Inter hier matin était parfaitement pertinent.
- CeladonDemi-dieu
Tu as autre chose en vue, Yazili ? Courage. Quel naufrage de désespérer ainsi des professionnels qui aiment leur métier !
- mimiNiveau 9
Bien sûr que c'est possible, même avec de l'humain. Il suffit de se dégager une fois pour toutes du Sacro Saint intérêt des élèves.
J'ai une copine,qui,après 2 avanies,quasi consécutives et des années de "on creuse encore" a décidé qu'elle allait adopter son Sacro Saint Interet.
Concrètement, ça ne se voit pas plus que ça sauf qu'elle s'est mise à recycler furieusement tous ses cours et contrôles en allégeant au maximum, qu'elle n'hésite plus une seconde à s'arrêter par ci par là ,qu'elle a considérablement diminué son volume d évaluations.
Surtout, elle a décidé d'alléger sa charge mentale professionnelle, pour utiliser un mot à la mode ,ce qui ,en termes explicites revient à dire qu'elle se fout de tout.
Elle a, evidemment demandé une RC, sans illusion.
J'ai une copine,qui,après 2 avanies,quasi consécutives et des années de "on creuse encore" a décidé qu'elle allait adopter son Sacro Saint Interet.
Concrètement, ça ne se voit pas plus que ça sauf qu'elle s'est mise à recycler furieusement tous ses cours et contrôles en allégeant au maximum, qu'elle n'hésite plus une seconde à s'arrêter par ci par là ,qu'elle a considérablement diminué son volume d évaluations.
Surtout, elle a décidé d'alléger sa charge mentale professionnelle, pour utiliser un mot à la mode ,ce qui ,en termes explicites revient à dire qu'elle se fout de tout.
Elle a, evidemment demandé une RC, sans illusion.
- Ajonc35Sage
C'est exactement cela. Certes pas à 50 ans car quand j'avais cet âge les conditions de travail n'étaient déjà pas bonnes. Mais elles se sont dégradées avec la généralisation de l'informatique ( réseau pourri, peu de pc à notre disposition dont certains sont aujourd'hui hors d'age), notre salledes profs était devenue la salle du personnel donc travailler relève de l'exploit. Elles se sont dégradées aussi avec la pression des notes, des parents - pas trop nombreux, mais cela suffit- à nous pourrir. Il faut aussi compter sur l'inclusion sans moyens, mais plus de travail, non reconnu. Au début de ma carrière, un soutien de la direction, aujourd'hui on oublie. Et ces 2 dernières années, aucune reconnaissance au contraire.mimi a écrit:Je rebondis sur deux choses: les vieux profs encore garants d' un enseignement de qualité et la tentation d'en faire moins.
Je sens chez les quinquas, ceux donc à qui il restera 15 ans à tirer un écoeurement tel qu'il n est pas dit que l'investissement demeure et je commence à entendre des discours où on avoue ouvertement avoir largement baissé les exigences parce qu'on en a assez de lutter perpétuellement contre système, parents, discours hallucinés des inspecteurs etc.
Et ça vient de collègues que j'ai connus rigoureux, exigeants avec eux-mêmes et avec les élèves, reconnus et appréciés de tous.
Sauf qu'entre temps, les 10 dernières années cataclysmiques qu' on connaît sont passées par là.
Le fil est très près de se rompre chez pas mal de collègues qui cherchent à partir ou avouent ouvertement qu'ils se lavent les mains de tout et bossent de plus en plus a minima .
Sans compter le zèle de certains collègues ( inconnu pour moi à mes débuts et pendant 30 années sauf marginalement)
Bref, ces dernières années, j'ai résisté de moins en moins et en discutant avec des collègues encore en poste, je ne suis pas la seule. L'institution veut des notes et des bonnes: devoirs moins longs, plus faciles; note de participation, petits contrôles intermédiaires ( style vocabulaire pour moi), on oublie les devoirs maisons ( ils recopient les uns sur les autres, ou un truc sur internet et pas adapté à leur niveau), travaux de groupes en classe ( on divisé le nombre de travaux par 4), note orale en début à ou fin de cours ( résumé rapide du cours), etc...
Bon j'ai encore des collègues résistants mais peu nombreux.
On est loin de l'exigence.
Au début de ma carrière, nous faisions beaucoup sans demander de rémunération ( voyages et preparation, portes ouvertes, heures disponibles,etc...) car nous avions du plaisir à avancer ensemble, on le faisait sans contraintes. Mais ENSEMBLE. Aujourd'hui on travaille encore ensemble mais on est évalué individuellement et dans mon lep actuel, ce n'est pas forcément celui qui apporte un plus à l'élève qui sera bien noté, mais celui qui sait vendre ce qui fait plaisir, ce qui est dans l'air du temps, qui ne fait pas de vague.
Je suis très pessimiste, et pour les élèves et pour vous.
- Ajonc35Sage
Alléger la charge mentale est difficile. Quand tu t'es débarrassée de celle qui émane de ton fonctionnement, l'institution t'en rajoute une couche. Si ce n'est pas l'institution, c'est ton cde. Voire les deux en même temps.mimi a écrit:Bien sûr que c'est possible, même avec de l'humain. Il suffit de se dégager une fois pour toutes du Sacro Saint intérêt des élèves.
J'ai une copine,qui,après 2 avanies,quasi consécutives et des années de "on creuse encore" a décidé qu'elle allait adopter son Sacro Saint Interet.
Concrètement, ça ne se voit pas plus que ça sauf qu'elle s'est mise à recycler furieusement tous ses cours et contrôles en allégeant au maximum, qu'elle n'hésite plus une seconde à s'arrêter par ci par là ,qu'elle a considérablement diminué son volume d évaluations.
Surtout, elle a décidé d'alléger sa charge mentale professionnelle, pour utiliser un mot à la mode ,ce qui ,en termes explicites revient à dire qu'elle se fout de tout.
Elle a, evidemment demandé une RC, sans illusion.
Je regarde le métier et je constate que, de plus en plus, avec le train des obligations nous sommes devenus des exécutants ( en tout cas pour mon cas en fin de carrière, car mon cde est très preneur de nouvelles idées qu'il développe à son profit et au détriment des enseignants).
- mimiNiveau 9
J'ai l'insigne chance de finir ma carrière dans un établissement de village tranquille où les parents sont globalement respectueux, les enfants bien élevés ,les collègues sympas et la direction très acceptable.
Ca aide à faire passer le reste des pilules( niveau, pressions larvées sur les notes et exigences etc.)
Mais je commençais à filer un coton pas terrible dans le précédent, celui où j'ai vu mes collègues s'étioler et pire, même dans ce chouette collège, le discours à la Ponce Pilate( je m'en lave les mains) commence à se tenir chez des collègues très investis à la suite de PPCR iniques et des dernières annonces politiques.
On ne peut pas tirer indéfiniment sur une corde qui ne tient plus que par 3 fils
Ca aide à faire passer le reste des pilules( niveau, pressions larvées sur les notes et exigences etc.)
Mais je commençais à filer un coton pas terrible dans le précédent, celui où j'ai vu mes collègues s'étioler et pire, même dans ce chouette collège, le discours à la Ponce Pilate( je m'en lave les mains) commence à se tenir chez des collègues très investis à la suite de PPCR iniques et des dernières annonces politiques.
On ne peut pas tirer indéfiniment sur une corde qui ne tient plus que par 3 fils
- Lisak40Expert spécialisé
Ajonc35 a écrit:C'est exactement cela. Certes pas à 50 ans car quand j'avais cet âge les conditions de travail n'étaient déjà pas bonnes. Mais elles se sont dégradées avec la généralisation de l'informatique ( réseau pourri, peu de pc à notre disposition dont certains sont aujourd'hui hors d'age), notre salledes profs était devenue la salle du personnel donc travailler relève de l'exploit. Elles se sont dégradées aussi avec la pression des notes, des parents - pas trop nombreux, mais cela suffit- à nous pourrir. Il faut aussi compter sur l'inclusion sans moyens, mais plus de travail, non reconnu. Au début de ma carrière, un soutien de la direction, aujourd'hui on oublie. Et ces 2 dernières années, aucune reconnaissance au contraire.mimi a écrit:Je rebondis sur deux choses: les vieux profs encore garants d' un enseignement de qualité et la tentation d'en faire moins.
Je sens chez les quinquas, ceux donc à qui il restera 15 ans à tirer un écoeurement tel qu'il n est pas dit que l'investissement demeure et je commence à entendre des discours où on avoue ouvertement avoir largement baissé les exigences parce qu'on en a assez de lutter perpétuellement contre système, parents, discours hallucinés des inspecteurs etc.
Et ça vient de collègues que j'ai connus rigoureux, exigeants avec eux-mêmes et avec les élèves, reconnus et appréciés de tous.
Sauf qu'entre temps, les 10 dernières années cataclysmiques qu' on connaît sont passées par là.
Le fil est très près de se rompre chez pas mal de collègues qui cherchent à partir ou avouent ouvertement qu'ils se lavent les mains de tout et bossent de plus en plus a minima .
Sans compter le zèle de certains collègues ( inconnu pour moi à mes débuts et pendant 30 années sauf marginalement)
Bref, ces dernières années, j'ai résisté de moins en moins et en discutant avec des collègues encore en poste, je ne suis pas la seule. L'institution veut des notes et des bonnes: devoirs moins longs, plus faciles; note de participation, petits contrôles intermédiaires ( style vocabulaire pour moi), on oublie les devoirs maisons ( ils recopient les uns sur les autres, ou un truc sur internet et pas adapté à leur niveau), travaux de groupes en classe ( on divisé le nombre de travaux par 4), note orale en début à ou fin de cours ( résumé rapide du cours), etc...
Bon j'ai encore des collègues résistants mais peu nombreux.
On est loin de l'exigence.
Au début de ma carrière, nous faisions beaucoup sans demander de rémunération ( voyages et preparation, portes ouvertes, heures disponibles,etc...) car nous avions du plaisir à avancer ensemble, on le faisait sans contraintes. Mais ENSEMBLE. Aujourd'hui on travaille encore ensemble mais on est évalué individuellement et dans mon lep actuel, ce n'est pas forcément celui qui apporte un plus à l'élève qui sera bien noté, mais celui qui sait vendre ce qui fait plaisir, ce qui est dans l'air du temps, qui ne fait pas de vague.
Je suis très pessimiste, et pour les élèves et pour vous.
+1000. La solution pour notre survie personnelle est soit quitter le Titanic, soit s'en f***re totalement et ne plus faire que garderie (c'est déjà le cas dans certaines de mes classes). Les projets, les courbettes and co ce n'est pas pour moi, donc je ne ferai certainement pas partie de ces profs méritants qui gagneront à peine plus en brassant du vent, mais du coup je me contenterai de mon salaire d'employé et ferai donc un travail d'employé. Je dis ça, mais en vrai, j'espère vraiment que cela ne va pas se terminer comme ça...
- Lisak40Expert spécialisé
mimi a écrit:J'ai l'insigne chance de finir ma carrière dans un établissement de village tranquille où les parents sont globalement respectueux, les enfants bien élevés ,les collègues sympas et la direction très acceptable.
Ca aide à faire passer le reste des pilules( niveau, pressions larvées sur les notes et exigences etc.)
Mais je commençais à filer un coton pas terrible dans le précédent, celui où j'ai vu mes collègues s'étioler et pire, même dans ce chouette collège, le discours à la Ponce Pilate( je m'en lave les mains) commence à se tenir chez des collègues très investis à la suite de PPCR iniques et des dernières annonces politiques.
On ne peut pas tirer indéfiniment sur une corde qui ne tient plus que par 3 fils
J'ai lu ça dernièrement sur un autre forum : un(e) collègue qui s'était vraiment défoncé(e) pour son inspection, et avait obtenu "excellent" partout. Résultat, aucune promotion, pas de passage accéléré à l'échelon supérieur, rien, nada, nul, 0. Ceux/celles qui obtiennent ce genre de "faveurs" ils ont fait quoi ? En tous les cas, ça ne donne pas du tout envie de se fatiguer (sachant que je dois être inspectée prochainement)...
- LefterisEsprit sacré
Ajonc35 a écrit: Aujourd'hui on travaille encore ensemble mais on est évalué individuellement et dans mon lep actuel, ce n'est pas forcément celui qui apporte un plus à l'élève qui sera bien noté, mais celui qui sait vendre ce qui fait plaisir, ce qui est dans l'air du temps, qui ne fait pas de vague.
Je suis très pessimiste, et pour les élèves et pour vous.
Deux remarques pertinentes dans ce que j'ai mis en gras. Pour la première, c'st le système managérial qui se met en place dans toute l'administration, et qui rend schizophrène : travailler en semble, mais évalués individuellement "au mérite" (c'st-à-dire "plaire" au chef). Tout le monde mis sous pression, mais un seul gagnant dans le tas. Je l'ai connu, le changement d'ambiance qui va avec également, mais e ne pensais pas que cela pouvait arriver dans l'EN, et en tout cas pas si vite. La liberté était une des choses qui me consolait de ce qui fut quand même déjà une dégradation sociale (Ca et mes discplines, aussi disparues...)Ajonc35 a écrit:
Je regarde le métier et je constate que, de plus en plus, avec le train des obligations nous sommes devenus des exécutants ( en tout cas pour mon cas en fin de carrière, car mon cde est très preneur de nouvelles idées qu'il développe à son profit et au détriment des enseignants).
Pour la seconde, tout va dans ce sens , et les nouveaux concours, notamment le capes, avec des administratifs dans les jurys, évaluant la docilité et non plus le niveau disciplinaire, vont dans ce sens. Il faut que le professeur soir un exécutant soumis, prêt à tout faire sauf enseigner. L'esprit PPCR dès l'entrée dans le métier. Pour les contractuels, je n'en parle même pas. Toutes les pièces du puzzle sont en place pour laminer le métier.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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