- EloahExpert spécialisé
Reine Margot a écrit:Défi 16 un livre écrit par un grand reporter: le quai de Ouistreham, Florence Aubenas
F Aubenas décide de se faire embaucher pour n'importe quel emploi, dans une ville où elle n'est pas connue, Caen. Dans un style très journalistique et attrayant, elle raconte ses aventures à Pôle Emploi, ses rencontres avec la "France d'en bas" et les employeurs souvent ignorants des réalités de la vie de leurs employés ("elles ne fichent rien, c'est mal nettoyé"). Le fameux travail de nettoyage des ferries n'est qu'un de nombreux travaux d'intérim qu'elle relate. Le style est sobre, vif, prenant, et on plonge directement dans la France des futurs gilets jaunes, 10 ans avant. Je recommande.
Amaliah a écrit:Je retiens Madame Hayat moi aussi.
En revanche, j'avais été déçue de ma lecture du livre de Florence Aubenas. Un bon reportage, un article un peu long aurait suffi.
Ca me tente bien mais justement j'avais peur de finir par m'ennuyer ... Je verrai si le je le trouve à la médiathèque.
Dans un genre très différent, pour le défi 3 "(re)naissance" j'ai lu Là où réside l'hiver de Laëtitia Arnould que j'ai bien aimé parce que c'est un conte (voire une récriture de contes et légendes autour du personnage de Jack Frost) mais avec une très forte dimension écologique et sociétale puisque les mois et donc les saisons disparaissent à cause du changement climatique, de l'indifférence voire de l'égoïsme d'une partie des humains.
Je place cette lecture dans "(re)naissance" d'une part parce que le personnage de Jack Frost est un humain qui décède dans un incendie mais grâce à son hypersensibilité il "renaît" en force invisible qui va répandre l'hiver dans le monde : d'autre part parce qu'un autre personnage du roman, Eda, jeune fille elle aussi très sensible et très attachée aux saisons, va permettre au mois de février de "renaître". L'écriture est à la fois poétique et recherchée, très agréable à lire.
- AmaliahEmpereur
Je n'ai pas trouvé le livre ennuyeux mais je ne lui ai pas trouvé de qualité littéraire. C'est un témoignage sur une réalité absolument terrible mais le sujet ne suffit pas à en faire un bon livre à mes yeux. C'est sûrement moi qui l'ai lu de manière biaisée.
- lulucastagnetteEmpereur
Pour le défi 45 (un récit de moins de cent pages), j'ai lu Amour et amitié de Jane Austen.
Ce roman fait partie de ce qu'on appelle les Juvenilia, l'ensemble de ses oeuvres de jeunesse.
Ce court récit, Love and Freindship (sic) en anglais, a été écrit par Austen à l'âge de 15 ans. C'est une parodie de roman sentimental qui tourne en dérision tous les ingrédients du genre (on s'évanouit à tout bout de champ, on s'aime au premier regard, les coïncidences sont incroyables...). C'est vraiment très drôle.
Ce roman fait partie de ce qu'on appelle les Juvenilia, l'ensemble de ses oeuvres de jeunesse.
Ce court récit, Love and Freindship (sic) en anglais, a été écrit par Austen à l'âge de 15 ans. C'est une parodie de roman sentimental qui tourne en dérision tous les ingrédients du genre (on s'évanouit à tout bout de champ, on s'aime au premier regard, les coïncidences sont incroyables...). C'est vraiment très drôle.
- DHMonarque
Défi 7
Un livre que vous avez eu envie de lire suite à une chronique radio ou une recension sur le net
S'adapter
Clara Dupont-Monod
Que dire? Qu'écrire ? Chaque page de ce roman a pénétré toutes les cellules de mon cœur et de ma tête. Le handicap du point de vue d'une fratrie, avec un glissement rapide dans l'avenir, au moment du présent, soulignant avec justesse que nous sommes le fruit de notre enfance et de notre façon de vivre les événements. Deux enfants, deux regards, deux vécus, deux personnalités et deux avenirs opposés mais une seule souffrance. Celle d'avoir un frère inadapté. Handicapé. La dernière phrase, simple et résumant parfaitement les choses, m'aura tiré des larmes rappelant, finalement, que nos enfants, sont tous différents, inadaptés, à côté, à part. Chacun apporte pourtant, et des fois après des années, sa pierre à l'édifice et trouve sa place. C'est un roman merveilleux, douloureux, à fleur de peau, à la justesse poétique, à la vérité clairement formulée, à l'horreur pudiquement dévoilée et au bonheur doucement savouré. Chaque figure est attachante, belle, intelligente. Je recommande +++++++++
Un livre que vous avez eu envie de lire suite à une chronique radio ou une recension sur le net
S'adapter
Clara Dupont-Monod
Que dire? Qu'écrire ? Chaque page de ce roman a pénétré toutes les cellules de mon cœur et de ma tête. Le handicap du point de vue d'une fratrie, avec un glissement rapide dans l'avenir, au moment du présent, soulignant avec justesse que nous sommes le fruit de notre enfance et de notre façon de vivre les événements. Deux enfants, deux regards, deux vécus, deux personnalités et deux avenirs opposés mais une seule souffrance. Celle d'avoir un frère inadapté. Handicapé. La dernière phrase, simple et résumant parfaitement les choses, m'aura tiré des larmes rappelant, finalement, que nos enfants, sont tous différents, inadaptés, à côté, à part. Chacun apporte pourtant, et des fois après des années, sa pierre à l'édifice et trouve sa place. C'est un roman merveilleux, douloureux, à fleur de peau, à la justesse poétique, à la vérité clairement formulée, à l'horreur pudiquement dévoilée et au bonheur doucement savouré. Chaque figure est attachante, belle, intelligente. Je recommande +++++++++
- lulucastagnetteEmpereur
Il est très réussi, ce roman, en effet. Goncourt des lycéens, toujours un gage de qualité.
- DHMonarque
Oui. On m'a offert le dernier Nobel. J'ai tenu 2 semaines en me forçant et j'ai abandonné. Comme souvent avec les prix Nobel.... suis très curieuse de leur attribution.
- MalagaModérateur
Pour le défi 47. Une pièce de théâtre écrite au XXIe siècle, j'ai lu "Noël revient tous les ans" de Marie Nimier, qui a été écrite en 2014.
Le résumé : Ce n’est pas un, mais dix Noël qui défilent sous nos yeux. Chaque fois à un moment différent de la soirée. Année après année, on en rajoute une couche. La mère, le fils et l'amie du fils (tour à tour, Patricia, Nathalie, Catherine, etc.) fêtent ensemble le réveillon.
Mon avis : je n'ai pas aimé cette pièce, mais alors pas du tout. Les personnages m'ont paru totalement inintéressants. On découvre petit à petit l'histoire de cette famille (l'absence du père, de la soeur) mais en fait, je n'en avais rien à faire. Bref, je suis passée à côté de cette pièce de théâtre.
Le résumé : Ce n’est pas un, mais dix Noël qui défilent sous nos yeux. Chaque fois à un moment différent de la soirée. Année après année, on en rajoute une couche. La mère, le fils et l'amie du fils (tour à tour, Patricia, Nathalie, Catherine, etc.) fêtent ensemble le réveillon.
Mon avis : je n'ai pas aimé cette pièce, mais alors pas du tout. Les personnages m'ont paru totalement inintéressants. On découvre petit à petit l'histoire de cette famille (l'absence du père, de la soeur) mais en fait, je n'en avais rien à faire. Bref, je suis passée à côté de cette pièce de théâtre.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- AdrenFidèle du forum
Bonsoir à tous,
pour le plaisir et pour le clin d'oeil à la date du 15 janvier 2022, je viens de lire Les Précieuses ridicules de Molière, qui convient parfaitement pour le défi n°25 "une satire". Je pense que le résumé n'est pas nécessaire
J'ai surtout terminé La plus secrète mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr dans le cadre du défi du mois de janvier et qui convient donc pour l'item 43. Les détails sont dans la conversation dédiée.
A bientôt
pour le plaisir et pour le clin d'oeil à la date du 15 janvier 2022, je viens de lire Les Précieuses ridicules de Molière, qui convient parfaitement pour le défi n°25 "une satire". Je pense que le résumé n'est pas nécessaire
J'ai surtout terminé La plus secrète mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr dans le cadre du défi du mois de janvier et qui convient donc pour l'item 43. Les détails sont dans la conversation dédiée.
A bientôt
- lulucastagnetteEmpereur
Pour le défi 12 (1984), j'ai lu Nous d'Evgueni Zamiatine, comme un/e autre néo dont j'ai oublié le pseudo et qui en parlait plus haut. Je l'ai choisi car il a inspiré Orwell.
Ce roman écrit en 1922 est une sorte de long monologue intérieur de D-503, dans une société "idéale" où tous les citoyens sont devenus des numéros et vivent dans une cité de verre, en permanence sous le regard des autres. C'est l'amour qui va pousser le narrateur à se révolter contre cette société qui impose le bonheur et régit chaque heure de l'emploi du temps des êtres qui la composent.
J'ai trouvé qu'il fallait un certain temps pour entrer dans l'oeuvre, car la plongée dans l'esprit du narrateur est compliquée. Nous lisons les notes qu'il prend sur des feuillets, les phrases sont souvent inachevées, il hésite, se reprend... Tous les autres personnages étant désignés par de simples lettres, il est parfois compliqué de s'y retrouver. Cependant, au fil de l'ouvrage, on se familiarise avec le style. Je ne raffole pas de la science-fiction mais force est d'avouer que le roman de Zamiatine n'a pas pris une ride (ce qui n'est pas toujours le cas, en SF) car justement il y a peu de précisions sur les technologies employées, peu de descriptions à part le fait que tous les bâtiments sont en verre (ce qui est à la fois une force et une faiblesse, car on a du mal à imaginer le monde du narrateur). Le roman n'a jamais été publié en russe du temps de son auteur, ce que l'on comprend aisément tant il s'insurge contre un système totalitaire et impitoyable.
Ce roman écrit en 1922 est une sorte de long monologue intérieur de D-503, dans une société "idéale" où tous les citoyens sont devenus des numéros et vivent dans une cité de verre, en permanence sous le regard des autres. C'est l'amour qui va pousser le narrateur à se révolter contre cette société qui impose le bonheur et régit chaque heure de l'emploi du temps des êtres qui la composent.
J'ai trouvé qu'il fallait un certain temps pour entrer dans l'oeuvre, car la plongée dans l'esprit du narrateur est compliquée. Nous lisons les notes qu'il prend sur des feuillets, les phrases sont souvent inachevées, il hésite, se reprend... Tous les autres personnages étant désignés par de simples lettres, il est parfois compliqué de s'y retrouver. Cependant, au fil de l'ouvrage, on se familiarise avec le style. Je ne raffole pas de la science-fiction mais force est d'avouer que le roman de Zamiatine n'a pas pris une ride (ce qui n'est pas toujours le cas, en SF) car justement il y a peu de précisions sur les technologies employées, peu de descriptions à part le fait que tous les bâtiments sont en verre (ce qui est à la fois une force et une faiblesse, car on a du mal à imaginer le monde du narrateur). Le roman n'a jamais été publié en russe du temps de son auteur, ce que l'on comprend aisément tant il s'insurge contre un système totalitaire et impitoyable.
- floisaNiveau 9
Je viens de finir Nid d'hommes, dont je parlais plus haut, et j'ai été emballée par la 2nde partie, qui se déroule pendant la Révolution Culturelle. Celle-ci est vue depuis la même maison où vivent toutes sortes de gens dont les situations matérielles sont chamboulées par les évènements. Les personnages sont tous très fouillés, ce n'est pas du tout grandiloquent, et la fin est superbe, cinématographique. Sans "spoiler", on y quitte pour la toute première fois la maison où tout le roman s'est déroulé, c'est vraiment très élégant.
J'ai basculé le livre en catégorie Révolution, car pour la catégorie Deux époques, je vais commencer The Berlin Shadow de Jonathan Lichtenstein: le narrateur revient avec son vieux père à Berlin. Celui-ci était arrivé en Angleterre enfant par le Kindertransport. Cela vient d'être traduit sous le titre Revenir à Berlin.
J'ai basculé le livre en catégorie Révolution, car pour la catégorie Deux époques, je vais commencer The Berlin Shadow de Jonathan Lichtenstein: le narrateur revient avec son vieux père à Berlin. Celui-ci était arrivé en Angleterre enfant par le Kindertransport. Cela vient d'être traduit sous le titre Revenir à Berlin.
- DHMonarque
Défi 8 violence
L'événement
Annie Ernaux
Glauque. On le lit avec son bas ventre. Je ne sais pas si on peut le lire autrement. Le récit d'un avortement clandestin dans une France bien bourgeoise, bien pensante. Le récit est froid, détaché, traumatique. Glauque. La sortie du fœtus soulève le cœur, les complications donne des soubresauts à l'entrejambe. On se félicite d'être née à la bonne époque, dans le bon pays. On se rend compte de la violence obstétricale subie avant nous. On a aussi, sans le vouloir (?), accessoirement, l'évidence de la faillite et du déclassement social des enseignants considérés, estimés, assimilés, à l'époque, aux médecins (voir la scène à l'hôpital). C'est une œuvre courte à lire impérativement. Pas pour le style. Pas désagréable mais pas exceptionnel. Quelques beaux passages à découvrir, reflets d'une pensée qui donne matière à reflexion. Cette oeuvre témoigne- et c'est important- de ce temps pas si lointain où l'on imposait la maternité, où la violence enveloppée de son manteau de bienséance était la norme.
"On jugeait par rapport à la loi, on ne jugeait pas la loi".
"D'avoir vécu une chose, quelle qu'elle soi, donne le droit imprescriptible de l'écrire".
"Il s'est planté devant mes cuisses ouvertes, en hurlant:"je ne suis pas le plombier" ."
"Mais rien n'arrête les Kosovars, non plus que les migrants des pays pauvres: ils n'ont pas dautrz voie de salut. On pourchasse les passeurs, on déplore leur existence comme il y a trente ans celle des avorteuses. On ne met pas en cause les lois et l'ordre mondial qui l'induisent. Et il doit y avoir, parmi les passeurs d'immigrés, comme autrefois parmi les passeuses d'enfants, de plus réguliers que dautres".
L'événement
Annie Ernaux
Glauque. On le lit avec son bas ventre. Je ne sais pas si on peut le lire autrement. Le récit d'un avortement clandestin dans une France bien bourgeoise, bien pensante. Le récit est froid, détaché, traumatique. Glauque. La sortie du fœtus soulève le cœur, les complications donne des soubresauts à l'entrejambe. On se félicite d'être née à la bonne époque, dans le bon pays. On se rend compte de la violence obstétricale subie avant nous. On a aussi, sans le vouloir (?), accessoirement, l'évidence de la faillite et du déclassement social des enseignants considérés, estimés, assimilés, à l'époque, aux médecins (voir la scène à l'hôpital). C'est une œuvre courte à lire impérativement. Pas pour le style. Pas désagréable mais pas exceptionnel. Quelques beaux passages à découvrir, reflets d'une pensée qui donne matière à reflexion. Cette oeuvre témoigne- et c'est important- de ce temps pas si lointain où l'on imposait la maternité, où la violence enveloppée de son manteau de bienséance était la norme.
"On jugeait par rapport à la loi, on ne jugeait pas la loi".
"D'avoir vécu une chose, quelle qu'elle soi, donne le droit imprescriptible de l'écrire".
"Il s'est planté devant mes cuisses ouvertes, en hurlant:"je ne suis pas le plombier" ."
"Mais rien n'arrête les Kosovars, non plus que les migrants des pays pauvres: ils n'ont pas dautrz voie de salut. On pourchasse les passeurs, on déplore leur existence comme il y a trente ans celle des avorteuses. On ne met pas en cause les lois et l'ordre mondial qui l'induisent. Et il doit y avoir, parmi les passeurs d'immigrés, comme autrefois parmi les passeuses d'enfants, de plus réguliers que dautres".
- lulucastagnetteEmpereur
Pour le défi 49 (quête d'identité), j'ai lu Les enfants de Cadillac de François Noudelmann, qui entre aussi dans le défi 17 (collection Blanche de Gallimard) ou le défi 30 (époques différentes).
L'ouvrage retrace la vie du grand-père et du père de l'auteur. Chaïm, son grand-père, est un Poilu "mutilé du cerveau" par le gaz moutarde, qui n'a jamais pu se rétablir et qui, après 20 ans d'internement, est mort de faim en 1941 dans un asile de Gironde où les aliénés, comme on les appelait alors, mouraient par centaines.
Son fils Albert, père du narrateur, est fait prisonnier lors de la Seconde guerre mondiale et passe sept ans en Silésie.
C'est tardivement que l'auteur enquête sur son histoire familiale dont son père n'avait jamais voulu lui parler. A travers le destin de ces deux hommes, il s'interroge sur lui-même, sur ce que signifie être juif au XXIe siècle.
Une oeuvre prenante qui met en lumière des aspects des deux guerres moins souvent développés : les "mutilés du cerveau" et le sort des prisonniers de guerre.
L'ouvrage retrace la vie du grand-père et du père de l'auteur. Chaïm, son grand-père, est un Poilu "mutilé du cerveau" par le gaz moutarde, qui n'a jamais pu se rétablir et qui, après 20 ans d'internement, est mort de faim en 1941 dans un asile de Gironde où les aliénés, comme on les appelait alors, mouraient par centaines.
Son fils Albert, père du narrateur, est fait prisonnier lors de la Seconde guerre mondiale et passe sept ans en Silésie.
C'est tardivement que l'auteur enquête sur son histoire familiale dont son père n'avait jamais voulu lui parler. A travers le destin de ces deux hommes, il s'interroge sur lui-même, sur ce que signifie être juif au XXIe siècle.
Une oeuvre prenante qui met en lumière des aspects des deux guerres moins souvent développés : les "mutilés du cerveau" et le sort des prisonniers de guerre.
- AmaliahEmpereur
Je viens de finir Apaiser nos tempêtes de Jean Hegland ((re)naissance) et j'avoue que je ne sais pas quoi en dire sans passer pour une sans coeur.
550 pages qui racontent le destin croisé de deux jeunes femmes qui tombent enceintes en même temps, Cerise, une lycéenne modeste qui garde son enfant et Anna promise à une belle carrière qui choisit d'avorter. La vie passe, les maternités et les désillusions s'enchaînent, Cerise va se heurter à l'adolescence complexe de sa fille, puis connaître un drame avec son fils tandis qu'Anna se pose des questions sur sa vie professionnelle. Evidemment elles vont finir par se rencontrer. Ce n'est pas mal écrit, je suis arrivée au bout mais j'ai trouvé ça poussif (par rapport à Dans la Forêt). Anna n'a aucune consistance pour moi, d'ailleurs je me suis demandé ce que j'allais écrire sur elle en rédigeant ce compte-rendu. Cerise va connaître la rue et c'est l'image qui me restera d'elle en fin de compte. Bref, ce sera vite oublié.
550 pages qui racontent le destin croisé de deux jeunes femmes qui tombent enceintes en même temps, Cerise, une lycéenne modeste qui garde son enfant et Anna promise à une belle carrière qui choisit d'avorter. La vie passe, les maternités et les désillusions s'enchaînent, Cerise va se heurter à l'adolescence complexe de sa fille, puis connaître un drame avec son fils tandis qu'Anna se pose des questions sur sa vie professionnelle. Evidemment elles vont finir par se rencontrer. Ce n'est pas mal écrit, je suis arrivée au bout mais j'ai trouvé ça poussif (par rapport à Dans la Forêt). Anna n'a aucune consistance pour moi, d'ailleurs je me suis demandé ce que j'allais écrire sur elle en rédigeant ce compte-rendu. Cerise va connaître la rue et c'est l'image qui me restera d'elle en fin de compte. Bref, ce sera vite oublié.
- EloahExpert spécialisé
Pour le défi 14 "étrangeté", j'ai lu Le Ruban d'Ito Ogawa, l'histoire d'une vieille femme fantasque qui, avec la complicité de sa petite fille adoptive, va couver 3 œufs abandonnés dans son chignon puis élever l'unique oisillon né comme son propre enfant.
Il est toujours difficile de résumer les romans d'Ito Ogawa car ils abordent beaucoup de thèmes mais avec une simplicité déconcertante. Dans Le Ruban, il est finalement surtout question de parentalité sans lien de sang mais aussi du sens du bonheur quand la vie se fait rude. A un moment, j'ai cru que le livre était en fait un recueil de nouvelles car à l'image de l'oiseau qui s'envole, la narration vole vers d'autres personnages, d'autres histoires mais non, à la fin, tout se rejoint même si ce n'est pas complètement explicite. Outre l'étrangeté de l'intrigue de départ, l'autre étrangeté avec cette autrice est qu'elle aborde toujours des thèmes extrêmement douloureux comme la maladie, l'abandon, la solitude, la mort, et pourtant la lire est un bonheur, on se sent bien, on apprend la sérénité.
Il est toujours difficile de résumer les romans d'Ito Ogawa car ils abordent beaucoup de thèmes mais avec une simplicité déconcertante. Dans Le Ruban, il est finalement surtout question de parentalité sans lien de sang mais aussi du sens du bonheur quand la vie se fait rude. A un moment, j'ai cru que le livre était en fait un recueil de nouvelles car à l'image de l'oiseau qui s'envole, la narration vole vers d'autres personnages, d'autres histoires mais non, à la fin, tout se rejoint même si ce n'est pas complètement explicite. Outre l'étrangeté de l'intrigue de départ, l'autre étrangeté avec cette autrice est qu'elle aborde toujours des thèmes extrêmement douloureux comme la maladie, l'abandon, la solitude, la mort, et pourtant la lire est un bonheur, on se sent bien, on apprend la sérénité.
- JennyMédiateur
Je n’ai pas lu celui-là, je pense avoir lu tous les autres. Il se dégage en effet une certaine douceur de ses romans, je les trouve apaisants.
- lulucastagnetteEmpereur
Pour le défi 8 (Violence), j'ai lu Mon mari de Maud Ventura sur lequel je suis tombée par hasard à la médiathèque.
La narratrice aime l'homme avec lequel elle est mariée depuis une quinzaine d'années. Follement. Pathologiquement. Sa vie entière est suspendue à cet amour et elle analyse, scrute, dissèque chaque geste, chaque parole de ce dernier.
Un excellent "page-turner", on se demande où la folie de cette femme amoureuse va la mener. Une lecture divertissante.
Je la classe dans "violence" car la pression psychologique est parfois à la limite du soutenable entre les deux époux.
Pour le défi 10 (un livre d'un auteur prolifique), j'ai lu François le Champi de George Sand.
Un champi, c'est un orphelin, un enfant abandonné dans les champs. Il porte malheur et ne peut être qu'un galopin, selon la rumeur.
François est un champi, naïf et mal nourri. Il est pris sous l'aile de Madeleine, une jeune mère de famille malheureuse avec son mari brutal et autoritaire. Elle décide de l'élever comme son propre fils.
Une histoire toute simple et charmante, dont Sand a le secret, qui donne envie de se promener dans la campagne en gardant des moutons.
La narratrice aime l'homme avec lequel elle est mariée depuis une quinzaine d'années. Follement. Pathologiquement. Sa vie entière est suspendue à cet amour et elle analyse, scrute, dissèque chaque geste, chaque parole de ce dernier.
Un excellent "page-turner", on se demande où la folie de cette femme amoureuse va la mener. Une lecture divertissante.
Je la classe dans "violence" car la pression psychologique est parfois à la limite du soutenable entre les deux époux.
Pour le défi 10 (un livre d'un auteur prolifique), j'ai lu François le Champi de George Sand.
Un champi, c'est un orphelin, un enfant abandonné dans les champs. Il porte malheur et ne peut être qu'un galopin, selon la rumeur.
François est un champi, naïf et mal nourri. Il est pris sous l'aile de Madeleine, une jeune mère de famille malheureuse avec son mari brutal et autoritaire. Elle décide de l'élever comme son propre fils.
Une histoire toute simple et charmante, dont Sand a le secret, qui donne envie de se promener dans la campagne en gardant des moutons.
- AdrenFidèle du forum
Bonsoir à tous,
une petite lecture toute simple pour ressortir de La plus secrète mémoire des hommes, pour le défi n°4, "initiales identiques" j'ai lu Le plus petit baiser jamais recensé de Mathias Malzieu. La lecture en a en effet été reposante, la langue est jolie, l'histoire simple et mignonne, une histoire d'amour comme on peut s'y attendre, une petit détente du dimanche.
A bientôt.
une petite lecture toute simple pour ressortir de La plus secrète mémoire des hommes, pour le défi n°4, "initiales identiques" j'ai lu Le plus petit baiser jamais recensé de Mathias Malzieu. La lecture en a en effet été reposante, la langue est jolie, l'histoire simple et mignonne, une histoire d'amour comme on peut s'y attendre, une petit détente du dimanche.
A bientôt.
- lulucastagnetteEmpereur
Pour le défi 36 (un roman d'abord paru en feuilletons), j'ai lu La vieille fille de Balzac qui était dans ma PAL depuis un an.
La grosse et naïve Rose-Marie, 42 ans, est la femme la plus riche de sa petite ville de province. Elle n'a qu'une obsession : se marier ! Trois prétendants se disputent ses faveurs, un quatrième se profile... Fera-t-elle le bon choix ?
Un petit roman assez savoureux, qui validerait aussi le défi 25 (satire de la vie de province).
Pour le défi 44 (Révolution), j'ai lu Le Manifeste des 343, roman graphique de Laffitte, Strag et Duphot.
L'histoire vue à travers le regard de Nicole, jeune journaliste qui va participer à la publication du manifeste. Se dire que c'était il y a à peine 50 ans fait frémir... d'autant plus quand on voit le recul de ce droit.
Peut convenir pour le défi 38 (graphique historique) ou 8 (violence)
La grosse et naïve Rose-Marie, 42 ans, est la femme la plus riche de sa petite ville de province. Elle n'a qu'une obsession : se marier ! Trois prétendants se disputent ses faveurs, un quatrième se profile... Fera-t-elle le bon choix ?
Un petit roman assez savoureux, qui validerait aussi le défi 25 (satire de la vie de province).
Pour le défi 44 (Révolution), j'ai lu Le Manifeste des 343, roman graphique de Laffitte, Strag et Duphot.
L'histoire vue à travers le regard de Nicole, jeune journaliste qui va participer à la publication du manifeste. Se dire que c'était il y a à peine 50 ans fait frémir... d'autant plus quand on voit le recul de ce droit.
Peut convenir pour le défi 38 (graphique historique) ou 8 (violence)
- EloahExpert spécialisé
Pour le défi 15 "un roman qui évoque un lac ou une rivière", j'ai lu Un autre pas dans la rivière de Pierre Pelot, un très beau récit entre souvenirs et invention, à la structure particulière car le fil conducteur est le lieu : les Vosges. J'ai un peu eu l'impression d'un roman impressionniste, par petites touches, il n'y a pas vraiment d'histoire mais des histoires. Personnages, paysages, petits drames et traditions locales sont au cœur du récit, c'est rude comme la montagne, beau et mystérieux aussi.
- Cléopatra2Guide spirituel
Pour le défi Récit de moins de 100 pages j'ai pris Dans la secte, dont j'ai mis le compte-rendu plus haut. Mais il peut peut-être aussi convenir pour couverture en noir et blanc peut-être.
J'ai lu aussi Nouvelles étranges et inquiétantes de Dino Buzzati. C'est une édition scolaire qui regroupe des nouvelles de plusieurs recueils. C'est très court, les nouvelles sont très immersives, c'est un très bon recueil, j'ai passé un très bon moment. Je le place dans livre écrit par un grand reporter, mais ça marche aussi pour récit de moins de cent pages et étrangeté, bien sûr.
Et j'ai lu Les rêveurs d'Isabelle Carré, que je place dans (Re)naissance, mais il peut convenir pour recherche d'identité. J'ai beaucoup aimé ce récit, qui est extrêmement doux, tendre, alors que ça raconte tout de même l'enfance dans une famille dysfonctionnelle. Ca m'a fait penser à La gaieté de Justine Lévy, dans l'idée d'une enfance atypique au milieu de parents qui n'arrivent pas à jouer leur rôle de parents.
On plaint beaucoup la petite Isabelle et sa mère, aussi.
J'ai trouvé ce livre très bien écrit, il est très poignant. Je le recommande, mais on en sort avec le cœur serré.
J'ai lu aussi Nouvelles étranges et inquiétantes de Dino Buzzati. C'est une édition scolaire qui regroupe des nouvelles de plusieurs recueils. C'est très court, les nouvelles sont très immersives, c'est un très bon recueil, j'ai passé un très bon moment. Je le place dans livre écrit par un grand reporter, mais ça marche aussi pour récit de moins de cent pages et étrangeté, bien sûr.
Et j'ai lu Les rêveurs d'Isabelle Carré, que je place dans (Re)naissance, mais il peut convenir pour recherche d'identité. J'ai beaucoup aimé ce récit, qui est extrêmement doux, tendre, alors que ça raconte tout de même l'enfance dans une famille dysfonctionnelle. Ca m'a fait penser à La gaieté de Justine Lévy, dans l'idée d'une enfance atypique au milieu de parents qui n'arrivent pas à jouer leur rôle de parents.
On plaint beaucoup la petite Isabelle et sa mère, aussi.
J'ai trouvé ce livre très bien écrit, il est très poignant. Je le recommande, mais on en sort avec le cœur serré.
- Reine MargotDemi-dieu
29Défi 10 Livre d'un auteur prolifique: Mudwoman, JC Oates : J'ai beaucoup aimé. Une petite fille de 3 ans, surnommée Mudgirl, est laissée pour morte par sa mère atteinte de démence dans une décharge. Elle est miraculeusement sauvée et recueillie par un couple de Quakers, qui l'élèveront, et après de brillantes études en philosophie, deviendra Meredit Ruth Neukirchen, dite "MR",la première femme présidente d'une grande université américaine. Mais le passé la rattrappe et MR reste Mudwoman... J'ai aimé la façon dont l'imaginaire du personnage l'envahit peu à peu, l'entrelacement entre réel et illusions dans les visions de MR. JC Oates fait aussi la satire de la société américaine juste après le 11 septembre, entre gauchistes aveuglés par leurs certitude d'être dans le camp du bien (MR est une démocrate acharnée) et conservateurs pleins de vanité et imbus de leurs privilèges. La vraie tragédie, celle de Mudgirl, de la guerre, de la pauvreté de la région des Adirondacks, tranche avec leurs positions caricaturales.
Défi 29 Livre dont le titre est une phrase entière: j'ai exécuté un chien de l'enfer, David di Nota . Le livre se propose d'étudier la manière dont l'enseignant a été "accompagné" pendant la période de harcèlement précédant l'assassinat, puis comment "l'affaire" a été traitée ensuite, par les diverses insitutions (administration, intellectuels). D Di Nota fait le lien entre l'injonction de la "confiance" entre l'école et les familles, qui en réalité permet aux élèves et leurs parents de surveiller les enseignants, ce qui met ceux-ci en position d'accusés et renverse leur autorité, pour mieux les livrer aux rumeurs et au final à la violence. L'administration, soucieuse de préserver la paix sociale, a demandé à l'enseignant de s'excuser, et n'a pas pu empêcher divers acteurs extérieurs (le militant islamiste Sefrioui, les différents relais des réseaux sociaux...) d'investir, virtuellement ou réellement, l'école. Essai éclairant, qui pointe sans complaisance la difficulté de beaucoup à gauche (politiques, intellectuels) d'affronter la réalité de l'islamisme, et pire, de lui permettre de prospérer. En minorant l'existence de ces mouvements, en considérant qu'ils ne sont pas une priorité, en ignorant la manière dont ils ont instrumentalisé l'antiracisme, ils ont créé une brèche. A lire absolument.
Défi 29 Livre dont le titre est une phrase entière: j'ai exécuté un chien de l'enfer, David di Nota . Le livre se propose d'étudier la manière dont l'enseignant a été "accompagné" pendant la période de harcèlement précédant l'assassinat, puis comment "l'affaire" a été traitée ensuite, par les diverses insitutions (administration, intellectuels). D Di Nota fait le lien entre l'injonction de la "confiance" entre l'école et les familles, qui en réalité permet aux élèves et leurs parents de surveiller les enseignants, ce qui met ceux-ci en position d'accusés et renverse leur autorité, pour mieux les livrer aux rumeurs et au final à la violence. L'administration, soucieuse de préserver la paix sociale, a demandé à l'enseignant de s'excuser, et n'a pas pu empêcher divers acteurs extérieurs (le militant islamiste Sefrioui, les différents relais des réseaux sociaux...) d'investir, virtuellement ou réellement, l'école. Essai éclairant, qui pointe sans complaisance la difficulté de beaucoup à gauche (politiques, intellectuels) d'affronter la réalité de l'islamisme, et pire, de lui permettre de prospérer. En minorant l'existence de ces mouvements, en considérant qu'ils ne sont pas une priorité, en ignorant la manière dont ils ont instrumentalisé l'antiracisme, ils ont créé une brèche. A lire absolument.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- *Ombre*Grand sage
Pfff, plusieurs compte-rendus en retard, je m'y perds.
Pour le défi Quête d'identité ou Le personnage est un métis ou encore Le titre est une phrase complète, j'ai lu Les étoiles s'éteignent à l'aube de Richard Wagamese, écrivain canadien de la tribu des ojibwe. Le jeune Franklin, moitié Indien, n'a pas été élevé par son père, un ouvrier rongé par l'alcoolisme. Aussi, quand celui-ci débarque un beau jour et demande à son fils de l'accompagner au somment d'une certaine montagne pour y être enterré comme un guerrier de sa tribu, l'adolescent est d'abord déconcerté et plein de colère. Mais il accepte, et cet ultime voyage est l'occasion pour lui de découvrir ses origines. C'est un très beau récit, sans pathos malgré le sujet, écrit dans une langue qui, par son alternance de prosaïsme (les personnages sont des êtres sans instruction) et de poésie (la description des paysages et du rapport à la nature est très belle), peut rappeler Jim Harrison. Un texte plein d'humanité et de délicatesse, que je recommande.
Un extrait :
J'ai beaucoup aimé.
Pour le défi Livre avec une fleur sur la couverture, j'ai lu Joseph, de Marie-Hélène Lafon, une autrice "de terroir" que je voulais découvrir depuis un moment (je crois que je l'avais proposée pour un des défis mensuels). C'est presque moins qu'une histoire, l'histoire sans histoires de Joseph, ouvrier agricole un peu simple, doux et contemplatif, écrite dans une langue délicate et poétique. Il n'y a presque rien à en dire, tant ce récit est ténu, une vie minuscule dans une langue ciselée, mais j'ai bien apprécié, cette langue et cette délicatesse.
Pour La ville et ses bas-fonds, j'ai lu un polar historique dont on a beaucoup parlé, 1793, de Niklas Natt och Dag, une enquête qui, comme le titre l'indique, se passe à la fin du XVIIIe siècle, en Suède. Un enquêteur phtisique et un vétéran dépressif s'associent pour découvrir le ou les assassins d'un jeune homme atrocement mutilé.
Je n'ai pas partagé l'enthousiasme collectif pour ce titre. J'ai finalement l'impression que tous ces "polars nordiques" se ressemblent, avec des crimes tous plus affreux les uns que les autres, qu'on nous décrit complaisamment, et des enquêteurs désabusés qui traînent leur langueur en résolvant les intrigues sans avoir l'air d'y toucher. Trop de violence pour moi, décrite avec force détails qui me retournent, trop de noirceur : même si on se laisse prendre par l'intrigue, c'est étouffant.
Enfin, pour l'item Ecrans, comme j'ai déjà lu Nos Enfants sont rois (très sympathique, alors que je ne suis guère une inconditionnelle de Delphine de Vigan : c'est bien mené, avec des réflexions très justes et jamais pesantes) ainsi qu'un autre roman très proche mais moins réussi, Instagrammable, d'Abécassis (dont je n'ai d'ailleurs presque plus le moindre souvenir quelques mois après sa lecture), je me suis tournée vers un essai : La Civilisation du poisson rouge, de Patino. L'auteur analyse les mécanismes de captation de l'attention et la façon dont se déploie le marché des données, renversant les premières utopies numériques qui rêvaient l'accès universel à la connaissance, aboutissant à davantage de liberté et d'esprit critique. Sur les mécanismes eux-mêmes, je n'ai pas appris grand chose, mais j'ai apprécié l'optimisme de l'auteur qui invite non à se déconnecter, mais à réinvestir le champ de l'utopie, sans livrer l'internet aux GAFA. Une lecture grand public et intéressante.
Pour le défi Quête d'identité ou Le personnage est un métis ou encore Le titre est une phrase complète, j'ai lu Les étoiles s'éteignent à l'aube de Richard Wagamese, écrivain canadien de la tribu des ojibwe. Le jeune Franklin, moitié Indien, n'a pas été élevé par son père, un ouvrier rongé par l'alcoolisme. Aussi, quand celui-ci débarque un beau jour et demande à son fils de l'accompagner au somment d'une certaine montagne pour y être enterré comme un guerrier de sa tribu, l'adolescent est d'abord déconcerté et plein de colère. Mais il accepte, et cet ultime voyage est l'occasion pour lui de découvrir ses origines. C'est un très beau récit, sans pathos malgré le sujet, écrit dans une langue qui, par son alternance de prosaïsme (les personnages sont des êtres sans instruction) et de poésie (la description des paysages et du rapport à la nature est très belle), peut rappeler Jim Harrison. Un texte plein d'humanité et de délicatesse, que je recommande.
Un extrait :
- faut que tu m'enterres face à l'est, dit-il. Assis, comme un guerrier.
- T'es pas un guerrier.
Son père était assis à tirer sur la cigarette qu'il tenait du bout de ses doigts maigres, puis il la lança par-dessus la rambarde. Il se leva, tendit le bras pour prendre la bouteille qu'il porta à sa bouche, avala deux gorgées, d'un coup sec, puis il jeta aussi la bouteille par-dessus la rambarde. Il se retourna vers le garçon, tituba un peu, mais il posa une main sur la table pour se stabiliser et regarda son fils les yeux mi-clos.
- Je l'ai été, autrefois. Faut que j'te raconte ça. Faut que j'te raconte plein de choses.
- Comme ça, tu veux marcher et parler du bon vieux temps ?
- C'était pas le bon vieux temps. N'empêche qu'y faut qu't'écoutes ça quand même. C'est tout c'que j'ai à te donner.
J'ai beaucoup aimé.
Pour le défi Livre avec une fleur sur la couverture, j'ai lu Joseph, de Marie-Hélène Lafon, une autrice "de terroir" que je voulais découvrir depuis un moment (je crois que je l'avais proposée pour un des défis mensuels). C'est presque moins qu'une histoire, l'histoire sans histoires de Joseph, ouvrier agricole un peu simple, doux et contemplatif, écrite dans une langue délicate et poétique. Il n'y a presque rien à en dire, tant ce récit est ténu, une vie minuscule dans une langue ciselée, mais j'ai bien apprécié, cette langue et cette délicatesse.
Pour La ville et ses bas-fonds, j'ai lu un polar historique dont on a beaucoup parlé, 1793, de Niklas Natt och Dag, une enquête qui, comme le titre l'indique, se passe à la fin du XVIIIe siècle, en Suède. Un enquêteur phtisique et un vétéran dépressif s'associent pour découvrir le ou les assassins d'un jeune homme atrocement mutilé.
Je n'ai pas partagé l'enthousiasme collectif pour ce titre. J'ai finalement l'impression que tous ces "polars nordiques" se ressemblent, avec des crimes tous plus affreux les uns que les autres, qu'on nous décrit complaisamment, et des enquêteurs désabusés qui traînent leur langueur en résolvant les intrigues sans avoir l'air d'y toucher. Trop de violence pour moi, décrite avec force détails qui me retournent, trop de noirceur : même si on se laisse prendre par l'intrigue, c'est étouffant.
Enfin, pour l'item Ecrans, comme j'ai déjà lu Nos Enfants sont rois (très sympathique, alors que je ne suis guère une inconditionnelle de Delphine de Vigan : c'est bien mené, avec des réflexions très justes et jamais pesantes) ainsi qu'un autre roman très proche mais moins réussi, Instagrammable, d'Abécassis (dont je n'ai d'ailleurs presque plus le moindre souvenir quelques mois après sa lecture), je me suis tournée vers un essai : La Civilisation du poisson rouge, de Patino. L'auteur analyse les mécanismes de captation de l'attention et la façon dont se déploie le marché des données, renversant les premières utopies numériques qui rêvaient l'accès universel à la connaissance, aboutissant à davantage de liberté et d'esprit critique. Sur les mécanismes eux-mêmes, je n'ai pas appris grand chose, mais j'ai apprécié l'optimisme de l'auteur qui invite non à se déconnecter, mais à réinvestir le champ de l'utopie, sans livrer l'internet aux GAFA. Une lecture grand public et intéressante.
- AmaliahEmpereur
Pour un livre paru dans la "collection blanche" de Gallimard, j'ai lu [/u] Le Fils de l'homme de Jean-Baptiste Del Amo.
Un homme, de retour après des années d'absence, revient chercher sa femme enceinte et son fils pour les emmener aux Roches, la demeure isolée dans laquelle il a grandi avec son père. Le récit assez laconique du début devient, au fil des pages et des retours en arrière qui laissent entrevoir les relations entre les personnages, de plus en plus suggestif et le huis clos se fait oppressant jusqu'au dénouement qui bascule dans le glauque et le sordide.
La langue de Del Amo est toujours aussi incroyablement dense et précise, mais Règne animal du même auteur reste pour moi une lecture magistrale et son chef-d’œuvre.
Un homme, de retour après des années d'absence, revient chercher sa femme enceinte et son fils pour les emmener aux Roches, la demeure isolée dans laquelle il a grandi avec son père. Le récit assez laconique du début devient, au fil des pages et des retours en arrière qui laissent entrevoir les relations entre les personnages, de plus en plus suggestif et le huis clos se fait oppressant jusqu'au dénouement qui bascule dans le glauque et le sordide.
La langue de Del Amo est toujours aussi incroyablement dense et précise, mais Règne animal du même auteur reste pour moi une lecture magistrale et son chef-d’œuvre.
- AdrenFidèle du forum
Bonjour à tous,
Ombre, ta lecture pour le défi 1 me plaît bien, je manque d'idée pour ce thème.
Pour le défi n°3 "(re)naissance", j'ai lu le tome 1 de Sapiens, la naissance de l'humanité de Yuval Noah Harari. Le livre s'adresse aussi bien à des enfants qu'à des adultes et ce n'était pas évident d'y parvenir. Je crois que je n'avais jamais entendu parler de la "révolution cognitive" qui a distingué Sapiens des autres espèces et de l'importance de la fiction pour dominer les autres. L'auteur se montre lui-même dans son récit, auprès d'autres scientifiques et explique clairement l'état de ses recherches, leurs fondements scientifiques, les questions qu'elles soulèvent et termine en montrant que l'homme est bien le plus grand exterminateur que la planète ait jamais porté.
Ombre, ta lecture pour le défi 1 me plaît bien, je manque d'idée pour ce thème.
Pour le défi n°3 "(re)naissance", j'ai lu le tome 1 de Sapiens, la naissance de l'humanité de Yuval Noah Harari. Le livre s'adresse aussi bien à des enfants qu'à des adultes et ce n'était pas évident d'y parvenir. Je crois que je n'avais jamais entendu parler de la "révolution cognitive" qui a distingué Sapiens des autres espèces et de l'importance de la fiction pour dominer les autres. L'auteur se montre lui-même dans son récit, auprès d'autres scientifiques et explique clairement l'état de ses recherches, leurs fondements scientifiques, les questions qu'elles soulèvent et termine en montrant que l'homme est bien le plus grand exterminateur que la planète ait jamais porté.
- BartleboothNiveau 7
J’ai adoré Sapiens, c’est vraiment un ouvrage très riche et facile d’accès. J’ai vu que le tome 2 était sorti il n’y a pas longtemps, j’ai hâte de le découvrir.
De mon côté j’ai lu La Machine de Turing de Solès que je place dans le défi des pionniers puisque Turing fut l’un des pères de l’informatique. L’auteur a réussi à condenser l’existence de Turing en une courte pièce, qui m’a assez plu. Cependant pour vraiment en savoir plus sur le personnage je pense qu’il faudra rajouter à ma pal l’une de ses biographies.
De mon côté j’ai lu La Machine de Turing de Solès que je place dans le défi des pionniers puisque Turing fut l’un des pères de l’informatique. L’auteur a réussi à condenser l’existence de Turing en une courte pièce, qui m’a assez plu. Cependant pour vraiment en savoir plus sur le personnage je pense qu’il faudra rajouter à ma pal l’une de ses biographies.
- AdrenFidèle du forum
Oui, le tome 2 est sorti. J'hésite à l'acheter aussi, surtout qu'au départ, le 1, c'est pour l'offrir
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