- JayKewNiveau 9
Iphigénie a écrit:Mais est-ce que ce ne serait pas le sens plus que la grammaire qui pose problème dans cette histoire?
Je peux dire
Zola est citoyen français , Rousseau est citoyen de Genève
Ou
Zola est auteur engagé et journaliste scrupuleux
Mon père est médecin conventionné - par contre mon père est médecin compétent ne se dit pas - mais mon père est médecin compétent en acupuncture me paraît possible.
On dirait que ça ne marche pas quand nom et adjectif ont tous deux un sens trop général, pas assez caractérisant si j’ose dire?
Maalouf est écrivain franco- libanais semble davantage possible que simplement écrivain français ?
Je pense que “médecin conventionné” est une sous-catégorie (ou un sous-ensemble) de “médecin”, au même titre que “avocat d’affaires” est une sous-catégorie de “avocat”.
Donc, “mon père est médecin conventionné” = est un membre du groupe des “médecins conventionnés”, alors que dans “mon père est un médecin compétent”, il n’y a pas de sous-groupe. C’est une simple caractéristique.
Note que l’absence d’article marche également sans adjectif : “mon père est médecin” (= c’est un membre de la catégorie professionnelle des médecins).
Cette subtilité dans l’emploi ou non de l’article indéfini “un/e” n’existe pas en anglais, par exemple, dans la référence aux métiers :
“My mother is a lawyer / a business lawyer / a doctor / a family doctor / a nurse / a registered nurse,” etc.
- SeiGrand Maître
Bonsoir,
Pourquoi dans ces vers (issus du "Mendiant" de Hugo), le verbe est conjugué au singulier ?
"Et, pendant qu'il séchait ce haillon désolé
D'où ruisselait la pluie et l'eau des fondrières"
Merci !
Pourquoi dans ces vers (issus du "Mendiant" de Hugo), le verbe est conjugué au singulier ?
"Et, pendant qu'il séchait ce haillon désolé
D'où ruisselait la pluie et l'eau des fondrières"
Merci !
_________________
"Humanité, humanité, engeance de crocodile."
- NLM76Grand Maître
Plus le vieil usage poétique qui pousse à s'interdire les finales en -aient.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- IphigénieProphète
Plus: Le « et l’eau » peut aussi être lu comme cod de « séchait » et non sujet de « ruisselait » : l’eau des fondrières ruisselle-t-elle?
- SeiGrand Maître
Merci pour vos réponses. Elles ne me convainquent pas vraiment, toutefois (sans offense !).
(Nos élèves font plein d'accords de proximité à la Hugo, non ? ^^)
(Nos élèves font plein d'accords de proximité à la Hugo, non ? ^^)
- IphigénieProphète
Sous le Pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne….
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne….
- e-mietteNiveau 7
En ce qui me concerne, c'est bien l'interprétation d'Iphigénie qui me paraît la meilleure : ce serait alors une anacoluthe, non ?
- CochonouNiveau 9
Bonjour à tous,
Dans mon édition des Contemplations proposée dans la collection "Le livre de poche" en 1985 et préfacée par Jean Gaudon, le verbe est au pluriel :
"Et, pendant qu'il séchait ce haillon désolé
D'où ruisselaient la pluie et l'eau des fondrières,"... (page 328).
Soit il y a une erreur dans l'édition contenant un verbe au singulier, soit celui qui a fait mon édition a jugé bon de corriger le texte (sans le signaler en note :/) car il a été tout aussi gêné que nous par cette forme verbale.
Dans mon édition des Contemplations proposée dans la collection "Le livre de poche" en 1985 et préfacée par Jean Gaudon, le verbe est au pluriel :
"Et, pendant qu'il séchait ce haillon désolé
D'où ruisselaient la pluie et l'eau des fondrières,"... (page 328).
Soit il y a une erreur dans l'édition contenant un verbe au singulier, soit celui qui a fait mon édition a jugé bon de corriger le texte (sans le signaler en note :/) car il a été tout aussi gêné que nous par cette forme verbale.
- IphigénieProphète
Ça devient une affaire d’état ce truc ! Quel li(è)vre a-t-on soulevé!
- e-WandererGrand sage
Deux explications classiques à un accord au singulier : l'accord de proximité (comme souvent dans la langue classique, elle-même souvent calquée sur la langue latine), ou bien l'explication logique : on envisage les deux éléments successivement (mais c'est moins facile avec et qu'avec ou, ni qui procèdent plus facilement d'une logique de disjonction, par exemple chez La Fontaine, dans la fable "L'ivrogne et sa femme" : "Chacun a son défaut où toujours il revient. / Honte ni peur n'y remédie." On peut ici considérer qu'on envisage comme solutions la honte et la peur successivement).
_________________
« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- NLM76Grand Maître
Après avoir vérifié, en effet VH se fiche bien de la règle de versification classique qui interdit "-aient". Donc je retire mon hypothèse, et penche comme les autres vers l'hyperbate/anacoluthe. L'édition (originale, je crois), en "déjàvu" sur wikisource porte bien le singulier.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- SeiGrand Maître
Iphigénie a écrit:Sous le Pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne….
Apollinaire travaille vraiment sur le vers, sur la "rupture liée" que provoquent le retour à la ligne et l'absence de ponctuation, l'indécision syntaxique entre lier tel vers au précédent ou au suivant... Dans cet exemple, le passage à la ligne fait que le vers "Et nos amours" est à part... on se demande même si ce n'est pas une relance, une fulgurance du souvenir (Et nos amours, alors, on en parle ? ils coulent eux aussi ! on s'en souvient ?). Ça a du sens pour moi.
On n'en pas encore là avec Hugo.
L'explication qui me semble la moins difficile à sentir, c'est celle de l'accord de proximité (mais j'avoue que je pense en même temps à "erreur de proximité", j'ai du mal à l'accepter).
- MédéeÉrudit
Dans la phrase :
Marie a préparé une tarte qu'elles ont toutes appréciée.
Quelle est la fonction de "toutes" ?
Marie a préparé une tarte qu'elles ont toutes appréciée.
Quelle est la fonction de "toutes" ?
_________________
Rentrée 2024 : Poste fixe ! (et 16e établissement )
2021-2024 : TZR en remplacements courts
2020-2021 : T3 - TZR en AFA : 1 collège 6e, 5e + PP 5e
2019-2020 : T2 - TZR en AFA : 2 collèges 6e, 5e, 4e + PP 5e
2018-2019 : T1 - TZR en AFA : 3 collèges 5e, 4e
2017-2018 : Stagiaire en lycée (2nde x2)
- *Ombre*Grand sage
toutes = elles (toutes ont apprécié la tarte) donc attribut du sujet.
- NLM76Grand Maître
Bah ça revient au même au fond ! Le verbe ne concerne pour commencer (dans la linéarité chronologique de l'énonciation) qu'un sujet; et puis ensuite vient s'ajouter et un autre sujet.Sei a écrit:Iphigénie a écrit:Sous le Pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne….
Apollinaire travaille vraiment sur le vers, sur la "rupture liée" que provoquent le retour à la ligne et l'absence de ponctuation, l'indécision syntaxique entre lier tel vers au précédent ou au suivant... Dans cet exemple, le passage à la ligne fait que le vers "Et nos amours" est à part... on se demande même si ce n'est pas une relance, une fulgurance du souvenir (Et nos amours, alors, on en parle ? ils coulent eux aussi ! on s'en souvient ?). Ça a du sens pour moi.
On n'en pas encore là avec Hugo.
L'explication qui me semble la moins difficile à sentir, c'est celle de l'accord de proximité (mais j'avoue que je pense en même temps à "erreur de proximité", j'ai du mal à l'accepter).
En tout cas... j'ai relu le poème, et c'est vraiment au-delà de l'imaginable, le nombre de poèmes incroyablement sublimes qu'Hugo a pu écrire !
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- miss sophieExpert spécialisé
*Ombre* a écrit:toutes = elles (toutes ont apprécié la tarte) donc attribut du sujet.
Apposition au sujet plutôt, non ? Il n'y a pas de verbe d'état.
- *Ombre*Grand sage
Peu importe. Il n'y a pas que les verbes d'état qui puissent régir un attribut :
- verbes intransitifs : Ils sont arrivés premiers.
- verbes transitifs à la voix passive : Il a été reconnu innocent.
- verbes transitifs : Ils ont quitté la réunion dépités par le tour que prenaient les débat.
- verbes intransitifs : Ils sont arrivés premiers.
- verbes transitifs à la voix passive : Il a été reconnu innocent.
- verbes transitifs : Ils ont quitté la réunion dépités par le tour que prenaient les débat.
- IphigénieProphète
Oui mais toutes n’est qu’une précision supplémentaire, me semble-t-il, pas une qualité affectée à « elles » par le fait d’ »apprécier » ?
« Ils sont partis déçus »ne me semble pas la même organisation que
« elles ont (toutes)apprécié »
Je pencherais aussi pour une apposition ( enfin épithète détachée ou autre dénomination actuelle si tant est qu’un déterminant puisse être épithète? ) /:
« Ils sont partis déçus »ne me semble pas la même organisation que
« elles ont (toutes)apprécié »
Je pencherais aussi pour une apposition ( enfin épithète détachée ou autre dénomination actuelle si tant est qu’un déterminant puisse être épithète? ) /:
- SomniumNiveau 5
^ D'accord avec miss sophie et Iphigénie, je penche également pour une apposition.
- Clecle78Bon génie
Je dirais aussi zpposition, on pourrait dire : que, toutes, elles ont appréciée
- User9525Niveau 8
Je suis depuis quelque temps vos échanges et je les trouve passionnants. Aujourd'hui, je me permets d'ajouter mon questionnement: dans cette proposition, "qu'elles ont toutes appréciée", pourquoi "toutes" serait un déterminant ? Pourquoi pas un pronom ? Un pronom attribut donc ?
- *Ombre*Grand sage
Oui, c'est vrai, malgré l'absence de détachement, on peut l'analyser ainsi, mais c'est une question de rapport au sujet, pas de verbe.
Shakti, oui, c'est bien un pronom.
édit pour ne pas aller trop vite : on voit ici, je crois, la porosité entre déterminant et pronom, car "elles toutes" en ferait un adjectif.
Alors soit on admet que, quoi qu'on en dise, l'adjectif indéfini n'est pas un simple déterminant et peut adopter les fonctions usuelles de l'adjectif, comme attribut ou apposition, soit on le fait glisser, dans le cas ci-dessus, vers le pronom, les deux catégories étant souvent superposables, ce qui est l'analyse la plus fréquente, je crois.
Shakti, oui, c'est bien un pronom.
édit pour ne pas aller trop vite : on voit ici, je crois, la porosité entre déterminant et pronom, car "elles toutes" en ferait un adjectif.
Alors soit on admet que, quoi qu'on en dise, l'adjectif indéfini n'est pas un simple déterminant et peut adopter les fonctions usuelles de l'adjectif, comme attribut ou apposition, soit on le fait glisser, dans le cas ci-dessus, vers le pronom, les deux catégories étant souvent superposables, ce qui est l'analyse la plus fréquente, je crois.
- SeiGrand Maître
NLM76 a écrit:Bah ça revient au même au fond ! Le verbe ne concerne pour commencer (dans la linéarité chronologique de l'énonciation) qu'un sujet; et puis ensuite vient s'ajouter et un autre sujet.Sei a écrit:Iphigénie a écrit:Sous le Pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne….
Apollinaire travaille vraiment sur le vers, sur la "rupture liée" que provoquent le retour à la ligne et l'absence de ponctuation, l'indécision syntaxique entre lier tel vers au précédent ou au suivant... Dans cet exemple, le passage à la ligne fait que le vers "Et nos amours" est à part... on se demande même si ce n'est pas une relance, une fulgurance du souvenir (Et nos amours, alors, on en parle ? ils coulent eux aussi ! on s'en souvient ?). Ça a du sens pour moi.
On n'en pas encore là avec Hugo.
L'explication qui me semble la moins difficile à sentir, c'est celle de l'accord de proximité (mais j'avoue que je pense en même temps à "erreur de proximité", j'ai du mal à l'accepter).
En tout cas... j'ai relu le poème, et c'est vraiment au-delà de l'imaginable, le nombre de poèmes incroyablement sublimes qu'Hugo a pu écrire !
Comment ça, ça revient au même ? Il n'y a pas grand chose à voir entre le phrasé d'Apollinaire et celui de Hugo.
Je n'ai pas trop d'arguments, mais ce n'est pas du tout possible pour moi de voir là une hyperbate. C'est vraiment tordre le texte.
- NLM76Grand Maître
@Sei : peut-être en effet faut-il comprendre qu'Hugo ne voit de pluriel parce qu'on a une espèce d'hendyadin : "(la pluie et l'eau) des fondrières" ne sont qu'une seule et même chose ?
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- IllianeExpert
Personnellement c'est cette lecture-là que je ferais : pluie=eau (ou éventuellement accord de proximité).
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum