- CathEnchanteur
A moi aussi.
Depuis, j'ai lu
- Olivier Adam, Je vais bien ne t'en fais pas : style très -inutilement- abrupt, vaut surtout pour le suspens et le rebondissement final.
- Pierre Bergouniou, Ce pas et le suivant : trèès bien écrit, lui par contre...mais que c'est ennuyeux, non ?
- Lionel Duroy, Vertiges : je suis dedans, j'aime bien pour le moment. Me semble le juste milieu entre le style abrupt d'Adam et celui trop travaillé de Bergouniou.
C'était l'avis de Cath
Depuis, j'ai lu
- Olivier Adam, Je vais bien ne t'en fais pas : style très -inutilement- abrupt, vaut surtout pour le suspens et le rebondissement final.
- Pierre Bergouniou, Ce pas et le suivant : trèès bien écrit, lui par contre...mais que c'est ennuyeux, non ?
- Lionel Duroy, Vertiges : je suis dedans, j'aime bien pour le moment. Me semble le juste milieu entre le style abrupt d'Adam et celui trop travaillé de Bergouniou.
C'était l'avis de Cath
- User3296Niveau 7
roxanne a écrit:Franchement, lis le dernier, pour moi c'est au dessus.Reine Margot a écrit:Houellebecq même si on n'aime pas son style a le mérite de pointer du doigt certaines contradictions de la société et de créer des personnages assez forts à partir de ces tensions (la relation des frères avec leur mère dans les Particules élémentaires, même si elle donne dans l'individualisme extrême, est assez saisissante, de même que le parti musulman de Soumission en dit plus sur le vide de notre société que sur l'islamisme en lui-même).
J'aime beaucoup Nicolas Matthieu, et leurs enfants après eux a été une claque, j'ai même un peu peur d'en lire d'autres pour ne pas être déçue.
J'apprécie Pierre Lemaître, que je connais surtout pour la trilogie Verhoeven et robe de marié, j'aime bien la finesse psychologique et la façon de mener le récit.
J'ai beaucoup aimé le dernier Goncourt, dont je pense que le style ampoulé est surtout dû au narrateur Diégane et n'est pas exempt d'auto-dérision.
Je n'ai jamais tenté de Musso, ou de Lévy, ou de Bussi.
Sylvain Tesson oui, mais je pense qu'Annie Ernaux a plus de chances de passer à la postérité.
Moi j'ai tenté Musso, Levy, Bussi ou Gavalda . Bon, Levy une fois que tu en as lu un c'est à peu près tout pareil, Musso c'est un peu mieux mais on tourne vite en rond, Gavalda (qui ne fait plus rien) ça se lit bien, l'été quant à Bussi, c'est du bon thriller psychologique pas plus mais c'est déjà ça. Le nom d'Amélie Nothomb n'a pas été cité (il revenait souvent avec Musso et Levy fut un temps sur ce genre de post). Le dernier était vraiment bien, je préfère quand elle parle d'elle d'ailleurs.
+1 pour Connemara
- TailleventFidèle du forum
Effectivement.Caspar a écrit:On en était à la définition d'un "classique". De toute façon une grande partie de ce fil devrait plutôt être intitulé"mes écrivains contemporains préférés".
Est-ce qu'il ne vaudrait pas mieux renommer ce fil par clarté (ou mieux, séparer les deux discussions, la question de la définition des classiques semblait tout de même intéresser aussi) ?
- roxanneOracle
Mais finalement est-ce si important ? De toute façon, on n'aura jamais la réponse ! J'avoue que lorsque je lis un roman contemporain (et j'en lis pas mal) , je ne me demande pas si ça passera ou pas à la postérité, je profite de ce que cette lecture m'apporte ou pas. Evidemment, je sais bien que lorsque je lis Michel Bussi, (pour ne prendre que lui) je lis un thriller psychologique efficace, pas mal tourné mais rien de plus. Et, à ce moment-là, ça me convient, c'est que je cherche. Puis, d'autres que j'oublie vite, d'autres qui me marquent plus. Et puis de temps en temps, une "claque", un livre qui reste comme avec Nicolas Mathieu (je vous ai déjà dit combien j'avais aimé son dernier livre? )
Se poser la question de ce qui deviendra ou pas un classique n'est pas inintéressante mais part du postulat qu'il y aurait des lectures qui méritent d'être lues ou d'autres non. C'est peut-être une façon d'être lecteur, ce n'est pas la mienne, je laisse la chance au produit. J'ai des collègues de Lettres par exemple qui m'ont dit qu'ils ne lisent aucun livre contemporain, que de toute façon , ce ne sera jamais à la hauteur des classiques. Pourquoi pas sauf qu'on ne sera plus là pour savoir qui sera un classique dans cent ans. (d'ailleurs, au bout de combien de temps devient-on un classique? )
Se poser la question de ce qui deviendra ou pas un classique n'est pas inintéressante mais part du postulat qu'il y aurait des lectures qui méritent d'être lues ou d'autres non. C'est peut-être une façon d'être lecteur, ce n'est pas la mienne, je laisse la chance au produit. J'ai des collègues de Lettres par exemple qui m'ont dit qu'ils ne lisent aucun livre contemporain, que de toute façon , ce ne sera jamais à la hauteur des classiques. Pourquoi pas sauf qu'on ne sera plus là pour savoir qui sera un classique dans cent ans. (d'ailleurs, au bout de combien de temps devient-on un classique? )
- EdithWGrand sage
L'histoire et le temps diront, après coup, ce qui sera devenu classique... Cette année, je lis Balzac, la Comédie Humaine, dans l'ordre, avec de temps en temps un polar, un essai ou plus rarement un roman contemporain (ou de la littérature jeunesse, mais là c'est plus professionnel comme lecture), mais j'aurais beaucoup de mal à me mettre sérieusement à lire du contemporain. Les classiques sont "validés" par nos pairs et prédécesseurs et même si on aime plus ou moins tel ou tel auteur, personne ne va dire "Hugo c'est nul" ou "Zola, on peut s'en passer" voire "franchement, les auteurs du 18è c'est dépassé" alors que la question se pose pour les contemporains et, le temps n'étant pas élastique, cela me semble un peu rageant de consacrer des heures à une lecture dont on ne sait pas avec certitude si elle va vous apporter quelque chose. C'est peut être un peu de la paresse aussi... mais ayant rencontré, comme ça m'est arrivé, de jeunes collègues de lettres, dont l'essentiel de la culture littéraire apparente tenait dans des magazines féminins (si on en croyait le tas sur leur "place" et les conversations...), tendrait à me faire penser qu'il faut peut-être commencer par les bases...
- Spoiler:
- souvenir de l'une d'elles, pourtant certifiée, qui faisait faire des exposés sur "les plus et les moins d'un people" ou "choisissez un bonbon et écrivez son portrait" en français en seconde générale, impossible de discuter de littérature "j'ai pas trop le temps de lire, avec les copies" et surtout tas énorme de Voici etc , qu'elle prêtait aux élèves en prime
- roxanneOracle
Disons qu'il y a un juste milieu aussi. Mais si on attend qu'ils soient devenus des classiques "fréquentables" on risque de jamais les lire.
- IphigénieProphète
Ce sont deux choses différentes: ce que l'on lit pour soi, ce qu'on fait étudier en classe: l'ennui c'est de le confondre, car les objectifs sont différents. Surtout avec des élèves qui lisent maintenant très peu en dehors des lectures obligatoires (version optimiste).
Après, il me semble que l'on sent en lisant la différence entre ce qui nous apporte sur un plan personnel (par exemple une thématique, ouun personnage qui nous intéresse) et ce qui apporte réellement une réflexion inédite sur l'humain en général, ou à l'esprit de chacun en particulier, ce que font les très grandes oeuvres, et elles sont quand même rares: ce qui est rassurant, c'est qu'à lire le fil, il semble que l'époque contemporaine soit particulièrement fertile en génies.
Après, il me semble que l'on sent en lisant la différence entre ce qui nous apporte sur un plan personnel (par exemple une thématique, ouun personnage qui nous intéresse) et ce qui apporte réellement une réflexion inédite sur l'humain en général, ou à l'esprit de chacun en particulier, ce que font les très grandes oeuvres, et elles sont quand même rares: ce qui est rassurant, c'est qu'à lire le fil, il semble que l'époque contemporaine soit particulièrement fertile en génies.
- CasparProphète
EdithW a écrit:L'histoire et le temps diront, après coup, ce qui sera devenu classique... Cette année, je lis Balzac, la Comédie Humaine, dans l'ordre, avec de temps en temps un polar, un essai ou plus rarement un roman contemporain (ou de la littérature jeunesse, mais là c'est plus professionnel comme lecture), mais j'aurais beaucoup de mal à me mettre sérieusement à lire du contemporain. Les classiques sont "validés" par nos pairs et prédécesseurs et même si on aime plus ou moins tel ou tel auteur, personne ne va dire "Hugo c'est nul" ou "Zola, on peut s'en passer" voire "franchement, les auteurs du 18è c'est dépassé" alors que la question se pose pour les contemporains et, le temps n'étant pas élastique, cela me semble un peu rageant de consacrer des heures à une lecture dont on ne sait pas avec certitude si elle va vous apporter quelque chose. C'est peut être un peu de la paresse aussi... mais ayant rencontré, comme ça m'est arrivé, de jeunes collègues de lettres, dont l'essentiel de la culture littéraire apparente tenait dans des magazines féminins (si on en croyait le tas sur leur "place" et les conversations...), tendrait à me faire penser qu'il faut peut-être commencer par les bases....
- Spoiler:
souvenir de l'une d'elles, pourtant certifiée, qui faisait faire des exposés sur "les plus et les moins d'un people" ou "choisissez un bonbon et écrivez son portrait" en français en seconde générale, impossible de discuter de littérature "j'ai pas trop le temps de lire, avec les copies" et surtout tas énorme de Voici etc , qu'elle prêtait aux élèves en prime
Pour le côté "perte de temps", il y a la solution des 50 pages: tu donnes sa chance à un livre et si au bout de 59 pages tu n'as pas envie de continuer...eh bien tu ne continues pas.
Je lisais pas mal de classiques en anglais mais maintenant je lis plutôt des contemporains, en partie pour une raison utilitaire: ça me sera plus utile pour entretenir l'anglais contemporain que je dois enseigner.
- LaugarithmeFidèle du forum
DesolationRow a écrit:Ah, les parenthèses de Jaenada
Je n'ai rien lu de cet auteur et Au printemps des monstres ne me tente pas trop pour une première rencontre.
Que me conseillez vous ?
- ElaïnaDevin
roxanne a écrit:Mais finalement est-ce si important ? De toute façon, on n'aura jamais la réponse ! J'avoue que lorsque je lis un roman contemporain (et j'en lis pas mal) , je ne me demande pas si ça passera ou pas à la postérité, je profite de ce que cette lecture m'apporte ou pas. Evidemment, je sais bien que lorsque je lis Michel Bussi, (pour ne prendre que lui) je lis un thriller psychologique efficace, pas mal tourné mais rien de plus. Et, à ce moment-là, ça me convient, c'est que je cherche. Puis, d'autres que j'oublie vite, d'autres qui me marquent plus. Et puis de temps en temps, une "claque", un livre qui reste comme avec Nicolas Mathieu (je vous ai déjà dit combien j'avais aimé son dernier livre? )
Se poser la question de ce qui deviendra ou pas un classique n'est pas inintéressante mais part du postulat qu'il y aurait des lectures qui méritent d'être lues ou d'autres non. C'est peut-être une façon d'être lecteur, ce n'est pas la mienne, je laisse la chance au produit. J'ai des collègues de Lettres par exemple qui m'ont dit qu'ils ne lisent aucun livre contemporain, que de toute façon , ce ne sera jamais à la hauteur des classiques. Pourquoi pas sauf qu'on ne sera plus là pour savoir qui sera un classique dans cent ans. (d'ailleurs, au bout de combien de temps devient-on un classique? )
Même chose pour moi en ce qui concerne la littérature contemporaine... Je ne me pose jamais la question de savoir si ça passera ou pas à la postérité. Il est fort probable que l'écrasante majorité de la tonne de polars que je lis à la file ne deviendra pas spécialement des classiques, mais ce n'est pas bien grave, l'important étant que j'aie
- passé un bon moment
- appris un truc quel qu'il soit (sur moi, sur un pays, sur une société, bref n'importe quoi).
J'ai connu aussi pas mal de confrères qui par principe ne lisaient JAMAIS d'auteur vivant. Je n'ai jamais tellement compris le concept. Mais bon c'est bien leur droit.
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- LaugarithmeFidèle du forum
Je perçois ta dernière phrase ironiqueIphigénie a écrit:Ce sont deux choses différentes: ce que l'on lit pour soi, ce qu'on fait étudier en classe: l'ennui c'est de le confondre, car les objectifs sont différents. Surtout avec des élèves qui lisent maintenant très peu en dehors des lectures obligatoires (version optimiste).
Après, il me semble que l'on sent en lisant la différence entre ce qui nous apporte sur un plan personnel (par exemple une thématique, ouun personnage qui nous intéresse) et ce qui apporte réellement une réflexion inédite sur l'humain en général, ou à l'esprit de chacun en particulier, ce que font les très grandes oeuvres, et elles sont quand même rares: ce qui est rassurant, c'est qu'à lire le fil, il semble que l'époque contemporaine soit particulièrement fertile en génies.
Je ne me prononce pas sur le premier point que tu abordes mais je suis d'accord avec " Après il.me semble ...." .
N'étant pas prof de lettres, je ne sais pas aller au delà du ressenti.
Je perçois la qualité de l'écriture sans pouvoir argumenter. Je ressens comme un coup au coeur en lisant certains passages, comment en parler et convaincre autrui qu'un livre vaut le temps qu'il faudra pour le lire ?
Tous les thèmes n'ont ils pas déjà été abordés ?
J'ai beaucoup aimé Conerama mais bon, ça ne vaut pas Mauvignier (même son dernier qui n'est pas son meilleur, il me semble).
- CasparProphète
Elaïna a écrit:roxanne a écrit:Mais finalement est-ce si important ? De toute façon, on n'aura jamais la réponse ! J'avoue que lorsque je lis un roman contemporain (et j'en lis pas mal) , je ne me demande pas si ça passera ou pas à la postérité, je profite de ce que cette lecture m'apporte ou pas. Evidemment, je sais bien que lorsque je lis Michel Bussi, (pour ne prendre que lui) je lis un thriller psychologique efficace, pas mal tourné mais rien de plus. Et, à ce moment-là, ça me convient, c'est que je cherche. Puis, d'autres que j'oublie vite, d'autres qui me marquent plus. Et puis de temps en temps, une "claque", un livre qui reste comme avec Nicolas Mathieu (je vous ai déjà dit combien j'avais aimé son dernier livre? )
Se poser la question de ce qui deviendra ou pas un classique n'est pas inintéressante mais part du postulat qu'il y aurait des lectures qui méritent d'être lues ou d'autres non. C'est peut-être une façon d'être lecteur, ce n'est pas la mienne, je laisse la chance au produit. J'ai des collègues de Lettres par exemple qui m'ont dit qu'ils ne lisent aucun livre contemporain, que de toute façon , ce ne sera jamais à la hauteur des classiques. Pourquoi pas sauf qu'on ne sera plus là pour savoir qui sera un classique dans cent ans. (d'ailleurs, au bout de combien de temps devient-on un classique? )
Même chose pour moi en ce qui concerne la littérature contemporaine... Je ne me pose jamais la question de savoir si ça passera ou pas à la postérité. Il est fort probable que l'écrasante majorité de la tonne de polars que je lis à la file ne deviendra pas spécialement des classiques, mais ce n'est pas bien grave, l'important étant que j'aie
- passé un bon moment
- appris un truc quel qu'il soit (sur moi, sur un pays, sur une société, bref n'importe quoi).
J'ai connu aussi pas mal de confrères qui par principe ne lisaient JAMAIS d'auteur vivant. Je n'ai jamais tellement compris le concept. Mais bon c'est bien leur droit.
Oui, le plus important c'est quand même le plaisir de lire (en dehors des lectures utilitaires ou professionnelles) et varier les plaisirs. Sartre et Beauvoir dévoraient des romans policiers au kilomètre (genre qui me laisse de marbre, pas par mépris mais parce que ça ne m'intéresse pas).
De toute façon il est impossible de savoir ce qui va passer à la postérité. les contemporains d'Alexandre Dumas et Jules Verne auraient-ils pariés sur eux ? En plus les réputations littéraires vont et viennent.
- IphigénieProphète
d'un autre côté c'est embêtant de passer à côté d'un Flaubert ou d'un Montaigne d'aujourd'hui
- CasparProphète
Iphigénie a écrit:d'un autre côté c'est embêtant de passer à côté d'un Flaubert ou d'un Montaigne d'aujourd'hui
Il faut prendre le risque...
- HonchampDoyen
Je place très haut dans les livres que j'aime "Retour à Reims", de Didier Eribon.
Est-ce de la littérature ? C'est une auto-biographie doublée d'une analyse de type sociologique.
Annie Ernaux. Pas tout, mais La place et une femme, au moins.
Est-ce de la littérature ? C'est une auto-biographie doublée d'une analyse de type sociologique.
Annie Ernaux. Pas tout, mais La place et une femme, au moins.
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- CasparProphète
Honchamp a écrit:Je place très haut dans les livres que j'aime "Retour à Reims", de Didier Eribon.
Est-ce de la littérature ? C'est une auto-biographie doublée d'une analyse de type sociologique.
Annie Ernaux. Pas tout, mais La place et une femme, au moins.
Ce n'est pas incompatible.
Pour Annie Ernaux: Les Années.
- JennyMédiateur
Elaïna a écrit:
J'ai connu aussi pas mal de confrères qui par principe ne lisaient JAMAIS d'auteur vivant. Je n'ai jamais tellement compris le concept. Mais bon c'est bien leur droit.
Je ne comprends pas non plus, ça donne l’impression que la littérature serait morte, je trouve. Je ne pose pas la question de la postérité. Seul compte le plaisir de lecture, classique ou contemporain. Mais heureusement qu’il y a aussi des lecteurs de littérature contemporaine pour faire vivre les auteurs.
- Reine MargotDemi-dieu
Je ne peux que conseiller Mathais Enard, Goncourt 2015 avec Boussole. Histoire d'un prof de musique spécialiste de l'orient, un style incroyable.
Extrait: Si nous entrons dans ce travail par Hedayat et sa Chouette aveugle, c’est que nous nous proposons d’explorer cette fêlure, d’aller voir dans la lézarde, de nous introduire dans l’ivresse de celles et ceux qui ont trop vacillé dans l’altérité ; nous allons prendre la main du petit homme pour descendre observer les blessures qui rongent, les drogues, les ailleurs, et explorer cet entre-deux, ce barzakh, le monde entre les mondes où tombent les artistes et les voyageurs.
Ce prologue est décidément bien surprenant, ces premières lignes sont toujours, quinze ans après, aussi déroutantes – il doit être tard, mes yeux se ferment sur le vieux tapuscrit malgré le zarb et la voix de Nazeri. Sarah avait été furieuse, au moment de la soutenance de sa thèse, qu’on lui reproche le ton “romantique” de son préambule et ce parallèle “absolument hors sujet” avec Gracq et Kafka.
Autre: l’humilité de la vie nomade est une des images les plus fortes de l’Islam, le grand renoncement, le dépouillement des oripeaux mondains dans la nudité du désert — c’est cette pureté, cette solitude qui m’attirait moi aussi. Je voulais rencontrer ce Dieu si présent, si naturel que ses humbles créatures, dans le dénuement complet, s’appellent « les chiens de Dieu ». Deux visions s’opposaient vaguement dans mon esprit : d’un côté le monde des « Mille et Une Nuits », urbain, merveilleux, foisonnant, érotique et de l’autre celui du « Chemin de La Mecque, du vide et de la transcendance ; Istanbul avait signifié ma découverte contemporaine de la première forme — j’espérais que la Syrie me permette non seulement de retrouver, dans les ruelles de Damas et d’Alep aux noms enchanteurs, la rêverie et la douceur sensuelle des Nuits, mais aussi d’entrevoir, au désert cette fois-ci, la lumière avicennienne du Tout.
Extrait: Si nous entrons dans ce travail par Hedayat et sa Chouette aveugle, c’est que nous nous proposons d’explorer cette fêlure, d’aller voir dans la lézarde, de nous introduire dans l’ivresse de celles et ceux qui ont trop vacillé dans l’altérité ; nous allons prendre la main du petit homme pour descendre observer les blessures qui rongent, les drogues, les ailleurs, et explorer cet entre-deux, ce barzakh, le monde entre les mondes où tombent les artistes et les voyageurs.
Ce prologue est décidément bien surprenant, ces premières lignes sont toujours, quinze ans après, aussi déroutantes – il doit être tard, mes yeux se ferment sur le vieux tapuscrit malgré le zarb et la voix de Nazeri. Sarah avait été furieuse, au moment de la soutenance de sa thèse, qu’on lui reproche le ton “romantique” de son préambule et ce parallèle “absolument hors sujet” avec Gracq et Kafka.
Autre: l’humilité de la vie nomade est une des images les plus fortes de l’Islam, le grand renoncement, le dépouillement des oripeaux mondains dans la nudité du désert — c’est cette pureté, cette solitude qui m’attirait moi aussi. Je voulais rencontrer ce Dieu si présent, si naturel que ses humbles créatures, dans le dénuement complet, s’appellent « les chiens de Dieu ». Deux visions s’opposaient vaguement dans mon esprit : d’un côté le monde des « Mille et Une Nuits », urbain, merveilleux, foisonnant, érotique et de l’autre celui du « Chemin de La Mecque, du vide et de la transcendance ; Istanbul avait signifié ma découverte contemporaine de la première forme — j’espérais que la Syrie me permette non seulement de retrouver, dans les ruelles de Damas et d’Alep aux noms enchanteurs, la rêverie et la douceur sensuelle des Nuits, mais aussi d’entrevoir, au désert cette fois-ci, la lumière avicennienne du Tout.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- AphrodissiaMonarque
Un autre auteur qui a le vent en poupe, il me semble, mais qui n'a pas été évoqué. J'en parle parce que j'y pense mais je n'ai pour le moment lu de lui que les pages qui sont dans les manuels scolaires. Il s'agit d'Edouard Louis (En finir avec Eddy Bellegueule par exemple). Qu'en pensez-vous?
@Reine Margot D'Enart j'ai lu son prix Goncourt des lycéens en 2010: Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants et cela m'avait beaucoup plu.
@Reine Margot D'Enart j'ai lu son prix Goncourt des lycéens en 2010: Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants et cela m'avait beaucoup plu.
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Hominis mens discendo alitur et cogitando. (Cicéron)
Et puis les steaks ? Ça se rate toujours comme la tragédie. Mais à des degrés différents. (M. Duras)
- roxanneOracle
J'avais lu le premier , puis le deuxième plus difficilement. Je trouve qu'il se regarde écrire tout de même. En plus, il est un peu prisonnier d'un personnage médiatique qu'il s'est créé (ce n'est pas le seul vous me direz Nothomb ou Beigbeder dans des genres différents), wokiste. Et puis, il faudrait voir autre chose de lui que lui et son enfance/adolescence aussi glauque fût-elle.
D'ailleurs dans le style souvenir d'enfance et d'adolescence, j'avais bien aimé la série Chroniques de l'asphalte de Samuel Benchetrit et même le livre écrit sur Marie Trintignant La Nuit avec ma femme.
Dans le style "populaire" on peut parler de Picouly ou Pennac avec sa saga Malaussène. Mais là, on va me brandir Marc Levy je sens..
D'ailleurs dans le style souvenir d'enfance et d'adolescence, j'avais bien aimé la série Chroniques de l'asphalte de Samuel Benchetrit et même le livre écrit sur Marie Trintignant La Nuit avec ma femme.
Dans le style "populaire" on peut parler de Picouly ou Pennac avec sa saga Malaussène. Mais là, on va me brandir Marc Levy je sens..
- zigmag17Guide spirituel
Non mais il faut arrêter avec Levy. On ne peut décemment pas le mettre sur le même plan que Picouly ou Pennac tout de même, l'écriture n'est pas la même ! ( même si ces derniers ne sont pas de "grands " écrivains, plutôt de très convenables écrivants, à mon avis)
- ElaïnaDevin
Edouard Louis m'avait mise très mal à l'aise, surtout après avoir lu qu'apparemment sa famille était loin d'être aussi terrible que ce qu'il décrivait.
Sinon en ce moment je me suis remise à Umberto Eco. J'adorais quand j'étais étudiante. Aujourd'hui, le Nom de la Rose passe encore très bien, Baudolino ça va aussi, Comment voyager avec un saumon me fait encore pleurer de rire mais alors les autres, le Pendule de Foucault ou le Cimetière de Prague que j'essaie d'avancer en ce moment, mon Dieu, ça me tombe des mains. Verbeux, ampoulé, insupportable. Chaque phrase semble hurler au lecteur "tu as vu cette virtuosité ?". Que c'est pénible.
Enfin, cela dit, Proust me tombe des mains pour les mêmes raisons (en ajoutant à ça l'insupportable propension à ramener le moindre objet, du vase de fleurs de sa mère au rouleau de PQ, à un tableau de Giotto que personne ne connaît et dont tout le monde se fout).
Sinon en ce moment je me suis remise à Umberto Eco. J'adorais quand j'étais étudiante. Aujourd'hui, le Nom de la Rose passe encore très bien, Baudolino ça va aussi, Comment voyager avec un saumon me fait encore pleurer de rire mais alors les autres, le Pendule de Foucault ou le Cimetière de Prague que j'essaie d'avancer en ce moment, mon Dieu, ça me tombe des mains. Verbeux, ampoulé, insupportable. Chaque phrase semble hurler au lecteur "tu as vu cette virtuosité ?". Que c'est pénible.
Enfin, cela dit, Proust me tombe des mains pour les mêmes raisons (en ajoutant à ça l'insupportable propension à ramener le moindre objet, du vase de fleurs de sa mère au rouleau de PQ, à un tableau de Giotto que personne ne connaît et dont tout le monde se fout).
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- IphigénieProphète
J’ai beaucoup aimé Enard: sur le contact orient/occident, peut être plus léger et romanesque, il y a Amin Maalouf qui n’est pas du tout désagréable à lire
D’accord avec ce que dit Elaina sur Eco, qui est plus érudit que romancier en fait. Le nom de la rose a bénéficié de la très bonne « simplification » de JJ Annaud, ses essais sont souvent hilarants, ses autres romans lourds à lire ….
Je n’ai pas lu Édouard Louis mais son personnage et ses histoires me mettent très mal à l’aise.
Un auteur très amusant que personne n’a cité c’est JM Laclavetine mais je ne sais pas le classer vraiment- sans doute pas parmi les premières lignes si j’ose dire…
Bon là le fil dérive vers les auteurs intéressants que l’on a lus…
D’accord avec ce que dit Elaina sur Eco, qui est plus érudit que romancier en fait. Le nom de la rose a bénéficié de la très bonne « simplification » de JJ Annaud, ses essais sont souvent hilarants, ses autres romans lourds à lire ….
Je n’ai pas lu Édouard Louis mais son personnage et ses histoires me mettent très mal à l’aise.
Un auteur très amusant que personne n’a cité c’est JM Laclavetine mais je ne sais pas le classer vraiment- sans doute pas parmi les premières lignes si j’ose dire…
Bon là le fil dérive vers les auteurs intéressants que l’on a lus…
- bénouNiveau 10
Je viens de finir le roman autobiographique "Pedigree" de Georges Simenon que j'ai vraiment trouvé très bon et très intéressant. Son analyse des personnages, sa description des lieux et situations sont vraiment fines et justes, dignes d'un grand écrivain.
- CasparProphète
bénou a écrit:Je viens de finir le roman autobiographique "Pedigree" de Georges Simenon que j'ai vraiment trouvé très bon et très intéressant. Son analyse des personnages, sa description des lieux et situations sont vraiment fines et justes, dignes d'un grand écrivain.
...qui est déjà considéré comme un classique.
- NLM76Grand Maître
Mon nom est donc personne... puisque les tableaux de Giotto, de Vermeer, de Moreau ou de Redon, voire de Bergotte (c'est bien le nom du peintre dans La recherche ?) qu'évoque Proust me fascinent terriblement.
C'est plutôt sympa de pouvoir dire "Mon nom est personne" !
Cela dit, bien d'accord pour reconnaître que le film de Jean-Jacques Annaud est bien meilleur que le livre d'Eco, bien trop bavard à mon goût.
C'est plutôt sympa de pouvoir dire "Mon nom est personne" !
Cela dit, bien d'accord pour reconnaître que le film de Jean-Jacques Annaud est bien meilleur que le livre d'Eco, bien trop bavard à mon goût.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
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