- Fires of PompeiiGuide spirituel
Cicyle a écrit:Les collègues de primaire sont très majoritairement opposés à un statut de chef d'établissement, justement.*Ombre* a écrit:Euh ? Tu es sûr, Elyas ? Quand on voit les collègues de primaire se battre pour obtenir une vraie direction ?
Il vous faudrait peut-être un intendant/gestionnaire, comme je le disais plus haut.
- TFSFidèle du forum
Elyas a écrit:Je suis désolé. Je préfère dire ce que je pense vraiment plutôt que de dire des choses sans qu'on puisse analyser mes messages sans savoir l'implicite.
Je m'explique, si tu veux :
- les perdirs ont la présidence du CA automatiquement alors qu'ils ne sont pas élus. Rien que ça, ça me semble aberrant parce que les perdirs sont l'émanation de l'administration et donc servent les intérêts centraux plutôt que les intérêts locaux. C'est un vrai souci de loyauté.
- les perdirs ont à la fois le contrôle de la logistique de l'établissement, l'évaluation de leurs personnels, la présidence du CA tout en étant sur place. Ils sont juges et parties. C'est un vrai problème.
Pour moi, les perdirs ne devraient juste être que les logisticiens de l'établissement, les relais de l'administration mais ne devraient plus avoir le pouvoir d'évaluation et la présidence du CA. L'évaluation devrait être confiée à des gens extérieurs (ça éviterait pas mal de clientélisme) et la présidence du CA devrait être un mandat électif.
Dans d'autres pays, ce statut n'existe pas. Dans le premier degré, les directeurs ne sont pas les évaluateurs. C'est simplement mon avis et je l'ai dit, il peut paraître extrême.
Après, je suis assez partisan de l'auto-organisation à l'allemande
En même temps, en tant que représentant de l’État, le CDE devrait aussi pouvoir être le garant d'une certaine neutralité, surtout vis à vis des pressions locales...
Pour connaître de près, un système où les directeurs sont des professeurs élus par leurs pairs, je dois malheureusement dire que cela n'exclus pas les coteries et le clientélisme...
J'abonde par contre totalement quant à la différenciation qu'il faudrait réaliser entre CDE et évaluateur. A l'étranger, nous n'avons même plus d'évaluation disciplinaire dans le second degré et nos RdV de carrière sont assumés à 100 % par les CDE... cela ne peut que dysfonctionner !
- MathadorEmpereur
Fires of Pompeii a écrit:Cicyle a écrit:Les collègues de primaire sont très majoritairement opposés à un statut de chef d'établissement, justement.*Ombre* a écrit:Euh ? Tu es sûr, Elyas ? Quand on voit les collègues de primaire se battre pour obtenir une vraie direction ?
Il vous faudrait peut-être un intendant/gestionnaire, comme je le disais plus haut.
Au nom de qui ordonnerait-il les dépenses ? En EPLE, le gestionnaire est délégataire du chef d'établissement qui est ordonnateur principal du budget de l'EPLE, mais il ne me semble pas qu'il y ait d'établissement autonome dans le premier degré (de ce que j'ai vu, ni les écoles ni les circonscriptions en sont). Il reste la possibilité de la délégation du DASEN (lui-même délégataire du préfet de département, mais quelles contraintes imposer ?) ou du maire (mais il serait alors a priori agent territorial…).
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- ZybulkaHabitué du forum
Je trouve que c'est là la meilleure réponse à la question que tu soulèves dans le titre de ton post : la réunionite, c'est justement ce "faire comme si", cette posture qui consiste à savoir qu'un machin imposé par en haut ne marche pas, mais à quand même imposer à tout le monde de réfléchir ensemble à comment on peut "s'en emparer". Et en cela, il y aura toujours, et ce post en est l'illustration, une ligne infranchissable entre les positions irréconciliables de ceux qui veulent "faire comme si" (donc les directions, bien souvent, mais aussi tristement de plus en plus de collègues), et les autres.pogonophile a écrit:Par exemple, si on observe sur les évaluations de rentrée de 6e (si critiquables soient-elles, mais bref, faisons comme si) [...]
- SphinxProphète
Elyas, une direction très, très difficile et les conflits je sais ce que c'est (et moi non plus je ne souhaite pas entrer dans les détails plus que je ne l'ai déjà - trop - fait sur ce fil), pour autant je ne pense pas qu'il ne faille pas de perdirs. Il y a à mon sens besoin de quelqu'un qui soit au-dessus de la mêlée pour arbitrer les décisions matérielles, pour gérer l'humain (conflits entre personnels par exemple), pour avoir une vision d'ensemble de la gestion des élèves, des filières, des options, etc. En revanche que le chef d'établissement s'occupe de m'obliger à ci et ça en matière de pédagogie alors qu'on a déjà formateurs, inspecteurs et programmes officiels pour cela, et que les CDE ne sont pas formés pour (sauf, si j'en crois ce que dit Pogonophile ici, à des maximes trèèèès vagues et assertives comme "travailler en équipe c'est bien" et "les enseignants doivent mutualiser"), je ne suis pas pour.
Après honnêtement on en revient toujours à des histoires de personnes. Nous ne sommes guère contrôlés dans notre travail (dans un sens, tant mieux) et nous voyons un inspecteur une fois tous les dix ans. Les inspecteurs ne sont pas spécialement contrôlés non plus et on peut en voir un qui nous dit des trucs très raisonnables pour en croiser un qui raconte l'exact inverse deux ans plus tard en inspection. Les CDE, je le sais de première main, peuvent être des gens formidables comme des gens qui font n'importe quoi, et dans ce deuxième cas il leur arrive très difficilement quelque chose. Donc dès qu'il y a quelqu'un de défaillant dans l'une ou l'autre de ces trois fonctions, forcément ça va retomber sur les personnes dont ce quelqu'un a la charge. Ça ne veut pas dire pour autant qu'il faille jeter avec l'eau du bain le principe d'un personnel d'encadrement dans les EPLE. Mais je crois que l'EN n'est absolument pas au clair avec elle-même sur ce que devrait être le rôle des uns ou des autres (ou quand elle veut être claire, c'est juste que quelqu'un a rajouté quelque chose dans le référentiel parce qu'il trouvait ça cool), et que ça conduit à des désastres. Maintenant je ne m'estime pas compétente pour définir ce que doit être le rôle d'un CDE.
Je ne crois pas avoir dit que ton rôle devait se borner à remplir de la paperasse, Pogonophile, j'ai peut-être lu en diagonale mais je ne sais pas qui tu vises. Personnellement j'essaie simplement de te faire comprendre, et il n'y a pas là de quoi se vexer, que ce n'est pas ton rôle, à toi chef d'établissement, de me dire si ma pédagogie est bien ou pas bien et comment je dois m'y prendre pour faire mieux. Tu n'es pas formé à l'enseignement du français (ou peut-être que si, mais dans ce cas-là, pas à celui des autres matières). Et si tu en es à organiser des réunions suffisamment peu spécifiques pour que ça se résume à un ordre vague de mieux travailler en équipe, applicable à toutes les matières (y compris le prof d'arts pla qui est seul et le prof de PC qui est un et demi, je suppose), alors on en revient au problème des réunions mal fléchées, aux objectifs flous et qui reposent sur des pétitions de principe et non sur des problèmes concrets à résoudre.
Après honnêtement on en revient toujours à des histoires de personnes. Nous ne sommes guère contrôlés dans notre travail (dans un sens, tant mieux) et nous voyons un inspecteur une fois tous les dix ans. Les inspecteurs ne sont pas spécialement contrôlés non plus et on peut en voir un qui nous dit des trucs très raisonnables pour en croiser un qui raconte l'exact inverse deux ans plus tard en inspection. Les CDE, je le sais de première main, peuvent être des gens formidables comme des gens qui font n'importe quoi, et dans ce deuxième cas il leur arrive très difficilement quelque chose. Donc dès qu'il y a quelqu'un de défaillant dans l'une ou l'autre de ces trois fonctions, forcément ça va retomber sur les personnes dont ce quelqu'un a la charge. Ça ne veut pas dire pour autant qu'il faille jeter avec l'eau du bain le principe d'un personnel d'encadrement dans les EPLE. Mais je crois que l'EN n'est absolument pas au clair avec elle-même sur ce que devrait être le rôle des uns ou des autres (ou quand elle veut être claire, c'est juste que quelqu'un a rajouté quelque chose dans le référentiel parce qu'il trouvait ça cool), et que ça conduit à des désastres. Maintenant je ne m'estime pas compétente pour définir ce que doit être le rôle d'un CDE.
Je ne crois pas avoir dit que ton rôle devait se borner à remplir de la paperasse, Pogonophile, j'ai peut-être lu en diagonale mais je ne sais pas qui tu vises. Personnellement j'essaie simplement de te faire comprendre, et il n'y a pas là de quoi se vexer, que ce n'est pas ton rôle, à toi chef d'établissement, de me dire si ma pédagogie est bien ou pas bien et comment je dois m'y prendre pour faire mieux. Tu n'es pas formé à l'enseignement du français (ou peut-être que si, mais dans ce cas-là, pas à celui des autres matières). Et si tu en es à organiser des réunions suffisamment peu spécifiques pour que ça se résume à un ordre vague de mieux travailler en équipe, applicable à toutes les matières (y compris le prof d'arts pla qui est seul et le prof de PC qui est un et demi, je suppose), alors on en revient au problème des réunions mal fléchées, aux objectifs flous et qui reposent sur des pétitions de principe et non sur des problèmes concrets à résoudre.
_________________
An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- EuphémiaNiveau 10
Mais nos pratiques, elles sont en perpétuel changement, nous passons notre temps à essayer d'améliorer notre travail, à chercher de nouvelles stratégies, à nous adapter à un public qui évolue à une vitesse hallucinante.pogonophile a écrit:
Je suis assez déstabilisé par cette idée que je n'avais pas assez intégrée, selon laquelle le travail en équipe et l'échange de pratiques pouvait arriver à une forme de pression, qui impose un changement sans adhésion, donc de la souffrance. On ne peut accepter de faire évoluer ses pratiques, donc de prendre un risque, que si on est en confiance et stable. La multiplication des injonctions qui changent tous les deux ans n'est certainement pas un facteur de stabilité, au contraire, ça fait perdre le sens de ce qu'on fait. La culture du "chacun seul dans sa salle et surtout que personne ne vienne regarder, tout va très bien merci de ne pas vous en soucier" n'aide pas non plus, mais c'est un autre sujet.
Pourtant, je crois en la pertinence des changements de pratiques, ou plus précisément de donner un maximum de possibilités de faire des changements, pour deux raisons.
Vous souhaitez que les élèves de votre établissement puissent progresser, que les enseignants ne soient pas en situation de souffrance, c'est tout à votre honneur. Mais avant de demander aux enseignants de changer leurs pratiques, il me semble que le devoir d'un chef d'établissement est s'assurer que, de son côté, il a déjà tout mis en œuvre pour que les cours puissent se dérouler dans de bonnes conditions. Il serait temps que les chefs d'établissement prennent leur part de responsabilité dans la dégradation du niveau des élèves et du climat scolaire : s'il y a des manquements pédagogiques, il y a aussi un profond manquement en ce qui concerne le maintien de la discipline.
Un chef qui ne garantit pas le maintien de la discipline au sein de l'établissement qu'il dirige est tout simplement indécent lorsqu'il se permet de remettre en cause les pratiques pédagogiques des enseignants.
_________________
L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- OlympiasProphète
Tout à fait d'accord avec ce que tu dis Euphemia.Euphémia a écrit:Mais nos pratiques, elles sont en perpétuel changement, nous passons notre temps à essayer d'améliorer notre travail, à chercher de nouvelles stratégies, à nous adapter à un public qui évolue à une vitesse hallucinante.pogonophile a écrit:
Je suis assez déstabilisé par cette idée que je n'avais pas assez intégrée, selon laquelle le travail en équipe et l'échange de pratiques pouvait arriver à une forme de pression, qui impose un changement sans adhésion, donc de la souffrance. On ne peut accepter de faire évoluer ses pratiques, donc de prendre un risque, que si on est en confiance et stable. La multiplication des injonctions qui changent tous les deux ans n'est certainement pas un facteur de stabilité, au contraire, ça fait perdre le sens de ce qu'on fait. La culture du "chacun seul dans sa salle et surtout que personne ne vienne regarder, tout va très bien merci de ne pas vous en soucier" n'aide pas non plus, mais c'est un autre sujet.
Pourtant, je crois en la pertinence des changements de pratiques, ou plus précisément de donner un maximum de possibilités de faire des changements, pour deux raisons.
Vous souhaitez que les élèves de votre établissement puissent progresser, que les enseignants ne soient pas en situation de souffrance, c'est tout à votre honneur. Mais avant de demander aux enseignants de changer leurs pratiques, il me semble que le devoir d'un chef d'établissement est s'assurer que, de son côté, il a déjà tout mis en œuvre pour que les cours puissent se dérouler dans de bonnes conditions. Il serait temps que les chefs d'établissement prennent leur part de responsabilité dans la dégradation du niveau des élèves et du climat scolaire : s'il y a des manquements pédagogiques, il y a aussi un profond manquement en ce qui concerne le maintien de la discipline.
Un chef qui ne garantit pas le maintien de la discipline au sein de l'établissement qu'il dirige est tout simplement indécent lorsqu'il se permet de remettre en cause les pratiques pédagogiques des enseignants.
Ensuite @pogonophile, ce que tu dis est vrai...certaines choses ne sont pas intégrées.
Je pense qu'il ne faut pas fétichiser excessivement cette histoire de changement de pratiques. J'ai travaillé dans une douzaine d'établissements de trois académies différentes. J'en suis à mon treizième ministre et si je commence à compter les réformes...je crois que nous sommes encore là dans deux heures !!
Je teste pas mal de choses spontanément, j'échange beaucoup avec mes collègues, je fais beaucoup de projets avec mes classes, énormement de nourrissage culturel (autant dire le plus important!). Et je n'aime pas qu'on m'impose des pratiques que je juge du niveau gadget ou pensées avec les pieds.
Chaque classe et son alchimie spécifique impose des ajustements, des changements...moi je travaille avec de l'humain, je fais de l'artisanat, de la dentelle fine. Donc si je veux me former, c'est pour apprendre ce que je ne sais pas ou ce que je ne sais pas faire, pas pour perdre mon temps avec des gens venus s'écouter parler et nous faire écrire sur des post it ou nous présenter des banalités ou des trucs pensés avec les pieds justement ou se gargariser de jargon numérique.
Ensuite un établissement où il y a de la discipline (pas de l'autoritarisme) me semble être la base pour pouvoir construire le reste et travailler comme il faut. Les injonctions contradictoires sont une plaie.
- RendashBon génie
Sphinx a écrit: Il y a à mon sens besoin de quelqu'un qui soit au-dessus de la mêlée pour arbitrer les décisions matérielles, pour gérer l'humain (conflits entre personnels par exemple), pour avoir une vision d'ensemble de la gestion des élèves, des filières, des options, etc. En revanche que le chef d'établissement s'occupe de m'obliger à ci et ça en matière de pédagogie alors qu'on a déjà formateurs, inspecteurs et programmes officiels pour cela, et que les CDE ne sont pas formés pour (sauf, si j'en crois ce que dit Pogonophile ici, à des maximes trèèèès vagues et assertives comme "travailler en équipe c'est bien" et "les enseignants doivent mutualiser"), je ne suis pas pour.
Voilà voilà. On en revient à la fameuse expression qui a fait péter un câble à pogonophile il y a quelques jours, et qui est tellement absurde : elle est dénuée de sens et génératrice de tensions. Un chef d'établissement n'est pas compétent pour les questions disciplinaires, pédagogiques et didactiques, et ne devrait pas avoir à s'en préoccuper.
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Gilles B.Niveau 7
D'accord avec toi mais avec un bémol: les perdirs ex-enseignants restent compétents dans la disciplines qu'ils enseignaient.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Oui mais en devenant perdirs ils acceptent de laisser cela de côté...
_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- zigmag17Guide spirituel
Je demanderai à mes anciens collègues devenus CdE, mais je ne les vois pas souvent : aux dernières nouvelles, dans mon académie en tout cas, on leur disait en réunion "Vous êtes les premiers pédagogues de votre établissement". Cette formule nous a d'ailleurs été répétée comme un mantra par l'un de mes anciens CdE et a fait bien des dégâts.
J'ai connu la réunionite pour remplir les "Fiches-Action", documents que l'on nous demandait de remplir à toute force, destinés au Rectorat pour montrer que le CdE savait motiver ses équipes et leur faire bâtir des projets. A la fin c'était devenu une blague en salle des profs, du style "Tu as réussi à garer ta voiture? Remplis une fiche-action! " (parce que ça marche pour tout).
Tout ceci ressortissait du management, pas du tout de la concertation. Travailler pour les élèves, je suis là pour ça. Travailler pour faire avancer la carrière d'un CdE, non. Etre considérée comme du petit personnel aux ordres, non plus.
Evidemment tous les CdE ne sont pas comme ça, mais à force on est essorés et usés.
"Réunionite": comme son nom l'indique, inflammation de la volonté de réunir à tout-va des gens contre leur gré pour aboutir la plupart du temps à pas grand-chose.
J'ai connu la réunionite pour remplir les "Fiches-Action", documents que l'on nous demandait de remplir à toute force, destinés au Rectorat pour montrer que le CdE savait motiver ses équipes et leur faire bâtir des projets. A la fin c'était devenu une blague en salle des profs, du style "Tu as réussi à garer ta voiture? Remplis une fiche-action! " (parce que ça marche pour tout).
Tout ceci ressortissait du management, pas du tout de la concertation. Travailler pour les élèves, je suis là pour ça. Travailler pour faire avancer la carrière d'un CdE, non. Etre considérée comme du petit personnel aux ordres, non plus.
Evidemment tous les CdE ne sont pas comme ça, mais à force on est essorés et usés.
"Réunionite": comme son nom l'indique, inflammation de la volonté de réunir à tout-va des gens contre leur gré pour aboutir la plupart du temps à pas grand-chose.
- Cléopatra2Guide spirituel
L'an dernier nous avons demandé et obtenu à la rentrée une réunion que nous attendions avec impatience : réduire l'absentéisme et les retards. C'est une situation qui pourrit l'établissement.
Résultat : le chef qui venait d'arriver n'a pas participé (il déteste les réunions), ni la PA qui était déjà là, il n'y avait que le CPE.
Nous avons donc proposé des tas de solutions (venait qui voulait, donc ne sont venues que des personnes qui y avaient pensé, qui avaient des choses à proposer), toutes retoquées par le CPE (non c'est pas possible, non ça marchera pas), alors qu'elles avaient toutes été testées dans d'autres établissements. Le pire étant les absences en DS. On s'est tous écharpés pendant 30 minutes (0, pas 0), le CPE décide d'un truc. Le chef arrive à la fin, comme une fleur, tranche vaguement en faveur des profs et pas du CPE pour le coup du 0 (mais pas de compte-rendu donc en fait pas appliqué en vrai) et pour le reste, il ne se passe rien, rien n'est mis en place.
Voilà donc une réunion qui aurait dû être ultra utile et qui n'a servi à rien. Voilà, selon moi, pourquoi :
- le CDE n'était pas là pour entendre le diagnostic qui avait mené à la création de la réunion
- personne n'a été désigné pour faire un compte-rendu
- le CPE a cru qu'il dirigeait la réunion et qu'il pouvait imposer sa décision personnelle au lieu de juste la mettre en avant contre les arguments des profs.
- Rien n'a été mis en place à l'issue de la réunion
Le CDE aurait dû être présent, entendre le diagnostic, écouter des solutions, proposer lui aussi des pistes (il a vu plusieurs établissements, ce n'est pas le cas du CPE), éventuellement trancher en faveur d'1 ou 2 idées pour tester pendant la première période.
Résultat : le chef qui venait d'arriver n'a pas participé (il déteste les réunions), ni la PA qui était déjà là, il n'y avait que le CPE.
Nous avons donc proposé des tas de solutions (venait qui voulait, donc ne sont venues que des personnes qui y avaient pensé, qui avaient des choses à proposer), toutes retoquées par le CPE (non c'est pas possible, non ça marchera pas), alors qu'elles avaient toutes été testées dans d'autres établissements. Le pire étant les absences en DS. On s'est tous écharpés pendant 30 minutes (0, pas 0), le CPE décide d'un truc. Le chef arrive à la fin, comme une fleur, tranche vaguement en faveur des profs et pas du CPE pour le coup du 0 (mais pas de compte-rendu donc en fait pas appliqué en vrai) et pour le reste, il ne se passe rien, rien n'est mis en place.
Voilà donc une réunion qui aurait dû être ultra utile et qui n'a servi à rien. Voilà, selon moi, pourquoi :
- le CDE n'était pas là pour entendre le diagnostic qui avait mené à la création de la réunion
- personne n'a été désigné pour faire un compte-rendu
- le CPE a cru qu'il dirigeait la réunion et qu'il pouvait imposer sa décision personnelle au lieu de juste la mettre en avant contre les arguments des profs.
- Rien n'a été mis en place à l'issue de la réunion
Le CDE aurait dû être présent, entendre le diagnostic, écouter des solutions, proposer lui aussi des pistes (il a vu plusieurs établissements, ce n'est pas le cas du CPE), éventuellement trancher en faveur d'1 ou 2 idées pour tester pendant la première période.
- CassiusNiveau 6
Cléopatra2 a écrit:L'an dernier nous avons demandé et obtenu à la rentrée une réunion que nous attendions avec impatience : réduire l'absentéisme et les retards. C'est une situation qui pourrit l'établissement.
Résultat : le chef qui venait d'arriver n'a pas participé (il déteste les réunions), ni la PA qui était déjà là, il n'y avait que le CPE.
Nous avons donc proposé des tas de solutions (venait qui voulait, donc ne sont venues que des personnes qui y avaient pensé, qui avaient des choses à proposer), toutes retoquées par le CPE (non c'est pas possible, non ça marchera pas), alors qu'elles avaient toutes été testées dans d'autres établissements. Le pire étant les absences en DS. On s'est tous écharpés pendant 30 minutes (0, pas 0), le CPE décide d'un truc. Le chef arrive à la fin, comme une fleur, tranche vaguement en faveur des profs et pas du CPE pour le coup du 0 (mais pas de compte-rendu donc en fait pas appliqué en vrai) et pour le reste, il ne se passe rien, rien n'est mis en place.
Voilà donc une réunion qui aurait dû être ultra utile et qui n'a servi à rien. Voilà, selon moi, pourquoi :
- le CDE n'était pas là pour entendre le diagnostic qui avait mené à la création de la réunion
- personne n'a été désigné pour faire un compte-rendu
- le CPE a cru qu'il dirigeait la réunion et qu'il pouvait imposer sa décision personnelle au lieu de juste la mettre en avant contre les arguments des profs.
- Rien n'a été mis en place à l'issue de la réunion
Le CDE aurait dû être présent, entendre le diagnostic, écouter des solutions, proposer lui aussi des pistes (il a vu plusieurs établissements, ce n'est pas le cas du CPE), éventuellement trancher en faveur d'1 ou 2 idées pour tester pendant la première période.
Donc votre CDE s'en fiche et le CPE ne veut rien faire.
- Isis39Enchanteur
zigmag17 a écrit:Je demanderai à mes anciens collègues devenus CdE, mais je ne les vois pas souvent : aux dernières nouvelles, dans mon académie en tout cas, on leur disait en réunion "Vous êtes les premiers pédagogues de votre établissement". Cette formule nous a d'ailleurs été répétée comme un mantra par l'un de mes anciens CdE et a fait bien des dégâts.
J'ai connu la réunionite pour remplir les "Fiches-Action", documents que l'on nous demandait de remplir à toute force, destinés au Rectorat pour montrer que le CdE savait motiver ses équipes et leur faire bâtir des projets. A la fin c'était devenu une blague en salle des profs, du style "Tu as réussi à garer ta voiture? Remplis une fiche-action! " (parce que ça marche pour tout).
Tout ceci ressortissait du management, pas du tout de la concertation. Travailler pour les élèves, je suis là pour ça. Travailler pour faire avancer la carrière d'un CdE, non. Etre considérée comme du petit personnel aux ordres, non plus.
Evidemment tous les CdE ne sont pas comme ça, mais à force on est essorés et usés.
"Réunionite": comme son nom l'indique, inflammation de la volonté de réunir à tout-va des gens contre leur gré pour aboutir la plupart du temps à pas grand-chose.
Ah ! Les fiches actions !! Il a fallu qu'on en remplisse plein l'an dernier....
- beaverforeverNeoprof expérimenté
La culture de la réunion est peu présente dans l'ÉN. Il y a des études des sciences de gestion ou de communication et d'informations ou de psychologie qui ont analysé les différents types de réunion et comment les organiser. S'agit-il de prendre une décision ? De communiquer une décision ? de trouver une nouvelle idée ? de définir un problème et des pistes de solutions ? etc. Chacune de ces situations demandent une organisation différente (membres, préparation, direction, organisation de la prise de parole) et il faut former les personnels à ces méthodes pour que la réunion soit efficace.
Cette réflexion méthodique se fait dans un cadre des sciences de gestion. L'organisation du travail par la gestion fait l'objet d'un débat intense : est-ce une pensée rationnelle, un mode de domination, les deux à la fois, autre chose ? Si je devais exprimer mon point de vue, je dirais que le management peut être un horrible outil de domination d'autant plus pervers qu'il prend les formes de l'objectivité, comme un outil d'émancipation capable d'améliorer la qualité de vie au travail comme le travail (avec toutes les nuances intermédiaires entre les deux situations). Je formulerai l'hypothèse que le basculement vers l'un ou l'autre pôle tient aux contraintes rencontrées par l'organisation. Si l'employeur n'a aucune difficulté pour embaucher, il peut se permettre un management par la terreur. S'il doit courir derrière les candidats pour les recruter, il sera forcément plus sympathique. S'il doit résoudre des problèmes complexes, il devra organiser des réunions permettant aux participants de produire des réflexions élaborées (ce que l'on appelle "l'intelligence collective" dans cette littérature). Pour l'éducation, les contraintes sont un peu étranges. On a beaucoup de mal à mesurer la qualité du travail collectif (élèves, enseignants et personnels de direction) et encore plus de mal à mesurer le travail individuel. Il est donc difficile de savoir si l'on travaille efficacement, sur quoi mener des réunions et comment évaluer la pertinence des décisions ou des idées issues de ces réunions.
C'est pourquoi dans l'ÉN, cette culture gestionnaire est absente : les réunions sont des rites administratifs et sociaux (la réunion plénière de rentrée) ou organisées de façon informelle (entre deux portes, pendant une réunion disciplinaire). Les premières servent éventuellement à la cohésion d'équipe (mais agacent aussi), les secondes traitent de problèmes évaluables par les intervenants (quels manuels commander, les dates du bac blancs, les sujets du bac blanc, quels matériels demander au département ou à la région). Or, c'est un peu dommage, car l'éducation est une activité complexe, qui demande une réflexion approfondie, et dont certains de ses domaines devraient bénéficier d'un travail coopératif visant à "faire émerger une intelligence collective". Pour mener un tel travail, il faut s'entendre sur les buts de l'éducation et leur évaluation (déterminer l'évaluable et l'incommensurable), ce qui est difficile, puis mener des "discussions sérieuses" (comme le dit John Hattie) sur ce que les élèves apprennent. C'est ici qu'une culture du travail coopératif serait particulièrement utile, mais elle n'émerge pas, car les acteurs n'ont pas ces connaissances en sciences de gestion et car structurellement rien ne les incite à avoir ce type de discussion.
Pour le dire autrement, tant que le système éducatif se régule pour maximiser le taux de réussite au baccalauréat, les enseignants et les personnels de direction n'ont aucune incitation à discuter sur les moyens pour maximiser un apprentissage durable des élèves. D'où le sentiment de réunion qui ne servent à rien.
Je vous mets deux extraits de cette littérature sur l'organisation du travail collectif pour montrer la variété des points de vue et des styles.
Un extrait d'article sur l'intelligence collective dans une PME
https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2007-4-page-41.htm
Une entrevue sur les dérives de l'organisation du travail par les gestionnaires.
https://www.cairn.info/revue-le-sujet-dans-la-cite-2010-1-page-59.htm
Cette réflexion méthodique se fait dans un cadre des sciences de gestion. L'organisation du travail par la gestion fait l'objet d'un débat intense : est-ce une pensée rationnelle, un mode de domination, les deux à la fois, autre chose ? Si je devais exprimer mon point de vue, je dirais que le management peut être un horrible outil de domination d'autant plus pervers qu'il prend les formes de l'objectivité, comme un outil d'émancipation capable d'améliorer la qualité de vie au travail comme le travail (avec toutes les nuances intermédiaires entre les deux situations). Je formulerai l'hypothèse que le basculement vers l'un ou l'autre pôle tient aux contraintes rencontrées par l'organisation. Si l'employeur n'a aucune difficulté pour embaucher, il peut se permettre un management par la terreur. S'il doit courir derrière les candidats pour les recruter, il sera forcément plus sympathique. S'il doit résoudre des problèmes complexes, il devra organiser des réunions permettant aux participants de produire des réflexions élaborées (ce que l'on appelle "l'intelligence collective" dans cette littérature). Pour l'éducation, les contraintes sont un peu étranges. On a beaucoup de mal à mesurer la qualité du travail collectif (élèves, enseignants et personnels de direction) et encore plus de mal à mesurer le travail individuel. Il est donc difficile de savoir si l'on travaille efficacement, sur quoi mener des réunions et comment évaluer la pertinence des décisions ou des idées issues de ces réunions.
C'est pourquoi dans l'ÉN, cette culture gestionnaire est absente : les réunions sont des rites administratifs et sociaux (la réunion plénière de rentrée) ou organisées de façon informelle (entre deux portes, pendant une réunion disciplinaire). Les premières servent éventuellement à la cohésion d'équipe (mais agacent aussi), les secondes traitent de problèmes évaluables par les intervenants (quels manuels commander, les dates du bac blancs, les sujets du bac blanc, quels matériels demander au département ou à la région). Or, c'est un peu dommage, car l'éducation est une activité complexe, qui demande une réflexion approfondie, et dont certains de ses domaines devraient bénéficier d'un travail coopératif visant à "faire émerger une intelligence collective". Pour mener un tel travail, il faut s'entendre sur les buts de l'éducation et leur évaluation (déterminer l'évaluable et l'incommensurable), ce qui est difficile, puis mener des "discussions sérieuses" (comme le dit John Hattie) sur ce que les élèves apprennent. C'est ici qu'une culture du travail coopératif serait particulièrement utile, mais elle n'émerge pas, car les acteurs n'ont pas ces connaissances en sciences de gestion et car structurellement rien ne les incite à avoir ce type de discussion.
Pour le dire autrement, tant que le système éducatif se régule pour maximiser le taux de réussite au baccalauréat, les enseignants et les personnels de direction n'ont aucune incitation à discuter sur les moyens pour maximiser un apprentissage durable des élèves. D'où le sentiment de réunion qui ne servent à rien.
Je vous mets deux extraits de cette littérature sur l'organisation du travail collectif pour montrer la variété des points de vue et des styles.
Un extrait d'article sur l'intelligence collective dans une PME
https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2007-4-page-41.htm
- Spoiler:
- Comme nous l’avons déjà stipulé, nous sommes actuellement dans la phase de traitement des données. L’intelligence collective que nous avons définie comme l’ensemble des capacités de compréhension, de réflexion, de décision et d’action d’un collectif de travail restreint issu de l’interaction entre ses membres et mis en œuvre pour faire face à une situation donnée présente ou à venir complexe, semble être présente dans certaines équipes de travail mais de manière différente. En effet, les premiers résultats mettent en avant plusieurs choses :
Tout d’abord qu’il ne suffit pas de créer une équipe de travail pour qu’une intelligence collective se crée.
Une situation de travail nécessitant un travail collectif n’est pas suffisante pour qu’il y ait création d’une intelligence collective. Certains éléments permettant une coordination entre les différents membres de l’équipe semblent ici nécessaires. Ce constat mériterait d’être approfondi par une analyse des interactions en situation de travail.
Tous les collectifs de travail ne détiennent pas une intelligence collective. En effet, l’émergence de l’intelligence collective est corrélée avec le degré de complexité que rencontre les équipes de travail face à une situation donnée. Certaines situations de travail sont plus propices que d’autres à la création de l’intelligence collective, elle semble plus mobilisée en situation d’urgence qu’en situation de gestion classique organisée. Il serait utile d’approfondir ce point en étudiant plus concrètement des équipes qui sont confrontées à des situations d’incertitude (exemple :les équipes projets ou les équipes de direction);
Enfin que les dimensions de l’intelligence collective sont présentes dans les équipes étudiées au travers de phénomènes mais à des degrés différents. Il serait intéressant d’approfondir ces dimensions notamment grâce à leurs interactions possibles, probables ou avérées au vue des diverses observations.
Une entrevue sur les dérives de l'organisation du travail par les gestionnaires.
https://www.cairn.info/revue-le-sujet-dans-la-cite-2010-1-page-59.htm
- Spoiler:
- La domination symbolique, on la rencontre à partir de la clinique du travail et de la question de l’évaluation individualisée des performances. On ne peut pas comprendre comment s’impose l’évaluation individualisée quantitative mesurable si on ne fait pas une place à la domination symbolique. La domination symbolique, c’est le consensus qui est créé par un nombre massif de personnes quand elles se trouvent activement et réflexivement impliquées dans des formes d’organisation du travail. La domination symbolique tient sa puissance du fait qu’elle est à l’intérieur de chacun d’entre nous, dans la manière que nous avons de penser. Ce n’est pas une intériorisation comme le disent les sociologues, – pour qui il y aurait comme cela des rapports de force, des déterminismes sociaux qui pénétreraient les individus par je ne sais quel système d’éponge. Ce qui est important, c’est le rapport entre penser et parler, pour nous en clinique c’est capital : parler à quelqu’un, c’est le plus puissant moyen de penser, il y a une promesse dans la parole, celle de s’entendre dire des choses que je ne savais pas avant de les avoir dites, que je peux découvrir à moi-même dans le fait de parler à quelqu’un dans ces conditions très particulières où l’autre m’écoute. Mais avant que cette promesse de la parole puisse être accomplie, il y a le fait que pour penser, pour parler, je suis obligé de me servir des mots, du langage, et que ces mots, ces paroles que j’emprunte pour penser ont une pesanteur propre qui fait que, quand je pense avec un certain vocabulaire, je pense dans un certain système de pensée et que ce système n’est pas forcément le mien. Par exemple, jusque dans les années 1980, les manières de décrire le travail, les formations langagières pour dire le travail et penser le monde du travail sont entièrement dominées par le langage des ingénieurs. Donc, même si je suis ouvrier, pour pouvoir parler, pour pouvoir me faire comprendre, je suis obligé d’utiliser la langue des ingénieurs pour décrire mon propre monde du travail ; je donne du travail une description qui est celle de l’ingénieur et pas celle de l’ouvrier que je suis. Depuis les années 1980, le langage des ingénieurs a été détrôné, c’est le langage de la gestion qui a pris le dessus et qui est aujourd’hui adopté par tous pour décrire le monde du travail. Mais dès que vous entrez dans le langage-gestionnaire, vous décrivez le travail d’une façon qui ne correspond pas du tout à une expérience que, vous et moi et tout un chacun, nous avons du monde du travail. Travailler, ce n’est pas gérer, mais si j’utilise le langage de la gestion, il y a des choses que je ne peux pas dire et, au bout d’un moment, je ne peux même plus les penser, parce qu’on ne peut pas penser complètement seul, on pense toujours avec les autres ou en relation aux autres. Et donc, dans le langage dominant imposé par la lutte pour la domination symbolique, ce sont les sciences de la gestion qui l’ont emporté sur les sciences de l’ingénieur – et le langage des sciences de l’ingénieur était déjà très dur, très objectivant mais au moins il y avait une référence au travailler. Au fond, tout le travail scientifique que nous faisons, c’est de repartir de l’expérience des gens pour contester une description du travail qui est constitutive de la domination symbolique – la description du monde du travail par les ingénieurs puis la description du monde du travail par les gestionnaires. Notre description à nous part, autant que possible, du réel, du rapport au réel et de la souffrance, pour dire : ce n’est pas vrai, votre description est fausse. Et le scientifique est très honoré quand il est capable de montrer l’écart entre une description et une autre description et de se poser ainsi en regard critique du vrai et du faux. Peut-être notre travail de scientifique n’est-il rien que cela, mais c’est déjà énorme, parce que si on ne fait pas ce travail de déconstruction des langages de la domination symbolique, on s’empêche de comprendre ce qui constitue aujourd’hui, pour un nombre toujours plus important de gens, l’expérience de la souffrance au travail. Pour beaucoup, cette expérience passe par une rage de ne pas arriver à se faire comprendre, et pire, de ne pas arriver même à dire ce qu’ils veulent dire : je suis coincé par le langage, on me réinterprète, on me renvoie des choses qui me coincent encore davantage, et je n’arrive pas à dire ce que j’ai à dire et qui est fondamental, qui n’est pas anecdotique, qui est ma subjectivité même. Et quand ce conflit devient trop radical et que la disqualification est prononcée par celui qui parle au nom de la domination symbolique – j’ai la connaissance, je sais l’économie, je sais la gestion : vous, vous êtes des incapables – eh bien ! cette domination symbolique qui s’impose par la voix du savoir et de l’expertise vous empêche de parler, elle empêche votre subjectivité de s’éprouver elle-même. Il y a un moment où les gens sont poussés dans des situations telles qu’ils sont seuls, incompris, et qu’ils n’arrivent plus eux-mêmes à se comprendre. Et à ce moment-là, ils laissent éclater cette tension, cette violence qui leur est faite et qui s’accumule en eux. Dans la majorité des cas, ils retournent cette violence contre eux – c’est la dépression, les pathologies mentales, quelquefois le suicide –, dans certains autres cas ils vont la retourner contre d’autres personnes ou contre des équipements, des installations. Il y a des situations où cette violence explose sous des formes extrêmement impressionnantes et dangereuses : pensez à ce qui peut se passer si vous commencez à saboter un train ou un avion ou encore une centrale nucléaire, une industrie chimique… Dans cette confrontation à la domination symbolique, il y a une discordance incroyable entre ceux qui l’utilisent – eux « surfent » en quelque sorte sur la violence, ils ne sont pas violents au sens premier et physique du terme, ils font l’économie de la violence puisqu’ils se servent du symbolique pour mener la bataille en termes de conjuration de la violence – et ceux qui en sont les jouets, les victimes : quand on ne peut plus parler, qu’on ne peut plus être entendu, quand on est l’objet d’un déni de son expérience, d’un déni de soi, lorsque l’injustice subie ne peut pas être dite parce que le langage ne permet pas de la dire, le moment vient où celui qui est la victime de cette violence peut devenir à son tour d’une extrême violence. C’est d’abord une violence réactionnelle et individuelle, qui peut prendre quelquefois des formes collectives, et c’est une violence destructrice : on détruit le matériel, les installations, on s’en prend éventuellement aux personnes, pour ne pas être détruit soi-même. C’est le même phénomène que l’on peut observer à mon sens dans les banlieues chez des gens qui ne peuvent pas se faire entendre sur le fait qu’ils sont victimes d’inégalités, d’injustices, et sur la souffrance qu’ils en éprouvent. Ils mettent alors en place des stratégies de défense collective qui exaltent la violence comme mode de défense contre l’injustice : victimes de la domination sociale et politique, ils répondent par des formes de violence nue qui peuvent être extrêmement redoutables. C’est pour cela que le travail que nous avons à faire de sémiotisation de l’expérience du travail et de la souffrance au travail doit nous engager de façon aussi urgente. Pour permettre que soit reconquis le droit des gens à la parole, il faut nous donner les moyens de contester les formations langagières qui tiennent les choses et l’ordre social. C’est tout l’intérêt du débat scientifique et cela engage fortement notre responsabilité : nous nous devons de remonter les prescriptions à partir de l’enquête, à partir de la connaissance ; nous nous devons de rendre intelligible et de faire entendre un langage capable d’entrer en contradiction, en rivalité avec la domination symbolique. C’est ainsi que nous faisons notre travail de scientifique, qui n’est rien d’autre que d’essayer de déconstruire, de déstabiliser les formations discursives qui sont au cœur de la domination symbolique. Qu’ils l’assument ou qu’ils l’ignorent, c’est cela la tâche des chercheurs, des intellectuels, des artistes : déplacer la puissance de la domination symbolique.
- Une passanteEsprit éclairé
J'ai commencé à enseigner il y a une vingtaine d'années, au début, je ne m'impliquais pas dans la vie de l'établissement, je préparais mes cours, je suivais mes formations de néotitulaire (sur plusieurs années dans mon académie), et quand j'ai commencé à me sentir à l'aise dans ma pratique enseignante, j'ai pu m'intéresser à la vie de l'établissement.
Je suis donc devenue membre du CA et de diverses commissions. Parfois, il y avait affrontements avec le CDE, mais toujours de manière professionnelle, cela n'entachait en rien nos relations professionnelles au quotidien (souvent cordiales). Ma vie professionnelle comportait donc trois parties : les cours / la vie de l'établissement / la formation extérieure.
Et puis sont arrivées de nouvelles méthodes, où le CDE devait (?) se mêler de tout, devenir "le premier pédagogue". Où les problématiques inhérentes au CA ont envahi les autres réunions, impliquant tous les collègues (grands moments que ces plénières où le CDE présente la DGH alors même que les trois quarts des collègues n'y comprennent rien !). Où le CDE a voulu se mêler de pédagogie, alors que c'était pour moi le rôle de l'IPR, de mes inscriptions au PAF.
[Cela date de l'arrivée du conseil pédagogique, où les décisions étaient le fait d'enseignants non plus élus et donc représentatifs, mais d'enseignants souvent ne pensant qu'à eux, voire ceux "bien en cours", cela a vraiment mis le bazar dans l'organisation globale].
Et maintenant, je suis perdue dans une grande confusion où tout se mélange, où les éléments bien compartimentés qui aidaient à se structurer n'existent plus.
Je crois que l'enseignement est un métier de "compartimentage", parce qu'on a plusieurs classes (dans le secondaire), qu'on a plusieurs élèves et que chacun nécessite une approche différente. C'est parfois très difficile à gérer (qui n'a jamais eu un doute quant à ce qui avait déjà été dit dans telle classe ou dans telle autre ?), mais le fait qu'à l'extérieur des cours, tout était bien compartimenté (la vie de l'établissement / la pédagogie) permettait de stabiliser l'ensemble.
Plus j'y réfléchis, et plus je crois vraiment que c'est le mélange des genres qui participe au fait qu'enseigner est devenu une souffrance ; dans ma classe, tout se passe bien, mais dès qu'il s'agit d'en sortir, c'est devenu la panique.
Merci à Pogonophile d'avoir suscité cette discussion qui m'aide à y voir plus clair.
Mais j'ai envie de hurler "mais put**** qu'on nous laisse faire notre boulot tranquillement !!!"
Notre boulot, c'est enseigner,
- pas élaborer des projets qui n'ont d'autres buts qu'eux-mêmes,
- pas devenir des CO-psys,
- pas être des CPE (ce à quoi m'a fait penser notamment la réunion sur les violences sur un certain parvis),
- pas gérer l'établissement à la place du CDE (qui peut proposer sans imposer, être ouvert aux remarques, mais auquel revient la responsabilité du choix, ce n'est pas compliqué quand même de diffuser un mail donnant par exemple les dates des devoirs blancs, de demander s'il y a des remarques puis de proposer des modifications- pas besoin de se réunir pour cela, surtout que c'est rarement sur l'instant qu'on voit les soucis éventuels),
- pas remédier aux problématiques sociétales via diverses actions imposées en dehors de toute considération pour nos cours, nos progressions (que c'est humiliant de voir que notre DS prévu de longue date ne pèse rien face à la sortie "lycéens au cinéma" dont on ne nous parle qu'une semaine avant)
On a l'impression que faire cours est devenu une activité accessoire, perdue au milieu des réunions / sorties / voyages / projets... alors que c'est le cœur même de notre métier. Et pour recentrer sur la question initiale : tout ce qui éloigne du cœur de notre métier, surtout si c'est imposé, ne peut être perçu que comme une perte de temps...
Je suis donc devenue membre du CA et de diverses commissions. Parfois, il y avait affrontements avec le CDE, mais toujours de manière professionnelle, cela n'entachait en rien nos relations professionnelles au quotidien (souvent cordiales). Ma vie professionnelle comportait donc trois parties : les cours / la vie de l'établissement / la formation extérieure.
Et puis sont arrivées de nouvelles méthodes, où le CDE devait (?) se mêler de tout, devenir "le premier pédagogue". Où les problématiques inhérentes au CA ont envahi les autres réunions, impliquant tous les collègues (grands moments que ces plénières où le CDE présente la DGH alors même que les trois quarts des collègues n'y comprennent rien !). Où le CDE a voulu se mêler de pédagogie, alors que c'était pour moi le rôle de l'IPR, de mes inscriptions au PAF.
[Cela date de l'arrivée du conseil pédagogique, où les décisions étaient le fait d'enseignants non plus élus et donc représentatifs, mais d'enseignants souvent ne pensant qu'à eux, voire ceux "bien en cours", cela a vraiment mis le bazar dans l'organisation globale].
Et maintenant, je suis perdue dans une grande confusion où tout se mélange, où les éléments bien compartimentés qui aidaient à se structurer n'existent plus.
Je crois que l'enseignement est un métier de "compartimentage", parce qu'on a plusieurs classes (dans le secondaire), qu'on a plusieurs élèves et que chacun nécessite une approche différente. C'est parfois très difficile à gérer (qui n'a jamais eu un doute quant à ce qui avait déjà été dit dans telle classe ou dans telle autre ?), mais le fait qu'à l'extérieur des cours, tout était bien compartimenté (la vie de l'établissement / la pédagogie) permettait de stabiliser l'ensemble.
Plus j'y réfléchis, et plus je crois vraiment que c'est le mélange des genres qui participe au fait qu'enseigner est devenu une souffrance ; dans ma classe, tout se passe bien, mais dès qu'il s'agit d'en sortir, c'est devenu la panique.
Merci à Pogonophile d'avoir suscité cette discussion qui m'aide à y voir plus clair.
Mais j'ai envie de hurler "mais put**** qu'on nous laisse faire notre boulot tranquillement !!!"
Notre boulot, c'est enseigner,
- pas élaborer des projets qui n'ont d'autres buts qu'eux-mêmes,
- pas devenir des CO-psys,
- pas être des CPE (ce à quoi m'a fait penser notamment la réunion sur les violences sur un certain parvis),
- pas gérer l'établissement à la place du CDE (qui peut proposer sans imposer, être ouvert aux remarques, mais auquel revient la responsabilité du choix, ce n'est pas compliqué quand même de diffuser un mail donnant par exemple les dates des devoirs blancs, de demander s'il y a des remarques puis de proposer des modifications- pas besoin de se réunir pour cela, surtout que c'est rarement sur l'instant qu'on voit les soucis éventuels),
- pas remédier aux problématiques sociétales via diverses actions imposées en dehors de toute considération pour nos cours, nos progressions (que c'est humiliant de voir que notre DS prévu de longue date ne pèse rien face à la sortie "lycéens au cinéma" dont on ne nous parle qu'une semaine avant)
On a l'impression que faire cours est devenu une activité accessoire, perdue au milieu des réunions / sorties / voyages / projets... alors que c'est le cœur même de notre métier. Et pour recentrer sur la question initiale : tout ce qui éloigne du cœur de notre métier, surtout si c'est imposé, ne peut être perçu que comme une perte de temps...
- Isis39Enchanteur
Une passante a écrit:
On a l'impression que faire cours est devenu une activité accessoire, perdue au milieu des réunions / sorties / voyages / projets... alors que c'est le cœur même de notre métier. Et pour recentrer sur la question initiale : tout ce qui éloigne du cœur de notre métier, surtout si c'est imposé, ne peut être perçu que comme une perte de temps...
C'est exactement l'impression que j'ai. Les sorties, interventions diverses, voyages, projets, cross sont devenus prioritaires.
- Pat BÉrudit
beaverforever a écrit:
C'est pourquoi dans l'ÉN, cette culture gestionnaire est absente : les réunions sont des rites administratifs et sociaux (la réunion plénière de rentrée) ou organisées de façon informelle (entre deux portes, pendant une réunion disciplinaire). Les premières servent éventuellement à la cohésion d'équipe (mais agacent aussi), les secondes traitent de problèmes évaluables par les intervenants (quels manuels commander, les dates du bac blancs, les sujets du bac blanc, quels matériels demander au département ou à la région). Or, c'est un peu dommage, car l'éducation est une activité complexe, qui demande une réflexion approfondie, et dont certains de ses domaines devraient bénéficier d'un travail coopératif visant à "faire émerger une intelligence collective". Pour mener un tel travail, il faut s'entendre sur les buts de l'éducation et leur évaluation (déterminer l'évaluable et l'incommensurable), ce qui est difficile, puis mener des "discussions sérieuses" (comme le dit John Hattie) sur ce que les élèves apprennent. C'est ici qu'une culture du travail coopératif serait particulièrement utile, mais elle n'émerge pas, car les acteurs n'ont pas ces connaissances en sciences de gestion et car structurellement rien ne les incite à avoir ce type de discussion.
Deux-trois remarques :
- Pourquoi partir du postulat que l'"intelligence collective" émergera forcément ? Comme le dit ton premier extrait, ce n'est pas toujours le cas.
- Pourquoi penser que ce sera forcément bénéfique ?
- Et même si ça l'était... cela demanderait du temps, de l'énergie, que nous n'avons pas, ou de moins en moins au vu de la dégradation ressentie de nos conditions de travail. Qu'ils commencent par baisser nos ORS de 2 h (sans baisse de salaire !) et nous pourrons retrouver la motivation de nous investir dans la vie et la cohésion de l'établissement... OU alors, qu'ils nous augmentent de 300-500 euros par mois, mais ça ne solutionnera pas le problème de l'épuisement même si ça aide à la motivation.
Cela dit, ton second extrait est passionnant.
- ElyasEsprit sacré
Isis39 a écrit:Une passante a écrit:
On a l'impression que faire cours est devenu une activité accessoire, perdue au milieu des réunions / sorties / voyages / projets... alors que c'est le cœur même de notre métier. Et pour recentrer sur la question initiale : tout ce qui éloigne du cœur de notre métier, surtout si c'est imposé, ne peut être perçu que comme une perte de temps...
C'est exactement l'impression que j'ai. Les sorties, interventions diverses, voyages, projets, cross sont devenus prioritaires.
Le truc rigolo est quand tu fais une sortie au Louvre et qu'en fait, la visite est une leçon à la fois sur de la matière historique et sur l'apprentissage du commentaire de document. Certains de tes accompagnateurs te regardent bizarrement parfois.
- OlympiasProphète
Moi c'est toujours comme çaElyas a écrit:Isis39 a écrit:Une passante a écrit:
On a l'impression que faire cours est devenu une activité accessoire, perdue au milieu des réunions / sorties / voyages / projets... alors que c'est le cœur même de notre métier. Et pour recentrer sur la question initiale : tout ce qui éloigne du cœur de notre métier, surtout si c'est imposé, ne peut être perçu que comme une perte de temps...
C'est exactement l'impression que j'ai. Les sorties, interventions diverses, voyages, projets, cross sont devenus prioritaires.
Le truc rigolo est quand tu fais une sortie au Louvre et qu'en fait, la visite est une leçon à la fois sur de la matière historique et sur l'apprentissage du commentaire de document. Certains de tes accompagnateurs te regardent bizarrement parfois.
- beaverforeverNeoprof expérimenté
L'intelligence collective est très difficile à obtenir, les articles insistent sur le fait que réunir les personnels et leur dire "et maintenant pensez une solution intelligente" ne suffit pas. Il faut un cadre de travail qui autorise l'erreur, la prise de risque, qui soit tolérant (on commence souvent par des idées peu pertinentes), une organisation subtile (stimuler la créativité tout en organisant le travail pour qu'il aboutisse...). Il faut aussi que l'organisation ait à résoudre une question complexe. Ceci dit l'intelligence collective n'est pas un mythe, on peut prendre l'exemple du grand collisionneur de hadron du Cern qui est le résultat de milliers de réunions et non des décisions d'une seule personne.Pat B a écrit:Deux-trois remarques :
- Pourquoi partir du postulat que l'"intelligence collective" émergera forcément ? Comme le dit ton premier extrait, ce n'est pas toujours le cas.
Mon hypothèse est qu'il existe des problèmes complexes à traiter dans notre métier : comment faire apprendre plus et mieux à tous (ou à la quasi totalité) des élèves ? Comment rendre durable les apprentissages des élèves ? Comment former les élèves à utiliser leur esprit critique ?
Tout cela est difficile. Ces problèmes pourraient bénéficier d'un travail collectif, mais ce travail serait long et difficile intellectuellement et dans les relations entre enseignants.
Ceci dit, cela ne veut pas dire qu'un travail collectif serait nécessairement plus pertinent qu'un travail individuel. S'il y a un enseignant compétent dans ces domaines et que tous les autres sont ignorants de ces questions, il est plus logique de demander au premier de former les seconds que de "faire émerger de l'intelligence collective". Si le projet n'intéresse qu'un enseignant et ennuie les autres, il est inutile d'organiser une réunion.
Faire preuve d'intelligence, c'est trouver une solution pertinente à son problème, par définition.- Pourquoi penser que ce sera forcément bénéfique ?
Tu as raison, il faut essayer d'estimer le ratio entre le temps de travail coopératif et le résultat. Passer cinquante heures en réunion pour augmenter l'apprentissage des élèves de trois pour cent n'est pas pertinent ni souhaitable.Et même si ça l'était... cela demanderait du temps, de l'énergie
- DesolationRowEmpereur
Moi j’aime pas travailler avec les gens, et j’aime encore moins quand on m’y force.
- A reboursEsprit éclairé
DesolationRow a écrit:Moi j’aime pas travailler avec les gens, et j’aime encore moins quand on m’y force.
+ 1
Enfin, pas 1 + 1, sinon on est deux, alors qu'on n'aime pas travailler à plusieurs...
Et puis, je déteste les réunions. Je m'ennuie alors que je préférerais être avec mes élèves ou chez moi.
- Cléopatra2Guide spirituel
Je comprends bien ce que tu dis de l'intelligence collective. Néanmoins je me demande s'il est possible de mettre en place collectivement des process qui permettent au prof de faire progresser des élèves dans son cours. Si ce sont des façons de faire cours, j'ai des doutes. Après, si ce sont des mesures de bon sens du style : donner des devoirs de telle et telle façon (ou ne pas en donner), relever le matériel oublié etc. pourquoi pas.
Mais l'expérience me dit que :
- même des décisions prises volontairement ne sont pas appliquées
- mêmes les processus "exigées" par le RI du style : chewing-gum, portable, casquette et manteaux ne sont pas respectés par la majorité des enseignants. Il doit y avoir une raison à cela, que je ne connais pas (mais que ça m'énerve).
Mais l'expérience me dit que :
- même des décisions prises volontairement ne sont pas appliquées
- mêmes les processus "exigées" par le RI du style : chewing-gum, portable, casquette et manteaux ne sont pas respectés par la majorité des enseignants. Il doit y avoir une raison à cela, que je ne connais pas (mais que ça m'énerve).
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum