- BardamuNiveau 5
Nous désespérons pas, il est encore possible pour certains d'accéder au sentiment de surclassement :
https://www.neoprofs.org/t113570p50-envie-de-changement-pour-integrer-un-ministere-lie-a-l-economie-ou-a-la-finance
Aure option :
https://www.neoprofs.org/t133903-certifies-de-physique-plp-maths-sciences-si-votre-remuneration-vous-satisfait-ne-cliquez-pas-ici#5254412
littleJulie a écrit:" mon dernier salaire de prof était légèrement supérieur à 2000 €, le premier de contrôleur (avec la prime de scolarité) aux environs de 3300 €. J'ai trouvé ça indécent le premier mois. Maintenant je m'y suis habitué."
https://www.neoprofs.org/t113570p50-envie-de-changement-pour-integrer-un-ministere-lie-a-l-economie-ou-a-la-finance
Aure option :
https://www.neoprofs.org/t133903-certifies-de-physique-plp-maths-sciences-si-votre-remuneration-vous-satisfait-ne-cliquez-pas-ici#5254412
- ElaïnaDevin
Ben oui en effet les concours sont ouverts à tout le monde. C'est d'ailleurs ce que je réponds quand on me dit que franchement j'ai trop de chance avec toutes mes vacances et seulement 15h de boulot.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- LefterisEsprit sacré
Malheureusement , tu n'es sans doute pas loin de l'orientation générale: il n'existe plus de ministère de la FP, mais un minist_re des "Comptes et de l'action publique", cette dernière pouvant se passer de fonctionnaires dans l'idéologie néolibérale. Le MEEF est un diplôme long, mais facile et sous qualifié, pour piéger ses lauréats, les mettre dans une sorte de nasse. A mieux titulaires du nouveau concours au rabais, au pire contractuel. Les bonnes études sont d'un niveau élevé, et moins longues. On entre à l'ENA à bac + 3, dans tous les concours de catégorie A aussi (sauf magistrat et commissaire). Et à l'époque de la fin "des statuts" , celui de "prof" est le premier visé, en raison du nombre, et de la facilité de remplacement.Ventre-Saint-Gris a écrit:
Je suis un sombre fataliste, mais on oublie trop souvent qu'une institution éducative n'est rien d'autre que l'émanation de la société qui le produit.
On paie le prof au prix qu'on estime son service rendu à la nation, ni plus moins. Bac + 5 ? Et alors ? Ne sait-on pas ce que valent aujourd'hui les diplômes et les années d'études ? Et sur ce forum, n'estime-t-on pas souvent à sa médiocre valeur le niveau disciplinaire d'un master MEEF ? Et plus largement, à combien chiffre-t-on désormais le prix de la connaissance et de la culture ?
Catégorie A ? À qui cela parle-t-il ? Et si la prochaine réforme de la fonction publique supprimait ces catégories de fonctionnaires pour les refondre dans un système censé rendre mieux compte des "mérites" et des "compétences", qui cela gênerait-il ?
Bac+... et catégories de fonctionnaires, c'est tellement XXe siècle.
Réponse évidente, mais on n'est plus dans rationnel, dans ces réflexions.Elaïna a écrit:Ben oui en effet les concours sont ouverts à tout le monde. C'est d'ailleurs ce que je réponds quand on me dit que franchement j'ai trop de chance avec toutes mes vacances et seulement 15h de boulot.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- MathadorEmpereur
Les corps techniques (ingénieurs fonctionnaires) sont au moins bac+5 aussi, du moins à la titularisation. Évidemment, contrairement aux enseignants, les membres de ces corps occupent souvent un emploi public depuis bac+2.Lefteris a écrit:Les bonnes études sont d'un niveau élevé, et moins longues. On entre à l'ENA à bac + 3, dans tous les concours de catégorie A aussi (sauf magistrat et commissaire).
Quelque chose dont en réalité même l'EN est capable comme le montre le CAPES externe Mayotte, qui recrute à bac+3 et permet de suivre l'intégralité du master MEEF de Mayotte en qualité de certifié stagiaire.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- StorkNiveau 4
Pour revenir au sentiment de déclassement, je le ressens beaucoup et surtout je le vois : dans ma région, quand les collègues décident de faire construire, ils sont obligés de s‘exiler dans le coin le moins couru (et donc le moins cher). Les enseignants n’arrivent plus à tenir le choc du coût de la vie.
- clairlaureNiveau 9
Stork, je suis dans la même région que toi…. Nous sommes contraints de rester dans notre ville ( petite ville) , nous ne pouvons pas bouger. Et l’immobilier nous est devenu complètement inaccessible. C’est difficile à accepter.
- LefterisEsprit sacré
Pas mal de grandes écoles d'ailleurs recrutent à bac + 2 ou 3, et la formation ultérieure est diplômante. Le MEEF est vraiment un truc hallucinant : ça ne prépare à rien d'autre que l'EN, sans assurer la réussite au concours d'enseignant, tout en fermant même la porte de l’agrégation, du moins immédiatement. Et cela n'est reconnu nulle part ailleurs, tout en ayant "consommé" quatre ans pour ceux qui ont le concours, voire cinq pour ceux qui le passent à l'issue. J'ai du mal à comprendre comment on peut se diriger sur ce truc, sauf à n'avoir vraiment rien d'autre. Déjà pour moi le capes et même l'agreg étaient des trucs de reconversion et par défaut, alors un étudiant MEEF est pour moi un Martien.Mathador a écrit:Les corps techniques (ingénieurs fonctionnaires) sont au moins bac+5 aussi, du moins à la titularisation. Évidemment, contrairement aux enseignants, les membres de ces corps occupent souvent un emploi public depuis bac+2.Lefteris a écrit:Les bonnes études sont d'un niveau élevé, et moins longues. On entre à l'ENA à bac + 3, dans tous les concours de catégorie A aussi (sauf magistrat et commissaire).
Quelque chose dont en réalité même l'EN est capable comme le montre le CAPES externe Mayotte, qui recrute à bac+3 et permet de suivre l'intégralité du master MEEF de Mayotte en qualité de certifié stagiaire.
Au tarif catégorie B au mieux, il n'y a pas cinquante issues : soit on essaie de maintenir un haut niveau, et on ne trouve personne, soit on brade un bout de papier sur cinq ans de durée et on a les étudiants de seconde classe destinés à devenir animateurs et faiseurs de projet.
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Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- CathEnchanteur
Lefteris a écrit:Les bonnes études sont d'un niveau élevé, et moins longues. On entre à l'ENA à bac + 3, dans tous les concours de catégorie A aussi (sauf magistrat et commissaire).
Je serai curieuse de savoir combien de lauréats n'ont que bac+3, alors que l'âge moyen de réussite à l'externe est de 25 ans...
- LefterisEsprit sacré
C'est vrai pour toute la catégorie A à peu près, et je le voyais dans mon ancienne profession. Paradoxalement, ce sont ceux qui décrochent le concours au premier coup. Il y a tous les ans des lauréats de 21-22 ans au concours d'Ifip par exemple. Souvent, on s'y reprend à plusieurs fois, on tente plusieurs concours ayant des exigences semblables (droit, éco, note de synthèse...), et on continue en parallèle à étudier. Il y a aussi les reconversions, les entrées tardives qui font monter la moyenne d'âge. Même schéma en catégorie B paradoxalement, ce sont souvent des concours sur lesquels plein de gens diplômés se rabattent, puis tentent la promotion interne.Cath a écrit:Lefteris a écrit:Les bonnes études sont d'un niveau élevé, et moins longues. On entre à l'ENA à bac + 3, dans tous les concours de catégorie A aussi (sauf magistrat et commissaire).
Je serai curieuse de savoir combien de lauréats n'ont que bac+3, alors que l'âge moyen de réussite à l'externe est de 25 ans...
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- MatteoNiveau 10
J'ai vu une fois un énarque qui avait réussi le concours jeune armé d'une seule licence de chinois, je cherche toujours de quel tissu surnaturel il était fait
- BardamuNiveau 5
Cath a écrit:Lefteris a écrit:Les bonnes études sont d'un niveau élevé, et moins longues. On entre à l'ENA à bac + 3, dans tous les concours de catégorie A aussi (sauf magistrat et commissaire).
Je serai curieuse de savoir combien de lauréats n'ont que bac+3, alors que l'âge moyen de réussite à l'externe est de 25 ans...
Polytechnique est à bac+2 (Maths spé).
- LefterisEsprit sacré
Bon exemple, l'ENS aussi.Bardamu a écrit:Cath a écrit:Lefteris a écrit:Les bonnes études sont d'un niveau élevé, et moins longues. On entre à l'ENA à bac + 3, dans tous les concours de catégorie A aussi (sauf magistrat et commissaire).
Je serai curieuse de savoir combien de lauréats n'ont que bac+3, alors que l'âge moyen de réussite à l'externe est de 25 ans...
Polytechnique est à bac+2 (Maths spé).
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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- MathadorEmpereur
Polytechnique et les ENS sont des cas particuliers, puisque la réussite de la scolarité sous statut fonctionnaire ou militaire dans l'une de ces écoles n'entraîne pas automatiquement la nomination dans un grade civil ou militaire.
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- LefterisEsprit sacré
Certes, mais l'engagement de servir l'Etat amenait jadis tous les lauréats à des emplois civils ou militaires. Désormais, ils partent notamment les X, et des employeurs paient le remboursement. J'ai eu jadis un futur X dans ma classe de modeste lycée de province voire de campagne. Il n'a jamais été au service de l'Etat, il est immédiatement parti dans un très grande compagnie d'assurances. Cet épisode me laisse d'ailleurs perplexe, car une autre élève excellente, peut-être meilleure, un des phénomènes, est devenue....instit. Manque d'ambition, peur d'une prise de risque et d'un coût pour les siens (famille modeste de sept gosses...), je ne sais pas. Quand on regarde dans le rétroviseur, quel écart après les choix initiaux !Mathador a écrit:Polytechnique et les ENS sont des cas particuliers, puisque la réussite de la scolarité sous statut fonctionnaire ou militaire dans l'une de ces écoles n'entraîne pas automatiquement la nomination dans un grade civil ou militaire.
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- eliamEsprit éclairé
Ou bien la différence s'explique par le sexe. On réfréne l'ambition féminine.
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Peut-être, mais le travail dans une grande compagnie d'assurances vous fait-il rêver ? Pas moi...
- LefterisEsprit sacré
Pas certain, je n'ai pas fait de statistiques ni eu des nouvelles de tout le monde, ça commence à dater, mais dans le gratin, un autre élève très fort est aussi devenu instituteur, un de mes camarades de latin est entré en école sous-off, un autre contrôleur des impôts. Ca commence à dater : tous auraient pu faire des prépas, taper dans la catégorie A ou devenir officier. Point commun : milieux modestes, désir de gagner sa vie. Il fallait en outre partir et se loger en ville universitaire. A l'inverse, des filles partaient, faisaient médecine, ou allaient faire des études et passaient des concours catégorie A. Peu à ma connaissance se destinaient ) être professeurs du second degré, pour une raison inverse d'aujourd'hui : ça passait pour difficile, les études étaient risquées. Comme c'était rural, sans boulot (et c'est pire maintenant) d'une manière ou d'une autre, il fallait partir. Restaient surtout les filles qui avaient déjà un fiancé implanté dans le coin, artisan ou paysan, et qui lâchaient tout après.eliam a écrit:Ou bien la différence s'explique par le sexe. On réfrène l'ambition féminine.
Non, mais la question n'est pas là. Hors des questions subjectives d'appétence, ça montre l'écart des parcours. Apparemment (j'ai tapé Google) , il n'st pas resté dans cette compagnie internationale, il a fait son chemin, ouvert sa boîte, est président d' un cabinet de consulting très très influent, qui intervient dans la réorganisation des régions, l'emploi public, l'accompagnement des entreprises privées etc.CarmenLR a écrit:Peut-être, mais le travail dans une grande compagnie d'assurances vous fait-il rêver ? Pas moi...
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- gauvain31Empereur
Lefteris a écrit:une autre élève excellente, peut-être meilleure, un des phénomènes, est devenue....instit. Manque d'ambition, peur d'une prise de risque et d'un coût pour les siens (famille modeste de sept gosses...), je ne sais pas. Quand on regarde dans le rétroviseur, quel écart après les choix initiaux !
C'est difficile de répondre au choix qu'a fait cette élève. Cela me rappelle un de mes camarades brillant qui a fait une prépa BCPST avant d'intégrer une licence de SVT dans une petite université et arrêter à ce niveau d'étude pour devenir instituteur. Comme la plupart des étudiants de la promo pour pouvoir rester dans le département. L'université proposait en effet une préparation au concours d'instit, mais ne proposait pas de maîtrise SVT, et pour avoir une chance d'obtenir le CAPES il valait mieux aller jusqu'à la maîtrise et donc quitter la petite université où j'étais pour aller dans une grande métropole : Bordeaux ou Toulouse. La majorité de la promo (fille et garçon) a refusé de le faire. J'ai été étonné de ces choix à l'époque. Au final, sur une vingtaine en licence, nous n'étions que sept environ à poursuivre en maîtrise. Ce manque d'ambition m'avait beaucoup étonné et pourtant j'étais boursier, d'issu d'un milieu CSP- (mon père était ouvrier à la retraite) et des étudiants étaient bien plus talentueux que moi. Et ce camarade de prépa dont je parlais précédemment aurait pu tout à fait et passer la maîtrise puis le CAPES et l'agrégation qu'il aurait obtenu sans difficulté (il est devenu d'ailleurs IEN). Etait-ce un choix réel ou contraint de devenir instit? Très difficile de répondre. L'éloignement fait-il peur ? Peur d'être muté dans le Nord de la France si titulaire du CAPES? Je pense qu'il doit y avoir une multitude de raisons qui font que des étudiants tout à fait capables se freinent dans leur parcours universitaire. Ça continue toujours de m'étonner d'ailleurs même des années après
- pseudo-intelloSage
CarmenLR a écrit:Peut-être, mais le travail dans une grande compagnie d'assurances vous fait-il rêver ? Pas moi...
Je n'attends pas d'un métier qu'il me fasse rêver. Je ne cherche pas à me réaliser dans on travail. Qu'il ne soit pas pénible me suffit, tant qu'il me permet de vivre correctement et sans inquiétude matérielle.
Disons que si les classes ne sont pas désagréables et les chefs non plus, effectivement, je trouve le métier plus plaisant.
Avec des classes bruyantes (et éventuellement en rajoutant n chef pénible par-dessus le marché), je préfère carrément la compagnie d'assurances.
Un de mes boulots d'été, quand j'étais étudiante, était de faire de la saisie la plus basique et peu intéressante possible (les dossiers un peu plus intéressants requerraient un peu plus de compétences et étaient donc laissés aux vrais employés), mais, partageant mon bureau avec ces vrais employés, je me suis rendue compte que l'intérêt du boulot, en tout cas pour moi, n'était absolument pas primordial.
D'ailleurs, si j'ai choisi de faire ce métier, c'est parce que partant du principe qu'à l'époque :
- les conditions de travail et statutaires n'étaient pas ce qu'elles sont devenues
- le traitement, sans être mirobolant, était confortable (on a perdu 20% de pouvoir d'achat depuis, moi, si on me remontait mon traitement de 25%, il me conviendrait... à condition qu'on revienne sur les coups de poignard dans le statu, aussi)
- pour les vacances
- il y avait la sécurité (carrière linéaire et sans trous, donc retraite à 60 ans plus ou moins assurée)
L'intérêt du métier était une grosse cerise sur le gâteau. Mais pas le gâteau.
Pour l'instant, je reste pour ce qu'il nous reste : les vacances et la souplesse de nos horaires de travail hors-cours.
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- ElaïnaDevin
gauvain31 a écrit:Lefteris a écrit:une autre élève excellente, peut-être meilleure, un des phénomènes, est devenue....instit. Manque d'ambition, peur d'une prise de risque et d'un coût pour les siens (famille modeste de sept gosses...), je ne sais pas. Quand on regarde dans le rétroviseur, quel écart après les choix initiaux !
C'est difficile de répondre au choix qu'a fait cette élève. Cela me rappelle un de mes camarades brillant qui a fait une prépa BCPST avant d'intégrer une licence de SVT dans une petite université et arrêter à ce niveau d'étude pour devenir instituteur. Comme la plupart des étudiants de la promo pour pouvoir rester dans le département. L'université proposait en effet une préparation au concours d'instit, mais ne proposait pas de maîtrise SVT, et pour avoir une chance d'obtenir le CAPES il valait mieux aller jusqu'à la maîtrise et donc quitter la petite université où j'étais pour aller dans une grande métropole : Bordeaux ou Toulouse. La majorité de la promo (fille et garçon) a refusé de le faire. J'ai été étonné de ces choix à l'époque. Au final, sur une vingtaine en licence, nous n'étions que sept environ à poursuivre en maîtrise. Ce manque d'ambition m'avait beaucoup étonné et pourtant j'étais boursier, d'issu d'un milieu CSP- (mon père était ouvrier à la retraite) et des étudiants étaient bien plus talentueux que moi. Et ce camarade de prépa dont je parlais précédemment aurait pu tout à fait et passer la maîtrise puis le CAPES et l'agrégation qu'il aurait obtenu sans difficulté (il est devenu d'ailleurs IEN). Etait-ce un choix réel ou contraint de devenir instit? Très difficile de répondre. L'éloignement fait-il peur ? Peur d'être muté dans le Nord de la France si titulaire du CAPES? Je pense qu'il doit y avoir une multitude de raisons qui font que des étudiants tout à fait capables se freinent dans leur parcours universitaire. Ça continue toujours de m'étonner d'ailleurs même des années après
D'une façon générale, les études sur le comportement des Français montre assez peu de mobilité par rapport à d'autres pays (notamment les USA).
Quand j'étais lycéenne, dans un bahut (autrefois) élitiste, sur cinq classes de terminale, seuls quatre élèves (dont moi) ont quitté Marseille : trois à Paris, un à Lyon. Ce n'était pas une question d'argent, les élèves venant dans l'ensemble de milieux assez favorisés. Mais on-ne-quitte-pas-Marseille (on peut éventuellement consentir à aller à Aix ou à Avignon, hein) point final. D'ailleurs la plupart de mes amis m'ont tourné le dos à la suite de cette "trahison" (et même chose quand mon mari a quitté Marseille pour me rejoindre à Paris...). Mes parents sont parfois l'objet d'étonnement pour leurs amis car ils ont laissé leurs filles partir après le bac, ma soeur à Marseille, mon autre soeur et moi à Paris. Pour leurs amis non plus ce n'est pas une question d'argent, c'est juste qu'on ne laisse pas partir les enfants (et encore moins les filles) dans la Grande Ville. Il y a quelque chose qui se joue autour de la peur de la Ville corruptrice, aussi, je pense.
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Elaïna a écrit:gauvain31 a écrit:Lefteris a écrit:une autre élève excellente, peut-être meilleure, un des phénomènes, est devenue....instit. Manque d'ambition, peur d'une prise de risque et d'un coût pour les siens (famille modeste de sept gosses...), je ne sais pas. Quand on regarde dans le rétroviseur, quel écart après les choix initiaux !
C'est difficile de répondre au choix qu'a fait cette élève. Cela me rappelle un de mes camarades brillant qui a fait une prépa BCPST avant d'intégrer une licence de SVT dans une petite université et arrêter à ce niveau d'étude pour devenir instituteur. Comme la plupart des étudiants de la promo pour pouvoir rester dans le département. L'université proposait en effet une préparation au concours d'instit, mais ne proposait pas de maîtrise SVT, et pour avoir une chance d'obtenir le CAPES il valait mieux aller jusqu'à la maîtrise et donc quitter la petite université où j'étais pour aller dans une grande métropole : Bordeaux ou Toulouse. La majorité de la promo (fille et garçon) a refusé de le faire. J'ai été étonné de ces choix à l'époque. Au final, sur une vingtaine en licence, nous n'étions que sept environ à poursuivre en maîtrise. Ce manque d'ambition m'avait beaucoup étonné et pourtant j'étais boursier, d'issu d'un milieu CSP- (mon père était ouvrier à la retraite) et des étudiants étaient bien plus talentueux que moi. Et ce camarade de prépa dont je parlais précédemment aurait pu tout à fait et passer la maîtrise puis le CAPES et l'agrégation qu'il aurait obtenu sans difficulté (il est devenu d'ailleurs IEN). Etait-ce un choix réel ou contraint de devenir instit? Très difficile de répondre. L'éloignement fait-il peur ? Peur d'être muté dans le Nord de la France si titulaire du CAPES? Je pense qu'il doit y avoir une multitude de raisons qui font que des étudiants tout à fait capables se freinent dans leur parcours universitaire. Ça continue toujours de m'étonner d'ailleurs même des années après
D'une façon générale, les études sur le comportement des Français montre assez peu de mobilité par rapport à d'autres pays (notamment les USA).
Quand j'étais lycéenne, dans un bahut (autrefois) élitiste, sur cinq classes de terminale, seuls quatre élèves (dont moi) ont quitté Marseille : trois à Paris, un à Lyon. Ce n'était pas une question d'argent, les élèves venant dans l'ensemble de milieux assez favorisés. Mais on-ne-quitte-pas-Marseille (on peut éventuellement consentir à aller à Aix ou à Avignon, hein) point final. D'ailleurs la plupart de mes amis m'ont tourné le dos à la suite de cette "trahison" (et même chose quand mon mari a quitté Marseille pour me rejoindre à Paris...). Mes parents sont parfois l'objet d'étonnement pour leurs amis car ils ont laissé leurs filles partir après le bac, ma soeur à Marseille, mon autre soeur et moi à Paris. Pour leurs amis non plus ce n'est pas une question d'argent, c'est juste qu'on ne laisse pas partir les enfants (et encore moins les filles) dans la Grande Ville. Il y a quelque chose qui se joue autour de la peur de la Ville corruptrice, aussi, je pense.
Je ne sais pas si il y a la peur de la ville corruptrice , mais il y a une différence entre ton cas et le mien : c'est que Marseille est une grande métropole et où une palette de formations sera plus large que dans une petite université. Vu de l'extérieur, quitter une grande métropole où tout peut théoriquement être proposé peut effectivement paraître surprenant. Tandis que moi je viens à l'origine d'une petite université (à 30 minutes du domicile familial) où tout ne pouvait pas être proposé : la quitter pour une université plus grande et poursuivre son cursus pouvait paraître logique. Dans ma classe de Terminale, seuls ceux (très rares) qui faisaient une classe prépa dans un lycée prestigieux quittaient le Sud-Ouest, mais même dans ces cas-là , beaucoup restaient dans le grand Sud-Ouest et faisaient les prépas à Bordeaux ou Toulouse (ou Pau même).
- CisilHabitué du forum
Elaïna a écrit:
D'une façon générale, les études sur le comportement des Français montre assez peu de mobilité par rapport à d'autres pays (notamment les USA).
Quand j'étais lycéenne, dans un bahut (autrefois) élitiste, sur cinq classes de terminale, seuls quatre élèves (dont moi) ont quitté Marseille : trois à Paris, un à Lyon. Ce n'était pas une question d'argent, les élèves venant dans l'ensemble de milieux assez favorisés. Mais on-ne-quitte-pas-Marseille (on peut éventuellement consentir à aller à Aix ou à Avignon, hein) point final. D'ailleurs la plupart de mes amis m'ont tourné le dos à la suite de cette "trahison" (et même chose quand mon mari a quitté Marseille pour me rejoindre à Paris...). Mes parents sont parfois l'objet d'étonnement pour leurs amis car ils ont laissé leurs filles partir après le bac, ma soeur à Marseille, mon autre soeur et moi à Paris. Pour leurs amis non plus ce n'est pas une question d'argent, c'est juste qu'on ne laisse pas partir les enfants (et encore moins les filles) dans la Grande Ville. Il y a quelque chose qui se joue autour de la peur de la Ville corruptrice, aussi, je pense.
Dans son livre "Les invisibles de la république", Salomé Berthoux évoque ce problème de mobilité (choisie ou non) des étudiants français. Elle y évoque les freins à la mobilité (qui vont au-delà des considérations financières) et les mécanismes d'auto-censure.
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"Si haut que l’on soit placé, on n’est jamais assis que sur son cul." Montaigne.
"When I went to school, they asked me what I wanted to be when I grew up. I wrote down ‘happy’. They told me I didn’t understand the assignment, and I told them they didn’t understand life.” John Lennon
- gauvain31Empereur
Merci pour cette référence Cisil; je serai intéressé de lire la partie sur l'auto-censure.
- BardamuNiveau 5
On observe la même chose en Corse.
Parmi les candidates au BP de préparateur en pharmacie, il y avait...une docteure en biologie de l'université de Corte.
Priorité : rester sur l'île.
Article intéressant de 2016 sur la masterisation, même si je ne partage pas le point de vue exprimé :
https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-le-grand-entretien/20140618.RUE4209/francois-dubet-recruter-les-profs-a-bac-5-c-est-une-erreur.html
Je résume mes souvenirs :
Selon l'auteur, les profs sont suffisamment payés.
La masterisation dissuade les bons étudiants des milieux populaires d'aller jusqu'au CAPES/CAPE ;
Les bons étudiants veulent des formations qui débouchent assez vite sur un emploi ou une formation rémunérée.
Restent les étudiants oisifs plus aisés à bac+4 : n'étant pas pris ailleurs, ils deviennent profs.
Pour attirer les bons étudiants des milieux populaires, il faut les rémunérer en échange d'un engagement à s'orienter vers l'enseignement.
J'ajoute ce que l'auteur ne dit pas explicitement : pour ces bons étudiants de milieux modestes, devenir enseignant sera perçu comme une promotion sociale. Ils seront donc moins enclins à protester au sujet de leur rémunération.
Parmi les candidates au BP de préparateur en pharmacie, il y avait...une docteure en biologie de l'université de Corte.
Priorité : rester sur l'île.
Article intéressant de 2016 sur la masterisation, même si je ne partage pas le point de vue exprimé :
https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-le-grand-entretien/20140618.RUE4209/francois-dubet-recruter-les-profs-a-bac-5-c-est-une-erreur.html
Je résume mes souvenirs :
Selon l'auteur, les profs sont suffisamment payés.
La masterisation dissuade les bons étudiants des milieux populaires d'aller jusqu'au CAPES/CAPE ;
Les bons étudiants veulent des formations qui débouchent assez vite sur un emploi ou une formation rémunérée.
Restent les étudiants oisifs plus aisés à bac+4 : n'étant pas pris ailleurs, ils deviennent profs.
Pour attirer les bons étudiants des milieux populaires, il faut les rémunérer en échange d'un engagement à s'orienter vers l'enseignement.
J'ajoute ce que l'auteur ne dit pas explicitement : pour ces bons étudiants de milieux modestes, devenir enseignant sera perçu comme une promotion sociale. Ils seront donc moins enclins à protester au sujet de leur rémunération.
- maikreeeesseGrand sage
Heu, tout simplement parce que capes ne signifie pas meilleur parcours universitaire. Lorsque j'ai passé le CRPE, si on n'était pas rebuté par le public adolescent, on passait en parallèle le capes. Certains avaient le capes, d'autres le CRPE. Il n'y avait pas de hiérarchie. On est loin de l'exemple de X.gauvain31 a écrit:Lefteris a écrit:une autre élève excellente, peut-être meilleure, un des phénomènes, est devenue....instit. Manque d'ambition, peur d'une prise de risque et d'un coût pour les siens (famille modeste de sept gosses...), je ne sais pas. Quand on regarde dans le rétroviseur, quel écart après les choix initiaux !
C'est difficile de répondre au choix qu'a fait cette élève. Cela me rappelle un de mes camarades brillant qui a fait une prépa BCPST avant d'intégrer une licence de SVT dans une petite université et arrêter à ce niveau d'étude pour devenir instituteur. Comme la plupart des étudiants de la promo pour pouvoir rester dans le département. L'université proposait en effet une préparation au concours d'instit, mais ne proposait pas de maîtrise SVT, et pour avoir une chance d'obtenir le CAPES il valait mieux aller jusqu'à la maîtrise et donc quitter la petite université où j'étais pour aller dans une grande métropole : Bordeaux ou Toulouse. La majorité de la promo (fille et garçon) a refusé de le faire. J'ai été étonné de ces choix à l'époque. Au final, sur une vingtaine en licence, nous n'étions que sept environ à poursuivre en maîtrise. Ce manque d'ambition m'avait beaucoup étonné et pourtant j'étais boursier, d'issu d'un milieu CSP- (mon père était ouvrier à la retraite) et des étudiants étaient bien plus talentueux que moi. Et ce camarade de prépa dont je parlais précédemment aurait pu tout à fait et passer la maîtrise puis le CAPES et l'agrégation qu'il aurait obtenu sans difficulté (il est devenu d'ailleurs IEN). Etait-ce un choix réel ou contraint de devenir instit? Très difficile de répondre. L'éloignement fait-il peur ? Peur d'être muté dans le Nord de la France si titulaire du CAPES? Je pense qu'il doit y avoir une multitude de raisons qui font que des étudiants tout à fait capables se freinent dans leur parcours universitaire. Ça continue toujours de m'étonner d'ailleurs même des années après
- LefterisEsprit sacré
Attention , Gauvain parle d'instit, pas de PE ! Il y avait une hiérarchie avant le reclassement en catégorie A. Elle peut toujours exister dans les faits, par exemples certains recalés du Capes passant le CRPE en académie déficitaire. Ca peut aussi être l"inverse dans les académies recherchées.maikreeeesse a écrit:
Heu, tout simplement parce que capes ne signifie pas meilleur parcours universitaire. Lorsque j'ai passé le CRPE, si on n'était pas rebuté par le public adolescent, on passait en parallèle le capes. Certains avaient le capes, d'autres le CRPE. Il n'y avait pas de hiérarchie. On est loin de l'exemple de X.
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Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
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