Devenir prof à 52 ans

Je déconseille pour plusieurs raisons :
- perte probable de revenus
- perte probable du lieu de travail, cela dépend de la discipline
- pas plus de disponibilité pour la famille, même si la présence à la maison est plus importante (et encore cela dépend de la mutation premier poste), la quantité de travail à fournir reste importante. Sauf vacances scolaires (qui restent partiellement occupées par copies, préparations ...), et surtout vacances d'été.
- et surtout l'école que vous avez quittée il y a 25 ans n'a absolument plus rien, mais alors rien, à voir avec celle que vous allez trouver, et vous n'aurez aucun repère.
D'où gros risque de désillusion.

Mara-Jade a écrit:Je suis d'accord avec Emeraldia. Pourquoi mettre les contractuels à part ? Ils sont les moins bien payés, les plus fragiles (un simple avis du chef d'établissement et le téléphone ne sonne plus), les moins protégés. Ils vont en salle des profs, enseignent avec les moyens du bord, sont en première ligne comme les titulaires. Dès lundi, ils auront le privilège d'attraper le covid ou de se faire trucider comme nous. Cela, pour quelques centaines d'euros de moins qu'un titulaire et, en prime, le manque de considération de certains collègues, pour lesquels ils ne sont pas "liés". Mais si, je t'assure qu'ils sont liés à toute cette ..... Balhazaard.

Ce n'est pas la première fois que je lis cela sur ce forum, ou ailleurs, concernant le salaire des contractuels.
Je suis contractuelle et je gagne plus qu'un titulaire qui a 10 ans d'ancienneté. Mon diplôme (BAC + 5) et mon ancienneté dans le privé et l'enseignement ont été valorisés, et ce, sans les différentes primes.

Balthazaard a écrit:Vous dites que "vous avez conscience"...je suis désolé mais non, personne d'extérieur ne peut avoir conscience de ce qu'est la situation dans l'EN et du niveau des élèves...personne ne peut avoir conscience de ce qu'est ce métier sans y être lié (désolé pour les contractuels mais je ne les considère pas comme liés)
Vous le dites bien c'est un rêve, je dirai un fantasme et ce serait bien pour vous que cela en reste un...il y a de belles histoires sur l'EN , de beaux films, ils sont là pour faire rêver, regardez les , la réalité est morne, désespérante, sans issue...

Merci pour ce témoignage
Vu de l’extérieur en effet, vous dépeignez un tableau plutôt pessimiste de votre profession , pas très engageant .. c’est néanmoins votre ressenti et je prends en compte , merci à vous

Tentez l’expérience alors..

ritta68 a écrit:Tentez l’expérience alors..

Cest à dire que ce témoignage n’est pas très encourageant voyez-vous

Attention aussi aux nombreuses matières possibles en éco-gestion, on ne peut pas toujours choisir.

Est-ce que votre emploi actuel vous épanouit?
Sinon faites cette reconversion pour réaliser votre rêve.

Je ne conseillerais à personne d'embrasser ce métier, que j'ai pourtant aimé exercer. Les conditions de travail se dégradent extrêmement rapidement, et la rémunération stagne.
2 points importants : avec le CAPES, tu entres dans la fonction publique d'État. L'état t'affectera là où il a besoin de toi, sans se préoccuper le moins du monde de tes desiderata. C'est normal. Mais c'est difficile à vivre quand on a bâti sa vie quelque part.
Et tu n'as aucune idée de ce qu'est notre métier (ne le prends pas mal, c'est un fait). Être allé à l'école, cela ne donne aucune idée de ce qu'est l'enseignement ; c'était vrai AVANT que la relation entre le professeur et ses élèves ne devienne ce qu'elle est aujourd'hui, même quand tout va bien.
Si tu peux prendre un congé sans solde et faire des vacations dans le secondaire (on recrute à peu près n'importe qui dans les matières en tension - là non plus, je ne cherche pas à être agressive), va voir comment ça se passe. Si ça te convient et que tu peux supporter la perte financière, alors, je te souhaite bonne chance pour le concours. Mais ne te lance pas là dedans à l'aveugle, il y a loin entre l'idée qu'on se fait du métier et les réalités, je dis "les" parce qu'enseigner dans un petit collège tranquille ou un gros bahutde centre-ville, sans meme parler des rep et autres prévention violence, ce n'est pas du tout pareil.

ritta68 a écrit:Est-ce que votre emploi actuel vous épanouit?
Sinon faites cette reconversion pour réaliser votre rêve.

Je n’ai pas de ras le bol de ma situation actuelle, mais le temps qui passe réveille quelque peu mes velléités d’enseignement ...

Jeancel a écrit:

ritta68 a écrit:Est-ce que votre emploi actuel vous épanouit?
Sinon faites cette reconversion pour réaliser votre rêve.

Je n’ai pas de ras le bol de ma situation actuelle, mais le temps qui passe réveille quelque peu mes velléités d’enseignement ...

Fuis pauvre fou, fuis !

Vraiment, suis les conseils les plus sages : prend la température de l'eau avant de faire le plongeon, en testant ce qu'est l'enseignement (tu n'as jamais enseigné je crois). Tente des vacations dans le supérieur, et réfléchis.
Se reconvertir à ton âge alors que tu as un boulot qui te plait, prês de chez toi et mieux payé serait éminemment déraisonnable.

Le conseil est surtout ne pas brûler ses vaisseaux.

Tenter, mais en ménageant les possibilités de retour, en négociant une année sabbatique pour être contractuel, etc.

Ça permet de passer le concours en connaissance de cause ou de revenir dans ton ancien poste en connaissance de cause également.

Cela me semble plus judicieux que de passer le concours bille en tête.

Bref, si tu veux trouver un moyen d'avoir un statut de fonctionnaire ou d'enseignant du privé, tu y parviendras en temps utile, avec les concours et les stages qui suivront, mais je crois plus judicieux de passer par la case contractuel d'abord. C'est aussi beaucoup plus simple à gérer si tu décides de ne pas poursuivre et de reprendre ton poste. Tu pourras le valoriser comme une expérience t'ayant permis d'aborder les enjeux de formation, et présenter ça rétrospectivement comme une expérience d'enrichissement de ton parcours que tu as souhaitée, par exemple, alors qu'une démission de l'EN (sans indemnités) pour retourner dans l'industrie à 55 ans, si la question se pose, ce sera plus compliqué à présenter.

Bref, tout est possible, et on peut toujours rebondir plus ou moins facilement, mais si on peut éviter de se compliquer la vie soi-même, c'est quand même mieux.

Bonsoir,
Pour Jeancel, il y a un statut peu connu mais qui pourrait vous intéresser : P.A.S.T (Personnel Associé à Service Temporaire) dans le supérieur, c'est pour des gens comme vous qui ont une expérience professionnelle et qui voudrait faire de l'enseignement. Les postes sont rares, la procédure administrative pour obtenir les postes est un peu lourde, mais il y a une demande dans des filières comme les IUT, les écoles d'ingénieurs ... Votre discipline (éco-gestion) peut intéresser des filières comme celles là.
Ce sont des postes à mi-temps, il faut justifier d'une activité professionnelle avec un salaire supérieur à celui du poste de P.A.S.T mais peut être que c'est une piste à explorer, si vous avez envie d'enseigner. C'est des contrats de 3 ans, renouvelables 2 fois. Nous avons dans notre école une personne avec ce statut depuis 6 ans, cette année il part à la retraite mais il est très content d'avoir pu faire ça.
Contactez les écoles, les filières professionnelles (IUT, BTS ...) dans votre région.
Bon courage..

Puisque vous envisagez d'enseigner l'éco-gestion, alors vous aurez face à vous des STMG. Donc des élèves majoritairement en difficulté, et très probablement turbulents. A vous de voir si vous être prêt à ça.

Michel a écrit:Bonsoir,
Pour Jeancel, il y a un statut peu connu mais qui pourrait vous intéresser : P.A.S.T (Personnel Associé à Service Temporaire) dans le supérieur, c'est pour des gens comme vous qui ont une expérience professionnelle et qui voudrait faire de l'enseignement. Les postes sont rares, la procédure administrative pour obtenir les postes est un peu lourde, mais il y a une demande dans des filières comme les IUT, les écoles d'ingénieurs ... Votre discipline (éco-gestion) peut intéresser des filières comme celles là.
Ce sont des postes à mi-temps, il faut justifier d'une activité professionnelle avec un salaire supérieur à celui du poste de P.A.S.T mais peut être que c'est une piste à explorer, si vous avez envie d'enseigner. C'est des contrats de 3 ans, renouvelables 2 fois. Nous avons dans notre école une personne avec ce statut depuis 6 ans, cette année il part à la retraite mais il est très content d'avoir pu faire ça.
Contactez les écoles, les filières professionnelles (IUT, BTS ...) dans votre région.
Bon courage..

Très bonne idée, je ne connaissais pas du tout cette voie , merci beaucoup

CarmenLR a écrit:Le conseil est surtout ne pas brûler ses vaisseaux.

Tenter, mais en ménageant les possibilités de retour, en négociant une année sabbatique pour être contractuel, etc.

Ça permet de passer le concours en connaissance de cause ou de revenir dans ton ancien poste en connaissance de cause également.

Cela me semble plus judicieux que de passer le concours bille en tête.

Bref, si tu veux trouver un moyen d'avoir un statut de fonctionnaire ou d'enseignant du privé, tu y parviendras en temps utile, avec les concours et les stages qui suivront, mais je crois plus judicieux de passer par la case contractuel d'abord. C'est aussi beaucoup plus simple à gérer si tu décides de ne pas poursuivre et de reprendre ton poste. Tu pourras le valoriser comme une expérience t'ayant permis d'aborder les enjeux de formation, et présenter ça rétrospectivement comme une expérience d'enrichissement de ton parcours que tu as souhaitée, par exemple, alors qu'une démission de l'EN (sans indemnités) pour retourner dans l'industrie à 55 ans, si la question se pose, ce sera plus compliqué à présenter.

Bref, tout est possible, et on peut toujours rebondir plus ou moins facilement, mais si on peut éviter de se compliquer la vie soi-même, c'est quand même mieux.

Oui ne pas se précipiter et tester sans engagement constitue peut-être une voie plus sage, merci

Catalunya a écrit:Puisque vous envisagez d'enseigner l'éco-gestion, alors vous aurez face à vous des STMG. Donc des élèves majoritairement en difficulté, et très probablement turbulents. A vous de voir si vous être prêt à ça.

Pas forcément, il y a aussi les lycées professionnels.

colombane a écrit:

Catalunya a écrit:Puisque vous envisagez d'enseigner l'éco-gestion, alors vous aurez face à vous des STMG. Donc des élèves majoritairement en difficulté, et très probablement turbulents. A vous de voir si vous être prêt à ça.

Pas forcément, il y a aussi les lycées professionnels.

Encore pire, mes collègues n'ont plus qu'une heure par classe dans certaines filières.

Jeancel a écrit:Bonjour à toutes et tous
Je suis cadre dans l’industrie et j’aimerais accomplir un rêve de 25 ans d’âge , à savoir devenir prof. J’ai lu beaucoup de posts ici même et j’ai bien conscience que ce n’est pas un métier de tout repos , exigeant, manquant de reconnaissance... malgré tout j’aimerais le faire..
Je suis conscient également de la dégringolade salariale que cela implique.. même en obtenant dans le meilleur des cas l’agrégation.. je reste motivée et me dit que peut être avec quelques vacations par ci par là, il y a peut-être moyen de ne pas trop perdre...
Un point m’interpelle cependant. Celui de l’affectation à la titularisation. Je vise la discipline éco gestion finances, je veux tenter capet et agrégation, je vis dans la région de Metz , marié et 3 enfants, bien installé dans le coin on va dire... est-ce que je risque de me retrouver dans une autre région.. j’ai déjà beaucoup bougé dans ma carrière, sans ma famille,  et j’aspire à plus de stabilité sur ce plan. Je sais que l’on signe pour une mutation nationale j’en ai bien conscience, mais voilà... qu’en pensez-vous..
Merci de votre aide

J'ai passé le Capes à 53 ans donc je comprends bien ton projet !
Je suis en Ile de France et j ai eu de la chance pour mon stage et ma titularisation (poste fixe qui était mon 2 eme choix car en 2015 beaucoup de postes étaient offerts avec des barèmes très bas). Si j'avais été nommée dans un lycée très dur à l autre bout de la région parisienne j'aurais surement démissionné. Tu risques de devoir quitter ta région c'est compliqué. Niveau salaire pour une matière de lycée technologique je crois qu il y a possibilité de prendre en compte tes anciens revenus / durée de l' expérience professionnelle pour ne pas commencer à un bas échelon j'ai appris ça après le concours   ...  Niveau salaire c'est quand même assez déplorable et surtout, on n a pas le temps libre escompté ! Dingue le temps passé à corriger les copies, préparer les cours etc mais au final je suis satisfaite...Heureusement que mon mari a gardé son job dans le privé ...

Je ne sais pas combien d'années il vous reste avant la retraite, mais il vaut mieux faire le choix de la stabilité, surtout à votre âge. Je suis à peine ironique, mais profitez plutôt de votre famille, de vos week-end et de vos soirées.

colombane a écrit:

Catalunya a écrit:Puisque vous envisagez d'enseigner l'éco-gestion, alors vous aurez face à vous des STMG. Donc des élèves majoritairement en difficulté, et très probablement turbulents. A vous de voir si vous être prêt à ça.

Pas forcément, il y a aussi les lycées professionnels.

Donc encore plus en difficulté et plus turbulents.

Jeancel a écrit:

ritta68 a écrit:Est-ce que votre emploi actuel vous épanouit?
Sinon faites cette reconversion pour réaliser votre rêve.

Je n’ai pas de ras le bol de ma situation actuelle, mais le temps qui passe réveille quelque peu mes velléités d’enseignement ...

Enseigne ce que tu veux...le sport, la musique, fais du coaching, quoique ce soit dans lequel tu aies une compétence, mais pas dans l'EN. Enseigner à un public qui a choisi d'apprendre ce n'est pas toujours simple mais enseigner à ceux qui n'en ont rien à faire et qui ne sont pas là par choix c'est une plaie et surtout ne crois pas que toi tu seras le prof génial qui lui saura captiver ses élèves, ça c'est de la propagande, comme les fusils lebel qui foudroyaient l'ennemi à 2000m , on connaît la suite.

Sinon dans un premier temps tu peux contacter des lycées pour faire une petit stage d'une semaine pendant tes congés, là pour le coup c'est 0 engagement. Cela te permettra aussi de rencontrer des enseignants et de partager avec eux. C'est ce que j'ai fait et j'ai trouvé ça très enrichissant. L'ambiance sur les forums internet est globalement au patatrasme (de manière générale, j'imagine que c'est le format qui veut ça), mais c'est bien moins vrai pour les nombreux enseignants que j'ai rencontré IRL avant de me lancer.
Après mon épouse est enseignante, peut-être que du coup je me baignais moins d'illusions.

Catalunya a écrit:Puisque vous envisagez d'enseigner l'éco-gestion, alors vous aurez face à vous des STMG. Donc des élèves majoritairement en difficulté, et très probablement turbulents. A vous de voir si vous être prêt à ça.

Et dont 9 sur 10 n'ont absolument rien, mais rien à faire de ce que vous racontez, la seule chose qui les intéresse (hors netflix), et encore, c'est d'avoir le diplôme, sachant que si ils le ratent tout sera de votre faute et qu'administration, parents et inspection seront bien là pour vous le reprocher.

(nb 9 sur 10 c'est bien sur une expression, cela voudrait dire 3 sur 30 intéressés, c'est déjà un quota élevé en stmg)
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Balthazaard a écrit:

Catalunya a écrit:Puisque vous envisagez d'enseigner l'éco-gestion, alors vous aurez face à vous des STMG. Donc des élèves majoritairement en difficulté, et très probablement turbulents. A vous de voir si vous être prêt à ça.

Et dont 9 sur 10 n'ont absolument rien, mais rien à faire de ce que vous racontez, la seule chose qui les intéresse (hors netflix), et encore, c'est d'avoir le diplôme, sachant que si ils le ratent tout sera de votre faute et qu'administration, parents et inspection seront bien là pour vous le reprocher.

(nb 9 sur 10 c'est bien sur une expression, cela voudrait dire 3 sur 30 intéressés, c'est déjà un quota élevé en stmg)
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Et pour te punir, ils les font redoubler ! Alors à la fin tu fais tout pour leur donner ce fichu bac !

Ce sont également eux-mêmes qu'ils [l'administration] punissent, financièrement, puisqu'ils sont obligés d'accepter de les scolariser jusqu'à l'obtention du CAP, du BEP ou du bac (art. L122-2 du Code de l'éducation, issu de la funeste loi Jospin).
D'où les pressions sus-mentionnées. Et un bac en papier toilette (quoique, cela surestime sa valeur eu égard à la nouvelle ruée sur ce bien dans les magasins).