[latin 5e] Des avis sur ma progression de langue ?

trompettemarine a écrit:Pour la civilisation, je fais lire Orvieto.
Pour chaque séquence, il y a un peu de civilisation.
Lorsque je fais le nominatif, les phrases concernent les dieux. Lorsque je fais l'accusatif et d'autres cas, les phrases concernent la fondation de Rome.
Bref,  je ne fais quasiment que de la grammaire et de la traduction de  phrases simples, de l'étymologie et les chiffres romains.
N'étant pas historienne, je suis toujours très gênée pour l'étude des realia et l'histoire proprement dite (en quatrième et troisième).

Ça me rassure de voir que je ne suis pas la seule à travailler comme cela. En 4e/3e, en histoire/civi, quand le thème s'y prête et que je trouve un support adapté je fais traduire. J'utilise soit les textes des manuels invitation au latin (que je réécris souvent pour les simplifier), soit plus récemment les petits latins ou le manuel de Maria Aguilar (Via Latina). Ça résout le problème dont tu parles @trompettemarine.

Edité.

henriette a écrit:À une heure par semaine, il faut choisir : soit tu fais de la langue, soit tu fais histoire-civi, mais les deux c'est impossible car tu ne feras au final correctement ni l'un ni l'autre, tu saupoudres et les élèves n'assimilent pas grand chose.

En 5e je tente depuis deux ans de partir du thème pour mettre en place des automatismes d'analyse grammaticale d'abord en français puis en latin, et je trouve que ça marche plutôt pas mal.
Dans les grandes lignes ça donne ça. Au départ j'étudie du vocabulaire thématique pour travailler la pronociation, l'étymologie, quelques mythes ou éléments de civilisation.
On apprend à utiliser la 2e forme du lexique pour mettre ensemble les mots de la même déclinaison (1 à 3 seulement).
Ensuite je donne quelques verbes transparents et j'introduits sujet/COD avec les terminaisons de l'accusatif des 3 premières déclinaisons et on fabrique tout un tas de petites phrases sujet - verbe - COD en privilégiant les mots sans changement de radical.
Lorsque c'est au point, j'introduis la fonction complément du nom en travaillant particulièrement sur la recomposition du radical modifié des noms de la 3e. J'introduis alors les terminaisons N/AccG pluriel.
Puis on fait à nouveau plein de petits exercices de thème : d'abord au niveau du GN pour faire nom noyau + cdn, puis dans des phrases de forme sujet = nom noyau+cdn - verbe - COD ou sujet  - verbe - COD = nom noyau+cdn.
Et lorsque c'est en place, alors je donne de petites phrases de version.
Et on continue ainsi pour aborder les autres cas.
Là, je viens de terminer le vocabulaire de l'habitation et on voit donc l'ablatif + la différence lieu où on est / d'où on vient / où on va.

@henriette : Je reprends un peu plus dans le détail ce que tu as écris (je n'étais pas chez moi ce week-end et j'ai répondu vite).

Combien de temps passes-tu, approximativement, sur l'étape d'étude du vocabulaire thématique ?
Les élèves ne réclament-ils pas davantage de "civilisation" ? Je suis gênée avec ça parce qu'on ne fait vraiment presque que de la langue en 5e, et je vois bien que je suis en train d'en perdre parce qu'ils n'imaginaient pas que c'était ce à quoi allait ressembler le latin (moi non plus d'ailleurs, jusqu'à la magnifique réforme de 2016). C'était pareil l'année dernière, et ma collègue a le même problème. En 4e, ça va mieux, parce qu'on a le temps de faire de l'histoire (j'y consacre environ un tiers du temps), les élèves voient qu'on avance en langue et qu'on nous rabâche pas toujours les mêmes trucs, et ils sont contents.
Tu fais donc les trois premières déclinaisons dès la 5e ? Moi je n'ose pas, je me limite à 2.
Tu arrives à voir les 6 cas en un an, avec une heure/semaine ? Et en conjugaison tu arrives à faire quoi ?

Je ne fais que de la grammaire en faisant une progression selon les cas (méthode de NLM).
Les élèves apprécient surtout qu'ils se sentent rassurés car on revoie sans jargon et sereinement les fonctions.

J'ai récupéré 2 heures à présent, ce qui me permet de faire plus de choses, mais je mets toujours l'accent sur la grammaire. Avec une heure, c'était quasi exclusivement de la langue.
En conjugaison, les élèves connaissent sum et ses composés, le présent actif des verbes des groupes 1-2-4 en thème, et en version n'importe quel verbe au présent ou au parfait actif (différenciation radical infectum/perfectum).
En déclinaison, en effet les terminaisons des 3 déclinaisons apprises progressivement au fur et à mesure de l'étude des cas, mais sans rentrer du tout dans les considérations pari/imparisyllabiques pour D3 ni des mots en -R pour D2.
Pour le travail sur le lexique, je m'inspire de la démarche dans cet ouvrage : https://www.editions-ellipses.fr/accueil/9667-multus-vocabulaire-latin-50-fiches-thematiques-et-exercices-ludiques-corriges-pour-debuter-9782729883249.html

Je viens de compter le nombre d'heures qu'il me reste avec les 5e d'ici la fin de l'année : 5 (-1H avec le pont de l'Ascension et -1H parce qu'une partie des élèves part en séjour sportif début juin) ! Ca va me laisser le temps de faire un contrôle, le corriger et voir l'ablatif (à toute vitesse donc, exactement ce que je ne voulais pas). Je suis déprimée.

En cinquième, je ne fais que de très courts contrôles.
Ne déprime pas, j'arrivais à ce résultat...en seconde.
Nos élèves de collège sont à présent plus avancés que ne le sont les élèves de lycée tant la dégradation y est immense (mélange débutants et continuant, regroupement de niveaux, ECLA imposé, horaires indécents, absence d'épreuves).

Bon, ça fait deux ans que ma progression se termine n'importe comment, je vais donc réfléchir à une autre façon de faire mais je ne veux pas revenir sur deux points : voir les cas les uns après les autres (ça me paraît indispensable) et voir tous les cas pour les deux premières déclinaisons. Ca me paraît le minimum. Et encore une fois, je ne suis pas la seule LC dans mon établissement, et nous nous partageons le niveau 5e avec ma collègue (même si c'est souvent moi qui récupère les 4e ensuite) : il faut quand même qu'il n'y ait pas trop de décalage avec ma collègue.
Il y a aussi tout un tas de choses que je n'ai pas pris le temps de voir ni en 5e ni en 4e et qui me paraissent pourtant importantes : les emplois de SUM, l'expression de la possession avec le datif.
Je me demande aussi si je vais, en 5e, continuer les lectures à la maison : j'ai fait lire, chaque semaine, un chapitre de Complément mytho d'Annie Collognat pour satisfaire un peu l'appétit de mythologie des élèves, mais je n'ai jamais trop su comment exploiter ces lectures. L'année dernière, je faisais faire un carnet de lecture mais c'était très chronophage, aussi bien pour les élèves que pour moi pour la correction. Cette année, j'ai adopté un autre fonctionnement : 5 minutes de parole libre sur le mythe lu à la maison en début d'heure avec un chronomètre, mais ça rognait quand même sur le temps du cours et je me demande si ça avait un intérêt de faire ça. Si vous avez des idées pour rendre ces lectures efficaces (et que je donne pour pallier le fait qu'on ne fait quasiment pas de civilisation en cours en 5e), je prends. Je vais me procurer le bouquin dont @henriette a donné les références pour le vocabulaire.

On arrive aux vacances de Noël, je fais un bilan de ma progression avec une heure par semaine :
- on a travaillé la prononciation
- en conjugaison, on a travaillé sur les temps primitifs, les 5 types de conjugaison, le présent, l'imparfait et l'infinitif
- en traduction, les élèves savent traduire des phrases simples du type verbe conjugué (au présent ou à l'imparfait) + infinitif
- en mythologie/civi, on a abordé le thème de l'école et les élèves lisent chaque semaine l'interview d'un dieu dans Complètement mytho d'Annie Collognat (conseillé par quelqu'un ici d'ailleurs) et on fait un bilan de leur lecture pendant 5 minutes au début de chaque cours (sauf si contrôle ou séance chargée)
- on a fait un peu d'étymologie, au gré des exercices

Je n'ai donc pas du tout abordé pour le moment les notions de cas et de déclinaison. Ou plus exactement, j'ai commencé à aborder ces notions lors de la dernière séance seulement, en montrant aux élèves qu'en latin les noms variaient selon le genre, le nombre mais surtout la fonction grammaticale du mot dans la phrase et ils doivent apprendre pour cette semaine le nom des six cas latins dans l'ordre (sans apprendre la correspondance en français pour le moment, car ensuite je fonctionne au "cas par cas"). Vendredi, je leur expliquerai qu'il y a plusieurs modèles pour les noms et je leur expliquerai comment différencier les deux premières déclinaisons, vu que je fais apprendre et travailler rosa et dominus en même temps. Ca fait plusieurs années que je fonctionne ainsi (au cas par cas, mais les deux premières déclinaisons en même temps) et ça passe bien. D'habitude, je balançais le neutre en même temps que le reste, mais je vais faire comme les auteurs du manuel Gradatim, qui gardent l'apprentissage du neutre pour la fin de l'année.

On rentrera donc dans le dur à partir du mois de janvier. J'ai voulu tester cette année une progression qui commence par un gros bloc de conjugaison pour partir de notions qui sont familières aux élèves et surtout leur permettre de comprendre et de traduire "vite" des petites phrases. Par la suite, au fur et à mesure que j'introduirai les cas, on fera des phrases de plus en plus complexes, mais les élèves auront déjà les bases en conjugaison. J'ai d'ailleurs procédé de la même façon en 4e pour les révisions : d'abord la conjugaison, et ensuite révision des déclinaisons.

Je suis aussi très contente d'avoir pris le temps d'élaborer un memento grammatical que j'ai distribué en début d'année aux élèves, et qui remplace le manuel que je n'ai pas. Dans ce memento, j'ai compilé les fiches de langue que je distribuais au fur et à mesure les années les années précédentes : on ne perd pas de temps à copier la leçon (déjà qu'on n'en a pas beaucoup !), on s'exerce et on manipule davantage. Je suis plutôt satisfaite de ce qu'on a réussi à faire pour le moment, vu le temps dont on dispose.

Je ne suis pas en collège mais je trouve que c’est plutôt pas mal !
J’ai des débutants et des faux débutants en 2de – et au moins une débutante avance bien mieux que ceux qui ont trois ans derrière eux, et… je n’en suis pas là (il faut dire aussi que j’ai passé du temps sur la lecture du grec, cela a mis du temps à rentrer).
Il faut dire que je n’ai pas eu l’idée de commencer par un gros paquet de conjugaison, mais à te lire cela me semble assez pertinent.