- ElietteNiveau 9
chmarmottine a écrit:http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2022/02/09022022Article637799857772057610.aspx
Et c'st là que JM Blanquer annonce qu'il a proposé aux sociétés savantes de mathématiques "d'avancer sur ce sujet". Interrogé par le Café pédagogique, Sébastien Planchenault, président de l'Apmep (association des professeurs de maths) assure qu'il n'a pas été contacté par le ministère et assure ne pas connaitre de sociétés savantes de mathématiques qui aient été approchées en ce sens.
Son aplomb est vraiment hallucinant. Un cas d’école pour la psychiatrie.
- CasparProphète
Eliette a écrit:chmarmottine a écrit:http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2022/02/09022022Article637799857772057610.aspx
Et c'st là que JM Blanquer annonce qu'il a proposé aux sociétés savantes de mathématiques "d'avancer sur ce sujet". Interrogé par le Café pédagogique, Sébastien Planchenault, président de l'Apmep (association des professeurs de maths) assure qu'il n'a pas été contacté par le ministère et assure ne pas connaitre de sociétés savantes de mathématiques qui aient été approchées en ce sens.
Son aplomb est vraiment hallucinant. Un cas d’école pour la psychiatrie.
Ou pour les formations de communication politique, de media training et de marketing.
- lene75Prophète
Ce que j'aime dans les maths, c'est la beauté et la puissance des démonstrations abstraites. C'est un peu normal, parce que je suis littéraire, je suis une contemplative, moi. Mais pourquoi n'aurait-on pas le droit de faire des maths quand on est littéraire ? Il n'y en a plus que pour les épiciers avec leur sacro-sainte utilité et leurs comptes d'apothicaires.
Moi j'enseigne la philo, et j'explique à mes élèves que la philo est comme eux, elle ne sert à rien, et que c'est ça qui fait sa valeur, comme la leur. Parce que ce qui est utilitaire n'a aucune valeur en soi. Les maths ça peut toujours être utile, la philo aussi (si, si), mais ce n'est pas en ça que c'est intéressant.
Je me demande si maintenant ce n'est pas en informatique qu'on retrouve un peu ça. J'ai un élève passionné de logique et d'informatique qui a les yeux qui brillent quand je lui présente un raisonnement, qu'il traduit dans sa langue. Il a fait des progrès fulgurants depuis qu'il a compris qu'il pouvait formaliser ses copies de philo. On s'entend bien tous les deux :-)
Moi j'enseigne la philo, et j'explique à mes élèves que la philo est comme eux, elle ne sert à rien, et que c'est ça qui fait sa valeur, comme la leur. Parce que ce qui est utilitaire n'a aucune valeur en soi. Les maths ça peut toujours être utile, la philo aussi (si, si), mais ce n'est pas en ça que c'est intéressant.
Je me demande si maintenant ce n'est pas en informatique qu'on retrouve un peu ça. J'ai un élève passionné de logique et d'informatique qui a les yeux qui brillent quand je lui présente un raisonnement, qu'il traduit dans sa langue. Il a fait des progrès fulgurants depuis qu'il a compris qu'il pouvait formaliser ses copies de philo. On s'entend bien tous les deux :-)
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- IphigénieProphète
ors sol que le cours de français serait naturellement fun pour les élèves) : poser en préalable que quand une matière est mal réussie ou peu aimée c’est qu’elle est déconnectée de la réalité et pas ludique. Ce qui est parfaitement connecté au quotidien ( savoir faire ses lacets, cuire des nouilles, prendre le bus) on n’a pas besoin ( normalement) de l’école pour ça. L’école nous apprend à aller au delà de notre petite vie triviale.
Ensuite visiblement cette journaliste n’a jamais eu le plaisir d’écrire CQFD ou d’avoir un script qui se compile sans erreurs ^^. Le vrai plaisir en maths c’est d’y arriver, de comprendre, de sentir son cerveau puissant comme de sentir ses muscles au sport. Et pour ça, aucun besoin de récréatif mais de la sueur. J’ai vu des étoiles dans les yeux de BTS qui avaient réussi à établir une transmittance complexe !
Il me semble que l’absurde c’est cet esprit de systématisation: tout concret ou tout ludique, tout abstrait ou tout intuitif…. les pédagogues sont les nouveaux alchimistes à la recherche de la pierre philosophale du système parfait et universel alors que la pédagogie n’est rien d’autre qu’un artisanat: ce qui marche avec l’un ne marche pas avec l’autre et vice versa.
Par contre ce qui ne marche avec personne c’est le manque d’heures ….et un nombre d’élèves tel qu’on ne peut être attentif à chacun( n’en déplaisent les statistiques- qui assurent que non, non, c’est pareil à 36 ou à 20…)
Quant à ne pas faire de maths obligatoire quand on est littéraire, ça va bien si on dit aussi qu’on ne peut faire PE par exemple avec un bac littéraire…
- parentNiveau 3
Il faut œuvrer beaucoup plus tôt en la matière
http://centre-alain-savary.ens-lyon.fr/CAS/mathematiques-en-education-prioritaire/premieres-annees-de-mathernelle-1/situations-de-classe-et-entretien/les-lapins-emilie-et-elisabeth
http://centre-alain-savary.ens-lyon.fr/CAS/mathematiques-en-education-prioritaire/premieres-annees-de-mathernelle-1/situations-de-classe-et-entretien/les-lapins-emilie-et-elisabeth
- marxNiveau 6
lene75 a écrit:Ce que j'aime dans les maths, c'est la beauté et la puissance des démonstrations abstraites. C'est un peu normal, parce que je suis littéraire, je suis une contemplative, moi. Mais pourquoi n'aurait-on pas le droit de faire des maths quand on est littéraire ? Il n'y en a plus que pour les épiciers avec leur sacro-sainte utilité et leurs comptes d'apothicaires.
Moi j'enseigne la philo, et j'explique à mes élèves que la philo est comme eux, elle ne sert à rien, et que c'est ça qui fait sa valeur, comme la leur. Parce que ce qui est utilitaire n'a aucune valeur en soi. Les maths ça peut toujours être utile, la philo aussi (si, si), mais ce n'est pas en ça que c'est intéressant.
Je me demande si maintenant ce n'est pas en informatique qu'on retrouve un peu ça. J'ai un élève passionné de logique et d'informatique qui a les yeux qui brillent quand je lui présente un raisonnement, qu'il traduit dans sa langue. Il a fait des progrès fulgurants depuis qu'il a compris qu'il pouvait formaliser ses copies de philo. On s'entend bien tous les deux :-)
Pourquoi la dimension utilitaire des mathématiques ne serait-elle pas intéressante ? La trigonométrie pour le bricolage, les suites pour la compta, et histoire de pas se faire arnaquer par son banquier ; les applications du calcul intégral en physique, etc. ça a vraiment moins d'intérêt que d'admirer le déroulement théorique et abstrait d'un raisonnement mathématique ? Personnellement, je ne comprends rien à la théorie de la liberté inaliénable en philo si je n'en vois pas l'application concrète dans un système constitutionnel et ce que ça peut changer à une vie humaine. Ou encore que vaut la théorie de la catharsis quand on reste indifférent à ses usages et aux variations scéniques dans le théâtre, et à ce que ça change pour l'interprétation et la réception d'une oeuvre. Les maths comme la philo sont apparues pour régler des problèmes très concrets et pratiques et même s'il y a des extensions d'une grande abstraction indéchiffrable pour le commun des mortels, confinant à la contemplation pure, ça n'en constitue pas moins, aussi, une grande source d'intérêt. Sanctifier des valeurs absolues déconnectées de toute utilité, célébrer leur manque d'utilité, ça peut se concevoir comme réaction à un excès d'utilitarisme dans le monde humain, mais ça reste du domaine réactif auquel ne se résume peut-être pas le contemplatif.
- IphigénieProphète
ou pas... ça, c'est déjà une vision très utilitaire.Les maths comme la philo sont apparues pour régler des problèmes très concrets et pratiques
- Ramanujan974Érudit
Iphigénie a écrit:ou pas... ça, c'est déjà une vision très utilitaire.Les maths comme la philo sont apparues pour régler des problèmes très concrets et pratiques
J'ai du mal à voir ce qu'il y a de concret à l'irrationalité de racine(2), chose pourtant connue depuis l'antiquité grecque.
- RwanNiveau 6
Ramanujan974 a écrit:Iphigénie a écrit:ou pas... ça, c'est déjà une vision très utilitaire.Les maths comme la philo sont apparues pour régler des problèmes très concrets et pratiques
J'ai du mal à voir ce qu'il y a de concret à l'irrationalité de racine(2), chose pourtant connue depuis l'antiquité grecque.
ça a des conséquences très concrètes en informatique : impossible de faire des calculs exacts contenant racine(2) en utilisant le calcul naturel ou rationnel.
En d'autre terme, il faut développer du code spécifique pour stocker et traiter les nombres irrationnels. (qui sont indispensable en trigonométrie, c'est à dire... partout)
Alors que si racine(2) était rationnelle, il suffirait de la stocker comme une paire d'entier avec quelques règles de calculs simples.
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Q est dénombrable, et dense dans R
Pourtant R est n'est pas dénombrable.
C'est beau.
- mathmaxExpert spécialisé
Lene a écrit:Moi j'enseigne la philo, et j'explique à mes élèves que la philo est comme eux, elle ne sert à rien, et que c'est ça qui fait sa valeur, comme la leur.
Merci ! C’est aussi mon point de vue. J’ai aimé les mathématiques parcequ’elles me sont apparues comme un jeu. Enfant le réel et les choses utiles me semblaient des préoccupations fastidieuses, des trucs d’adulte. Les maths, la poésie, les romans étaient un univers beaucoup plus fascinant.
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« Les machines un jour pourront résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un ! »
Albert Einstein
- Manu7Expert spécialisé
lene75 a écrit:Ce que j'aime dans les maths, c'est la beauté et la puissance des démonstrations abstraites. C'est un peu normal, parce que je suis littéraire, je suis une contemplative, moi. Mais pourquoi n'aurait-on pas le droit de faire des maths quand on est littéraire ? Il n'y en a plus que pour les épiciers avec leur sacro-sainte utilité et leurs comptes d'apothicaires.
Moi j'enseigne la philo, et j'explique à mes élèves que la philo est comme eux, elle ne sert à rien, et que c'est ça qui fait sa valeur, comme la leur. Parce que ce qui est utilitaire n'a aucune valeur en soi. Les maths ça peut toujours être utile, la philo aussi (si, si), mais ce n'est pas en ça que c'est intéressant.
Je me demande si maintenant ce n'est pas en informatique qu'on retrouve un peu ça. J'ai un élève passionné de logique et d'informatique qui a les yeux qui brillent quand je lui présente un raisonnement, qu'il traduit dans sa langue. Il a fait des progrès fulgurants depuis qu'il a compris qu'il pouvait formaliser ses copies de philo. On s'entend bien tous les deux :-)
Pour ma part j'ai eu moins de chance avec mon prof de philo en Tle C, elle ne pouvait pas supporter les maths et dès le premier jour elle nous a dit qu'elle était déçue de nous avoir... Nous étions assez potaches donc nous l'avons grandement confortée dans son idée... J'ai donc appris à aimer la philo seulement en licence pendant l'histoire des maths avec l'étude des paradoxes et les liens entre philo et mathématiques. C'était génial.
Je ne comprends pas comment on peut considérer la philo comme une matière exclusivement littéraire.
A la fin de l'année, notre prof de term a simplement regretté que ses meilleurs élèves de philo soient en Bac C. Mais où est le problème ? A l'antiquité, les grands philosophe étaient aussi des scientifiques. A la renaissance les grands artistes italiens étaient aussi des scientifiques. Je me demande bien qui a inventé cette opposion entre littéraire et scientifique ??? Dans la réalité après la fin du Bac A1, et bien le Bac L rassemblait des littéraires mais aussi et surtout ceux qui voulaient fuir les maths...
- Dame JouanneÉrudit
J'ai vaguement écouté le téléphone sonne hier soir avant de passer à autre chose : c'était vraiment et encore plus que d'habitude le café du commerce. Les gens appelaient pour parler de leur expérience de l'apprentissage des maths... dans les années 80! Évidemment le temps, la pédagogie et la technologie s'étaient arrêtés depuis et leur expérience personnelle leur permettait d'avoir des conclusions définitives sur ce qu'il fallait faire. La journaliste, proclamant haut et fort qu'elle avait été nulle en maths, en rajoutait une couche. Avec toujours la même conclusion : si une matière ne réussit pas c'est qu'elle n'est pas assez concrète et pas assez ludique. Il faudra un jour qu'on m'explique en quoi une poésie ou un cours sur l'affirmation de l'état à l'époque moderne seraient plus concrets ou ludiques...Iphigénie a écrit:ors sol que le cours de français serait naturellement fun pour les élèves) : poser en préalable que quand une matière est mal réussie ou peu aimée c’est qu’elle est déconnectée de la réalité et pas ludique. Ce qui est parfaitement connecté au quotidien ( savoir faire ses lacets, cuire des nouilles, prendre le bus) on n’a pas besoin ( normalement) de l’école pour ça. L’école nous apprend à aller au delà de notre petite vie triviale.
Ensuite visiblement cette journaliste n’a jamais eu le plaisir d’écrire CQFD ou d’avoir un script qui se compile sans erreurs ^^. Le vrai plaisir en maths c’est d’y arriver, de comprendre, de sentir son cerveau puissant comme de sentir ses muscles au sport. Et pour ça, aucun besoin de récréatif mais de la sueur. J’ai vu des étoiles dans les yeux de BTS qui avaient réussi à établir une transmittance complexe !
Il me semble que l’absurde c’est cet esprit de systématisation: tout concret ou tout ludique, tout abstrait ou tout intuitif…. les pédagogues sont les nouveaux alchimistes à la recherche de la pierre philosophale du système parfait et universel alors que la pédagogie n’est rien d’autre qu’un artisanat: ce qui marche avec l’un ne marche pas avec l’autre et vice versa.
Par contre ce qui ne marche avec personne c’est le manque d’heures ….et un nombre d’élèves tel qu’on ne peut être attentif à chacun( n’en déplaisent les statistiques- qui assurent que non, non, c’est pareil à 36 ou à 20…)
Quant à ne pas faire de maths obligatoire quand on est littéraire, ça va bien si on dit aussi qu’on ne peut faire PE par exemple avec un bac littéraire…
Malheureusement aucun des intervenants, pourtant pleins de bonne volonté, n'étaient capables de pointer les contradictions du débat. Ils avaient même tendance à en rajouter : on n'a pas besoin de plus d'heures (ils auraient pu dire qu'on a par contre besoin de classes moins chargées), les nombres négatifs peuvent être traumatiques, ...
J'ai quitté l'émission avec la sensation que les français sont fiers d'être ignares en sciences et ne demandent qu'à le rester. Et que les filles fassent encore moins de mathématiques qu'avant la réforme ne les troublaient pas beaucoup.
- MathadorEmpereur
Depuis qu'on s'occupe davantage, en SVT, à faire diverses « activités » et à insister sur un schéma rédactionnel ternaire observation-interprétation-conclusion qu'à enseigner du contenu scientifique de biologie et de géologie.cassiopella a écrit:Je viens d’écouter. Cette émission m’a rendu profondément triste. Deux mathématiciens engagés, sincères, voulant du bien…. et qui disent des atrocités. L’un a dit qu’on n’a pas besoin de spé maths pour aller en biologie… Depuis quand la biologie est devenue une matière littéraire?belote a écrit:J'arrive un peu tard mais Le Téléphone sonne maintenant sur France inter est consacré à ce retour éventuel en tronc commun.
La bonne nouvelle, c'est que les biologistes n'ont pas tous besoin de maths avancées non plus. Il ne faut peut-être pas aller non plus dans l'extrême inverse en enseignant les tribus et la statistique inférentielle théorique à tous les biologistes.cassiopella a écrit:Ce n’est pas avec la biologie sans maths qu’on crée le vaccin contre COVID.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- Manu7Expert spécialisé
La bonne nouvelle, c'est que les biologistes n'ont pas tous besoin de maths avancées non plus. Il ne faut peut-être pas aller non plus dans l'extrême inverse en enseignant les tribus et la statistique inférentielle théorique à tous les biologistes.
Oui mais soyons sérieux, quand on arrête les maths au niveau seconde, alors on a une notion des fonctions très limitée et on ignore les dérivées, bref, à mon avis il manquer beaucoup d'outils utiles. Je pensais aussi aux démonstrations mais bon, je ne sais même plus si on peut dire qu'on donne un bon niveau en math actuellement ?
- Flo44Érudit
C'est intéressant (et je suis la première à le dire, j'aime bien calculer pour savoir si mes meubles rentrent dans la pièce, pour concevoir mon jardin, pour les travaux d'aiguille, pour savoir quel isolant mettre dans ma maison, etc... )marx a écrit:
Pourquoi la dimension utilitaire des mathématiques ne serait-elle pas intéressante ?
Mais pas pour nos élèves, car cela ne les concerne pas, ce ne sont pas leurs projets.
Si comme dans certains pays, ils avaient des travaux manuels : menuiserie, maçonnerie, etc... ce serait différent. Mais c'est plutôt dans les pays nordiques, où ils sont très peu par classe, et où les professeurs ont le temps de se concerter entre eux (pas juste en salle café ou comme ils peuvent)
- EnaecoVénérable
L'application directe des mathématiques dans la vie de tous les jours, c'est avant tout de la proportionnalité.
Un peu de suites pour des taux d'emprunt et d'intérêt (quand on ne veut pas passer par une application toute prête).
Ce qu'on estime concret en tant qu'adultes ne l'est pas forcément quand on est élève. Quand les situations ne sont pas artificielles et complètement déconnectées de ce qu'on ferait réellement.
Même l'exemple des soldes est dépassé. La majorité des magasins affichent les prix avant/après ou un tableau d'équivalence.
Un peu de suites pour des taux d'emprunt et d'intérêt (quand on ne veut pas passer par une application toute prête).
Ce qu'on estime concret en tant qu'adultes ne l'est pas forcément quand on est élève. Quand les situations ne sont pas artificielles et complètement déconnectées de ce qu'on ferait réellement.
Même l'exemple des soldes est dépassé. La majorité des magasins affichent les prix avant/après ou un tableau d'équivalence.
- MathadorEmpereur
Manu7 a écrit:La bonne nouvelle, c'est que les biologistes n'ont pas tous besoin de maths avancées non plus. Il ne faut peut-être pas aller non plus dans l'extrême inverse en enseignant les tribus et la statistique inférentielle théorique à tous les biologistes.
Oui mais soyons sérieux, quand on arrête les maths au niveau seconde, alors on a une notion des fonctions très limitée et on ignore les dérivées, bref, à mon avis il manquer beaucoup d'outils utiles. Je pensais aussi aux démonstrations mais bon, je ne sais même plus si on peut dire qu'on donne un bon niveau en math actuellement ?
C'est vrai que je pensais plus à
Si l'on a pas non plus les moyens de comprendre le modèle de Michaelis et Menten ou un système de Lotka-Volterra, c'est déjà plus embêtant.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- valleExpert spécialisé
Enaeco a écrit:L'application directe des mathématiques dans la vie de tous les jours, c'est avant tout de la proportionnalité.
Un peu de suites pour des taux d'emprunt et d'intérêt (quand on ne veut pas passer par une application toute prête).
Ce qu'on estime concret en tant qu'adultes ne l'est pas forcément quand on est élève. Quand les situations ne sont pas artificielles et complètement déconnectées de ce qu'on ferait réellement.
Même l'exemple des soldes est dépassé. La majorité des magasins affichent les prix avant/après ou un tableau d'équivalence.
Mais qu'est-ce que l'"utilité" ? Quand tu parles de proportionnalité, c'est savoir la calculer ou avoir une idée de comment ça fonctionne : dans quels cas deux magnitudes sont proportionnelles ou l'on peut espérer qu'elles le soient, etc. ?
Combien de Français voient qu'une affirmation du type "X% des patients hospitalisés sont vaccinés / fument / ont un chien ne donne aucune information sur les risques encourus par les (non) vaccinés, fumeurs, propriétaires d'un chien ?
Combien de Français pourraient reconnaître si une situation correspond à "une baisse tu taux de chômagemage" ou à un "ralentissement de la croissance de la quantité de chômeurs" ?
Je veux dire que l'application "directe" des maths présuppose des connaissances en maths, et qu'il est important à mon avis de ne pas confondre la logique du résultat et celle du procès.
Si je veux maîtriser la natation, il me faudra beaucoup nager, mais aussi faire d'autres choses (travail musculaire, technique, qu'en sais-je).
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
- Carrie EstevezNiveau 1
Merci Ecusette, ça va me faire la semaine et celle d'après aussi !
- ElietteNiveau 9
https://www.franceinter.fr/emissions/le-moment-meurice/le-moment-meurice-du-mercredi-09-fevrier-2022
Meurice interroge les français sur l’enseignement des maths. C’était mieux avant ? Mais qu’en reste-t-il ?
Meurice interroge les français sur l’enseignement des maths. C’était mieux avant ? Mais qu’en reste-t-il ?
- CasparProphète
Chronique à la fois drôle et effarante, comme toutes celles de Guillaume Meurice, mais ta question est valable pour toutes les matières, pas seulement les maths.Eliette a écrit:https://www.franceinter.fr/emissions/le-moment-meurice/le-moment-meurice-du-mercredi-09-fevrier-2022
Meurice interroge les français sur l’enseignement des maths. C’était mieux avant ? Mais qu’en reste-t-il ?
- Manu7Expert spécialisé
Enaeco a écrit:L'application directe des mathématiques dans la vie de tous les jours, c'est avant tout de la proportionnalité.
Un peu de suites pour des taux d'emprunt et d'intérêt (quand on ne veut pas passer par une application toute prête).
Ce qu'on estime concret en tant qu'adultes ne l'est pas forcément quand on est élève. Quand les situations ne sont pas artificielles et complètement déconnectées de ce qu'on ferait réellement.
Même l'exemple des soldes est dépassé. La majorité des magasins affichent les prix avant/après ou un tableau d'équivalence.
Mon beau-frère qui est passé par les 4ème et 3ème techno puis un bac pro est chef d'équipe dans les TP, il utilise plus souvent que moi le théorème de Pythagore pour la pose de bordures, les membres de son équipe n'en sont pas capables donc ce qui explique que c'est le chef d'équipe.
Pour les soldes, c'est pareil, nous ne sommes pas uniquement des consommateurs, ceux qui réalisent les affiches doivent avoir un minimum de connaissances dans ce domaine. Je me souviens avoir acheter des chaussures à -15% qui se sont transformés en -15€, comme la personne était désagréable (elle avait "oublié" la réduction malgré ma remarque) j'ai laissé tombé... le prix de base était de 60€...
- PrezboGrand Maître
Mais dans une grande surface, ou une chaîne de franchisés, le caissier va se contenter de scanner l'article, qui lui indiquera le prix final, il ne fera pas le calcul lui-même, et même la personne qui étiquette utilisera probablement un programme qui éditera l'étiquette une fois qu'on aura indiqué le prix de base et le pourcentage de réduction. L'époque ou un caissier devait calculer vite et bien, c'est fini.Manu7 a écrit:
Mon beau-frère qui est passé par les 4ème et 3ème techno puis un bac pro est chef d'équipe dans les TP, il utilise plus souvent que moi le théorème de Pythagore pour la pose de bordures, les membres de son équipe n'en sont pas capables donc ce qui explique que c'est le chef d'équipe.
Pour les soldes, c'est pareil, nous ne sommes pas uniquement des consommateurs, ceux qui réalisent les affiches doivent avoir un minimum de connaissances dans ce domaine. Je me souviens avoir acheter des chaussures à -15% qui se sont transformés en -15€, comme la personne était désagréable (elle avait "oublié" la réduction malgré ma remarque) j'ai laissé tombé... le prix de base était de 60€...
C'est une des difficulté du problème : il y a beaucoup moins d'occasion de faire des prétendues "maths du concret", c'est-à-dire à la fois de voir leur utilité et de s'y exercer. (Autre exemples, les enfants font aussi probablement beaucoup moins d'activités manuelles, en dehors d'activités très guidées et formatées.) Le culte du retour au concret pour les mathématiques est en décalage avec les pratiques actuelles.
Au mieux, un cours sur les pourcentage permet de comprendre comment ça marche, et de détecter une éventuelle erreur. Ce n'est pas rien, mais pour être franc, la majorité de la population vit très bien sans.
Il ne faut d'ailleurs pas aussi idéaliser le passé : même dans les vieux problèmes du certif, on sent bien qu'il y a aussi du faux concret, créé sur mesure pour tester la maîtrise du programme par les candidats, comme ces problèmes de trains et de baignoires qui ont inspiré des générations d'ironiste. Bon, c'est toujours moins ridicule que les problèmes de lapins qui changent aléatoirement de tunnel quand ils subissent une décharge électrique comme dans certains sujets de bac récents (Polynésie 2018).
Globalement, je pense que s’appuyer sur le concret n'est productif que lorsque l'on a du...concret, c'est-à-dire un besoin identifié pour une autre discipline ou pour la formation professionnelle à court terme (et dans ce cas, ce concret n'est pas forcément plus facile pour les élèves...) Au lycée on serait bien plus inspiré par exemple de retravailler sur la coordination maths/SPC. Pas de chance, c'est en contradiction avec la réforme et la liberté de choix des doublettes.
- CasparProphète
De toute façon est-il pertinent d'opposer maths "concrètes" et maths "utiles" ? C'est bien de faire les deux non ?
- Manu7Expert spécialisé
@ Prezbo : je suis d'accord avec toi, je ne suis pas du tout pour les exos artificiels, je disais juste que par la suite cela peut être utile au quotidien dans sa vie professionnelle. Mais pour Pythagore, l'important c'est le concept ensuite à chacun de voir comment cela peut lui être utile. Pareil pour les pourcentages, je pense qu'il y des postes dans une grande surface où c'est indipensable de les maîtriser correctement mais pas pour les autres.
Quand j'ai enseigné en BTS, je me souviens qu'il y avait des développés de Fourrier, je ne sais pas si c'était bien utile mais en tout cas si c'est encore au programme de ces BTS, je vois mal un élève qui aurait cessé les maths à la fin de la seconde avoir les outils pour réussir.
Je pense aussi aux BTS liés à l'environnement très à la mode, j'ai un membre de ma famille qui travaille dans ce domaine et il s'arrache les cheveux car les jeunes font des erreurs grossières sur des calculs simples comme le ph de l'eau et quand on travaille dans l'assainissement de l'eau par exemple les dégats sont concrets, on retrouve les poissons morts dans la rivière !!! Et même au niveau ingénieur il y a des erreurs grossières alors que pour la personne qui m'en parle il fait uniquement appel à ses notions de Bac D et il sait très bien ce qu'est un logarythme décimal et les risques d'abus de proportionnalité dans sa profession. Ce qui l'exaspère le plus c'est que la mode est fortement lié à l'écologie et il voit des personnes très écolos provoquer des pollutions sans comprendre que ce sont eux les responsables. Ils vont plutôt accuser les produits utilisés que leurs erreurs mathématiques.
Quand j'ai enseigné en BTS, je me souviens qu'il y avait des développés de Fourrier, je ne sais pas si c'était bien utile mais en tout cas si c'est encore au programme de ces BTS, je vois mal un élève qui aurait cessé les maths à la fin de la seconde avoir les outils pour réussir.
Je pense aussi aux BTS liés à l'environnement très à la mode, j'ai un membre de ma famille qui travaille dans ce domaine et il s'arrache les cheveux car les jeunes font des erreurs grossières sur des calculs simples comme le ph de l'eau et quand on travaille dans l'assainissement de l'eau par exemple les dégats sont concrets, on retrouve les poissons morts dans la rivière !!! Et même au niveau ingénieur il y a des erreurs grossières alors que pour la personne qui m'en parle il fait uniquement appel à ses notions de Bac D et il sait très bien ce qu'est un logarythme décimal et les risques d'abus de proportionnalité dans sa profession. Ce qui l'exaspère le plus c'est que la mode est fortement lié à l'écologie et il voit des personnes très écolos provoquer des pollutions sans comprendre que ce sont eux les responsables. Ils vont plutôt accuser les produits utilisés que leurs erreurs mathématiques.
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