- roxanneOracle
Oui, mais je me demande si le fait d'être sur informés à propos des méthodes ne finit pas par créer de l'anxiété supplémentaire aux dépends de l'expérience de l'enseignant.
- pseudo-intelloSage
roxanne a écrit:Et donc, si tu n'es pas né au bon endroit c'est foutu? Donc, l'école ne sert à rien? J'avoie qu')à chaque fois, je reste stupéfaite par ce genre de remarques émanant d'enseignants tout de même. J'ai tout de même l'impression que quand j'enseigne à des élèves, j'apporte quelque chose qu'ils ne trouveront pas chez eux. Et il me semble que c'est encore plus le cas en primaire avec un enseignant 6 heures par jour, toute l'année.LouisBarthas a écrit:Non, ce sont les parents qui font la différence, et souvent les grands-parents qui ont davantage de temps à consacrer à leurs petits-enfants.roxanne a écrit:Mon expérience m’a montré qu’au delà de la méthode, c’est l’expérience de l’enseignant qui l’applique qui peut faire la différence.
Et ce n'est pas seulement dans l'aide aux devoirs, mais dans le bain culturel et éducatif qui règne dans la famille, et dont peu sont conscientes parce que ça apparaît comme quelque chose de naturel.
Ce n'est pas tant une question d'endroit, que de conditions familiales. J'ai des élèves de famille très prolo, si je puis dire, qui réussissent pas mal, car leurs parents font ce qu'ils peuvent pour suivre à al lettre les conseils des enseignants (et des médecins, et des autres professionnels qu'ils croisent), il y a des mères au foyer très investies, il y a des grands-parents présents, etc.
ais il y a des enfants qui entendent un discours méprisant et/ou haineux depuis tout petits, il y a des enfants dont les horaires de travail des parents les amènent à être laissés seuls trop jeunes ou trop longtemps (et ce n'est pas a faute des parents), il y a des enfants qui jouent à des jeux de société donc jouent, comptent, suivent des règles, fomentent des stratégies alors que d'autres non, des enfants qui entendent des phrases correctement construites, un vocabulaire varié et adapté aux différentes situations (lieu, interlocuteur, etc) depuis qu'ils sont bébés alors que d'autres non, des enfants qui ont des livres alors que d'autres non...
Un enfant ne passe pas le quart de son temps éveillé en classe. Donc OK, un enfant confronté à des enseignants glandus (statistiquement, il en existe forcément quelques-uns) ou formé n'importe comment (il en existe aussi) aurait un plus grand handicap que son frère qui n''aurait que des Volubilys, DoubleCasquette ou Verdurette (ou tant d'autres), mais les miracles sont rares, et un enseignant qui veut changer le monde à lui tout seul est à hauts risques de burn-out.
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- EuphémiaNiveau 10
Pour ma part, mon anxiété ne vient pas de ma surinformation à propos des méthodes mais de ce que je vois en tant que professeur du secondaire, de ce que je vois en tant que tante, en tant qu'amie, en tant que voisine. Depuis vingt ans, j'ai croisé beaucoup trop d'enfants massacrés par un mauvais enseignement pour ne pas être inquiète. Et si je suis informée à propos des méthodes, c'est parce que j'ai voulu comprendre comment nous avions pu en arriver à une telle situation.roxanne a écrit:Oui, mais je me demande si le fait d'être sur informés à propos des méthodes ne finit pas par créer de l'anxiété supplémentaire aux dépends de l'expérience de l'enseignant.
Il est clair qu'il y a des professeurs extrêmement compétents, mais il est clair aussi qu'ils sont de moins en moins nombreux. Sans accuser tout un corps, ne le nions pas si nous voulons que cela puisse changer.
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L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- RovoiNiveau 3
Il est de toute façon totalement anormal que des élèves arrivent en 6e sans savoir lire correctement.
Ce sujet primordial mérite depuis des années une vraie réflexion de fond.
Un bon départ au CP est très important mais l'effort doit être poursuivi tout au long du primaire.
Je crois qu'un petit livre orange vantant les mérites de la méthode syllabique basée sur le graphème a été publié récemment par le MEN.
A-t-il permis une avancée sur le sujet ?
Compte tenu de tous ces écueils il est compréhensible que certains parents s'inquiètent et complètent l'apprentissage de la lecture le soir à leur enfant.
Dans un système qui se veut égalitaire ce n'est tout de même pas satisfaisant.
Ce sujet primordial mérite depuis des années une vraie réflexion de fond.
Un bon départ au CP est très important mais l'effort doit être poursuivi tout au long du primaire.
Je crois qu'un petit livre orange vantant les mérites de la méthode syllabique basée sur le graphème a été publié récemment par le MEN.
A-t-il permis une avancée sur le sujet ?
Compte tenu de tous ces écueils il est compréhensible que certains parents s'inquiètent et complètent l'apprentissage de la lecture le soir à leur enfant.
Dans un système qui se veut égalitaire ce n'est tout de même pas satisfaisant.
- ProvenceEnchanteur
roxanne a écrit:Oui, mais je me demande si le fait d'être sur informés à propos des méthodes ne finit pas par créer de l'anxiété supplémentaire aux dépends de l'expérience de l'enseignant.
J’ai observé personnellement les dégâts que pouvait causer une méthode de lecture inadaptée sur des élèves, handicapés durablement dans leur scolarité. Il y a de quoi être anxieux.
- maikreeeesseGrand sage
Je n'ai pas le recul que vous avez sur le handicap durable dû à un mauvais apprentissage, mais je constate un affaissement du niveau de mes anciens élèves qui passent de moyens plus plus à très moyens en fin de collège. Cela me questionne depuis des années, avec la hantise de se dire qu'on a une part de responsabilité mais qu'on ne sait ou agir. De ce que constate dans mon école de PE très investis et expérimentés, c'est peut-être un manque de boussole, de ligne directrice, comme le souligne Bouboule. On part un peu dans tous les sens, avec quand même des PE un peu de la vieille école, ce qui limite les effets balanciers. La réponse institutionnel: le projet d'école, paperasse indigeste n'est pas la bonne et il faut également respecter les méthodes d'autrui, ne pas formater. C'est très délicat.
- CleroliDoyen
L'école primaire est essentielle pour poser les bases mais il faut que le reste suive, je veux dire par là le collège puis le lycée. Arrivées en 4ème, chacune de mes aînées a eu un prof de français (le même en 4ème et 3ème) qui expliquait qu'il ne faisait pas lire de livre en entier parce que "les jeunes n'aiment pas lire". De même, il ne faisait pas de dictées car "ça traumatise les élèves inutilement". Le niveau de fin de 3ème des élèves était loin d'être extraordinaire et le choc rude en 2de ...maikreeeesse a écrit:Je n'ai pas le recul que vous avez sur le handicap durable dû à un mauvais apprentissage, mais je constate un affaissement du niveau de mes anciens élèves qui passent de moyens plus plus à très moyens en fin de collège. Cela me questionne depuis des années, avec la hantise de se dire qu'on a une part de responsabilité mais qu'on ne sait ou agir. De ce que constate dans mon école de PE très investis et expérimentés, c'est peut-être un manque de boussole, de ligne directrice, comme le souligne Bouboule. On part un peu dans tous les sens, avec quand même des PE un peu de la vieille école, ce qui limite les effets balanciers. La réponse institutionnel: le projet d'école, paperasse indigeste n'est pas la bonne et il faut également respecter les méthodes d'autrui, ne pas formater. C'est très délicat.
- Ajonc35Sage
Quelle bienveillance!Cleroli a écrit:L'école primaire est essentielle pour poser les bases mais il faut que le reste suive, je veux dire par là le collège puis le lycée. Arrivées en 4ème, chacune de mes aînées a eu un prof de français (le même en 4ème et 3ème) qui expliquait qu'il ne faisait pas lire de livre en entier parce que "les jeunes n'aiment pas lire". De même, il ne faisait pas de dictées car "ça traumatise les élèves inutilement". Le niveau de fin de 3ème des élèves était loin d'être extraordinaire et le choc rude en 2de ...maikreeeesse a écrit:Je n'ai pas le recul que vous avez sur le handicap durable dû à un mauvais apprentissage, mais je constate un affaissement du niveau de mes anciens élèves qui passent de moyens plus plus à très moyens en fin de collège. Cela me questionne depuis des années, avec la hantise de se dire qu'on a une part de responsabilité mais qu'on ne sait ou agir. De ce que constate dans mon école de PE très investis et expérimentés, c'est peut-être un manque de boussole, de ligne directrice, comme le souligne Bouboule. On part un peu dans tous les sens, avec quand même des PE un peu de la vieille école, ce qui limite les effets balanciers. La réponse institutionnel: le projet d'école, paperasse indigeste n'est pas la bonne et il faut également respecter les méthodes d'autrui, ne pas formater. C'est très délicat.
- Cléopatra2Guide spirituel
La lecture et l'écriture régulières voire intensives, il n'y a que ça de vrai. Sur le fil des parents, on voit bien les différences entre écoles. Et encore, comme cela a été dit, la lecture uniquement à l'école ne peut combler les différences de lecture personnelle à la maison, avec des parents qui lisent pour eux, qui lisent à leurs enfants, qui achètent des livres (même si l'enfant n'est pas très lecteur). Et une mauvaise méthode peut "plomber" un enfant qui n'arrive pas à prendre du plaisir car la lecture n'est pas fluide. Le serpent se mord alors la queue.
Les 3 ans du cycle 2 devraient servir à améliorer la fluence, à faire des lecteurs autonomes, mais force est de constater que ce n'est pas le cas. Combien d'élèves arrivent en 2de en ne lisant rien? C'est dramatique. Tout découle de ça à mon sens.
Et puis l'écriture permet de fixer un peu tout ça, de structurer la pensée, d'accéder à l'abstraction. Si on ne fait pas rédiger d'écrits autonomes et personnels, c'est aussi un problème. Là encore, les différences entre écoles (peut-être enseignants aussi) sont énormes.
Les 3 ans du cycle 2 devraient servir à améliorer la fluence, à faire des lecteurs autonomes, mais force est de constater que ce n'est pas le cas. Combien d'élèves arrivent en 2de en ne lisant rien? C'est dramatique. Tout découle de ça à mon sens.
Et puis l'écriture permet de fixer un peu tout ça, de structurer la pensée, d'accéder à l'abstraction. Si on ne fait pas rédiger d'écrits autonomes et personnels, c'est aussi un problème. Là encore, les différences entre écoles (peut-être enseignants aussi) sont énormes.
- CleroliDoyen
Non, je ne peux pas faire preuve de bienveillance dans le cas présent. On ne peut pas tout reprocher et/ou tout expliquer en renvoyant à l'enseignement en primaire.Ajonc35 a écrit:Quelle bienveillance!Cleroli a écrit:L'école primaire est essentielle pour poser les bases mais il faut que le reste suive, je veux dire par là le collège puis le lycée. Arrivées en 4ème, chacune de mes aînées a eu un prof de français (le même en 4ème et 3ème) qui expliquait qu'il ne faisait pas lire de livre en entier parce que "les jeunes n'aiment pas lire". De même, il ne faisait pas de dictées car "ça traumatise les élèves inutilement". Le niveau de fin de 3ème des élèves était loin d'être extraordinaire et le choc rude en 2de ...maikreeeesse a écrit:Je n'ai pas le recul que vous avez sur le handicap durable dû à un mauvais apprentissage, mais je constate un affaissement du niveau de mes anciens élèves qui passent de moyens plus plus à très moyens en fin de collège. Cela me questionne depuis des années, avec la hantise de se dire qu'on a une part de responsabilité mais qu'on ne sait ou agir. De ce que constate dans mon école de PE très investis et expérimentés, c'est peut-être un manque de boussole, de ligne directrice, comme le souligne Bouboule. On part un peu dans tous les sens, avec quand même des PE un peu de la vieille école, ce qui limite les effets balanciers. La réponse institutionnel: le projet d'école, paperasse indigeste n'est pas la bonne et il faut également respecter les méthodes d'autrui, ne pas formater. C'est très délicat.
- Ajonc35Sage
C'était du xème degré, à la sauce hiérarchique. Un mot qui a perdu de son sens depuis longtemps et il faut le déplorer.Cleroli a écrit:Non, je ne peux pas faire preuve de bienveillance dans le cas présent. On ne peut pas tout reprocher et/ou tout expliquer en renvoyant à l'enseignement en primaire.Ajonc35 a écrit:Quelle bienveillance!Cleroli a écrit:L'école primaire est essentielle pour poser les bases mais il faut que le reste suive, je veux dire par là le collège puis le lycée. Arrivées en 4ème, chacune de mes aînées a eu un prof de français (le même en 4ème et 3ème) qui expliquait qu'il ne faisait pas lire de livre en entier parce que "les jeunes n'aiment pas lire". De même, il ne faisait pas de dictées car "ça traumatise les élèves inutilement". Le niveau de fin de 3ème des élèves était loin d'être extraordinaire et le choc rude en 2de ...maikreeeesse a écrit:Je n'ai pas le recul que vous avez sur le handicap durable dû à un mauvais apprentissage, mais je constate un affaissement du niveau de mes anciens élèves qui passent de moyens plus plus à très moyens en fin de collège. Cela me questionne depuis des années, avec la hantise de se dire qu'on a une part de responsabilité mais qu'on ne sait ou agir. De ce que constate dans mon école de PE très investis et expérimentés, c'est peut-être un manque de boussole, de ligne directrice, comme le souligne Bouboule. On part un peu dans tous les sens, avec quand même des PE un peu de la vieille école, ce qui limite les effets balanciers. La réponse institutionnel: le projet d'école, paperasse indigeste n'est pas la bonne et il faut également respecter les méthodes d'autrui, ne pas formater. C'est très délicat.
- EuphémiaNiveau 10
Ce qui se passe au collège est tout aussi scandaleux, bien évidemment. Cela fait vingt ans que je le dénonce et que je lutte contre. Mais la réalité, c'est que cela est devenu vain tant le nombre d'élèves ne maîtrisant pas la lecture et l'écriture est à présent important.Cleroli a écrit:
Non, je ne peux pas faire preuve de bienveillance dans le cas présent. On ne peut pas tout reprocher et/ou tout expliquer en renvoyant à l'enseignement en primaire.
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L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- CeladonDemi-dieu
Mais quand les parents constatent que leurs enfants ne savent pas lire au collège, ne s'alarment-ils pas ???
- EuphémiaNiveau 10
Ceux qui s'en préoccupent, le plus souvent, acceptent l'idée qu'il s'agit d'une pathologie. Il semble apparemment plus facile de suivre le discours institutionnel en concluant que son enfant est dys-quelquechose plutôt que victime d'un mauvais enseignement.Celadon a écrit:Mais quand les parents constatent que leurs enfants ne savent pas lire au collège, ne s'alarment-ils pas ???
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L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- pseudo-intelloSage
Provence a écrit:roxanne a écrit:Oui, mais je me demande si le fait d'être sur informés à propos des méthodes ne finit pas par créer de l'anxiété supplémentaire aux dépends de l'expérience de l'enseignant.
J’ai observé personnellement les dégâts que pouvait causer une méthode de lecture inadaptée sur des élèves, handicapés durablement dans leur scolarité. Il y a de quoi être anxieux.
Moi aussi.
De plus, ce n'est pas de la sur-information, mais de l'information.
Et cette information, tous les formateurs de profs, IPR, et par ricochet, collègues, devrait l'avoir. Il y a 40 ans qu'un gonze a obtenu un Nobel de médecine pour avoir démontré que le cerveau ne lit pas les mots comme une image, mais comme un assemblage de lettres.
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- VerduretteModérateur
C'est inextricable ... Pendant longtemps, il y a eu des enseignants qui utilisaient des méthodes alphabétiques et se faisaient laminer par la hiérarchie, comme Rachel Boutonnet, votre servante et bien d'autres. Il existe aujourd'hui "le petit livre orange" objectivement bien fait, qui donne les critères d'une méthode de lecture efficace et une liste de manuels. Mais des syndicats qui hurlent contre cette "atteinte aux libertés pédagogiques" . Et des IEN qui devraient, théoriquement, veiller à l'application de la doxa ministérielle, et qui font néanmoins passer leur credo personnel avant. Donc AUCUNE homogénéité dans l'apprentissage., et sur le nombre d'enfants qui ne savent pas lire en fin de CP, quelques-uns ont une réelle pathologie, la plupart ont une "vraie-fausse dyslexie" comme expliqué par Colette Ouzilou.
Dès qu'on laisse partir dans le circuit CE1-collège-etc.... un enfant qui n'a pas le minimum de capacité de lecture en fin de CP, on peut prédire un très gros risque d'échec. On pourrait envisager de rétablir le maintien juste pour cette classe. Mais on préfère garder ce maintien, en ultime recours et si la famille accepte, en fin de cycle donc en fin de CE2 arguant du fait qu'on a jusqu'au CE2 pour acquérir la lecture. Oui, on a jusqu'au CE2 pour améliorer la fluidité, l'expressivité, lire "il faisait", "la femme", l'ornithorynque etc ... mais laisser passer en CE1 un gamin qui n'a pas acquis l'essentiel du code y compris les sons complexes réguliers, c'est le vouer à courir tout le reste de sa scolarité derrière les autres.
Enfin, mais là je connais les risques de lynchage, je pense qu'on devrait arrêter de tout soumettre à l'accord de la famille. Il est normal qu'on les avertisse des difficultés et des aides qu'on veut mettre en place, mais cette toute-puissance des parents au détriment des enfants est inacceptable, à mes yeux du moins. Que dirait-on si un parent refusait de faire soigner son enfant qui a une maladie physiologique avérée ? Pourquoi l'accepter pour une remédiation dont l'absence va obérer son avenir ? Certes, il ne mourra pas faute d'intervention chirurgicale ou de chimiothérapie, mais se réalisera t-il dans la vie ? Nous mêlons-nous de conseiller les parents sur leur activité professionnelle ? D'accord, ce sont leurs enfants, mais NOUS sommes les professionnels quant à leurs apprentissages.
De ce fait j'assume : dès lors que le parent n'est pas coopératif, je cesse de m'épuiser en PPRE, synthèses RASED et autres trucs chronophages et inutiles. Je m'efforce de faire progresser le gamin, bien sûr, c'est mon boulot, mais je ne suis pas la fée Mélusine.
Dès qu'on laisse partir dans le circuit CE1-collège-etc.... un enfant qui n'a pas le minimum de capacité de lecture en fin de CP, on peut prédire un très gros risque d'échec. On pourrait envisager de rétablir le maintien juste pour cette classe. Mais on préfère garder ce maintien, en ultime recours et si la famille accepte, en fin de cycle donc en fin de CE2 arguant du fait qu'on a jusqu'au CE2 pour acquérir la lecture. Oui, on a jusqu'au CE2 pour améliorer la fluidité, l'expressivité, lire "il faisait", "la femme", l'ornithorynque etc ... mais laisser passer en CE1 un gamin qui n'a pas acquis l'essentiel du code y compris les sons complexes réguliers, c'est le vouer à courir tout le reste de sa scolarité derrière les autres.
Enfin, mais là je connais les risques de lynchage, je pense qu'on devrait arrêter de tout soumettre à l'accord de la famille. Il est normal qu'on les avertisse des difficultés et des aides qu'on veut mettre en place, mais cette toute-puissance des parents au détriment des enfants est inacceptable, à mes yeux du moins. Que dirait-on si un parent refusait de faire soigner son enfant qui a une maladie physiologique avérée ? Pourquoi l'accepter pour une remédiation dont l'absence va obérer son avenir ? Certes, il ne mourra pas faute d'intervention chirurgicale ou de chimiothérapie, mais se réalisera t-il dans la vie ? Nous mêlons-nous de conseiller les parents sur leur activité professionnelle ? D'accord, ce sont leurs enfants, mais NOUS sommes les professionnels quant à leurs apprentissages.
De ce fait j'assume : dès lors que le parent n'est pas coopératif, je cesse de m'épuiser en PPRE, synthèses RASED et autres trucs chronophages et inutiles. Je m'efforce de faire progresser le gamin, bien sûr, c'est mon boulot, mais je ne suis pas la fée Mélusine.
- Ajonc35Sage
Combien de "Verdurette" faudrait-il, pour que ce massacre cesse? Même pour les élèves qui souffrent de certaines pathologies, de vraies pathologies, une année de plus en CP, en aiderait quelques uns et même plus que quelques uns si une équipe de professionnels du langage, de la motricité était associée à l'Ecole, à la fois pour aider ces enfants mais aussi les enseignants ( par exemple avec un créneau réservé). Oui cela aurait un coût en terme financier, mais quel est le coût humain aujourd'hui?Verdurette a écrit:C'est inextricable ... Pendant longtemps, il y a eu des enseignants qui utilisaient des méthodes alphabétiques et se faisaient laminer par la hiérarchie, comme Rachel Boutonnet, votre servante et bien d'autres. Il existe aujourd'hui "le petit livre orange" objectivement bien fait, qui donne les critères d'une méthode de lecture efficace et une liste de manuels. Mais des syndicats qui hurlent contre cette "atteinte aux libertés pédagogiques" . Et des IEN qui devraient, théoriquement, veiller à l'application de la doxa ministérielle, et qui font néanmoins passer leur credo personnel avant. Donc AUCUNE homogénéité dans l'apprentissage., et sur le nombre d'enfants qui ne savent pas lire en fin de CP, quelques-uns ont une réelle pathologie, la plupart ont une "vraie-fausse dyslexie" comme expliqué par Colette Ouzilou.
Dès qu'on laisse partir dans le circuit CE1-collège-etc.... un enfant qui n'a pas le minimum de capacité de lecture en fin de CP, on peut prédire un très gros risque d'échec. On pourrait envisager de rétablir le maintien juste pour cette classe. Mais on préfère garder ce maintien, en ultime recours et si la famille accepte, en fin de cycle donc en fin de CE2 arguant du fait qu'on a jusqu'au CE2 pour acquérir la lecture. Oui, on a jusqu'au CE2 pour améliorer la fluidité, l'expressivité, lire "il faisait", "la femme", l'ornithorynque etc ... mais laisser passer en CE1 un gamin qui n'a pas acquis l'essentiel du code y compris les sons complexes réguliers, c'est le vouer à courir tout le reste de sa scolarité derrière les autres.
Enfin, mais là je connais les risques de lynchage, je pense qu'on devrait arrêter de tout soumettre à l'accord de la famille. Il est normal qu'on les avertisse des difficultés et des aides qu'on veut mettre en place, mais cette toute-puissance des parents au détriment des enfants est inacceptable, à mes yeux du moins. Que dirait-on si un parent refusait de faire soigner son enfant qui a une maladie physiologique avérée ? Pourquoi l'accepter pour une remédiation dont l'absence va obérer son avenir ? Certes, il ne mourra pas faute d'intervention chirurgicale ou de chimiothérapie, mais se réalisera t-il dans la vie ? Nous mêlons-nous de conseiller les parents sur leur activité professionnelle ? D'accord, ce sont leurs enfants, mais NOUS sommes les professionnels quant à leurs apprentissages.
De ce fait j'assume : dès lors que le parent n'est pas coopératif, je cesse de m'épuiser en PPRE, synthèses RASED et autres trucs chronophages et inutiles. Je m'efforce de faire progresser le gamin, bien sûr, c'est mon boulot, mais je ne suis pas la fée Mélusine.
Quelles souffrances pour moi, pour mes collègues quand nous constatons que la majorité des 4-3 en voie professionnelle ne maîtrisent pas les bases de la lecture, de l'écriture, du calcul. Et personnellement j'en ai encore davantage souffert en fin de carrière car je compare ce que font mes deux petits-ajoncs, les deux plus grands, et je peux vous dire que l'un , à la porte du primaire et l'autre à la fin sont meilleurs dans certains domaines. Et, par ce biais, je mesure encore davantage les manques de ces élèves. Il y a quelques années ces 4-3 poursuivaient en bep, puis certains en bac pro. Aujourd'hui l'orientation les conduit au cap( bien que les exigences du bac pro aient été réduites)
Quand le départ n'est pas bon, les conditions de la course sont plus difficiles.
Cela m'attriste.
Au début de ma carrière, la confiance des parents était quasi-totale. Diverses mesures l'ont laminée. Et ne sont pas les décisionnaires qui paient, ni leurs enfants.
Non Verdurette tu n'es pas une fée! Tu es une PE qui fait le mieux qu'elle peut et le plus conscieusement du monde. Personnellement je n'ai aucun doute là-dessus.
Et des PE comme toi, il y en a encore beaucoup, de moins en moins et pour combien de temps?
- RovoiNiveau 3
+1 Verdurette
Pourquoi ne pas se servir des contrôles en lecture, écriture et mathématiques mis en place chaque année sur certaines classes d'âge afin d'aider les enseignants dont une large partie des élèves ne sait pas lire en fin de CP par la mise en place par exemple d'un tutorat ?
Un accompagnement plus étroit serait à mon avis salutaire.
Idem pour les mathématiques.
Pourquoi ne pas se servir des contrôles en lecture, écriture et mathématiques mis en place chaque année sur certaines classes d'âge afin d'aider les enseignants dont une large partie des élèves ne sait pas lire en fin de CP par la mise en place par exemple d'un tutorat ?
Un accompagnement plus étroit serait à mon avis salutaire.
Idem pour les mathématiques.
- MathadorEmpereur
Parce que le tutorat demanderait de sortir des €€€ supplémentaires.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- RovoiNiveau 3
Mathador a écrit:Parce que le tutorat demanderait de sortir des €€€ supplémentaires.
Évidemment il faudrait pour cela une vraie volonté politique et une redéfinition drastique des priorités.
- Ajonc35Sage
Je lis ici les incohérences des ESPE qui sans doute coûtent aussi fort chers sans que leur efficacité soit prouvée.Mathador a écrit:Parce que le tutorat demanderait de sortir des €€€ supplémentaires.
Oui, certes cela a un coût sur du court terme que le ministère des finances peut mesurer tandis que les économies qui pourraient se faire, sur le long terme ne sont jamais estimées.
Cela fait des années que , quoiqu'on entende, des économies sont faites sur le dos des écoliers, lycéens, étudiants sans compter les enseignants, aesh, etc...
On est d'accord!
- VerduretteModérateur
Financer de vraies aides en maternelle-CP-CE1 éviterait sans doute d'autres dépenses des années plus tard. On raisonne sur les économies à court terme alors que le temps de l'éducation est le temps le plus long pour juger du retour sur investissement (Comme si c'était une entreprise... Il serait temps de comprendre que pour l'école, l'hôpital et les EHPAD, s'il faut équilibrer les budgets, cela ne peut être "rentable". Pourtant, une population bien éduquée est "rentable" en terme de services rendus à la Nation, mais il faut bien attendre vingt ans. )
J'attends aussi un vrai "plan pédo-psychiatrie" sur le modèle des nouvelles classes pour autistes qui ont l'air de bien marcher. Mais on en revient toujours au même problème, tant que ce sont les parents qui décident qu'ils veulent ou pas de l'aide, du diagnostic, du SESSAD... on va continuer à se damner. n veut respecter la liberté des familles ? Très bien, vous ne voulez pas de l'aide nécessaire pour que votre gamin avance à l'école tout en respectant le travail des autres, vous le récupérez et vous gérez comme vous l'entendez.
Mais qui aura le courage politique de faire cela ? Quand je lis le bulletin de l'Autonome qui me rappelle que l'absence d'AESH n'est pas une raison pour refuser la présence de l'enfant à l'école et qu'on doit en toutes circonstances tout prévoir pour que l'enfant fasse toutes les activités de la classe, même sans aide, je trouve cela proprement hallucinant.
J'attends aussi un vrai "plan pédo-psychiatrie" sur le modèle des nouvelles classes pour autistes qui ont l'air de bien marcher. Mais on en revient toujours au même problème, tant que ce sont les parents qui décident qu'ils veulent ou pas de l'aide, du diagnostic, du SESSAD... on va continuer à se damner. n veut respecter la liberté des familles ? Très bien, vous ne voulez pas de l'aide nécessaire pour que votre gamin avance à l'école tout en respectant le travail des autres, vous le récupérez et vous gérez comme vous l'entendez.
Mais qui aura le courage politique de faire cela ? Quand je lis le bulletin de l'Autonome qui me rappelle que l'absence d'AESH n'est pas une raison pour refuser la présence de l'enfant à l'école et qu'on doit en toutes circonstances tout prévoir pour que l'enfant fasse toutes les activités de la classe, même sans aide, je trouve cela proprement hallucinant.
- RandoschtroumfNiveau 10
Je ne peux qu'appuyer le constat de Verdurette.
J'avais cette année dans ma classe une élève sympathique, qui déchiffrait et lisait avec plaisir de petits livres, des BD, mais néanmoins en difficulté avec la lecture, en très grosse difficulté en orthographe, conjugaison... (Encodage et scission des mots non acquis), arrivés en CE2 sans maîtrise de l'écriture cursive. Maintien en CP.
Également un autre élève, profil similaire mais sans maintien.
Pas d'orthophonie, aucun suivi à la maison pour aucun des 2.
J'ai réussi à apprendre à écrire à l'une, moins à l'autre.
Je n'ai pas fait de miracle.
J'ai convoqué des équipes éducatives pour tenter de faire prendre conscience des difficultés aux familles.
Le niveau d'écriture des élèves est globalement assez calamiteux (l'une des enseignantes de GS de l'école maternelle de secteur fait dessiner les lettres en autonomie, et tout le monde s'arrache les cheveux les années suivantes. Les CP ont attaqué cette année sur les cahiers de Laurence Pierson, j'espère que cela portera ses fruits).
En revanche, aucun non lecteur en CE1 CE2, même les élèves du foyer (aide sociale à l'enfance) et un petit avec divers handicaps (et baobab dans la main et milieu familial... particulier) savent lire. Méthode utilisée : Pilotis.
Je reste affolée néanmoins par le nombre d'élèves à petit niveau.
J'ai enfin obtenu un bilan orthophonie pour l'un : syntaxe écrite et confusions de son. Je penche fortement pour une conséquence du langage familial, après avoir reçu les parents (la prononciation, les associations de mots sont originales). Un an de travail.
Bilan demandé pour un autre, suivi au CP puis arrêt par la famille (encodage déficitaire et scission des mots). Il y a un manque total d'investissement du scolaire par la famille comme par l'enfant, et je finis par me demander si je n'ai pas confondu cause et conséquence. A chaque RDV, la mère prend l'air étonné et dit qu'on avait convenu de voir comment l'enfant progressait, qu'il fallait se laisser le temps. Il aurait fallu que je sois avec son enfant en permanence pour le faire réfléchir à ce qu'il écrit. Pas possible.
Globalement, l'écart se fait dans ma classe entre ceux qui sont un minimum suivis (leçons apprises en étude ou à la maison, même si les familles ne sont pas capables de suivre, mots signés dans le cahier de liaison, importante portée à l'école, comportement respectueux attendu) et ceux pour lesquels la famille ne regarde jamais les cahiers / les livrets, se moque du comportement de leur enfant, voire conteste les observations. En résumé, à la fois les enfants qui sont élèves... Et les parents qui sont "parents d'élèves", pas consommateurs d'un mode de garde, intéressés uniquement par les sorties, la kermesse et le spectacle de fin d'année.
Une famille a refusé l'APC : l'horaire les auraient fait partir plus tard en week-end à la mer. A ce stade, je ne peux plus grand chose.
L'an prochain, j'aurai un élève en grosse difficulté, qui ne sait pas écrire. Les parents refusent tout, ne font rien. Même l'APC a été refusé. Par contre, ils sont favorables à ce que l'enseignant fasse travailler à l'oral leur enfant. Le collègue a fini par baisser les bras et refusé de sacrifier le reste de la classe pour devenir AVS à temps plein de cet élève.
Concernant les suivis, les familles qui cherchent à bien faire ne sont pas aidées : difficultés pour obtenir un suivi en orthophonie, absence de place en CMP, en Sessad, listes d'attente et délais déments, coût des prises en charge...
J'avais cette année dans ma classe une élève sympathique, qui déchiffrait et lisait avec plaisir de petits livres, des BD, mais néanmoins en difficulté avec la lecture, en très grosse difficulté en orthographe, conjugaison... (Encodage et scission des mots non acquis), arrivés en CE2 sans maîtrise de l'écriture cursive. Maintien en CP.
Également un autre élève, profil similaire mais sans maintien.
Pas d'orthophonie, aucun suivi à la maison pour aucun des 2.
J'ai réussi à apprendre à écrire à l'une, moins à l'autre.
Je n'ai pas fait de miracle.
J'ai convoqué des équipes éducatives pour tenter de faire prendre conscience des difficultés aux familles.
Le niveau d'écriture des élèves est globalement assez calamiteux (l'une des enseignantes de GS de l'école maternelle de secteur fait dessiner les lettres en autonomie, et tout le monde s'arrache les cheveux les années suivantes. Les CP ont attaqué cette année sur les cahiers de Laurence Pierson, j'espère que cela portera ses fruits).
En revanche, aucun non lecteur en CE1 CE2, même les élèves du foyer (aide sociale à l'enfance) et un petit avec divers handicaps (et baobab dans la main et milieu familial... particulier) savent lire. Méthode utilisée : Pilotis.
Je reste affolée néanmoins par le nombre d'élèves à petit niveau.
J'ai enfin obtenu un bilan orthophonie pour l'un : syntaxe écrite et confusions de son. Je penche fortement pour une conséquence du langage familial, après avoir reçu les parents (la prononciation, les associations de mots sont originales). Un an de travail.
Bilan demandé pour un autre, suivi au CP puis arrêt par la famille (encodage déficitaire et scission des mots). Il y a un manque total d'investissement du scolaire par la famille comme par l'enfant, et je finis par me demander si je n'ai pas confondu cause et conséquence. A chaque RDV, la mère prend l'air étonné et dit qu'on avait convenu de voir comment l'enfant progressait, qu'il fallait se laisser le temps. Il aurait fallu que je sois avec son enfant en permanence pour le faire réfléchir à ce qu'il écrit. Pas possible.
Globalement, l'écart se fait dans ma classe entre ceux qui sont un minimum suivis (leçons apprises en étude ou à la maison, même si les familles ne sont pas capables de suivre, mots signés dans le cahier de liaison, importante portée à l'école, comportement respectueux attendu) et ceux pour lesquels la famille ne regarde jamais les cahiers / les livrets, se moque du comportement de leur enfant, voire conteste les observations. En résumé, à la fois les enfants qui sont élèves... Et les parents qui sont "parents d'élèves", pas consommateurs d'un mode de garde, intéressés uniquement par les sorties, la kermesse et le spectacle de fin d'année.
Une famille a refusé l'APC : l'horaire les auraient fait partir plus tard en week-end à la mer. A ce stade, je ne peux plus grand chose.
L'an prochain, j'aurai un élève en grosse difficulté, qui ne sait pas écrire. Les parents refusent tout, ne font rien. Même l'APC a été refusé. Par contre, ils sont favorables à ce que l'enseignant fasse travailler à l'oral leur enfant. Le collègue a fini par baisser les bras et refusé de sacrifier le reste de la classe pour devenir AVS à temps plein de cet élève.
Concernant les suivis, les familles qui cherchent à bien faire ne sont pas aidées : difficultés pour obtenir un suivi en orthophonie, absence de place en CMP, en Sessad, listes d'attente et délais déments, coût des prises en charge...
- cléliaFidèle du forum
Verdurette a écrit:
Enfin, mais là je connais les risques de lynchage, je pense qu'on devrait arrêter de tout soumettre à l'accord de la famille. Il est normal qu'on les avertisse des difficultés et des aides qu'on veut mettre en place, mais cette toute-puissance des parents au détriment des enfants est inacceptable, à mes yeux du moins. Que dirait-on si un parent refusait de faire soigner son enfant qui a une maladie physiologique avérée ? Pourquoi l'accepter pour une remédiation dont l'absence va obérer son avenir ? Certes, il ne mourra pas faute d'intervention chirurgicale ou de chimiothérapie, mais se réalisera t-il dans la vie ? Nous mêlons-nous de conseiller les parents sur leur activité professionnelle ? D'accord, ce sont leurs enfants, mais NOUS sommes les professionnels quant à leurs apprentissages.
Je suis bien d'accord. Nous avions cette année en 6e une élève qui ne sait pas lire (je ne l'avais pas en cours, je l'ai eue dans le cadre de l'aide aux devoirs). La collègue PP s'est épuisée en rv et signalements : la mère affirme que la soeur a appris à lire en 3e, que nous sommes globalement nuls et refuse toutes les orientations et solutions proposées. Moralité : la petite passe en 5e. C'est une élève discrète et gentille, pour qui les journées d'école doivent être une vraie torture. Comment se construit-on ainsi ? Pour moi, autant de bêtise des parents s'apparente à de la maltraitance. Alors sans donner tout pouvoir à l'institution, on devrait pouvoir protéger ces enfants et leur donner une chance de trouver leur place dans la société. Parce que là, c'est une belle hypocrisie : on laisse faire mais je ne vois pas quelle place on donnera à cette jeune fille dans quelques années.
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Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours, encore.
- MathadorEmpereur
C'est à se demander pourquoi l'irresponsable légale l'envoie encore au collège. Ah oui, j'allais oublier: garderie gratuite aux frais du contribuable.clélia a écrit:La collègue PP s'est épuisée en rv et signalements : la mère affirme que la soeur a appris à lire en 3e, que nous sommes globalement nuls et refuse toutes les orientations et solutions proposées.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- LouisBarthasExpert
Non, ce que je veux dire c'est que lorsque la méthode est mauvaise, c'est la famille qui fait la différence. Plus la méthode est bonne et moins le milieu social et intellectuel a besoin d'intervenir.roxanne a écrit:Et donc, si tu n'es pas né au bon endroit c'est foutu ? Donc, l'école ne sert à rien ?LouisBarthas a écrit:Non, ce sont les parents qui font la différence, et souvent les grands-parents qui ont davantage de temps à consacrer à leurs petits-enfants.roxanne a écrit:Mon expérience m’a montré qu’au delà de la méthode, c’est l’expérience de l’enseignant qui l’applique qui peut faire la différence.
Et ce n'est pas seulement dans l'aide aux devoirs, mais dans le bain culturel et éducatif qui règne dans la famille, et dont peu sont conscientes parce que ça apparaît comme quelque chose de naturel.
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Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
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