- JennyMédiateur
@Sphinx : entièrement d’accord avec toi, ils connaissaient partiellement les intentions du terroriste.
- fanetteFidèle du forum
Si cela pouvait faire taire l'angélisme béat de certains... non, ce n'est pas parce que l'on a 15 ans que l'on est nécessairement un gentil garçon...Jenny a écrit:@Sphinx : entièrement d’accord avec toi, ils connaissaient partiellement les intentions du terroriste.
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- CalandriaGrand sage
Et voilà, je pleure devant mon ordinateur en regardant l'hommage en direct.
- fanetteFidèle du forum
J'en ai des frissons face à ces beaux textes...
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- pseudo-intelloSage
Natacha Polony a les yeux bien rouges sur France 5.
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- LadyOlennaModérateur
Moi aussi. Comme des dizaines de milliers de personnes je pense. Je me sens terriblement seule ce soir. Je voudrais tellement partager cette émotion avec les profs de mon collège.Calandria a écrit:Et voilà, je pleure devant mon ordinateur en regardant l'hommage en direct.
- dandelionVénérable
France Inter. One Love. Même à la radio, c’est bouleversant.
- Thalia de GMédiateur
Le discours de Jean Jaurès
- Spoiler:
- La Dépêche de Toulouse,
15 janvier 1888.
Jean Jaurès, « La Dépêche » du dimanche 15 janvier 1888
Vous tenez en vos mains l’intelligence et l’âme des enfants ; vous êtes responsables de la patrie. Les enfants qui vous sont confiés n’auront pas seulement à écrire et à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d’une rue, à faire une addition et une multiplication. Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son histoire : son corps et son âme. Ils seront citoyens et ils doivent savoir ce qu’est une démocratie libre, quels droits leur confère, quels devoirs leur impose la souveraineté de la nation. Enfin ils seront hommes, et il faut qu’ils aient une idée de l’homme, il faut qu’ils sachent quelle est la racine de toutes nos misères : l’égoïsme aux formes multiples ; quel est le principe de notre grandeur : la fierté unie à la tendresse. Il faut qu’ils puissent se représenter à grands traits l’espèce humaine domptant peu à peu les brutalités de la nature et les brutalités de l’instinct, et qu’ils démêlent les éléments principaux de cette œuvre extraordinaire qui s’appelle la civilisation. Il faut leur montrer la grandeur de la pensée ; il faut leur enseigner le respect et le culte de l’âme en éveillant en eux le sentiment de l’infini qui est notre joie, et aussi notre force, car c’est par lui que nous triompherons du mal, de l’obscurité et de la mort.
Eh quoi ! Tout cela à des enfants ! — Oui, tout cela, si vous ne voulez pas fabriquer simplement des machines à épeler. Je sais quelles sont les difficultés de la tâche. Vous gardez vos écoliers peu d’années et ils ne sont point toujours assidus, surtout à la campagne. Ils oublient l’été le peu qu’ils ont appris l’hiver. Ils font souvent, au sortir de l’école, des rechutes profondes d’ignorance et de paresse d’esprit, et je plaindrais ceux d’entre vous qui ont pour l’éducation des enfants du peuple une grande ambition, si cette grande ambition ne supposait un grand courage.
J’entends dire, il est vrai : « À quoi bon exiger tant de l’école ? Est-ce que la vie elle-même n’est pas une grande institutrice ? Est-ce que, par exemple, au contact d’une démocratie ardente, l’enfant devenu adulte ne comprendra point de lui-même les idées de travail, d’égalité, de justice, de dignité humaine qui sont la démocratie elle-même ? » — Je le veux bien, quoiqu’il y ait encore dans notre société, qu’on dit agitée, bien des épaisseurs dormantes où croupissent les esprits. Mais autre chose est de faire, tout d’abord, amitié avec la démocratie par l’intelligence ou par la passion. La vie peut mêler, dans l’âme de l’homme, à l’idée de justice tardivement éveillée, une saveur amère d’orgueil blessé ou de misère subie, un ressentiment et une souffrance. Pourquoi ne pas offrir la justice à des cœurs tout neufs ? Il faut que toutes nos idées soient comme imprégnées d’enfance, c’est-à-dire de générosité pure et de sérénité.
Comment donnerez-vous à l’école primaire l’éducation si haute que j’ai indiquée ? Il y a deux moyens. Il faut d’abord que vous appreniez aux enfants à lire avec une facilité absolue, de telle sorte qu’ils ne puissent plus l’oublier de la vie et que, dans n’importe quel livre, leur œil ne s’arrête à aucun obstacle. Savoir lire vraiment sans hésitation, comme nous lisons vous et moi, c’est la clef de tout. Est-ce savoir lire que de déchiffrer péniblement un article de journal, comme les érudits déchiffrent un grimoire ? J’ai vu, l’autre jour, un directeur très intelligent d’une école de Belleville, qui me disait : « Ce n’est pas seulement à la campagne qu’on ne sait lire qu’à peu près, c’est-à-dire point du tout ; à Paris même, j’en ai qui quittent l’école sans que je puisse affirmer qu’ils savent lire. » Vous ne devez pas lâcher vos écoliers, vous ne devez pas, si je puis dire, les appliquer à autre chose tant qu’ils ne seront point par la lecture aisée en relation familière avec la pensée humaine. Qu’importent vraiment à côté de cela quelques fautes d’orthographe de plus ou de moins, ou quelques erreurs de système métrique ? Ce sont des vétilles dont vos programmes, qui manquent absolument de proportion, font l’essentiel.
J’en veux mortellement à ce certificat d’études primaires qui exagère encore ce vice secret des programmes. Quel système déplorable nous avons en France avec ces examens à tous les degrés qui suppriment l’initiative du maître et aussi la bonne foi de l’enseignement, en sacrifiant la réalité à l’apparence ! Mon inspection serait bientôt faite dans une école. Je ferais lire les écoliers, et c’est là-dessus seulement que je jugerais le maître.
Sachant bien lire, l’écolier, qui est très curieux, aurait bien vite, avec sept ou huit livres choisis, une idée, très générale, il est vrai, mais très haute de l’histoire de l’espèce humaine, de la structure du monde, de l’histoire propre de la terre dans le monde, du rôle propre de la France dans l’humanité. Le maître doit intervenir pour aider ce premier travail de l’esprit ; il n’est pas nécessaire qu’il dise beaucoup, qu’il fasse de longues leçons ; il suffit que tous les détails qu’il leur donnera concourent nettement à un tableau d’ensemble. De ce que l’on sait de l’homme primitif à l’homme d’aujourd’hui, quelle prodigieuse transformation ! et comme il est aisé à l’instituteur, en quelques traits, de faire sentir à l’enfant l’effort inouï de la pensée humaine !
Seulement, pour cela, il faut que le maître lui-même soit tout pénétré de ce qu’il enseigne. Il ne faut pas qu’il récite le soir ce qu’il a appris le matin ; il faut, par exemple, qu’il se soit fait en silence une idée claire du ciel, du mouvement des astres ; il faut qu’il se soit émerveillé tout bas de l’esprit humain, qui, trompé par les yeux, a pris tout d’abord le ciel pour une voûte solide et basse, puis a deviné l’infini de l’espace et a suivi dans cet infini la route précise des planètes et des soleils ; alors, et alors seulement, lorsque, par la lecture solitaire et la méditation, il sera tout plein d’une grande idée et tout éclairé intérieurement, il communiquera sans peine aux enfants, à la première occasion, la lumière et l’émotion de son esprit. Ah ! sans doute, avec la fatigue écrasante de l’école, il vous est malaisé de vous ressaisir ; mais il suffit d’une demi-heure par jour pour maintenir la pensée à sa hauteur et pour ne pas verser dans l’ornière du métier. Vous serez plus que payés de votre peine, car vous sentirez la vie de l’intelligence s’éveiller autour de vous.
Il ne faut pas croire que ce soit proportionner l’enseignement aux enfants que de le rapetisser. Les enfants ont une curiosité illimitée, et vous pouvez tout doucement les mener au bout du monde. Il y a un fait que les philosophes expliquent différemment suivant les systèmes, mais qui est indéniable : « Les enfants ont en eux des germes, des commencements d’idées. » Voyez avec quelle facilité ils distinguent le bien du mal, touchant ainsi aux deux pôles du monde ; leur âme recèle des trésors à fleur de terre : il suffit de gratter un peu pour les mettre à jour. Il ne faut donc pas craindre de leur parler avec sérieux, simplicité et grandeur.
Je dis donc aux maîtres, pour me résumer : lorsque d’une part vous aurez appris aux enfants à lire à fond, et lorsque d’autre part, en quelques causeries familières et graves, vous leur aurez parlé des grandes choses qui intéressent la pensée et la conscience humaine, vous aurez fait sans peine en quelques années œuvre complète d’éducateurs. Dans chaque intelligence il y aura un sommet, et, ce jour-là, bien des choses changeront.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- Pontorson50Fidèle du forum
Sphinx a écrit:Pontorson50 a écrit:On va attendre, comme je suis chargé d'enseigner les principes fondamentaux du droit, je n'ai pas l'intention de tirer le vrai du faux ici.
Pour ce qui m'interroge comme enseignant et parent :
-j'avoue n'avoir jamais pensé à prévenir ma fille de l'éventualité de se voir donner 300 euros pour désigner un adulte que quelqu'un demande. J'ai pu même - je ne m'en souviens pas - faire la gaffe, en revanche, d'indiquer gratuitement qui était tel ou tel à un quidam. Je ne me voyais pas, avant cela, faire une faute grave en rendant service.
Il y a une grosse, très grosse, énorme différence entre
- indiquer quelqu'un à une personne qui le demande (je pourrais le faire maintenant, je ne l'aurais pas fait quand j'étais collégienne, je prenais mes jambes à mon cou devant les inconnus)
- indiquer quelqu'un à une personne qui le demande et qui offre une grosse somme - pour des collégiens, 300 euros, c'est la fortune, ça fait une paire de Nike Air dernier modèle ou plein de kebabs - déjà là c'est louche, mais on pourrait accorder le bénéfice du doute et se dire qu'ils ne sont pas très futés
- indiquer quelqu'un à une personne dont on sait pertinemment qu'elle a des intentions violentes vis-à-vis de ce quelqu'un, s'il est vrai quele procureur dans la transcription de la conférence de presse faite par chmarmottine a écrit:
Il résulte qu'à l'arrivée d'Anzorov aux abords du collège, il cherchait à identifier, Samuel Paty. Il a abordé un élève en lui proposant 300 euros. Le collégien accepte et reste avec Anzorov jusqu'à l'arrivé de ses camarades. CERTAINS se joignent à lui, après avoir expliqué sa mission, d'autres partent. Les deux mineurs décrivent alors Samuel Paty au terroriste. Il explique avoir l'intention de filmer le professeur qui devait s'excuser pour la présentation de ces caricatures, "de l'humilier et le frapper". Peu avant 17h, des adolescents désignent Samuel Paty, qui sort du collège et Anzorov, se lance à la poursuite de la victime.
Je ne vois pas comment c'est comparable avec la situation que tu décris. La chronologie de la conversation me paraît un peu brouillée mais clairement au moment où les deux élèves montrent Samuel Paty ils avaient été informés de ce que le meurtrier comptait faire (pas pleinement, mais il s'agissait déjà d'un acte inacceptable).
C'est bien pour ça que j'attends les procès qui viendront, en l'état j'ai un peu de mal à suivre le déroulement des faits qui me semble, du point de vue de l'assassin notamment, complètement farfelu : tu le dis comme moi, quand on demande aux abords d'un collège qui est monsieur X enseignant telle matière, la réponse part tout de suite, pas besoin de billets encore moins d'exposer ce qu'on prépare en guise de rencontre. Donc j'exprime mon incompréhension totale à ce stade de l'enquête. Et mon désarroi pour savoir si je dois désormais aux abords d'un collège indiquer que quelqu'un est là-bas où pas!
Après, que des élèves soient vénaux ou sidérés ou complices, c'est pas du tout la même chose, j'attends là encore. Une conférence de presse de procureur, sous pression pour mener les enquêtes en direct à la télé, c'est une pratique qui peut se comprendre, mais ce n'est pas encore un récit authentique pour moi. Et je redoute ces travaux en temps réel sous les feux des médias, parce que ça pousse à ne pas revenir en arrière si on se trompe pour tout ou partie dans une enquête. Je suis un ancien ado de l'époque "Ranucci", où on est parti d'aveux complets en fonçant pour guillotiner quelqu'un qu'on a ensuite cru innocent et qui semble de nos jours redevenir coupable. Certes, ici la seule chose de certaine hélas, c'est le meurtrier. Le reste, je ne m'emballe pas trop, moins encore quand le scénario semble incohérent.
- BOU74Niveau 9
LadyOlenna a écrit:Moi aussi. Comme des dizaines de milliers de personnes je pense. Je me sens terriblement seule ce soir. Je voudrais tellement partager cette émotion avec les profs de mon collège.Calandria a écrit:Et voilà, je pleure devant mon ordinateur en regardant l'hommage en direct.
Idem
- fanetteFidèle du forum
" Nous continuerons, professeur !"
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- EsméraldaGrand sage
Pénible ces applaudissements à tout bout de champ ...
- fanetteFidèle du forum
Cérémonie très émouvante. C'était le moins que l'on pouvait faire, mais cela a été fait.
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- EsméraldaGrand sage
Grosses pensées pour la famille de Samuel. C'est terrible.
- EloahExpert spécialisé
Hommage ce soir à 19h dans ma ville : peu de monde, des élus avec leurs écharpes qui n'ont pas dit un mot (mais se sont pris en photo). 1mn de silence, La marseillaise, 1 mn d'applaudissement et c’est tout. J'ai trouvé ça triste et choquant.
- chmarmottineGuide spirituel
Pensées à sa famille, à son petit bout.
- pseudo-intelloSage
C'est le premier discours de Macron que je suis parvenue à écouter. Il avait l'air sincèrement ému et a très bien parlé.
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- musaNeoprof expérimenté
C'était une cérémonie bouleversante de bout en bout.
- menerveOracle
Je suis avec 2 collègues nous nous sommes rendus au rassemblement à Berck.
Tristesse.
Tristesse.
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