- LeclochardEmpereur
Peut-être que le terme est apparu avec la multiplication des réunions. Quand j'ai débuté, il y a vingt ans, les réunions se tenaient en fin de journée ou encore le mercredi après-midi. Il s'agissait de conseils de classe ou de discussion autour du projet d'établissement. Puis, insidieusement, elles se sont multipliées avec les réformes: réunions PPRE, réunions école-collège, réunions EPI, réunions des PP de 3ème, réunion pour préparer la journée portes ouvertes, les voyages etc. Ce que j'ai remarqué, c'est que leur horaire s'est déplacé: désormais, elles ont lieu le midi, sauf quand ce n'est pas possible (le conseil de classe et la réunion avec les PE), une façon habile de limiter le mécontentement.
Je crois qu'il y aurait une façon simple de motiver les participants: les indemniser pour chaque heure passée.
Je crois qu'il y aurait une façon simple de motiver les participants: les indemniser pour chaque heure passée.
- OlympiasProphète
Très bien vu.Sphinx a écrit:Pour moi une réunion inutile est :
- une réunion purement informative : les informations peuvent être envoyées par mail. Bah oui, dit le chef, mais il y en a qui ne lisent pas. Certes mais il y en a qui n'écoutent pas non plus donc bon... Exemples : le blabla de prérentrée pour donner les chiffres du brevet et de l'orientation. Une réunion d'information sur que faire lors des PPMS.
- Une réunion qui consiste à faire semblant de se concerter alors qu'en fait c'est le chef qui tranche. Exemple : 99% des conseils péda chez moi. On décide des trucs et ensuite on reçoit un compte rendu fait par la direction qui contient non pas ce qu'on a dit mais ce que la direction a dit ou avait prévu de dire. Autre exemple : la constitution des classes. Deux années de suite qu'on vient y passer deux ou trois heures par niveau en fin d'année et à la rentrée on se rend compte qu'il y a eu des modifications derrière notre dos, au mépris par exemple des recommandations du conseil école collège.
- Une réunion où on ne parvient pas à trancher (différend entre la direction et les profs ou entre une moitié des profs et l'autre) et qui se termine par "bon bah vous en discutez avec vous et on en reparle la prochaine fois"). Exemple chez moi : la répartition des IMP. Trois réunions à chaque fois pour parvenir à quelque chose.
- Une réunion qui n'a pas d'objectif suffisamment clair et défini. Exemple chez moi : le projet d'établissement. La dernière fois qu'on l'a fait il y a cinq ans (autre chef), on a fait deux plénières : une au début pour se répartir les groupes et les tâches et une à la fin pour mettre en commun. En fin d'année dernière, on a fait trois matinées d'affilée au moment du report du brevet, avec à chaque fois plénière au début et à la fin, sans savoir pourquoi (celle du début n'avait jamais d'ordre du jour,la chef y faisait le compte-rendu des jours précédents en énumérant des trucs qu'on n'avait jamais dit, celle de fin servait à dire les deux trucs et demi sur lesquels on avait avancé, tout prenait du retard, on a failli devenir fous). Sachant que c'est elle et non pas nous qui a défini les axes dudit projet d'établissement.
- Je passe les formations réforme en présence des IPR où l'on nous a fait venir (une journée en établissement, deux journées à l'autre bout de l'Île-de-France en RER C) pour nous lire le BO puis refuser de répondre à nos questions ("ah non, l'AP je ne peux rien vous dire, vous devez trouver tout seuls").
Vous l'aurez compris, chez moi on a beaucoup de réunions et elles sont rarement utiles...
L'essence d'une réunion utile c'est que l'on avait justement besoin de se réunir, c'est-à-dire débattre ensemble, pour parvenir à un résultat. Sinon c'est juste une perte de temps.
- amalricuNeoprof expérimenté
Leclochard a écrit:Je crois qu'il y aurait une façon simple de motiver les participants: les indemniser pour chaque heure passée.
Quelle trivialité enfin ! Ne sommes-nous pas des Saints laïcs chevillés au corps par la Vocation ?
Travailler plus pour se faire raboter le pouvoir d"achat annuellement développe en moi une capacité croissante à jauger de la pertinence de telle ou telle activité rémunérée en perte de temps...
- frimoussette77Guide spirituel
Les invitations pour les PAP aussi (avec avis d'un médecin ou pas), pour préparer éventuellement le PAP de tel ou tel élève et les préconisations qui suivent sorties de nulle part pour certains.Leclochard a écrit:Peut-être que le terme est apparu avec la multiplication des réunions. Quand j'ai débuté, il y a vingt ans, les réunions se tenaient en fin de journée ou encore le mercredi après-midi. Il s'agissait de conseils de classe ou de discussion autour du projet d'établissement. Puis, insidieusement, elles se sont multipliées avec les réformes: réunions PPRE, réunions école-collège, réunions EPI, réunions des PP de 3ème, réunion pour préparer la journée portes-ouvertes, les voyages etc. Ce que j'ai remarqué, c'est que leur horaire s'est déplacé: désormais, elles ont lieu le midi, sauf quand ce n'est pas possible (le conseil de classe et la réunion avec les PE), une façon habile de limiter le mécontentement.
Je crois qu'il y aurait une façon simple de motiver les participants: les indemniser pour chaque heure passée.
- Une passanteEsprit éclairé
Je suis d'accord avec ce qui a été dit : pour qu'une réunion soit utile, il faut un ordre du jour clair avec les éventuels documents nécessaires joints pour une réflexion préalable.
Je me souviens de l'arrivée d'un nouveau chef nous demandant assez agressivement en conseil pédagogique (sans ordre du jour) ce que nous faisions pour mettre en oeuvre le projet d'établissement. D'une part, nous avions tout oublié d'icelui (rédigé plusieurs années auparavant), d'autre part, à brûle pourpoint, à 18 heures après toute une journée de cours, nous n'avons rien trouvé (alors qu'en fait si, mais nous avions besoin d'y réfléchir un peu).
Je partage tout particulièrement les synthèses de lagomorphe et Mathmax, une réunion doit être claire au préalable, et les avis exprimés doivent être pris en compte, sinon cela ne sert à rien.
L'an passé, notre CDE nous a mis tout un tas de réunions entre la fin des cours et le début des épreuves du bac (mauvaises langues, nous nous sommes dits qu'il voulait surtout mettre au boulot ces fainéants de profs...). Un tas de choses ont été discutées, parfois contradictoires puisque les sujets d'ateliers se chevauchaient. Nous avons reçu des compte-rendus (pas toujours fidèles à ce qui s'était dit, mais qui avaient le mérite d'exister), et à la pré-rentrée, nous avons découvert qu'aucune des décisions prises n'avaient été respectées !
De l'art de perdre son temps et de bien faire sentir aux professeurs qu'ils ne sont rien...
Je me souviens de l'arrivée d'un nouveau chef nous demandant assez agressivement en conseil pédagogique (sans ordre du jour) ce que nous faisions pour mettre en oeuvre le projet d'établissement. D'une part, nous avions tout oublié d'icelui (rédigé plusieurs années auparavant), d'autre part, à brûle pourpoint, à 18 heures après toute une journée de cours, nous n'avons rien trouvé (alors qu'en fait si, mais nous avions besoin d'y réfléchir un peu).
Je partage tout particulièrement les synthèses de lagomorphe et Mathmax, une réunion doit être claire au préalable, et les avis exprimés doivent être pris en compte, sinon cela ne sert à rien.
L'an passé, notre CDE nous a mis tout un tas de réunions entre la fin des cours et le début des épreuves du bac (mauvaises langues, nous nous sommes dits qu'il voulait surtout mettre au boulot ces fainéants de profs...). Un tas de choses ont été discutées, parfois contradictoires puisque les sujets d'ateliers se chevauchaient. Nous avons reçu des compte-rendus (pas toujours fidèles à ce qui s'était dit, mais qui avaient le mérite d'exister), et à la pré-rentrée, nous avons découvert qu'aucune des décisions prises n'avaient été respectées !
De l'art de perdre son temps et de bien faire sentir aux professeurs qu'ils ne sont rien...
- sifiÉrudit
J'ai un souvenir cuisant des années que j'ai passées à faire des réunions école-collège qui auraient pu être utiles, mais qui, gérées comme elles l'étaient, étaient l'archétype de la "réunionite"... en vrac:
-prise de parole d'un conseiller pédagogique du primaire, qui s'exprimait dans un tel jargon "pédagogique" que nous nous amusions à noter les plus belles expressions
-prise de parole quasi unilatérale de l'inspectrice du primaire, ne laissant personne intervenir, et "cassant" méchamment les 2 ou 3 téméraires qui osaient dire quelque chose
-éternels "projets communs": que comptez-vous faire ensemble cette année? ... ben, la même chose que les autres années, ce qui fonctionne, en fait... ah, on reconduit alors? ... ben oui.
-"alcooliques anonymes": chacun raconte ce qui ne va pas (les élèves ne lisent pas les consignes, le travail à la maison, l'apprentissage des leçons, le soin), puis les inspecteurs/ perdirs nous disent que c'est passionnant, super, on va faire plein de réunions en plus et "petits groupes de travail" pour se coordonner, et au final l'année suivante on recommence et on n'a pas avancé
-prises de bec entre PE et profs du secondaire sur "qui se sent supérieur à qui", et "vous, vous dites "élèves" et nous "enfants", donc vous ne les considérez pas comme des humains"
(véridique!)
-réunions pour planifier les réunions: "on vous a réunis ce soir de 17h à 19h pour planifier les réunions que nous ferons cette année de 17h à 19h.
-invitations de collègues qui ne sont pas du tout concernés, comme les profs d'anglais (chez nous les élèves apprennent l'allemand en primaire), les profs d'EPS (pour une réunion portant sur l'apprentissage de la lecture), ou de musique...
Je trouve que ces réunions cristallisent tout ce qu'on peu qualifier de "réunions inutiles"... Les meilleures discussions que nous avons eues en école/ collège sont celles que nous avons partagées à la pause-repas en allant manger ensemble...
-prise de parole d'un conseiller pédagogique du primaire, qui s'exprimait dans un tel jargon "pédagogique" que nous nous amusions à noter les plus belles expressions
-prise de parole quasi unilatérale de l'inspectrice du primaire, ne laissant personne intervenir, et "cassant" méchamment les 2 ou 3 téméraires qui osaient dire quelque chose
-éternels "projets communs": que comptez-vous faire ensemble cette année? ... ben, la même chose que les autres années, ce qui fonctionne, en fait... ah, on reconduit alors? ... ben oui.
-"alcooliques anonymes": chacun raconte ce qui ne va pas (les élèves ne lisent pas les consignes, le travail à la maison, l'apprentissage des leçons, le soin), puis les inspecteurs/ perdirs nous disent que c'est passionnant, super, on va faire plein de réunions en plus et "petits groupes de travail" pour se coordonner, et au final l'année suivante on recommence et on n'a pas avancé
-prises de bec entre PE et profs du secondaire sur "qui se sent supérieur à qui", et "vous, vous dites "élèves" et nous "enfants", donc vous ne les considérez pas comme des humains"
(véridique!)
-réunions pour planifier les réunions: "on vous a réunis ce soir de 17h à 19h pour planifier les réunions que nous ferons cette année de 17h à 19h.
-invitations de collègues qui ne sont pas du tout concernés, comme les profs d'anglais (chez nous les élèves apprennent l'allemand en primaire), les profs d'EPS (pour une réunion portant sur l'apprentissage de la lecture), ou de musique...
Je trouve que ces réunions cristallisent tout ce qu'on peu qualifier de "réunions inutiles"... Les meilleures discussions que nous avons eues en école/ collège sont celles que nous avons partagées à la pause-repas en allant manger ensemble...
- LeclochardEmpereur
amalricu a écrit:Leclochard a écrit:Je crois qu'il y aurait une façon simple de motiver les participants: les indemniser pour chaque heure passée.
Quelle trivialité enfin ! Ne sommes-nous pas des Saints laïcs chevillés au corps par la Vocation ?
Travailler plus pour se faire raboter le pouvoir d"achat annuellement développe en moi une capacité croissante à jauger de la pertinence de telle ou telle activité rémunérée en perte de temps...
C'est vrai !
S'il fallait les payer, on ne gagnerait pas des fortunes mais cela conduirait le chef d'établissement à se poser la question de la pertinence de chaque réunion.
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- LeclochardEmpereur
frimoussette77 a écrit:Les invitations pour les PAP aussi (avec avis d'un médecin ou pas), pour préparer éventuellement le PAP de tel ou tel élève et les préconisations qui suivent sorties de nulle part pour certains.Leclochard a écrit:Peut-être que le terme est apparu avec la multiplication des réunions. Quand j'ai débuté, il y a vingt ans, les réunions se tenaient en fin de journée ou encore le mercredi après-midi. Il s'agissait de conseils de classe ou de discussion autour du projet d'établissement. Puis, insidieusement, elles se sont multipliées avec les réformes: réunions PPRE, réunions école-collège, réunions EPI, réunions des PP de 3ème, réunion pour préparer la journée portes-ouvertes, les voyages etc. Ce que j'ai remarqué, c'est que leur horaire s'est déplacé: désormais, elles ont lieu le midi, sauf quand ce n'est pas possible (le conseil de classe et la réunion avec les PE), une façon habile de limiter le mécontentement.
Je crois qu'il y aurait une façon simple de motiver les participants: les indemniser pour chaque heure passée.
A un moment donné, je n'allais plus à ces réunions PAP. J'ai besoin le midi de faire une pause raisonnable, de me détendre et ne pas entendre la sempiternelle question de l'animatrice : "Qu'avez-vous fait pour Lucien ou Kevin ?"
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- HORAHabitué du forum
sifi a écrit:J'ai un souvenir cuisant des années que j'ai passées à faire des réunions école-collège qui auraient pu être utiles, mais qui, gérées comme elles l'étaient, étaient l'archétype de la "réunionite"... en vrac:
-prise de parole d'un conseiller pédagogique du primaire, qui s'exprimait dans un tel jargon "pédagogique" que nous nous amusions à noter les plus belles expressions
-prise de parole quasi unilatérale de l'inspectrice du primaire, ne laissant personne intervenir, et "cassant" méchamment les 2 ou 3 téméraires qui osaient dire quelque chose
-éternels "projets communs": que comptez-vous faire ensemble cette année? ... ben, la même chose que les autres années, ce qui fonctionne, en fait... ah, on reconduit alors? ... ben oui.
-"alcooliques anonymes": chacun raconte ce qui ne va pas (les élèves ne lisent pas les consignes, le travail à la maison, l'apprentissage des leçons, le soin), puis les inspecteurs/ perdirs nous disent que c'est passionnant, super, on va faire plein de réunions en plus et "petits groupes de travail" pour se coordonner, et au final l'année suivante on recommence et on n'a pas avancé
-prises de bec entre PE et profs du secondaire sur "qui se sent supérieur à qui", et "vous, vous dites "élèves" et nous "enfants", donc vous ne les considérez pas comme des humains"
(véridique!)
-réunions pour planifier les réunions: "on vous a réunis ce soir de 17h à 19h pour planifier les réunions que nous ferons cette année de 17h à 19h.
-invitations de collègues qui ne sont pas du tout concernés, comme les profs d'anglais (chez nous les élèves apprennent l'allemand en primaire), les profs d'EPS (pour une réunion portant sur l'apprentissage de la lecture), ou de musique...
Je trouve que ces réunions cristallisent tout ce qu'on peu qualifier de "réunions inutiles"... Les meilleures discussions que nous avons eues en école/ collège sont celles que nous avons partagées à la pause-repas en allant manger ensemble...
Pas mieux ! Je déteste avoir des 6e à cause de ces temps foireux, qui donnent l'impression d'être un prétexte parmi d'autres à l'existence de la fonction d'ien. Comme je plains les PE d'avoir certains ien comme supérieurs hiérarchiques !
- scot69Modérateur
Vu (mais pas vécu) l'an passé:
tout le monde se plaint d'une classe de seconde. Le PP organise donc une réunion avec les profs + le CDE + la vie scolaire dès fin septembre pour essayer de mettre en place des actions communes pour cette classe, décider d'éventuels contrats, suivis, sanctions, rencontres avec parents, convocations... le PP en est ressorti vert: tout le monde se plaignait de la classe "entre deux portes" ou à chaque récré, et au moment de vider son sac, tout allait bien pour tout le monde. Dès le lendemain de la réunion, les lamentations ont recommencé.
tout le monde se plaint d'une classe de seconde. Le PP organise donc une réunion avec les profs + le CDE + la vie scolaire dès fin septembre pour essayer de mettre en place des actions communes pour cette classe, décider d'éventuels contrats, suivis, sanctions, rencontres avec parents, convocations... le PP en est ressorti vert: tout le monde se plaignait de la classe "entre deux portes" ou à chaque récré, et au moment de vider son sac, tout allait bien pour tout le monde. Dès le lendemain de la réunion, les lamentations ont recommencé.
- RendashBon génie
Lagomorphe a écrit:Trois types de réunions peuvent être considérées comme d'emblée inutiles, ce que d'autres ont évoqué précédemment:
- celles qui consistent à écouter un monologue du chef, qui pourra ensuite prétendre que sa décision n'est autre que celle d'un collectif, quand bien même ledit collectif n'a pas de pouvoir de décision (cas typique conseil pédagogique chez nous: une fois les tableaux envoyés aux membres du conseil, la réunion ne consiste qu'en leur lecture, et les questions des disciplines lésées ont pour réponse systématique "on ne peut pas faire autrement" sous une forme ou une autre)
- celles qui prétendent "piloter" les enseignants dans des missions qu'ils ne reconnaissent pas comme les leurs, et qui ne l'étaient officiellement pas lorsqu'ils ont "signé", c'est-à-dire passé le concours. La plupart des "commissions éducatives" traitant du cas d'un élève lourdement perturbateur peuvent être considérées comme un conseil de discipline light sans pouvoir de sanction, donc sans effet. Celles portant sur le cas d'un élève absentéiste ou revenant d'une longue absence, où l'on va demander aux professeurs d'organiser les rattrapages : du boulot en plus qui aurait dû être fait par la SAPEMA. Nous ne sommes pas les professeurs particuliers de chacun de nos 200 élèves, l'enseignement est collectif, et aussi navrés que nous puissions être face aux difficultés d'un élève, le manque chronique de moyens adaptés n'est pas une raison pour nous demander de tout assumer.
- d'une manière générale, toutes les réunions organisées sur le mode constructiviste: on évoque un problème, pas forcément réel dans l'établissement d'ailleurs, et on demande aux professeurs de réfléchir ensemble ou en petits groupes à des solutions. Lutte contre les discriminations, développement durable, égalité filles-garçons, tout semble prétexte à nous demander ce que nous comptons faire: ben rien, sinon appliquer les programmes publiés au B.O. Si le ministère veut qu'une question soit abordée en cours, qu'il prenne ses responsabilités et l'insère dans les programmes officiels. On nous a assez répété qu'on est des fonctionnaires faits pour fonctionner.
Joli résumé. Net et efficace.
Ces foutus "groupes de travail", "ateliers de réflexion", et autres bêtises destinées à justifier une pondération pourtant déjà abondamment utilisée ...
Pour ma part, j'ai résolu le problème : je fixe rendez-vous aux parents sur le créneau libéré pour la pondé. C'est dommage, j'ai rendez-vous, je ne peux pas réunionner avec les petits camarades
J'ajouterais volontiers les réunions dites d'information, type grand-messe de prérentrée dont tout le monde se contrepignole. Chiffres du brevet, bilans de ci, tableaux de mi ... un foutu mail serait rapide, efficace, et au moins on pourrait le corbeiller tranquillement.
Notre bureaucrate de chef, grand amateur de réunions, a au moins cet avantage qu'il propose et communique souvent un ordre du jour préalable. On sait au moins dans quoi on met les pieds (du pied gauche de préférence.)
Isis39 a écrit:On avait eu beaucoup de mal à s'asseoir aux tables des CE2 (mon collègue d'1m90 en est ressorti avec le dos flingué) et il a fallu écouter religieusement les projets d'école des différentes écoles du secteur.
Je compatis, j'ai eu sensiblement le même problème lors d'un machin réseau REP+, avec une foutue sciatique par-dessus le marché. J'ai passé la réunion debout à rouscailler (discrètement), du coup, ce qui a apparemment grandement perturbé ces pauvres IEN :lol:
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- frimoussette77Guide spirituel
J'ai fait ça, ça et ça mais eux n'ont rien fait de plus.Leclochard a écrit:frimoussette77 a écrit:Les invitations pour les PAP aussi (avec avis d'un médecin ou pas), pour préparer éventuellement le PAP de tel ou tel élève et les préconisations qui suivent sorties de nulle part pour certains.Leclochard a écrit:Peut-être que le terme est apparu avec la multiplication des réunions. Quand j'ai débuté, il y a vingt ans, les réunions se tenaient en fin de journée ou encore le mercredi après-midi. Il s'agissait de conseils de classe ou de discussion autour du projet d'établissement. Puis, insidieusement, elles se sont multipliées avec les réformes: réunions PPRE, réunions école-collège, réunions EPI, réunions des PP de 3ème, réunion pour préparer la journée portes-ouvertes, les voyages etc. Ce que j'ai remarqué, c'est que leur horaire s'est déplacé: désormais, elles ont lieu le midi, sauf quand ce n'est pas possible (le conseil de classe et la réunion avec les PE), une façon habile de limiter le mécontentement.
Je crois qu'il y aurait une façon simple de motiver les participants: les indemniser pour chaque heure passée.
A un moment donné, je n'allais plus à ces réunions PAP. J'ai besoin le midi de faire une pause raisonnable, de me détendre et ne pas entendre la sempiternelle question de l'animatrice : "Qu'avez-vous fait pour Lucien ou Kevin ?"
- Isis39Enchanteur
Rendash a écrit:Isis39 a écrit:On avait eu beaucoup de mal à s'asseoir aux tables des CE2 (mon collègue d'1m90 en est ressorti avec le dos flingué) et il a fallu écouter religieusement les projets d'école des différentes écoles du secteur.
Je compatis, j'ai eu sensiblement le même problème lors d'un machin réseau REP+, avec une foutue sciatique par-dessus le marché. J'ai passé la réunion debout à rouscailler (discrètement), du coup, ce qui a apparemment grandement perturbé ces pauvres IEN :lol:
Je me souviens avoir occupé mon temps durant cette réunion à lire les affichages de la salle : conjugaisons et règles de grammaire. Au bout de 5 fautes relevées, j'avais abandonné. Mon collègue de lettres classiques était catastrophé.
- User17095Érudit
Donc si je récapitule ce qui marche :
- un temps clair avec un début et une fin, des temps cadrés, annoncés à l'avance, et une trace écrite
- la nécessité de s'exprimer et de prendre position, VS un truc descendant, récitation et commentaire de BO*
- ne faire venir que ceux qui sont effectivement concernés (effectivement, on n'est pas obligé de travailler en plénière tout le temps, au contraire ça inhibe la prise de parole)
- aboutir à quelque chose, une décision ou un programme, VS un simple brainstorm
- curieusement, je lis peu de volonté de participer aux prises de décision
C'est très intéressant, vraiment.
J'observe que pas mal de critères correspondent, finalement, à ceux d'un cours de bonne qualité : un début, une fin, des temps marqués, de la participation. Je ne sais pas s'il faut y voir une sorte de déformation professionnelle, ou si c'est du simple bon sens qui s'applique aussi bien à un cours qu'à une réunion.
*Comme dit très justement, les enseignants savent lire, donc ce n'est pas la peine de leur faire la lecture. Après, entre savoir lire et le faire effectivement... tout le monde n'est pas au fait de ce qui le concerne. Et puis, il y a parfois la commande émise par l'institution, "assurez-vous que tout le monde ait bien pris connaissance de", et on peut faire plus ou moins de zèle.
J'apporte quelques contradictions :
Pour les PLC, on considère que ça fait partie du travail de concertation prévu par l'ISOE.
Sur les horaires des réunions : j'ai bien tenté quelques réunions sur la pause méridienne, 45 minutes de vraie pause et 45 minutes de réunion, en offrant le café, mais c'est le chrono à la main, et les enseignants avec qui je travaille n'apprécient pas trop qu'on coupe ce temps dont ils ont besoin.
J'aurais voulu mieux comprendre certains aspects, comme :
La volonté de participer aux prises de décision : plusieurs ont fait remarquer que ce n'était pas la peine de demander leur avis aux enseignants, si la décision est déjà prise - j'ai lu à ce propos "assumer ses choix." Peut-on imaginer un bon équilibre entre les décisions partagées et concertées (on appelle ça du "management participatif") et les décisions assumées par le CdE parce que c'est son rôle ? Consulter tout le monde tout le temps fait passer sa vie en réunions, consulter par moments mais pas sur tout peut donner l'impression qu'on laisse le menu fretin aux enseignants et qu'on se garde les décisions importantes...
- un temps clair avec un début et une fin, des temps cadrés, annoncés à l'avance, et une trace écrite
- la nécessité de s'exprimer et de prendre position, VS un truc descendant, récitation et commentaire de BO*
- ne faire venir que ceux qui sont effectivement concernés (effectivement, on n'est pas obligé de travailler en plénière tout le temps, au contraire ça inhibe la prise de parole)
- aboutir à quelque chose, une décision ou un programme, VS un simple brainstorm
- curieusement, je lis peu de volonté de participer aux prises de décision
C'est très intéressant, vraiment.
J'observe que pas mal de critères correspondent, finalement, à ceux d'un cours de bonne qualité : un début, une fin, des temps marqués, de la participation. Je ne sais pas s'il faut y voir une sorte de déformation professionnelle, ou si c'est du simple bon sens qui s'applique aussi bien à un cours qu'à une réunion.
*Comme dit très justement, les enseignants savent lire, donc ce n'est pas la peine de leur faire la lecture. Après, entre savoir lire et le faire effectivement... tout le monde n'est pas au fait de ce qui le concerne. Et puis, il y a parfois la commande émise par l'institution, "assurez-vous que tout le monde ait bien pris connaissance de", et on peut faire plus ou moins de zèle.
J'apporte quelques contradictions :
Le parallèle à faire, c'est avec d'autres professions, qui ont des horaires fixes, et donc les réunions incluses sur le temps de présence (qui est la même chose que le temps de travail, là où pour les enseignants, le temps de travail va au delà). Pour les PE, ç'a été "résolu" en créant le système des 108 heures, qui couvrent les temps de concertation, de formation, d'accueil, etc. Je n'adhère pas du tout à ce système, qui pousse à faire travailler tout le monde avec un calepin à la main pour noter les heures faites, avec en fin d'année soit un refus de participer aux réunions ("j'ai déjà atteint mon quota"), soit une avalanche artificielle ("vous n'avez pas atteint votre quota").Leclochard a écrit:Je crois qu'il y aurait une façon simple de motiver les participants: les indemniser pour chaque heure passée.
Pour les PLC, on considère que ça fait partie du travail de concertation prévu par l'ISOE.
Sur les horaires des réunions : j'ai bien tenté quelques réunions sur la pause méridienne, 45 minutes de vraie pause et 45 minutes de réunion, en offrant le café, mais c'est le chrono à la main, et les enseignants avec qui je travaille n'apprécient pas trop qu'on coupe ce temps dont ils ont besoin.
J'aurais voulu mieux comprendre certains aspects, comme :
Quels sont les sujets qui peuvent intéresser les CdE et moins les enseignants ?Matheod a écrit:Et puis il y a la question du thème ... trop souvent ces réunions portent sur des trucs qui intéressent les chefs mais pas les profs ... j'ai envie de dire, les réunions les plus utiles sont souvent celles organisés entre profs.
La volonté de participer aux prises de décision : plusieurs ont fait remarquer que ce n'était pas la peine de demander leur avis aux enseignants, si la décision est déjà prise - j'ai lu à ce propos "assumer ses choix." Peut-on imaginer un bon équilibre entre les décisions partagées et concertées (on appelle ça du "management participatif") et les décisions assumées par le CdE parce que c'est son rôle ? Consulter tout le monde tout le temps fait passer sa vie en réunions, consulter par moments mais pas sur tout peut donner l'impression qu'on laisse le menu fretin aux enseignants et qu'on se garde les décisions importantes...
- Isis39Enchanteur
Bien résumé.
Pour les réunions sur la pause méridienne, cela doit dépendre des établissements. Ici on préfère cela car avec 45 minutes de réunion, on est obligé d'être efficace. Et dans les zones rurales, les gens n'habitent pas forcément sur place, ont des enfants, des RV médicaux, etc.
Pour les réunions sur la pause méridienne, cela doit dépendre des établissements. Ici on préfère cela car avec 45 minutes de réunion, on est obligé d'être efficace. Et dans les zones rurales, les gens n'habitent pas forcément sur place, ont des enfants, des RV médicaux, etc.
- scot69Modérateur
Chez nous les réunions, comme les conseils de classe, ont lieu pendant nos heures de cours, donc présence obligatoire. (ce que je trouve normal)
- Isis39Enchanteur
scot69 a écrit:Chez nous les réunions, comme les conseils de classe, ont lieu pendant nos heures de cours, donc présence obligatoire. (ce que je trouve normal)
Cela fait beaucoup d'heures de cours perdues, non ? Pour les classes à examens, cela est problématique.
- scot69Modérateur
Oui, c'est exact, mais en général, c'est sur les dernières heures de la journée ou les heures entre 12 et 14, et c'est en général des heures d'AP ou de co-intervention. Mais effectivement, ça peut poser soucis parfois. Si c'est le cas, notre CDE accepte généralement de nous laisser assurer l'heure de cours (pas pour les conseils par contre).
- Fesseur ProGuide spirituel
Oui, étonnant.
Ce qui me désole dans certaines réunions, c'est qu'on ne nous estime pas capable de lire tranquillement à la maison.
Documents qu'on nous a distribués et que le chef projette et lit.
Affreux.
Ce qui me désole dans certaines réunions, c'est qu'on ne nous estime pas capable de lire tranquillement à la maison.
Documents qu'on nous a distribués et que le chef projette et lit.
Affreux.
_________________
Pourvu que ça dure...
- CassiusNiveau 6
Fesseur Pro a écrit:Oui, étonnant.
Ce qui me désole dans certaines réunions, c'est qu'on ne nous estime pas capable de lire tranquillement à la maison.
Documents qu'on nous a distribués et que le chef projette et lit.
Affreux.
D'autant plus que ça ne garantit en rien la mémorisation.
- OlympiasProphète
Pogonophile, participer aux prises de décision, oui mais quand la majorité d'entre-nous veut des manuels papier et qu'à la fin on nous dit que les élèves auront des manuels numériques parce que la région a décidé de doter les élèves d'un Pc gnagnagna et que nous sommes partis en vacances...les élèves n'ayant ni portable ni manuel. Non !
Et on n'a pas non plus demandé à utiliser ce machin monlycee.net.
Et on n'a pas non plus demandé à utiliser ce machin monlycee.net.
- CathEnchanteur
Quand j'ai commencé il y a plus de 25 ans, il n'y avait jamais de réunion. Jamais. Nada. Seulement les conseils de classe (et bien sûr le CA pour les élus).
Curieusement, comme l'a dit une autre Néo, tout fonctionnait quand même.
Curieusement, comme l'a dit une autre Néo, tout fonctionnait quand même.
- User17095Érudit
Olympias a écrit:Pogonophile, participer aux prises de décision, oui mais quand la majorité d'entre-nous veut des manuels papier et qu'à la fin on nous dit que les élèves auront des manuels numériques parce que la région a décidé de doter les élèves d'un Pc gnagnagna et que nous sommes partis en vacances...les élèves n'ayant ni portable ni manuel. Non !
Et on n'a pas non plus demandé à utiliser ce machin monlycee.net.
J'y suis pour rien moi !
- OlympiasProphète
Je sais bien sauf que nous avons eu des réunions...et voilà le résultat!pogonophile a écrit:Olympias a écrit:Pogonophile, participer aux prises de décision, oui mais quand la majorité d'entre-nous veut des manuels papier et qu'à la fin on nous dit que les élèves auront des manuels numériques parce que la région a décidé de doter les élèves d'un Pc gnagnagna et que nous sommes partis en vacances...les élèves n'ayant ni portable ni manuel. Non !
Et on n'a pas non plus demandé à utiliser ce machin monlycee.net.
J'y suis pour rien moi !
- SphinxProphète
Moi ça me va tout à fait de participer aux prises de décision mais seulement si je participe aux prises de décision. Je veux dire, les réunions où on me fait venir pour me demander mon avis pour ensuite n'en tenir aucun compte, le tout dans le but de me faire croire que j'ai participé à la prise de décision, merci mais je ne suis pas neuneu. (Cela dit je ne sais pas si on peut généraliser mon expérience dans le sens où j'ai une chef qui a bien compris qu'elle est censée demander leur avis aux gens mais qui n'arrive absolument pas à en tenir compte ensuite.)
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- RendashBon génie
Sphinx a écrit:Moi ça me va tout à fait de participer aux prises de décision mais seulement si je participe aux prises de décision. Je veux dire, les réunions où on me fait venir pour me demander mon avis pour ensuite n'en tenir aucun compte, le tout dans le but de me faire croire que j'ai participé à la prise de décision, merci mais je ne suis pas neuneu. (Cela dit je ne sais pas si on peut généraliser mon expérience dans le sens où j'ai une chef qui a bien compris qu'elle est censée demander leur avis aux gens mais qui n'arrive absolument pas à en tenir compte ensuite.)
On appelle ça le management : on laisse aux gens choisir le modèle des chaînes et la couleur du fouet, et on prétend ensuite qu'ils ont participé au processus de décision :lol:
Ce n'est pas limité à ta seule CDE, c'est un mode de fonctionnement général de l'institution : il suffit de regarder les "consultations" dont on nous rebat les oreilles depuis plusieurs années.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
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