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- ben2510Expert spécialisé
J'ai bien l'impression que nous sommes arrivés en Mathématiques au point de rupture cette année.
Des élèves ayant pris maths expertes abandonnent au bout de quelques cours, en prétextant que risquer de perdre des points au baccalauréat les embête ;
dans le gros lycée pas loin, où on trouve beaucoup de classes prépas, on observe une fuite "massive" (je cite un collègue) de la spé maths de terminale
vers l'option maths complémentaires, y compris en ce début d'année avec des modifications de choix de spécialité.
Globalement, beaucoup d'élèves (et de parents) ont un raisonnement vicié qui considère que le choix des spécialités et des options doit se faire de façon consumériste, avec comme stratégie d'obtenir le bac au moindre effort, et ignorent complètement les aspects essentiels, l'accès au supérieur et la possibilité de réussir dans le supérieur.
J'attends (sans impatience excessive) les résultats de Parcoursup en fin d'année.
Je n'ai pas l'impression que les personnes responsables de cette catastrophe prennent la pleine mesure des conséquences.
Je suis un peu triste de voir ça. Un peu comme quand on voit un vieil ami sombrer dans l'alcoolisme.
Des élèves ayant pris maths expertes abandonnent au bout de quelques cours, en prétextant que risquer de perdre des points au baccalauréat les embête ;
dans le gros lycée pas loin, où on trouve beaucoup de classes prépas, on observe une fuite "massive" (je cite un collègue) de la spé maths de terminale
vers l'option maths complémentaires, y compris en ce début d'année avec des modifications de choix de spécialité.
Globalement, beaucoup d'élèves (et de parents) ont un raisonnement vicié qui considère que le choix des spécialités et des options doit se faire de façon consumériste, avec comme stratégie d'obtenir le bac au moindre effort, et ignorent complètement les aspects essentiels, l'accès au supérieur et la possibilité de réussir dans le supérieur.
J'attends (sans impatience excessive) les résultats de Parcoursup en fin d'année.
Je n'ai pas l'impression que les personnes responsables de cette catastrophe prennent la pleine mesure des conséquences.
Je suis un peu triste de voir ça. Un peu comme quand on voit un vieil ami sombrer dans l'alcoolisme.
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On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres : mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison. Henri Poincaré La notion d'équation différentielle est le pivot de la conception scientifique du monde. Vladimir Arnold
- voyageurNiveau 5
Ce sont toutes les matières scientifiques et techniques qui sombrent, chute sciemment organisée par Mr Mathiot, le "ponte" de "Sciences" Pipo qui a pondu cette réforme.
Pour lui (et beaucoup de médias), point de salut hors du bla-bla et des grandes phrases creuses, le reste n'a aucune importance.
Blanquer a topé pour cette réforme, car elle permet de supprimer des centaines de postes dans les matières scientifiques et techniques.
Rendez-vous dans qqs années pour en voir les effets catastrophiques dans le Supérieur !
Pour lui (et beaucoup de médias), point de salut hors du bla-bla et des grandes phrases creuses, le reste n'a aucune importance.
Blanquer a topé pour cette réforme, car elle permet de supprimer des centaines de postes dans les matières scientifiques et techniques.
Rendez-vous dans qqs années pour en voir les effets catastrophiques dans le Supérieur !
- chmarmottineGuide spirituel
Et cela ne va pas aller en s'arrangeant.
A cause de la réforme du lycée et des pertes de postes qui vont avec, je me retrouve à redécouvrir le collège.
Je suis donc en charge de 4e, 3eme et 2de.
C'est d'emblée une catastrophe d'un point de vue du niveau. Et surtout, pour réussir à suivre en tant qu'élève, il faut être extrêmement motivé : c'est la cour des miracles dans chacune de mes classes. Je crois avoir compté, dans chaque classe, plus d'une dizaine de PAI, PAP, ULIS et autres particularités. Je n'enseigne plus réellement les mathématiques ... je fais de la gestion ... je ne sais pas trop ce que je gère, mais mon but est de finir chaque heure sans être sur les genoux. Les maths dans tout ça ?
Autant dire que ceux qui arriveront jusqu'en terminale auront eu bien de la peine à faire de vraies mathématiques.
Mes 2des ne veulent pas écrire les détails des calculs. Mes collégiens ne veulent pas prendre la peine de recopier le calcul à faire. La stratégie du moindre effort commence très tôt ...
Comment être motivé en tant qu'enseignant dans ces circonstances ?
A cause de la réforme du lycée et des pertes de postes qui vont avec, je me retrouve à redécouvrir le collège.
Je suis donc en charge de 4e, 3eme et 2de.
C'est d'emblée une catastrophe d'un point de vue du niveau. Et surtout, pour réussir à suivre en tant qu'élève, il faut être extrêmement motivé : c'est la cour des miracles dans chacune de mes classes. Je crois avoir compté, dans chaque classe, plus d'une dizaine de PAI, PAP, ULIS et autres particularités. Je n'enseigne plus réellement les mathématiques ... je fais de la gestion ... je ne sais pas trop ce que je gère, mais mon but est de finir chaque heure sans être sur les genoux. Les maths dans tout ça ?
Autant dire que ceux qui arriveront jusqu'en terminale auront eu bien de la peine à faire de vraies mathématiques.
Mes 2des ne veulent pas écrire les détails des calculs. Mes collégiens ne veulent pas prendre la peine de recopier le calcul à faire. La stratégie du moindre effort commence très tôt ...
Comment être motivé en tant qu'enseignant dans ces circonstances ?
- ben2510Expert spécialisé
Il sera difficile de recoller les morceaux. Ce sera long et douloureux.
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On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres : mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison. Henri Poincaré La notion d'équation différentielle est le pivot de la conception scientifique du monde. Vladimir Arnold
- uneodysséeNeoprof expérimenté
Je suis moi aussi désolée par le consumérisme qu'entraîne cette évolution… mais soyez sans crainte (si l'on peut dire !) : ce ne sont pas seulement les maths et les sciences qui sont en danger. Les spécialités rares vont fermer (ou être «gelées») les unes après les autres (certaines sont d'ores et déjà «gelées» dans mon département, et d'autres sont en voie de l'être). Je ne vous parle même pas des options facultatives aux effectifs en chute libre !
- TrucOuBiduleHabitué du forum
Entièrement d'accord avec tous vos propos. Ça fait 5 ans qu'on subit cela au collège.
TrucOuBidule - prof de "techno", qui peut enseigner des SVT en 6ème...grâceà ses très hautes compétences en ces domaines à la merveilleuse réforme du collège
(et je peux le faire sans heure de vaisselle, faut pas déconner, on fait du vrai dumping ou on n'en fait pas).
TrucOuBidule - prof de "techno", qui peut enseigner des SVT en 6ème...grâce
(et je peux le faire sans heure de vaisselle, faut pas déconner, on fait du vrai dumping ou on n'en fait pas).
- Reine MargotDemi-dieu
j'ai été la dernière TZR à faire des remplacements en latin dans le département...il y a 10 ans. Le mouvement vient de loin.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- FactorNiveau 3
ben2510 a écrit:Il sera difficile de recoller les morceaux. Ce sera long et douloureux.
Est-il vraiment possible de recoller les morceaux en maths ? C'est une matière qui fonctionne par empilement, si on n'est pas au clair sur une étape, toutes les étapes suivantes seront branlantes. Beaucoup de nos élèves ont des lacunes qui remontent au primaire. Depuis pas mal d'années déjà il y en a qui arrivent jusqu'en deuxième année de prépa BCPST en pensant que 1/3 + 1/4 = 1/7...
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"In times of peace, sons bury their fathers. In times of war, fathers bury their sons."
- Herodotus
- *Ombre*Grand sage
Bon. Faisons le bilan.
Les maths et les matières scientifiques s'effondrent maintenant.
Les lettres se sont effondrées il y a bien longtemps déjà (enfin, j'imagine que vous vous êtes aperçus que même vos bacheliers peinent pour la plupart à s'exprimer de façon claire et intelligible à l'écrit).
Si j'en crois je ne sais plus quel champion olympique, nous ne sommes même pas bons en EPS.
Il reste quoi ?
Les maths et les matières scientifiques s'effondrent maintenant.
Les lettres se sont effondrées il y a bien longtemps déjà (enfin, j'imagine que vous vous êtes aperçus que même vos bacheliers peinent pour la plupart à s'exprimer de façon claire et intelligible à l'écrit).
Si j'en crois je ne sais plus quel champion olympique, nous ne sommes même pas bons en EPS.
Il reste quoi ?
- VinZTDoyen
*Ombre* a écrit:Bon. Faisons le bilan.
Les maths et les matières scientifiques s'effondrent maintenant.
Les lettres se sont effondrées il y a bien longtemps déjà (enfin, j'imagine que vous vous êtes aperçus que même vos bachelier peinent pour la plupart à s'exprimer de façon claire et intelligible à l'écrit).
Si j'en crois je ne sais plus quel champion olympique, nous ne sommes même pas bons en EPS.
Il reste quoi ?
La virologie ?
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« Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur Internet » Victor Hugo.
« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
« Ne jamais faire le jour même ce que tu peux faire faire le lendemain par quelqu'un d'autre » Pierre Dac
« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- SimeonNiveau 10
Avec la réforme, chaque discipline est contrainte de se «vendre», les maths à cause de leur image ne peuvent pas se placer dans la catégorie «venez on donne des bonnes notes facilement». Ce qui reste, c'est le positionnement sur l'accès au supérieur. Avec la pandémie, il y a moins d'élève en confiance et ça doit pas mal réduire les ambitions vis à vis du supérieur. De plus, la prise de conscience des difficultés pour obtenir une formation de qualité dans le supérieur est encore assez faible.
Je pense qu'on retrouvera à nouveau plus d'élèves en spé maths à l'avenir, on aura cependant accru l'effet sélection par les maths en prétendant faire le contraire.
Je pense qu'on retrouvera à nouveau plus d'élèves en spé maths à l'avenir, on aura cependant accru l'effet sélection par les maths en prétendant faire le contraire.
- FactorNiveau 3
*Ombre* a écrit:Bon. Faisons le bilan.
Les maths et les matières scientifiques s'effondrent maintenant.
Les lettres se sont effondrées il y a bien longtemps déjà (enfin, j'imagine que vous vous êtes aperçus que même vos bachelier peinent pour la plupart à s'exprimer de façon claire et intelligible à l'écrit).
Si j'en crois je ne sais plus quel champion olympique, nous ne sommes même pas bons en EPS.
Il reste quoi ?
Dire que les matières scientifiques s'effondrent ou que les lettres s'effondrent, c'est à mon sens prendre le problème par le mauvais bout. Tout s'effondre, tout simplement parce que le primaire, à commencer par le CP, s'est effondré. Si le travail n'est pas correctement fait au début, c'est foutu. Quand on sabote l'apprentissage de la lecture à coups de méthode globale de mes deux, et qu'on doit placer la barre du concours d'instit à un niveau ridicule (4/20 dans l'académie de Paris...), ça détruit tout derrière.
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- Herodotus
- Flo44Érudit
Et aussi qu'on accepte qu'un enfant qui ne lit pas correctement fasse tout son primaire comme si de rien n'était.
On a le pompon cette année : une élève qui ne sait pas lire (du tout), et ne connaît aucun nombre plus grand que 100, et maîtrise seulement (un peu) l'addition, pas les autres opérations.
En... 6ème. Ses parents ont refusé le placement en IME, sont analphabètes (ils viennent d'IME aussi).
Pour la méthode globale : un père m'explique que sa fille a des soucis, elle "devine" la fin des mots et des phrases, et a donc des problèmes de compréhension. J'ai envie de tout casser quand j'entends encore ça.
On a le pompon cette année : une élève qui ne sait pas lire (du tout), et ne connaît aucun nombre plus grand que 100, et maîtrise seulement (un peu) l'addition, pas les autres opérations.
En... 6ème. Ses parents ont refusé le placement en IME, sont analphabètes (ils viennent d'IME aussi).
Pour la méthode globale : un père m'explique que sa fille a des soucis, elle "devine" la fin des mots et des phrases, et a donc des problèmes de compréhension. J'ai envie de tout casser quand j'entends encore ça.
- *Ombre*Grand sage
Ah ! mais je suis bien d'accord avec vous.
Sans fondations, les constructions s'effondrent, c'est certain.
Sans fondations, les constructions s'effondrent, c'est certain.
- Manu7Expert spécialisé
J'ai toujours pensé que les maths et les sciences étaient essentielles pour la société. J'espère que je me suis toujours trompé... Beaucoup de jeunes collègues pensent que les maths s'est totalement inutile, ils ne savent pas calculer une moyenne et quand je tente de leur expliquer leurs erreurs ils ont mal à la tête, mais ils préfèrent évaluer sans note, sauf que Pronote fait aussi des moyennes avec les compétences sauf que là pour eux je suis devenu parano...
Nous formons de moins en moins de scientifiques et le niveau moyen est en baisse. Cela m'inquiète.
Et dire qu'on vantait la possibilité de faire 9h de math par semaine grâce à la réforme, et finalement c'est vraiment une catastrophe, dans certains lycées ils ne sont même pas 10 élèves dans cette option. En plus 6h + 3h en option cela n'a rien à voir pour moi à nos 9h de l'ancien bac C.
Nous formons de moins en moins de scientifiques et le niveau moyen est en baisse. Cela m'inquiète.
Et dire qu'on vantait la possibilité de faire 9h de math par semaine grâce à la réforme, et finalement c'est vraiment une catastrophe, dans certains lycées ils ne sont même pas 10 élèves dans cette option. En plus 6h + 3h en option cela n'a rien à voir pour moi à nos 9h de l'ancien bac C.
- Flo44Érudit
Manu7 a écrit:J'ai toujours pensé que les maths et les sciences étaient essentielles pour la société. J'espère que je me suis toujours trompé... Beaucoup de jeunes collègues pensent que les maths s'est totalement inutile, ils ne savent pas calculer une moyenne et quand je tente de leur expliquer leurs erreurs ils ont mal à la tête, mais ils préfèrent évaluer sans note, sauf que Pronote fait aussi des moyennes avec les compétences sauf que là pour eux je suis devenu parano...
Nous formons de moins en moins de scientifiques et le niveau moyen est en baisse. Cela m'inquiète.
Et dire qu'on vantait la possibilité de faire 9h de math par semaine grâce à la réforme, et finalement c'est vraiment une catastrophe, dans certains lycées ils ne sont même pas 10 élèves dans cette option. En plus 6h + 3h en option cela n'a rien à voir pour moi à nos 9h de l'ancien bac C.
D'accord avec tout. J'ai eu exactement le même souci avec pronote...
- ben2510Expert spécialisé
Simeon a écrit:
Je pense qu'on retrouvera à nouveau plus d'élèves en spé maths à l'avenir, on aura cependant accru l'effet sélection par les maths en prétendant faire le contraire.
J'ai pensé aussi, au début, qu'après un creux les effectifs en Mathématiques allaient remonter, après les premiers retours d'expérience.
Mais je n'en suis plus si sûr.
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On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres : mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison. Henri Poincaré La notion d'équation différentielle est le pivot de la conception scientifique du monde. Vladimir Arnold
- ben2510Expert spécialisé
Factor a écrit:*Ombre* a écrit:Bon. Faisons le bilan.
Les maths et les matières scientifiques s'effondrent maintenant.
Les lettres se sont effondrées il y a bien longtemps déjà (enfin, j'imagine que vous vous êtes aperçus que même vos bachelier peinent pour la plupart à s'exprimer de façon claire et intelligible à l'écrit).
Si j'en crois je ne sais plus quel champion olympique, nous ne sommes même pas bons en EPS.
Il reste quoi ?
Dire que les matières scientifiques s'effondrent ou que les lettres s'effondrent, c'est à mon sens prendre le problème par le mauvais bout. Tout s'effondre, tout simplement parce que le primaire, à commencer par le CP, s'est effondré. Si le travail n'est pas correctement fait au début, c'est foutu. Quand on sabote l'apprentissage de la lecture à coups de méthode globale de mes deux, et qu'on doit placer la barre du concours d'instit à un niveau ridicule (4/20 dans l'académie de Paris...), ça détruit tout derrière.
Le problème n'est plus que les Mathématiques soient mal enseignées.
Le problème est que les Mathématiques ne sont plus enseignées qu'à quelques élèves ; en filière générale, on est passé dans mon lycée de 85% des élèves de terminale générale (S+ES) à 40% des élèves de terminale générale (spécialité Maths+maths complémentaires).
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On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres : mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison. Henri Poincaré La notion d'équation différentielle est le pivot de la conception scientifique du monde. Vladimir Arnold
- dandelionVénérable
C'est bizarre parce que je suis en train de regarder les possibilités de poursuite d'études pour ma fille qui passe le baccalauréat international, et dans les formations où elles sont indiquées, les exigences semblent plus hautes pour le bac international que pour le bac français. Pourtant, le programme de maths semble beaucoup plus ardu pour le bac international. Autant en Suisse, où les exigences en mathématiques restent élevées, cela s'explique, autant en France, je trouve cela surprenant. D'ailleurs, je me demande combien d'élèves français qui se croient 'forts' en telle ou telle matière vont déchanter en arrivant dans le supérieur et en s'apercevant qu'ils n'avaient pas du tout conscience de la difficulté des études. J'ai l'impression que cela se vérifie déjà pour des universités étrangères qui semblent accorder moins de crédits universitaires aux bacheliers scientifiques français. Cela pourrait s'avérer un bon indicateur dans le futur, sachant qu'on avait déjà vu la Suisse augmenter fortement la barre pour les bacheliers français.
Je suspecte que l'on va s'orienter, comme aux Etats-Unis, vers un programme de tests externes (et payants), qui permettront d'attester d'un niveau ou tout du moins du potentiel d'un candidat. Il y aura, comme ici, des écoles proposant des parcours intensifs et débouchant vers des tests de type AP ou IB, ou SAT (qu'on ne peut très bien réussir que si on a suivi un parcours plus avancé qui n'est pas proposé dans toutes les écoles). Et comme les gens seront toujours prêts à payer pour l'éducation ou la santé...
Ce qui est triste c'est que l'on a mesuré l'efficacité de l'éducation uniquement par le biais des échecs, qui, à mon sens, ne sont souvent pas ou seulement partiellement liés aux techniques d'enseignement, et qu'en modifiant les techniques d'enseignement et les exigences, on a finalement créé de nouveaux problèmes sans pour autant vraiment résoudre les anciens. Mais bon, c'est plus simple que de s'assurer que tous les enfants vivent dans des conditions qui leur permettent d'étudier sereinement.
Je suspecte que l'on va s'orienter, comme aux Etats-Unis, vers un programme de tests externes (et payants), qui permettront d'attester d'un niveau ou tout du moins du potentiel d'un candidat. Il y aura, comme ici, des écoles proposant des parcours intensifs et débouchant vers des tests de type AP ou IB, ou SAT (qu'on ne peut très bien réussir que si on a suivi un parcours plus avancé qui n'est pas proposé dans toutes les écoles). Et comme les gens seront toujours prêts à payer pour l'éducation ou la santé...
Ce qui est triste c'est que l'on a mesuré l'efficacité de l'éducation uniquement par le biais des échecs, qui, à mon sens, ne sont souvent pas ou seulement partiellement liés aux techniques d'enseignement, et qu'en modifiant les techniques d'enseignement et les exigences, on a finalement créé de nouveaux problèmes sans pour autant vraiment résoudre les anciens. Mais bon, c'est plus simple que de s'assurer que tous les enfants vivent dans des conditions qui leur permettent d'étudier sereinement.
- FactorNiveau 3
dandelion a écrit:C'est bizarre parce que je suis en train de regarder les possibilités de poursuite d'études pour ma fille qui passe le baccalauréat international, et dans les formations où elles sont indiquées, les exigences semblent plus hautes pour le bac international que pour le bac français. Pourtant, le programme de maths semble beaucoup plus ardu pour le bac international. Autant en Suisse, où les exigences en mathématiques restent élevées, cela s'explique, autant en France, je trouve cela surprenant. D'ailleurs, je me demande combien d'élèves français qui se croient 'forts' en telle ou telle matière vont déchanter en arrivant dans le supérieur et en s'apercevant qu'ils n'avaient pas du tout conscience de la difficulté des études. J'ai l'impression que cela se vérifie déjà pour des universités étrangères qui semblent accorder moins de crédits universitaires aux bacheliers scientifiques français. Cela pourrait s'avérer un bon indicateur dans le futur, sachant qu'on avait déjà vu la Suisse augmenter fortement la barre pour les bacheliers français.
Je suspecte que l'on va s'orienter, comme aux Etats-Unis, vers un programme de tests externes (et payants), qui permettront d'attester d'un niveau ou tout du moins du potentiel d'un candidat. Il y aura, comme ici, des écoles proposant des parcours intensifs et débouchant vers des tests de type AP ou IB, ou SAT (qu'on ne peut très bien réussir que si on a suivi un parcours plus avancé qui n'est pas proposé dans toutes les écoles). Et comme les gens seront toujours prêts à payer pour l'éducation ou la santé...
Ce qui est triste c'est que l'on a mesuré l'efficacité de l'éducation uniquement par le biais des échecs, qui, à mon sens, ne sont souvent pas ou seulement partiellement liés aux techniques d'enseignement, et qu'en modifiant les techniques d'enseignement et les exigences, on a finalement créé de nouveaux problèmes sans pour autant vraiment résoudre les anciens. Mais bon, c'est plus simple que de s'assurer que tous les enfants vivent dans des conditions qui leur permettent d'étudier sereinement.
Concernant les USA, il ne faut pas oublier une chose : il n'y a pas de ministère de l'éducation là-bas. Les 50 états sont intégralement souverains en matière d'enseignement primaire et secondaire (que ce soit pour les programmes, les budgets, les manuels...). Le gouvernement fédéral ne peut pas grand chose pour essayer d'harmoniser tout cela, car cela impliquerait d'imposer à tout le monde une ligne sur certains sujets ultra clivants (guerre de sécession, biologie...). C'est pourquoi les examens d'entrée par université sont inévitables aux États-Unis.
- Spoiler:
- Et au passage, cette inexistance d'une éducation centralisée explique aussi pourquoi les américains ont autant instrumentalisé Hollywood à des fins politiques : contrairement aux Européens ils ne disposent pas de ce très puissant outil de propagande qu'est l'école, ils ont donc compensé cette carence par le cinéma.
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"In times of peace, sons bury their fathers. In times of war, fathers bury their sons."
- Herodotus
- BoubouleDoyen
ben2510 a écrit:J'ai bien l'impression que nous sommes arrivés en Mathématiques au point de rupture cette année.
Des élèves ayant pris maths expertes abandonnent au bout de quelques cours, en prétextant que risquer de perdre des points au baccalauréat les embête ;
dans le gros lycée pas loin, où on trouve beaucoup de classes prépas, on observe une fuite "massive" (je cite un collègue) de la spé maths de terminale
vers l'option maths complémentaires, y compris en ce début d'année avec des modifications de choix de spécialité.
Globalement, beaucoup d'élèves (et de parents) ont un raisonnement vicié qui considère que le choix des spécialités et des options doit se faire de façon consumériste, avec comme stratégie d'obtenir le bac au moindre effort, et ignorent complètement les aspects essentiels, l'accès au supérieur et la possibilité de réussir dans le supérieur.
J'attends (sans impatience excessive) les résultats de Parcoursup en fin d'année.
Je n'ai pas l'impression que les personnes responsables de cette catastrophe prennent la pleine mesure des conséquences.
Je suis un peu triste de voir ça. Un peu comme quand on voit un vieil ami sombrer dans l'alcoolisme.
Je n'y vois pas très clair pour l'instant mais plusieurs parents sont tombés de haut en juin-juillet avec parcoursup et les formations les plus sélectives. Certains ont bien compris qu'il fallait des maths. Je penche donc pour que la tendance continue à élargir le fossé entre les motivés (qui se fichent du bac) et les autres qui ne voient pas très loin mais la lame de fond est importante, c'est sûr et le nombre de motivés lucides diminue.
- Djedje_BzhNiveau 6
La même un peu pour moi...Cela ne me dérange pas d'enseigner en collège mais y faire des maths (ou d'autres disciplines) semble de plus en plus compliqué......Ce qui m'effraie moi c'est la maîtrise de l'écriture (le geste)....ou plutôt ça non maîtrise....chmarmottine a écrit:Et cela ne va pas aller en s'arrangeant.
A cause de la réforme du lycée et des pertes de postes qui vont avec, je me retrouve à redécouvrir le collège.
Je suis donc en charge de 4e, 3eme et 2de.
C'est d'emblée une catastrophe d'un point de vue du niveau. Et surtout, pour réussir à suivre en tant qu'élève, il faut être extrêmement motivé : c'est la cour des miracles dans chacune de mes classes. Je crois avoir compté, dans chaque classe, plus d'une dizaine de PAI, PAP, ULIS et autres particularités. Je n'enseigne plus réellement les mathématiques ... je fais de la gestion ... je ne sais pas trop ce que je gère, mais mon but est de finir chaque heure sans être sur les genoux. Les maths dans tout ça ?
Autant dire que ceux qui arriveront jusqu'en terminale auront eu bien de la peine à faire de vraies mathématiques.
Mes 2des ne veulent pas écrire les détails des calculs. Mes collégiens ne veulent pas prendre la peine de recopier le calcul à faire. La stratégie du moindre effort commence très tôt ...
Comment être motivé en tant qu'enseignant dans ces circonstances ?
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Abusus non tollit usum
- JeanB.Niveau 6
Djedje_Bzh a écrit:La même un peu pour moi...Cela ne me dérange pas d'enseigner en collège mais y faire des maths (ou d'autres disciplines) semble de plus en plus compliqué......Ce qui m'effraie moi c'est la maîtrise de l'écriture (le geste)....ou plutôt ça non maîtrise....chmarmottine a écrit:Et cela ne va pas aller en s'arrangeant.
A cause de la réforme du lycée et des pertes de postes qui vont avec, je me retrouve à redécouvrir le collège.
Je suis donc en charge de 4e, 3eme et 2de.
C'est d'emblée une catastrophe d'un point de vue du niveau. Et surtout, pour réussir à suivre en tant qu'élève, il faut être extrêmement motivé : c'est la cour des miracles dans chacune de mes classes. Je crois avoir compté, dans chaque classe, plus d'une dizaine de PAI, PAP, ULIS et autres particularités. Je n'enseigne plus réellement les mathématiques ... je fais de la gestion ... je ne sais pas trop ce que je gère, mais mon but est de finir chaque heure sans être sur les genoux. Les maths dans tout ça ?
Autant dire que ceux qui arriveront jusqu'en terminale auront eu bien de la peine à faire de vraies mathématiques.
Mes 2des ne veulent pas écrire les détails des calculs. Mes collégiens ne veulent pas prendre la peine de recopier le calcul à faire. La stratégie du moindre effort commence très tôt ...
Comment être motivé en tant qu'enseignant dans ces circonstances ?
En effet, j'ai, d'ailleurs, senti la différence en passant de petits collégiens, à des lycéens en groupes de spé. Mais peut-être parce que l'effet "il faut des sciences physiques et de la chimie" est moins important ?
- CasparProphète
uneodyssée a écrit:Je suis moi aussi désolée par le consumérisme qu'entraîne cette évolution… mais soyez sans crainte (si l'on peut dire !) : ce ne sont pas seulement les maths et les sciences qui sont en danger. Les spécialités rares vont fermer (ou être «gelées») les unes après les autres (certaines sont d'ores et déjà «gelées» dans mon département, et d'autres sont en voie de l'être). Je ne vous parle même pas des options facultatives aux effectifs en chute libre !
La LLCER version "littérature" va probablement disparaître puisque "anglais: monde contemporain" va tout balayer sur son passage.
Quant aux maths et à dire que tout est fichu, j'ose espérer que non et que cette réforme sera amendée dans quelques années. Je suis sans doute trop optimiste.
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