- CeladonDemi-dieu
C'est une impression ? Sérieux ?Salomé a écrit:Franchement je me demande à quoi vont ressembler nos classes quand les IME et ITEP seront supprimés... On a vraiment l'impression que nos dirigeants sont en train de couler sciemment l'école publique.
- SaloméNiveau 3
D'accord mais ce n'est pas la peine d'être agressif, merci.
- Clecle78Bon génie
Je n'ai pas vu le message comme agressif, plutôt comme allant dans ton sens Salomé.
- CeladonDemi-dieu
Ben... ça me semble évident, enfin, Salomé !
- SeiGrand Maître
Mais concrètement, on fait quoi de ces gosses (ils ont 6, 7 ans !) en souffrance qui font souffrir les autres ?
Ça veut dire quoi, Elaïna, "ils dégagent" ? Franchement, ça me choque de lire ça.
Un gosse qui terrorise par sa violence et dont on sait que les parents sont plus ou moins déficients, un gosse qui en est à toucher les petites filles... mais on les dégage ? pour aller où ? on les laisse aux bons soins des parents ? sérieusement ?
Bien sûr que la situation n'est pas normale et qu'on doit protéger tout le monde. Mais à vous lire, on a l'impression que c'est super simple, et que les parents ne seraient pas là à fermer les yeux, tout irait bien.
Mais le vrai scandale est que le suivi psycho-social n'est pas à la hauteur, que les structures d'accueil sont insuffisantes, et qu'il y a un abandon d'État vis à vis de ces souffrances, le vrai scandale, ce ne sont pas les enfants.
Je repense aussi aux posts déchirants de Lora (je crois) à propos de son fils, de combien elle se sentait abandonnée par l'institution face aux difficultés de son enfant.
Étudiante, j'ai travaillé auprès de personnes (majeures) lourdement handicapées qui vivaient en centre et je peux vous assurer que la manière dont l'État les traite et les considère est indigne. Il y a un abandon des personnes handicapées, et on les dégage tôt ou tard (j'ai envie de dire, on les dégage dès qu'ils sont dans le ventre de leur mère en fait).
Ça veut dire quoi, Elaïna, "ils dégagent" ? Franchement, ça me choque de lire ça.
Un gosse qui terrorise par sa violence et dont on sait que les parents sont plus ou moins déficients, un gosse qui en est à toucher les petites filles... mais on les dégage ? pour aller où ? on les laisse aux bons soins des parents ? sérieusement ?
Bien sûr que la situation n'est pas normale et qu'on doit protéger tout le monde. Mais à vous lire, on a l'impression que c'est super simple, et que les parents ne seraient pas là à fermer les yeux, tout irait bien.
Mais le vrai scandale est que le suivi psycho-social n'est pas à la hauteur, que les structures d'accueil sont insuffisantes, et qu'il y a un abandon d'État vis à vis de ces souffrances, le vrai scandale, ce ne sont pas les enfants.
Je repense aussi aux posts déchirants de Lora (je crois) à propos de son fils, de combien elle se sentait abandonnée par l'institution face aux difficultés de son enfant.
Étudiante, j'ai travaillé auprès de personnes (majeures) lourdement handicapées qui vivaient en centre et je peux vous assurer que la manière dont l'État les traite et les considère est indigne. Il y a un abandon des personnes handicapées, et on les dégage tôt ou tard (j'ai envie de dire, on les dégage dès qu'ils sont dans le ventre de leur mère en fait).
- ElaïnaDevin
Mais Sei, un gamin qui frappe les autres, les insulte, montre son sexe, tripote les filles, au bout d'un moment, c'est à lui d'être pris en charge, pas aux autres d'encaisser jusqu'à ce que papa et maman paient le privé pour échapper au sauvage !
Oui, il faut que les gamins dangereux (et je ne parle pas de tous les gamins à handicaps, hein, je parle bien de ceux qui mettent les autres en danger) soient pris en charge quelque part où ils ne menaceront pas les autres. Il me semble qu'en tant que parent, ce n'est pas trop demander que son gamin soit en sécurité à l'école. Et objectivement, je pense que si plus de gens déposaient des plaintes contre l'EN (pour mise en danger des enfants) au lieu de fuir vers le privé, curieusement, on trouverait des solutions adaptées à ces enfants, au lieu de les "inclure" à peu de frais.
Oui, il faut que les gamins dangereux (et je ne parle pas de tous les gamins à handicaps, hein, je parle bien de ceux qui mettent les autres en danger) soient pris en charge quelque part où ils ne menaceront pas les autres. Il me semble qu'en tant que parent, ce n'est pas trop demander que son gamin soit en sécurité à l'école. Et objectivement, je pense que si plus de gens déposaient des plaintes contre l'EN (pour mise en danger des enfants) au lieu de fuir vers le privé, curieusement, on trouverait des solutions adaptées à ces enfants, au lieu de les "inclure" à peu de frais.
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- ElaïnaDevin
(et oui, il me semble bien évident que le handicap n'est absolument pas correctement traité par les gouvernements successifs. Ah, si, on finance les dépistages prénataux pour ensuite, en cas de test positif, insister lourdement auprès des gens sur l'horreur que c'est d'avoir un enfant handicapé et que c'est mieux pour tout le monde d'avorter, c'est une façon de régler le problème).
(oui parce que s'il y avait des institutions correctes, ça ne serait pas si terrible d'avoir un enfant handicapé).
(oui parce que s'il y avait des institutions correctes, ça ne serait pas si terrible d'avoir un enfant handicapé).
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- SeiGrand Maître
Je venais éditer parce que je sais que généralement, quand je poste à cette heure-là, je regrette le lendemain de m'être pris la tête sur Internet, mais c'est trop tard, tu as lu et répondu ! ^^
Bon, je n'ai pas envie de débattre à cette heure-là, donc, surtout sur un sujet qui a tendance à me mettre à fleur de peau, mais évidemment, tu as raison, c'est anormal de savoir que la sécurité et le bien être des enfants ne sont pas garantis à l'école, et si cela devait avoir lieu pour mes enfants, je me sentirais absolument démunie, horrifiée, effrayée et en colère.
Et je suis on ne peut plus d'accord sur ce que tu dis concernant l'incitation délirante à pratiquer des IMG (qui est aussi un moyen pour les soignants de se prémunir de plaintes du type "défaut d'informations"), mais c'est loin d'être l'opinion majoritaire.
J'ai juste été choquée par une sorte de vision d'ensemble de la situation...
Bon, je n'ai pas envie de débattre à cette heure-là, donc, surtout sur un sujet qui a tendance à me mettre à fleur de peau, mais évidemment, tu as raison, c'est anormal de savoir que la sécurité et le bien être des enfants ne sont pas garantis à l'école, et si cela devait avoir lieu pour mes enfants, je me sentirais absolument démunie, horrifiée, effrayée et en colère.
Et je suis on ne peut plus d'accord sur ce que tu dis concernant l'incitation délirante à pratiquer des IMG (qui est aussi un moyen pour les soignants de se prémunir de plaintes du type "défaut d'informations"), mais c'est loin d'être l'opinion majoritaire.
J'ai juste été choquée par une sorte de vision d'ensemble de la situation...
- CassandrineNiveau 10
Au début de ma carrière (j'avais 2 ans d'expérience), j'ai eu à gérer un élève de collège avec des " troubles autistiques" (la seule information transmise par la CPE) . On ne m'a transmis aucune information officielle et je n'avais aucune formation. La plupart du temps, il était relativement calme, (il ne faisait rien, il était incapable de noter un cours). Parfois, il se levait, se mettait à hurler, à danser sur la table et répétait en hurlant des mots du cours. Toute la classe était en souffrance: lui bien sûr, les autres élèves et moi dans ma matière. Lui parler ne servait à rien, il fallait simplement attendre que cela se calme. J'avais toujours peur que cela dégénère. Merci de ne pas citer ce que j'ai mis après.
- Spoiler:
- Un jour, il a sorti des ciseaux à grandes lames et a tenté de couper les cheveux longs d'une camarade. Instinctivement, j'ai crié et j'ai lancé dans sa direction ce que j'avais dans la main (un bouchon de feutre). Il s'est arrêté, s'est levé et a tenté ensuite de couper avec les mêmes ciseaux un câble électrique. La Direction et les parents de l'enfant m'ont reproché fortement mon attitude: j'avais été, à leurs yeux, agressive, j'avais mal géré. Heureusement, les collègues m'ont défendu en expliquant que le gamin était imprévisible. Les parents de la gamine m'ont eux remercié (une petite mèche de cheveux en moins seulement). Le gamin n'a pas été puni ni sanctionné, il est resté en classe jusqu'à la fin de l'année (Rien n'a été mis en place alors qu'il était dangereux pour lui-même et pour les autres). J'ai angoissé tout le reste de l'année qu'un incident du même type se reproduise
- SaloméNiveau 3
Autre chose : nous ne sommes absolument pas formés. La différence entre TDAH ou TDA, TSA, dys multiples...
En tout cas, il y a 14 ans, quand j'étais à l'iufm, rien. J'ai appris sur le tas, comme beaucoup.
Et puis le fait d'avoir une fille concernée m'a beaucoup appris aussi.
Je suis également effondrée par le manque de formation et la manière dont les aesh sont considérées par l'institution. Et c'est encore pire depuis la création des Pial, censés rendre la prise en charge plus efficace, mais étant en réalité un moyen de rendre plus rentables les accompagnement : une aesh sur plusieurs établissements (1et ou 2ème degré, peu importe), des enfants qui ont plusieurs aesh... On s'adapte pas la prise en charge aux besoins de ces enfants qui de toute manière sont considérés comme des "blocs de moyens" (expression utilisée par l'enseignante référente lors de l'ESS).
Dans les collèges et lycées, les chefs n'organisent jamais des réunions en début d'année entre parents et aesh. D'ailleurs les aesh ont l'interdiction formelle d'entrer directement en contact avec les familles. Tout est donc facilité pour avoir un accompagnement efficace, comme vous pouvez le voir.
Système absurde et hypocrite où les enseignants sont culpabilisés par l'institution et montrés du doigt par la société alors qu' on fait tout reposer sur leurs épaules et sur celles des aesh payées 700 euros par mois.
Enfin, pourquoi est-ce aux parents de faire les démarches pour que leur enfant bénéficie de l'accompagnement d'une aesh ? Comme pour les pap, les enseignants devraient pouvoir être à l'initiative des PPS.
Vu le parcours du combattant que c'est d'obtenir un rdv dans un cmp, sans compter le fait que dans certains milieux, il est honteux de recourir à l'aide de psys, médecins, bref d'accepter la différence de son enfant.
C'est pas grave, comme pour plein de choses, le système fonctionne mal, au détriment des enfants et des profs, mais il continue de fonctionner, alors...
En tout cas, il y a 14 ans, quand j'étais à l'iufm, rien. J'ai appris sur le tas, comme beaucoup.
Et puis le fait d'avoir une fille concernée m'a beaucoup appris aussi.
Je suis également effondrée par le manque de formation et la manière dont les aesh sont considérées par l'institution. Et c'est encore pire depuis la création des Pial, censés rendre la prise en charge plus efficace, mais étant en réalité un moyen de rendre plus rentables les accompagnement : une aesh sur plusieurs établissements (1et ou 2ème degré, peu importe), des enfants qui ont plusieurs aesh... On s'adapte pas la prise en charge aux besoins de ces enfants qui de toute manière sont considérés comme des "blocs de moyens" (expression utilisée par l'enseignante référente lors de l'ESS).
Dans les collèges et lycées, les chefs n'organisent jamais des réunions en début d'année entre parents et aesh. D'ailleurs les aesh ont l'interdiction formelle d'entrer directement en contact avec les familles. Tout est donc facilité pour avoir un accompagnement efficace, comme vous pouvez le voir.
Système absurde et hypocrite où les enseignants sont culpabilisés par l'institution et montrés du doigt par la société alors qu' on fait tout reposer sur leurs épaules et sur celles des aesh payées 700 euros par mois.
Enfin, pourquoi est-ce aux parents de faire les démarches pour que leur enfant bénéficie de l'accompagnement d'une aesh ? Comme pour les pap, les enseignants devraient pouvoir être à l'initiative des PPS.
Vu le parcours du combattant que c'est d'obtenir un rdv dans un cmp, sans compter le fait que dans certains milieux, il est honteux de recourir à l'aide de psys, médecins, bref d'accepter la différence de son enfant.
C'est pas grave, comme pour plein de choses, le système fonctionne mal, au détriment des enfants et des profs, mais il continue de fonctionner, alors...
- mistinguetteFidèle du forum
autant j'apprécie toujours d'être formée autant je commence à devenir allergique à l'explication de nos difficultés par l'absence de formation. Comprendre les troubles (autistiques ou autres...) ok mais existe t il vraiment une formation possible pour les gérer en même tant que 30 élèves eux même pouvant avoir d'autres troubles? chaque fois on revient sur une compréhension de l'individu or je pense que nous avons en premier lieu à gérer une communauté, comme un organisme vivant sans tête et sans contour..
j'arrivais m' en sortir avec mon môme qui avait faim et se mettait sous la table,, marchait à 4 pattes. Après un quart d'heure pouvais le récupérer. Mais je fais quoi des autres ?
bref, si cette formation existe je m'inscris.
j'arrivais m' en sortir avec mon môme qui avait faim et se mettait sous la table,, marchait à 4 pattes. Après un quart d'heure pouvais le récupérer. Mais je fais quoi des autres ?
bref, si cette formation existe je m'inscris.
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.'..Texte sur les l'oies' commentaires du prof hg que j’adorais sur ma copie de 6e : loi/ l'oie Vous en êtes une!. J'ai évolué depuis mais mon complexe orthographique m'accompagnera toujours. Il semble qu'aujourd’hui on parle de dyslexie pour l'étourdie éternelle que j'étais...alors si c'est la science des ânes, merci de pas charger la mule.
- roxanneOracle
Tu as l'air de penser que la plainte est la solution magique à tous les problèmes. Mais, je crains que ce soit plus compliqué que ça. Après l'accident de mon fils, on s'était un peu renseignés auprès d'une copine avocate et elle nous avait dit que ça aboutissait très peu (et d'ailleurs dans un certain sens heureusement) et puis ça prend du temps et en attendant, l'enfant il faut bien le mettre à l'école donc, le privé peut paraitre une alternative plus simple.Elaïna a écrit:Mais Sei, un gamin qui frappe les autres, les insulte, montre son sexe, tripote les filles, au bout d'un moment, c'est à lui d'être pris en charge, pas aux autres d'encaisser jusqu'à ce que papa et maman paient le privé pour échapper au sauvage !
Oui, il faut que les gamins dangereux (et je ne parle pas de tous les gamins à handicaps, hein, je parle bien de ceux qui mettent les autres en danger) soient pris en charge quelque part où ils ne menaceront pas les autres. Il me semble qu'en tant que parent, ce n'est pas trop demander que son gamin soit en sécurité à l'école. Et objectivement, je pense que si plus de gens déposaient des plaintes contre l'EN (pour mise en danger des enfants) au lieu de fuir vers le privé, curieusement, on trouverait des solutions adaptées à ces enfants, au lieu de les "inclure" à peu de frais.
- VerduretteModérateur
Juridiquement, la plainte aboutit peu, mais elle a l'avantage de secouer l'institution, qui sort les rames et le radeau de sauvetage (les vagues, toussa..). Une plainte, aïe aïe aïe, ça va faire désordre, ayons l'air de faire quelque chose. C'est exactement ce qui se passe dans cette école de l'Eure, on sort les projecteurs, et hop, comme par magie, la DSDEN va faire quelque chose ... Une fois de plus , c'est du vent, le temps que l'équipe se déploie, fasse un diagnostic, avec un peu de chance le bazar va durer jusqu'à la fin de l'année, et l'an prochain on recommencera en ayant l'air de découvrir la situation... Un enfant difficile, quoi, vraiment ? Les vacances ne l'ont pas remis d'équerre ? Franchement, j'exagère à peine. Tous ces braves gens des bureaux travaillent au calme, ils ne subissent pas les cris, la violence, les coups... quotidiennement.
Sei a raison quand elle dit que le problème majeur est la prise en charge. Certes, il y a des parents dans le déni, mais il y a aussi des parents qui voudraient bien agir, et des délais parfaitement déraisonnables. Un discours lénifiant et excessivement optimiste : laissez-lui le temps, ça va s'arranger ... Et quand vraiment on se rend compte que ça ne va pas, il faut attendre des mois le bilan de la psy-EN, des mois que la MDPH statue, puis des mois pour trouver une AESH, des mois pour obtenir un ordinateur, des mois, des mois, qui deviennent des années. Si on a réussi à convaincre un parent, ou si un parent conscient du problème veut vraiment aller au CAMSP ou au CMP, il y a souvent un an d'attente !! Un an !! C'est cela qui est scandaleux. La psychiatrie est le parent pauvre de la médecine, et la pédopsychiatrie le parent pauvre de la psychiatrie, bref, tout va bien ... Les neuro-pédiatres, neuro-psychologues etc ... ne courent pas les rues. les centres référents sont en nombre insuffisant. C'est déjà très difficile en ville, et je ne vous dis même pas comment ça se passe dans les petites villes et les zones rurales...
Les familles qui en ont les moyens iront consulter un psychologue, un psychomotricien ou autre thérapeute non remboursé, pour les autres, oualou. Sans compter que certaines familles sont dépassées, ne comprennent pas bien quel est le problème, et pensent en toute bonne foi que c'est à l'école de trouver la solution.
On pourrait se dire qu'on fait des économies sur les établissements spécialisés pour donner des moyens à toutes les écoles, mais ce n'est même pas le cas. A nous de prendre nos baguettes magiques "adaptation" et "différenciation" et de faire réussir tout le monde. Mais de qui se moque t-on ?
J'édite pour rappeler que dans tous les cas, plus la prise en charge est précoce, plus elle est efficace. C'est le grand cheval de bataille du plan autisme, mais c'est vrai pour tous les autres troubles du neuro-développement, les troubles du langage etc ... Or, parfois, nous nous tirons une balle dans le pied : entre ceux qui ne veulent pas "étiqueter" ou "stigmatiser" les enfants trop jeunes (en fait, il s'agit de les aider ... Au pire on se sera trompé et on n'ira pas plus loin, au mieux on aura identifié un problème) et les personnels du RASED qui, très souvent, minimisent et pensent que le temps seul va suffire, on n'est pas sorti des ronces.
Je l'ai vu avec ma fille aînée, pendant deux-trois ans médecins et école m'ont dit de ne pas m'inquiéter, que ça irait mieux l'année prochaine, heureusement que je me suis bougée sinon je ne sais pas où elle en serait actuellement.
Sei a raison quand elle dit que le problème majeur est la prise en charge. Certes, il y a des parents dans le déni, mais il y a aussi des parents qui voudraient bien agir, et des délais parfaitement déraisonnables. Un discours lénifiant et excessivement optimiste : laissez-lui le temps, ça va s'arranger ... Et quand vraiment on se rend compte que ça ne va pas, il faut attendre des mois le bilan de la psy-EN, des mois que la MDPH statue, puis des mois pour trouver une AESH, des mois pour obtenir un ordinateur, des mois, des mois, qui deviennent des années. Si on a réussi à convaincre un parent, ou si un parent conscient du problème veut vraiment aller au CAMSP ou au CMP, il y a souvent un an d'attente !! Un an !! C'est cela qui est scandaleux. La psychiatrie est le parent pauvre de la médecine, et la pédopsychiatrie le parent pauvre de la psychiatrie, bref, tout va bien ... Les neuro-pédiatres, neuro-psychologues etc ... ne courent pas les rues. les centres référents sont en nombre insuffisant. C'est déjà très difficile en ville, et je ne vous dis même pas comment ça se passe dans les petites villes et les zones rurales...
Les familles qui en ont les moyens iront consulter un psychologue, un psychomotricien ou autre thérapeute non remboursé, pour les autres, oualou. Sans compter que certaines familles sont dépassées, ne comprennent pas bien quel est le problème, et pensent en toute bonne foi que c'est à l'école de trouver la solution.
On pourrait se dire qu'on fait des économies sur les établissements spécialisés pour donner des moyens à toutes les écoles, mais ce n'est même pas le cas. A nous de prendre nos baguettes magiques "adaptation" et "différenciation" et de faire réussir tout le monde. Mais de qui se moque t-on ?
J'édite pour rappeler que dans tous les cas, plus la prise en charge est précoce, plus elle est efficace. C'est le grand cheval de bataille du plan autisme, mais c'est vrai pour tous les autres troubles du neuro-développement, les troubles du langage etc ... Or, parfois, nous nous tirons une balle dans le pied : entre ceux qui ne veulent pas "étiqueter" ou "stigmatiser" les enfants trop jeunes (en fait, il s'agit de les aider ... Au pire on se sera trompé et on n'ira pas plus loin, au mieux on aura identifié un problème) et les personnels du RASED qui, très souvent, minimisent et pensent que le temps seul va suffire, on n'est pas sorti des ronces.
Je l'ai vu avec ma fille aînée, pendant deux-trois ans médecins et école m'ont dit de ne pas m'inquiéter, que ça irait mieux l'année prochaine, heureusement que je me suis bougée sinon je ne sais pas où elle en serait actuellement.
- Ajonc35Sage
La situation de ton carreleur me fait penser à une autre situation. Un eléve de cap en travaux paysagers disposait d'un accompagnement lors de son epreuve pratique à l'examen . L'élève expliquait à l'accompagnant ce qu'il devait faire car, lourdement handicapé ( et pas temporaire) toute pratique était impossible. Expliquez moi le service rendu.Honchamp a écrit:Sisyphe a écrit:Un de mes élèves faisait de la moto en classe. Je lui disais de se garer et de couper le moteur et il se calmait 5 minutes. Un collègue qui l'avait l'année passée me l'avait conseillé et c'était la phrase qui fonctionnait... pour 5 minutes. Si je lui disais de se calmer ou de s'asseoir (sa moto faisait le tour de la classe et renversait une partie des affaires des camarades en raison de l'espacement des tables), cela n'avait aucun effet.
Mais comme il était en CAP, c'était hyper courant. Les 3/4 de mes élèves étaient également en dispositif ULIS. La majorité avait des problèmes mnésiques lourds. Ils ne savaient pas si on était le matin ou l'après-midi par exemple et allaient au lycée en taxi.
C'était il y a plus de 15 ans. Nous aussi, nous étions les horribles profs intolérants qui refusions de regarder l'inclusion comme une chance pour tous. Mais 1/4 de la classe souffrait beaucoup de la situation. C'est difficile pour un prof de tenir une heure avec celui qui fait des bruits de moto mais eux les supportent toute la journée, comme nos collègues PE.
On avait aussi un élève en fauteuil roulant et sourd. C'était une section de CAP carrelage. Quand nous avons souligné l'impossibilité pour lui d'exercer ce métier, on nous a répondu : "C'est son rêve. Il vit des choses difficiles. Vous allez aussi lui briser son rêve ?" Comme nous insistions sur l'impossibilité physique de poser du carrelage en fauteuil roulant, on nous a répondu : "Il pourra faire de la mosaïque d'art ou poser des carreaux en hauteur dans les salles de bains que les collègues lui tendront" C'était ahurissant.
Ce témoignage confirme ce que je pense :
on pense souvent que l'inclusion sert à réduire les classes spécialisées. Donc les coûts. Motif économique.
Je pense que c'est aussi par idéologie. Comme il y a les idéologues des compétences, des îlots...
Sauf que les idéologues de l'inclusion sont encore plus "habités".
Et contre une idéologie, c'est difficile d'argumenter.
Je suis dans un département où on n'applique pas l'inclusion à marche forcée, pour des raisons que mon copain m'a expliquées l'autre jour, partagées par les structures, et que je retrouve en vous lisant.
Mais il suffit de changements dans l'appareil de l'Education Nationale, ou de quelqu'un de très activiste à la direction de la MDPH.
- NasopiBon génie
Un exemple concret.
Le handicap de mes enfants s'est vu dès les premiers mois de vie (avant 6 mois en tout cas).
Pendant 3 ans, les médecins ont refusé de nous donner un diagnostic, pour ne pas "coller d'étiquette sur le front de l'enfant".
3 ans.
A trois ans, ils nous ont dit qu'ils suspectaient de l'autisme, et qu'il nous fallait prendre rendez-vous au CRA pour avoir la confirmation du diagnostic. On a attendu 2 ans avant d'avoir une place au CRA.
5 ans.
Quand on a eu le diagnostic, on a pu faire des démarches pour avoir une place en IME. On a attendu 3 ans la place en IME.
8 ans.
Donc : le handicap s'est vu dès les premiers mois de vie, et mes enfants n'ont eu une place en IME qu'à l'âge de 8 ans.
Et nous étions des parents réactifs.
Le handicap de mes enfants s'est vu dès les premiers mois de vie (avant 6 mois en tout cas).
Pendant 3 ans, les médecins ont refusé de nous donner un diagnostic, pour ne pas "coller d'étiquette sur le front de l'enfant".
3 ans.
A trois ans, ils nous ont dit qu'ils suspectaient de l'autisme, et qu'il nous fallait prendre rendez-vous au CRA pour avoir la confirmation du diagnostic. On a attendu 2 ans avant d'avoir une place au CRA.
5 ans.
Quand on a eu le diagnostic, on a pu faire des démarches pour avoir une place en IME. On a attendu 3 ans la place en IME.
8 ans.
Donc : le handicap s'est vu dès les premiers mois de vie, et mes enfants n'ont eu une place en IME qu'à l'âge de 8 ans.
Et nous étions des parents réactifs.
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"Donne-moi la sérénité nécessaire pour accepter telles qu’elles sont les choses qu’on ne peut pas changer, donne-moi le courage de changer celles qui doivent l’être ; donne-moi la sagesse qui permet de discerner les unes et les autres." (Marc-Aurèle)
- roxanneOracle
Dans le même genre, une élève avec une maladie congénitale avec des membres déformés, elle était minuscule (je me rappelle qu'elle allait s'asseoir en passant sous les tables donc.). Elle était dans une section de services, avait fait son stage en crèche et scandale car la directrice de la crèche avait refusé qu'elle porte les bébés (dont certains à 18 moins faisaient presque sa taille). Mais de fait, elle ne pouvait pas, c'était dangereux pour ces bébés. Mais personne n'avait jamais dit ça. C('est compliqué parce qu'en même temps, il faut pousser les enfants à faire au maximum, mais c'est quoi ce maximum? A quel moment on arrête? Je me souviens d'amis de mes parents, milieu enseignants-éducateurs. Leur fille souffrait d'un léger handicap mental. Sa mère l'avait portée à bout de bras jusqu'au brevet (qui n'était pas forcément donné à ce moment-là, années 90) . Et d'un côté , c'était admirable d'autant plus qu'il n'y avait pas forcément tous les aménagements d'aujourd'hui, mais de l'autre, il y avait eu des conséquences : sur ses sœurs d'abord, avec une grave dépression pour l'une et pour elle ensuite qui avait complément craqué sous cette pression et même fini par régresser. Mais aurait-il fallu la laisser se débrouiller? Après, là, on est sur un autre sujet.
- A TuinVénérable
Le fait des formations est pour progressivement imprimer que l'enseignement doit être uniformisé, l'idée sous jacente est sans doute de rogner sur la liberté pédagogique ... Après Samuel Paty il a été question également de ces formations, avec l'idée qu'il serait apprécié d'avoir un discours uniforme sur tel ou tel thème partout sur le territoire.mistinguette a écrit:autant j'apprécie toujours d'être formée autant je commence à devenir allergique à l'explication de nos difficultés par l'absence de formation. Comprendre les troubles (autistiques ou autres...) ok mais existe t il vraiment une formation possible pour les gérer en même tant que 30 élèves eux même pouvant avoir d'autres troubles? chaque fois on revient sur une compréhension de l'individu or je pense que nous avons en premier lieu à gérer une communauté, comme un organisme vivant sans tête et sans contour..
j'arrivais m' en sortir avec mon môme qui avait faim et se mettait sous la table,, marchait à 4 pattes. Après un quart d'heure pouvais le récupérer. Mais je fais quoi des autres ?
bref, si cette formation existe je m'inscris.
En amont il semble de bon sens d'orienter un enfant avec des difficultés dans une voie où il pourra réussir et s'épanouir
- CathEnchanteur
Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, j'ai envie d'utiliser une partie de vos témoignages sur tw, en réponse à un enseignant spé qui me dit que sisisi, tout est possible...
En les résumant et de façon encore plus anonyme, bien sûr.
En les résumant et de façon encore plus anonyme, bien sûr.
- Clecle78Bon génie
Dans un autre registre nous avond eu une élève sourde et malvoyante intégrée dans une classe de 36 élèves de seconde avec deux autres élèves mal voyants. Malgré la bonne volonté de tous ce fut une catastrophe. L'élève est partie en enseignement spécialisé.
- A TuinVénérable
Lors d'un forum de l'orientation post-3e, nous avions eu une fois un élève aveugle qui venait se renseigner car il souhaitait absolument venir en logistique. Nous avons avec le meilleur tact possible exprimé qu'en l'état ce serait compliqué, la formation necessitant de savoir conduire des chariots...
- Mélusine2Niveau 10
C'est tellement triste et révoltant de vous lire !
- Clecle78Bon génie
Une de nos élèves très très mal voyante voulait absolument faire cuisine
Au bout de 15 jours le prof a dit stop. Trop dangereux Elle est donc passée ... en service faute de réorientation immédiate. J'ai déjeuné une fois au restaurant d'application. L'enseignant devait rester auprès d'elle et donc renoncer à s'occuper des autres élèves. A un moment il s'est éloigné. Elle a voulu nous servir à boire et tout a été versé à côté. A un moment ça devient impossible d'intégrer certains handicaps dans certaines formations. Mais personne ne voulait le lui dire avant qu'elle ne se heurte au mur de la réalité. Par la suite elle a trouvé une formation dans l'enseignement adapté et ça s'est très bien passé je crois.
Au bout de 15 jours le prof a dit stop. Trop dangereux Elle est donc passée ... en service faute de réorientation immédiate. J'ai déjeuné une fois au restaurant d'application. L'enseignant devait rester auprès d'elle et donc renoncer à s'occuper des autres élèves. A un moment il s'est éloigné. Elle a voulu nous servir à boire et tout a été versé à côté. A un moment ça devient impossible d'intégrer certains handicaps dans certaines formations. Mais personne ne voulait le lui dire avant qu'elle ne se heurte au mur de la réalité. Par la suite elle a trouvé une formation dans l'enseignement adapté et ça s'est très bien passé je crois.
- VolubilysGrand sage
En effet, certains psychologues du rased (quand on en a un) minimisent énormément les soucis.Verdurette a écrit:
[...] et les personnels du RASED qui, très souvent, minimisent et pensent que le temps seul va suffire, on n'est pas sorti des ronces.
- ne pas citer:
- Plus de 2 ans de bataille pour que mon élève dysphasique (d'après l'orthophoniste, mais diagnostique en cours car tout était bloqué par la psysco qui soutenait que non, la gamine n'avait rien) ne soit considérée par la psy-sco comme ayant un problème (mais en mode "je comprends pas, elle est intelligente pourtant"... mais c'est pas une problème d'intelligence! elle n'a pas construit le langage et ne mémorise rien!) du coup on a 2 ans 1/2 de retard pour monter le dossier.
Et là, elle minimise les soucis d'une autre de mes élèves sous prétexte de "non mais son frère a aussi des problèmes, on ne va pas charger cette pauvre famille."
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- maikreeeesseGrand sage
Chez moi, c'est la remarque imparable "mais elle ou il est de fin d'année, laissons-lui le temps" ce qui a comme conséquence qu'aucun enfant né en octobre, novembre ou décembre ne sera vu ou alors avec un an ou deux ans de retard par rapport aux autres.
- MalacaEsprit éclairé
Volubilys, on a la même Psy RASED ! ?
Inclusion : ma fille a dans sa classe 4 AESH ! (heureusement pas toutes en même temps ... mais toutes non formées et interchangeables) qui dit mieux ?
- Spoiler:
- Sauf qu'ici le dossier est monté avec bilans ortho et on a eu 6 équipes éducatives depuis la GS, 3 ans après la maman est maintenant d'accord pour demander une orientation ULIS mais la Psy a émis un avis négatif dans son bilan, enfin délivré après l'avoir vu 2 fois 20 minutes en individuel, et avec le même genre d'arguments. j'hallucine
Inclusion : ma fille a dans sa classe 4 AESH ! (heureusement pas toutes en même temps ... mais toutes non formées et interchangeables) qui dit mieux ?
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