- JacqGuide spirituel
Article du Point, libre accès.
https://www.lepoint.fr/justice/samuel-paty-la-peur-de-l-enseignant-quelques-jours-avant-son-assassinat-21-11-2022-2498536_2386.php#11
Pour les collègues qui se "désolidarisent", je ne sais pas, je n'y étais, je ne sais pas où ils en sont maintenant. Je ne sais pas si dans le même cas j'aurais mesuré l'ampleur du désastre à venir, je ne sais pas pourquoi ils se sont "désolidarisés", je ne peux pas les juger sans les connaître. Il serait trop facile pour moi de jeter l’opprobre sur eux, planqué derrière mon petit PC.
Le témoignage de la chef d'établissement est... je ne sais pas quoi dire, je ne lui reproche rien, je ne trouve pas mes mots. Le pire je crois dans ce que j'ai entendu ce jour sur différentes chaînes radio ce sont les appels incessants à la loge de "fous" du monde entier et d'entendre qu'on lui a juste conseillé de prendre sa voiture ! Et la description de cette solitude, c'est terrible.
Pour revenir un peu en arrière, je n'avais pas cours lors de la minute de silence mais je suis venu assister. Le proviseur a trouvé des mots forts, justes et simples. On ne peut malheureusement pas faire grand-chose de plus, si ce n'est continuer notre travail non pas comme avant mais en pensant justement à la suite...
https://www.lepoint.fr/justice/samuel-paty-la-peur-de-l-enseignant-quelques-jours-avant-son-assassinat-21-11-2022-2498536_2386.php#11
Pour les collègues qui se "désolidarisent", je ne sais pas, je n'y étais, je ne sais pas où ils en sont maintenant. Je ne sais pas si dans le même cas j'aurais mesuré l'ampleur du désastre à venir, je ne sais pas pourquoi ils se sont "désolidarisés", je ne peux pas les juger sans les connaître. Il serait trop facile pour moi de jeter l’opprobre sur eux, planqué derrière mon petit PC.
Le témoignage de la chef d'établissement est... je ne sais pas quoi dire, je ne lui reproche rien, je ne trouve pas mes mots. Le pire je crois dans ce que j'ai entendu ce jour sur différentes chaînes radio ce sont les appels incessants à la loge de "fous" du monde entier et d'entendre qu'on lui a juste conseillé de prendre sa voiture ! Et la description de cette solitude, c'est terrible.
Pour revenir un peu en arrière, je n'avais pas cours lors de la minute de silence mais je suis venu assister. Le proviseur a trouvé des mots forts, justes et simples. On ne peut malheureusement pas faire grand-chose de plus, si ce n'est continuer notre travail non pas comme avant mais en pensant justement à la suite...
- LefterisEsprit sacré
Je vais plus loin : du dégoût et de la haine. Il faut marcher dos au mur en salle des professeurs ( ou ne pas y aller) avec des gens comme ça. Le ver est dans le fruit, et bien vivace.Sophiathena a écrit:L nformation sur des collègues se désolidarisant de Samuel Paty n'est pas nouvelle, je l'avais lu à l'époque. Malheureusement, cela ne m'étonne pas mais suscite en moi une grande colère vis-à-vis de ces personnes.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- epekeina.tes.ousiasModérateur
On sait, depuis le rapport de l'IG, que deux de ses collègues d'histoire ont évoqué la possibilité de luu retirer la charge de coordination de la discipline, que certains (les mêmes ou non, ce n'est pas dit) ont tenu à faire savoir que la progression était commune, mais qu'ils ne faisaient pas les mêmes cours que lui. On sait aussi qu'une collègue élue au CA du collège est intervenue en salle des profs pour demander à l'ensemble de cesser de faire courir des bruits sur le problème...
On sait aussi que S. Paty a dû revenir le mardi pour déposer une plainte parce que l'officier qui traitait celle du père n'était pas disponible le lundi quand il s'est rendu au commissariat avec la Principale. Et on sait qu'il devait encore remplir un rapport pour bénéficier de la protection fonctionnelle, mais qu'il n'aura pas eu le temps de le faire. On sait aussi que des demandes de patrouilles de police ont été faites (puis qu'il n'en est plus du tout question), que l'adjoint sécurité du rectorat a été alerté sur son portable, mais n'a pas suivre...
On sait beaucoup de choses. Et on en saura peut-être plus. Mais je reconnais que tout cela me donne la nausée...
On sait aussi que S. Paty a dû revenir le mardi pour déposer une plainte parce que l'officier qui traitait celle du père n'était pas disponible le lundi quand il s'est rendu au commissariat avec la Principale. Et on sait qu'il devait encore remplir un rapport pour bénéficier de la protection fonctionnelle, mais qu'il n'aura pas eu le temps de le faire. On sait aussi que des demandes de patrouilles de police ont été faites (puis qu'il n'en est plus du tout question), que l'adjoint sécurité du rectorat a été alerté sur son portable, mais n'a pas suivre...
On sait beaucoup de choses. Et on en saura peut-être plus. Mais je reconnais que tout cela me donne la nausée...
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Si tu vales valeo.
- Choup90Niveau 10
Quelle tristesse, de lire la peur de notre collègue. Sa détresse, et surtout, sa solitude… Les larmes me montent aux yeux.
Et je pense à ceux qui le connaissaient et l'aimaient. Pour qui ces "précisions" doivent être insoutenables.
Et je pense à ceux qui le connaissaient et l'aimaient. Pour qui ces "précisions" doivent être insoutenables.
- chmarmottineGuide spirituel
Choup90 a écrit:Quelle tristesse, de lire la peur de notre collègue. Sa détresse, et surtout, sa solitude… Les larmes me montent aux yeux.
Et je pense à ceux qui le connaissaient et l'aimaient. Pour qui ces "précisions" doivent être insoutenables.
Oui, c'est insoutable. C'est vraiment le bon mot. Révoltant aussi.
- CathEnchanteur
Je suis encore bouleversée par cette histoire. Et lire - même si bien sûr je m'en doutais - qu'il a vécu ses derniers jours dans la peur me retourne.
- Thierry75Niveau 10
Une solitude infernale, le fait qu'il se savait en danger de mort. Terrible.
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Le moi est haïssable.
- Vieux_MongolFidèle du forum
J'ai lu les articles originaux dans le Parisien. C'est effectivement abominable. Si j'ai bien compris pour l'instant l'essentiel des renseignements obtenus sur le traitement par l'EN et la police viennent de l'enquête sur l'acte de terrorisme, dont ce n'est pas directement l'objet. Par contre une seconde enquête a été ouverte le 19 avril dernier pour « non-assistance à personne en danger » et « non-empêchement de crime" suite à une plainte posée par des membres de la famille. Elle permettra de comprendre encore mieux cet aspect des choses. A ce que je crois comprendre on ne peut pas dire que rien n'a été fait en terme de signalement et ce genre de chose. Mais à un niveau trop général. Par contre mon impression est que Samuel Paty a été laissé individuellement extrêmement seul. Pour la police d'abord, pourtant présente à une réunion, qui donne juste un conseil général de "prendre la voiture". Par le rectorat et la direction de l'établissement qui, s'ils tentent de gérer à un niveau supérieur, semblent laisser le collègue au quotidien face au danger et à ses angoisses. Pour moi c'est là qu'ils y des responsabilités à établir et surtout des leçons à tirer.
- ipomeeGuide spirituel
Oui, c'est abominable de penser à la peur qu'il a pu ressentir. Mais il a eu cependant un grand courage, c'est de ne pas demander un arrêt de travail à son médecin. Qui aurait été justifié, à mon avis.
Pensées à Samuel Paty.
Pensées à Samuel Paty.
- InvitéInvité
Cath a écrit:Je suis encore bouleversée par cette histoire. Et lire - même si bien sûr je m'en doutais - qu'il a vécu ses derniers jours dans la peur me retourne.
Je ressens la même chose Cath. Plusieurs médias ont évoqué les articles du "Parisien", j'en ai pleuré. Je pense à lui tous les jours. Ainsi qu'à nos collègues actuellement menacés.
- HocamSage
Mêmes impressions.Vieux_Mongol a écrit:J'ai lu les articles originaux dans le Parisien. C'est effectivement abominable. Si j'ai bien compris pour l'instant l'essentiel des renseignements obtenus sur le traitement par l'EN et la police viennent de l'enquête sur l'acte de terrorisme, dont ce n'est pas directement l'objet. Par contre une seconde enquête a été ouverte le 19 avril dernier pour « non-assistance à personne en danger » et « non-empêchement de crime" suite à une plainte posée par des membres de la famille. Elle permettra de comprendre encore mieux cet aspect des choses. A ce que je crois comprendre on ne peut pas dire que rien n'a été fait en terme de signalement et ce genre de chose. Mais à un niveau trop général. Par contre mon impression est que Samuel Paty a été laissé individuellement extrêmement seul. Pour la police d'abord, pourtant présente à une réunion, qui donne juste un conseil général de "prendre la voiture". Par le rectorat et la direction de l'établissement qui, s'ils tentent de gérer à un niveau supérieur, semblent laisser le collègue au quotidien face au danger et à ses angoisses. Pour moi c'est là qu'ils y des responsabilités à établir et surtout des leçons à tirer.
Ce qui m'a le plus retourné dans le récit des derniers jours de Samuel Paty, c'est de savoir exactement ce qu'il a recherché sur internet : son propre nom et ce curieux « trouble à l'ordre public » qui paraît tellement dérisoire quand on connaît la suite. De l'imaginer en train de taper ces mots exacts sur Google.
- ben2510Expert spécialisé
Je me permets de relayer une enquête universitaire dont je viens d'avoir connaissance via twitter :
L'enquête porte manifestement sur la façon dont les collègues ont ressenti l'assassinat de Samuel Paty.
L'enquête porte manifestement sur la façon dont les collègues ont ressenti l'assassinat de Samuel Paty.
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On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres : mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison. Henri Poincaré La notion d'équation différentielle est le pivot de la conception scientifique du monde. Vladimir Arnold
- Mélusine2Niveau 10
Répondu. Des fois que ça servirait à quelque chose, allez savoir !
- ipomeeGuide spirituel
Cette enquête est tout de même bizarre : quel intérêt d'avoir le "ressenti" des enseignants, et dans quel but ?
Et qui est l'auteur de cette enquête ? Dans quel cadre s'inscrit-elle ?
Et qui est l'auteur de cette enquête ? Dans quel cadre s'inscrit-elle ?
- Isis39Enchanteur
ipomee a écrit:Cette enquête est tout de même bizarre : quel intérêt d'avoir le "ressenti" des enseignants, et dans quel but ?
Et qui est l'auteur de cette enquête ? Dans quel cadre s'inscrit-elle ?
Une simple recherche permet de voir que l'auteur de l'enquête est un universitaire qui travaille sur les politiques éducatives (entre autres).
https://www.jean-jaures.org/expert/ismail-ferhat/
https://www.parisnanterre.fr/ismail-ferhat
- ipomeeGuide spirituel
Isis39 a écrit:ipomee a écrit:Cette enquête est tout de même bizarre : quel intérêt d'avoir le "ressenti" des enseignants, et dans quel but ?
Et qui est l'auteur de cette enquête ? Dans quel cadre s'inscrit-elle ?
Une simple recherche permet de voir que l'auteur de l'enquête est un universitaire qui travaille sur les politiques éducatives (entre autres).
https://www.jean-jaures.org/expert/ismail-ferhat/
https://www.parisnanterre.fr/ismail-ferhat
Merci.
- mimiNiveau 9
Un journaliste va sortir un livre sur cette terrible affaire.
Si j'en crois son interview ici
, je pense que l'Institution n'en sort pas grandie...
Si j'en crois son interview ici
, je pense que l'Institution n'en sort pas grandie...
- epekeina.tes.ousiasModérateur
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/l-assassinat-de-samuel-paty-un-scandale-d-etat-20230414
Samuel Paty est aussi lâché par bon nombre de ses collègues profs. Comment l’expliquez-vous?
Non seulement lâché, mais dénigré! Le lundi précédant l’assassinat de Samuel Paty, il participe à une réunion de profs qui dégénère en procès contre lui. À de rares exceptions près, ses collègues lui disent qu’il a fauté, «merdé» - c’est le terme utilisé par une prof. Certains iront jusqu’à critiquer violemment son cours sur les caricatures en classe, devant leurs élèves! Je signale au passage que les caricatures de Mahomet de Charlie Hebdo sont disponibles sur le réseau Canopé, missionné par l’Éducation nationale pour fournir du matériel pédagogique aux enseignants. Il n’y a donc rien d’anormal à s’en servir. Le référent laïcité du collège et la principale leur demanderont de faire preuve d’un peu de solidarité et feront pression pour que ces collègues n’exercent pas leur droit de retrait.
Ce que j’ai vu des échanges sur la messagerie interne est consternant. Ces profs doivent d’ailleurs avoir réalisé qu’ils n’ont pas montré leur meilleur visage car ils fuient les micros. Deux seulement ont accepté de parler. L’un avait proposé de raccompagner Samuel Paty chez lui en début de semaine du drame mais a eu un empêchement le jour de l’assassinat. Pour autant, il ne mérite pas d’être accablé, c’est un de ceux qui ont aidé Samuel! Une autre anecdote est significative: Samuel vient habituellement au travail à pied (il habite à 950 mètres du collège), mais se sentant menacé, il pense utiliser sa voiture. Problème: pour se garer à l’intérieur de l’enceinte de l’établissement, il faut un bip pour ouvrir la grille d’entrée. Le sien ne fonctionne plus, il a demandé sa réparation. L’administration du collège ne saura pas le remplacer à temps et aucun de ses collègues ne lui aura proposé le sien. C’est un détail qui en dit long: ça lui aurait évité de se retrouver dans la rue face à son assassin!
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Si tu vales valeo.
- mimiNiveau 9
Oui, j'avais eu des échos très similaires à l'époque.
- Charles-MauriceNiveau 10
C'est horrible, la machine infernale de la couardise de l'EN.
- OudemiaBon génie
J'ai entendu la présentation ce matin sur Europe1 : Philippe Vandel a continué à répéter la fable des élèves à qui Samuel Paty aurait demandé d'aller dans le couloir, son interlocuteur ne l'a pas repris...
- CondorcetOracle
mimi a écrit:Un journaliste va sortir un livre sur cette terrible affaire.
Si j'en crois son interview ici ont besoin
, je pense que l'Institution n'en sort pas grandie...
L'auteur accable le renseignement territorial et dédouane le ministre de l'EN alors que les raisons de chacun sont similaires :
00.31.40 - 00.32.38 : "J'ai demandé un rendez-vous à Jean-Michel Blanquer qui est quelqu'un de bonne foi a tenté de renforcer les valeurs de la République au sein de l'Education nationale, qui a mis au point un certain nombre d'alertes pour que ceux qui ont besoin d'aide puissent en avoir ; malheureusement, c'était pas sur lui que ça devait tomber mais l'affaire Paty est tombée sous son ministère et il m'a dit "pardon mais Samuel Paty, je n'en ai entendu parler que le 16 octobre ", ce à quoi je lui ai répondu "non mais il y avait des messages d'alerte (...) et il m'a répondu "vous savez quand il y a 30 ou 40 signalements par jour, on ne peut pas tout savoir".
L'écoute me laisse mitigé sur sa démarche qui me semble plus animée par des partis pris que par une prise de recul nécessaire à la compréhension du contexte de l'assassinat de notre collègue.
Ce qui m'intéresse en tant qu'historien n'est pas juger en termes moraux mais de comprendre comment et pourquoi cela a été possible, cela aurait pu se passer autrement et surtout de discerner la la possible montée en généralité ou non. L'historien n'est pas un juge.
Que certains semblables, fussent-ils des collègues, ne soient humainement très intéressants ne constitue pas une énorme surprise. En revanche, j'ai envie de comprendre l'événement dans son intégralité, réception et relectures comprises.
- mimiNiveau 9
Hum...Je ne trouve pas que cela dédouane Blanquer ou du moins son ministère. Je doute fort que 40 messages par jour soient de l'acabit de ceux qui relataient l'ampleur prise très vite par l'affaire Paty.
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