L'oral de français en Première, seule épreuve maintenue au bac 2020 (pétition p 1)

Je suis désolée mais cet article ne représente pas ma pratique ni celle de beaucoup de collègues et les arguments ne sont pas recevables.

Et s'il manque un texte ce sera gravissime ?

Je ne pense pas. Ceci dit, on est en avril, on parle d'un oral pour fin juin donc s'il manque un texte, c'est rattrapable (c'est mon cas en techno).

roxanne a écrit:Je suis désolée mais cet article ne représente pas ma pratique ni celle de beaucoup de collègues et les arguments ne sont pas recevables.

Mais l'AFEF représente les professeurs de français, voyons !

https://www.neoprofs.org/t65640-professeurs-de-lettres-considerez-vous-que-l-afef-vous-represente

Le SNES réitère son appel à ne pas maintenir un oral de français :

#BAC2020 Le maintien d’un oral de français n'est pas raisonnable d'un point de vue sanitaire et pédagogique. Nous renouvelons nos interventions auprès du Ministère pour rappeler qu'en ces temps de #COVID19, la santé et la sécurité des élèves et des personnels sont les priorités.

— SNES-FSU (@SNESFSU) April 6, 2020

J'ai écouté les réponses données par le ministre aux questions posées par les élèves sur la page facebook du ministère à midi. Le ministre a été assez affirmatif. On entend des choses vers la 12ème minute puis vers la 20e (résultats des oraux le 8 juillet).
Les arguments pour maintenir l'oral :
- les profs n'ont pas évalué l'oral (c'est faux dans mon lycée...) ;
- les élèves ont pu continuer à le préparer à distance. Un oral à distance, ben voyons !
Personnellement j'ai une trop mauvaise qualité de connexion pour faire des visio-conférences, et mes élèves aussi, alors que je suis dans le Val d'Oise ; je n'ose imaginer dans d'autres départements.
Il suffira de respecter certains gestes barrière.
Blanquer invite les élèves et leurs professeurs à continuer à préparer l'épreuve, notamment s'ils sont en vacances.

L'évaluation via des plateformes comme Skype intéresse le ministre, même s'il n'imagine pas qu'elle ait lieu cette fois-ci.

Il n'a pas l'air de conditionner l'oral à une reprise des cours

Il a vraiment l'air de tenir à cet oral, sans doute parce qu'il s'agit de sa réforme et qu'il réfléchit au lien avec le grand oral.

Je l'écris ici bien que je reste persuadée qu'il y aura un revirement, parce que cela me semble poser problème bien au-delà de notre seule matière et de la particularité de la période (j'ai l'impression que le ministre entend tester des choses durant cette période).

Il est fou et il prend une décision dangereuse et lourde de conséquences ! Il sera responsable des malades et des morts de la seconde vague. 

 C'est tout ce que l'on retiendra de son passage au MEN avec une décision pareille. Même la réforme du bac passera pour un fait anecdotique. Au moins on est sûr qu'aucun parent ayant un enfant en première ne votera Macron (en plus des professeurs).

550 000 élèves !

Nostalgia a écrit:Petite remarque pour les collègues qui trouvent étrange que nous n'ayons pas tous quinze textes prêts. Enseignant à Paris, j'ai pour ma part dû assumer, comme tous les Franciliens,  une période de grèves éprouvante. Les élèves et moi-même parvenions à venir en cours au prix d'efforts considérables. 3h de marche matin et soir, bloqués des heures dans le peu de transports que nous trouvions.  En outre, la classe entière a effectué un voyage scolaire d'une semaine 'auquel je n'ai pas participé). J'ai donc pris du retard. Il me reste trois textes à finir à distance.
Donc ne pas avoir 15 textes prêts aujourd'hui ne signifie pas que nous ne soyons pas sérieux.

Je ne crois pas que quiconque ait émis de jugement sur la question : selon les circonstances, nous avons réussi à avancer plus ou moins, et c'est bien normal. Personnellement, j'en suis à quinze textes, on pourrait dire à l'inverse que j'ai bâclé mes cours : je ne crois pas, je passe généralement trois-quatre heures sur une étude linéaire ou un commentaire. C'est sûr qu'à côté, je n'ai pas fait de miracles, quelques documents complémentaires et thèmes transversaux, pas d'histoire des arts.

Pour ceux et celles qui s'étonnent d'un faible nombre de textes préparés avant le confinement: personnellement j'ai réussi à faire 5 textes dans mes deux classes de 1ère technologiques. J'enseigne dans un lycée zone prévention violence, il a fallu déjà un certain temps pour apprivoiser les élèves et leur faire comprendre les méthodes de travail. Ensuite j'ai choisi de privilégier la méthodologie de l'écrit au début, je ne pouvais pas savoir que les écrits seraient annulés. Personnellement je juge la réforme des retraites iniques, j'ai donc fait grève à plusieurs reprises. Nous avons choisi de faire passer des oraux de bac blanc avant les vacances de Noël, nous pouvons nous en réjouir puisqu'au moins nos élèves ont eu cet entraînement, il n'en demeure pas moins que des cours ont sauté. Enfin les élèves ont fait blocus à chaque tentative d'E3C de la part de la direction et aussi quand les terminales ont eu leur bac blanc, une bonne dizaine d'heures de cours en moins. Maintenant je vais tenter de préparer mes élèves à l'oral à distance, sachant que les deux tiers des élèves ont de grosses difficultés de compréhension ("Madame, c'est quoi un torrent?" "Madame, c'est quoi un cerf?") et qu'un autre tiers ne m'a pas donné de nouvelles depuis le début du confinement.

Encore une fois, c'est la justification de ce nombre de textes, comme une pratique volontaire dans l'article qui est étonnante.

Je ne sais pas vous, mais par ici, les élèves bien portants, déjà souvent angoissés par ce premier oral du bac, ont atteint un niveau d'anxiété très fort.
Je ne comprends pas que Blanquer les manipule ainsi. D'accord, il y a les élèves fainéants qui risqueraient de ne plus rien faire s'ils apprenaient qu'il n'y a pas d'oral. Mais qu'est-ce que cela peut faire dans un contexte si dramatique ?
Cela lui arrive-t-il de penser aux élèves empêchés de travailler durant la période, notamment parce qu'ils sont malades ou ont des proches malades ?

Luigi_B a écrit:

roxanne a écrit:Je suis désolée mais cet article ne représente pas ma pratique ni celle de beaucoup de collègues et les arguments ne sont pas recevables.

Mais l'AFEF représente les professeurs de français, voyons !

https://www.neoprofs.org/t65640-professeurs-de-lettres-considerez-vous-que-l-afef-vous-represente

oui, ceux qui y adhèrent: tu en connais toi?

Son bureau étant principalement composé de non enseignants...

Pour répondre à Vivivava, on peut tout à fait l'entendre. Personnellement, j'ai du mal à lire ou penser depuis trois semaines.

Les PP de première nous demandent si tous les élèves travaillent, se connectent. Puis ils font le point :
Tel élève est à l'hôpital, tel autre a ses parents infirmiers ou travaillant en ehpad... 
Quel souvenir garderont-ils du français si ce n'est que c'est une matière inhumaine, à la différence de Toutes les autres disciplines et de tous les autres niveaux.
tout cela pour 5% du bac, avec une épreuve qu'on aura tellement de mal à noter à cause des circonstances.
Je ne comprends pas, vraiment je ne comprends pas. 
Cela n'a aucun sens.
J'ai honte de cette décision du ministre.

trompettemarine a écrit:Les PP de première nous demandent si tous les élèves travaillent, se connectent. Puis ils font le point :
Tel élève est à l'hôpital, tel autre a ses parents infirmiers ou travaillant en ehpad... 
Quel souvenir garderont-ils du français si ce n'est que c'est une matière inhumaine, à la différence de Toutes les autres disciplines et de tous les autres niveaux.
Tout cela pour 5% du bac, avec une épreuve qu'on aura tellement de mal à noter à cause des circonstances.
Je ne comprends pas, vraiment je ne comprends pas. 
Cela n'a aucun sens.

Ce pourcentage est très parlant et on comprend d'autant plus mal l'acharnement à maintenir cette épreuve. Au deux sens du terme.

Thalia de G a écrit:

trompettemarine a écrit:Les PP de première nous demandent si tous les élèves travaillent, se connectent. Puis ils font le point :
Tel élève est à l'hôpital, tel autre a ses parents infirmiers ou travaillant en ehpad... 
Quel souvenir garderont-ils du français si ce n'est que c'est une matière inhumaine, à la différence de Toutes les autres disciplines et de tous les autres niveaux.
Tout cela pour 5% du bac, avec une épreuve qu'on aura tellement de mal à noter à cause des circonstances.
Je ne comprends pas, vraiment je ne comprends pas. 
Cela n'a aucun sens.

Ce pourcentage est très parlant et on comprend d'autant plus mal l'acharnement à maintenir cette épreuve. Au deux sens du terme.

La prise de risques sanitaires pour si peu....le chiffre est cinglant. Certains lycéens peuvent même se dispenser de venir par snobisme.

Quand on voit que Boris Johnson entre en soins intensifs, ça va calmer les ardeurs de certains responsables politiques à jouer les malins.

Les mêmes sur "France Inter" : https://www.franceinter.fr/une-petition-pour-l-annulation-de-l-oral-du-bac-de-francais

Voici l'état de mes réflexions :

Dans mon lycée, on a fait un oral blanc sur la première partie de l'épreuve, grammaire comprise. Ce qui veut dire qu'ils ne savent pas grand chose de la 2ème partie dans les conditions. Et je n'ai pas non plus eu le temps de les aider à y voir plus clair. Alors par exemple, pourquoi ne pas supprimer la 2ème de l'épreuve (au pire) ?

En 1ère technologique, j'en suis à 11 textes sans avoir fait l'OE roman. D'après les échos que j'ai eus de l'inspection, on pourrait (conditionnel à fond) supprimer l'OE qui n'a pas été traité. Je suppose que ceux qui ont eu le temps de tout faire, peuvent peut-être proposer aux élèves de choisir d'enlever certains textes ?
Personnellement, je ne vois pas bien comment les oraux pourraient être maintenus, la visibilité d'ici le mois de mai le virus si je suis contaminée même avec un strict respect du confinement. J'imagine que le droit de retrait est envisageable s'il y a mise en danger de la vie ? S'il y a des risques de contribuer à faire apparaître une nouvelle vague ?

Surtout qu'il n'est toujours pas exclu que le virus soit aéroporté, avec une possible transmission... par la parole.

@Alliance : A Paris, sur le site académique :

il n’y a pas de difficultés à envisager que tous les objets d’étude ne soient pas couverts.

https://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_2022367/covid-19-informations-sur-le-brevet-et-le-baccalaureat-2020

Il faut voir si la FCPE s'en mêle. Nous un mail de 5 lignes de l'IPR avec deux fois "bienveillance" dont une fois précédée d'"extrême" ! Donc si c'est pour mettre 15 à tout le monde, ça vaut la peine de faire tout ce barnum?

Luigi_B a écrit:Surtout qu'il n'est toujours pas exclu que le virus soit aéroporté, avec une possible transmission... par la parole.

@Alliance : A Paris, sur le site académique :

il n’y a pas de difficultés à envisager que tous les objets d’étude ne soient pas couverts.

https://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_2022367/covid-19-informations-sur-le-brevet-et-le-baccalaureat-2020

Merci ! Sur Créteil, nous n'avons pas eu d'infos, pas à ma connaissance en tout cas. J'aimerais bien savoir si je suis passée à travers les mailles du filet...

Le Monde consacre un article à ce maintien polémique de l'oral de français (on n'y apprend rien de nouveau) : https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/04/08/bac-2020-les-professeurs-de-francais-s-inquietent-du-maintien-de-l-epreuve-orale_6035952_3224.html

Le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, l’a annoncé le 3 avril : en raison de la crise sanitaire, toutes les épreuves du baccalauréat sont annulées. Toutes, sauf une : l’oral de français. Les élèves de première générale et technologique devraient passer « normalement » cette épreuve anticipée du bac, la dernière semaine de juin – sauf contre-ordre des autorités de santé.
(...)
Ce choix prend ainsi en compte une série de « paramètres évolutifs », dont la date du retour en classe, encore inconnue. « Il fallait annuler les écrits pour gagner en souplesse, tout en gardant les élèves au travail », défend l’entourage du ministre. L’oral de français est, en outre, la seule épreuve pour laquelle il semblait « difficile de dégager une note de contrôle continu ».

Notre coordinateur a eu notre IPR au téléphone qui lui a confirmé (ou précisé) que oui, le passage de l'oral est bien conditionné à une reprise des cours donc reste encore aléatoire et qu'on devra accepter toute liste incomplète (donc pas obligation absolue des 12 ou 15 textes). Evidemment, a priori pas de reprise le 4 mai. Et le théâtre change l'année prochaine.

Merci pour ces infos, roxanne.

roxanne a écrit:Et le théâtre change l'année prochaine.

Encore une fois, l'avenir, personne ne le connaît, comme dirait Sophocle... et encore moins aujourd'hui.
Même pour ça : wait and see.

Si jamais cet oral a lieu, il y a un point qui n'a pas été pointé : l'élève peut se retrouver avec, sur son descriptif, des textes travaillés pendant le confinement (plus ou moins en autonomie). S'il est interrogé dessus, ça rentrera en contradiction avec le fait de ne pas compter les notes qui étaient mises durant le confinement.