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Catalunya
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Devenir prof à 52 ans - Page 7 Empty Re: Devenir prof à 52 ans

par Catalunya Mer 18 Nov 2020 - 17:13
Ramanujan974 a écrit:Quand je vois le niveau et l'attitude de ma classe de STMG, je me demande comment font mes collègues qui n'ont que ces classes là dans leur emploi du temps.
Je ne les vois que 4h par semaine, mais c'est 4h d'espérance de vie en moins.
Oui, j'aurais vraiment du mal si je n'avais que des STMG. Tu n'as aucune respiration pendant ta semaine.
Celadon
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par Celadon Mer 18 Nov 2020 - 18:53
Merci Mathador.
Lisak40
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par Lisak40 Mer 18 Nov 2020 - 19:24
Catalunya a écrit:
Ramanujan974 a écrit:Quand je vois le niveau et l'attitude de ma classe de STMG, je me demande comment font mes collègues qui n'ont que ces classes là dans leur emploi du temps.
Je ne les vois que 4h par semaine, mais c'est 4h d'espérance de vie en moins.
Oui, j'aurais vraiment du mal si je n'avais que des STMG. Tu n'as aucune respiration pendant ta semaine.

Pense donc aux collègues qui sont dans le pro ! Heureusement, qu'il y a les stages pour souffler un peu... D'ailleurs les collègues du général dans mon lycée ne nous envient pas même 5 secondes pour ces périodes où nous n'avons pas les élèves, tellement ils savent que notre métier est encore plus difficile que le leur...
Catalunya
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par Catalunya Mer 18 Nov 2020 - 20:00
Lisak40 a écrit:
Catalunya a écrit:
Ramanujan974 a écrit:Quand je vois le niveau et l'attitude de ma classe de STMG, je me demande comment font mes collègues qui n'ont que ces classes là dans leur emploi du temps.
Je ne les vois que 4h par semaine, mais c'est 4h d'espérance de vie en moins.
Oui, j'aurais vraiment du mal si je n'avais que des STMG. Tu n'as aucune respiration pendant ta semaine.

Pense donc aux collègues qui sont dans le pro ! Heureusement, qu'il y a les stages pour souffler un peu... D'ailleurs les collègues du général dans mon lycée ne nous envient pas même 5 secondes pour ces périodes où nous n'avons pas les élèves, tellement ils savent que notre métier est encore plus difficile que le leur...
J'ai fait un an en pro. Des filières gestion-administration et commerce. Je n'ai jamais exclu autant d'élèves de ma vie.
Et quand je suis arrivé l'année d'après en lycée général et et technologique, les STMG me paraissaient angéliques.
zigmag17
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par zigmag17 Mer 18 Nov 2020 - 20:12
Ah les GA! Bisous bisous Razz J'en ai cette année. C'est tout ce que j'ai à dire... Devenir prof à 52 ans - Page 7 2790680366
ritta68
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par ritta68 Mer 18 Nov 2020 - 20:42
J’ai eu des Stmg, ils sont plus attachants que les généraux. Ils sont plus cashs, donc plus natures.
Je les ai préféré.
Il ne faut pas les déconsidérer.
Elaïna
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par Elaïna Mer 18 Nov 2020 - 20:56
Les techno, c'est une vaste histoire. Personnellement, j'ai détesté... Ce n'est clairement pas mon monde. Le côté cash, ça m'a surtout paru de la vulgarité et de la bêtise sans filtre. Les trois ans où j'ai été confrontées aux ST2S ont vraiment été un chemin de croix où j'allais au lycée la boule au ventre quand j'allais les avoir dans la journée, et je suis bien contente d'avoir eu ma mutation dans un bahut où il n'y a que du général. Je suis très sûrement une petite nature mais bon.

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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.

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par Lefteris Mer 18 Nov 2020 - 21:49
Elaïna a écrit:Le côté cash, ça m'a surtout paru de la vulgarité et de la bêtise sans filtre.
Un collègue qui en a eu résumait la chose ainsi, sans langue de bois sur les "bons sauvages" que certains souhaiteraient y voir: "des 4e de REP difficile, avec le même niveau scolaire, mais en plus grand format et plus arrogants encore".

_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

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Devenir prof à 52 ans - Page 7 Empty Re: Devenir prof à 52 ans

par Lisak40 Jeu 19 Nov 2020 - 7:01
Lefteris a écrit:
Elaïna a écrit:Le côté cash, ça m'a surtout paru de la vulgarité et de la bêtise sans filtre.
Un collègue qui en a eu résumait la chose ainsi, sans langue de bois sur les "bons sauvages" que certains souhaiteraient y voir: "des 4e de REP difficile, avec le même niveau scolaire, mais  en plus grand format et plus arrogants encore".

Tout à fait ! Bien sûr, ils ne sont pas tous comme ça, et il y en a même des très bien, très gentils, très bien éduqués qui se sont retrouvés là par réelle volonté de faire une filière pro, parce que l'histoire familiale est compliquée (immigration récente...), parce qu'ils sortent de SEGPA, parce qu'il y a eu des handicaps légers qui ont causé des retards, des difficultés scolaires difficilement rattrapables, etc. Oui bien sûr j'en ai quelques uns comme ça, avec qui cela se passe généralement très bien (ce sont des "élèves" quoi), mais j'en ai quoi 3-4 par classe maxi ?

Pour le reste, au delà d'un assez grand nombre de "silencieux" qui ne sont pas trop gênants (tant qu'on ne les oblige pas a travailler, faut pas exagérer non plus hein), il reste quand même et surtout un autre nombre assez élevé de personnes (ce ne sont pas des élèves, désolée) qui viennent classe pour emm***er le reste du monde et que les parents forcent à aller au lycée parce qu'ils ne les supportent simplement pas à la maison ! Ceux-là sont les pires : ils n'ont pas les connaissances fondamentales dans votre matière (exemple perso en anglais : des Tles qui ne savent pas compter jusqu'à 10, qui ne connaissent pas les jours de la semaine, qui ne savent pas conjuguer le verbe "to be" au présent -ils ne le savent pas forcément plus en français d'ailleurs à l'écrit : plusieurs collègues en lettres font état de "tu est" / "vous aite" et autres horreurs-, qui ne savent pas comment on dit "chat" ou "maison", etc.), mais ils passent leur temps à se plaindre, à mentir, à tricher, à vous hurler dessus ; ils mettent les pieds sur les chaises, mangent en classe, refusent même d'aller fermer la porte (qui se trouve à un mètre d'eux) parce que "ouéch Madame je suis pas votre esclave, vous êtes raciste là" (j'ai mettons 20 élèves noirs sur 25 dans la classe, mais si je le choisis lui c'est évidemment que je suis raciste, ben voyons, pas du tout parce que la porte se trouve à moins d'un mètre de lui), d'enlever leur manteau, de mettre leur sac sur la chaise ou par terre au lieu de sur la table, perdent leurs affaires (quand ils en ont) et vous accusent de leur avoir volé leur cahier (lol) vous disent que non leurs parents n'ont pas d'argent pour acheter un stylo mais ont toujours le dernier IPhone dès sa sortie + les écouteurs machin (les tout petits qu'on met dans les oreilles), n'écoutent pas quand vous expliquez le travail à faire pour la 10ème fois et lorsque vous leur dites que vous allez mettre zéro s'ils ne font pas le travail demandé vous répondent que "vous êtes pas une prof, vous expliquez même pas, votre cours il est nul et sert à rien d'abord" ; d'autres aiment se vanter de leur petits trafics de produits à fumer illégaux et ne se privent pas pour en consommer entre les cours, même dans l'enceinte de l'établissement et se disent des victimes lorsque le conseil de discipline veut les exclure, ils sont paresseux, colériques, arrogants (ils se permettent de remettre en cause tout ce que je dis, genre ils ont une meilleure connaissance de l'anglais que moi, alors que bon...). Je n'ai jamais été menacée physiquement, mais j'ai déjà reçu des objets lourds sur la tête, j'ai déjà été insultée, calomniée, moquée, et j'en passe...

Ces personnes-là n'ont pas les connaissances académiques fondamentales qui feraient d'eux un être humain éclairé (bon j'exagère là mais vous voyez l'idée), mais surtout ils n'ont aucunement les savoirs être nécessaires pour s'intégrer à la société et au monde qui les entoure, et certains n'ont même pas vraiment les compétences professionnelles pour exercer leur métier (ben oui dans les matières pro aussi le Bac est de plus en plus donné) : beaucoup sont pris en stage uniquement car c'est de la main d'oeuvre gratuite (je n'ai pas dit que je cautionnais cela), mais de plus en plus d'élèves ne trouvent pas de travail même après un BTS ou se font virer illico presto de leur job car ils sont arrivés en retard plusieurs fois sans justificatif, ont mal parlé à leur patron, sont infichus de respecter les règles élémentaires qui leur sont imposées, ou sont simplement incapables de faire ce qu'on leur demande ! Etre prof en pro c'est se prendre en pleine figure à longueur de temps tous les manquements éducatifs de parents qui ont laissé tomber l'affaire dès que le stade du "oooh mon bébé est trop mignon, je suis un parent donc j'existe" a été dépassé (en gros lorsqu'ils se sont rendus compte qu'un enfant c'était pas bel accessoire de mode, mais un être humain qu'il fallait éduquer et nourrir moralement, intellectuellement), plus tous les dysfonctionnements économiques, politiques, sanitaires, sociaux de notre monde ! Alors certes, ce n'est pas forcément de leur faute (par contre arrêtez avec les "pauvres immigrés" : les pires relous sont viennent de famille installée en France depuis 3-4 générations ; les élèves "immigrés" ne posant en général aucun problème, ben oui, ils veulent s'intégrer au pays qui les accueille).

Le bisounoursisme de certains me rend folle en fait, désolée. Et au cas où, je le répète, je ne fais pas de généralités, je raconte juste ce qu'est le quotidien avec 60% (chiffre au pif hein) de mes élèves...

Edit : je parle du pro en fait !


Dernière édition par Lisak40 le Jeu 19 Nov 2020 - 11:40, édité 2 fois
Wysteria
Wysteria
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par Wysteria Jeu 19 Nov 2020 - 7:09
Et c’est reparti sur la stigmatisation des STMG ...
Navrée, mais étant en eco-gestion, cela m’agace profondément.
Oui, ce ne sont pas forcément des classes « faciles », mais puisqu’on doit pourvoir à l’injonction de « donner une filière technologique » à tout élève qui se verrait refuser en filière générale ?
C’est une autre pédagogie, c’est une autre façon d’enseigner.
J’ai l’opportunité d’avoir également des filières générales : il y a un monde. Et je préfère mes STMG, que je vois 10h par semaine en Terminale.
Reposons la question différemment : des élèves qui auraient envie d’aller notre filière non pas parce que estampillé « nuls » mais avec une réelle envie, sans entendre les dénigrements constants de mes collègues de filière générale voire de l’administration ? Peut être que les élèves auraient une appétence certaine et donc s’investirait.
Mais bon, nous devons pourvoir a l’injonction...
(Et à la méconnaissance de la filière).

En dehors de cela : j’ai eu un collègue qui a passé le concours en option B a 50 ans passés. Il est actuellement en CPGE après l’agrégation.
Lisak40
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Devenir prof à 52 ans - Page 7 Empty Re: Devenir prof à 52 ans

par Lisak40 Jeu 19 Nov 2020 - 7:17
Wysteria a écrit:Et c’est reparti sur la stigmatisation des STMG ...
Navrée, mais étant en eco-gestion, cela m’agace profondément.
Oui, ce ne sont pas forcément des classes « faciles », mais puisqu’on doit pourvoir à l’injonction de « donner une filière technologique » à tout élève qui se verrait refuser en filière générale ?
C’est une autre pédagogie, c’est une autre façon d’enseigner.
J’ai l’opportunité d’avoir également des filières générales : il y a un monde. Et je préfère mes STMG, que je vois 10h par semaine en Terminale.
Reposons la question différemment : des élèves qui auraient envie d’aller notre filière non pas parce que estampillé « nuls » mais avec une réelle envie, sans entendre les dénigrements constants de mes collègues de filière générale voire de l’administration ? Peut être que les élèves auraient une appétence certaine et donc s’investirait.
Mais bon, nous devons pourvoir a l’injonction...
(Et à la méconnaissance de la filière).

En dehors de cela : j’ai eu un collègue qui a passé le concours en option B a 50 ans passés. Il est actuellement en CPGE après l’agrégation.

Pour la deuxième phrase que j'ai graissée, je suis d'accord avec toi très partiellement... Enfin, je pense que nous ne serons pas d'accord de toutes les façons en général donc tant pis. Passe une bonne journée ceci dit !

Edit : erreur de mon fait, donc première partie de mon message effacée (moi je parlais du pro en fait) !


Dernière édition par Lisak40 le Jeu 19 Nov 2020 - 11:41, édité 1 fois
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Ramanujan974
Érudit

Devenir prof à 52 ans - Page 7 Empty Re: Devenir prof à 52 ans

par Ramanujan974 Jeu 19 Nov 2020 - 8:11
Wysteria a écrit:
Reposons la question différemment : des élèves qui auraient envie d’aller notre filière non pas parce que estampillé « nuls » mais avec une réelle envie, sans entendre les dénigrements constants de mes collègues de filière générale voire de l’administration ? Peut être que les élèves auraient une appétence certaine et donc s’investirait.


Les filières techno sont bien pour des élèves entre "un peu justes" et "moyens+, voire bons", en raison maintenant des quotas en BTS/IUT.
Les programmes sont plus légers, on a le temps de revoir les bases (en maths en tous cas), et les débouchés sont nombreux pour les bons élèves (IUT, CPGE)

Tout cela serait très bien s'il n'y avait pas en même temps l'obligation d'accueillir en filière techno tout élève dont la seule présence au lycée l'autorise à y aller. Et ceux là, au mieux ils sont inexistants, au pire ils te pourrissent le cours.
Ajonc35
Ajonc35
Sage

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par Ajonc35 Jeu 19 Nov 2020 - 10:59
Voltaire a écrit:
Sphinx a écrit: Je ne sais pas ce que les gens s'imaginent au juste avant de venir Devenir prof à 52 ans - Page 7 3795679266)
Beaucoup s'imaginent trouver l'enseignement tel qu'ils l'ont quitté. Et plus ils sont restés longtemps loin de l'enseignement, plus dure est la chute.
Sinon, je plussoie : tester dans le supérieur si on aime enseigner pour ensuite se retrouver en lycée à temps plein, c'est une très mauvaise idée.
Les vacations dans le supérieur pour assouvir sa soif d'enseigner, pourquoi pas ? Ou les cours particuliers, le CNED, les autres sites d'enseignement à distance ... il y a plein de façons de transmettre son savoir.
J'ai le souvenir, un lointain souvenir quand mes ajoncs étaient encore écoliers, d'une enseignante, qui après quelques maternités ( oui il en avait enchainées) et congés parentaux (donc entre 8 et 10 ans d'absence, je ne sais plus, donc assez long), sans remettre les pieds au collège (le même) dont elle était issue, a tenté de reprendre, elle a démissionné. Cela fait longtemps et  donc avec un public plus "éduqué" qui n'avait pas beaucoup changé (certes la commune et les communes environnantes avaient vu leur population augmenter, mais CSP équivalentes), mes ajoncs y ont été. Certes il y avait des élèves difficiles que les collèges se refilaient mais globalement collège pas difficile et pourtant elle n'a pas tenu ( à mi-temps)
Elaïna
Elaïna
Devin

Devenir prof à 52 ans - Page 7 Empty Re: Devenir prof à 52 ans

par Elaïna Jeu 19 Nov 2020 - 11:55
Wysteria a écrit:Et c’est reparti sur la stigmatisation des STMG ...
Navrée, mais étant en eco-gestion, cela m’agace profondément.
Oui, ce ne sont pas forcément des classes « faciles », mais puisqu’on doit pourvoir à l’injonction de « donner une filière technologique » à tout élève qui se verrait refuser en filière générale ?
C’est une autre pédagogie, c’est une autre façon d’enseigner.
J’ai l’opportunité d’avoir également des filières générales : il y a un monde. Et je préfère mes STMG, que je vois 10h par semaine en Terminale.
Reposons la question différemment : des élèves qui auraient envie d’aller notre filière non pas parce que estampillé « nuls » mais avec une réelle envie, sans entendre les dénigrements constants de mes collègues de filière générale voire de l’administration ? Peut être que les élèves auraient une appétence certaine et donc s’investirait.

Eh bien, l'autre façon d'enseigner, je ne l'ai pas trouvée avec des élèves incultes, fainéantes, contestataires ("quoi ? vous m'avez mis 0 alors que j'ai répondu ?" bah, heu, oui, la première guerre mondiale c'est pas 39-45...), bavardes et réfractaires à tout ce qui ne concernait pas leur petite personne.
C'est triste, oui. Mais quand il y a incompatibilité d'humeur, ça ne marche pas.

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par Lefteris Jeu 19 Nov 2020 - 12:04
Elaïna a écrit:

Eh bien, l'autre façon d'enseigner, je ne l'ai pas trouvée avec des élèves incultes, fainéantes, contestataires ("quoi ? vous m'avez mis 0 alors que j'ai répondu ?" bah, heu, oui, la première guerre mondiale c'est pas 39-45...), bavardes et réfractaires à tout ce qui ne concernait pas leur petite personne.
C'est triste, oui. Mais quand il y a incompatibilité d'humeur, ça ne marche pas.
Absolument, et même avec le mantra pédagogiste "enseigner autrement' (autrement par rapport à quoi, d'ailleurs ?Jamais compris...) il n'en reste pas moins que dans ces filières qui sont souvent de relégation (appelons un chat un chat), on trouve les élèves  en échec scolaire, et souvent en grande partie à cause de leur comportement : insolents, bavards, égocentriques, fermés à tout (sauf à leur smartphone, aux émissions de show-biz...), paresseux, de mauvaise foi, agressifs. Il est bon de temps en temps de rappeler ces vérités, même politiquement incorrectes.
Pour consoler ceux qui se cognent ce genre d'élèves, on peut aussi dire que les filières générales  de second choix, littéraires notamment, souffrent un peu des mêmes symptômes.
L'EN crève aussi de ces non dits, de ce déni, de ce travestissement de la réalité quotidienne, du "oui mais", du "en même temps" . Pas de diagnostic, pas de remède. Il faut commencer à dire les choses.

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Shajar
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par Shajar Jeu 19 Nov 2020 - 12:09
On s'éloigne un peu du sujet, là...
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par Lefteris Jeu 19 Nov 2020 - 12:12
Shajar a écrit:On s'éloigne un peu du sujet, là...
C'est vrai, mais pour recentrer le sujet, la connaissance de la réalité des métiers fait aussi partie du choix de devenir enseignant à 52 ans. A cet âge, on a connu les bacs G, déjà pas le haut du panier, qui sont devenus STMG. Il faut savoir à quoi s'attendre.

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Une passante
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par Une passante Jeu 19 Nov 2020 - 12:21
Elaïna a écrit:
Wysteria a écrit:Et c’est reparti sur la stigmatisation des STMG ...
Navrée, mais étant en eco-gestion, cela m’agace profondément.
Oui, ce ne sont pas forcément des classes « faciles », mais puisqu’on doit pourvoir à l’injonction de « donner une filière technologique » à tout élève qui se verrait refuser en filière générale ?
C’est une autre pédagogie, c’est une autre façon d’enseigner.
J’ai l’opportunité d’avoir également des filières générales : il y a un monde. Et je préfère mes STMG, que je vois 10h par semaine en Terminale.
Reposons la question différemment : des élèves qui auraient envie d’aller notre filière non pas parce que estampillé « nuls » mais avec une réelle envie, sans entendre les dénigrements constants de mes collègues de filière générale voire de l’administration ? Peut être que les élèves auraient une appétence certaine et donc s’investirait.

Eh bien, l'autre façon d'enseigner, je ne l'ai pas trouvée avec des élèves incultes, fainéantes, contestataires ("quoi ? vous m'avez mis 0 alors que j'ai répondu ?" bah, heu, oui, la première guerre mondiale c'est pas 39-45...), bavardes et réfractaires à tout ce qui ne concernait pas leur petite personne.
C'est triste, oui. Mais quand il y a incompatibilité d'humeur, ça ne marche pas.

Pas seulement incompatibilité d'humeur, il y a aussi leur façon d'aborder la discipline et l'enseignant. Quand on voit des élèves 10 heures par semaine, c'est qu'on enseigne une discipline qui a du poids dans leur parcours, à laquelle ils vont accorder un peu plus d'attention. Et cet horaire important permet aussi de créer une relation de confiance. Quand on les voit 2 ou 3 heures par semaine, heures durant lesquelles on doit en permanence courir après le temps tant les programmes sont chargés, cela change complètement la donne de départ...
Je penche plutôt dans le sens d'Elaïna (pour une fois), une "autre pédagogie", une "autre façon d'enseigner", c'est possible avec des élèves qui sont des élèves. Quand ils ne savent même pas pourquoi ils sont là, et que le jeu du jour est d'enquiquiner le prof, voire le faire craquer, comment leur enseigner quoi que ce soit ?
Le problème n'est pas l'enseignant qui ne saurait pas y faire (discours pourtant ô combien répété par le ministère et les IPR, particulièrement culpabilisant), mais les élèves qui ne savent pas ce que c'est qu'être élève. Il y a d'abord un problème d'éducation et d'appréhension de ce que représente l'école (un moyen d'émancipation et non un instrument de torture, mais cela, certains ne le savent pas).
On ne peut pas généraliser à la série en particulier, mais certains élèves posent problème. Cela peut arriver dans toutes les séries (même en général), mais la différence viendra de leur nombre dans la classe, un ou deux perturbateurs, cela peut se gérer, mais quand ils sont plus nombreux que ceux qui veulent travailler, aucune pédagogique au monde ne peut changer quelque chose.
celitian
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par celitian Jeu 19 Nov 2020 - 12:24
Wysteria a écrit:Et c’est reparti sur la stigmatisation des STMG ...
Navrée, mais étant en eco-gestion, cela m’agace profondément.
Oui, ce ne sont pas forcément des classes « faciles », mais puisqu’on doit pourvoir à l’injonction de « donner une filière technologique » à tout élève qui se verrait refuser en filière générale ?
C’est une autre pédagogie, c’est une autre façon d’enseigner.
J’ai l’opportunité d’avoir également des filières générales : il y a un monde. Et je préfère mes STMG, que je vois 10h par semaine en Terminale.
Reposons la question différemment : des élèves qui auraient envie d’aller notre filière non pas parce que estampillé « nuls » mais avec une réelle envie, sans entendre les dénigrements constants de mes collègues de filière générale voire de l’administration ? Peut être que les élèves auraient une appétence certaine et donc s’investirait.
Mais bon, nous devons pourvoir a l’injonction...
(Et à la méconnaissance de la filière).

En dehors de cela : j’ai eu un collègue qui a passé le concours en option B a 50 ans passés. Il est actuellement en CPGE après l’agrégation.

C'est bien le problème, on le voit ensuite en BTS, c'est beaucoup plus difficile pour eux car ils n'ont pas eu justement "le même enseignement".

Ta seconde remarque était valable lorsque :
- les matières enseignées avaient un vrai contenu, avec les dernières réformes ce n'est plus le cas.
En BTS et en IUT, ils ne vont même plus avoir l'avantage dans les matières technologiques qui sont maintenant survolées donc ils vont cumuler toutes les difficultés (c'est d'ailleurs la même chose avec la réforme des bacs pro).

- les débouchés étaient plus larges, un BTS, un peu moins un DUT, ne permet plus d'avoir un poste intéressant dans la fonction et dans le salaire donc les éléves et parents qui se renseignent un peu et qui ont le choix choisissent une autre filière, et ne viennent que ceux qui n'ont pas le choix (ça a peut-être changé mais en seconde générale, j'avais aussi beaucoup d'élèves refusés dans des bacs pros sélectifs).

Ce déclin n'est malheureusement pas réservé aux sections de STMG, c'est la même chose dans d'autres séries technos.

Ton collègue a réussi à avoir un poste en CPGE directement après le concours, cela doit être rare ou alors il a un vraiment un parcours très particulier et un super classement au concours.
Le "peut-être futur collègue" a beaucoup plus de chance de se retrouver en STMG, parce qu'il ne faut pas rêver, les professeurs en BTS ne laissent pas les heures facilement.
celitian
celitian
Sage

Devenir prof à 52 ans - Page 7 Empty Re: Devenir prof à 52 ans

par celitian Jeu 19 Nov 2020 - 12:30
Lefteris a écrit:
Shajar a écrit:On s'éloigne un peu du sujet, là...
C'est vrai, mais pour recentrer le sujet, la  connaissance de la réalité des métiers fait aussi partie du choix de devenir enseignant à 52 ans. A cet âge, on a connu les bacs G, déjà pas le haut du panier, qui sont devenus STMG. Il faut savoir à quoi s'attendre.
Je pense que là, tu te trompes et que tu ne juges que par rapport aux matières générales, les bacs G avaient un très bon niveau dans les matières technologiques et un niveau suffisant dans les matières générales, et ils pouvaient continuer des études, sans se planter, dans l'expertise comptable, l'enseignement, les boulots administratifs....et comme ils savaient écrire correctement (peut-être pas faire une disserte mais juste écrire), ils évoluaient dans les entreprises facilement.

Et nous ne sommes pas passés directement des G au STMG, il y a eu aussi les STT et les STG Very Happy
muon
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Devenir prof à 52 ans - Page 7 Empty Re: Devenir prof à 52 ans

par muon Jeu 19 Nov 2020 - 13:20
Le témoignage de Lisak40 me fait mal au coeur: comment on fait pour tenir en terme de santé mentale  dans une telle situation? Quel sens trouve-t-on à son travail pour ne pas fuir le plus loin possible ou sombrer en dépression? Comment peut-on arriver à une telle dénaturation du métier?
Ajonc35
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par Ajonc35 Jeu 19 Nov 2020 - 13:24
Le problème des collegiens aujourd'hui est que tous ou presque ( je garde les autres) vont en seconde avec un niveau très petit et donc , légitimement se voient déjà avec le superparcours. Quand à la fin de la seconde, le cc leur signifie qu'ils ont surestimé, mais vraiment surestimé leurs capacités, la déception est grande.
Dans ma famille, trois nièces ont fait stt, mais elles avaient été prévenues qu'envisager les filières S, Es ou L serait difficile. Elles se sont préparées à faire autre chose et donc stt. Deux d'entre elles ont passé les concours de la fonction territoriale et un autre est devenue commerciale. Et je vous assure que leur niveau n'était pas catastrophique. Il y a 20 ans.


Dernière édition par Ajonc35 le Jeu 19 Nov 2020 - 13:59, édité 1 fois
Lefteris
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par Lefteris Jeu 19 Nov 2020 - 13:33
celitian a écrit:
Lefteris a écrit:
Shajar a écrit:On s'éloigne un peu du sujet, là...
C'est vrai, mais pour recentrer le sujet, la  connaissance de la réalité des métiers fait aussi partie du choix de devenir enseignant à 52 ans. A cet âge, on a connu les bacs G, déjà pas le haut du panier, qui sont devenus STMG. Il faut savoir à quoi s'attendre.
Je pense que là, tu te trompes et que tu ne juges que par rapport aux matières générales, les bacs G avaient un très bon niveau dans les matières technologiques et un niveau suffisant dans les matières générales, et ils pouvaient continuer des études, sans se planter, dans l'expertise comptable, l'enseignement, les boulots administratifs....et comme ils savaient écrire correctement (peut-être pas faire une disserte mais juste écrire), ils évoluaient dans les entreprises facilement.

Et nous ne sommes pas passés directement des G au STMG, il y a eu aussi les STT et les STG Very Happy
Certes, mon raccourci historique  est rapide, et les G de l'époque étaient sans doute plusieurs coudées au-dessus de la plupart des STMG actuels.   Je  considère en effet la chose par rapport aux filières générales, qui fut un temps étaient les principales, il n'y avait pas encore l'inflation de bacs.  Ceux qui partaient en G  avaient souvent du mal à suivre.  Ils avaient au moins été au collège, ou dans le 1er cycle des lycées avant le collège unique, qui  n'était pas  celui de maintenant, d'où l'on peut sortir totalement illettré (j'ai pas dit analphabète) du fait du système de "passe-dégage".

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par Ponocrates Jeu 19 Nov 2020 - 13:47
"Quand on n'a pas les mots, on en vient aux coups", expliquait Jacqueline de Romilly. J'ai bien conscience de prêcher pour ma paroisse, mais je crois que ce qui manque à un nombre beaucoup trop important d'élèves c'est la compréhension, par manque de vocabulaire. Nous sommes dans la situation paradoxale d'élèves nés pour la plupart en France, éduqués dans nos écoles et qui ne comprennent rien ou pas grand chose et n'ont pas une maîtrise de la langue suffisante pour se faire comprendre à l'écrit, voire pour exprimer et donc développer une pensée complexe. Si l'on n'a pas les mots, on ne peut pas penser.
Qu'il y ait de graves problèmes de comportement, c'est à mettre sur le compte d'une complicité malsaine entre certains parents laxistes-  parce qu'il en y a d'autres mais à combien a-t-on dit " ne frappez pas", sans leur donner d'autres pistes pour remplacer les méthodes d'"éducation" qu'ils avaient subies et qui étaient les seules qu'ils connaissaient ?-  et une institution qui ne veut pas de vagues, dans une société qui dénigre le savoir et les efforts.Et cette complicité permet d'occuper à l'école des jeunes en leur garantissant un avenir de chômeur, parce qu'en effet ils n'auront pas les codes et surtout la capacité de se contrôler nécessaire. On refuse de brimer mon chérimoncoeur, sans comprendre qu'accepter d'obéir à des règles se fait plus facilement et plus naturellement de 6 à 13 ans qu'ensuite et que le retard dans la socialisation pris à ce moment-là peut avoir des conséquences criminelles.
Mais s'ils ne comprennent pas ce que nous disons - ce qui leur interdit l'accès à une véritable pensée abstraite, déjà si difficile à mettre en place- à quoi bon enseigner "autrement" - avec des gestes ? des dessins ?. Comment pourrions-nous les intéresser ?
Je ne crois pas être hors-sujet, pour notre -peut-être- futur collègue: les gens que vous croisez dans votre activité professionnelle sont sans doute d'intelligence et de qualification variables. Mais ils ont trouvé/conservé un emploi. De fait, dans le secondaire, vous serez confronté à des gens que vous n'avez - à moins de travailler dans le social ou le médical- peut-être pas beaucoup côtoyé. Ce n'est pas une question  de pauvreté, mais de misère culturelle et symbolique. Et vous aurez la tâche infernale - au sens mythologique- de tâcher sans cesse de les arracher à cette misère - tonneau des Danaïdes ou rocher de Sisyphe à votre choix. Et il y aura des réussites éclatantes: vous serez celui qui pour un tel. Et il y aura les autres.

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par Elaïna Jeu 19 Nov 2020 - 13:56
muon a écrit:Le témoignage de Lisak40 me fait mal au coeur: comment on fait pour tenir en terme de santé mentale  dans une telle situation? Quel sens trouve-t-on à son travail pour ne pas fuir le plus loin possible ou sombrer en dépression? Comment peut-on arriver à une telle dénaturation du métier?

En ce qui me concerne, je n'ai pas connu les situations d'une grande violence (morale, mais quand même) que décrit Lisak40. Mais après avoir pété un câble avec ma première classe de TST2S (lors d'un rendu de copies où ces demoiselles étaient furieuses de leurs notes, j'ai fini par jeter le paquet par terre et ai quitté la salle en prévenant la vie scolaire que je ne prenais plus la classe en charge tant qu'elles ne seraient pas calmées), j'ai fini par faire "autrement", oui : des textes à trous ras les paquerettes, avec une trace écrite de niveau primaire - je ne déconne pas : il m'est arrivé de photocopier le Youpi j'ai compris de mes enfants (destiné aux moins de 10 ans quand même) pour synthétiser la vie dans les tranchées... ben oui mais là elles comprenaient, les images dans les manuels, ça ne leur allait pas, trop compliqué. Je parle de gamines de 17 18 ans qui pour certaines pensaient vraiment que la vie était en noir et blanc avant les années 50.

Le pire c'est qu'il m'est arrivé d'être, certaines années, très populaire auprès de ces élèves, car je suis toujours en jupe avec des chaussures à talon et que je me fais des chignons, suivant les classes, ça, ça leur plaît énormément. Voilà où on en est.

Après, comment dire... personnellement, je n'en dors pas moins la nuit. Passé le choc de la confrontation, en fait, je n'en ai plus jamais rien eu à carrer au fond de moi : c'est pas de mes gosses qu'il s'agit. Une fois que j'ai intégré cela, je fais face et ça glisse sur moi comme sur les plumes d'un canard.

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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.

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par pseudo-intello Jeu 19 Nov 2020 - 14:54
Elaïna a écrit:Après, comment dire... personnellement, je n'en dors pas moins la nuit. Passé le choc de la confrontation, en fait, je n'en ai plus jamais rien eu à carrer au fond de moi : c'est pas de mes gosses qu'il s'agit. Une fois que j'ai intégré cela, je fais face et ça glisse sur moi comme sur les plumes d'un canard.

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