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Feriez-vous grève la semaine de la rentrée ?

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Pontorson50
Fidèle du forum

[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 Empty Re: [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?

par Pontorson50 Ven 31 Déc 2021 - 10:31
Nixe Nicette a écrit:
Casseur de grève ce n’est pas donner son avis avant une hypothétique grève.

+ 1000.
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User16619
Niveau 6

[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 Empty Re: [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?

par User16619 Ven 31 Déc 2021 - 10:46
Oui, vous avez, je me suis renseigné, le terme n'est pas approprié.

Après ce point lexicographique, on peut reprendre la discussion.

Nixe Nicette, mon raisonnement logique est plutôt :
Normalement, on observe que les gens sensés fuient le malheur et l'irrémédiable.
Or, certains ne les fuient pas.
Donc, quelles peuvent être leurs raisons ?

À aucun moment je ne remets en question la raison de qui que ce soit. En revanche, si la justification réside dans la proximité de la retraite et le manque d'énergie, cela simplifie mon désaccord et renforce ma volonté d'agir.



*Ombre*
*Ombre*
Grand sage

[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 Empty Re: [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?

par *Ombre* Ven 31 Déc 2021 - 11:01
MUTIS a écrit:
Tangleding a écrit:Trop d'optimisme nuit à la santé, certainement.

[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 1482308650

Tu as raison Tang. [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 1482308650 Trop d'optimisme engendre des déceptions cruelles et des désillusions souvent déprimantes.
Et les dépressions, déceptions et désillusions ne sont pas bonnes pour la santé. Razz J'ai connu quelques communistes qui sont passés par là. Ils ne sont pas en grande forme. La lucidité évite les aigreurs et les déconvenues face aux échecs. Very Happy

C'est un peu hors sujet, mais j'ai envie de répondre.
Non.
Je pense que ce qui permet de se sentir bien dans son métier malgré le contexte de délitement indéniable, c'est justement le refus de l'aigreur, du repli sur soi, et la volonté de continuer à tenir son rôle dignement, en accord avec ses convictions, quelles que soient les circonstances.
En classe, je me prends les élèves comme ils sont, sans leur en vouloir de ce que nous avons fait d'eux, je me prends nos horaires comme ils sont, et je fais au mieux, honnêtement, même si je sais que, dans ces conditions, je ne ferai pas de miracle.
Et face aux réformes, au politique, quand je ne suis pas d'accord, je ne me colle pas la tête dans le sable, ou dans le guidon, ou sous mon oreiller. Je dis non, tout simplement.
Il est tout à fait possible que, sur le moment, cela ne serve à rien. Mais d'une part, cela me sert au moins à moi à me sentir à ma place, en accord avec moi-même et mes valeurs, et ce sentiment de congruence, comme on dit en psychologie, est essentiel au bien-être. Ça, c'est mon bénéfice personnel, on va dire, qui me semble infiniment préférable, malgré toutes les déceptions, à l'amertume et la résignation.
Et au-delà, je n'oublie pas qu'il y a à mes côtés des Tang et des Baldred tout aussi inutiles que moi - pour l'instant ; que le monde est toujours en mouvement et que, d'une façon ou d'une autre, les temps changent. Quand j'écoute mes enfants et leurs amis, je me dis qu'il y a de l'espoir. Ils sont nombreux à parler avec mépris du modèle économique dominant. Leur génération a conscience qu'il faut inventer un autre modèle, que c'est une question de survie de l'espèce humaine. Sur le marché du travail, ils imposent des conditions nouvelles parce qu'ils ne veulent pas de notre façon de vivre. Et ils y parviennent, pour un certain nombre.
Des choses changent. Discrètement, lentement, trop lentement peut-être, mais elles changent. Je ne crois pas au grand soir, mais à ce mouvement de fond, oui. Les choses ne sont jamais totalement perdues parce qu'elles ne sont jamais figées (relecture personnelle de : Tant qu'y a d'la vie, y a d'l'espoir).
Alors en attendant, ou pour ne pas seulement faire qu'attendre, nous pouvons toujours pédaler dans le bon sens.
C'est profondément satisfaisant et peut-être même, au fin du fin, pas si inutile.
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User3296
Niveau 7

[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 Empty Re: [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?

par User3296 Ven 31 Déc 2021 - 11:20
diarise a écrit:Oui, vous avez, je me suis renseigné, le terme n'est pas approprié.

Après ce point lexicographique, on peut reprendre la discussion.

Nixe Nicette, mon raisonnement logique est plutôt :
Normalement, on observe que les gens sensés fuient le malheur et l'irrémédiable.
Or, certains ne les fuient pas.
Donc, quelles peuvent être leurs raisons ?


À aucun moment je ne remets en question la raison de qui que ce soit. En revanche, si la justification réside dans la proximité de la retraite et le manque d'énergie, cela simplifie mon désaccord et renforce ma volonté d'agir.


Le point lexique était important, merci.

Je ne sais pas, ils ont peut-être juste assez d'énergie pour "survivre" en l'état. J'ai croisé plein de collègues comme ça.
Le changement c'est difficile, tu l'as peut-être lu sur d'autres fils, quel que soit le nombre d'années, il faut une énergie considérable pour changer de travail (pour les profs).
Je ne les trouve pas insensés pour autant, ils font ce qu'ils peuvent.

Non je ne suis pas proche du tout de la retraite, j'enseigne depuis 2013.
Je ne souhaite pas faire de ce fil un cas personnel : j'ai juste répondu à "Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?"

Bonne journée
Cleroli
Cleroli
Doyen

[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 Empty Re: [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?

par Cleroli Ven 31 Déc 2021 - 11:30
Sisyphe a écrit:Moi je ne sais pas encore. Je fais grève sans me demander si cela sert à quelque chose mais pour ma conscience personnelle. Pour me donner le sentiment de ne pas seulement subir. Pour pouvoir dire à mes enfants que j'ai essayé. (...) Mais tant que ceux qui disent que la grève ne sert à rien n'auront pas une autre idée à me proposer, je serai encore gréviste pour ne pas mourir d'un ulcère quand j'entends la voix de notre ministre.
[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 2252222100
Tangleding
Tangleding
Grand Maître

[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 Empty Re: [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?

par Tangleding Ven 31 Déc 2021 - 13:08
@ Ombre : ben merci, car c'est à peu près tout ce qui me fait tenir. Les élèves, leur désir d'apprendre, dans l'ensemble, et le fait d'essayer d'agir, avec des camarades, pour améliorer les conditions d'exercice du métier (que j'aime toujours), de ces métiers, et l'éducation que la nation donne encore pour le moment gratuitement à tous les enfants, les siens et de moins en moins ceux qui passent.

Essayer aussi, à une place assez dérisoire, de contrebalancer un peu par un ethos, une déontologie, une action, l'état de putréfaction politique du pays, dont nos élèves ne sont pas responsables.

_________________
"Never complain, just fight." [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 2490015017

Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
Floxid
Floxid
Niveau 2

[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 Empty Re: [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?

par Floxid Ven 31 Déc 2021 - 13:25
Je fais pour ma part aussi partie de ceux qui pensent qu'une grève d'un jour, ça ne sert pas à grand chose surtout quand la logique qui prévaut dans le corps du métier, c'est de faire ça sans gêner les usagers. La grève, c'est pour bloquer et désorganiser un maximum: c'est un rapport de force et y'a des victimes collatérales, en l'occurrence, les usagers. Quand on hésite à faire ça, le rapport de force, comment dire... Les cheminots ne font pas grève mi avril pour bloquer le moins possible, ils font grève au moment des départs en vacances.

Un grève longue et largement suivie, qui bloquerait l'économie du pays, ça serait sans doute efficace. Mais je n'y crois pas une seconde car, outre le fait que les fonctionnaires dans leur majorité ne veulent pas impacter l'usager, il n'y en a pas beaucoup qui en seraient capables financièrement parlant.

Alors que faire?
Pour ma part, j'applique à la lettre depuis quelques années le principe suivant: tâche non payée = tâche non faite.
Et à ce petit jeu, dans le 1er degré, y'en a des choses qui sautent car, contrairement au second degré, les heures supplémentaires n'existent pas.
Aucune mauvaise conscience dans cela:
-  je ne fais pas de bénévolat dans les hôpitaux le we alors que des vies sont en jeu, je ne vois pas pourquoi j'en ferai plus à l'éducation nationale. J'invite par contre tous ceux qui critiquent  ma posture à aller le faire pour sauver des vies.
- Ce n'est pas moi qui ne veut pas travailler, c'est mon employeur qui ne veut pas m'employer (je suis capable de faire des semaines de 50h, mais en tant que fonctionnaire qui doit dénoncer le moindre délit, je ne me vois pas m'engager dans la voie du travail dissimulé.)
-Les citoyens? Ce sont eux qui votent depuis des années pour des gouvernements qui déshabillent le service public et s'apprêtent à recommencer dans quelques  mois. Ce ne sont pas des enfants, ils ont choisi, sont les premiers à cracher sur les fonctionnaires, qu'ils assument. Et ce n'est pas comme si, même en m'investissant personnellement, j'allais à moi seul avec mes petits bras musclés sauver un système qui périclite.
- Pis, c'est contreproductif de combler les défaillances du système puisque les citoyens comprennent, comme le gouvernement, qu'on peut baisser sans arrêt les crédits et que les fonctionnaires en feront plus à l'oeil pour compenser, ce qui permettra au service public de continuer à fonctionner. Combler les défaillances, c'est donc s'assurer à court terme plus de dégradations de la qualité du service.

Si tout le monde commençait déjà à faire ça, à savoir ne plus combler les défaillances du service public en prenant sur son temps personnel, en ne donnant pas UNE minute à l'oeil (bon allez, quelques unes quand même, je ne me ballade pas non plus au boulot avec un chrono à la main^^), ce qui ne coûte absolument rien et peut même rapporter en effectuant pendant ces heures dégagées un autre travail rémunéré (les autorisations de cumul sont automatiques quand il n'y a pas de conflit d'intérêt et dans le cas contraire, il y a des activités qui n'en nécessitent pas), le système s'écroulerait tout seul et le gouvernement serait bien obligé de nous revaloriser. Les citoyens seraient les premiers à nous soutenir pour retrouver un système public en état de marche. Et on obtiendrait des merci en faisant simplement  notre travail, pas en faisant des tâches en plus de ce que prévoient nos statuts - au point qu'on finit par passer pour un fumiste en faisant juste ce pour quoi on est payé  (jamais je n'ai eu des remerciements pour avoir fait simplement mon travail dans toute ma courte carrière, c'est tout de même un signe qu'on est pris pour des charlots)

Le gouvernement n'a pas revalorisé les soignants car ils étaient en grève. Il a revalorisé les soignants car il y a actuellement une hémorragie de personnel et que l'hôpital public a déjà arrêté de fonctionner correctement malgré des soignants qui font les 3 8, avec des gens qui commencent à mourir faute de prise en charge.  Les citoyens n'ont pas soutenu les soignants quand ils étaient en grève, ils ont soutenu les soignants quand eux mêmes risquaient de mourir s'ils tombaient gravement malades, faute de soignants.
Le gouvernement revalorisera donc, de même, les enseignants, quand il n'y aura plus assez de personnels dans les classes pour assurer la garderie nationale, ce qu'est en train de devenir l'éducation nationale, et que cela menacera l'économie du pays. Les citoyens soutiendront les enseignants quand, faute d'enseignants remplaçants et de gogos pour compenser à l'oeil, ca commencera à leur couter cher en garde d'enfant ou en journées de travail perdues chaque fois qu'il faudra garder leur progéniture (et on n'en est plus très loin, m'est avis). D'ici là, on peut faire des grèves d'un jour pour lesquelles, souvent, on n'a même pas la satisfaction d'être compté parmi les grévistes avec des statistiques trafiquées par des jeux comptables, sauf quand il s'agit d'effectuer une retenue sur salaire. Ce sera sans moi.

Je préfère donc consacrer mon temps à optimiser mon enseignement pour pouvoir proposer quelque chose de qualité sans que ça dépasse des ORS et à préparer ma réorientation pour alimenter la pénurie d'enseignants. Travailler moins pour gagner plus, en somme. Ou dit encore autrement, si le travail est fait à l'oeil, je ne vois pas quel employeur sur Terre, privé ou public confondu, insisterait pour payer. j'aurais une autre posture si je recevais un salaire de cadre qui va avec une grande disponibilité, bien entendu. On en est très très loin.
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Enaeco
Vénérable

[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 Empty Re: [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?

par Enaeco Ven 31 Déc 2021 - 14:09
Floxid a écrit:
- Pis, c'est contreproductif de combler les défaillances du système puisque les citoyens comprennent, comme le gouvernement, qu'on peut baisser sans arrêt les crédits et que les fonctionnaires en feront plus à l'oeil pour compenser, ce qui permettra au service public de continuer à fonctionner. Combler les défaillances, c'est donc s'assurer à court terme plus de dégradations de la qualité du service.

Et en plus c'est la preuve qu'avant ils n'en faisaient pas tant que ça, s'ils ont la possibilité d'en faire plus.

D'accord avec ton message dans l'ensemble
Pontorson50
Pontorson50
Fidèle du forum

[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 Empty Re: [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?

par Pontorson50 Ven 31 Déc 2021 - 15:50
Floxid a écrit:J

Pour ma part, j'applique à la lettre depuis quelques années le principe suivant: tâche non payée = tâche non faite.
on finit par passer pour un fumiste en faisant juste ce pour quoi on est payé

C'est un vrai problème : ainsi partout en trente ans j'ai vu des collègues organiser des clubs le midi. Et également organiser moult sorties et autres travaux interdisciplinaires.

Ces activités à l'oeil sont la base du projet d'établissement. Lequel pose en soi question :
-d'une part parce que je ne suis pas fonctionnaire de l'établissement ou de la commune ou du département ou de la région qui m'emploie, mais fonctionnaire dans cette collectivité (on a le même problème avec les députés qui envoient constamment des bilans sur papier glacé de leur travail pour "leur" circonscription, alors qu'ils sont élus nationaux pour traiter des questions nationales). Je n'ai a priori aucun projet pour "mon" établissement autre que d'y enseigner.
-précisément, les projets d'établissement évoquent les "activités culturelles" de l'établissement ; il est quand même paradoxal que ce mot évoque chez nous tout ce qui ne consiste pas à assurer son service d'enseignement et , par extension, tout ce qui est gratuit. D'ailleurs le ministère de la culture, c'est tout ce qui se fait en dehors de l'école. Celle-ci admet implicitement qu'un cours n'a rien de culturel : on se demande alors ce qu'est être instruit si l'instruction exclut toute culture ; à quoi bon parler de culture linguistique ou scientifique? ou littéraire?
-enfin, la gratuité n'est pas totale : avec la décrue démographique en cours d'accélération, la politique du gratuit fait partie aussi potentiellement du sauvetage de son poste, lequel dépend d'ailleurs désormais du CA, donc des parents en partie. Et le PPCR peut pousser des collègues à afficher une saine motivation au travail au delà de ce qui est prescrit dans le service.

En fait le gratuit est effectivement tellement intégré que la grève semble un irréel du passé. Elle est une trahison du sacerdoce. Certes, on perd sa journée de paie, mais comme il est acquis comme normal de travailler sans être payé, le fait de ne pas être payé ne suffit pas toujours à estimer qu'on a seulement exercé un droit en cessant le travail. Tout cela gêne la stratégie de la grève, et ça ne va pas aller en s'arrangeant.
Baldred
Baldred
Esprit éclairé

[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 Empty Re: [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?

par Baldred Sam 1 Jan 2022 - 16:10
Pontorson50 a écrit:
Floxid a écrit:J

Pour ma part, j'applique à la lettre depuis quelques années le principe suivant: tâche non payée = tâche non faite.
on finit par passer pour un fumiste en faisant juste ce pour quoi on est payé

C'est un vrai problème : ainsi partout en trente ans j'ai vu des collègues organiser des clubs le midi. Et également organiser moult sorties et autres travaux interdisciplinaires.

Ces activités à l'oeil sont la base du projet d'établissement. Lequel pose en soi question :
-d'une part parce que je ne suis pas fonctionnaire de l'établissement ou de la commune ou du département ou de la région qui m'emploie, mais fonctionnaire dans cette collectivité (on a le même problème avec les députés qui envoient constamment des bilans sur papier glacé de leur travail pour "leur" circonscription, alors qu'ils sont élus nationaux pour traiter des questions nationales). Je n'ai a priori aucun projet pour "mon" établissement autre que d'y enseigner.
-précisément, les projets d'établissement évoquent les "activités culturelles" de l'établissement ; il est quand même paradoxal que ce mot évoque chez nous tout ce qui ne consiste pas à assurer son service d'enseignement et , par extension, tout ce qui est gratuit.  D'ailleurs le ministère de la culture, c'est tout ce qui se fait en dehors de l'école. Celle-ci admet implicitement qu'un cours n'a rien de culturel  : on se demande alors ce qu'est être instruit si l'instruction exclut toute culture ; à quoi bon parler de culture linguistique ou scientifique? ou littéraire?
-enfin, la gratuité n'est pas totale : avec la décrue démographique en cours d'accélération, la politique du gratuit fait partie aussi potentiellement du sauvetage de son poste, lequel dépend d'ailleurs désormais du CA, donc des parents en partie. Et le PPCR peut pousser des collègues à afficher une saine motivation au travail au delà de ce qui est prescrit dans le service.

En fait le gratuit est effectivement tellement intégré que la grève semble un irréel du passé. Elle est une trahison du sacerdoce. Certes, on perd sa journée de paie, mais comme il est acquis comme normal de travailler sans être payé, le fait de ne pas être payé ne suffit pas toujours à estimer qu'on a seulement exercé un droit en cessant le travail. Tout cela gêne la stratégie de la grève, et ça ne va pas aller en s'arrangeant.

Cette discussion a, je crois, déjà été menée, avec la même tentation d'opposer les "purs" aux "compromis", sans bénéfice pour personne.
Donc il n'existe pas de travail non payé, nous sommes bien d'accord, mais la rétribution peut prendre plusieurs formes.
Puisque revoilà les clubs montrés comme l'horreur absolue, et que j'en anime sans aucune culpabilité, suis-je un traitre ?
D'abord, j'ai toujours négocié. Un bon CDE veut un bon projet d'établissement avec des éléments concrets, il est en général demandeur. Et j'ai toujours été payé ( HSE, fraction d'IMP...)
Mais c'est je crois une manière assez réductrice de voir les choses. J'ai pu être beaucoup plus carriériste ( décomplexé bien sûr ) en acceptant certaines charges ou missions dont la rétribution financière anecdotique et à la limite de l'insulte ne me paraissait pas juste. La tâche payée en monnaie EN n'est pas vraiment une justification acceptable pour la reconnaitre si facilement morale, on reste dans la quasi gratuité. J'ai donc là aussi négocié pour ce qu'il m'intéressait d'obtenir : emploi du temps, avancement, boite de craie supplémentaire ( ne rêvons pas la marge de manoeuvre reste bien limitée et le Judas que je suis à toujours agi à visage découvert vis à vis des collègues : il me faut ces craies !).
Mais cela encore reste à mon avis très secondaire par rapport à ma liberté de choisir le périmètre de mon activité et des mes plaisirs professionnels, et, en fin de carrière, c'est bien ce qui aura constitué ma rétribution principale. Ce périmètre a pu être les 4 murs de ma salle de classe et un empoi du temps minimum quand je le voulais, ou me conduire à faire de la pédagogie hors les murs en déplaçant mon cours dans un cinéma, un théâtre, un musée ou dans quelques pays étrangers.

Mais je reconnais que je dois être bien aveugle puisque vraiment, comme l'évoque @pontorson, je n'ai jamais vu un prof que le PPCR peut pousser ... à afficher une saine motivation au travail au delà de ce qui est prescrit dans le service.
je veux bien croire qu'ils existent puisque vous le dites, je suppose même que certains collègues puissent le penser de moi, mais c'est plutôt à mettre sur le compte de l'ordinaire des sentiments humains que d'un système qui gangrènerait notre beau métier et nuirait à la grève, que je fais assez systématiquement aussi.
Pontorson50
Pontorson50
Fidèle du forum

[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 Empty Re: [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?

par Pontorson50 Sam 1 Jan 2022 - 17:29
Baldred a écrit:
Pontorson50 a écrit:
Floxid a écrit:J

Pour ma part, j'applique à la lettre depuis quelques années le principe suivant: tâche non payée = tâche non faite.
on finit par passer pour un fumiste en faisant juste ce pour quoi on est payé

C'est un vrai problème : ainsi partout en trente ans j'ai vu des collègues organiser des clubs le midi. Et également organiser moult sorties et autres travaux interdisciplinaires.

Ces activités à l'oeil sont la base du projet d'établissement. Lequel pose en soi question :
-d'une part parce que je ne suis pas fonctionnaire de l'établissement ou de la commune ou du département ou de la région qui m'emploie, mais fonctionnaire dans cette collectivité (on a le même problème avec les députés qui envoient constamment des bilans sur papier glacé de leur travail pour "leur" circonscription, alors qu'ils sont élus nationaux pour traiter des questions nationales). Je n'ai a priori aucun projet pour "mon" établissement autre que d'y enseigner.
-précisément, les projets d'établissement évoquent les "activités culturelles" de l'établissement ; il est quand même paradoxal que ce mot évoque chez nous tout ce qui ne consiste pas à assurer son service d'enseignement et , par extension, tout ce qui est gratuit.  D'ailleurs le ministère de la culture, c'est tout ce qui se fait en dehors de l'école. Celle-ci admet implicitement qu'un cours n'a rien de culturel  : on se demande alors ce qu'est être instruit si l'instruction exclut toute culture ; à quoi bon parler de culture linguistique ou scientifique? ou littéraire?
-enfin, la gratuité n'est pas totale : avec la décrue démographique en cours d'accélération, la politique du gratuit fait partie aussi potentiellement du sauvetage de son poste, lequel dépend d'ailleurs désormais du CA, donc des parents en partie. Et le PPCR peut pousser des collègues à afficher une saine motivation au travail au delà de ce qui est prescrit dans le service.

En fait le gratuit est effectivement tellement intégré que la grève semble un irréel du passé. Elle est une trahison du sacerdoce. Certes, on perd sa journée de paie, mais comme il est acquis comme normal de travailler sans être payé, le fait de ne pas être payé ne suffit pas toujours à estimer qu'on a seulement exercé un droit en cessant le travail. Tout cela gêne la stratégie de la grève, et ça ne va pas aller en s'arrangeant.

Cette discussion a, je crois, déjà été menée, avec la même tentation d'opposer les "purs" aux "compromis", sans bénéfice pour personne.
Donc il n'existe pas de travail non payé, nous sommes bien d'accord, mais la rétribution peut prendre plusieurs formes.
Puisque revoilà les clubs montrés comme l'horreur absolue, et que j'en anime sans aucune culpabilité, suis-je un traitre ?
D'abord, j'ai toujours négocié. Un bon CDE veut un bon projet d'établissement avec des éléments concrets, il est en général demandeur. Et j'ai toujours été payé ( HSE, fraction d'IMP...)
Mais c'est je crois une manière assez réductrice de voir les choses. J'ai pu être beaucoup plus carriériste ( décomplexé bien sûr ) en acceptant certaines charges ou missions dont la rétribution financière anecdotique et à la limite de l'insulte ne me paraissait pas juste. La tâche payée en monnaie EN n'est pas vraiment une justification acceptable pour la reconnaitre si facilement morale, on reste dans la quasi gratuité. J'ai donc là aussi négocié pour ce qu'il m'intéressait d'obtenir : emploi du temps, avancement, boite de craie supplémentaire ( ne rêvons pas la marge de manoeuvre reste bien limitée et le Judas que je suis à toujours agi à visage découvert vis à vis des collègues : il me faut ces craies !).
Mais cela encore reste à mon avis très secondaire par rapport à ma liberté de choisir le périmètre de mon activité et des mes plaisirs professionnels, et, en fin de carrière, c'est bien ce qui aura constitué ma rétribution principale. Ce périmètre a pu être les 4 murs de ma salle de classe et un empoi du temps minimum quand je le voulais, ou me conduire à faire de la pédagogie hors les murs en déplaçant mon cours dans un cinéma, un théâtre, un musée ou dans quelques pays étrangers.

Mais je reconnais que je dois être bien aveugle puisque vraiment, comme l'évoque @pontorson, je n'ai jamais vu un prof que le PPCR peut pousser ... à afficher une saine motivation au travail au delà de ce qui est prescrit dans le service.
je veux bien croire qu'ils existent puisque vous le dites, je suppose même que certains collègues puissent le penser de moi, mais c'est plutôt à mettre sur le compte de l'ordinaire des sentiments humains que d'un système qui gangrènerait notre beau métier et nuirait à la grève, que je fais assez systématiquement aussi.

À la lecture de votre réponse et à la relecture de mon post, je reconnais avoir été très réducteur dans les motivations qui poussent les uns et les autres à accepter des charges de travail supplémentaires. Une pitoyable excuse serait de dire que ce post remonte à l'année dernière...Merci d'ailleurs d'avoir fait preuve d'humour dans votre réaction là où je méritais plus cher. Je ne crois pas une seconde à des plans de carrière à coups de clubs, mais dans les référentiels de prof, je constate qu'est évoquée depuis plus longtemps que les PPCR "l'implication dans l'établissement". Et d'ailleurs je crois que les corps d'inspection cherchent plus au départ à valoriser qu'à traquer, un peu comme les points de valorisation dans les barèmes aux examens. Toutefois, il existe un risque de voir déraper dans les compétences exigées des pratiques qui relèvent avant tout du dévouement personnel. C'est cela que je voulais pointer, mais ma rédaction était pour le moins maladroite, et je présente mes excuses à tous ceux que j'ai pu froisser.

À partir du moment ou des actes de dévouement existent insuffisamment ou pas rémunérés, il existe, et cela je le maintiens, une plus grande difficulté à arrêter carrément la partie obligatoire du travail, une culpabilisation renforcée (car, soyons clairs, elle existe aussi chez ceux qui font leur service sans plus). Et le projet d'établissement tend à définir comme une base du service des activités qui relèvent du bon vouloir de chacun, et mériteraient non pas d'être supprimées, mais d'être dûment payées. Cela m'agace de voir tant d'investissements sous-payées devenir des fondamentaux exigibles peu ou prou de tous. J'ai cité les clubs parce que c'est de loin l'activité bénévole la plus astreignante dans une semaine de travail (en gros une heure sup annuelle!), et qu'à la différence d'autres projets pour lesquels un chef d'établissement responsable sait se battre pour trouver des crédits, ces activités là pour le coup ne sont pas rémunérées, alors qu'elles rendent un double service d'instruction et - soyons clairs - d'occupation des élèves avant ou après un service de cantine.
Floxid
Floxid
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[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 Empty Re: [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?

par Floxid Sam 1 Jan 2022 - 17:40
@Baldred:
Je ne sais pas si on peut vraiment qualifier les deux postures de "pur" et "compromis".

Il s'agit plus de comprendre que, si on fait les choses gratuitement (ce qui n'est du reste pas votre cas puisque vous avez été payé en HSE, fractions d'IMP, mais qui est systématiquement le cas dans le 1er degré où les heures supplémentaires n'existent pas) , on ne sera jamais payé pour le faire.

Il s'agit de comprendre aussi que si, à l'échelle individuelle, la posture de ceux qui donnent sans compter est parfaitement honorable, à l'échelle globale, c'est moins clair: l'étalon devient celui qui en fait plus, quelques soient les raisons individuelles qui l'y poussent (vocation, aisance financière préexistante ou apportée par le conjoint qui permet de travailler pour ce qui peut être considéré comme de l'argent de poche, autres retours d'ascenseurs comme ceux que vous évoquiez en terme d'amélioration des conditions de travail, etc), et ce niveau d'investissement devient un attendu. (exemple caricatural qui n'est heureusement pas devenu un attendu, même si cette dernière entendait bien prêcher pour, Céline Alvarez, qui n'a pas tenu plus de deux ans ce qu'elle entendait faire appliquer à d'autres qu'elle conspuait, les moyens en moins)

Ca pose deux problèmes: le premier c'est que l'administration et les parents d'élèves vont ensuite attendre de tout le monde, y compris de ceux qui n'ont aucune envie/possibilité de s'investir autant (parce qu'ils ont une famille, parce qu'ils sont obligés de compléter par une activité accessoire, parce que ce leur prend plus de temps pour faire les choses et qu'ils y passent déjà tout leur temps, etc), le même niveau d'investissement. C'est irréaliste et va forcément pénaliser les collègues investis "normalement" et les élèves de ces collègues au passage (si c'était payé, les dits élèves auraient la même chose que ceux des collègues plus investis ou en tout cas plus que ce qu'ils n'ont à l'heure actuelle).
Le second, c'est qu'on empire les conditions d'exercice pour ceux qui arrivent: "après moi, le déluge". En fin de carrière, vous avez bénéficié d'une bonne partie de votre carrière dans de bonnes conditions, qui vous auront permis de vous en sortir financièrement en bâtissant un capital et en le faisant fructifier (en tout cas je vous le souhaite^^) afin de partir  à la retraite avec de quoi survivre voire d'en laisser pour vos enfants si vous en avez, mais pour ceux qui arrivent ensuite et commencent dès le départ avec des conditions salariales très dégradées qui vont très certainement se dégrader encore davantage, ce ne sera plus possible. J'en connais des jeunes collègues qui finissent le mois dans le rouge, sans rien dépenser, alors qu'on est quand même catégorie A...Ils n'ont même pas de quoi se loger quand quasiment tous les collègues plus anciens sont déjà propriétaires (quand ce n'est pas multipropriétaires avec des rentes locatives). Ca donnera quoi dans 5 -10 ans avec une inflation qui s'annonce salée?

Après, on est loin d'être les pires à l'EN. Je suivais récemment la fronde des magistrats et une greffière expliquait finir des audiences à 5h du matin alors que les "bonnes pratiques" à l'heure actuelle sont de ne même plus donner la parole aux avocats ni aux victimes ou accusés pour que ce soit plié en cinq minutes (bonjour la qualité du service). Cette même greffière expliquait par ailleurs faire des tâches qui ne faisaient pas partie de ses attributions parce qu'elle avait clairement à coeur le service public, refusait de laisser tomber des gens qu'elle pouvait aider, et ne faisait pas ce métier pour gagner de l'argent: on ne maudit pas les effets dont on est soi-même la cause et si les magistrats avaient refusé dès le départ de telles conditions (on pourrait aussi parler des soignants), on n'en serait sans doute pas là aujourd'hui.

La situation, au vu des temps de formation, est vouée à perdurer au moins des années, à imaginer qu'on investisse dès aujourd'hui massivement (et comme ce n'est pas prévu, ca sera des décennies). Pour quelques personnes "sauvées", combien vont en pâtir ensuite? Mais, à l'opposé, pour un hypothétique bienfait à venir, peut -on laisser tomber des gens aujourd'hui, nous qui faisons au départ, comme c'est le cas de cette greffière ou des soignants, ce métier car nous avons à cœur de servir l'intérêt général? On est vraiment dans un beau dilemme et je n'ai absolument pas la prétention de le trancher. Je ne me trompe pas non plus de responsables car les premiers responsables, les vrais coupables de la dégradation des conditions, ce ne sont pas les collègues qui en font plus, ce sont les politiques (et leurs électeurs) qui veulent toujours dépenser moins et se contrefichent de la qualité du service public, n'en ayant pas l'usage puisque recourant exclusivement aux services du privé. Mais on parlait bien ici, au départ, des moyens d'action pour changer les choses d'où l'orientation de mes réflexions sur ce qu'on pouvait faire, nous, au quotidien.

A partir de là, chacun voit midi à sa porte. Pour moi, ça donne: je ne suis plus en capacité de perdre de l'argent pour faire des grèves pliées d'avance et, au vu des perspectives de salaire qui ne sont plus dans mon cas tenables dans une région au coût de vie très élevé, une situation de célibataire sans aucun avantage (qui me barre du reste la route à toute mutation dans une région où la vie est moins chère) à quoi il faut ajouter un futur promis à se dégrader, il ne me reste plus qu'à partir. Tant mieux s'il reste des gens suffisamment motivés et à l'aise financièrement pour continuer de faire vivre le service public derrière. Sur le long terme, quand je regarde ce que devient la santé et la justice, ça me parait cependant très improbable. Espérons pour tout le monde que j'aie tort.

EDIT: grillé par Pontorson  mais je laisse quand même, vu que ce n'est pas dit pareil même si c'est pour dire la même chose (surtout que j'ai passé du temps à le rédiger, ce fichu message^^)


Dernière édition par Floxid le Sam 1 Jan 2022 - 18:06, édité 1 fois
Baldred
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[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 Empty Re: [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?

par Baldred Sam 1 Jan 2022 - 17:53
Pontorson50 a écrit:
Baldred a écrit:
Pontorson50 a écrit:
Floxid a écrit:J

Pour ma part, j'applique à la lettre depuis quelques années le principe suivant: tâche non payée = tâche non faite.
on finit par passer pour un fumiste en faisant juste ce pour quoi on est payé

C'est un vrai problème : ainsi partout en trente ans j'ai vu des collègues organiser des clubs le midi. Et également organiser moult sorties et autres travaux interdisciplinaires.

Ces activités à l'oeil sont la base du projet d'établissement. Lequel pose en soi question :
-d'une part parce que je ne suis pas fonctionnaire de l'établissement ou de la commune ou du département ou de la région qui m'emploie, mais fonctionnaire dans cette collectivité (on a le même problème avec les députés qui envoient constamment des bilans sur papier glacé de leur travail pour "leur" circonscription, alors qu'ils sont élus nationaux pour traiter des questions nationales). Je n'ai a priori aucun projet pour "mon" établissement autre que d'y enseigner.
-précisément, les projets d'établissement évoquent les "activités culturelles" de l'établissement ; il est quand même paradoxal que ce mot évoque chez nous tout ce qui ne consiste pas à assurer son service d'enseignement et , par extension, tout ce qui est gratuit.  D'ailleurs le ministère de la culture, c'est tout ce qui se fait en dehors de l'école. Celle-ci admet implicitement qu'un cours n'a rien de culturel  : on se demande alors ce qu'est être instruit si l'instruction exclut toute culture ; à quoi bon parler de culture linguistique ou scientifique? ou littéraire?
-enfin, la gratuité n'est pas totale : avec la décrue démographique en cours d'accélération, la politique du gratuit fait partie aussi potentiellement du sauvetage de son poste, lequel dépend d'ailleurs désormais du CA, donc des parents en partie. Et le PPCR peut pousser des collègues à afficher une saine motivation au travail au delà de ce qui est prescrit dans le service.

En fait le gratuit est effectivement tellement intégré que la grève semble un irréel du passé. Elle est une trahison du sacerdoce. Certes, on perd sa journée de paie, mais comme il est acquis comme normal de travailler sans être payé, le fait de ne pas être payé ne suffit pas toujours à estimer qu'on a seulement exercé un droit en cessant le travail. Tout cela gêne la stratégie de la grève, et ça ne va pas aller en s'arrangeant.

Cette discussion a, je crois, déjà été menée, avec la même tentation d'opposer les "purs" aux "compromis", sans bénéfice pour personne.
Donc il n'existe pas de travail non payé, nous sommes bien d'accord, mais la rétribution peut prendre plusieurs formes.
Puisque revoilà les clubs montrés comme l'horreur absolue, et que j'en anime sans aucune culpabilité, suis-je un traitre ?
D'abord, j'ai toujours négocié. Un bon CDE veut un bon projet d'établissement avec des éléments concrets, il est en général demandeur. Et j'ai toujours été payé ( HSE, fraction d'IMP...)
Mais c'est je crois une manière assez réductrice de voir les choses. J'ai pu être beaucoup plus carriériste ( décomplexé bien sûr ) en acceptant certaines charges ou missions dont la rétribution financière anecdotique et à la limite de l'insulte ne me paraissait pas juste. La tâche payée en monnaie EN n'est pas vraiment une justification acceptable pour la reconnaitre si facilement morale, on reste dans la quasi gratuité. J'ai donc là aussi négocié pour ce qu'il m'intéressait d'obtenir : emploi du temps, avancement, boite de craie supplémentaire ( ne rêvons pas la marge de manoeuvre reste bien limitée et le Judas que je suis à toujours agi à visage découvert vis à vis des collègues : il me faut ces craies !).
Mais cela encore reste à mon avis très secondaire par rapport à ma liberté de choisir le périmètre de mon activité et des mes plaisirs professionnels, et, en fin de carrière, c'est bien ce qui aura constitué ma rétribution principale. Ce périmètre a pu être les 4 murs de ma salle de classe et un empoi du temps minimum quand je le voulais, ou me conduire à faire de la pédagogie hors les murs en déplaçant mon cours dans un cinéma, un théâtre, un musée ou dans quelques pays étrangers.

Mais je reconnais que je dois être bien aveugle puisque vraiment, comme l'évoque @pontorson, je n'ai jamais vu un prof que le PPCR peut pousser ... à afficher une saine motivation au travail au delà de ce qui est prescrit dans le service.
je veux bien croire qu'ils existent puisque vous le dites, je suppose même que certains collègues puissent le penser de moi, mais c'est plutôt à mettre sur le compte de l'ordinaire des sentiments humains que d'un système qui gangrènerait notre beau métier et nuirait à la grève, que je fais assez systématiquement aussi.

À la lecture de votre réponse et à la relecture de mon post, je reconnais avoir été très réducteur dans les motivations qui poussent les uns et les autres à accepter des charges de travail supplémentaires. Une pitoyable excuse serait de dire que ce post remonte à l'année dernière...Merci d'ailleurs d'avoir fait preuve d'humour dans votre réaction là où je méritais plus cher. Je ne crois pas une seconde à des plans de carrière à coups de clubs, mais dans les référentiels de prof, je constate qu'est évoquée depuis plus longtemps que les PPCR "l'implication dans l'établissement". Et d'ailleurs je crois que les corps d'inspection cherchent plus au départ à valoriser qu'à traquer, un peu comme les points de valorisation dans les barèmes aux examens. Toutefois, il existe un risque de voir déraper dans les compétences exigées des pratiques qui relèvent avant tout du dévouement personnel. C'est cela que je voulais pointer, mais ma rédaction était pour le moins maladroite, et je présente mes excuses à tous ceux que j'ai pu froisser.

À partir du moment ou des actes de dévouement existent insuffisamment ou pas rémunérés, il existe, et cela je le maintiens, une plus grande difficulté à arrêter carrément la partie obligatoire du travail, une culpabilisation renforcée (car, soyons clairs, elle existe aussi chez ceux qui font leur service sans plus). Et le projet d'établissement tend à définir comme une base du service des activités qui relèvent du bon vouloir de chacun, et mériteraient non pas d'être supprimées, mais d'être dûment payées. Cela m'agace de voir tant d'investissements sous-payées devenir des fondamentaux exigibles peu ou prou de tous. J'ai cité les clubs parce que c'est de loin l'activité bénévole la plus astreignante dans une semaine de travail (en gros une heure sup annuelle!), et qu'à la différence d'autres projets pour lesquels un chef d'établissement responsable sait se battre pour trouver des crédits, ces activités là pour le coup ne sont pas rémunérées, alors qu'elles rendent un double service d'instruction et - soyons clairs - d'occupation des élèves avant ou après un service de cantine.
Cher @pontorson [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 2252222100 et je dirai même plus santeverre
Jenny
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[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 Empty Re: [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?

par Jenny Sam 1 Jan 2022 - 17:56
Je ne fais pas non plus le travail en plus bénévolement, les à-côté représentent souvent une large part de mon salaire. Je n’ai pas envie de me priver de tout non plus… C’est par ailleurs ce qui me permet de faire grève sans trop me poser de questions. De mémoire, j’avais dû faire 8 jours contre la réforme des retraites.

(Ici, certains clubs sont nettement mieux payés qu’une heure sup annuelle… [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 248604097).
Baldred
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[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 Empty Re: [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?

par Baldred Sam 1 Jan 2022 - 18:06
Floxid a écrit:@Baldred:
Je ne sais pas si on peut vraiment qualifier les deux postures de "pur" et "compromis".

Il s'agit plus de comprendre que, si on fait les choses gratuitement (ce qui n'est du reste pas votre cas puisque vous avez été payé en HSE, fractions d'IMP, mais qui est systématiquement le cas dans le 1er degré où les heures supplémentaires n'existent pas) , on ne sera jamais payé pour le faire.

Il s'agit de comprendre aussi que si, à l'échelle individuelle, la posture de ceux qui donnent sans compter est parfaitement honorable, à l'échelle globale, c'est moins clair: l'étalon devient celui qui en fait plus, quelques soient les raisons individuelles qui l'y poussent (vocation, aisance financière préexistante ou apportée par le conjoint qui permet de travailler pour ce qui peut être considéré comme de l'argent de poche, autres retours d'ascenseurs comme ceux que vous évoquiez en terme d'amélioration des conditions de travail, etc), et ce niveau d'investissement devient un attendu. (exemple caricatural qui n'est heureusement pas devenu un attendu, même si cette dernière entendait bien prêcher pour, Céline Alvarez, qui n'a pas tenu plus de deux ans ce qu'elle entendait faire appliquer à d'autres qu'elle conspuait, les moyens en moins)

Ca pose deux problèmes: le premier c'est que l'administration et les parents d'élèves vont ensuite attendre de tout le monde, y compris de ceux qui n'ont aucune envie/possibilité de s'investir autant (parce qu'ils ont une famille, parce qu'ils sont obligés de compléter par une activité accessoire, parce que ce leur prend plus de temps pour faire les choses et qu'ils y passent déjà tout leur temps, etc), le même niveau d'investissement. C'est irréaliste et va forcément pénaliser les collègues investis "normalement" et les élèves de ces collègues au passage (si c'était payé, les dits élèves auraient la même chose que ceux des collègues plus investis ou en tout cas plus que ce qu'ils n'ont à l'heure actuelle).
Le second, c'est qu'on empire les conditions d'exercice pour ceux qui arrivent: "après moi, le déluge". En fin de carrière, vous avez bénéficié d'une bonne partie de votre carrière dans de bonnes conditions, qui vous auront permis de vous en sortir financièrement en bâtissant un capital et en le faisant fructifier (en tout cas je vous le souhaite^^) afin de partir  à la retraite avec de quoi survivre voire d'en laisser pour vos enfants si vous en avez, mais pour ceux qui arrivent ensuite et commencent dès le départ avec des conditions salariales très dégradées qui vont très certainement se dégrader encore davantage, ce ne sera plus possible. J'en connais des jeunes collègues qui finissent le mois dans le rouge, sans rien dépenser, alors qu'on est quand même catégorie A...Ils n'ont même pas de quoi se loger quand quasiment tous les collègues plus anciens sont déjà propriétaires (quand ce n'est pas multipropriétaires avec des rentes locatives). Ca donnera quoi dans 5 -10 ans avec une inflation qui s'annonce salée?

Après, on est loin d'être les pires à l'EN. Je suivais récemment la fronde des magistrats et une greffière expliquait finir des audiences à 5h du matin alors que les "bonnes pratiques" à l'heure actuelle sont de ne même plus donner la parole aux avocats ni aux victimes ou accusés pour que ce soit plié en cinq minutes (bonjour la qualité du service). Cette même greffière expliquait par ailleurs faire des tâches qui ne faisaient pas partie de ses attributions parce qu'elle avait clairement à coeur le service public, refusait de laisser tomber des gens qu'elle pouvait aider, et ne faisait pas ce métier pour gagner de l'argent: on ne maudit pas les effets dont on est soi-même la cause et si les magistrats avaient refusé dès le départ de telles conditions (on pourrait aussi parler des soignants), on n'en serait sans doute pas là aujourd'hui.

La situation, au vu des temps de formation, est vouée à perdurer au moins des années, à imaginer qu'on investisse dès aujourd'hui massivement (et comme ce n'est pas prévu, ca sera des décennies). Pour quelques personnes "sauvées", combien vont en pâtir ensuite? Mais, à l'opposé, pour un hypothétique bienfait à venir, peut -on laisser tomber des gens aujourd'hui, nous qui faisons au départ, comme c'est le cas de cette greffière ou des soignants, ce métier car nous avons à cœur de servir l'intérêt général? On est vraiment dans un beau dilemme et je n'ai absolument pas la prétention de le trancher. Je ne me trompe pas non plus de responsables car les premiers responsables, les vrais coupables de la dégradation des conditions, ce ne sont pas les collègues qui en font plus, ce sont les politiques (et leurs électeurs) qui veulent toujours dépenser moins et se contrefichent de la qualité du service public, n'en ayant pas l'usage puisque recourant exclusivement aux services du privé. Mais on parlait bien ici, au départ, des moyens d'action pour changer les choses d'où l'orientation de mes réflexions sur ce qu'on pouvait faire, nous, au quotidien.

A partir de là, chacun voit midi à sa porte. Pour moi, ça donne: je n'irai pas perdre de l'argent pour faire des grèves pliées d'avance et, au vu des perspectives de salaire qui ne sont plus dans mon cas tenables dans une région au coût de vie très élevé, une situation de célibataire sans aucun avantage (qui me barre du reste la route à toute mutation dans une région où la vie est moins chère) à quoi il faut ajouter un futur promis à se dégrader, il ne me reste plus qu'à partir. Tant mieux s'il reste des gens suffisamment motivés et à l'aise financièrement pour continuer de faire vivre le service public derrière. Sur le long terme, quand je regarde ce que devient la santé et la justice, ça me parait cependant très improbable. Espérons pour tout le monde que j'aie tort.

EDIT: grillé par Pontorson  mais je laisse quand même, vu que ce n'est pas dit pareil même si c'est pour dire la même chose (surtout que j'ai passé du temps à le rédiger, ce fichu message^^)

Merci pour ce "fichu" message très intéressant et même plus à lire.
Je pense que le primaire est sans doute, avec le lycée pro, le secteur éducatif le plus difficile tant par la difficulté du travail que par son manque manifeste de reconnaissance. Le secondaire protège un peu plus et explique sans doute notre différence d'interprétation. Je comprends très bien ta position et te remercie d'avoir pris le temps de la développer.
La seule chose que je relèverai c'est de ne pas nous rendre responsables nous-mêmes de la situation. Le projet de destruction du "service public" n'a pas besoin de nous pour continuer, dans le sens où nous n'existons pas pour ceux qui l'ont mis en oeuvre et le poursuive.
Isis39
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Enchanteur

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par Isis39 Sam 1 Jan 2022 - 18:10
A une époque, j’ai animé un club. Il y en avait plusieurs au collège. Ils étaient rémunérés. J’ai arrêté depuis qu’ils ne le sont plus justement pour les raisons évoquées ci-dessus. Le bénévolat je le fais dans mon association en dehors du collège.
À une époque, quand on voulait faire un travail un peu particulier avec un autre collègue, on montait un PAE et on était rémunérés. Désormais, on nous balance quelques pauvres IMP et tout doit se faire avec. L’excuse de l’autonomie de l’établissement. L’autonomie c’est la gestion de la pénurie.
Tangleding
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Grand Maître

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par Tangleding Sam 1 Jan 2022 - 18:18
J'ai animé un club théâtre du temps de l'accompagnement éducatif, donc en étant payé (moins que la charge de travail, certes). C'était une enveloppe d'heures distinctes de la DHG. Cela dit j'ai arrêté un an avant la fin de l'accompagnement éducatif par mesure de rétorsion contre une cheffe que je ne regrette pas.

Mais même si le dispositif avait été maintenu (et je pense que mon syndicat n'était pas opposé à ce que ces heures aillent vers les DHG), j'aurais arrêté car j'aimerais faire du théâtre avec tous les élèves de mes classes et non les seuls enfants de CSP+ volontaires dans mon club (grosso modo, il y avait quelques élèves au profil moins favorisé).

Mais je n'ai pas avec mes classes les conditions que j'avais avec mon groupe de 19 volontaires, avec l'aide de la collègue prof doc...

_________________
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Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
Clecle78
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Esprit sacré

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par Clecle78 Sam 1 Jan 2022 - 19:44
Je n'ai jamais été rémunérée ni pour les clubs ni pour les voyages. J'ignorais même à l'époque que ce fût possible. Un jour j'ai découvert par hasard  que les collègues chouchous du principal touchaient une indemnité. Du coup j'ai tout arrêté. Le sentiment de trahison avait été très fort en apprenant cette différence de traitement. Mais je faisais ça aussi par plaisir sans rien attendre particulièrement en retour. Aujourd'hui si je m'inscris à un stage ou je fais une sortie c'est au gré de mes envies et et je ne m'investis que dans la mesure où je le souhaite. J'ai aussi fait beaucoup de belles découvertes grâce à ce bénévolat et je ne le regrette pas du tout.
kai002
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par kai002 Sam 1 Jan 2022 - 20:55
Ha@_x a écrit:
Clecle78 a écrit:Nous en avions dans mon établissement et j'ai touché une somme non négligeable pour mes jours de grève anti retraite

Et puis un jour de grève d'AEDs, l'établissement ferme.(sécurité non assurable) Et ça coûte très peu cher aux profs titulaires qui peuvent se permettre de ne pas faire grève. Méthode utilisée x fois, dans un ancien poste.
Encore faut-il jouer le jeu collectivement.

Tu plaisantes ou quoi? A chaque fois que dans les deux établissements où je suis, la vie scolaire s'est mise en grève, ils sont toujours restés ouverts. On nous envoie juste un message sur pronote: tel jour vie scolaire fermée, ne pas envoyer les élèves à la vie scolaire. Merci, démerdez-vous
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[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 Empty Re: [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?

par kai002 Sam 1 Jan 2022 - 20:57
Manu7 a écrit:Dans ma vie, j'ai fait une seule fois grève contre les heures supp et leurs quotas par établissement, j'étais le seul dans mon établissement. Et je suis toujours totalement opposé aux heures supp pour moi cela n'a pas de sens pour un enseignant fonctionnaire de faire des heures supp, cela devrait être interdit. Mais d'un côté, il y a les opposants silencieux qui prennent un temps partiel pour les éviter et d'un autre ceux qui sont contents d'avoir des heures supp défiscalisées alors que là aussi pour moi c'est un non-sens, quelque part on travaille plus pour empêcher les collègues d'être augmentés...

Ou alors t'es obligé des le accepter parce que sinon le CDE te menace de regrouper plusieurs niveaux dans un même groupe. Voilà aussi la réalité
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par User20159 Sam 1 Jan 2022 - 21:11
kai002 a écrit:Tu plaisantes ou quoi? A chaque fois que dans les deux établissements où je suis, la vie scolaire s'est mise en grève, ils sont toujours restés ouverts. On nous envoie juste un message sur pronote: tel jour vie scolaire fermée, ne pas envoyer les élèves à la vie scolaire. Merci, démerdez-vous

Il est absolument inutile de s'énerver.
Mais un établissement sans vie scolaire, c'est un établissement qui est susceptible de dysfonctionner au max, surtout s'il s'agit d'un établissement très difficile (du genre de mon ancien établissement de ces dernières années), mon ancienne cheffe qui le savait parfaitement bien, et qui ne voulait jamais se retrouver à gérer 80 incidents dans la demi-journée + une délégation de profs dans son bureau à midi fermait automatiquement (et elle l'avait mauvaise), mais elle n'avait pas le choix.

Mais des chefs qui laissent ouvert sans vie scolaire il y en a pléthore.
Pas de vie scolaire ça signifie :
- des couloirs pas surveillés
- une grille/des grilles pas évidentes à gérer
- des mouvements in-surveillables
- des incidents à répétition
- plein d'incidents graves possibles.

Dans un établissement tranquille, une vie scolaire fermée c'est une journée compliquée pour les chefs et pour ceux auxquels ils ont recours pour suppléer.
Dans un REP+ bien énervé ce n'est juste pas possible.

Quand ce genre de situation se pose, si pas de vie de scolaire, ou droit de retrait des profs, ou tu mets les chefs face à leurs responsabilités : j'ai déjà viré des élèves direction le bureau de la/le principal(e).

Mais le droit de retrait s'impose, désolé. Pas de surveillants : la sécurité des biens et des personnes n'est pas assurée. C'est un motif de DGI.
kai002
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[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 Empty Re: [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?

par kai002 Sam 1 Jan 2022 - 21:22
Ha@_x a écrit:
Hocam a écrit:Moralité, pour répondre à la question du sondage : non. On voit bien qu'on n'est pas d'accord sur le motif même de grève, on ne sait même pas de quoi on parle, et je ne vois pas qui pourrait mobiliser d'ici à la semaine de la rentrée, ni comment. Et une grève à la rentrée de janvier, au milieu du mois le plus long à tenir (nous avons été payés autour du 21 décembre), comment dire...

Vous pouvez continuer, vous hein, tu n'est pas le seul, à préparer vos journées d'action qui ne servent à rien, et à ensuite venir donner des leçons en disant ou écrivant : ben on était que 2 sur 40 dans l'établissement.. Ou on peut tous réfléchir à d'autres moyens d'action.

Foutre la merde aux rectorats ? Ca serait pas mal pour commencer
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[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 Empty Re: [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?

par User20159 Sam 1 Jan 2022 - 21:28
kai002 a écrit:Foutre la merde aux rectorats ? Ca serait pas mal pour commencer

Comment ? Je pense qu'hélas mes balistes et catapultes sont en réparation.
Jacq
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Guide spirituel

[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 Empty Re: [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?

par Jacq Sam 1 Jan 2022 - 21:35
kai002 a écrit:
Ha@_x a écrit:
Clecle78 a écrit:Nous en avions dans mon établissement et j'ai touché une somme non négligeable pour mes jours de grève anti retraite

Et puis un jour de grève d'AEDs, l'établissement ferme.(sécurité non assurable) Et ça coûte très peu cher aux profs titulaires qui peuvent se permettre de ne pas faire grève. Méthode utilisée x fois, dans un ancien poste.
Encore faut-il jouer le jeu collectivement.

Tu plaisantes ou quoi? A chaque fois que dans les deux établissements où je suis, la vie scolaire s'est mise en grève, ils sont toujours restés ouverts. On nous envoie juste un message sur pronote: tel jour vie scolaire fermée, ne pas envoyer les élèves à la vie scolaire. Merci, démerdez-vous


Sur ce que j'ai indiqué en gras, c'est un peu dégueulasse. Les AEDs sont en grève et les profs viennent faire cours sans retenue de salaire... Sympa !

Sinon, pour un établissement, il peut y avoir fermeture, si les prof sont aussi en grève pour les collèges (car les chefs/CPE etc, sont obligés de faire les heures d'études pour les prof absents). Pour les lycées cela va dépendre, comme indiqué, de l'établissement.
Dans mon établissement, la dernière fois, toute la vie sco était en grève mais comme l'établissement est plutôt calme, les CDE, l'intendant et le CPE (non grévistes) on assuré le minimum, à savoir l'entrée pour le CPE et la cantine pour le chef d'établissement. Les enseignants n'étaient majoritairement pas en grève, donc rien de changer. Et même si les enseignants avaient été en grève, les élèves sont libre de sortir et entrer
Différent au collège. Dans celui d'un ami, malgré le désir des chefs de garder les élèves ils ont dû fermer car quasiment tous les profs et tous les AEDs et les CPE étaient en grève. Les salles d'études explosant, à midi ils ont renvoyé tout le monde à la maison.
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[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 Empty Re: [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?

par User20159 Sam 1 Jan 2022 - 21:43
@Jacq, j'ai quand même écrit et précisé que le but était que l'établissement ferme.
Tu le décris d'ailleurs à la fin, partie collège.
Et puis payer une journée de grève de 10 AEDs quand on est 50 profs c'est rien.
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[SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 Empty Re: [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ?

par User3296 Sam 1 Jan 2022 - 23:32
Je suis pour une réaction.

Je me demande simplement :

- Sans préparation, la grève de la semaine de rentrée est-elle pertinente ? (Même les grèves prévues de longue date, très peu de grévistes)

- Quelles sont nos revendications ? (Peut-on s’aligner sur les mêmes ? Pour être unis)
A mon avis il en faut « peu » mais revendiquées par TOUS : du pognon, du respect pour les professionnels que nous sommes, et des conditions d’exercice décentes.

- Ne risquons-nous pas d’être une fois de plus invisibles (dans les médias) car très peu nombreux à faire grève ? Le flop habituel de ces fameuses journées de grève perlées.

- Débrayer (ou faire usage du droit de retrait) tous ensemble 1h dans la journée ou une demi-journée : ça aurait un énorme impact non ? Ils verraient que nous sommes utiles…
Tous ensemble je veux dire TOUS les profs de France.

Nous avons un pouvoir, mais, notre malheur est notre inégalité dans la profession, tous les enseignants n’enseignent pas dans les mêmes conditions. Alors nous ne sommes jamais tous grévistes…

J’attends vos réponses  [SONDAGE] Et si l'on faisait grève la semaine de la rentrée ? - Page 8 267639959
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