- AphrodissiaMonarque
Tu sais bien, nous reprenons le 26: rien ne sera prêt et on devra pendant une semaine faire comme si rien n'était parce que la journée d'action nationale sera le 2, etc. Moi, l'aide, je la veux bien pour le 26.Ramanujan974 a écrit:chmarmottine a écrit:Thalia de G a écrit:chmarmottine a écrit:lundi 2 : clarté, fermeté, subtilité
JMB parlait de la façon dont il faudrait aborder les choses avec les élèves le lundi 2
J'ai l'impression qu'encore une fois on va laisser les enseignants de débrouiller seuls face aux élèves.
- InvitéInvité
zigmag17 a écrit:
Je ne comprends pas pourquoi il ne faut pas parler de "cité " ici (ou de "quartier")? J'ai dû rater quelques messages. Néanmoins, pourquoi occulter une certaine réalité?
Si vous avez des questions sur un message de la modération merci de nous le poster en MP. Néanmoins je vais répondre ici pour tout le monde. Nous avons exprimé à plusieurs reprises notre volonté de voir le topic centré sur ce qui est arrivé précisément à notre collègue, sans nous laisser entrainer à des digressions et des affrontements qui pourrait nous conduire trop loin de son sujet initial. Nous veillerons à tenir cet équilibre entre ce drame particulier et ses causes générales.
- LokomazoutNiveau 9
zigmag17 a écrit:
Tout cela n'est pas normal.
Merci pour l'intégralité de ton témoignage.
- AuriAmaNiveau 4
Je suis effarée et effondrée d'apprendre ce qu'il s'est passé. Tout mon soutien à la famille de Samuel, ses amis, ses collègues, ses élèves... Et également à tous les collègues en général et en particulier ceux d'histoire géo. Je pense aussi particulièrement aux stagiaires en histoire géo de l'académie de Versailles avec qui j'ai des cours en commun.
Pour la rentrée, j'ai la première heure de cours avec mes élèves et je redoute de ne pas savoir quoi dire, quoi faire. Jusqu'où aller sans sortir de mon rôle de professeur de mathématiques ? Sans empiéter sur le rôle du professeur principal ? Mes élèves sont adorables et je ne crains aucunement pour ma sécurité avec eux ou leurs parents mais je ne sais pas quoi faire.
Pour la rentrée, j'ai la première heure de cours avec mes élèves et je redoute de ne pas savoir quoi dire, quoi faire. Jusqu'où aller sans sortir de mon rôle de professeur de mathématiques ? Sans empiéter sur le rôle du professeur principal ? Mes élèves sont adorables et je ne crains aucunement pour ma sécurité avec eux ou leurs parents mais je ne sais pas quoi faire.
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Pourquoi l'information sur ces rassemblements est-elle confidentielle ? Parce qu'ils n'ont pas été déclarés ? Parce que le contexte sanitaire, etc. ?
Cet assassinat à mobile terroriste mobilise pourtant bien au-delà du monde enseignant.
Cet assassinat à mobile terroriste mobilise pourtant bien au-delà du monde enseignant.
- profs(Niveau 9
L'horreur bien entendu...
Puisque la grande majorité de ce que je pourrais dire sera modérée… autant s'arrêter là.
Bon courage à toutes les personnes qui vivent les situations décrites plus haut au quotidien.
Puisque la grande majorité de ce que je pourrais dire sera modérée… autant s'arrêter là.
Bon courage à toutes les personnes qui vivent les situations décrites plus haut au quotidien.
- micaschisteMonarque
Le deuxième couplet est pour Samuel.
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"Il ne sert à rien à l'homme de gagner la Lune s'il vient à perdre la Terre". François Mauriac
"Pick a star in the dark horizon and follow the light "
- Ramanujan974Érudit
Aphrodissia a écrit:Tu sais bien, nous reprenons le 26: rien ne sera prêt et on devra pendant une semaine faire comme si rien n'était parce que la journée d'action nationale sera le 2, etc. Moi, l'aide, je la veux bien pour le 26.Ramanujan974 a écrit:
J'ai l'impression qu'encore une fois on va laisser les enseignants de débrouiller seuls face aux élèves.
Oui, ou bien on va nous dire de laisser les élèves exprimer leur ressenti, notre rôle se cantonnant à éviter les dérapages.
- PuckVénérable
Je constate qu’il y a une régression culturelle générale. En 6e ou en latin en 5e, quand je montrais des statues grecques, après les petits rires, il y avait des questions sur la statue elle-même, la massue, le thyrse, etc. Maintenant ce sont des cris d’orfraies, et pas de l’excitation de gosses devant un « zizi », et qui ne durerait que quelques minutes. Et cela touche tous les gosses. Il faut attendre la 3e pour parler calmement d’art. Et je ne suis pas en banlieue dure ni dans un quartier. Je ne renonce pas mais j’avoue que je suis très amère sur l’évolution de notre société.
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"Ce que nous avons fait, aucune bête au monde ne l'aurait fait.
Mais nous nous en sommes sortis. Et nous voici confrontés à l'ingratitude de la nation. Pourtant, c'était pas ma guerre. C'était pas ma guerre, oh non !"Cripure
- Isis39Enchanteur
AuriAma a écrit:Je suis effarée et effondrée d'apprendre ce qu'il s'est passé. Tout mon soutien à la famille de Samuel, ses amis, ses collègues, ses élèves... Et également à tous les collègues en général et en particulier ceux d'histoire géo. Je pense aussi particulièrement aux stagiaires en histoire géo de l'académie de Versailles avec qui j'ai des cours en commun.
Pour la rentrée, j'ai la première heure de cours avec mes élèves et je redoute de ne pas savoir quoi dire, quoi faire. Jusqu'où aller sans sortir de mon rôle de professeur de mathématiques ? Sans empiéter sur le rôle du professeur principal ? Mes élèves sont adorables et je ne crains aucunement pour ma sécurité avec eux ou leurs parents mais je ne sais pas quoi faire.
Ce n’est pas le rôle du professeur principal mais de tous les enseignants.
- Thalia de GMédiateur
Les paroles du 2e coupletmicaschiste a écrit:Le deuxième couplet est pour Samuel.
"C'était un professeur, un simple professeur
Qui pensait que savoir était un grand trésor
Que tous les moins que rien n'avaient pour s'en sortir
Que l'école et le droit qu'a chacun de s'instruire
Il y mettait du temps, du talent et du cœur
Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures
Et loin des beaux discours, des grandes théories
À sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui
Il changeait la vie"
C'est le cœur de notre métier : leur apporter chaque jour ce petit plus qui change leur vision du monde, par des connaissances mais aussi par un peu plus de beauté.
J'ai parfois l'impression que ce n'est qu'un vœu pieux, voir le message de Puck.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- titus06Habitué du forum
Isis39 a écrit:AuriAma a écrit:Je suis effarée et effondrée d'apprendre ce qu'il s'est passé. Tout mon soutien à la famille de Samuel, ses amis, ses collègues, ses élèves... Et également à tous les collègues en général et en particulier ceux d'histoire géo. Je pense aussi particulièrement aux stagiaires en histoire géo de l'académie de Versailles avec qui j'ai des cours en commun.
Pour la rentrée, j'ai la première heure de cours avec mes élèves et je redoute de ne pas savoir quoi dire, quoi faire. Jusqu'où aller sans sortir de mon rôle de professeur de mathématiques ? Sans empiéter sur le rôle du professeur principal ? Mes élèves sont adorables et je ne crains aucunement pour ma sécurité avec eux ou leurs parents mais je ne sais pas quoi faire.
Ce n’est pas le rôle du professeur principal mais de tous les enseignants.
Je comprends l'appréhension d'AuriAma. Savoir trouver les mots justes n'est pas facile dans de telles circonstances.
- IphigénieProphète
On peut espérer qu'il y aura une consigne claire, générale, nécessaire, partout. Sinon à quoi bon bavarder...Isis39 a écrit:AuriAma a écrit:Je suis effarée et effondrée d'apprendre ce qu'il s'est passé. Tout mon soutien à la famille de Samuel, ses amis, ses collègues, ses élèves... Et également à tous les collègues en général et en particulier ceux d'histoire géo. Je pense aussi particulièrement aux stagiaires en histoire géo de l'académie de Versailles avec qui j'ai des cours en commun.
Pour la rentrée, j'ai la première heure de cours avec mes élèves et je redoute de ne pas savoir quoi dire, quoi faire. Jusqu'où aller sans sortir de mon rôle de professeur de mathématiques ? Sans empiéter sur le rôle du professeur principal ? Mes élèves sont adorables et je ne crains aucunement pour ma sécurité avec eux ou leurs parents mais je ne sais pas quoi faire.
Ce n’est pas le rôle du professeur principal mais de tous les enseignants.
Personnellement j'afficherais bien dans toutes les classes le dessin: "c'est dur d'être aimé par des cons", appliqué à toutes les confessions quelles qu'elles soient. Mais bon...
- chmarmottineGuide spirituel
Iphigénie a écrit:On peut espérer qu'il y aura une consigne claire, générale, nécessaire, partout. Sinon à quoi bon bavarder...Isis39 a écrit:AuriAma a écrit:Je suis effarée et effondrée d'apprendre ce qu'il s'est passé. Tout mon soutien à la famille de Samuel, ses amis, ses collègues, ses élèves... Et également à tous les collègues en général et en particulier ceux d'histoire géo. Je pense aussi particulièrement aux stagiaires en histoire géo de l'académie de Versailles avec qui j'ai des cours en commun.
Pour la rentrée, j'ai la première heure de cours avec mes élèves et je redoute de ne pas savoir quoi dire, quoi faire. Jusqu'où aller sans sortir de mon rôle de professeur de mathématiques ? Sans empiéter sur le rôle du professeur principal ? Mes élèves sont adorables et je ne crains aucunement pour ma sécurité avec eux ou leurs parents mais je ne sais pas quoi faire.
Ce n’est pas le rôle du professeur principal mais de tous les enseignants.
c'est ce qu'a prévu JMB
- PonocratesExpert spécialisé
Personnellement j'hésite entre faire lire l'article "Fanatisme" de Voltaire ou le passage du Précis de décomposition de Cioran qui commence par
- Cioran:
- Lorsqu’on se refuse à admettre le caractère interchangeable des idées, le sang coule... Sous les résolutions fermes se dresse un poignard : les yeux enflammés présagent le meurtre. Jamais esprit hésitant, atteint d’hamlétisme ne fut pernicieux : le principe du mal réside dans la tension de la volonté, dans l’inaptitude au quiétisme, dans la mégalomanie prométhéenne d’une race qui crève d’idéal, qui éclate sous ses convictions et qui, pour s’être complue à bafouer le doute et la paresse, – vices plus nobles que toutes ses vertus – s’est engagée dans une voie de perdition, dans l’histoire, dans ce mélange indécent de banalité et d’apocalypse... Les certitudes y abondent : supprimez-les, supprimez surtout leurs conséquences : vous reconstituez le paradis. Qu’est-ce que la Chute sinon la poursuite d’une vérité et l’assurance de l’avoir trouvée, la passion pour un dogme, l’établissement dans un dogme ? Le fanatisme en résulte, – tare capitale qui donne à l’homme le goût de l’efficacité, de la prophétie, de la terreur, – lèpre lyrique par laquelle il contamine les âmes, les soumet, les broie ou les exalte... N’y échappent que les sceptiques (ou les fainéants et les esthètes), parce qu’ils ne proposent rien, parce que – vrais bienfaiteurs de l’humanité – ils en détruisent les partis pris et en analysent le délire.
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- User7488Niveau 7
Profondément choquée par ce qui s'est passé hier soir (je n'ai pas pu poster un message plus tôt)
La nuit a été difficile. Vraiment.
Pour moi c'est un événement grave, qui ne se limite pas au problème de "séparatisme" mais qui pose clairement le problème de la sécurité des enseignants (en plus de poser le problème de la liberté d'expression, de la liberté pédagogique).
Ce matin, j'avais cours, (je suis passé en salle des profs voir si quelque chose était prévu, rien de spécial) je pensais que les élèves seraient intrigués, choqués. Qu'on en dirait quelques mots. Grand moment de solitude.
Il n'en a rien été. Rien n'est venu d'eux (pourtant j'y invitais) donc j'ai fait mon cours comme prévu.
Ce qui me fait le plus mal, c'est que les gens pourraient "oublier" avec les vacances.
Je suis écoeurée.
La nuit a été difficile. Vraiment.
Pour moi c'est un événement grave, qui ne se limite pas au problème de "séparatisme" mais qui pose clairement le problème de la sécurité des enseignants (en plus de poser le problème de la liberté d'expression, de la liberté pédagogique).
Ce matin, j'avais cours, (je suis passé en salle des profs voir si quelque chose était prévu, rien de spécial) je pensais que les élèves seraient intrigués, choqués. Qu'on en dirait quelques mots. Grand moment de solitude.
Il n'en a rien été. Rien n'est venu d'eux (pourtant j'y invitais) donc j'ai fait mon cours comme prévu.
Ce qui me fait le plus mal, c'est que les gens pourraient "oublier" avec les vacances.
Je suis écoeurée.
- Ramanujan974Érudit
Comme on a vite oublié le colonel Beltrame...MendianteRousse a écrit:
Ce qui me fait le plus mal, c'est que les gens pourraient "oublier" avec les vacances.
- Mélusine2Niveau 10
pseudo-intello a écrit:Notre défunt collègue Samuel est déjà traîné dans la boue par la députée de la circonscription :
Le commentaire de la députée de circonscription.
C'est insupportable.
- HimpyExpert spécialisé
titus06 a écrit:Isis39 a écrit:AuriAma a écrit:Je suis effarée et effondrée d'apprendre ce qu'il s'est passé. Tout mon soutien à la famille de Samuel, ses amis, ses collègues, ses élèves... Et également à tous les collègues en général et en particulier ceux d'histoire géo. Je pense aussi particulièrement aux stagiaires en histoire géo de l'académie de Versailles avec qui j'ai des cours en commun.
Pour la rentrée, j'ai la première heure de cours avec mes élèves et je redoute de ne pas savoir quoi dire, quoi faire. Jusqu'où aller sans sortir de mon rôle de professeur de mathématiques ? Sans empiéter sur le rôle du professeur principal ? Mes élèves sont adorables et je ne crains aucunement pour ma sécurité avec eux ou leurs parents mais je ne sais pas quoi faire.
Ce n’est pas le rôle du professeur principal mais de tous les enseignants.
Je comprends l'appréhension d'AuriAma. Savoir trouver les mots justes n'est pas facile dans de telles circonstances.
On pourrait ouvrir un fil dans ce but, avec des ressources et des aides pour parler de tout cela, pour ceux qui le souhaitent ?
Qu'en pensez-vous ?
- GourgNiveau 4
ee a écrit:
Et pour revenir à ma remarque initiale, par exemple, qu'une "photo" n'est pas un "dessin" (et réciproquement). Qu'il y a un usage légitime de la langue et un usage fautif, même la dite faute serait-elle communément partagée. Que tout n'est pas relatif ou question de point de vue. Que le champ de l'exactitude et celui de la croyance ne se recoupent qu'en partie. Que le vrai peut choquer, et que ça s'assume. ...
Ces questions sont passionnantes. Elles passionnent les élèves. D'anciens élèves de Samuel Paty qui a été assassiné ont raconté combien ils avaient aimé les débats qu'il suscitait en Education Civique.
Le parent naïf qui a porté plainte contre Samuel Paty, celui qui l'a traité en public de voyou, doivent être effarés de l'enchaînement qui a conduit à l'assassinat.
On va gloser sur les effets d'amplification des réseaux sociaux qui autrefois n'existaient pas. Et on va passer sous silence le rôle des rumeurs qui (d'après le témoignages de certains de ses anciens élèves), circulaient dans son collège contre Samuel Paty, accusé de racisme et d'islamophobie.
Et on ne fera rien pour prévenir d'autres assassinats. Oui c'est à ce jour exceptionnel.
Mais je ne vois pas pourquoi d'autres jeunes gens ne seraient pas prêts à obéir à nouveau aux demandes d'un imam extrémiste qui les a endoctriné. Tout montre qu'il y en a probablement plein d'autres. Celui qui frappe au hasard et au hachoir des gens qui ont la particularité d'être adossé devant l'immeuble siège de Charlie Hebdo. Celui qui donne des coups de marteaux à la tête d'un homme qui a la particularité d'être policier français. Maintenant ce professeur de collège qui a la particularité d'être accusé d'islamophobie, du fait qu'il traite le programme d'Education Civique en quatrième.
Par qui était-il accusé d'islamophobie ? Des parents musulmans peut-être, pas sûr. Des citoyens non musulmans aussi peut-être.
ee a écrit: Tout un programme supposant peut-être des classes moins chargées et des horaires moins légers dans les matières aidant à développer la rationalité (français, maths, histoire et sciences...)
Pas d'inquiétudes hein, le Ministre a décidé de retourner aux fondamentaux... depuis trois ans déjà... On ne verra donc rien venir.
- fanetteFidèle du forum
Je ne sais pas ce que l'on nous proposera à la rentrée. Personnellement, comme pour les attentats de Charlie et les autres, je mettrai un fond d'écran sur mon TNI (Je ne sais pas encore quoi, mais quelque chose qui interpellera les élèves). Je pense qu'il y aura des remarques, et cela me permettra de faire le point sur cette horreur avec les classes. Il n'est pas question de revenir comme si rien ne s'était passé. Sûrement pas !
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- HonchampDoyen
Sur les caricatures, logiquement, les élèves en voient souvent en classe d'HG. ll en existe aussi pour la géo, l'EMC, sur des sujets variés.VanGogh59 a écrit:C'est pourtant inclus dans ton métier et je rappelle que l'EMC n'est pas le seul "job" des profs d'histoire-géo. Je ne te cache pas que je suis assez éberlué par ton discours car que tu le veuilles ou non tu es un agent de l'Etat et tu es payé aussi pour défendre ces valeurs...Ramanujan974 a écrit:Ce qui s'est passé est horrible. Toute personne sensée est d'accord avec ça.
Moi, je suis perplexe à la lecture de certains messages de ce fil : ceux qui veulent à leur tour montrer les caricatures à leurs élèves.
Il y a un côté "Idéal à défendre et vision sacerdotale du métier" que je ne partage pas.
Désolé si je choque, mais ce n'est pas à un enseignant dans son coin, même si on est des centaines à le faire, de prendre des risques pour sa vie/sa famille dans l'exercice de son métier. Je n'ai pas signé pour ça, contrairement à un pompier ou un soldat. Surtout vu comme on est soutenu.
Mon job est d'enseigner ma discipline. Point barre. Je ne crois pas du tout à "la formation de citoyens éclairés"...
Quant à ceux qui défendent l'idée de montrer les caricatures, oui j'en fais partie. Nous en parlons régulièrement en classe en EMC ou en Histoire. J'évoquais le matin même face à mes élèves le droit au blasphème et à la critique des religions que permet notre beau pays. Non par volonté de provoquer mais simplement parce que si on le fait pas, on va ouvrir une sorte de jurisprudence mentale qui fera que, demain, on n'enseignera peut être plus la shoah ou le génocide arménien parce que ça peut choquer tel ou tel personne et nous nuire personnellement.
De plus, au lendemain de l'assassinat d'un collègue pour ces raisons, il me semble très moyen d'employer l'expression "Idéal à défendre et vision sacerdotale du métier". Je constate avec grand regret et, disons-le, dégoût que la solidarité confraternelle que l'on devrait tous ressentir s'arrête au niveau du trouillomètre...
Cela s'accélère en 4ème, avec l'étude du XVIIIè et de la Révolution.
Sur la frilosité des collègues : je la comprends en partie. Comme l'a rappelé Ianis Roder, pour en parler, il faut dominer "scientifiquement", avoir des références historiques.
Or, où en est la formation ? La formation continue ? L'auto-formation ?
Certains collègues ne sont pas à l'aise. En juin, lors de la reprise et réorganisation des EDT, une collègue d'espagnol devait assurer une heure de "travail en histoire" avec mes 6èmes. Je lui demande de lire avec eux des textes sur les grands mythes bibliques.
Elle me répond, déroutée , et sans agressivité, "Mais je ne suis pas croyante" ! J'ai dû lui expliquer la démarche du prof d'histoire en 6ème, qui n'est pas un cours de religion !
Bref, je pense que certains collègues, pas suspects de complaisance envers les religieux, ont un problème "d'angle d'attaque", ou "d'angle de vue", sur certains sujets. Toutes les disciplines scolaires n'ont pas la même formation de base, et pas le temps ou l'appétence,ou le savoir sur "comment le faire", pour se former.
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- MathadorEmpereur
Il me semble qu'une spécificité des mathématiques est de ne pas enseigner directement l'intelligence du monde. Pour moi, lorsque l'on utilise les mathématiques pour comprendre le monde, on est en train de faire de la physique, de l'économie, de la géologie, etc. mais pas directement des mathématiques.Fesseur Pro a écrit:L'EMC n'est pas la chasse gardée des collègues d'Histoire.Ramanujan974 a écrit:leliseur a écrit:Ramanujan974 a écrit:Ce qui s'est passé est horrible. Toute personne sensée est d'accord avec ça.
Moi, je suis perplexe à la lecture de certains messages de ce fil : ceux qui veulent à leur tour montrer les caricatures à leurs élèves.
Il y a un côté "Idéal à défendre et vision sacerdotale du métier" que je ne partage pas.
Désolé si je choque, mais ce n'est pas à un enseignant dans son coin, même si on est des centaines à le faire, de prendre des risques pour sa vie/sa famille dans l'exercice de son métier. Je n'ai pas signé pour ça, contrairement à un pompier ou un soldat. Surtout vu comme on est soutenu.
Mon job est d'enseigner ma discipline. Point barre. Je ne crois pas du tout à "la formation de citoyens éclairés"...
Si je voyais Macron et Blanquer brandir les caricatures et porter un brassard "Je suis Charlie", je verrais peut-être les choses d'un autre oeil. Ou que tous les IG/IPR/IEN/Recteurs/DASEN de France fassent une tournée des écoles pour expliquer les caricatures.
Mais il y a plus de chances que je gagne à Euromillions.
Ce qui est le plus triste, c'est que ça ne s'arrêtera pas. Je ne vois pas ce qu'il faudrait faire, en supposant que tout soit possible.
Je ne crois pas que c'est être lâche de penser ça, on ne peut pas raisonner avec l'irrationnel. Il reste la colère et la résignation.
C'est pourtant - ou devrait être - le premier rôle, la première mission de tout enseignant : former des citoyens.
Et cela passe par plein de chemins possibles.
A chacun d'entre nous de choisir lesquels.
Je me suis mal exprimé.
Mon rôle est d'apprendre les maths aux élèves, comme chaque prof avec sa discipline.
Que cela contribue d'une manière ou d'une autre à la formation du citoyen, tant mieux. Mais c'est une conséquence, pas le but premier.
Et comment ne pas réagir/expliquer/questionner ses élèves devant un tel drame même en n'étant "que professeur de mathématiques" ?
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- PonocratesExpert spécialisé
Je ne suis pas enseignante en espagnol, mais je vois mal comment enseigner la langue et la culture hispaniques sans, à un moment où un autre évoquer la religion catholique, la Reconquista, l'imposition du catholicisme en Amérique du Sud, voire évoquer des passages de la Bible pour des textes littéraires espagnols y faisant allusion, non pour faire un cours de religion, mais pour rendre compréhensible la culture hispanique -mais peut-être n'est-ce qu'au lycée ? Je comprends davantage l'embarras de notre collègue de mathématiques - même si justement les mathématiques transcendent les idéologies et que leur histoire montre qu'une "collaboration" s'appuyant sur la rationalité, entre peuples ayant des religions différentes, peut être fructueuse.
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"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- pseudo-intelloSage
... et de solide pour faire face à la potentielle partie de élèves qui ne seraient pas traumatisés.jeromebr a écrit:Je suis bien d'accord avec toi, en sachant qu'il faudra quelqu'un de bien solide face à une classe sans doute traumatisée.Tamerlan a écrit:Bien au contraire. Le meilleur hommage possible est de continuer la mission.berzeko a écrit:perso jamais je n'accepterai le poste après ça ne serait-ce que par respect pour l'enseignantMiss Messy a écrit:Entre tristesse et colère … j'anticipe déjà sur la rentrée début novembre et une question : qui vont-ils mettre pour remplacer notre collègue devant ses classes ? Un contractuel sans expérience ? Il serait préférable qu'une personne expérimentée soit présente au moins quelques semaines dans ce collège, non ? A tout hasard, un IPR ?
Je réfléchissais, justement : que faire dans ce cas ? Le contexte mis en place par les élèves / parents d'élèves / etc. était à prendre au sérieux. Par exemple, dans le as où j'aurais rencontré une situation semblable, ce qui m'aurait paru le plus pertinent dans mon cas, ça aurait été d'obtenir une autorisation d'absence immédiate, pour mon mari et moi, et si besoin le droit (le droit n'est pas l'obligation) d'aller nous planquer chez mes parents à 30 bornes jusqu'à ce que les conditions mises en place pour un retour et une reprise sans danger soient assurées.pogonophile a écrit:
Et c'est bien ça qui me chiffonne : rétrospectivement, c'est facile à dire.
Rétrospectivement, on peut déplorer qu'il n'y ait pas eu une protection policière, qui aurait été nécessaire. Sauf que personne n'aurait pu le dire, personne ne l'a réclamé pas même, à ma connaissance, la victime, parce que c'est un événement inédit.
Rétrospectivement, on peut regretter que la protection fonctionnelle n'ait pas été mise en place comme elle aurait dû, mais ce n'est jamais qu'une protection juridique : elle n'aurait rien empêché, tout comme l'enregistrement de la plainte.
Rétrospectivement, on peut dire que l'institution aurait dû faire ci ou faire ça.
Mais la vérité c'est que personne n'a rien vu venir.
Mais j'ai comme un gros doute sur l'humanité de ma hiérarchie et sa propension à m'accorder des congés pour ma sécurité et celle des mes proches.
Il me semble que oui, car la liberté de conscience, la liberté d'expression, et le droit au blasphème font partie des droits inaliénables dans notre pays, et Samuel Paty était professeur d'histoire-géo-EMC.pogonophile a écrit:peut-on utiliser avec des élèves de 4e des supports qui demandent un recul que les adultes ont du mal à montrer ?
Moi, ce qui me chique, c'est que montrer des caricatures à des élèves soit considéré comme un risque en France en 2020.Ramanujan974 a écrit:
Désolé si je choque, mais ce n'est pas à un enseignant dans son coin, même si on est des centaines à le faire, de prendre des risques pour sa vie/sa famille dans l'exercice de son métier. Je n'ai pas signé pour ça, contrairement à un pompier ou un soldat. Surtout vu comme on est soutenu.
Elyas a écrit:C'est l'enfer, les sites d'information ne vérifient pas la véracité des photographies.
La bande de [modéré].
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