- Clecle78Bon génie
Dernier mail reçu à l'instant. C'est hallucinant. Ça s'apparente à une forme de harcèlement. Nous aussi nous sommes une académie test pour le notfoutage de g ...
- RuthvenGuide spirituel
Clecle78 a écrit:Dernier mail reçu à l'instant. C'est hallucinant. Ça s'apparente à une forme de harcèlement. Nous aussi nous sommes une académie test pour le notfoutage de g ...
A partir de 00h01, tu peux paramétrer ta messagerie en réponse automatique :"En grève le 23.03, je ne lirai et répondrai à vos message que le 24.03 aux horaires d'ouverture de l'établissement".
Et d'ici 00h01, autre message :"Messagerie en pause de 18h à 8h. Je ne prendrai connaissance de vos messages qu'aux horaires d'ouverture de l'établissement."
C'est un petit truc, mais cela énerve bien les interlocuteurs parce qu'ils se rendent compte que le problème est de leur côté.
- Clecle78Bon génie
Oui, j'ai ça sur Pronote mais pas sur mon mail. Là on reçoit ça sur webmail et ça notifie à chaque fois.
- TivinouDoyen
Je viens de faire un récapitulatif des différents sujets déjà tombés. Comme c'est fastidieux, je le mets en fichier joint !
- Fichiers joints
- BartleboothNiveau 7
Merci beaucoup pour ce travail, Tivinou!
- noeticaNiveau 3
Merci ! Ca fait beaucoup de sujets d'entraînement.
_________________
"Du possible, sinon j'étouffe !"
- TivinouDoyen
De rien. Les sujets (enfin, surtout les textes) sont tous disponibles sur Eduscol. J'ai trouvé aussi quelques corrigés, mais pas tous. Pour ce soir, j'arrête. Il fait trop chaud pour travailler.
- TivinouDoyen
Question existentielle après les dernières infos :
Allez-vous commencer l'année avec le chapitre "Education, transmission, émancipation" ?
Allez-vous commencer l'année avec le chapitre "Education, transmission, émancipation" ?
- uneodysséeNeoprof expérimenté
Je n’ai pas la spé en charge cette année, à mon grand regret, mais c’est ce que je ferais.
- TivinouDoyen
C'est ce que je me dis, mais je pense qu'il va y avoir une négociation pour que 5 chapitres sur les 6 seulement soient évalués à l'écrit. Et dans ce cas, c'est plutôt le chapitre "création, continuités et ruptures" qui tient la corde (selon notre IPR, il était pressenti pour remplacer "Histoire et violence").
Bref, je vais travailler !
Bref, je vais travailler !
- uneodysséeNeoprof expérimenté
ah oui, je n’avais pas pensé à ça… courage !
- Clecle78Bon génie
Moi j'éviterais car rien ne dit qu'il sera réintroduit. C'est compliqué encore une fois cette année.Tivinou a écrit:C'est ce que je me dis, mais je pense qu'il va y avoir une négociation pour que 5 chapitres sur les 6 seulement soient évalués à l'écrit. Et dans ce cas, c'est plutôt le chapitre "création, continuités et ruptures" qui tient la corde (selon notre IPR, il était pressenti pour remplacer "Histoire et violence").
Bref, je vais travailler !
- sifiÉrudit
Bonjour tout le monde !
Question : quelle OI proposez-vous pour le thème "éducation", du coup ?
J'ai pensé à Martin Eden de Jack London éventuellement (mais long pour un début d'année), ou alors j'ai vu que Chagrin d'Ecole est proposé dans mon manuel... mais bof.
Des idées ?
Question : quelle OI proposez-vous pour le thème "éducation", du coup ?
J'ai pensé à Martin Eden de Jack London éventuellement (mais long pour un début d'année), ou alors j'ai vu que Chagrin d'Ecole est proposé dans mon manuel... mais bof.
Des idées ?
- TivinouDoyen
J'ai relu le Pennac l'an dernier pour le proposer aux STMG et c'est définitivement non ! J'attends de me concerter avec ma collègue de philo : l'un des manuels propose Kant. Elle fera peut-être elle une OI sur ce thème.sifi a écrit:Bonjour tout le monde !
Question : quelle OI proposez-vous pour le thème "éducation", du coup ?
J'ai pensé à Martin Eden de Jack London éventuellement (mais long pour un début d'année), ou alors j'ai vu que Chagrin d'Ecole est proposé dans mon manuel... mais bof.
Des idées ?
- BartleboothNiveau 7
Jusqu'à présent je ne faisais pas d’OI sur ce thème, mais une lecture cursive: Balzac et la petite tailleuse chinoise de Dai Sijie. Je ne sais pas ce que je vais faire cette année.
- PterodactylographusNiveau 1
Bonjour,
Je me permets de poster ici pour demander un peu d'aides ..
Je suis encore jeune prof et ai souvent eu des secondes dans ma jeune carrière. Néanmoins, dès la semaine prochaine, l'on m'a confié en ma qualité de TZR le remplacement d'une collègue qui avait des premières HLP or, je n'ai aucune réelle préparation et celle-ci ne peut m'en fournir pour des raisons liées à son arrêt (la communication est difficile).
J'ai obtenu de l'aide de tous côtés mais me retrouve à devoir gérer une tonne d'informations et ne parvient pas à condenser tout ce que suggère « l'Art de la Parole » en une séquence courte et efficace.
J'avais originellement dans l'idée de travailler autour d'une problématique plus ou moins tournée ainsi : « L'art de parole peut-il s'apprendre ? / La parole : talent ou technique ? » mais les uns me disent que c'est trop philosophique, les autres m'encouragent à poursuivre dans cette voie qui m'incite à parler de la convocation des Muses d'un point de vue poétique (à contrebalancer avec un art poétique, notamment celui de Boileau) mais aussi à évoquer les techniques de la rhétorique (lesquelles seraient contrebalancées dans leur idéalisation ici présente dans une séquence 2 sur l'autorité où l'on reviendrait par exemple sur le Gorgias de Platon) et à terminer, je pense, sur un discours qui leur servirait d'exemple pour proposer le leur sur une autre thématique tout en suivant les lignes directrices perçues ensemble.
J'ai dans l'idée d'utiliser dans le corpus Rhétoriques d'Aristote, du Cicéron, un texte peut-être sur la voix / le corps et ajouter, si possible, des passages vidéos tirés d'A Voix Haute ou du Brio...
Votre avis et vos retours m'intéressent tout particulièrement sur ce squelette de séquence que j'aimerais finaliser ce week-end pour pouvoir proposer quelque chose d'intéressant, de concret mais aussi de valable à mes élèves ...
PS: J'ai été inspiré par le manuel Nathan mis à disposition sur Internet mais il ne semble pas faire de démarcation français / philosophie alors même si cela vient du manuel, je ne sais pas si je suis légitime en tant que prof de français à adopter ce positionnement vis-à-vis de l'OE (mes collègues sont divisés sur cela).
Merci à vous pour vos réponses !
Je me permets de poster ici pour demander un peu d'aides ..
Je suis encore jeune prof et ai souvent eu des secondes dans ma jeune carrière. Néanmoins, dès la semaine prochaine, l'on m'a confié en ma qualité de TZR le remplacement d'une collègue qui avait des premières HLP or, je n'ai aucune réelle préparation et celle-ci ne peut m'en fournir pour des raisons liées à son arrêt (la communication est difficile).
J'ai obtenu de l'aide de tous côtés mais me retrouve à devoir gérer une tonne d'informations et ne parvient pas à condenser tout ce que suggère « l'Art de la Parole » en une séquence courte et efficace.
J'avais originellement dans l'idée de travailler autour d'une problématique plus ou moins tournée ainsi : « L'art de parole peut-il s'apprendre ? / La parole : talent ou technique ? » mais les uns me disent que c'est trop philosophique, les autres m'encouragent à poursuivre dans cette voie qui m'incite à parler de la convocation des Muses d'un point de vue poétique (à contrebalancer avec un art poétique, notamment celui de Boileau) mais aussi à évoquer les techniques de la rhétorique (lesquelles seraient contrebalancées dans leur idéalisation ici présente dans une séquence 2 sur l'autorité où l'on reviendrait par exemple sur le Gorgias de Platon) et à terminer, je pense, sur un discours qui leur servirait d'exemple pour proposer le leur sur une autre thématique tout en suivant les lignes directrices perçues ensemble.
J'ai dans l'idée d'utiliser dans le corpus Rhétoriques d'Aristote, du Cicéron, un texte peut-être sur la voix / le corps et ajouter, si possible, des passages vidéos tirés d'A Voix Haute ou du Brio...
Votre avis et vos retours m'intéressent tout particulièrement sur ce squelette de séquence que j'aimerais finaliser ce week-end pour pouvoir proposer quelque chose d'intéressant, de concret mais aussi de valable à mes élèves ...
PS: J'ai été inspiré par le manuel Nathan mis à disposition sur Internet mais il ne semble pas faire de démarcation français / philosophie alors même si cela vient du manuel, je ne sais pas si je suis légitime en tant que prof de français à adopter ce positionnement vis-à-vis de l'OE (mes collègues sont divisés sur cela).
Merci à vous pour vos réponses !
- The PaperHabitué du forum
Le Meunier, son Fils et l'ÂnePterodactylographus a écrit:mais les uns me disent que c'est trop philosophique, les autres m'encouragent à poursuivre dans cette voie qui m'incite à parler de la convocation des Muses d'un point de vue poétique (...)
(mes collègues sont divisés sur cela).
Toutes tes références sont dans le thème en tout cas. N'angoisse pas plus que nécessaire.
Si ça peut aider, voici ce que je compte proposer la semaine prochaine : raisonner sur le fait que le français comporte de nombreux verbes de parole, et distinguer ceux qui portent sur la prononciation ("balbutier"...), ceux qui portent sur la situation d'énonciation ("hasarder"...) et ceux qui portent sur le contenu du message ("confesser"...) ou qui appartiennent à plusieurs catégories.
Autre activité prévue : raisonner sur quelques citations de La Rochefoucauld :
"Les passions sont les seuls orateurs qui persuadent toujours. Elles sont comme un art de la nature dont les règles sont infaillibles ; et l'homme le plus simple qui a de la passion persuade mieux que le plus éloquent qui n'en a point."
"La véritable éloquence consiste à dire tout ce qu'il faut, et à ne dire que ce qu'il faut."
"Ce qui fait voir que les hommes connaissent mieux leurs fautes qu'on ne pense, c'est qu'ils n'ont jamais tort quand on les entend parler de leur conduite : le même amour-propre qui les aveugle d'ordinaire les éclaire alors, et leur donne des vues si justes qu'il leur fait supprimer ou déguiser les moindres choses qui peuvent être condamnées."
En espérant que ça te soit utile
_________________
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"Cahier de Douai" + étude https://www.amazon.fr/dp/B0CF4CWMPH
Etude du Menteur de Corneille : https://www.amazon.fr/dp/B0DG31W66J
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Etude de la "Déclaration des droits de la femme" : https://www.amazon.fr/dp/B09B7DHTXP
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"Les Romanesques" + étude : https://www.amazon.fr/dp/B0DC78GZR9
"Bisclavret" et "Le laüstic" + dossier sur le loup https://www.amazon.fr/dp/B0CGL84111
- PterodactylographusNiveau 1
Oui, difficile de contenter tout le monde ça c'est certain, surtout dans une matière comme la nôtre où tout étant soumis à interprétation puisque la littérature n'est pas une science exacte, il est difficile d'accorder nos violons ...
Néanmoins, puisque je débute et vais même commencer mon tout premier cours dans cette nouvelle matière la semaine prochaine, je cherche à me rassurer au mieux. Pour l'heure, je pense tout de même suivre mes idées initiales mais je craignais de ne pas assez insister sur la rhétorique, par exemple, puisque chacun semble y mettre l'accent et que de mon côté, ça n'interviendrait qu'en toute fin de séquence 1 après être passé par l'enthousiasme poétique ... Je vais néanmoins essayer de n'en faire qu'une entrée pour privilégier ensuite l'étude d'autres textes comme ceux d'Aristote ou de Cicéron afin de mettre en avant un minimum ces textes.
Merci pour ton retour et tes idées mais à l'heure actuelle, je me vois mal rebondir sur celles-ci ; le temps file et je n'ai encore aucun cours solide. Je dois seulement préparer ce week-end mon introduction à la matière via une petite session de discussion avec eux + en nous appuyant sur deux images : une d'Orphée et une autre d'un poète au travail afin de cerner rapidement la problématique ...
Néanmoins, puisque je débute et vais même commencer mon tout premier cours dans cette nouvelle matière la semaine prochaine, je cherche à me rassurer au mieux. Pour l'heure, je pense tout de même suivre mes idées initiales mais je craignais de ne pas assez insister sur la rhétorique, par exemple, puisque chacun semble y mettre l'accent et que de mon côté, ça n'interviendrait qu'en toute fin de séquence 1 après être passé par l'enthousiasme poétique ... Je vais néanmoins essayer de n'en faire qu'une entrée pour privilégier ensuite l'étude d'autres textes comme ceux d'Aristote ou de Cicéron afin de mettre en avant un minimum ces textes.
Merci pour ton retour et tes idées mais à l'heure actuelle, je me vois mal rebondir sur celles-ci ; le temps file et je n'ai encore aucun cours solide. Je dois seulement préparer ce week-end mon introduction à la matière via une petite session de discussion avec eux + en nous appuyant sur deux images : une d'Orphée et une autre d'un poète au travail afin de cerner rapidement la problématique ...
- uneodysséeNeoprof expérimenté
Je n’ai plus ce niveau cette année, mais j’ai passé du temps aussi sur l’autorité de la parole d’origine divine (aèdes et oracles, puis parole royale), avant de passer à la rhétorique. Avec, à côté de Boileau, Le lombric de Roubaud !
On peut faire un peu d’écriture d’appropriation (invocation à la Muse façon Homère (en choisissant un autre héros), éloge des Muses façon Hésiode – et là on ne peut pas te reprocher de ne faire que philo !
Tu as la classe pour combien de temps ?
Ne te prive pas des liens avec des œuvres hors période. Le film 12 hommes en colère, par exemple, fonctionne très bien. Il permet par exemple de donner corps à la notion d’ethos.
On peut faire un peu d’écriture d’appropriation (invocation à la Muse façon Homère (en choisissant un autre héros), éloge des Muses façon Hésiode – et là on ne peut pas te reprocher de ne faire que philo !
Tu as la classe pour combien de temps ?
Ne te prive pas des liens avec des œuvres hors période. Le film 12 hommes en colère, par exemple, fonctionne très bien. Il permet par exemple de donner corps à la notion d’ethos.
- Clecle78Bon génie
La vague fonctionne très bien aussi.
- NLM76Grand Maître
Intéressant.Pterodactylographus a écrit:J'avais originellement dans l'idée de travailler autour d'une problématique plus ou moins tournée ainsi : « L'art de parole peut-il s'apprendre ? / La parole : talent ou technique ? »
Juste une remarque : il me semble que tout le monde a tendance à entendre "rhétorique" dans "art de la parole". Il me semble qu'il y a une différence essentielle, dans la mesure où "la parole" et "le discours", ça n'est pas exactement la même chose. Dans l'art de la parole, il y a l'art de la parole sacrée, sacralisée, sacralisante, instituante (religieuse, juridique, rituelle, artistique), et en particulier l'art des gens de parole, comme diraient Sory Camara (à propos de la culture mandingue) ou Dominique Casajus (à propos de la culture touarègue), par exemple : les griots, aèdes, jongleurs, bardes, manaschis et shamanes en tous genres.
Autrement dit, il y a une tension inhérente à l'énoncé "l'art de la parole", liée à la question de la vérité. S'il y a art, c'est que c'est artificieux, et donc, d'une certaine façon mensonger (voir par exemple le début de la Théogonie) ; s'il y a "parole", au singulier, c'est qu'il y a une certaine prétention à la vérité, bien loin des paroles, paroles, paroles.
J'ai mis quelques documents sur ces sujets ici.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- Clecle78Bon génie
Moi j'ai commencé par l'Iliade, le mythe d'Orphée et le théâtre grec . J'ai fait la réthorique ensuite.
- PterodactylographusNiveau 1
uneodyssée a écrit:Je n’ai plus ce niveau cette année, mais j’ai passé du temps aussi sur l’autorité de la parole d’origine divine (aèdes et oracles, puis parole royale), avant de passer à la rhétorique. Avec, à côté de Boileau, Le lombric de Roubaud !
On peut faire un peu d’écriture d’appropriation (invocation à la Muse façon Homère (en choisissant un autre héros), éloge des Muses façon Hésiode – et là on ne peut pas te reprocher de ne faire que philo !
Tu as la classe pour combien de temps ?
Ne te prive pas des liens avec des œuvres hors période. Le film 12 hommes en colère, par exemple, fonctionne très bien. Il permet par exemple de donner corps à la notion d’ethos.
Personnellement, je ne comptais même pas envisager l'enthousiasme comme forme d'autorité mais simplement montrer que la parole vient, selon certains, d'une inspiration divine. L'idée du lombric peut être sympathique, en effet ; mais je me demande si son étude complète ou non l'Art Poétique où il est question de travail mais aussi d'une certaine prédestination à être poète
L'écriture d'invention est très emballante en effet ! Merci pour l'idée !
J'ai la classe jusqu'en février - mars donc au minimum pour tout le premier semestre sur la parole.
Intéressant.
Juste une remarque : il me semble que tout le monde a tendance à entendre "rhétorique" dans "art de la parole". Il me semble qu'il y a une différence essentielle, dans la mesure où "la parole" et "le discours", ça n'est pas exactement la même chose. Dans l'art de la parole, il y a l'art de la parole sacrée, sacralisée, sacralisante, instituante (religieuse, juridique, rituelle, artistique), et en particulier l'art des gens de parole, comme diraient Sory Camara (à propos de la culture mandingue) ou Dominique Casajus (à propos de la culture touarègue), par exemple : les griots, aèdes, jongleurs, bardes, manaschis et shamanes en tous genres.
Autrement dit, il y a une tension inhérente à l'énoncé "l'art de la parole", liée à la question de la vérité. S'il y a art, c'est que c'est artificieux, et donc, d'une certaine façon mensonger (voir par exemple le début de la Théogonie) ; s'il y a "parole", au singulier, c'est qu'il y a une certaine prétention à la vérité, bien loin des paroles, paroles, paroles.
J'ai mis quelques documents sur ces sujets ici.
Il me semble aussi qu'en effet se concentrer exclusivement sur la rhétorique c'est ignorer tout un pan de ce que présuppose l'appellation même de ce sous-thème néanmoins, sur le programme officiel, les textes conseillés à l'étude sont quand même très orientés rhétorique alors j'imagine que les concepteurs du programme n'avait pas nécessairement pensé à évoquer le reste ...
- NLM76Grand Maître
L'esprit du programme n'est pas l'esprit des concepteurs du programme... L'esprit est dans la lettre ! Et en plus, on est assez tranquille : pas d'examen sur ce thème.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- e-WandererGrand sage
Pas nécessairement. Si tu te places par exemple dans l'optique des prédicateurs du Siècle de Louis XIV (Bossuet, Bourdaloue, Mascaron, etc.), l'art a pour fonction de rétablir la vérité qui a été préalablement travestie (par les libertins, les athées ou simplement par les pécheurs pris dans les contraintes du quotidien et qui en oublient les vérités divines).NLM76 a écrit:
Autrement dit, il y a une tension inhérente à l'énoncé "l'art de la parole", liée à la question de la vérité. S'il y a art, c'est que c'est artificieux, et donc, d'une certaine façon mensonger (voir par exemple le début de la Théogonie) ; s'il y a "parole", au singulier, c'est qu'il y a une certaine prétention à la vérité, bien loin des paroles, paroles, paroles.
Je cite Bossuet (Sermon sur la prédication évangélique, éd. Constance Cagnat-Debœuf du Carême du Louvre en folio, p. 81) :
D'où la nécessité de corriger par les artifices de la rhétorique, comme un verre optique corrige la myopie, et l'analogie entre l'art du prédicateur et l'anamorphose dans le Sermon sur la Providence (même référence, p. 114) :Bossuet a écrit:D’où vient un si grand désordre, si ce n’est que les vérités sont diminuées : diminuées dans leur pureté, parce qu’on les falsifie et on les mêle ; diminuées dans leur intégrité, parce qu’on les tronque et on les retranche ; diminuées dans leur majesté parce que, faute de les pénétrer, on perd le respect qui leur est dû, on leur ôte tellement leur juste grandeur qu’à peine les voyons-nous : ces grands astres ne sont qu’un petit point ; tant nous les mettons loin de nous, ou tant notre vue est troublée par les nuages de nos ignorances et de nos opinions anticipées ! Diminutæ sunt veritates.
Bossuet a écrit:Quand je considère en moi-même la disposition des choses humaines, confuse, inégale, irrégulière, je la compare souvent à certains tableaux, que l’on montre assez ordinairement dans les bibliothèques des curieux comme un jeu de perspective. La première vue ne vous montre que des traits informes et un mélange confus de couleurs, qui semble être l’essai de quelque apprenti, ou le jeu de quelque enfant, plutôt que l’ouvrage d’une main savante. Mais aussitôt que celui qui sait le secret vous les fait regarder par un certain endroit, aussitôt, toutes les lignes inégales venant à se ramasser d’une certaine façon dans votre vue, toute la confusion se démêle, et vous voyez paraître un visage avec ses linéaments et ses proportions, où il n’y avait auparavant aucune apparence de forme humaine. C’est, ce me semble, Messieurs, une image assez naturelle du monde, de sa confusion apparente et de sa justesse cachée, que nous ne pouvons jamais remarquer qu’en le regardant par un certain point que la foi en Jésus-Christ nous découvre.
C'est un débat très ancien : Platon reproche déjà à la rhétorique de travestir la réalité, comme Montaigne qui reprend une vieille métaphore d'Isocrate ("Un Rhetoricien du temps passé disoit que son mestier estoit, de choses petites les faire paroistre et trouver grandes. C’est un cordonnier qui sait faire de grands souliers à un petit pied. On luy eut faict donner le fouet en Sparte, de faire profession d’un' art piperesse et mensongere", I, 51, "de la vanité des paroles"). Mais un jésuite comme Domenico Colonia (auteur d'un manuel qui connut un succès considérable dans les collèges) réplique, comme le faisait déjà Aristote, qu'il s'agit en fait d'une correction pour parvenir à la juste grandeur (j'ai mis l'expression en gras dans la citation de Bossuet).
Colonia a écrit:« Inepte prorsus, ac ridicule facere mihi videntur, qui perperam interpretantes Isocratis verba, Amplificationem cum vulgo ita definiunt : Amplificatio, inquiunt, est oratio, quæ ex parvis magna facit ; seu quæ res exiguas verbis exagerat, et in majus attollit. »
(Elle me semble tout à fait absurde et ridicule, la démarche de ceux qui, interprétant incorrectement les propos d’Isocrate, proposent de l’amplification la définition suivante : l’amplification, disent-ils, est un discours qui rend les petites choses grandes, ou pour mieux dire, qui rehausse par les mots des choses peu considérables et les élève au statut de grandes.)
[…]
Amplificatio est oratio qua res ostenditur major aut minor quam secus visa esset. »
(L’amplification est un discours grâce auquel on montre une chose plus grande ou plus petite qu’on ne la verrait autrement.
Qu'on ne la verrait autrement, et non pas qu'elle est. Tout est dans cette nuance. Pour revenir à Bossuet, il est bien évident que les vérités divines ne peuvent pas être mensongères ! C'est parce qu'elles ont été déformées (volontairement par les adversaires de l'Église, ou involontairement par le simple pécheur) que le prédicateur est obligé de souligner leur grandeur, ou si on préfère, de placer le pécheur dans le bon angle de vue (comme dans les jeux d'anamorphose). Si les vérités divines n'étaient pas diminuées, il n'y aurait pas besoin d'amplifier, c'est-à-dire de remettre au juste niveau. C'est pour ça qu'Olivier Reboul dit que l'amplification (et son contraire, la diminution), est "l'âme de la rhétorique".
_________________
« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- NLM76Grand Maître
Intéressant, le partage des rôles. NLM76 pose le problème que contient l'énoncé, et e-wanderer commence à le résoudre.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
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