Re: Assassinat de notre collègue Samuel Paty

Dalva a écrit:Le voilà.

Assassinat de Samuel Paty : ce que prévoit Jean-Michel Blanquer pour la rentrée
Publié par Elsa Doladille | Oct 20, 2020 | Secondaire | 0

Le ministre de l’Education nationale souhaite mettre en place des actions autour de la laïcité dans les établissements à la rentrée du 2 novembre.

L’assassinat, vendredi 16 octobre, de Samuel Paty, enseignant d’histoire-géographie dans un collège de Conflans-Sainte-Honorine, a plongé la communauté éducative dans l’horreur. Après ce drame, le ministre de l’Education nationale souhaite replacer la laïcité au cœur de son action, grâce à la mise en place de mesures à la rentrée de novembre et sur le long terme.

A la rentrée scolaire
Jean-Michel Blanquer envisage donc d’organiser, le jour de la reprise des élèves le 2 novembre, un moment de recueillement en hommage au professeur assassiné, selon Europe 1. Ce moment solennel sera accompagné d’un « message vertical, fort, sur la laïcité et les valeurs de la République », délivré aux élèves par les chefs d’établissements.

Le ministre de l’Education nationale prévoit également d’envoyer un mail aux professeurs et chefs d’établissements pour les aider à réagir en cas de refus d’élèves à participer à l’hommage rendu à l’enseignant.

Des avocats et journalistes pourraient aussi être sollicités par le ministre pour organiser des débats avec les élèves.

Formations à la laïcité pour les enseignants
Jean-Michel Blanquer souhaite également, sur le long terme, renforcer la formation des enseignants sur les questions de laïcité. En effet , si sur les programmes, « nous sommes très clairs », sur la formation, « « nous pouvons l’être davantage », indiquait dimanche dernier le ministre, cité par Les Echos. D’après le ministre, cette formation devrait servir à « désinhiber et donc vaincre la peur ». Car « à force de vouloir marcher sur des oeufs, on devient maladroit et on ne se sent pas à l’aise », soulignait-il.

Une note du Conseil des sages de la laïcité pourrait servir de support aux réflexions du ministre. Il envisagerait, toujours selon Les Echos, de faire réfléchir les élèves sur les questions de laïcité via différentes thématiques en littérature, philo ou anglais, et plus seulement en cours d’histoire-géographie.

Des précisions ici :
https://www.europe1.fr/societe/attentat-de-conflans-les-pistes-de-leducation-nationale-pour-la-rentree-scolaire-3999794

Le ministre l’a martelé aux chefs d’établissement qu’il a reçus lundi. Il souhaite un message vertical, fort, sur la laïcité et les valeurs de la République. Parmi les pistes envisagées : un texte classique ou d’actualité qui serait lu partout, dans chaque cour d'école, au primaire, au collège et au lycée.

Ca commence à bien faire. En fait, ça ne passe plus, cette carence de l'institution, cette remise en question systématique de nos pratiques pédagogiques.
Si Samuel Paty était encore en vie, il en serait à devoir plier devant la machine administrative et à devoir s'engager à ne plus travailler la liberté d'expression avec les supports choisis, voire avec un blâme dans son dossier ça se trouve.
J'ai été comme anesthésiée dans un premier temps par ce qui s'est passé. Les larmes, les sanglots , les frayeurs et les cauchemars, m'ont submergée en 2015, avec la conscience aiguë, totale, qu'une machine était mise en route et que rien ne saurait l'arrêter si les mesures au niveau de l'Etat n'étaient pas prises. Entre-temps, il a fallu "vivre avec" l'angoisse d'un retour du pire, dans la sphère de notre métier.
On y est.
Ca recommence.
Maintenant c'est le temps de la colère froide.

Marie Laetitia a écrit:Qui a marché sur des oeufs? Samuel Paty? furieux C'est si dur d'admettre qu'il a juste fait son boulot, sans soutien, et que ce n'est plus possible, à certains endroits, depuis longtemps?

À chaque fois que je lis quelque chose qui vient de ces gens-là, j'en deviens malade...

On l'entend monter cette petite musique sur le fait que, s'il y a des problèmes à l'école sur ces sujets, c'est du fait du manque de formation des enseignants.

Les problèmes viennent donc encore une fois des enseignants..

Ils sont vraiment à côté de la plaque....

Formations à la laïcité pour les enseignants
Jean-Michel Blanquer souhaite également, sur le long terme, renforcer la formation des enseignants sur les questions de laïcité. En effet , si sur les programmes, « nous sommes très clairs », sur la formation, « « nous pouvons l’être davantage », indiquait dimanche dernier le ministre, cité par Les Echos. D’après le ministre, cette formation devrait servir à « désinhiber et donc vaincre la peur ». Car « à force de vouloir marcher sur des oeufs, on devient maladroit et on ne se sent pas à l’aise », soulignait-il.

Je rêve ! Il est en train d'expliquer en gros que les enseignants en France n'osent pas se servir des supports qu'ils souhaitent parce qu'ils ont peur ? Alors qu'on entend partout depuis vendredi que notre malheureux collègue a été assassiné pour avoir "commis une maladresse" en utilisant des caricatures "peut-être trop choquantes", bla bla bla ? Mais c'est le monde à l'envers ! Suspect

VanGogh59 a écrit:Et voilà, la réponse de l'institution à nos angoisses... Plus de formations ! Comme si cela allait régler tous les problèmes. Blanquer est comme d'habitude complètement à côté de la plaque !

Sachant que ce fil est consacré à notre collègue, je vais faire m'exprimer de façon très courte:
Oui , on nous refile la patate chaude pour la rentrée et oui, encore il faut nous former (puisque c'est à cause de notre manque de formation que nous ne faisons pas ce cours "correctement"....
Assassinat de notre collègue Samuel Paty - Page 8 539955251

Assassinat de notre collègue Samuel Paty - Page 8 539955251

Marie Laetitia a écrit:

Dalva a écrit:Le voilà.

Assassinat de Samuel Paty : ce que prévoit Jean-Michel Blanquer pour la rentrée
Publié par Elsa Doladille | Oct 20, 2020 | Secondaire | 0

Le ministre de l’Education nationale souhaite mettre en place des actions autour de la laïcité dans les établissements à la rentrée du 2 novembre.

L’assassinat, vendredi 16 octobre, de Samuel Paty, enseignant d’histoire-géographie dans un collège de Conflans-Sainte-Honorine, a plongé la communauté éducative dans l’horreur. Après ce drame, le ministre de l’Education nationale souhaite replacer la laïcité au cœur de son action, grâce à la mise en place de mesures à la rentrée de novembre et sur le long terme.

A la rentrée scolaire
Jean-Michel Blanquer envisage donc d’organiser, le jour de la reprise des élèves le 2 novembre, un moment de recueillement en hommage au professeur assassiné, selon Europe 1. Ce moment solennel sera accompagné d’un « message vertical, fort, sur la laïcité et les valeurs de la République », délivré aux élèves par les chefs d’établissements.

Le ministre de l’Education nationale prévoit également d’envoyer un mail aux professeurs et chefs d’établissements pour les aider à réagir en cas de refus d’élèves à participer à l’hommage rendu à l’enseignant.

Des avocats et journalistes pourraient aussi être sollicités par le ministre pour organiser des débats avec les élèves.

Formations à la laïcité pour les enseignants
Jean-Michel Blanquer souhaite également, sur le long terme, renforcer la formation des enseignants sur les questions de laïcité. En effet , si sur les programmes, « nous sommes très clairs », sur la formation, « « nous pouvons l’être davantage », indiquait dimanche dernier le ministre, cité par Les Echos. D’après le ministre, cette formation devrait servir à « désinhiber et donc vaincre la peur ». Car « à force de vouloir marcher sur des oeufs, on devient maladroit et on ne se sent pas à l’aise », soulignait-il.

Une note du Conseil des sages de la laïcité pourrait servir de support aux réflexions du ministre. Il envisagerait, toujours selon Les Echos, de faire réfléchir les élèves sur les questions de laïcité via différentes thématiques en littérature, philo ou anglais, et plus seulement en cours d’histoire-géographie.

Ce serait drôle s'il y avait un avocat et un journaliste dans chaque salle de cours où se trouvent des "publics difficiles"... Ils verraient un peu où on en est rendu, dans nombres d'établissements. Sans fard, sans brouillard généré par les opérations de com' ministérielle.

Qui a marché sur des oeufs? Samuel Paty? C'est si dur d'admettre qu'il a juste fait son boulot, sans soutien, et que ce n'est plus possible, à certains endroits, depuis longtemps?

À chaque fois que je lis quelque chose qui vient de ces gens-là, j'en deviens malade...

En fait, en y songeant, on devrait dire "Chiche!" au gouvernement. Pas de séance à la rentrée, dans les collèges et les lycées où l'on sait que la probabilité d'avoir des problèmes --- le fameux "il l'a cherché" entendu tant de fois en 2015 --- sans un journaliste dans chaque salle. Qu'ils témoignent de ce qui va se passer.

Le brassard noir, pour moi, ne pourra pas suffire.

édit: forcément, "c'est facile pour moi", je ne suis plus dans un établissement difficile, je préfère le préciser. Mais je n'arrive pas à dépasser la colère, pour tous les collègues qui vont être vraiment exposés.
Quoiqu'on en soit au stade où je me demande si le risque n'est pas diffus. Il suffit d'une cabale sur internet, menée par une famille...

Tiberius a écrit:

Marie Laetitia a écrit:Qui a marché sur des oeufs? Samuel Paty? furieux C'est si dur d'admettre qu'il a juste fait son boulot, sans soutien, et que ce n'est plus possible, à certains endroits, depuis longtemps?

À chaque fois que je lis quelque chose qui vient de ces gens-là, j'en deviens malade...

On l'entend monter cette petite musique sur le fait que, s'il y a des problèmes à l'école sur ces sujets, c'est du fait du manque de formation des enseignants.

Ils sont vraiment à côté de la plaque....

Ils sont tellement à côté de la plaque que cette fois-ci s'ils n'ont pas compris qu'un point de non-retour a été franchi et que la réponse doit être ferme, ma hantise est que nous devions pleurer bientôt des attentats simultanés -et pas forcément dans des écoles - bien préparés pour semer une terreur collective et totale.

Je serais moins gêné par cette question de la formation si on en parlait également *un peu* pour notre chère administration qui ne me semble pas avoir été aussi impeccable qu'on nous l'a dit au vu des dernières avancées de l'enquête selon la presse. Ou quand des recteurs sont infoutus d'aligner quelques phrases à destination des personnels.

Quant aux interventions extérieures c'est tout sauf le moment : c'est l'école qui doit être en mesure d'apporter une réponse ferme, efficace et collective.

Veut-on fragiliser l'école ou la renforcer ? Des personnels qualifiés et en nombre dans nos établissements, une administration qui nous soutienne au quotidien (ça commence par respecter les contrats et statuts des agents, j'ai envie de dire), et le respect absolu de la liberté pédagogique. Les seuls juges de notre mise en œuvre didactique des programmes, ce sont les IPR de nos disciplines.

Pas les journalistes éducation ni les parents ni les cde.

Marie Laetitia a écrit:

Marie Laetitia a écrit:

Dalva a écrit:Le voilà.

Assassinat de Samuel Paty : ce que prévoit Jean-Michel Blanquer pour la rentrée
Publié par Elsa Doladille | Oct 20, 2020 | Secondaire | 0

Le ministre de l’Education nationale souhaite mettre en place des actions autour de la laïcité dans les établissements à la rentrée du 2 novembre.

L’assassinat, vendredi 16 octobre, de Samuel Paty, enseignant d’histoire-géographie dans un collège de Conflans-Sainte-Honorine, a plongé la communauté éducative dans l’horreur. Après ce drame, le ministre de l’Education nationale souhaite replacer la laïcité au cœur de son action, grâce à la mise en place de mesures à la rentrée de novembre et sur le long terme.

A la rentrée scolaire
Jean-Michel Blanquer envisage donc d’organiser, le jour de la reprise des élèves le 2 novembre, un moment de recueillement en hommage au professeur assassiné, selon Europe 1. Ce moment solennel sera accompagné d’un « message vertical, fort, sur la laïcité et les valeurs de la République », délivré aux élèves par les chefs d’établissements.

Le ministre de l’Education nationale prévoit également d’envoyer un mail aux professeurs et chefs d’établissements pour les aider à réagir en cas de refus d’élèves à participer à l’hommage rendu à l’enseignant.

Des avocats et journalistes pourraient aussi être sollicités par le ministre pour organiser des débats avec les élèves.

Formations à la laïcité pour les enseignants
Jean-Michel Blanquer souhaite également, sur le long terme, renforcer la formation des enseignants sur les questions de laïcité. En effet , si sur les programmes, « nous sommes très clairs », sur la formation, « « nous pouvons l’être davantage », indiquait dimanche dernier le ministre, cité par Les Echos. D’après le ministre, cette formation devrait servir à « désinhiber et donc vaincre la peur ». Car « à force de vouloir marcher sur des oeufs, on devient maladroit et on ne se sent pas à l’aise », soulignait-il.

Une note du Conseil des sages de la laïcité pourrait servir de support aux réflexions du ministre. Il envisagerait, toujours selon Les Echos, de faire réfléchir les élèves sur les questions de laïcité via différentes thématiques en littérature, philo ou anglais, et plus seulement en cours d’histoire-géographie.

Ce serait drôle s'il y avait un avocat et un journaliste dans chaque salle de cours où se trouvent des "publics difficiles"... Ils verraient un peu où on en est rendu, dans nombres d'établissements. Sans fard, sans brouillard généré par les opérations de com' ministérielle.

Qui a marché sur des oeufs? Samuel Paty? C'est si dur d'admettre qu'il a juste fait son boulot, sans soutien, et que ce n'est plus possible, à certains endroits, depuis longtemps?

À chaque fois que je lis quelque chose qui vient de ces gens-là, j'en deviens malade...

En fait, en y songeant, on devrait dire "Chiche!" au gouvernement. Pas de séance à la rentrée, dans les collèges et les lycées où l'on sait que la probabilité d'avoir des problèmes --- le fameux "il l'a cherché" entendu tant de fois en 2015 --- sans un journaliste dans chaque salle. Qu'ils témoignent de ce qui va se passer.

Le brassard noir, pour moi, ne pourra pas suffire.

édit: forcément, "c'est facile pour moi", je ne suis plus dans un établissement difficile, je préfère le préciser. Mais je n'arrive pas à dépasser la colère, pour tous les collègues qui vont être vraiment exposés.
Quoiqu'on en soit au stade où je me demande si le risque n'est pas diffus. Il suffit d'une cabale sur internet, menée par une famille...

Le risque est diffus, parce qu'il s'agit d'une nébuleuse.
Moi non plus aujourd'hui je ne suis plus dans un établissement difficile, enfin disons beaucoup moins que ceux dans lesquels j'ai travaillé auparavant.
Les réactions épidermiques de tel ou tel élève n'en restent pas moins tangibles et demandent beaucoup de précautions avant d'aborder tel ou tel point du programme, et ceci n'est pas normal.
Le passage à l'acte est toujours possible, il vaut mieux en être averti.
Ma colère est sans limite envers ces gens qui nous gouvernent.

Le 2 novembre c'est la deuxième semaine de vacances, ici.
Avec un peu de chance j'échapperai à la farandole des nécrophages et aux recommandations des gens qui ne voient jamais les élèves.

Vous vous trompez sur un point : le collège du Bois d'Aulne est un établissement tranquille de centre-ville d'une des villes les plus tranquilles et les plus agréables des Yvelines. Y enseigner est d'une facilité déconcertante et les élèves y sont très ouverts.

Là, on a une famille qui a posé un problème et la spirale a été lancée.

Cela peut donc arriver partout. Il suffit d'une famille.

C'est ça toute l'horreur.

Elyas a écrit:Vous vous trompez sur un point : le collège du Bois d'Aulne est un établissement tranquille de centre-ville d'une des villes les plus tranquilles et les plus agréables des Yvelines. Y enseigner est d'une facilité déconcertante et les élèves y sont très ouverts.

Là, on a une famille qui a posé un problème et la spirale a été lancée.

Cela peut donc arriver partout. Il suffit d'une famille.

C'est ça toute l'horreur.

Je suis d'accord. Mais a fortiori le problème de notre enseignement se pose dans des contextes plus compliqués. Je ne suis aucunement rassurée : il existe bel et bien des gens qui n'attendent qu'un signal pour agir, sous n'importe quel prétexte, à n'importe quel moment. Ce n'est pas être paranoïaque ou inconséquent de le dire. La "taqiya" fait pas mal de dégâts aussi.

Instant polémique, à supprimer s'il ne respecte pas la charte, auquel cas je m'en excuse.

Le deuil bouleversant que nous traversons trouve un echo très noir chez moi. Il me renvoie à la solitude que nous pouvons connaître, ou que nous connaissons, et qui se manifeste par des compromissions quotidiennes qui me désolent et un manque de confiance, réciproque, en notre institution.

Dans cette histoire, je veux savoir le soutien effectif qu'a reçu notre collègue face au harcèlement avant d'être assassiné.

Les réseaux sociaux diffusent des captures d'écrans, attribuées aux "stylos rouges de Rouen", montrant la lettre qu'auraient reçue les parents des deux classes de 4e. Est-ce un faux ?

Le temps de l'enquête n'est pas celui des réseaux sociaux mais les journalistes ont-ils le droit de confirmer l'existence de cette lettre et nous communiquer tout ou partie de son contenu ? Cette lettre est-elle privée ?

Des journalistes ont publié des extraits de cahiers d'élèves d'une séquence du 5 ou 6 octobre (exempts de critique), ce que je n'approuve pas. Dans un cas, on publie, et dans l'autre... (question rhétorique: on protège ?)

Puisqu'on diffuse tout, tout le temps, que doit-on penser si on est très basique, comme moi, quand on ne diffuse pas ?

Soit la lettre que je mentionne est fausse, et les réseaux sociaux continuent d'innonder le web de rumeurs, de fausses informations qui creusent notre sillon (et je ne suis pas si naïf, ça ne va pas s'arrêter demain).

Soit elle est vraie et je la trouve édifiante, si on supprime l'enrobage et les effets de manche pour ne garder que les faits qui y sont rapportés, synthétisant les compromissions quotidiennes et inavouables dont je parlais.

Sources : aucune fiable.

Moi, ce que je crains, ce n'est pas mes élèves, pourtant à majorité musulmane, je vais m'appuyer sur Montaigne que l'on étudie depuis le début de l'année. Ce que je redoute, c'est la réaction de mes collègues : j'ai déjà eu des échos, pour beaucoup d'entre eux, c'est un fait divers.

De toute facon, on pourra nous former tant qu' on veut, nous élever au rang de juriste qualifié en laïcité, tant que la parole de enseignant n'aura pas plus de valeur dans la société que le premier you tubeur venu, rien ne changera. Et qu' on ne le parle pas alors de formation au média.

Je pense que si aucun recteur n'a fait de déclaration ou de message, c'est qu'ils ont eu la consigne de laisser le ministre parler.

Ce qu'un enseignant peut attendre, c'est de recevoir le soutien a priori de son institution et surtout de voir son travail considéré à sa juste valeur, laquelle est la plupart du temps bien plus élevé que le traitement reçu ou la situation faite.

Elyas a écrit:Vous vous trompez sur un point : le collège du Bois d'Aulne est un établissement tranquille de centre-ville d'une des villes les plus tranquilles et les plus agréables des Yvelines. Y enseigner est d'une facilité déconcertante et les élèves y sont très ouverts.

Là, on a une famille qui a posé un problème et la spirale a été lancée.

Cela peut donc arriver partout. Il suffit d'une famille.

C'est ça toute l'horreur.

Bien que tu aies raison de le signaler, je pense que tu te trompes toi aussi : ce n'est pas une famille qui a posé un problème.

Vu ce qui peu à peu se fait jour au fil de l'enquête, ça ressemble bien plutôt à une organisation, un coup monté, quelque chose de très réfléchi qui n'attendait qu'une occasion minime pour se lancer.

Cela peut donc arriver partout où existent des groupes travaillant à répandre des rumeurs, à monter des vidéos, à exciter des déséquilibrés prêts à tomber dans la violence, à les armer et à les diriger jusqu'à l'endroit désiré. Il suffit d'un réseau.

zigmag17 a écrit:

Elyas a écrit:Vous vous trompez sur un point : le collège du Bois d'Aulne est un établissement tranquille de centre-ville d'une des villes les plus tranquilles et les plus agréables des Yvelines. Y enseigner est d'une facilité déconcertante et les élèves y sont très ouverts.

Là, on a une famille qui a posé un problème et la spirale a été lancée.

Cela peut donc arriver partout. Il suffit d'une famille.

C'est ça toute l'horreur.

Je suis d'accord. Mais ta réponse qui se veut rassurante, ne me rassure pas sur le reste: il existe bel et bien des gens qui n'attendent qu'un signal pour agir, sous n'importe quel prétexte, à n'importe quel moment. Ce n'est pas être paranoïaque ou inconséquent de le dire. La "taqiya" fait pas mal de dégâts aussi.

Ma réponse n'avait rien de rassurant. En revanche, utiliser le terme taqiya me semble dérangeant et c'est ce que j'expliquais plus haut : quand on commence à piocher dans la théologie, on a perdu.
Nous disposons de mots pour parler de cela. C'est très malaisant (oui, j'aime cet adjectif) de lire ce type de vocabulaire né dans les sphères d'extrême-droite qui ont, malgré leur déni, des accointances avec les mouvances islamistes (cf. des gens du RN qui étaient dans des manifestations avec Sefrioui).

Dalva a écrit:

Elyas a écrit:Vous vous trompez sur un point : le collège du Bois d'Aulne est un établissement tranquille de centre-ville d'une des villes les plus tranquilles et les plus agréables des Yvelines. Y enseigner est d'une facilité déconcertante et les élèves y sont très ouverts.

Là, on a une famille qui a posé un problème et la spirale a été lancée.

Cela peut donc arriver partout. Il suffit d'une famille.

C'est ça toute l'horreur.

Bien que tu aies raison de le signaler, je pense que tu te trompes toi aussi : ce n'est pas une famille qui a posé un problème.

Vu ce qui peu à peu se fait jour au fil de l'enquête, ça ressemble bien plutôt à une organisation, un coup monté, quelque chose de très réfléchi qui n'attendait qu'une occasion minime pour se lancer.

Cela peut donc arriver partout où existent des groupes travaillant à répandre des rumeurs, à monter des vidéos, à exciter des déséquilibrés prêts à tomber dans la violence, à les armer et à les diriger jusqu'à l'endroit désiré. Il suffit d'un réseau.

Je comprends ce que tu veux dire. Cependant, ce réseau n'est que partiellement conflanais.

Bref, cela aurait pu arriver partout. C'est ça le truc horrible.

Elyas a écrit:

zigmag17 a écrit:

Elyas a écrit:Vous vous trompez sur un point : le collège du Bois d'Aulne est un établissement tranquille de centre-ville d'une des villes les plus tranquilles et les plus agréables des Yvelines. Y enseigner est d'une facilité déconcertante et les élèves y sont très ouverts.

Là, on a une famille qui a posé un problème et la spirale a été lancée.

Cela peut donc arriver partout. Il suffit d'une famille.

C'est ça toute l'horreur.

Je suis d'accord. Mais ta réponse qui se veut rassurante, ne me rassure pas sur le reste: il existe bel et bien des gens qui n'attendent qu'un signal pour agir, sous n'importe quel prétexte, à n'importe quel moment. Ce n'est pas être paranoïaque ou inconséquent de le dire. La "taqiya" fait pas mal de dégâts aussi.

Ma réponse n'avait rien de rassurant. En revanche, utiliser le terme taqiya me semble dérangeant et c'est ce que j'expliquais plus haut : quand on commence à piocher dans la théologie, on a perdu.
Nous disposons de mots pour parler de cela. C'est très malaisant (oui, j'aime cet adjectif) de lire ce type de vocabulaire né dans les sphères d'extrême-droite qui ont, malgré leur déni, des accointances avec les mouvances islamistes (cf. des gens du RN qui étaient dans des manifestations avec Sefrioui).

Ah! J'avais édité parce que j'avais lu trop vite!
J'utilise un terme que j'ignorais venir d'extrème-droite, mais qui me semblait recouvrir une réalité (perceptible dans des classes dans lesquelles j'ai travaillé).

Epitaphe : "Samuel Paty, professeur d'histoire géographie qui marchait sur des oeufs et qui manquait de formation sur la laicité, nous te rendons hommage. La Nation reconnaissante"

sinan a écrit:Moi, ce que je crains, ce n'est pas mes élèves, pourtant à majorité musulmane, je vais m'appuyer sur Montaigne que l'on étudie depuis le début de l'année. Ce que je redoute, c'est la réaction de mes collègues : j'ai déjà eu des échos, pour beaucoup d'entre eux, c'est un fait divers.

Espérons que le prochain "fait divers" ne les touche pas eux...

Un “fait divers”… Pour ma part, je peux très bien comprendre la peur et le déni que l'assassinat de ce collègue peut provoquer — être pris comme cible parce que l'on fait son travail (ce qui, soit dit en passant, élimine par avance l'idée que la cause tiendrait à un “défaut” dans le travail: je continue à trouver ce renversement, qu'on trouve ça et là dans la presse, parfaitement scandaleux), c'est une menace extrême…
Donc, non, ça n'est pas un “fait divers” — et notre deuil n'est pas non plus “anecdotique”…

Thermo a écrit:Epitaphe : "Samuel Paty, professeur d'histoire géographie qui marchait sur des oeufs et qui manquait de formation sur la laicité, nous te rendons hommage. La Nation reconnaissante"

Voilà. En ajoutant "La Nation reconnaissante, qui t'a choyé".

Et, à l'inverse de la plupart des choses que j'ai pu entendre, je remercie mon directeur d'UFR de l'intelligence et de la sobriété de ce qu'il a pu dire à midi lors du recueillement dans la cour, dans la ligne du communiqué de l'APHG. (Je le ferai en "vrai" aussi, quand j'arriverai à m'exprimer, j'ai donc d'autant plus conscience de la position dans laquelle il était.)

Sans répondre à la définition du fait divers, je vous avoue que je n'ai pas été surpris (tout en étant écoeuré, triste pour Samuel et sa famille), c'est logique avec l'état de notre société. Il y a beaucoup de gens en France qui ne sont pas des Bisounours ... et ce n'est pas fini; pour les bougies vous pouvez les acheter en gros.