Commission de titularisation

Totalement d’accord. C’est un système qui manque vraiment d’humanité et qui n’est une simple formalité uniquement pour les personnes qui sont bien dans le moule.

HollyGibney a écrit:Totalement d’accord. C’est un système qui manque vraiment d’humanité et qui n’est une simple formalité uniquement pour les personnes qui sont bien dans le moule.

Si " être dans le moule" c'est accepter sans rechigner toutes les contraintes, ne jamais interroger sur le bien-fondé de telle ou telle demande, devenir un béni-oui-oui... et c'est bien de cela qu'il s'agit, c'est très grave.
Notre parole est souvent muselée. Et l'infantilisation va bon train. Il n'y a qu'à voir le ton utilisé par certaines personnes du rectorat quand elles répondent à un mail qui n'a pas l'heur de leur plaire.
En tant que stagiaire il y a une trentaine d'années déjà il valait mieux éviter les questions qui fâchent et qui pourtant constituent la base du métier : comment fait-on pour " tenir" une classe difficile? Si un élève a un comportement violent, que fait-on? Etc.
On retrouve cette propension à mettre les problèmes sous le tapis, et à culpabiliser ceux qui posent les bonnes questions, dans certains stages par exemple quand on est devenus titulaires.  L'utilité des post-it par exemple, l'infantilisation permanente, la mécanique bien huilée de certaines formations du type 1-  Nous les formateurs on va constituer des groupes, 2- On distribue des documents, 3- Vous les stagiaires trouvez les problématiques et préparez une séquence, 4- On met en commun, 5- Oh zut nous les formateurs on n'a rien à vous proposer mais on va prendre votre travail et on mettra un compte-rendu en ligne ( qui ne vient jamais)... c'est une fois sur deux. Et si on renâcle ou s'insurge ( profs titulaires, des années de pratique)  car nous cherchons du sens à ce que nous faisons , que nous trouvons ces méthodes insatisfaisantes et déloyales alors qu'en plus le temps nous est compté, il faut voir comme on nous répond .
Il ne faut rien lâcher mais parfois c'est épuisant.
Aussi je compatis grandement pour vous les stagiaires d'aujourd'hui en voie de titularisation, obligés de ronger leur frein et de faire taire leur libre-arbitre. On voudrait dégoûter les gens de ce métier on ne s'y prendrait pas autrement  ( mais c'est le but aussi: contractualiser à mort).

J'ai également été victime de cette maltraitance il y a 4 ans quand j'étais stagiaire : si j'avais eu une vingtaine d'années, j'aurais démissionné direct. Cette maltraitance me choque d'autant plus que l'on manque de profs et que l'on n'arrive pas à pourvoir tous les postes... où est la logique là-dedans ?

J'ai mis un peu de temps à comprendre qu'on était avant tout fonctionnaire et qu'on était là pour "fonctionner" et "faire fonctionner le service public"...

D'après ce que j'ai cru comprendre, cette situation généralisée s'existe pas ailleurs dans la fonction publique d'état ou hospitalière. Il peut évidemment y avoir des cas particuliers. Ce n'est donc pas lié à la figure du fonctionnaire.

Je ne sais pas comment cela se passe ailleurs dans les autres FP mais pendant ma formation (récente), on a bien insisté sur cet aspect du métier de prof ("agir en fonctionnaire de l'état") et je l'ai aussi beaucoup entendu dans les salles des profs que j'ai fréquentées !

Cela m'a vraiment surprise car j'avais exercé auparavant comme contractuelle et on ne m'avait jamais "formée" à cet aspect. Comme contractuelle, je faisais l'affaire mais bizarrement, après avoir eu le concours, je ne faisais plus l'affaire... J'étais pourtant la même personne avec la même formation initiale (mais je coûtais un poil plus cher). Un comble.

LiliFrance a écrit:Je ne sais pas comment cela se passe ailleurs dans les autres FP mais pendant ma formation (récente), on a bien insisté sur cet aspect du métier de prof ("agir en fonctionnaire de l'état") et je l'ai aussi beaucoup entendu dans les salles des profs que j'ai fréquentées !

Cela m'a vraiment surprise car j'avais exercé auparavant comme contractuelle et on ne m'avait jamais "formée" à cet aspect. Comme contractuelle, je faisais l'affaire mais bizarrement, après avoir eu le concours, je ne faisais plus l'affaire... J'étais pourtant la même personne avec la même formation initiale (mais je coûtais un poil plus cher). Un comble.

Tout ce qui est dit ici est quand même incroyable... J'ai connu quelqu'un qui avait travaillé pour le ministère de la défense. En arrivant dans l'éducation nationale elle a halluciné en constatant le poids de la hiérarchie et l'autoritarisme qui était pire qu'à la défense... La seule déclaration, de mémoire, de Blanquer "l'éducation nationale est le ministère de l'humain, de la joie" résume une hypocrisie je pense impossible à égaler par ailleurs...

LiliFrance a écrit:Je ne sais pas comment cela se passe ailleurs dans les autres FP mais pendant ma formation (récente), on a bien insisté sur cet aspect du métier de prof ("agir en fonctionnaire de l'état") et je l'ai aussi beaucoup entendu dans les salles des profs que j'ai fréquentées !

Ça dépend pas mal du corps ou du cadre d'emplois concerné. C'était peu présent dans mon cas, mais je doute qu'il en soit de même dans la police par exemple.

C’est abject toute cette hypocrisie et ça commence à vraiment se voir.

C'était déjà le cas pour moi en 2008.

Mathador a écrit:

LiliFrance a écrit:Je ne sais pas comment cela se passe ailleurs dans les autres FP mais pendant ma formation (récente), on a bien insisté sur cet aspect du métier de prof ("agir en fonctionnaire de l'état") et je l'ai aussi beaucoup entendu dans les salles des profs que j'ai fréquentées !

Ça dépend pas mal du corps ou du cadre d'emplois concerné. C'était peu présent dans mon cas, mais je doute qu'il en soit de même dans la police par exemple.

Mais je ne pense pas que l'aspect "fonctionnaire de l'état" soit un problème. Ça doit en effet varier selon la culture pro de chaque administration. Le problème est la culture de l'infantilisation, de l'arbitraire et du manque de respect institutionnel.

Oui, totalement d’accord avec cela aussi.

Je ne me vois pas faire autre chose : je pense poursuivre mon projet d’aller vivre dans le 76 l’an prochain et de retenter de me construire une carrière dans le professorat en Normandie.

Si je n’y parviens pas, la vie sera moins chère et plus saine qu’en région parisienne et après une telle déconvenue changer d’air même fera beaucoup de bien.

M le Maudit a écrit:

Tout ce qui est dit ici est quand même incroyable... J'ai connu quelqu'un qui avait travaillé pour le ministère de la défense. En arrivant dans l'éducation nationale elle a halluciné en constatant le poids de la hiérarchie et l'autoritarisme qui était pire qu'à la défense...

Voici effectivement quelque chose d'incroyable

J'y vais demain matin mais, comme je l'ai expliqué dans une publication, je sais que c'est vain, et de toute façon je n'ai plus envie de continuer donc je ne compte pas me défendre plus que ça. Mais même avec cette décision, me connaissant, ça va pleurer dans les chaumières lol

Tu veux dire que tu vas pleurer toi ou les faire pleurer eux?

HollyGibney a écrit:Tu veux dire que tu vas pleurer toi ou les faire pleurer eux?

pleurer moi, je doute qu'ils soient sensibles comme ça.. Alors que moi malheureusement, je pleure facilement (devant le tuteur, l'inspectrice histoire de bien m'enfoncer ). Pendant la commission de l'année dernière aussi, il me semble. Bref :')

Bon courage mais si tu veux arrêter c’est une simple formalité.

WonderEllana a écrit:

HollyGibney a écrit:Tu veux dire que tu vas pleurer toi ou les faire pleurer eux?

pleurer moi, je doute qu'ils soient sensibles comme ça.. Alors que moi malheureusement, je pleure facilement (devant le tuteur, l'inspectrice histoire de bien m'enfoncer ). Pendant la commission de l'année dernière aussi, il me semble. Bref :')

Tu dois avoir fini ton entretien mais force à toi !

Lude_2077 a écrit:

WonderEllana a écrit:

HollyGibney a écrit:Tu veux dire que tu vas pleurer toi ou les faire pleurer eux?

pleurer moi, je doute qu'ils soient sensibles comme ça.. Alors que moi malheureusement, je pleure facilement (devant le tuteur, l'inspectrice histoire de bien m'enfoncer ). Pendant la commission de l'année dernière aussi, il me semble. Bref :')

Tu dois avoir fini ton entretien mais force à toi !

Yup! C'est dingue ce qu'ils sont bienveillants quand ils savent qu'on ne veut pas continuer haha

Tant mieux. Une bonne chose de faite.
Je finis dans mon collège avec une mission de brevet cet après-midi.
J’ai reçu des mots adorables de la part de certains élèves. Ça fait tout de même chaud au cœur même lorsqu’on sait qu’on va être lourdé dans quelques jours sans le moindre espoir de revenir, ça fait aussi pleurer intérieurement.

Ce sera finalement mercredi pour moi! Convocation reçue hier après-midi.

J’ai un avis très favorable de l’IPR et un avis très favorable de l’INSPE, comme je le présentais/l’avais évoqué dans un autre sujet, c’est celui de ma CDE qui a posé problème.
(Il est d’ailleurs en opposition absolue avec celui de l’IPR qui ne m’a mis que des OUI.)
Ma CDE m’a attaqué surtout sur des points qui sont limite ceux sur lesquels j’ai le plus progressé/travaillé …

Il faut t'appuyer sur les rapports positifs pour souligner tes progrès. Bon courage.

Il n’y en a pas vraiment à part cette page de l’ISFEC :

C’est léger par rapport à l’ensemble.

Je répondais à Mimosa.
Tu peux toujours mettre en avant la remarque sur la pratique réflexive, la prise en compte des conseils.

Désolé je n’avais pas vu son post.

La seule remarque positive parmi tous ces rapports à charge. Un hapax. Un edelweiss.

Jenny a écrit:Il faut t'appuyer sur les rapports positifs pour souligner tes progrès. Bon courage.

Oui! Le syndicat me recommande de souligner les commentaires de ma tutrice et de l’IPR contre disant ma cheffe!
J’ai juste peur qu’on creuse sur la laïcité. Je suis au point sur la question, mais ma cheffe s’est auto persuadée du contraire (parce que j’ai distingué neutralité et laïcité dans une réponse à une question qu’elle me posait), alors même que j’ai mené la séance « difficile » de l’après attentat à Arras, que j’ai montré comment j’intégrais la laïcité dans ma séquence sur les textes fondateurs, ect ect…

MimosaDivinePilorge a écrit:

Jenny a écrit:Il faut t'appuyer sur les rapports positifs pour souligner tes progrès. Bon courage.

Oui! Le syndicat me recommande de souligner les commentaires de ma tutrice et de l’IPR contre disant ma cheffe!
J’ai juste peur qu’on creuse sur la laïcité. Je suis au point sur la question, mais ma cheffe s’est auto persuadée du contraire (parce que j’ai distingué neutralité et laïcité dans une réponse à une question qu’elle me posait), alors même que j’ai mené la séance « difficile » de l’après attentat à Arras, que j’ai montré comment j’intégrais la laïcité dans ma séquence sur les textes fondateurs, ect ect…

Mais c'est incroyable cette histoire. La CDE n'est ni une spécialiste de la laïcité ni de la pédagogie il me semble...