- pseudo-intelloSage
pogonophile a écrit:Je relie cette question à celle de la convivialité dans les salle de profs, qui est très variable. Beaucoup disent qu'il y en avait davantage avant, mais je soupçonne une grande part de ressenti personnel là-dedans : schématiquement, on va plus vers les autres quand on est débutant et paumé, dans un établissement compliqué, que plus âgé dans un établissement plus facile.
A voire. Un établissement facile avec des profs de tous âge peut être très convivial également, et l'entraide peut fonctionner aussi, sur d'autres sujets (co-voiturage pour collèges ruraux), ou justement, comme le collège est facile, on a l'énergie de bien seconder les nouveaux...
- MarxouHabitué du forum
AsarteLilith a écrit:Violet a écrit:Je voulais juste dire qu'on a le droit de faire grève, que chacun décide en fonction de sa vie et sa situation, mais je voudrais juste aussi avoir le droit de ne pas faire grève sans subir de réprobation... C'est tout.
Voilà ce que je voulais dire !
J'ai lu ton message + haut. Je suppose que tu es contre cette put..n de réforme, mais que tu n'as pas les moyens de faire grève (même pas une toute petite ceci dit?). Ecoute, je crois que tout le monde fait comme il peut, avec ses moyens, son énergie, dans une lutte cruciale comme celle-ci. Pour ma part, comme je l'ai déjà dit, j'ai toujours eu la chance d'être dans des bahuts très militants, vraiment. Du coup, je me sens parfois "petit joueur": je grève toujours, et beaucoup (4 pour cette saison: des collègues ont fait bien plus), je manifeste, je signe toutes les pétitions possibles (contre la mise en oeuvre de l'E3C par exemple en ce moment), j'essaie de participer à toutes les HIS, je suis dans le réseau de mobilisation, mais je ne vais pas tracter, ni participer aux AG multiples inter-bahuts, etc... (car un tantinet fatigué) Et j'admire l'énergie de ces collègues, leur engagement sans cesse renouvelé. Bravo à eux! Je les bénis!
Je peux comprendre que certains collègues ne puissent pas faire grève, car dans une position difficile comme la tienne???
Ce qui me paraît insupportable en revanche, ce sont les commentaires de l'autre là plus haut, (et de tous les pauvres gus amorphes, apolitisés, mous du bulbe, que d'aucuns peuvent rencontrer dans certaines sdp: perso, j'en connais pas ) qui osent invoquer l'argument de la bien-pensance??? (sic, lol, mdr, ptr): ce couil.on dans "les étoiles" dit qu'il a 36 ans. En fait, moi, je ne suis a-priori même pas concerné par cette réforme (car ante-75): je fais grève pour sa gueule, mais au final, c'est lui qui morflera avec sa retraite de merde. Qu'il en chie si la réforme passe! On ne peut rien pour lui!
Ce genre de discours et de comportement est insupportable .
- Cléopatra2Guide spirituel
Moi j'ai des collègues qui disent : "non, je fais pas grève, j'ai des cours et une progression." Ah ouais, moi je viens pour porter un pull moche de Noël et le reste du temps je joue à Destins en buvant du whisky. Là, je juge. Mais comme ce sont des collègues qui disent déjà à peine bonjour en temps normal, ça va, ça ne me fait pas une grosse perte.
- AsarteLilithEsprit sacré
Marxou a écrit:AsarteLilith a écrit:Violet a écrit:Je voulais juste dire qu'on a le droit de faire grève, que chacun décide en fonction de sa vie et sa situation, mais je voudrais juste aussi avoir le droit de ne pas faire grève sans subir de réprobation... C'est tout.
Voilà ce que je voulais dire !
J'ai lu ton message + haut. Je suppose que tu es contre cette put..n de réforme, mais que tu n'as pas les moyens de faire grève (même pas une toute petite ceci dit?). Ecoute, je crois que tout le monde fait comme il peut, avec ses moyens, son énergie, dans une lutte cruciale comme celle-ci. Pour ma part, comme je l'ai déjà dit, j'ai toujours eu la chance d'être dans des bahuts très militants, vraiment. Du coup, je me sens parfois "petit joueur": je grève toujours, et beaucoup (4 pour cette saison: des collègues ont fait bien plus), je manifeste, je signe toutes les pétitions possibles (contre la mise en oeuvre de l'E3C par exemple en ce moment), j'essaie de participer à toutes les HIS, je suis dans le réseau de mobilisation, mais je ne vais pas tracter, ni participer aux AG multiples inter-bahuts, etc... (car un tantinet fatigué) Et j'admire l'énergie de ces collègues, leur engagement sans cesse renouvelé. Bravo à eux! Je les bénis!
Je peux comprendre que certains collègues ne puissent pas faire grève, car dans une position difficile comme la tienne???
Ce qui me paraît insupportable en revanche, ce sont les commentaires de l'autre là plus haut, (et de tous les pauvres gus amorphes, apolitisés, mous du bulbe, que d'aucuns peuvent rencontrer dans certaines sdp: perso, j'en connais pas ) qui osent invoquer l'argument de la bien-pensance??? (sic, lol, mdr, ptr): ce couil.on dans "les étoiles" dit qu'il a 36 ans. En fait, moi, je ne suis a-priori même pas concerné par cette réforme (car ante-75): je fais grève pour sa gueule, mais au final, c'est lui qui morflera avec sa retraite de merde. Qu'il en chie si la réforme passe! On ne peut rien pour lui!
Ce genre de discours et de comportement est insupportable .
J'ai fait une journée de grève et j'ai participé à un stage syndical pour comprendre la réforme, puis j'ai aidé à l'HIS.
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- MarxouHabitué du forum
@Poupoutch: voilà, tu as tout dit: comme toi, je ne fais même pas grève pour ma gueule, (G13 plus haut va subir cette réforme de plein fouet, pas moi: tant pis pour lui), mais contre le projeeeeet de société dévastateur concocté par Macron et sa clique: et comme toi, je pense à l'arnaque puissance 10000 de la retraite minimum soi-disant à 1000 euros, contre les précaires (et à la carrière incomplète), celle des femmes, contre l'aspect purement idéologique, infondé et non pensé de cette réforme. contre la destruction annoncée de notre système de sécurité sociale, etc, etc. On est bien d'accord: cela va bien au-delà de prétendus intérêts corporatistes contrairement à ce qu'ose dire l'autre couil.on là plus haut.
- PoupoutchModérateur
Ben pas moi en fait. Mais je pense que ça tient au fait que dans mon bahut, on est beaucoup et l'esprit est à la fois militant et festif, amical.Cléopatra2 a écrit:Disons que je ne fais pas grève pour moi, mais voir que certains de mes collègues obtiennent tout en crachant sur toutes les mobilisations et les actions, ça me fait mal tout de même.
Ben en fait, on en revient à ça : on ne peut pas s'entendre avec toute la salle des profs, alors contentons-nous de garder nos distances avec les gens qui ne nous intéressent pas...Cléopatra2 a écrit:Moi j'ai des collègues qui disent : "non, je fais pas grève, j'ai des cours et une progression." Ah ouais, moi je viens pour porter un pull moche de Noël et le reste du temps je joue à Destins en buvant du whisky. Là, je juge. Mais comme ce sont des collègues qui disent déjà à peine bonjour en temps normal, ça va, ça ne me fait pas une grosse perte.
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- AsarteLilithEsprit sacré
Cléopatra2 a écrit:Donc tu es gréviste
Visiblement pas assez pour certains chez moi je le crains....
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ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- Cléopatra2Guide spirituel
Eh ben écoute, moi j'aurais adoré que quelqu'un m'aide sur la dernière HIS puisque mes collègues impliqués étaient bloqués à Paris!
- LefterisEsprit sacré
Pas mal de bons petits anciens fayots pas politisés comme leurs aînés. Lui ne doit pas avoir la lumière à tous les étages il n'a pas compris ce qu'est le statut de fonctionnaire visiblement.Orlanda a écrit:
Il n'a pas d'arguments. Il est contre le principe de la grève, et il dit que si on veut gagner plus d'argent, comme lui, il faut faire le plein d' HS. L'Etat n'est pas là pour nous entretenir, il faut "mouiller la chemise". Très primaire.
Quand je pense que nos détracteurs dénoncent notre corporatisme de gauchistes: je n'en ai jamais vu la couleur.
1000€, c'est juste la différence de l'indemnité de sujétion spéciale, intégrée dans l'indice de pension civile. Double ça a minima avec l'allocation de service, et regarde la durée des échelons. Un commissaire de 10 ans de carrière gagne plus qu'un agrégé HC.Mathador a écrit:
Pourtant il y en a assez pour inscrire en lycée des jeunes de plus de 16 ans qui n'ont pas le niveau du certif, et pour imposer aux STS et aux IUT de recruter en dépit du bon sens. Ainsi que pour payer les commissaires de police 1000 euros mensuels de plus que les enseignants de grade analogue (les agrégés).
Les non grévistes vont en fait renoncer à une part de leurs revenus , si victoire il y a. C'est le principe bien connu et habituel du passager clandestin qui paie plus tard son billet.Celadon a écrit:
Euh... ce serait un comble ; si les grévistes, après s'être beaucoup battus et avoir perdu plein d'argent, la veille des fêtes qui plus est, obtenaient quelque chose, je suppose que les non-grévistes ne le refuseraient pas et sauraient en profiter, non ?
Justement, ce n'st pas aux enseignants de subir deux fois la réforme NVB. Cette seule réforme montre à quel point les élèves passent au second plan. De toute manière, la maltraitance organisée contre les enseignants ne va pas dans le sens du sacro-saint intérédézélèves, dont les zélateurs ne sont jamais dans les salles de cours au demeurant.Badiste75 a écrit:Et si on ne fait pas grève, non par approbation du système et des réformes, non par raison financière, mais parce que les élèves ont déjà subi, réforme du collège inclus, trop de pertes d’heures de cours et que le niveau général en baisse s’explique, en partie certes mais en partie tout de même, via ces grèves ? C’est peut-être égoïste vis à vis de ses collègues mais vis-à-vis des élèves ? Évidemment qu’ils sont contents de ne pas avoir cours mais l’objectif est ailleurs non?
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- MoonchildSage
Poupoutch a écrit:Ce qui est amusant, c'est qu'en effet, les collègues non grévistes ont tendance à se chercher des raisons (ou des excuses) alors que les grévistes ne cherchent pas à se justifier. Et ce y compris quand on ne demande pas de justification.
Ce n'est pas très surprenant car, même lorsqu'il n'y a pas d'agressivité, il règne dans beaucoup de salles des profs une ambiance qui, de façon plus ou moins consciente, va tendre à culpabiliser les non-grévistes.
Dans un autre registre, moi j'aimerais bien réussir à créer une ambiance qui culpabiliserait tous les collègues adeptes de divers projets et innovations pédagogiques, mais je n'y arrive pas et aucun ne se sent obligé de se justifier auprès de moi pour ses actes que je considère pourtant comme une collaboration à la destruction du lycée (curieusement - ou pas - ce sont d'ailleurs parfois les mêmes qui sont les grévistes les plus engagés).
Poupoutch a écrit:Et si je peux me permettre, il ne s'agit pas plus de corporatisme de la part des cheminots : de fait, ils ont déjà obtenu que la réforme ne s' applique qu'aux agents nés après 1985, ce qui fait qu'en réalité, peu de cheminots seraient touchés. De plus, leur statut est voué à disparaître, puisqu'avec l'ouverture à la concurrence, plus aucun agent n'est embauché au cadre permanent, ils sont tous sous contrat de droit privé. Enfin, ils ont ce soir obtenu encore plus de garanties. Mais les cheminots ont bien conscience que leur capacité de blocage est importante et agissent aussi pour soutenir les salariés du régime général. On me rétorquera que je suis naïve, mais je crois vraiment que la grève est avant tout un acte altruiste, on ne fait pas grève que pour soi-même.
Rappelle-moi à quand remonte la dernière fois où les cheminots ont fait grève pour défendre d'autres catégories sans être directement concernés ?
Poupoutch a écrit:Enfin, pour l'argument de "la grève ça ne marche plus", soit. Mais si je compte le nombre de gens qui utilisent cet argument pour ne pas faire grève m, arguant qu'il vaut mieux bloquer les examens, et le peu de profs qui ont fait grève des examens en juin dernier, je me dis que ça n'est jamais qu'une mauvaise excuse de plus.
Pour la grève des examens, le clivage n'est pas si simple : l'an dernier j'ai remarqué que certains syndicalistes pourtant habituellement bien virulents et pas du tout affiliés aux officines réformatrices se montraient plus que réservés face à cette initiative ; ils continuent à s'inscrire dans le schéma classique du rapport de force avec une mobilisation de masse (qui, à mon avis, n'est plus adapté face aux pouvoirs actuels - à moins d'avoir une réelle capacité de blocage) et les examens restaient encore un tabou pour eux.
- julilibulleNiveau 10
Lefteris a écrit:1000€, c'est juste la différence de l'indemnité de sujétion spéciale, intégrée dans l'indice de pension civile. Double ça a minima avec l'allocation de service, et regarde la durée des échelons. Un commissaire de 10 ans de carrière gagne plus qu'un agrégé HC.Mathador a écrit:
Pourtant il y en a assez pour inscrire en lycée des jeunes de plus de 16 ans qui n'ont pas le niveau du certif, et pour imposer aux STS et aux IUT de recruter en dépit du bon sens. Ainsi que pour payer les commissaires de police 1000 euros mensuels de plus que les enseignants de grade analogue (les agrégés).
.
Pour avoir exercé le métier de commissaire pendant 20 ans et en être partie il y a peu, il faut quand même reconnaître que les charges ne sont pas les mêmes : permanence sur place le week-end, journées de travail comprises entre 8h et 19h30 avec de multiples coups de téléphone le soir et le we, même quand on n'est pas de permanence, obligation d'avoir sa messagerie professionnelle sur son portable pour répondre aux messages à toute heure, une hiérarchie qui ne comprend pas qu'on puisse avoir une vie de famille et qui en fait le reproche permanent ...
Je suis prof depuis 2 ans et demi et même si les heures devant élèves sont crevantes, je ne reviendrai pour rien au monde à mon ancien métier, qui m'a menée au burn out. Je bosse mes cours chez moi, avec mes enfants près de moi, je ne suis plus réveillée la nuit, plus obligée de me rendre au boulot le we et de faire de longues heures inutiles (mon dernier réveillon avant de quitter ? une nuit jusqu'à 4 heures du matin dans une voiture, obligée de rester là avec les forces mobiles, au cas où, alors qu'il ne se passait rien ... ).
J'ai gardé le salaire brut d'un agrégé hors classe et perdu mes primes de commissaire : 1500 euros par mois. Mais franchement, aucun regret sur ce fric perdu.
ps Lefteris : le métier a beaucoup changé en 20 ans, j'étais plus libre en début de carrière, aujourd'hui, c'est très centralisé et sans aucune liberté. Il faut rendre compte de tout, tout de suite.
- TmotaNiveau 5
trompettemarine a écrit:Il y a cette tension en salle des professeurs, cela vient s'ajouter au fait qu'il y ait chez nous des désaccords entre organisations syndicales.
L'échec de 2003 a laissé aussi des plaies béantes.
Le fait d'appartenir à un groupe ou plus exactement de ne pas y appartenir exacerbe naturellement des tensions existantes ou en révèle. C'est inévitable.
Peux-tu développer, pour les collègues comme moi qui n'ont pas connu cette période ?
- jeromebrNiveau 6
Le ton employé sur le sujet de la part de collègues grévistes à l'égard de non-grevistes est d une violence incroyable. Vous devriez vous en rendre compte et cesser les insultes...
- CzarNiveau 9
Tmota a écrit:trompettemarine a écrit:Il y a cette tension en salle des professeurs, cela vient s'ajouter au fait qu'il y ait chez nous des désaccords entre organisations syndicales.
L'échec de 2003 a laissé aussi des plaies béantes.
Le fait d'appartenir à un groupe ou plus exactement de ne pas y appartenir exacerbe naturellement des tensions existantes ou en révèle. C'est inévitable.
Peux-tu développer, pour les collègues comme moi qui n'ont pas connu cette période ?
+1, je me suis posé la même question en lisant ce message en tout début du fil, j'ai bien tout lu mais rien sur 2003
- KimberliteExpert
Chez nous, ambiance plutôt tranquille. Juste un collègue non gréviste qui, au début, a répondu à un mail concernant la grève de façon assez énervée et incompréhensible (comparaison de l'EN avec une entreprise,...). Le pire est que ce collègue est assez jeune, donc concerné en plein par la réforme. Personne n'a daigné répondre au fameux mail.Violet a écrit:Oui.
Des tensions.
Rien de méchant, mais c'est palpable.
Les non-grévistes généralement ne jugent pas les grévistes.
L'inverse n'est pas toujours vrai...
J'ai eu des discussions avec des collègues non grévistes, mais sur le fond de la réforme, pas pour leur dire ce qu'ils devaient faire. J'ai eu droit à quelques refrains sur les pauvres indépendants qui sont à leur compte et bossent bien plus que nous, donc on n'a pas à se plaindre (évidemment, le conjoint de ces personnes est à son compte, gagne beaucoup plus que moi... chacun considère ses propres avantages, hein... après, c'est rigolo d'entendre qu'un de ces couples investit dans l'immobilier, pour louer et assurer la retraite. Moi, pour l'instant, j'en suis à rembourser le prêt de ma maison...).
Conclusion: si, si, les non-grévistes peuvent aussi juger les grévistes.
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- Spoiler:
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
jeromebr a écrit:Le ton employé sur le sujet de la part de collègues grévistes à l'égard de non-grevistes est d une violence incroyable. Vous devriez vous en rendre compte et cesser les insultes...
Une violence incroyable. Rien que ça. Il nous reste quel adjectif pour qualifier la destruction en cours ?
- KimberliteExpert
Chez nous, les AED ont été massivement gréviste à la première journée de grève! Les AVS ont aussi été pas mal à faire grève. Jeudi dernier, ils étaient moins mobilisés, en grande part pour raison financière. Ils ont autant à perdre que nous: toutes les personnes à la carrière hachée (souvent leur cas) vont en prendre plein la gueule. Notre caisse de grève pour jeudi dernier a été montée à destination des AED, AVS, ATOSS et contractuels (on n'a plus de stagiaires... démissions...). Mais évidemment, les grévistes sont d'affreux corporatistes qui ne pensent qu'à leur gueule (perso, j'ai vu dans les manifs bien du monde, notamment le personnel hospitalier, les pompiers, des indépendants, ... et je pense aussi à eux. J'étais aussi contente que les policiers aient obtenu quelque chose, car ces derniers temps, ce n'était pas toujours drôle pour eux).pg73 a écrit:Cléopatra, ne prend pas au premier degré mon post précédent, mais mesure à quel point nos problèmes de retraites peuvent paraitre bien dérisoires à ceux que nous côtoyons tous les jours et qui touchent la moitié ou 1/3 de notre salaire, même si nous serons les grands perdants de la retraite à points !
Et les personnels soignants, les pompiers, et les 60% de français qui sont défavorables au projet, on s'en contrefout aussi, hein?Le corporatisme poussé à son paroxysme est une forme d'égoïsme indécente, et à trop se regarder le nombril on se rend pas toujours compte qu'on est pas seuls au monde !! Certains, moins réacs que moi j'en conviens, ne participent pas non plus à la grève car ils refusent d'être mis dans le même sac que les cheminots, et je ne leur donne pas complétement tort...
Quant aux cheminots: le "cheminots bashing" des médias a bien fonctionné. Ah, les gros affreux profiteurs... (combien de cheminots sont réellement concernés par la retraite à 52 ans, sachant que ça fait déjà un bail qu'ils ne sont plus recrutés sous ce statut? Quel âge ont-ils? M'étonnerait qu'il y en ait des masses nés après 1975). Pour démystifier un peu toutes ces histoire, lire par exemple cet article: https://www.bastamag.net/cheminots-SNCF-greve-5decembre-retraites-medias-cliches-billets-gratuits
C'est peut-être pas le plus horrible métier du monde, mais je ne suis pas certaine que ce soit tant que ça un boulot de gros privilégiés.
Je reconnais une fois de plus ici le réflexe du paysan, qui, pour voir son voisin aveugle est prêt à perdre un œil... http://www.philosophie-poeme.com/le-double-pour-tes-voisins-a121032490
C'est quand même dommage de se contenter de regarder les autres comme des acteurs, et de se braquer dans une sorte de posture rebelle sans chercher à aller plus loin: il y a des chiffres, il y a des estimations, il y a tout de même pas mal d'éléments (salaires actuels, fonctionnement des caisses, prévisions, etc...). Un comportement de citoyens n'est pas de se focaliser sur les apparences et sur l'agitation médiatique mais bien de se renseigner et faire ses choix de citoyen en âge et conscience (y compris celui de ne pas faire grève). Ce n'est pas une histoire de bien-pensance. Un de mes collègues me disait qu'il était loin de suivre un autre gréviste (gilet jaune, très à gauche) sur tout, mais qu'en s'étant bien renseigné, et était contre. Un autre collègue, non gréviste, est contre la réforme et particulièrement bien renseigné (mais ne fait jamais grève).De toute façon, à partir du moment où on vient m'expliquer que je n'ai pas bien "compris" la réforme, ou qu'il y a le camp des gentils en lutte contre les méchants libéraux réacs fachos de service en face, ben curieusement je prends toujours beaucoup de plaisir à être dans le deuxième camp... La bien-pensance, d'où qu'elle vienne m'exaspère !
Bref, tu fais ce que tu veux, mais c'est dommage de s'empêcher de penser et se renseigner, simplement car le comportement des autres agace. Parfois les gens peuvent être insupportables, vois dé-biles, et avoir malgré tout raison.
A l'échelle de l'étoile et de l'univers, les retraités qui crèvent la dalle, et la crèveront bientôt plus façon Suède ou Suisse, ben ce n'est rien. De toute façon, on va tous mourir, notre espèce disparaîtra un jour, le soleil finira en supernova et la Terre grillera...pg73 a écrit:Tu sais Fesseur Pro, à l'échelle des étoiles et de l'univers, la réforme des retraites n'est rien du tout, et sûrement pas pire que l'actuelle réforme du lycée ou le grand centre aéré que najat a voulu pour le collège.
Qu'elle passe ou pas, pour rien je n'y serai, et je t'annonce en exclusivité que Jean Michel Blanquer ne sait même pas que j'existe... Ne me prête donc pas des supers pouvoirs que je n'ai pas pour que la réforme passe.
Mais au moins, avec toi, je reconnais que pour discuter ça a l'air bien plus détendu !
Qu'appelles-tu "subir une réprobation"? Si c'est sentir vaguement que les autres ne sont pas d'accord, bof, franchement. On fait des choix dans la vie, on les assume. Je conçois parfaitement qu'un végan soit réprobateur par rapport à ma consommation de viande, j'en discuterai sans problème avec lui...Violet a écrit:Je voulais juste dire qu'on a le droit de faire grève, que chacun décide en fonction de sa vie et sa situation, mais je voudrais juste aussi avoir le droit de ne pas faire grève sans subir de réprobation... C'est tout.
Je ne suis pas gênée qu'un non gréviste me donne son point de vue. On n'est pas nécessairement d'accord sur un point. C'est la vie. On ne va pas se casser la gueule pour autant. Je trouve sain d'être capable de débattre de quelque chose, en se respectant.
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- Spoiler:
- MathadorEmpereur
- HS:
- Kimberlite a écrit:A l'échelle de l'étoile et de l'univers, les retraités qui crèvent la dalle, et la crèveront bientôt plus façon Suède ou Suisse, ben ce n'est rien. De toute façon, on va tous mourir, notre espèce disparaîtra un jour, le soleil finira en supernova et la Terre grillera...
Il me semblait qu'il n'est pas assez massif pour cela.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- SeiferÉrudit
pg73 a écrit:Cléopatra, ne prend pas au premier degré mon post précédent, mais mesure à quel point nos problèmes de retraites peuvent paraitre bien dérisoires à ceux que nous côtoyons tous les jours et qui touchent la moitié ou 1/3 de notre salaire, même si nous serons les grands perdants de la retraite à points !
Le corporatisme poussé à son paroxysme est une forme d'égoïsme indécente, et à trop se regarder le nombril on se rend pas toujours compte qu'on est pas seuls au monde !! Certains, moins réacs que moi j'en conviens, ne participent pas non plus à la grève car ils refusent d'être mis dans le même sac que les cheminots, et je ne leur donne pas complétement tort...
De toute façon, à partir du moment où on vient m'expliquer que je n'ai pas bien "compris" la réforme, ou qu'il y a le camp des gentils en lutte contre les méchants libéraux réacs fachos de service en face, ben curieusement je prends toujours beaucoup de plaisir à être dans le deuxième camp... La bien-pensance, d'où qu'elle vienne m'exaspère !
Et elle ne m'est pas moins insupportable dans une salle des profs qu'elle ne me le serait dans une assemblée de notaires ou de patrons du CAC 40! Mais promis, quand elle changera de camp, je changerai de camp avec elle !!!
On espère que tu prendras autant de plaisir à mourir au travail ou à devoir partir à la retraite en tant que précaire.
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De tout cimetière naît un champ de fleurs.
- NicétasNiveau 9
Moi je fatigue un peu à cause de collègues (dans le privé) qui me disent que les régimes spéciaux doivent cesser, que la grève c'est pénible... Ils ne comprennent pas qu'ils sont concernés ou s'en foutent... Je ne sais plus quoi leur dire. Les conversations sont très courtoises, pas de tension, mais je fatigue.
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« Quand un discours naturel peint une passion ou un effet, on trouve dans soi-même la vérité de ce qu'on entend, laquelle on ne savait pas qu'elle y fût, en sorte qu'on est porté à aimer celui qui nous le fait sentir ; car il ne nous a pas fait montre de son bien, mais du nôtre ; et ainsi ce bienfait nous le rend aimable, outre que cette communauté d'intelligence que nous avons avec lui incline nécessairement le cœur à l'aimer. »
Pascal, Pensées
- ElaïnaDevin
Vivivava a écrit:C'est drôle, parce que dans mon gros lycée, où il y a très peu de grévistes, qui ne se signalent donc presque pas tant ils sont minoritaires, ceux-ci ont reçu le doux nom de "tocards" dans la bouche de collègues parlant aux élèves.
Bon, cela ne nous a pas fait grand chose. Aucune tension, par conséquent.
Hein ? il y a vraiment des collègues qui parlent comme ça des autres ???
Gloups.
Personnellement je serais très agacée d'entendre qu'un collègue se sent persécuté parce qu'il a reçu un mail syndical ou un truc d'info sur la grève, ou parce qu'il voit des autocollants sur un casier. Bon, ça me fait le même effet que quand j'entends ma grand-tante faire des commentaires désagréables dès qu'elle voit une femme voilée : "on n'est plus chez nous, ILS veulent nous envahir etc". Purée, faut pas charrier, faut arrêter de se sentir agressé au moindre truc.
Maintenant je trouve un peu gonflé de vouloir savoir pourquoi untel ou untel ne font pas grève. Après personnellement moi aussi je juge. Et comme Cléopatra, je ne vais agresser personne, je vais me contenter d'un "ok merci bonne journée" et ça ne va pas aller plus loin. Par contre je ne me permettrais jamais de demander qui fait grève : en HIS l'autre jour il y a eu un grand "bon allez qui fait grève, levez la main", j'ai trouvé ça très gênant, le côté "les non grévistes dénoncez-vous".
Après au lycée c'est pas là que j'ai vu le plus de conneries. Sur Facebook, j'ai des contacts qui postent chaque jour un article sur "ouin ouin je suis un patron qui travaille MOI, nuit et jour, et je FINANCE LES GREVISTES, ouin ouin, et je perds des sous à cause de la grève, snif". Avec comme argument que les grévistes prennent les gens en otage (bon, celui-là, il est connu) et qu'ils n'ont pas de légitimité car Macron a été élu démocratiquement (aaaaaaaah le bon vieux truc débile), et enfin qu'ils n'ont pas à imposer (ouh, les vilains) leur vision du bien commun, à des gens qui ont une autre vision du bien commun.
Donc je me retrouve à leur répondre qu'heureusement que les résistants en 1940 ont imposé leur vision du bien commun... du coup "hahahaha point godwin tu peux pas me répondre donc j'ai raison".
Grosse ambiance.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- SphinxProphète
Quasiment tout le monde dans mon collège a fait grève le 5, donc je n'ai pas vraiment le problème du pas gréviste du tout, mais un peu quand même. Je suis assez d'accord avec Poupoutch pour dire que le gréviste fonctionne avant tout sur l'idée de solidarité et de collectif, ce qui fait que par rapport au non gréviste qui fonctionne sur le mode "oui mais moi" les positions sont irréconciliables, c'est même pas possible de discuter en fait car on ne parle pas de la même chose. Je ne compte pas dedans ceux qui voudraient vraiment faire grève mais ne peuvent pas. J'avoue avoir un peu de mal avec ceux qui ne font pas même une journée, alors que certains en grosse difficulté financière en font deux ou trois ; mais bon, hein, au fond je ne peux pas savoir, alors je m'efforce très fort de ne pas juger. Mais c'est difficile. On pense au collectif (personnellement je réfléchis très fort à quitter l'EN, voire la fonction publique, et d'ailleurs comme c'est parti ce n'est pas clair que je reste en France, pour des raisons qui n'ont rien à voir, donc j'aime autant dire que les quatre jours de grève je ne les ai pas tellement faits pour ma pomme), donc forcément toute personne qui s'abstrait du collectif l'affaiblit. C'est possible de rester poli face à ça, c'est même possible de rester cordial, mais c'est difficile de rester chaleureux. Et alors ceux qui ne font pas grève parce qu'ils trouvent que la réforme est bonne... Non comment.
Maintenant, même face aux pro-réforme, je ne vais pas monter au front et lancer le débat, parce qu'à quoi bon, à part crisper tout le monde et surtout moi ? J'ai beaucoup donné de ma personne pour la réforme du collège, je suis perpétuellement en première ligne dans le conflit actuel face à notre direction, je ne manque jamais une HIS, cela fait sept ans et demi que l'apathie d'un bon nombre de collègues me bouffe petit à petit. Je les aime beaucoup, ce sont des gens très sympathiques, mais j'ai fini par intégrer que je ne les convaincrai pas de cesser de jouer les bons petits soldats quand on les arnaque clairement, c'est un chemin qu'ils devront prendre tout seuls s'ils le veulent/peuvent. Je me suis contentée d'envoyer plusieurs mails pour informer, donner des liens, etc. Les a lus qui a voulu, je ne suis pas allée convaincre tel ou tel, je n'ai plus cette force-là et j'ai déjà tellement d'ennemis autour de moi (parents, hiérarchie, gouvernement) que je préfère me préserver de mes amis.
Maintenant, même face aux pro-réforme, je ne vais pas monter au front et lancer le débat, parce qu'à quoi bon, à part crisper tout le monde et surtout moi ? J'ai beaucoup donné de ma personne pour la réforme du collège, je suis perpétuellement en première ligne dans le conflit actuel face à notre direction, je ne manque jamais une HIS, cela fait sept ans et demi que l'apathie d'un bon nombre de collègues me bouffe petit à petit. Je les aime beaucoup, ce sont des gens très sympathiques, mais j'ai fini par intégrer que je ne les convaincrai pas de cesser de jouer les bons petits soldats quand on les arnaque clairement, c'est un chemin qu'ils devront prendre tout seuls s'ils le veulent/peuvent. Je me suis contentée d'envoyer plusieurs mails pour informer, donner des liens, etc. Les a lus qui a voulu, je ne suis pas allée convaincre tel ou tel, je n'ai plus cette force-là et j'ai déjà tellement d'ennemis autour de moi (parents, hiérarchie, gouvernement) que je préfère me préserver de mes amis.
- Spoiler:
- Mais alors la bouffée de rage qui m'a prise quand une collègue - que j'apprécie par ailleurs - a dépensé à me convaincre d'aller à la soirée du collège toute l'énergie que je n'avais pas mise à essayer de la persuader de faire grève... Ça a été très dur de rester calme.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
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- BrindIfFidèle du forum
C'est de ma part plus qu'une légère tendance : pour que mon action personnelle de grève fonctionne, il faudrait que le maximum de gens possible soient également grévistes... donc oui, bien sûr, je m'interroge et j'interroge pour comprendre et tenter de convaincre.AsarteLilith a écrit:Mais chez moi, je crois sentir une légère tendance à examiner les motifs des non-grévistes chez certains.
Je n'ai pas relevé la citation mais j'ai lu Moonchild, je crois, dire ne plus croire à cette forme d'action.
Je partage un peu cette analyse, dans le sens où je fais grève faute de mieux, et que je constate bien qu'à part pénaliser mes élèves et perdre des sous, cela ne mène pas à grand chose. Mais je n'ai pas d'idée plus efficace, et ce n'est pas non plus complètement invisible : les médias se sont mis à parler du cas particulier des enseignants par exemple.
J'ai déjà assisté à une grève enseignante efficace, ce n'était pas en France. Tous les enseignants du primaire dans une ville se sont mis en grève le jour de la rentrée des classes, et ont tenu dix jours... C'était très impressionnant... La mairie a mis en place un accueil minimal des enfants mais a aussi très vite entamé des négociations.
Je pense que c'est la raison la plus courante, avec le fait de ne pas y croire et la perte financière.Badiste75 a écrit:Et si on ne fait pas grève, non par approbation du système et des réformes, non par raison financière, mais parce que les élèves ont déjà subi, réforme du collège inclus, trop de pertes d’heures de cours
Et ce n'est pas faux, j'aime et je crois dans ce métier, et ça me fait mal au coeur de ne pas permettre à mes élèves de progresser autant que je le voudrais...
D'un autre côté, c'est, justement, un métier, et ce n'est pas bénévolement que je souhaite faire progresser mes élèves... donc si le gouvernement m'annonce, explicitement ou pas, que je ne serai plus autant payée pour ce faire, ça coince.
Et c'est bien parce que je trouve ce métier utile que je souhaite qu'il perdure. Or à force de dégrader les conditions de travail, on ne recrute plus.
Ah là par contre je ne partage plus du tout ton point de vue. En maths nombreux sont mes élèves qui ont cumulés des mois sans cours... et ce n'est pas parce que les collègues étaient grévistes, mais parce qu'il n'y avait personne pour vouloir leur donner ces cours ! Donc oui, en luttant pour améliorer nos conditions de travail, c'est bien aux élèves également que je pense, et à la qualité du service public.et que le niveau général en baisse s’explique, en partie certes mais en partie tout de même, via ces grèves ? C’est peut-être égoïste vis à vis de ses collègues mais vis-à-vis des élèves ? Évidemment qu’ils sont contents de ne pas avoir cours mais l’objectif est ailleurs non?
J'ai posé la question en HISElaïna a écrit:Par contre je ne me permettrais jamais de demander qui fait grève : en HIS l'autre jour il y a eu un grand "bon allez qui fait grève, levez la main", j'ai trouvé ça très gênant, le côté "les non grévistes dénoncez-vous".
En espérant un effet d'entrainement, c'est plus facile de se décider à faire grève si l'on sait que l'on sera nombreux...
"je ne me permettrais jamais de demander..." : je comprends cette formulation, et en même temps je la trouve caractéristique de l'individualisme (le mot a une connotation péjorative mais j'aimerais l'employer sans) de notre époque : chacun prends ses décisions et en assume les responsabilités... sauf que non, ça n'est pas vrai : il s'agit d'une action collective, donc ma décision n'a pas du tout la même valeur si je suis seule à la prendre ou si on est plusieurs ; et les conséquences sont également collectives, donc ne regarderont pas que ceux qui auront fait tel ou tel choix.
- ElaïnaDevin
En fait à titre personnel je ne vois pas pourquoi on pourrait se permettre d'exiger de ma part un avis sur une question politique. Je ne sais pas, ça me fait le même effet que si on me demandait des comptes sur mes croyances religieuses. C'est peut-être très c*n cela dit. Mais pour ma part je ne me sens pas à l'aise pour parler politique avec des collègues - enfin, avec certains que j'apprécie particulièrement, peut-être, mais c'est assez rare que je me sente assez à l'aise pour parler de ça.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- LefterisEsprit sacré
Oui, c'est vrai, les responsabilités ne sont pas les mêmes, ni les horaires dans certains services. Moi -même, hein, sans entrer dans les détails, je peux parler dans le même sens... Mais le fossé est quand même béant, surtout si on voit qu'il en va de même par rapport à d'autres administrations, quasiment toutes. Le rapport FP est sans appel. Si tu n'avais pas été reclassée en haut de grille (et avec justice), regarde le traitement d'un certifié de vingt ans d'ancienneté, échelon 9 ou 10 la plupart du temps, là ce n'est pas 1500 € la différence, tu rajoutes encore 800 à 1000 roros minimum de débours. D'ailleurs, c'est l'échelon où j'ai dégringolé quand j'ai démarré certifié, et à peu près la somme mensuelle paumée.julilibulle a écrit:Lefteris a écrit:1000€, c'est juste la différence de l'indemnité de sujétion spéciale, intégrée dans l'indice de pension civile. Double ça a minima avec l'allocation de service, et regarde la durée des échelons. Un commissaire de 10 ans de carrière gagne plus qu'un agrégé HC.Mathador a écrit:
Pourtant il y en a assez pour inscrire en lycée des jeunes de plus de 16 ans qui n'ont pas le niveau du certif, et pour imposer aux STS et aux IUT de recruter en dépit du bon sens. Ainsi que pour payer les commissaires de police 1000 euros mensuels de plus que les enseignants de grade analogue (les agrégés).
.
Pour avoir exercé le métier de commissaire pendant 20 ans et en être partie il y a peu, il faut quand même reconnaître que les charges ne sont pas les mêmes : permanence sur place le week-end, journées de travail comprises entre 8h et 19h30 avec de multiples coups de téléphone le soir et le we, même quand on n'est pas de permanence, obligation d'avoir sa messagerie professionnelle sur son portable pour répondre aux messages à toute heure, une hiérarchie qui ne comprend pas qu'on puisse avoir une vie de famille et qui en fait le reproche permanent ...
Je suis prof depuis 2 ans et demi et même si les heures devant élèves sont crevantes, je ne reviendrai pour rien au monde à mon ancien métier, qui m'a menée au burn out. Je bosse mes cours chez moi, avec mes enfants près de moi, je ne suis plus réveillée la nuit, plus obligée de me rendre au boulot le we et de faire de longues heures inutiles (mon dernier réveillon avant de quitter ? une nuit jusqu'à 4 heures du matin dans une voiture, obligée de rester là avec les forces mobiles, au cas où, alors qu'il ne se passait rien ... ).
J'ai gardé le salaire brut d'un agrégé hors classe et perdu mes primes de commissaire : 1500 euros par mois. Mais franchement, aucun regret sur ce fric perdu.
ps Lefteris : le métier a beaucoup changé en 20 ans, j'étais plus libre en début de carrière, aujourd'hui, c'est très centralisé et sans aucune liberté. Il faut rendre compte de tout, tout de suite.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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