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Fires of Pompeii
Guide spirituel

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par Fires of Pompeii Lun 28 Oct - 20:45
Cicyle a écrit:
*Ombre* a écrit:Euh ? Tu es sûr, Elyas ? Quand on voit les collègues de primaire se battre pour obtenir une vraie direction ?
Les collègues de primaire sont très majoritairement opposés à un statut de chef d'établissement, justement.

Il vous faudrait peut-être un intendant/gestionnaire, comme je le disais plus haut.
TFS
TFS
Fidèle du forum

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par TFS Lun 28 Oct - 20:47
Elyas a écrit:Je suis désolé. Je préfère dire ce que je pense vraiment plutôt que de dire des choses sans qu'on puisse analyser mes messages sans savoir l'implicite.

Je m'explique, si tu veux :
- les perdirs ont la présidence du CA automatiquement alors qu'ils ne sont pas élus. Rien que ça, ça me semble aberrant parce que les perdirs sont l'émanation de l'administration et donc servent les intérêts centraux plutôt que les intérêts locaux. C'est un vrai souci de loyauté.
- les perdirs ont à la fois le contrôle de la logistique de l'établissement, l'évaluation de leurs personnels, la présidence du CA tout en étant sur place. Ils sont juges et parties. C'est un vrai problème.

Pour moi, les perdirs ne devraient juste être que les logisticiens de l'établissement, les relais de l'administration mais ne devraient plus avoir le pouvoir d'évaluation et la présidence du CA. L'évaluation devrait être confiée à des gens extérieurs (ça éviterait pas mal de clientélisme) et la présidence du CA devrait être un mandat électif.

Dans d'autres pays, ce statut n'existe pas. Dans le premier degré, les directeurs ne sont pas les évaluateurs. C'est simplement mon avis et je l'ai dit, il peut paraître extrême.

Après, je suis assez partisan de l'auto-organisation à l'allemande Smile

En même temps, en tant que représentant de l’État, le CDE devrait aussi pouvoir être le garant d'une certaine neutralité, surtout vis à vis des pressions locales...
Pour connaître de près, un système où les directeurs sont des professeurs élus par leurs pairs, je dois malheureusement dire que cela n'exclus pas les coteries et le clientélisme...
J'abonde par contre totalement quant à la différenciation qu'il faudrait réaliser entre CDE et évaluateur. A l'étranger, nous n'avons même plus d'évaluation disciplinaire dans le second degré et nos RdV de carrière sont assumés à 100 % par les CDE... cela ne peut que dysfonctionner !
Mathador
Mathador
Empereur

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par Mathador Lun 28 Oct - 20:56
Fires of Pompeii a écrit:
Cicyle a écrit:
*Ombre* a écrit:Euh ? Tu es sûr, Elyas ? Quand on voit les collègues de primaire se battre pour obtenir une vraie direction ?
Les collègues de primaire sont très majoritairement opposés à un statut de chef d'établissement, justement.

Il vous faudrait peut-être un intendant/gestionnaire, comme je le disais plus haut.

Au nom de qui ordonnerait-il les dépenses ? En EPLE, le gestionnaire est délégataire du chef d'établissement qui est ordonnateur principal du budget de l'EPLE, mais il ne me semble pas qu'il y ait d'établissement autonome dans le premier degré (de ce que j'ai vu, ni les écoles ni les circonscriptions en sont). Il reste la possibilité de la délégation du DASEN (lui-même délégataire du préfet de département, mais quelles contraintes imposer ?) ou du maire (mais il serait alors a priori agent territorial…).

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Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
Elyas
Elyas
Esprit sacré

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par Elyas Lun 28 Oct - 21:00
Explications éditées.


Dernière édition par Elyas le Mar 29 Oct - 8:01, édité 1 fois
Zybulka
Zybulka
Habitué du forum

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par Zybulka Lun 28 Oct - 21:04
pogonophile a écrit:Par exemple, si on observe sur les évaluations de rentrée de 6e (si critiquables soient-elles, mais bref, faisons comme si) [...]
Je trouve que c'est là la meilleure réponse à la question que tu soulèves dans le titre de ton post : la réunionite, c'est justement ce "faire comme si", cette posture qui consiste à savoir qu'un machin imposé par en haut ne marche pas, mais à quand même imposer à tout le monde de réfléchir ensemble à comment on peut "s'en emparer". Et en cela, il y aura toujours, et ce post en est l'illustration, une ligne infranchissable entre les positions irréconciliables de ceux qui veulent "faire comme si" (donc les directions, bien souvent, mais aussi tristement de plus en plus de collègues), et les autres.
Condorcet
Condorcet
Oracle

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par Condorcet Lun 28 Oct - 21:06
Ton témoignage est poignant, Elyas.
Sphinx
Sphinx
Prophète

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par Sphinx Lun 28 Oct - 21:17
Elyas, une direction très, très difficile et les conflits je sais ce que c'est (et moi non plus je ne souhaite pas entrer dans les détails plus que je ne l'ai déjà - trop - fait sur ce fil), pour autant je ne pense pas qu'il ne faille pas de perdirs. Il y a à mon sens besoin de quelqu'un qui soit au-dessus de la mêlée pour arbitrer les décisions matérielles, pour gérer l'humain (conflits entre personnels par exemple), pour avoir une vision d'ensemble de la gestion des élèves, des filières, des options, etc. En revanche que le chef d'établissement s'occupe de m'obliger à ci et ça en matière de pédagogie alors qu'on a déjà formateurs, inspecteurs et programmes officiels pour cela, et que les CDE ne sont pas formés pour (sauf, si j'en crois ce que dit Pogonophile ici, à des maximes trèèèès vagues et assertives comme "travailler en équipe c'est bien" et "les enseignants doivent mutualiser"), je ne suis pas pour.

Après honnêtement on en revient toujours à des histoires de personnes. Nous ne sommes guère contrôlés dans notre travail (dans un sens, tant mieux) et nous voyons un inspecteur une fois tous les dix ans. Les inspecteurs ne sont pas spécialement contrôlés non plus et on peut en voir un qui nous dit des trucs très raisonnables pour en croiser un qui raconte l'exact inverse deux ans plus tard en inspection. Les CDE, je le sais de première main, peuvent être des gens formidables comme des gens qui font n'importe quoi, et dans ce deuxième cas il leur arrive très difficilement quelque chose. Donc dès qu'il y a quelqu'un de défaillant dans l'une ou l'autre de ces trois fonctions, forcément ça va retomber sur les personnes dont ce quelqu'un a la charge. Ça ne veut pas dire pour autant qu'il faille jeter avec l'eau du bain le principe d'un personnel d'encadrement dans les EPLE. Mais je crois que l'EN n'est absolument pas au clair avec elle-même sur ce que devrait être le rôle des uns ou des autres (ou quand elle veut être claire, c'est juste que quelqu'un a rajouté quelque chose dans le référentiel parce qu'il trouvait ça cool), et que ça conduit à des désastres. Maintenant je ne m'estime pas compétente pour définir ce que doit être le rôle d'un CDE.

Je ne crois pas avoir dit que ton rôle devait se borner à remplir de la paperasse, Pogonophile, j'ai peut-être lu en diagonale mais je ne sais pas qui tu vises. Personnellement j'essaie simplement de te faire comprendre, et il n'y a pas là de quoi se vexer, que ce n'est pas ton rôle, à toi chef d'établissement, de me dire si ma pédagogie est bien ou pas bien et comment je dois m'y prendre pour faire mieux. Tu n'es pas formé à l'enseignement du français (ou peut-être que si, mais dans ce cas-là, pas à celui des autres matières). Et si tu en es à organiser des réunions suffisamment peu spécifiques pour que ça se résume à un ordre vague de mieux travailler en équipe, applicable à toutes les matières (y compris le prof d'arts pla qui est seul et le prof de PC qui est un et demi, je suppose), alors on en revient au problème des réunions mal fléchées, aux objectifs flous et qui reposent sur des pétitions de principe et non sur des problèmes concrets à résoudre.

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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."


De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Livre11
Euphémia
Euphémia
Niveau 10

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par Euphémia Lun 28 Oct - 21:32
pogonophile a écrit:

Je suis assez déstabilisé par cette idée que je n'avais pas assez intégrée, selon laquelle le travail en équipe et l'échange de pratiques pouvait arriver à une forme de pression, qui impose un changement sans adhésion, donc de la souffrance. On ne peut accepter de faire évoluer ses pratiques, donc de prendre un risque, que si on est en confiance et stable. La multiplication des injonctions qui changent tous les deux ans n'est certainement pas un facteur de stabilité, au contraire, ça fait perdre le sens de ce qu'on fait. La culture du "chacun seul dans sa salle et surtout que personne ne vienne regarder, tout va très bien merci de ne pas vous en soucier" n'aide pas non plus, mais c'est un autre sujet.

Pourtant, je crois en la pertinence des changements de pratiques, ou plus précisément de donner un maximum de possibilités de faire des changements, pour deux raisons.
Mais nos pratiques, elles sont en perpétuel changement, nous passons notre temps à essayer d'améliorer notre travail, à chercher de nouvelles stratégies, à nous adapter à un public qui évolue à une vitesse hallucinante.

Vous souhaitez que les élèves de votre établissement puissent progresser, que les enseignants ne soient pas en situation de souffrance, c'est tout à votre honneur. Mais avant de demander aux enseignants de changer leurs pratiques, il me semble que le devoir d'un chef d'établissement est s'assurer que, de son côté, il a déjà tout mis en œuvre pour que les cours puissent se dérouler dans de bonnes conditions. Il serait temps que les chefs d'établissement prennent leur part de responsabilité dans la dégradation du niveau des élèves et du climat scolaire : s'il y a des manquements pédagogiques, il y a aussi un profond manquement en ce qui concerne le maintien de la discipline.

Un chef qui ne garantit pas le maintien de la discipline au sein de l'établissement qu'il dirige est tout simplement indécent lorsqu'il se permet de remettre en cause les pratiques pédagogiques des enseignants.

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L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)

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Olympias
Olympias
Prophète

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par Olympias Lun 28 Oct - 21:50
Euphémia a écrit:
pogonophile a écrit:

Je suis assez déstabilisé par cette idée que je n'avais pas assez intégrée, selon laquelle le travail en équipe et l'échange de pratiques pouvait arriver à une forme de pression, qui impose un changement sans adhésion, donc de la souffrance. On ne peut accepter de faire évoluer ses pratiques, donc de prendre un risque, que si on est en confiance et stable. La multiplication des injonctions qui changent tous les deux ans n'est certainement pas un facteur de stabilité, au contraire, ça fait perdre le sens de ce qu'on fait. La culture du "chacun seul dans sa salle et surtout que personne ne vienne regarder, tout va très bien merci de ne pas vous en soucier" n'aide pas non plus, mais c'est un autre sujet.

Pourtant, je crois en la pertinence des changements de pratiques, ou plus précisément de donner un maximum de possibilités de faire des changements, pour deux raisons.
Mais nos pratiques, elles sont en perpétuel changement, nous passons notre temps à essayer d'améliorer notre travail, à chercher de nouvelles stratégies, à nous adapter à un public qui évolue à une vitesse hallucinante.

Vous souhaitez que les élèves de votre établissement puissent progresser, que les enseignants ne soient pas en situation de souffrance, c'est tout à votre honneur. Mais avant de demander aux enseignants de changer leurs pratiques, il me semble que le devoir d'un chef d'établissement est s'assurer que, de son côté, il a déjà tout mis en œuvre pour que les cours puissent se dérouler dans de bonnes conditions. Il serait temps que les chefs d'établissement prennent leur part de responsabilité dans la dégradation du niveau des élèves et du climat scolaire : s'il y a des manquements pédagogiques, il y a aussi un profond manquement en ce qui concerne le maintien de la discipline.

Un chef qui ne garantit pas le maintien de la discipline au sein de l'établissement qu'il dirige est tout simplement indécent lorsqu'il se permet de remettre en cause les pratiques pédagogiques des enseignants.
Tout à fait d'accord avec ce que tu dis Euphemia.

Ensuite @pogonophile, ce que tu dis est vrai...certaines choses ne sont pas intégrées.
Je pense qu'il ne faut pas fétichiser excessivement cette histoire de changement de pratiques. J'ai travaillé dans une douzaine d'établissements de trois académies différentes. J'en suis à mon treizième ministre et si je commence à compter les réformes...je crois que nous sommes encore là dans deux heures !!
Je teste pas mal de choses spontanément, j'échange beaucoup avec mes collègues, je fais beaucoup de projets avec mes classes, énormement de nourrissage culturel (autant dire le plus important!). Et je n'aime pas qu'on m'impose des pratiques que je juge du niveau gadget ou pensées avec les pieds.

Chaque classe et son alchimie spécifique impose des ajustements, des changements...moi je travaille avec de l'humain, je fais de l'artisanat, de la dentelle fine. Donc si je veux me former, c'est pour apprendre ce que je ne sais pas ou ce que je ne sais pas faire,  pas pour perdre mon temps avec des gens venus s'écouter parler et nous faire écrire sur des post it  ou nous présenter des banalités ou des trucs pensés avec les pieds justement ou se gargariser de jargon numérique.
Ensuite un établissement où il y a de la discipline (pas de l'autoritarisme) me semble être la base pour pouvoir construire le reste et travailler comme il faut. Les injonctions contradictoires sont une plaie.
Rendash
Rendash
Bon génie

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par Rendash Lun 28 Oct - 23:23
Sphinx a écrit: Il y a à mon sens besoin de quelqu'un qui soit au-dessus de la mêlée pour arbitrer les décisions matérielles, pour gérer l'humain (conflits entre personnels par exemple), pour avoir une vision d'ensemble de la gestion des élèves, des filières, des options, etc. En revanche que le chef d'établissement s'occupe de m'obliger à ci et ça en matière de pédagogie alors qu'on a déjà formateurs, inspecteurs et programmes officiels pour cela, et que les CDE ne sont pas formés pour (sauf, si j'en crois ce que dit Pogonophile ici, à des maximes trèèèès vagues et assertives comme "travailler en équipe c'est bien" et "les enseignants doivent mutualiser"), je ne suis pas pour.


Voilà voilà. On en revient à la fameuse expression qui a fait péter un câble à pogonophile il y a quelques jours, et qui est tellement absurde : elle est dénuée de sens et génératrice de tensions. Un chef d'établissement n'est pas compétent pour les questions disciplinaires, pédagogiques et didactiques, et ne devrait pas avoir à s'en préoccuper.

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De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 P61r



"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
Gilles B.
Gilles B.
Niveau 7

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par Gilles B. Mar 29 Oct - 4:49
D'accord avec toi mais avec un bémol: les perdirs ex-enseignants restent compétents dans la disciplines qu'ils enseignaient.
Fires of Pompeii
Fires of Pompeii
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De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par Fires of Pompeii Mar 29 Oct - 5:33
Oui mais en devenant perdirs ils acceptent de laisser cela de côté...

_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
zigmag17
zigmag17
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De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par zigmag17 Mar 29 Oct - 7:26
Je demanderai à mes anciens collègues devenus CdE, mais je ne les vois pas souvent : aux dernières nouvelles, dans mon académie en tout cas, on leur disait en réunion "Vous êtes les premiers pédagogues de votre établissement". Cette formule nous a d'ailleurs été répétée comme un mantra par l'un de mes anciens CdE et a fait bien des dégâts.
J'ai connu la réunionite pour remplir les "Fiches-Action", documents que l'on nous demandait de remplir à toute force, destinés au Rectorat pour montrer que le CdE savait motiver ses équipes et leur faire bâtir des projets. A la fin c'était devenu une blague en salle des profs, du style "Tu as réussi à garer ta voiture? Remplis une fiche-action! " (parce que ça marche pour tout).
Tout ceci ressortissait du management, pas du tout de la concertation. Travailler pour les élèves, je suis là pour ça. Travailler pour faire avancer la carrière d'un CdE, non. Etre considérée comme du petit personnel aux ordres, non plus.
Evidemment tous les CdE ne sont pas comme ça, mais à force on est essorés et usés.
"Réunionite": comme son nom l'indique, inflammation de la volonté de réunir à tout-va des gens contre leur gré pour aboutir la plupart du temps à pas grand-chose.
Cléopatra2
Cléopatra2
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De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par Cléopatra2 Mar 29 Oct - 7:45
L'an dernier nous avons demandé et obtenu à la rentrée une réunion que nous attendions avec impatience : réduire l'absentéisme et les retards. C'est une situation qui pourrit l'établissement.
Résultat : le chef qui venait d'arriver n'a pas participé (il déteste les réunions), ni la PA qui était déjà là, il n'y avait que le CPE.
Nous avons donc proposé des tas de solutions (venait qui voulait, donc ne sont venues que des personnes qui y avaient pensé, qui avaient des choses à proposer), toutes retoquées par le CPE (non c'est pas possible, non ça marchera pas), alors qu'elles avaient toutes été testées dans d'autres établissements. Le pire étant les absences en DS. On s'est tous écharpés pendant 30 minutes (0, pas 0), le CPE décide d'un truc. Le chef arrive à la fin, comme une fleur, tranche vaguement en faveur des profs et pas du CPE pour le coup du 0 (mais pas de compte-rendu donc en fait pas appliqué en vrai) et pour le reste, il ne se passe rien, rien n'est mis en place.
Voilà donc une réunion qui aurait dû être ultra utile et qui n'a servi à rien. Voilà, selon moi, pourquoi :
- le CDE n'était pas là pour entendre le diagnostic qui avait mené à la création de la réunion
- personne n'a été désigné pour faire un compte-rendu
- le CPE a cru qu'il dirigeait la réunion et qu'il pouvait imposer sa décision personnelle au lieu de juste la mettre en avant contre les arguments des profs.
- Rien n'a été mis en place à l'issue de la réunion
Le CDE aurait dû être présent, entendre le diagnostic, écouter des solutions, proposer lui aussi des pistes (il a vu plusieurs établissements, ce n'est pas le cas du CPE), éventuellement trancher en faveur d'1 ou 2 idées pour tester pendant la première période.
Cassius
Cassius
Niveau 6

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par Cassius Mar 29 Oct - 8:17
Cléopatra2 a écrit:L'an dernier nous avons demandé et obtenu à la rentrée une réunion que nous attendions avec impatience : réduire l'absentéisme et les retards. C'est une situation qui pourrit l'établissement.
Résultat : le chef qui venait d'arriver n'a pas participé (il déteste les réunions), ni la PA qui était déjà là, il n'y avait que le CPE.
Nous avons donc proposé des tas de solutions (venait qui voulait, donc ne sont venues que des personnes qui y avaient pensé, qui avaient des choses à proposer), toutes retoquées par le CPE (non c'est pas possible, non ça marchera pas), alors qu'elles avaient toutes été testées dans d'autres établissements. Le pire étant les absences en DS. On s'est tous écharpés pendant 30 minutes (0, pas 0), le CPE décide d'un truc. Le chef arrive à la fin, comme une fleur, tranche vaguement en faveur des profs et pas du CPE pour le coup du 0 (mais pas de compte-rendu donc en fait pas appliqué en vrai) et pour le reste, il ne se passe rien, rien n'est mis en place.
Voilà donc une réunion qui aurait dû être ultra utile et qui  n'a servi à rien. Voilà, selon moi, pourquoi :
- le CDE n'était pas là pour entendre le diagnostic qui avait mené à la création de la réunion
- personne n'a été désigné pour faire un compte-rendu
- le CPE a cru qu'il dirigeait la réunion et qu'il pouvait imposer sa décision personnelle au lieu de juste la mettre en avant contre les arguments des profs.
- Rien n'a été mis en place à l'issue de la réunion
Le CDE aurait dû être présent, entendre le diagnostic, écouter des solutions, proposer lui aussi des pistes (il a vu plusieurs établissements, ce n'est pas le cas du CPE), éventuellement trancher en faveur d'1 ou 2 idées pour tester pendant la première période.

Donc votre CDE s'en fiche et le CPE ne veut rien faire. humhum
Isis39
Isis39
Enchanteur

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par Isis39 Mar 29 Oct - 9:06
zigmag17 a écrit:Je demanderai à mes anciens collègues devenus CdE, mais je ne les vois pas souvent : aux dernières nouvelles, dans mon académie en tout cas, on leur disait en réunion "Vous êtes les premiers pédagogues de votre établissement". Cette formule nous a d'ailleurs été répétée comme un mantra par l'un de mes anciens CdE et a fait bien des dégâts.
J'ai connu la réunionite pour remplir les "Fiches-Action", documents que l'on nous demandait de remplir à toute force, destinés au Rectorat pour montrer que le CdE savait motiver ses équipes et leur faire bâtir des projets. A la fin c'était devenu une blague en salle des profs, du style "Tu as réussi à garer ta voiture? Remplis une fiche-action! " (parce que ça marche pour tout).
Tout ceci ressortissait du management, pas du tout de la concertation. Travailler pour les élèves, je suis là pour ça. Travailler pour faire avancer la carrière d'un CdE, non. Etre considérée comme du petit personnel aux ordres, non plus.
Evidemment tous les CdE ne sont pas comme ça, mais à force on est essorés et usés.
"Réunionite": comme son nom l'indique, inflammation de la volonté de réunir à tout-va des gens contre leur gré pour aboutir la plupart du temps à pas grand-chose.

Ah ! Les fiches actions !! Il a fallu qu'on en remplisse plein l'an dernier....
beaverforever
beaverforever
Neoprof expérimenté

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par beaverforever Mar 29 Oct - 22:47
La culture de la réunion est peu présente dans l'ÉN. Il y a des études des sciences de gestion ou de communication et d'informations ou de psychologie qui ont analysé les différents types de réunion et comment les organiser. S'agit-il de prendre une décision ? De communiquer une décision ? de trouver une nouvelle idée ? de définir un problème et des pistes de solutions ? etc. Chacune de ces situations demandent une organisation différente (membres, préparation, direction, organisation de la prise de parole) et il faut former les personnels à ces méthodes pour que la réunion soit efficace.

Cette réflexion méthodique se fait dans un cadre des sciences de gestion. L'organisation du travail par la gestion fait l'objet d'un débat intense : est-ce une pensée rationnelle, un mode de domination, les deux à la fois, autre chose ? Si je devais exprimer mon point de vue, je dirais que le management peut être un horrible outil de domination d'autant plus pervers qu'il prend les formes de l'objectivité, comme un outil d'émancipation capable d'améliorer la qualité de vie au travail comme le travail (avec toutes les nuances intermédiaires entre les deux situations). Je formulerai l'hypothèse que le basculement vers l'un ou l'autre pôle tient aux contraintes rencontrées par l'organisation. Si l'employeur n'a aucune difficulté pour embaucher, il peut se permettre un management par la terreur. S'il doit courir derrière les candidats pour les recruter, il sera forcément plus sympathique. S'il doit résoudre des problèmes complexes, il devra organiser des réunions permettant aux participants de produire des réflexions élaborées (ce que l'on appelle "l'intelligence collective" dans cette littérature). Pour l'éducation, les contraintes sont un peu étranges. On a beaucoup de mal à mesurer la qualité du travail collectif (élèves, enseignants et personnels de direction) et encore plus de mal à mesurer le travail individuel. Il est donc difficile de savoir si l'on travaille efficacement, sur quoi mener des réunions et comment évaluer la pertinence des décisions ou des idées issues de ces réunions.

C'est pourquoi dans l'ÉN, cette culture gestionnaire est absente : les réunions sont des rites administratifs et sociaux (la réunion plénière de rentrée) ou organisées de façon informelle (entre deux portes, pendant une réunion disciplinaire). Les premières servent éventuellement à la cohésion d'équipe (mais agacent aussi), les secondes traitent de problèmes évaluables par les intervenants (quels manuels commander, les dates du bac blancs, les sujets du bac blanc, quels matériels demander au département ou à la région). Or, c'est un peu dommage, car l'éducation est une activité complexe, qui demande une réflexion approfondie, et dont certains de ses domaines devraient bénéficier d'un travail coopératif visant à "faire émerger une intelligence collective". Pour mener un tel travail, il faut s'entendre sur les buts de l'éducation et leur évaluation (déterminer l'évaluable et l'incommensurable), ce qui est difficile, puis mener des "discussions sérieuses" (comme le dit John Hattie) sur ce que les élèves apprennent. C'est ici qu'une culture du travail coopératif serait particulièrement utile, mais elle n'émerge pas, car les acteurs n'ont pas ces connaissances en sciences de gestion et car structurellement rien ne les incite à avoir ce type de discussion.

Pour le dire autrement, tant que le système éducatif se régule pour maximiser le taux de réussite au baccalauréat, les enseignants et les personnels de direction n'ont aucune incitation à discuter sur les moyens pour maximiser un apprentissage durable des élèves. D'où le sentiment de réunion qui ne servent à rien.

Je vous mets deux extraits de cette littérature sur l'organisation du travail collectif pour montrer la variété des points de vue et des styles.

Un extrait d'article sur l'intelligence collective dans une PME
https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2007-4-page-41.htm
Spoiler:

Une entrevue sur les dérives de l'organisation du travail par les gestionnaires.
https://www.cairn.info/revue-le-sujet-dans-la-cite-2010-1-page-59.htm
Spoiler:
Une passante
Une passante
Esprit éclairé

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par Une passante Mer 30 Oct - 10:01
J'ai commencé à enseigner il y a une vingtaine d'années, au début, je ne m'impliquais pas dans la vie de l'établissement, je préparais mes cours, je suivais mes formations de néotitulaire (sur plusieurs années dans mon académie), et quand j'ai commencé à me sentir à l'aise dans ma pratique enseignante, j'ai pu m'intéresser à la vie de l'établissement.
Je suis donc devenue membre du CA et de diverses commissions. Parfois, il y avait affrontements avec le CDE, mais toujours de manière professionnelle, cela n'entachait en rien nos relations professionnelles au quotidien (souvent cordiales). Ma vie professionnelle comportait donc trois parties : les cours / la vie de l'établissement / la formation extérieure.
Et puis sont arrivées de nouvelles méthodes, où le CDE devait (?) se mêler de tout, devenir "le premier pédagogue".  Où les problématiques inhérentes au CA ont envahi les autres réunions, impliquant tous les collègues (grands moments que ces plénières où le CDE présente la DGH alors même que les trois quarts des collègues n'y comprennent rien !). Où le CDE a voulu se mêler de pédagogie, alors que c'était pour moi le rôle de l'IPR, de mes inscriptions au PAF.
[Cela date de l'arrivée du conseil pédagogique, où les décisions étaient le fait d'enseignants non plus élus et donc représentatifs, mais d'enseignants souvent ne pensant qu'à eux, voire ceux "bien en cours", cela a vraiment mis le bazar dans l'organisation globale].
Et maintenant, je suis perdue dans une grande confusion où tout se mélange, où les éléments bien compartimentés qui aidaient à se structurer n'existent plus.
Je crois que l'enseignement est un métier de "compartimentage", parce qu'on a plusieurs classes (dans le secondaire), qu'on a plusieurs élèves et que chacun nécessite une approche différente. C'est parfois très difficile à gérer (qui n'a jamais eu un doute quant à ce qui avait déjà été dit dans telle classe ou dans telle autre ?), mais le fait qu'à l'extérieur des cours, tout était bien compartimenté (la vie de l'établissement / la pédagogie) permettait de stabiliser l'ensemble.
Plus j'y réfléchis, et plus je crois vraiment que c'est le mélange des genres qui participe au fait qu'enseigner est devenu une souffrance ; dans ma classe, tout se passe bien, mais dès qu'il s'agit d'en sortir, c'est devenu la panique.

Merci à Pogonophile d'avoir suscité cette discussion qui m'aide à y voir plus clair.
Mais j'ai envie de hurler "mais put**** qu'on nous laisse faire notre boulot tranquillement !!!"
Notre boulot, c'est enseigner,
- pas élaborer des projets qui n'ont d'autres buts qu'eux-mêmes,
- pas devenir des CO-psys,
- pas être des CPE (ce à quoi m'a fait penser notamment la réunion sur les violences sur un certain parvis),
- pas gérer l'établissement à la place du CDE (qui peut proposer sans imposer, être ouvert aux remarques, mais auquel revient la responsabilité du choix, ce n'est pas compliqué quand même de diffuser un mail donnant par exemple les dates des devoirs blancs, de demander s'il y a des remarques puis de proposer des modifications- pas besoin de se réunir pour cela, surtout que c'est rarement sur l'instant qu'on voit les soucis éventuels),
- pas remédier aux problématiques sociétales via diverses actions imposées en dehors de toute considération pour nos cours, nos progressions (que c'est humiliant de voir que notre DS prévu de longue date ne pèse rien face à la sortie "lycéens au cinéma" dont on ne nous parle qu'une semaine avant)

On a l'impression que faire cours est devenu une activité accessoire, perdue au milieu des réunions / sorties / voyages / projets... alors que c'est le cœur même de notre métier. Et pour recentrer sur la question initiale : tout ce qui éloigne du cœur de notre métier, surtout si c'est imposé, ne peut être perçu que comme une perte de temps...
Isis39
Isis39
Enchanteur

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par Isis39 Mer 30 Oct - 10:08
Une passante a écrit:
On a l'impression que faire cours est devenu une activité accessoire, perdue au milieu des réunions / sorties / voyages / projets... alors que c'est le cœur même de notre métier. Et pour recentrer sur la question initiale : tout ce qui éloigne du cœur de notre métier, surtout si c'est imposé, ne peut être perçu que comme une perte de temps...

C'est exactement l'impression que j'ai. Les sorties, interventions diverses, voyages, projets, cross sont devenus prioritaires.
Pat B
Pat B
Érudit

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par Pat B Mer 30 Oct - 10:35
beaverforever a écrit:
C'est pourquoi dans l'ÉN, cette culture gestionnaire est absente : les réunions sont des rites administratifs et sociaux (la réunion plénière de rentrée) ou organisées de façon informelle (entre deux portes, pendant une réunion disciplinaire). Les premières servent éventuellement à la cohésion d'équipe (mais agacent aussi), les secondes traitent de problèmes évaluables par les intervenants (quels manuels commander, les dates du bac blancs, les sujets du bac blanc, quels matériels demander au département ou à la région). Or, c'est un peu dommage, car l'éducation est une activité complexe, qui demande une réflexion approfondie, et dont certains de ses domaines devraient bénéficier d'un travail coopératif visant à "faire émerger une intelligence collective". Pour mener un tel travail, il faut s'entendre sur les buts de l'éducation et leur évaluation (déterminer l'évaluable et l'incommensurable), ce qui est difficile, puis mener des "discussions sérieuses" (comme le dit John Hattie) sur ce que les élèves apprennent. C'est ici qu'une culture du travail coopératif serait particulièrement utile, mais elle n'émerge pas, car les acteurs n'ont pas ces connaissances en sciences de gestion et car structurellement rien ne les incite à avoir ce type de discussion.

Deux-trois remarques :
- Pourquoi partir du postulat que l'"intelligence collective" émergera forcément ? Comme le dit ton premier extrait, ce n'est pas toujours le cas.
- Pourquoi penser que ce sera forcément bénéfique ?
- Et même si ça l'était... cela demanderait du temps, de l'énergie, que nous n'avons pas, ou de moins en moins au vu de la dégradation ressentie  de nos conditions de travail. Qu'ils commencent par baisser nos ORS de 2 h (sans baisse de salaire !) et nous pourrons retrouver la motivation de nous investir dans la vie et la cohésion de l'établissement... OU alors, qu'ils nous augmentent de 300-500 euros par mois, mais ça ne solutionnera pas le problème de l'épuisement même si ça aide à la motivation.

Cela dit, ton second extrait est passionnant.
Elyas
Elyas
Esprit sacré

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par Elyas Mer 30 Oct - 10:40
Isis39 a écrit:
Une passante a écrit:
On a l'impression que faire cours est devenu une activité accessoire, perdue au milieu des réunions / sorties / voyages / projets... alors que c'est le cœur même de notre métier. Et pour recentrer sur la question initiale : tout ce qui éloigne du cœur de notre métier, surtout si c'est imposé, ne peut être perçu que comme une perte de temps...

C'est exactement l'impression que j'ai. Les sorties, interventions diverses, voyages, projets, cross sont devenus prioritaires.

Le truc rigolo est quand tu fais une sortie au Louvre et qu'en fait, la visite est une leçon à la fois sur de la matière historique et sur l'apprentissage du commentaire de document. Certains de tes accompagnateurs te regardent bizarrement parfois.
Olympias
Olympias
Prophète

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par Olympias Mer 30 Oct - 12:25
Elyas a écrit:
Isis39 a écrit:
Une passante a écrit:
On a l'impression que faire cours est devenu une activité accessoire, perdue au milieu des réunions / sorties / voyages / projets... alors que c'est le cœur même de notre métier. Et pour recentrer sur la question initiale : tout ce qui éloigne du cœur de notre métier, surtout si c'est imposé, ne peut être perçu que comme une perte de temps...

C'est exactement l'impression que j'ai. Les sorties, interventions diverses, voyages, projets, cross sont devenus prioritaires.

Le truc rigolo est quand tu fais une sortie au Louvre et qu'en fait, la visite est une leçon à la fois sur de la matière historique et sur l'apprentissage du commentaire de document. Certains de tes accompagnateurs te regardent bizarrement parfois.
Moi c'est toujours comme ça De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 437980826 De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 558662839
beaverforever
beaverforever
Neoprof expérimenté

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par beaverforever Mer 30 Oct - 20:09
Pat B a écrit:Deux-trois remarques :
- Pourquoi partir du postulat que l'"intelligence collective" émergera forcément ? Comme le dit ton premier extrait, ce n'est pas toujours le cas.
L'intelligence collective est très difficile à obtenir, les articles insistent sur le fait que réunir les personnels et leur dire "et maintenant pensez une solution intelligente" ne suffit pas. Il faut un cadre de travail qui autorise l'erreur, la prise de risque, qui soit tolérant (on commence souvent par des idées peu pertinentes), une organisation subtile (stimuler la créativité tout en organisant le travail pour qu'il aboutisse...). Il faut aussi que l'organisation ait à résoudre une question complexe. Ceci dit l'intelligence collective n'est pas un mythe, on peut prendre l'exemple du grand collisionneur de hadron du Cern qui est le résultat de milliers de réunions et non des décisions d'une seule personne.
Mon hypothèse est qu'il existe des problèmes complexes à traiter dans notre métier : comment faire apprendre plus et mieux à tous (ou à la quasi totalité) des élèves ? Comment rendre durable les apprentissages des élèves ? Comment former les élèves à utiliser leur esprit critique ?
Tout cela est difficile. Ces problèmes pourraient bénéficier d'un travail collectif, mais ce travail serait long et difficile intellectuellement et dans les relations entre enseignants.

Ceci dit, cela ne veut pas dire qu'un travail collectif serait nécessairement plus pertinent qu'un travail individuel. S'il y a un enseignant compétent dans ces domaines et que tous les autres sont ignorants de ces questions, il est plus logique de demander au premier de former les seconds que de "faire émerger de l'intelligence collective". Si le projet n'intéresse qu'un enseignant et ennuie les autres, il est inutile d'organiser une réunion.
- Pourquoi penser que ce sera forcément bénéfique ?
Faire preuve d'intelligence, c'est trouver une solution pertinente à son problème, par définition.
Et même si ça l'était... cela demanderait du temps, de l'énergie
Tu as raison, il faut essayer d'estimer le ratio entre le temps de travail coopératif et le résultat. Passer cinquante heures en réunion pour augmenter l'apprentissage des élèves de trois pour cent n'est pas pertinent ni souhaitable.
DesolationRow
DesolationRow
Empereur

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par DesolationRow Mer 30 Oct - 20:28
Moi j’aime pas travailler avec les gens, et j’aime encore moins quand on m’y force.
A rebours
A rebours
Esprit éclairé

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par A rebours Mer 30 Oct - 20:35
DesolationRow a écrit:Moi j’aime pas travailler avec les gens, et j’aime encore moins quand on m’y force.

+ 1

Enfin, pas 1 + 1, sinon on est deux, alors qu'on n'aime pas travailler à plusieurs...

Et puis, je déteste les réunions. Je m'ennuie alors que je préférerais être avec mes élèves ou chez moi.
Cléopatra2
Cléopatra2
Guide spirituel

De quoi réunionite est-il le nom ? - Page 8 Empty Re: De quoi réunionite est-il le nom ?

par Cléopatra2 Jeu 31 Oct - 6:08
Je comprends bien ce que tu dis de l'intelligence collective. Néanmoins je me demande s'il est possible de mettre en place collectivement des process qui permettent au prof de faire progresser des élèves dans son cours. Si ce sont des façons de faire cours, j'ai des doutes. Après, si ce sont des mesures de bon sens du style : donner des devoirs de telle et telle façon (ou ne pas en donner), relever le matériel oublié etc. pourquoi pas.
Mais l'expérience me dit que :
- même des décisions prises volontairement ne sont pas appliquées
- mêmes les processus "exigées" par le RI du style : chewing-gum, portable, casquette et manteaux ne sont pas respectés par la majorité des enseignants. Il doit y avoir une raison à cela, que je ne connais pas (mais que ça m'énerve).
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