- TailleventFidèle du forum
Je m’acquitte de ma dette, c'est volé à Élodie Poux :Elaïna a écrit:Taillevent a écrit: en me disant qu'ils n'ont pas vraiment inventé la machine à rayer les doryphores et que je vaux mieux qu'eux...
Alors cette expression...
Elle a d'ailleurs fait un sketch qui présente un maîtresse d'école qui fera relativiser ce qu'est un bon enseignant :
Je ne sais pas si ça contribue utilement au débat de ce fil...
- Fesseur ProGuide spirituel
Beaucoup de mes amis gagnent bien mieux leur vie que moi.Ananké a écrit:Bonjour à toutes et tous,
Après cette année folle j'ai enfin un peu de temps pour moi, pour penser, trainailler sur le net. J'ai alors eu l'occasion de retrouver sur les réseaux sociaux des anciens camarades de classe, notamment du collège. Je trouve super intéressant de voir ce qu'ils sont devenus personnellement (famille, choix de région/pays pour vivre etc) mais aussi leurs carrières professionnelles. Leurs parcours sont très divers : acheteurs en entreprise, juristes, orthophoniste, chef de projet dans des grandes entreprises de BTP (ingénieur en l'occurrence), médecin généraliste. Bref, de belles carrières. Et là, je me suis surprise à avoir un sentiment assez pénible qui est remonté : j'ai l'impression que ma profession d'enseignante, à côté de leurs professions, faisait peine à voir. Et là, j'essaie de faire la part des choses : je sais qu'objectivement enseignant c'est un beau métier, fondamental selon moi mais c'est comme si, à cause de ce qu'on nous demande de faire réellement au quotidien, connaissant la réalité du métier, j'ai honte de faire ce que je fais. Jamais je n'aurais pensé ressentir cela un jour. Je me dis que si on se retrouvait pour un repas je me sentirais tellement mal de dire ce que je fais... Je sais que dans les autres métiers aussi il y a la façade et la réalité, je sais aussi le luxe pas possible que j'ai de pouvoir lire de la philosophie, de choisir les textes que je fais étudier aux élèves, d'apprendre encore et toujours ; mais le niveau des élèves étant ce qu'il est, ce qu'on est amenés à faire concrètement (cette dernière session du bac notamment)et, en plus, il faut le dire, du salaire que j'ai, je me sens en réalité plus à l'aise avec des gens qui font des métiers dits "alimentaires" qu'avec des métiers à "haute responsabilité". Par ailleurs, je déteste ces classifications de métiers comme si faire le ménage était moins utile que diriger je ne sais quoi, mais/et j'ai l'impression de partager le sentiment de relégation des personnes qui font ces métiers mal payés et mal reconnus. A tel point que je commence à me demander si je ne devrais pas revoir ma "carrière".
Avez-vous déjà ressenti cela et comment avez-vous fait pour le gérer ?
Merci
Mais ils travaillent de très tôt le matin à très tard le soir, sans beaucoup de pauses dans l'année.
Ils m'envient ma qualité de vie !
_________________
Pourvu que ça dure...
- HORAHabitué du forum
Pour ma part, en temps ordinaire mon pote aux Impôts préfère sa qualité de vie à la mienne. Mais cette année il s'est constamment félicité de n'être jamais devenu "prof". Notre santé et celle de nos proches ont été évaluées comme négligeables, tout simplement. Il me croyait difficilement quand je parlais de notre autofinancement pour les masques, des mensonges sans précédent du ministère ET de notre absence de grève dans des conditions pareilles. Donc, bon, attendre de la profession une protestation efficace contre notre décrochage salarial, comment dire...
- SeiGrand Maître
Moi, je suis la nantie de mes amis, qui, s'ils ne sont pas profs, sont pour la plupart des intermittents du spectacle, des artistes, ou des travailleurs précaires.
En revanche, il y a clairement un déclassement par rapport à ma famille. Côté paternel, mon grand-père était prof (j'ai retrouvé comme collègue une de ses anciennes élèves lorsque j'étais stagiaire !) et son niveau de vie me paraissait à mille lieues du mien. Ses fils ont fait de belles carrières (mon père a commencé comme prof, mais a bifurqué quelques années après ma naissance).
Côté maternel, mes grands-parents travaillaient à l'usine, ma mère est devenue fonctionnaire aux impôts. Même si ma grand-mère rêvait pour elle une carrière de médecin, elle s'en est bien sortie.
Le déclassement vaut aussi pour ma sœur qui enchaîne les CDD.
Mais nous sommes une famille de littéraires, pour qui l'argent n'était pas une valeur fondamentale. Pas vraiment le profil qui perce aujourd'hui.
Finalement, je n'éprouve pas ce sentiment de déclassement, mais je pense être tout à la fois protestante dans l'âme (gagner trop d'argent me paraît d'emblée suspect, la sobriété et la simplicité sont des valeurs malgré moi), snob (je place très haut l'activité intellectuelle, ce qui explique tout autant mon intérêt sans cesse renouvelé pour mon métier que mes désarrois les plus profonds) et humaniste (exercer un métier qui a du sens est on ne peut plus important pour moi).
En revanche, il y a clairement un déclassement par rapport à ma famille. Côté paternel, mon grand-père était prof (j'ai retrouvé comme collègue une de ses anciennes élèves lorsque j'étais stagiaire !) et son niveau de vie me paraissait à mille lieues du mien. Ses fils ont fait de belles carrières (mon père a commencé comme prof, mais a bifurqué quelques années après ma naissance).
Côté maternel, mes grands-parents travaillaient à l'usine, ma mère est devenue fonctionnaire aux impôts. Même si ma grand-mère rêvait pour elle une carrière de médecin, elle s'en est bien sortie.
Le déclassement vaut aussi pour ma sœur qui enchaîne les CDD.
Mais nous sommes une famille de littéraires, pour qui l'argent n'était pas une valeur fondamentale. Pas vraiment le profil qui perce aujourd'hui.
Finalement, je n'éprouve pas ce sentiment de déclassement, mais je pense être tout à la fois protestante dans l'âme (gagner trop d'argent me paraît d'emblée suspect, la sobriété et la simplicité sont des valeurs malgré moi), snob (je place très haut l'activité intellectuelle, ce qui explique tout autant mon intérêt sans cesse renouvelé pour mon métier que mes désarrois les plus profonds) et humaniste (exercer un métier qui a du sens est on ne peut plus important pour moi).
- pseudo-intelloSage
J'ai travaillé dans un établissement où chaque heure de l'année a été agréable.
Mais j'ai aussi travaillé dans un établissement où j'étais plus lessivée en sortant de chaque demi-journée de cours (hormis les deux premières semaines) que lors de mon tout premier job d'été i-e relève de compteurs électriques l'été caniculaire de 2003 i-e 15 à 20 bornes quotidiennes sur le macadam brûlant (avant endormissement sans AUCUN problème malgré la chaleur gratinée des combles de chez mes parents à cause/grâce à l'effort déployé pour mes journées de travail dans ces conditions).
Mais j'ai aussi travaillé dans un établissement où j'étais plus lessivée en sortant de chaque demi-journée de cours (hormis les deux premières semaines) que lors de mon tout premier job d'été i-e relève de compteurs électriques l'été caniculaire de 2003 i-e 15 à 20 bornes quotidiennes sur le macadam brûlant (avant endormissement sans AUCUN problème malgré la chaleur gratinée des combles de chez mes parents à cause/grâce à l'effort déployé pour mes journées de travail dans ces conditions).
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- polonia82Niveau 3
Bonsoir,
Beaucoup parlent de perte de sens du métier, moi je trouve malgré tout que mon métier a du sens et je ne me verrais pas du tout vendre des forfaits de téléphonie par exemple ou même être PDG d'une grosse entreprise et sortir le champagne parce que les ventes ont augmenté de 1,5% cette année ... Pour moi ce sont des métiers comme ça qui n'ont aucun sens!
On les sort de la société de consommation, des écrans, on leur montre qu'il existe autre chose que leur petit univers et c'est déjà ça.
Certes on a souvent l'impression d'un gâchis et clairement on ne sert pas à grand chose pour certains élèves. Mais il y en a toujours à qui on apprend des choses quand-même et c'est important d'être là pour eux : pour les bons voire excellents dont on ne parle pas beaucoup mais qu'il ne faut pas oublier. Il y a encore des élèves qui aiment apprendre, si,si !!
Après ça dépend sans doute aussi des conditions dans lesquelles on enseigne ( établissement qui peut être pourri ou sympa), de la relation qu'on arrive à avoir ou pas avec les élèves, de la matière qu'on enseigne....
Beaucoup parlent de perte de sens du métier, moi je trouve malgré tout que mon métier a du sens et je ne me verrais pas du tout vendre des forfaits de téléphonie par exemple ou même être PDG d'une grosse entreprise et sortir le champagne parce que les ventes ont augmenté de 1,5% cette année ... Pour moi ce sont des métiers comme ça qui n'ont aucun sens!
On les sort de la société de consommation, des écrans, on leur montre qu'il existe autre chose que leur petit univers et c'est déjà ça.
Certes on a souvent l'impression d'un gâchis et clairement on ne sert pas à grand chose pour certains élèves. Mais il y en a toujours à qui on apprend des choses quand-même et c'est important d'être là pour eux : pour les bons voire excellents dont on ne parle pas beaucoup mais qu'il ne faut pas oublier. Il y a encore des élèves qui aiment apprendre, si,si !!
Après ça dépend sans doute aussi des conditions dans lesquelles on enseigne ( établissement qui peut être pourri ou sympa), de la relation qu'on arrive à avoir ou pas avec les élèves, de la matière qu'on enseigne....
- ElaïnaDevin
Taillevent, merci pour la référence !
Fesseur Pro, pareil pour moi. Et je dois dire que mes soeurs qui ont des salaires largement supérieurs au mien bavent un peu quand, sur mes demi-journées libres, je pars à cheval en forêt. Mais bon comme ce sont des filles intelligentes, elles savent que le beurre, l'argent du beurre, etc, donc il n'y a pas de vraie jalousie.
Fesseur Pro, pareil pour moi. Et je dois dire que mes soeurs qui ont des salaires largement supérieurs au mien bavent un peu quand, sur mes demi-journées libres, je pars à cheval en forêt. Mais bon comme ce sont des filles intelligentes, elles savent que le beurre, l'argent du beurre, etc, donc il n'y a pas de vraie jalousie.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- pseudo-intelloSage
Le pense que je tiendrais le discours d'Elaïna si j'étais agrégée : pas la même fiche de paie, pas les mêmes obligations horaires (a fortiori si je restais à temps partiel ;agrégée à 80% = 12h de cours).
Ou pas, en fait, parce que je suis en lettres classiques, et que l'institution me rappelle tellement chaque année qu'elle considère que mon métier ne sert à rien, qu'il faut que je déjoue les pièges de ma hiérarchie qui veut faire disparaître le latin du collège.
L'argent et le fait de devoir lutter pour que ma matière ne disparaisse pas, ce sont mes deux gros poids. Ce sont ceux qui font que le jour où le ministère rabote réellement nos droits en termes de temps libre (ou où j'en ai trop marre de ne pas partir en vacances ailleurs que dans ma famille), je passe un concours de la vraie catégorie a de la FP.
D'ailleurs, c'est le truc : pour ressembler à un agent de catégorie A, il faut l'agrégation, donc être A+, et nous, catégories A certifiées, nous sommes devenus en pratique des catégories B.
Ou pas, en fait, parce que je suis en lettres classiques, et que l'institution me rappelle tellement chaque année qu'elle considère que mon métier ne sert à rien, qu'il faut que je déjoue les pièges de ma hiérarchie qui veut faire disparaître le latin du collège.
L'argent et le fait de devoir lutter pour que ma matière ne disparaisse pas, ce sont mes deux gros poids. Ce sont ceux qui font que le jour où le ministère rabote réellement nos droits en termes de temps libre (ou où j'en ai trop marre de ne pas partir en vacances ailleurs que dans ma famille), je passe un concours de la vraie catégorie a de la FP.
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- agirouNiveau 6
Il faut dire que le métier est féminin à un pourcentage très élevé et je ne veux pas m'attirer les foudres en disant cela. C'est une réalité et beaucoup de collègues hommes semblent souffrir davantage du déclassement financier que leurs homologues féminines qui sont d'ailleurs nombreuses à opter qui pour 80% qui pour 50% certes pour diverses raisons incombant au genre, choix que je n'ai pas vu depuis mon entrée dans le métier (à peu près 10 ans) être adopté par les professeurs hommes.
Pour revenir au déclassement d'un point de vue social et pour rejoindre la collègue qui a lancé le sujet surtout quant à la honte que les enseignants sont enclins à/d'éprouver: nous sommes l'unique profession qui ne se préoccupe ni de près ni de loin des carrières des autres interlocuteurs en les indexant d'un doigt accusateur de tous les torts et tares possibles que cela relève de la sphère familiale proche ou des amis plus ou moins intimes. Eux se permettent de se gausser de nous et nous moins ou pas du tout. Est-ce que nous sommes à même de mesurer la honte qui entache notre métier ou cordiaux au point de ne pas vouloir/devoir affronter ce genre d'affront quasi systématique. J'avoue que la réponse "juillet / août" est un tantinet machiavélique en guise de stratégie de défense; moi je déclame "quatre mois de vacances" en marquant/écrasant les dernières syllabes accentuées. Il est des problèmes d'ordre humain et de l'ordre de l'acceptation qui rendent mal aimé notre métier par ceux qui en tirent - les premiers- bénéfice: nos élèves et leurs parents. Les premiers parce qu'ils voient du matin au soir comment nous sommes les souffre douleur de l'institution et je ne comprends toujours pas pourquoi cette animosité du métier pour les seconds. Et je ne parle pas des gloses à n'en pas finir sortant des bouches des libéraux qui veulent démonter l'institution parce qu'ils raisonnent quand ils abordent l'école en termes de dépenses plutôt que de choisir le vocable ad hoc d'investissement et dire qu'ils sont tous frais et moulus de l'enseignement public.
C'est un métier noble et difficile, beaucoup d'enseignants ont quitté le navire du privé et des carrières à forte valeur ajoutée pécuniaire et sociale pour rejoindre l'école et l'enseignement parce que c'est une manière de sauver leur face sur un plan humanisant et surtout redevenir utiles et ne pas sombrer dans un délire interminable de la performance en permanence en perdant leur âme. La recherche scientifique et universitaire a causé beaucoup de dégâts dans les carrières de plus en plus de jeunes et moins jeunes et qui rejoignent l'institution pour se sauver et en apportant heureusement leur expertise. Non l'école vaincra n'en déplaise à ceux qui veulent l'émietter et restera debout et au prix du sacrifice de ceux qui s'engagent encouragés par la flamme qui se dégage des yeux des élèves tant des bons que de pénibles ou ayant des fragilités mais aussi par les remarques nombreuses de parents qui y voient le réceptacle de la formation du citoyen en la personne de leur enfant. Quel beau regroupement de textes pour une classe de troisième ou de seconde que Elaïna a proposé (satiriser le métier ou littérature d'idées)! Pour l'aspect financier, des solutions et des choix déontologiques existent pour mettre du beurre dans ses épinards et pour ne pas résumer une profession à l'aune du pognon qu'elle permet de brasser à ceux qui permettent encore de la sou-tenir debout.
Pour revenir au déclassement d'un point de vue social et pour rejoindre la collègue qui a lancé le sujet surtout quant à la honte que les enseignants sont enclins à/d'éprouver: nous sommes l'unique profession qui ne se préoccupe ni de près ni de loin des carrières des autres interlocuteurs en les indexant d'un doigt accusateur de tous les torts et tares possibles que cela relève de la sphère familiale proche ou des amis plus ou moins intimes. Eux se permettent de se gausser de nous et nous moins ou pas du tout. Est-ce que nous sommes à même de mesurer la honte qui entache notre métier ou cordiaux au point de ne pas vouloir/devoir affronter ce genre d'affront quasi systématique. J'avoue que la réponse "juillet / août" est un tantinet machiavélique en guise de stratégie de défense; moi je déclame "quatre mois de vacances" en marquant/écrasant les dernières syllabes accentuées. Il est des problèmes d'ordre humain et de l'ordre de l'acceptation qui rendent mal aimé notre métier par ceux qui en tirent - les premiers- bénéfice: nos élèves et leurs parents. Les premiers parce qu'ils voient du matin au soir comment nous sommes les souffre douleur de l'institution et je ne comprends toujours pas pourquoi cette animosité du métier pour les seconds. Et je ne parle pas des gloses à n'en pas finir sortant des bouches des libéraux qui veulent démonter l'institution parce qu'ils raisonnent quand ils abordent l'école en termes de dépenses plutôt que de choisir le vocable ad hoc d'investissement et dire qu'ils sont tous frais et moulus de l'enseignement public.
C'est un métier noble et difficile, beaucoup d'enseignants ont quitté le navire du privé et des carrières à forte valeur ajoutée pécuniaire et sociale pour rejoindre l'école et l'enseignement parce que c'est une manière de sauver leur face sur un plan humanisant et surtout redevenir utiles et ne pas sombrer dans un délire interminable de la performance en permanence en perdant leur âme. La recherche scientifique et universitaire a causé beaucoup de dégâts dans les carrières de plus en plus de jeunes et moins jeunes et qui rejoignent l'institution pour se sauver et en apportant heureusement leur expertise. Non l'école vaincra n'en déplaise à ceux qui veulent l'émietter et restera debout et au prix du sacrifice de ceux qui s'engagent encouragés par la flamme qui se dégage des yeux des élèves tant des bons que de pénibles ou ayant des fragilités mais aussi par les remarques nombreuses de parents qui y voient le réceptacle de la formation du citoyen en la personne de leur enfant. Quel beau regroupement de textes pour une classe de troisième ou de seconde que Elaïna a proposé (satiriser le métier ou littérature d'idées)! Pour l'aspect financier, des solutions et des choix déontologiques existent pour mettre du beurre dans ses épinards et pour ne pas résumer une profession à l'aune du pognon qu'elle permet de brasser à ceux qui permettent encore de la sou-tenir debout.
- agirouNiveau 6
Pardon pour la coquille vertigineuse: c'est bien de "frais émoulus" qu'il s'agit.
- CasparProphète
agirou a écrit:Pardon pour la coquille vertigineuse: c'est bien de "frais émoulus" qu'il s'agit.
Tu peux éditer tes messages et corriger les fautes éventuelles à l'aide du petit crayon.
- Luciano PoniatowskiNiveau 5
Je n'ai pas tellement honte d'être prof. J'ai davantage honte de mes études. Un collègue en maths, en chimie, pourrait très bien faire autre chose si le coeur l'en disait. Quand on a étudié l'histoire, on ne peut être que prof.
Ma femme aimerait un jour rentrer dans son pays d'origine et j'ai le sentiment désagréable de devenir à ce moment un poids pour elle. La sensation de ne rien savoir faire de bien valorisant sur le marché du travail.
Ma femme aimerait un jour rentrer dans son pays d'origine et j'ai le sentiment désagréable de devenir à ce moment un poids pour elle. La sensation de ne rien savoir faire de bien valorisant sur le marché du travail.
- Ventre-Saint-GrisNiveau 10
Je suis assez balaise en déclassement. Après une agrégation "ratée" à très peu de choses à 23 ans, que je n'ai jamais retentée, j'ai donc été certifié pendant 17 ans dans un petit collège de mal classés, en REP. À 41 ans, j'ai réussi mon entreprise de relégation sociale avec un concours de catégorie B dans une autre administration.
Mais j'ai la chance de ne souffrir d'aucune frustration matérielle, puisque je suis financièrement bien loti. Notre petite maison de ville de province est payée, et nous n'avons pas à nous demander comment nous acquitter de nos factures. Une autre chance, sans doute plus paradoxale, est de ne pouvoir passer une journée sans sentir, dans ses tripes, la nature éphémère de sa condition humaine. Memento mori... C'est pénible, mais cela allège de certaines (dé)considérations sociales. En revanche, je serais tout à fait incapable de dîner deux fois avec des gens trop bien nourris par le sentiment de leur réussite. Quand on le peut, on choisit ses ennuis.
Oh ! j'ai découvert récemment ce formidable documentaire sur Sixto Rodriguez : Searching for Sugar Man. Après avoir composé, au début des années 70, deux albums qui n'ont rencontré aucun succès aux États-Unis, cet homme a continué en souriant une vie laborieuse. Quand il ne se couvrait pas de poussière sur des chantiers de démolition, enchaînant les emplois pénibles auxquels il semblait trouver une noblesse, il emmenait ses filles dans les musées ou s'investissait dans la vie de son quartier. Dans le même temps, sans le savoir, il était une immense star au pays de l'apartheid. Je n'en dis pas davantage, ce documentaire est à voir.
Si j'avais eu plus de talent et plus de classe, j'aurais aimé être un Sixto Rodriguez.
https://www.youtube.com/watch?v=e-cAc1AwfAw
Mais j'ai la chance de ne souffrir d'aucune frustration matérielle, puisque je suis financièrement bien loti. Notre petite maison de ville de province est payée, et nous n'avons pas à nous demander comment nous acquitter de nos factures. Une autre chance, sans doute plus paradoxale, est de ne pouvoir passer une journée sans sentir, dans ses tripes, la nature éphémère de sa condition humaine. Memento mori... C'est pénible, mais cela allège de certaines (dé)considérations sociales. En revanche, je serais tout à fait incapable de dîner deux fois avec des gens trop bien nourris par le sentiment de leur réussite. Quand on le peut, on choisit ses ennuis.
Oh ! j'ai découvert récemment ce formidable documentaire sur Sixto Rodriguez : Searching for Sugar Man. Après avoir composé, au début des années 70, deux albums qui n'ont rencontré aucun succès aux États-Unis, cet homme a continué en souriant une vie laborieuse. Quand il ne se couvrait pas de poussière sur des chantiers de démolition, enchaînant les emplois pénibles auxquels il semblait trouver une noblesse, il emmenait ses filles dans les musées ou s'investissait dans la vie de son quartier. Dans le même temps, sans le savoir, il était une immense star au pays de l'apartheid. Je n'en dis pas davantage, ce documentaire est à voir.
Si j'avais eu plus de talent et plus de classe, j'aurais aimé être un Sixto Rodriguez.
https://www.youtube.com/watch?v=e-cAc1AwfAw
- ElaïnaDevin
pseudo-intello a écrit:Le pense que je tiendrais le discours d'Elaïna si j'étais agrégée : pas la même fiche de paie, pas les mêmes obligations horaires (a fortiori si je restais à temps partiel ;agrégée à 80% = 12h de cours).
Ou pas, en fait, parce que je suis en lettres classiques, et que l'institution me rappelle tellement chaque année qu'elle considère que mon métier ne sert à rien, qu'il faut que je déjoue les pièges de ma hiérarchie qui veut faire disparaître le latin du collège.
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Ah ça le temps partiel...
J'ai été élevée par une mère (certifiée) pas tellement féministe, qui a eu trois enfants, et qui m'a toujours dit : ne prends jamais de temps partiel, ni de congé parental. Sinon tu te fais arnaquer sur toute la ligne (salaire, emploi du temps foireux, retraite etc). Force est de constater qu'elle a raison : je ne connais pas une seule femme qui soit vraiment satisfaite de son temps partiel (y compris dans le privé : mes copines à 80 % dans le privé ont essentiellement gagné le droit de bosser plus les autres jours pour libérer leur mercredi... par contre elles ont bien les 20 % de salaire en moins...).
Perso j'ai connu les demi-postes à la fac pendant quelques années, plafonner à 1200 balles j'ai donné trois ans ça m'a suffi (et accessoirement j'ai été bien saoulée par l'insistance de certains collègues en mode ah tu prends pas de temps partiel ? avec deux enfants ? mais tu vas pas profiter d'eux...).
Et sinon oui clairement les profs de lettres et en particulier de LC sont les plus maltraités de l'institution. C'est affligeant.
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- DaphnéDemi-dieu
Elaïna a écrit:Sentiment mitigé pour ma part. Oui, on n'est pas super bien payés, c'est un fait. Après, il y a d'autres choses à bien soupeser avant de décider si tel camarade de la sixième B a mieux fini que nous.
- professeur n'a jamais été un métier très valorisé, il suffit de lire n'importe quel bouquin du début du XXe siècle avec une figure de prof pour s'en convaincre - honnêtement, qui voudrait vivre la vie de Cripure dans Le sang noir, et du reste, la vie de l'instit dans La guerre des boutons c'est sûrement pas la panacée non plus, et d'ailleurs si ça l'avait été, Pergaud serait resté instit dans son patelin au lieu de remuer ciel et terre pour revenir à Paris ? Il y a aussi un personnage de prof de lycée dans je ne sais plus quel bouquin d'Aragon (Les voyageurs de l'impériale, de mémoire) qui montre bien que le prof est déjà réputé un feignant mal payé (mais toujours trop payé pour sa fainéantise). La figure du prof qui fait un peu l'objet de commisération, on la retrouve aussi par exemple au Japon de l'ère Meiji chez Nastume Soseki (dans Botchan par exemple, et il y a quelques pages savoureuses et tout à fait actuelles sur le prof "tenu en laisse" par son statut dans Je suis un chat).
- d'abord, y'en a qui mentent. Untel a un poste à l'intitulé ronflant, dans la pratique, c'est un bullshit job bien comme il faut.
- certains ont des super jobs sur le papier, dans la pratique, ce n'est pas parce qu'on est médecin, avocat, orthophoniste, juriste, etc, qu'on est bien payé. Avocat, notamment, c'est loin d'être la grosse richesse pour une bonne partie de la profession (pourquoi beaucoup cherchent-ils à devenir juriste en entreprise, à votre avis ?)
- je crois aussi qu'il faut relativiser le mépris. Notre ministre nous méprise, il y a des parents et des élèves qui nous méprisent, mais bon... Je rencontre aussi beaucoup de gens, au parcours pas franchement scolaire, qui sont très admiratifs des professeurs. Dans mon cabinet d'esthétique, les jeunes femmes qui font les soins sont rarement des gamines au parcours scolaire idéal, pourtant, s'il y a bien quelque chose qui ressort quasiment à chaque fois que je dis que je suis professeur, c'est l'admiration et aussi la grande affection pour leurs professeurs, malgré tout.
- nous avons la chance d'avoir une profession sans petit chef sur le dos - oui, votre CDE peut être casse pieds, mais une fois que vous êtes dans votre salle de classe, c'est vous le chef. Peu de professions, aujourd'hui, ont cette chance d'échapper à ça. Honnêtement, je n'envie pas du tout le (gros) salaire de mon mari si c'est pour avoir en contrepartie la pression de la hiérarchie.
- très objectivement, on est le 9 juillet, et je suis là à glander sur mon canapé à lire néo alors que tous les parents des amis de mes fils sont au turbin en train de se demander comment gérer les mioches maintenant que l'école est fermée. J'avoue préférer ma situation à la leur et me sentir bien plus confortablement bourgeoise qu'eux en ces journées.
Entièrement d'accord avec toi Elaïna.
Ma mère était professeur et a débuté dans les années 50, déjà elle s'est entendu dire que c'était honteux de payer pendant les vacances des gens qui n'avaient rien fait de l'année !
Dans Pagnol, son père s'entend dire "encore en vacances monsieur l'instituteur".
Je savais en faisant ce métier que je ne serais JAMAIS bien payée, que je serais mutée loin - et j'y ai rencontré mon mari qui lui était soumis à des mutations régulières et je l'ai suivi - et que j'en entendrais des vertes et des pas mûres de la part de gens jaloux.
Mais j'ai fait ce métier pour ses avantages quand même : statut de fonctionnaire, retraite de fonctionnaire, pas de petit chef sur le dos, OK un CDE dont le seul pouvoir de nuisance était l'EDT, un IPR que j'ai vu en tout et pour tout 4 fois dans la carrière, ça laisse respirer, la possibilité de m'organiser pour travailler chez moi à mon rythme en dehors de mon EDT et mes 18 ou 20h de cours, d'avoir les mêmes horaires que mes enfants et les mêmes vacances qu'eux donc pas de souci de centre aéré pendant les vacances etc... et enfin le plaisir de voir les jaloux cracher leur venin et de leur répondre avec un large sourire : mais vous avez raison, qu'est-ce que vous attendez pour venir faire un si beau métier bien payé à rien faire et de voir leur tronche
Question argent c'est vrai que ça ne crache pas loin mais on vit, et avec un mari qui gagnait correctement sa vie on y arrivait tout à fait convenablement.
- pseudo-intelloSage
Jusque là, je n'ai pas eu à me plaindre de mon emploi du temps de temps partiel. Ni en EDT (pour l'instant ! Je suis pessimiste pour l'an prochain), ni en tranquillité : une classe en moins en français, ça fait une sacrée différence. Dans mon établissement, ça se passe tellement mal, depuis deux ans, que je vois bien la différence pour mes collègues à temps complet. Et ça protège de la pression aux heures sup. Surtout maintenant qu'on peut nous en imposer une deuxième !
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- MatteoNiveau 10
C'est tout de même déprimant que la recette pour prendre ce travail avec philosophie semble d'avoir un conjoint riche...
- ElaïnaDevin
Matteo a écrit:C'est tout de même déprimant que la recette pour prendre ce travail avec philosophie semble d'avoir un conjoint riche...
Plus que le conjoint riche, c'est aussi la question du coût de la vie à tel ou tel endroit. Ici mon mari gagne (très) bien sa vie* mais pour l'Ile de France, ma foi, ça n'a rien d'extraordinaire. Si on était ailleurs ("en province" comme on dit), mis à part dans quelques endroits très précis, on serait les rois du pétrole entre lui et mon salaire d'agrégée. Il y a la question du coût du logement, de la nourriture etc (là on on vit, en moyenne, les fruits et légumes coûtent le double du prix moyen en France par exemple).
* je précise avant qu'on me dise que je suis une femme entretenue que mon mari pourrait gagner le triple de ce qu'il gagne, ça ne changerait pas mon niveau de vie au quotidien, vu qu'on partage tout 50 50. La seule chose pour laquelle il adépensé plus c'est l'achat de la maison, mais le crédit est partagé en deux (et il est propriétaire à 80 % de la maison). C'est même moi qui dépense plus pour les enfants puisque c'est moi qui paye la plupart des activités (l'équitation, pas réputée pour être un sport à bas prix) puisqu'il considère que c'est "mon délire" pour les enfants.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
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- roxanneOracle
En même temps en lycée, on a du boulot c'est sûr mais je préfère rester encore une matière à examen qui évite le CC.Elaïna a écrit:pseudo-intello a écrit:Le pense que je tiendrais le discours d'Elaïna si j'étais agrégée : pas la même fiche de paie, pas les mêmes obligations horaires (a fortiori si je restais à temps partiel ;agrégée à 80% = 12h de cours).
Ou pas, en fait, parce que je suis en lettres classiques, et que l'institution me rappelle tellement chaque année qu'elle considère que mon métier ne sert à rien, qu'il faut que je déjoue les pièges de ma hiérarchie qui veut faire disparaître le latin du collège.
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Ah ça le temps partiel...
J'ai été élevée par une mère (certifiée) pas tellement féministe, qui a eu trois enfants, et qui m'a toujours dit : ne prends jamais de temps partiel, ni de congé parental. Sinon tu te fais arnaquer sur toute la ligne (salaire, emploi du temps foireux, retraite etc). Force est de constater qu'elle a raison : je ne connais pas une seule femme qui soit vraiment satisfaite de son temps partiel (y compris dans le privé : mes copines à 80 % dans le privé ont essentiellement gagné le droit de bosser plus les autres jours pour libérer leur mercredi... par contre elles ont bien les 20 % de salaire en moins...).
Perso j'ai connu les demi-postes à la fac pendant quelques années, plafonner à 1200 balles j'ai donné trois ans ça m'a suffi (et accessoirement j'ai été bien saoulée par l'insistance de certains collègues en mode ah tu prends pas de temps partiel ? avec deux enfants ? mais tu vas pas profiter d'eux...).
Et sinon oui clairement les profs de lettres et en particulier de LC sont les plus maltraités de l'institution. C'est affligeant.
- DaphnéDemi-dieu
Convenablement rémunéré ne veut pas forcément dire riche...
Et même avant de le connaître, j'ai travaillé 10 ans et vécu tout à fait convenablement mais il est vrai que je privilégiais un mode de vie tranquille, pas de dépenses pour les vacances, un petit ciné de temps en temps suivi d'un repas en pizzéria avec des amis/collègues et c'est tout. et ça me convenait très bien.
Bon en temps que prof de LV j'encadrais des séjours linguistiques en GB donc mon séjour était pris en compte et j'avais un peu d'argent pour me faire plaisir avec du shopping en soldes à Londres, j'y passais un mois en été et parfois les vacances de Noël ou de Pâques.
Certains collègues faisaient les colos. Les collègues d'EPS faisaient maitre nageur et surveillance des plages etc...
Et même avant de le connaître, j'ai travaillé 10 ans et vécu tout à fait convenablement mais il est vrai que je privilégiais un mode de vie tranquille, pas de dépenses pour les vacances, un petit ciné de temps en temps suivi d'un repas en pizzéria avec des amis/collègues et c'est tout. et ça me convenait très bien.
Bon en temps que prof de LV j'encadrais des séjours linguistiques en GB donc mon séjour était pris en compte et j'avais un peu d'argent pour me faire plaisir avec du shopping en soldes à Londres, j'y passais un mois en été et parfois les vacances de Noël ou de Pâques.
Certains collègues faisaient les colos. Les collègues d'EPS faisaient maitre nageur et surveillance des plages etc...
- angelxxxÉrudit
J'ai eu ce sentiment surtout aux débuts : premiers échelons, beaucoup de frais de déplacement (ou double logement). Maintenant, je suis agrégé en REP+, je considère que je gagne bien ma vie. (Avec 20h devant élève, je dépasse tranquillement le 4000€). Je ne changerai clairement pas de poste à moins de dégradations fortes de mon poste. En plus je vis dans une région où le coût de la vie est élevé sans plus, et comme j'ai auto-construit ma maison, j'ai un prêt assez petit. Ma femme est infirmière scolaire, elle gagne "à peine" la moitié de moi, mais à nous deux, on gagne bien plus que nos proches. Et on a des avantages non négligeables : emploi du temps fixe sur l'année, pas de problème de garde, vacances scolaires communes.
Maintenant il est certain que sans l'agrégation et sur un autre poste, j'aurais clairement ce sentiment de déclassement, comme 95% des collègues... Je pense notamment aux PE qui n'ont aucune possibilité de gagner plus....
Maintenant il est certain que sans l'agrégation et sur un autre poste, j'aurais clairement ce sentiment de déclassement, comme 95% des collègues... Je pense notamment aux PE qui n'ont aucune possibilité de gagner plus....
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"La lumière pense voyager plus vite que quoi que ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. Terry Pratchett."
- MatteoNiveau 10
L'idée n'est pas de dire que machin ou truc sont entretenus, ça les regarde, je m'en fiche et je suis mal placé pour juger vivant allègrement des ressources de ma famille et pouvant compter sur eux pour les premières années avec un salaire inférieur à celui de mes amis pourtant doctorants. Je suis aussi assez élitiste pour penser qu'on est pas riche tant que l'on doit se lever le matin pour aller travailler, même si j'ai aussi beaucoup d'admiration pour les gens doués d'une grande force de travail, qu'elle doit investie ou non dans des sphères rémunératrices.
L'idée c'est qu'avec une telle sociologie on a des "premiers de cordées" du corps professoral qui regardent ailleurs et ça rend assez vain l'espoir d'une pleine satisfaction issue uniquement des ressources fournies par l'EN que ce soit par la réussite personnelle ou la lutte collective. Dont acte, je suis là parce que je suis pour le moment incapable d'être ingénieur en matières molles ou vendeur de bidets, peut être que l'âge me rendra plus sage.
L'idée c'est qu'avec une telle sociologie on a des "premiers de cordées" du corps professoral qui regardent ailleurs et ça rend assez vain l'espoir d'une pleine satisfaction issue uniquement des ressources fournies par l'EN que ce soit par la réussite personnelle ou la lutte collective. Dont acte, je suis là parce que je suis pour le moment incapable d'être ingénieur en matières molles ou vendeur de bidets, peut être que l'âge me rendra plus sage.
- OxfordNeoprof expérimenté
Pourquoi 3,14159 a écrit:Je ne parlerais pas de sentiment de déclassement mais de déclassement tout court. Que cela soit pécuniairement ou socialement.
Il y plus de trente ans j'étais plus à l'aise en fin de mois.
+1
Et comme l'a écrit lene75, quand on a des parents enseignants, on mesure à quel point on vit moins bien qu'eux quand ils avaient notre âge.
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Tutti i ghjorna si n'impara.
- Une passanteEsprit éclairé
Matteo a écrit:C'est tout de même déprimant que la recette pour prendre ce travail avec philosophie semble d'avoir un conjoint riche...
Pas forcément riche, mais déjà un conjoint Seul(e) avec un seul salaire, si en plus on a eu la mauvaise idée de faire des enfants, les fins de mois sont difficiles, même quand on vit dans une région moins chère que les grandes agglomérations.
D'ailleurs, cela a un coût aussi de vivre dans des régions moins chères, tout déplacement coûte cher (rien qu'hier j'ai dû aller dans une grande ville pour un rendez-vous médical, entre l'essence et le péage, cela m'a coûté environ 50 euros).
Je suis d'accord avec Matteo, le problème c'est que certains vivent bien le fait d'être profs (que ce soit grâce au conjoint ou à un patrimoine familial), alors ils ne sentent pas concernés par les demandes de revalorisation salariale (ah, cette collègue nous annonçant le cadeau de Noël de son époux : une voiture !)
Mais dans la réalité, être enseignant sans soutien, c'est compter les fins de mois (d'ailleurs, le principe-même de devoir tout calculer est contraignant), c'est devoir se priver (de voyages, de sorties, de vivre dans une autre ville inaccessible financièrement, au choix selon chacun, voire de soins médicaux comme certains soins dentaires).
Et c'est pouvoir partir à la retraite bien plus tard que ceux qui sont entrés avant nous dans le monde du travail et ont parfois (souvent selon nos fréquentations) un meilleur salaire que le nôtre.
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