- AsarteLilithBon génie
"Et ceux qui font grève ont parfaitement le droit de demander à leurs collègues pourquoi ils ne la font pas. Et de trouver certaine raisons mauvaises. Et de le dire."
Honnêtement, ok pour ne pas être d'accord avec les raisons de non-grève, mais juger en permanence devient assez insupportable. Je n'ai pas forcément envie de me justifier, ni d'en parler simplement, ni d'évoquer le fait que mes finances peuvent devenir compliquées si je perds 200 ou 300€ avec mes charges. Je ne demande pas aux gens qui font la grève certains jours et pas d'autres pourquoi justement ils ne sont pas grévistes à fond, alors que je vois ici sur Néo des collègues qui la font depuis le 05/12. Je ne demande pas pourquoi des collègues, pourtant disponibles, n'ont pas assisté à l'HIS, alors qu'ils sont concernés et très remontés contre la réforme. Donc s'ils jugent ma raison non-fondée, j'estime également avoir le droit de juger leur question intrusive et excessive.
J'aimerais simplement qu'on arrête de juger, quelque soit le jugement porté.
Honnêtement, ok pour ne pas être d'accord avec les raisons de non-grève, mais juger en permanence devient assez insupportable. Je n'ai pas forcément envie de me justifier, ni d'en parler simplement, ni d'évoquer le fait que mes finances peuvent devenir compliquées si je perds 200 ou 300€ avec mes charges. Je ne demande pas aux gens qui font la grève certains jours et pas d'autres pourquoi justement ils ne sont pas grévistes à fond, alors que je vois ici sur Néo des collègues qui la font depuis le 05/12. Je ne demande pas pourquoi des collègues, pourtant disponibles, n'ont pas assisté à l'HIS, alors qu'ils sont concernés et très remontés contre la réforme. Donc s'ils jugent ma raison non-fondée, j'estime également avoir le droit de juger leur question intrusive et excessive.
J'aimerais simplement qu'on arrête de juger, quelque soit le jugement porté.
- Philomène87Grand sage
AsarteLilith a écrit:"Et ceux qui font grève ont parfaitement le droit de demander à leurs collègues pourquoi ils ne la font pas. Et de trouver certaine raisons mauvaises. Et de le dire."
Honnêtement, ok pour ne pas être d'accord avec les raisons de non-grève, mais juger en permanence devient assez insupportable. Je n'ai pas forcément envie de me justifier, ni d'en parler simplement, ni d'évoquer le fait que mes finances peuvent devenir compliquées si je perds 200 ou 300€ avec mes charges. Je ne demande pas aux gens qui font la grève certains jours et pas d'autres pourquoi justement ils ne sont pas grévistes à fond, alors que je vois ici sur Néo des collègues qui la font depuis le 05/12. Je ne demande pas pourquoi des collègues, pourtant disponibles, n'ont pas assisté à l'HIS, alors qu'ils sont concernés et très remontés contre la réforme. Donc s'ils jugent ma raison non-fondée, j'estime également avoir le droit de juger leur question intrusive et excessive.
J'aimerais simplement qu'on arrête de juger, quelque soit le jugement porté.
Ca permet de juger sur autre chose que les méthodes pédagogiques.
- Fesseur ProGuide spirituel
Avec des collègues comme pg73, on n'est pas sauvé...
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Pourvu que ça dure...
- pg73Niveau 8
Ben dis donc Bas médiéviste, vous avez l'air d'être un grand rigolo vous aussi en salle des profs...
Hélas, je ne compte malheureusement ni sur vos lumières pour "mieux vivre ici" ni sur la pointe de suffisance de votre réponse qui va avec mais uniquement sur mon modeste salaire de certifié 9ème échelon, comme ça vous verrez que je suis pas si cacochyme et proche de la retraite que ça.
Si vous pensez être d'un trop haut niveau pour discuter de façon sympa avec moi, je pense que je vais m'en remettre.
Et en mode prout prout, très cordialement pour votre infinie délicatesse et votre clairvoyance sur ma "radicalité"...
Mais avec vous, ça donne pas vraiment envie de s'améliorer sur ce dernier point...
Hélas, je ne compte malheureusement ni sur vos lumières pour "mieux vivre ici" ni sur la pointe de suffisance de votre réponse qui va avec mais uniquement sur mon modeste salaire de certifié 9ème échelon, comme ça vous verrez que je suis pas si cacochyme et proche de la retraite que ça.
Si vous pensez être d'un trop haut niveau pour discuter de façon sympa avec moi, je pense que je vais m'en remettre.
Et en mode prout prout, très cordialement pour votre infinie délicatesse et votre clairvoyance sur ma "radicalité"...
Mais avec vous, ça donne pas vraiment envie de s'améliorer sur ce dernier point...
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In tartiflette i trust...
- OxfordNeoprof expérimenté
bas-médiéviste,
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Tutti i ghjorna si n'impara.
- Cléopatra2Guide spirituel
Ok vous ne jugez jamais personne? Donc quand vous n'êtes pas d'accord, tout va bien, vous ne jugez pas?
Quand un collègue me dit : "je vous soutiens mais je n'ai pas l'argent", je ne juge pas. Je ne comprends pas toujours car on peut budgétiser, mais pourquoi pas.
Quand on me dit : "je ne suis pas d'accord avec la réforme mais les grèves ça marche pas", je ne comprends pas et je le dis. Je juge ces collègues donneurs de leçon (grèves perlées ça sert à rien, grosses grèves interpro ça sert à rien mais je ne propose rien d'autre et je tape sur les syndicats). Quand on me dit : "je suis d'accord avec la réforme", je ne juge pas le fait de ne pas faire grève, mais je trouve que le collègue est vraiment c.... et j'essaie de le faire changer d'avis. Parfois ça marche. C'est ce qu'on appelle débattre. Et si je ne pose pas la question, je n'ai pas l'occasion d'entendre d'autres avis que le mien.
Quand on me dit : "tu comprends, je sais pas, je fais pas trop grève, j'ai pas d'avis". Je juge. J'estime qu'un adulte doit avoir une opinion sur les sujets qui le touchent. C'est ça, être un citoyen éclairé.
Donc oui, un collègue qui dit qu'il s'en fiche, qu'il n'a pas d'avis, je le juge.
Et je juge aussi celui qui me sort qu'il ne fait pas grève car il y a pire que nous dans la vie. Alors celui-là, il a mon mépris, mais ne t'inquiète pas, je ne lui dis rien, car en bonne hypocrite je me contente de "bonne journée alors" en face puis je lui casse du sucre sur le dos avec mes copains. Et ça tombe bien car il fera la même chose à mon égard.
Quand un collègue me dit : "je vous soutiens mais je n'ai pas l'argent", je ne juge pas. Je ne comprends pas toujours car on peut budgétiser, mais pourquoi pas.
Quand on me dit : "je ne suis pas d'accord avec la réforme mais les grèves ça marche pas", je ne comprends pas et je le dis. Je juge ces collègues donneurs de leçon (grèves perlées ça sert à rien, grosses grèves interpro ça sert à rien mais je ne propose rien d'autre et je tape sur les syndicats). Quand on me dit : "je suis d'accord avec la réforme", je ne juge pas le fait de ne pas faire grève, mais je trouve que le collègue est vraiment c.... et j'essaie de le faire changer d'avis. Parfois ça marche. C'est ce qu'on appelle débattre. Et si je ne pose pas la question, je n'ai pas l'occasion d'entendre d'autres avis que le mien.
Quand on me dit : "tu comprends, je sais pas, je fais pas trop grève, j'ai pas d'avis". Je juge. J'estime qu'un adulte doit avoir une opinion sur les sujets qui le touchent. C'est ça, être un citoyen éclairé.
Donc oui, un collègue qui dit qu'il s'en fiche, qu'il n'a pas d'avis, je le juge.
Et je juge aussi celui qui me sort qu'il ne fait pas grève car il y a pire que nous dans la vie. Alors celui-là, il a mon mépris, mais ne t'inquiète pas, je ne lui dis rien, car en bonne hypocrite je me contente de "bonne journée alors" en face puis je lui casse du sucre sur le dos avec mes copains. Et ça tombe bien car il fera la même chose à mon égard.
- TivinouDoyen
Cléopatra2 a écrit:Ok vous ne jugez jamais personne? Donc quand vous n'êtes pas d'accord, tout va bien, vous ne jugez pas?
Quand un collègue me dit : "je vous soutiens mais je n'ai pas l'argent", je ne juge pas. Je ne comprends pas toujours car on peut budgétiser, mais pourquoi pas.
Quand on me dit : "je ne suis pas d'accord avec la réforme mais les grèves ça marche pas", je ne comprends pas et je le dis. Je juge ces collègues donneurs de leçon (grèves perlées ça sert à rien, grosses grèves interpro ça sert à rien mais je ne propose rien d'autre et je tape sur les syndicats). Quand on me dit : "je suis d'accord avec la réforme", je ne juge pas le fait de ne pas faire grève, mais je trouve que le collègue est vraiment c.... et j'essaie de le faire changer d'avis. Parfois ça marche. C'est ce qu'on appelle débattre. Et si je ne pose pas la question, je n'ai pas l'occasion d'entendre d'autres avis que le mien.
Quand on me dit : "tu comprends, je sais pas, je fais pas trop grève, j'ai pas d'avis". Je juge. J'estime qu'un adulte doit avoir une opinion sur les sujets qui le touchent. C'est ça, être un citoyen éclairé.
Donc oui, un collègue qui dit qu'il s'en fiche, qu'il n'a pas d'avis, je le juge.
Et je juge aussi celui qui me sort qu'il ne fait pas grève car il y a pire que nous dans la vie. Alors celui-là, il a mon mépris, mais ne t'inquiète pas, je ne lui dis rien, car en bonne hypocrite je me contente de "bonne journée alors" en face puis je lui casse du sucre sur le dos avec mes copains. Et ça tombe bien car il fera la même chose à mon égard.
Pareil.
- AsarteLilithBon génie
Dit comme ça, je comprends ton point de vue.
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- Volo'Neoprof expérimenté
Pas de tensions puisque personne n'en parle ! À la dernière HIS, nous étions... deux ! Et quand nous avions essayé d'en parler rapidement avec les collègues, le sujet avait rapidement dévié sur autre chose.
- MoonchildSage
Mathador a écrit:Si des grèves ont lieu c'est de la faute des gouvernements successifs qui alternent entre déstructuration de l'institution et réduction des rémunérations effectives.Badiste75 a écrit:Et si on ne fait pas grève, non par approbation du système et des réformes, non par raison financière, mais parce que les élèves ont déjà subi, réforme du collège inclus, trop de pertes d’heures de cours et que le niveau général en baisse s’explique, en partie certes mais en partie tout de même, via ces grèves ? C’est peut-être égoïste vis à vis de ses collègues mais vis-à-vis des élèves ? Évidemment qu’ils sont contents de ne pas avoir cours mais l’objectif est ailleurs non?
Cette entreprise de démolition porte bien plus atteinte à l'instruction des élèves qu'un mois de grève tous les 10 ans.
Mais justement, cette entreprise de démolition a tellement bien réussi que désormais tout le monde s'en fiche que nous cessions de faire cours tant que la garderie des enfants et la délivrance des (pseudo)diplômes à échéance fixe restent assurées.
La grève "traditionnelle" dans l'éducation n'a plus aucun effet : ça ne marchait que quand la question de l'instruction était encore un minimum prise au sérieux par un pouvoir politique qui restait un tout petit peu soucieux d'entretenir un dialogue avec un corps social dont les capacités de nuisances concrètes sont presque nulles ; autrement dit, ça marchait à l'époque d'une forme de démocratie sociale qui est aujourd'hui révolue.
J'ai donc beaucoup de mal à ne pas trouver anachronique et dérisoire cette crispation de certains grévistes envers les non-grévistes ; ces derniers ne brisent aucun mouvement, ils ne brisent qu'un rêve. Le véritable enjeu n'est plus l'ampleur de la mobilisation mais plutôt de trouver de nouveaux types d'actions plus ciblés comme par exemple ce qui s'est passé avec la session 2019 du Bac.
Accessoirement, j'en suis presque rendu à ne plus vraiment me soucier de la retraite tant ce sont en réalité les immédiates prochaines années qui m'inquiètent : si j'arrive à passer le cap de la réforme du lycée en prenant du recul et en ne me souciant plus de l'absurdité des tâches qui me sont demandées, alors tenir un ou deux ans de plus que prévu en mode "alimentaire" sera certes pénible, mais ce ne sera sans doute pas le plus difficile.
- pg73Niveau 8
Tu sais Fesseur Pro, à l'échelle des étoiles et de l'univers, la réforme des retraites n'est rien du tout, et sûrement pas pire que l'actuelle réforme du lycée ou le grand centre aéré que najat a voulu pour le collège.
Qu'elle passe ou pas, pour rien je n'y serai, et je t'annonce en exclusivité que Jean Michel Blanquer ne sait même pas que j'existe... Ne me prête donc pas des supers pouvoirs que je n'ai pas pour que la réforme passe.
Mais au moins, avec toi, je reconnais que pour discuter ça a l'air bien plus détendu !
Qu'elle passe ou pas, pour rien je n'y serai, et je t'annonce en exclusivité que Jean Michel Blanquer ne sait même pas que j'existe... Ne me prête donc pas des supers pouvoirs que je n'ai pas pour que la réforme passe.
Mais au moins, avec toi, je reconnais que pour discuter ça a l'air bien plus détendu !
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In tartiflette i trust...
- CathEnchanteur
Oui, enfin, ce ne sont ni les étoiles ni l'univers qui prendront soin de moi à ma retraite, hein...
- TivinouDoyen
pg73 a écrit:Tu sais Fesseur Pro, à l'échelle des étoiles et de l'univers, la réforme des retraites n'est rien du tout
Là, je pense qu'on touche le fond en matière de provocation.
- Graisse-BoulonsNiveau 10
pg73 a écrit:Grosse ambiance de merde dans mon lycée. Les grévistes harcèlent depuis le début de la semaine les non grévistes !
Je fais partie des non-grévistes et je n'ai pas de reproches à faire aux collègues qui font grève : ils sont parfaitement dans leur droit, encore faut-il respecter celui des autres !
Il suffit actuellement de mettre les pieds en salle des profs et de ne pas mettre "en grève" sur le casier pour se faire traiter de collabo, de facho ou que sais-je encore...
On sait tous que le fascisme commence lorsque deux points de vues divergent !
Comme au temps du camarade Mao et de son petit livre rouge, il a bien fallu que je fasse mon autocritique sur mon refus de faire grève et de financer leur caisse pour accéder à mon casier. Je leur ai donc dit que je ne fais pas grève car je ne suis qu'un c** fini pas très intelligent, et que je soutiens à mort la réforme car je suis contre le progrès social, mais pour la guerre et la faim dans le monde !
En tout cas les plus radicaux se sont bien faits rembarrer par les surveillants et les ATOSS dont aucun ne fait grève, il ont eu l'indécence ultime de leur faire la morale et de venir les taxer pour leur caisse de grève.
Ils n'avaient pas même saisis qu'il existe dans ce bas monde des bien plus nécessiteux qu'eux qui ne gagnent même pas en un an ce qu'eux payent en impôt sur le revenu !
Surveillant C'est souvent un "job " temporaire, souvent confié à des étudiants qui ne sont pas la pour faire une carrière entière...Quand aux ATOS, méfiez vous avant dé mettre en avant leur condition de " nécessiteux "...ils en ont fait, des grèves, et des longues lors de leur passage à la territoriale...et ils ont en suite admis y avoir gagné. Il suffit qu'ils soient CAT B( et il y en a) pour que, régime indemnitaire et primes comprises ils soient mieux payés qu'un prof... et quand bien même: la défense des profs n'a pas à être conditionnée par l'absence de salaires inférieurs, C'est vexant à la fin! Personne ne doit être moins bien payé qu'un prof, c'est ça?
- VioletEmpereur
Je voulais juste dire qu'on a le droit de faire grève, que chacun décide en fonction de sa vie et sa situation, mais je voudrais juste aussi avoir le droit de ne pas faire grève sans subir de réprobation... C'est tout.
- Thalia de GMédiateur
Petit rappel : les dénominations familières de nos ministres, indépendamment de l'opinion qu'on puisse avoir d'eux, ne sont pas admises sur le forum.
- Spoiler:
- @pg73, merci d'éditer ton message.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- Fesseur ProGuide spirituel
C'est ce qu'en pensent Jupiter et certains collègues c ons comme la lune.pg73 a écrit:Tu sais Fesseur Pro, à l'échelle des étoiles et de l'univers, la réforme des retraites n'est rien du tout
Heureusement, beaucoup restent davantage terre à terre.
Moi, je pense que pour éviter les toiles, il faudrait tout remettre à plat, net.
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Pourvu que ça dure...
- AsarteLilithBon génie
Violet a écrit:Je voulais juste dire qu'on a le droit de faire grève, que chacun décide en fonction de sa vie et sa situation, mais je voudrais juste aussi avoir le droit de ne pas faire grève sans subir de réprobation... C'est tout.
Voilà ce que je voulais dire !
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- User17095Érudit
Je n'ai pas perçu de tensions entre grévistes et non-grévistes dans mon collège. Le lendemain de chaque grève, tous mangeaient à la même table.
Je relie cette question à celle de la convivialité dans les salle de profs, qui est très variable. Beaucoup disent qu'il y en avait davantage avant, mais je soupçonne une grande part de ressenti personnel là-dedans : schématiquement, on va plus vers les autres quand on est débutant et paumé, dans un établissement compliqué, que plus âgé dans un établissement plus facile.
Quoi qu'il en soit, le point positif de tout mouvement, c'est qu'il crée potentiellement du lien entre les gens. On découvre des convergences, on se montre solidaire, on ressent de la fatigue ensemble aussi.
Là où c'est dangereux, voire pervers, c'est quand ce lien devient la définition d'un "eux" et "nous", un "grévistes" et "non-grévistes". C'est perceptible à l'agressivité affichée dans le fait de demander à certains pourquoi ils n'ont pas fait grève, et de hiérarchiser les motifs selon leur légitimité. Mais de quel droit ? C'est donc ce critère qui va servir à trier les bons et les mauvais ? Il y aurait, dans le positionnement politique et militant (au sens de la modalité de l'action), une vertu intrinsèque ?
J'observe la même radicalité brutale du collectif sur le forum : malheur à qui ne parle pas dans le même sens. Rarissimes sont ceux qui ont dit, avant ce fil, qu'ils ne soutenaient pas le mouvement.
N'oublions qu'après tout cela, il faudra finir l'année, et la finir ensemble.
Je relie cette question à celle de la convivialité dans les salle de profs, qui est très variable. Beaucoup disent qu'il y en avait davantage avant, mais je soupçonne une grande part de ressenti personnel là-dedans : schématiquement, on va plus vers les autres quand on est débutant et paumé, dans un établissement compliqué, que plus âgé dans un établissement plus facile.
Quoi qu'il en soit, le point positif de tout mouvement, c'est qu'il crée potentiellement du lien entre les gens. On découvre des convergences, on se montre solidaire, on ressent de la fatigue ensemble aussi.
Là où c'est dangereux, voire pervers, c'est quand ce lien devient la définition d'un "eux" et "nous", un "grévistes" et "non-grévistes". C'est perceptible à l'agressivité affichée dans le fait de demander à certains pourquoi ils n'ont pas fait grève, et de hiérarchiser les motifs selon leur légitimité. Mais de quel droit ? C'est donc ce critère qui va servir à trier les bons et les mauvais ? Il y aurait, dans le positionnement politique et militant (au sens de la modalité de l'action), une vertu intrinsèque ?
J'observe la même radicalité brutale du collectif sur le forum : malheur à qui ne parle pas dans le même sens. Rarissimes sont ceux qui ont dit, avant ce fil, qu'ils ne soutenaient pas le mouvement.
N'oublions qu'après tout cela, il faudra finir l'année, et la finir ensemble.
- LenoreNiveau 7
Je n’ai pas eu le temps de lire tout le fil et certains ont déjà peut-être évoqué ce dont je vais parler. Chez nous, les tensions viennent du fait que certains non-grévistes ont eu leurs cours déplacés sur les heures des grévistes. Alors on sait bien que ça vient de la direction et que l’argument avancé pour justifier ces changements est « dans l’intérêt des élèves », il n’empêche que c’est inadmissible et assez déloyal. D’autant plus que changer l’EDT des élèves le jour-même n’a, semble-t-il, posé aucun problème à la direction quand on nous demande d’ordinaire de faire nos demande de déplacement de cours au moins 72h à l’avance pour que les familles soient prévenues...
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- VivivavaNiveau 10
C'est drôle, parce que dans mon gros lycée, où il y a très peu de grévistes, qui ne se signalent donc presque pas tant ils sont minoritaires, ceux-ci ont reçu le doux nom de "tocards" dans la bouche de collègues parlant aux élèves.
Bon, cela ne nous a pas fait grand chose. Aucune tension, par conséquent.
Bon, cela ne nous a pas fait grand chose. Aucune tension, par conséquent.
- Philomène87Grand sage
pogonophile a écrit:C'est perceptible à l'agressivité affichée dans le fait de demander à certains pourquoi ils n'ont pas fait grève, et de hiérarchiser les motifs selon leur légitimité. Mais de quel droit ?
C'est ce que je me suis dit aussi.
- bas-médiévisteNiveau 9
pg73 a écrit:Certains, moins réacs que moi j'en conviens
pg73 a écrit:La bien-pensance, d'où qu'elle vienne m'exaspère !
pg73 a écrit:Grosse ambiance de merde dans mon lycée
Quand on dit quelque chose de complètement stupide à un anglais, il vous répond, avec tact : "vous avez une façon très courageuse de penser".
Les grévistes ne vous diront jamais assez merci de rendre antipathique votre cause. Si tant est qu'on puisse apparenter vos divagations à une "cause". Pour le reste, vos arguments ressemblent fort à ceux du parti des constipés qui voudrait imposer à tout le monde de manger des pruneaux.
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"Les instructions émanant des socio-pédagogues infestant les cabinets ministériels depuis plusieurs années sont un charabia dont le pathos infernal mériterait d'être traduit en français afin d'en saisir tout le sel lorsque l'on sait qu'il vise un enseignement destiné, je vous le rappelle, à des enfants." (Goubert, 1984)
- PoupoutchModérateur
Chez nous, pas de grosses tensions, hormis avec les collègues entre lesquels les tensions préexistaient.
Nous sommes un groupe d'une quinzaine de très motivés (grève, manifs, His, tractage aux parents, etc.) et environ une moitié à faire grève les jours de mobilisation interpro (75% le 5, 50% le 10, 45% le 17).
Certains ont fait grève un jour et pas l'autre pour diverses raisons, certains ont arrêté de faire grève pour des raisons financières. Certains n'ont pas fait grève dès le début, ne sont venus à aucune His ou AG. Certains sont convaincus que la réforme est inéluctable, d'autres s'en fichent car ils ne seront pas touchés, d'autres encore ne sont absolument pas politisés, certains enfin pensent que sans eux, leurs élèves sont perdus.
J'essaie de comprendre, mais je ne comprends pas mes collègues qui ne se mobilisent pas. Mais je n'affiche ni mépris, ni ne mets de pression sur eux, car, comme cela a été dit, je pense que c'est contre-productifet puis c'est leur droit. Je ne demande pas d'ailleurs aux gens pourquoi ils ne font pas grève, je leur demande seulement s'ils font/ont fait grève. Ce qui est amusant, c'est qu'en effet, les collègues non grévistes ont tendance à se chercher des raisons (ou des excuses) alors que les grévistes ne cherchent pas à se justifier. Et ce y compris quand on ne demande pas de justification.
Ceci étant, je refuse de rentrer dans une logique comptable (du type "si on gagne, ils en profiteront sans avoir rien" payé""). Ce n'est pas dans cet esprit que je fais grève mais dans un esprit de solidarité. Bien entendu, je suis choquée de penser que les profs seront encore les perdants alors qu'ils sont déjà si mal payés. Mais je sais aussi que, même avec quelques centaines d'euros de moins, je n'aurai pas une retraite de misère, que je pourrai vivre comme je vis depuis maintenant longtemps, en faisant attention, mais sans (trop) me priver. Si je fais grève, c'est avant tout parce que ce projet me semble particulièrement injuste pour ceux qui ont des carrières hachées, pour les femmes qui décident de s'arrêter pour s'occuper de leur famille, pour ceux qui subissent des temps partiels et la précarité. Et également parce que je suis contre un système qui prône le chacun pour soi (j'ai droit à ce que je cotise, ce qui est le principe même de l'assurance et vise clairement à habituer chacun à cette logique de cotisation privée) là où je crois à la solidarité. C'est pourquoi je crois vraiment que @pg73 n'a pas compris les raisons des grévistes : il ne s'agit pas de corporatisme, quand bien même on s'appuie aussi sur des arguments propres à nos systèmes de pension.
Et si je peux me permettre, il ne s'agit pas plus de corporatisme de la part des cheminots : de fait, ils ont déjà obtenu que la réforme ne s' applique qu'aux agents nés après 1985, ce qui fait qu'en réalité, peu de cheminots seraient touchés. De plus, leur statut est voué à disparaître, puisqu'avec l'ouverture à la concurrence, plus aucun agent n'est embauché au cadre permanent, ils sont tous sous contrat de droit privé. Enfin, ils ont ce soir obtenu encore plus de garanties. Mais les cheminots ont bien conscience que leur capacité de blocage est importante et agissent aussi pour soutenir les salariés du régime général. On me rétorquera que je suis naïve, mais je crois vraiment que la grève est avant tout un acte altruiste, on ne fait pas grève que pour soi-même.
Enfin, pour l'argument de "la grève ça ne marche plus", soit. Mais si je compte le nombre de gens qui utilisent cet argument pour ne pas faire grève m, arguant qu'il vaut mieux bloquer les examens, et le peu de profs qui ont fait grève des examens en juin dernier, je me dis que ça n'est jamais qu'une mauvaise excuse de plus.
Nous sommes un groupe d'une quinzaine de très motivés (grève, manifs, His, tractage aux parents, etc.) et environ une moitié à faire grève les jours de mobilisation interpro (75% le 5, 50% le 10, 45% le 17).
Certains ont fait grève un jour et pas l'autre pour diverses raisons, certains ont arrêté de faire grève pour des raisons financières. Certains n'ont pas fait grève dès le début, ne sont venus à aucune His ou AG. Certains sont convaincus que la réforme est inéluctable, d'autres s'en fichent car ils ne seront pas touchés, d'autres encore ne sont absolument pas politisés, certains enfin pensent que sans eux, leurs élèves sont perdus.
J'essaie de comprendre, mais je ne comprends pas mes collègues qui ne se mobilisent pas. Mais je n'affiche ni mépris, ni ne mets de pression sur eux, car, comme cela a été dit, je pense que c'est contre-productifet puis c'est leur droit. Je ne demande pas d'ailleurs aux gens pourquoi ils ne font pas grève, je leur demande seulement s'ils font/ont fait grève. Ce qui est amusant, c'est qu'en effet, les collègues non grévistes ont tendance à se chercher des raisons (ou des excuses) alors que les grévistes ne cherchent pas à se justifier. Et ce y compris quand on ne demande pas de justification.
Ceci étant, je refuse de rentrer dans une logique comptable (du type "si on gagne, ils en profiteront sans avoir rien" payé""). Ce n'est pas dans cet esprit que je fais grève mais dans un esprit de solidarité. Bien entendu, je suis choquée de penser que les profs seront encore les perdants alors qu'ils sont déjà si mal payés. Mais je sais aussi que, même avec quelques centaines d'euros de moins, je n'aurai pas une retraite de misère, que je pourrai vivre comme je vis depuis maintenant longtemps, en faisant attention, mais sans (trop) me priver. Si je fais grève, c'est avant tout parce que ce projet me semble particulièrement injuste pour ceux qui ont des carrières hachées, pour les femmes qui décident de s'arrêter pour s'occuper de leur famille, pour ceux qui subissent des temps partiels et la précarité. Et également parce que je suis contre un système qui prône le chacun pour soi (j'ai droit à ce que je cotise, ce qui est le principe même de l'assurance et vise clairement à habituer chacun à cette logique de cotisation privée) là où je crois à la solidarité. C'est pourquoi je crois vraiment que @pg73 n'a pas compris les raisons des grévistes : il ne s'agit pas de corporatisme, quand bien même on s'appuie aussi sur des arguments propres à nos systèmes de pension.
Et si je peux me permettre, il ne s'agit pas plus de corporatisme de la part des cheminots : de fait, ils ont déjà obtenu que la réforme ne s' applique qu'aux agents nés après 1985, ce qui fait qu'en réalité, peu de cheminots seraient touchés. De plus, leur statut est voué à disparaître, puisqu'avec l'ouverture à la concurrence, plus aucun agent n'est embauché au cadre permanent, ils sont tous sous contrat de droit privé. Enfin, ils ont ce soir obtenu encore plus de garanties. Mais les cheminots ont bien conscience que leur capacité de blocage est importante et agissent aussi pour soutenir les salariés du régime général. On me rétorquera que je suis naïve, mais je crois vraiment que la grève est avant tout un acte altruiste, on ne fait pas grève que pour soi-même.
Enfin, pour l'argument de "la grève ça ne marche plus", soit. Mais si je compte le nombre de gens qui utilisent cet argument pour ne pas faire grève m, arguant qu'il vaut mieux bloquer les examens, et le peu de profs qui ont fait grève des examens en juin dernier, je me dis que ça n'est jamais qu'une mauvaise excuse de plus.
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
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- Cléopatra2Guide spirituel
Disons que je ne fais pas grève pour moi, mais voir que certains de mes collègues obtiennent tout en crachant sur toutes les mobilisations et les actions, ça me fait mal tout de même.
- pseudo-intelloSage
pogonophile a écrit:Je relie cette question à celle de la convivialité dans les salle de profs, qui est très variable. Beaucoup disent qu'il y en avait davantage avant, mais je soupçonne une grande part de ressenti personnel là-dedans : schématiquement, on va plus vers les autres quand on est débutant et paumé, dans un établissement compliqué, que plus âgé dans un établissement plus facile.
A voire. Un établissement facile avec des profs de tous âge peut être très convivial également, et l'entraide peut fonctionner aussi, sur d'autres sujets (co-voiturage pour collèges ruraux), ou justement, comme le collège est facile, on a l'énergie de bien seconder les nouveaux...
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