Une seule revendication, la revalorisation de nos traitements ?
- IphigénieProphète
En effet: ces chiffres se suffisent à eux mêmes-dans un premier temps c’est ça déjà qu’il faut corriger. Après on discute du reste, comme on le fait aujourd’hui: car même sans hausse de salaire ces menaces sont déjà là aussi, de toute façon: donc les femmes et les enfants d’abord, ce qui ne signifie pas de noyer les autres.Pofekko a écrit:@XIII: Votre argumentation est carrée. J'ai beaucoup apprécié votre post.
- Pourquoi 3,14159Expert
Ce n'est pas dans ce sens qu'il faut prendre le problème. Les réformes on les a eues, on les a et on les aura. Les augmentations salariales on ne les a pas eues, on ne les a pas, donc réclamons les pour demain.Beniamino Massimo a écrit:wilfried12 a écrit:Des choses qui n'existent pas (encore?), je vois pas bien comment on pourrait dire que nous les acceptons.
Ben voyons, et une fois qu'on aura accédé à nos demandes salariales (mais bien sûr), tu crois qu'ils s'arrêteront là dans les réformes ? On nous dira qu'on a eu ce qu'on voulait, et qu'il faut maintenant se calmer, qu'on ne peut pas tout avoir, et l'opinion publique sera d'accord, parce que quand-même-les-profs-maintenant-ils-sont-bien-payés-ils-pourraient-faire-un-effort. Et dans la liste, j'aurais pu inclure des réformes déjà passées qu'on continue de dénoncer (perte des heures en français, jour de carence...).
— Allez les gars, on mise tout sur l'argent du beurre ! Tant pis pour le beurre pour l'instant, on mettra de la margarine !
— Ouais, t'as raison ! Ah mince, ils nous ont pris le beurre et ils veulent pas nous le rendre ! Et le cul de la crémière, bon sang !
Il est temps de présenter l'addition !
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"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. " (Albert Einstein).
- HORAHabitué du forum
XIII a écrit:
- La France consacre 5,2% de son PIB aux dépenses d’éducation ; c’est à peine au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE (5,0%), nettement en dessous de pays comme la Finlande (5,8%), la Corée (5,8%), le Canada (6%) qui brillent dans les classements. Cet indicateur « évalue les dépenses à l’aune de la richesse nationale pour montrer la priorité accordée à l’éducation en fonction des ressources du pays ». La priorité accordée par la France à son école est donc très relative.
- Dans le détail, on constate que le primaire est le parent pauvre de l’école française : 1,2% du PIB consacré au primaire, contre 1,5% en moyenne dans l’OCDE, seules l’Italie, la Hongrie, la République Slovaque, la Turquie, la République Tchèque et l’Autriche font moins bien (notons que ces pays sont tous nettement moins bien classés que la France à PISA). A contrario, le Canada et la Norvège dépensent 2,1% de leur PIB pour le primaire, la Corée 1,7%... La France consacre 15% de moins au primaire que la moyenne de l’OCDE, 7 400 USD contre 8 630 USD dans l’OCDE sont dépensés chaque année pour un élève du primaire (la Finlande 9 300 USD, la Corée 11 000 USD, la Norvège 13 200 USD…). Sur l’ensemble de l’école primaire, les dépenses cumulées pour un élève français sont de 36 977 USD contre 51 145 USD en moyenne ; près de 40% d’écart !
- La part des dépenses d’éducation dans les dépenses publiques est en moyenne de 11% dans l’OCDE (13% pour la Corée, 12% pour le Canada, 10% pour la Finlande). En France on est très en deçà puisque les dépenses d’éducation représentent seulement 8% des dépenses publiques. Une nouvelle fois c’est l’école primaire qui trinque : les dépenses d’éducation pour le primaire représentent 2% des dépenses publiques en France alors que la moyenne est de 3,5 % dans l’OCDE, quasiment le double. Si on veut faire des économies budgétaires en France, ce n'est pas à l'école qu’il faut faire des coupes.
- En France, seuls 58% des dépenses d’éducation vont aux enseignants, contre 63% dans l’OCDE. 22% vont aux autres personnels en France, contre 15% en moyenne dans l’OCDE. Si on veut faire des économies à l’EN, ce n’est certainement pas par les profs qu’il faut commencer.
- Entre 2005 et 2017, le salaire des enseignants de l’OCDE ont augmenté de 8% en moyenne dans le primaire. Tous les pays ont augmenté leurs enseignants, sauf trois où leur salaire a diminué sur cette période : l’Angleterre (-4%, mais ils viennent d'être augmentés de 3,5%), la Grèce (-16%) et la France (-10%).
- En France le cout salarial des enseignants par élève dans le primaire (1 827 USD par an) est 60% moins élevé que la moyenne de l’OCDE (2 936 USD). Une nouvelle fois, la France se retrouve dans un groupe de pays tels que la Turquie, la Hongrie, la République Tchèque, le Chili, le Mexique… Des pays tous classés très en-deçà de la France à PISA 2016. En pourcentage du PIB, le cout salarial des enseignants français est de 4,4% pour le primaire, contre 6,9% en moyenne dans l’OCDE.
- Ironie, l’OCDE explique que « les pays où le salaire des enseignants est plus élevé tendent à être ceux où la taille des classes est plus élevée ». La France est la seule à combiner taille de classes plus élevée que la moyenne (23 élèves en primaire contre 21) et salaire des profs nettement en-dessous de la moyenne !
- Le taux d’encadrement, qui « décrit le niveau de ressources pédagogiques disponibles dans un pays », est de 19 élèves par enseignant en France, nettement au-dessus de la moyenne OCDE (15), seuls le Mexique et le Chili font pire. Supprimer des postes d’enseignants comme le fait JM Blanquer ne va pas arranger les choses, contrairement à ce qu'il annonce.
- en début de carrière, un instit touche 29 500 USD contre 32 200 USD en moyenne dans l’OCDE (56 500 USD en Allemagne). Après 15 ans de carrière, c’est 35 900 USD en France, 45 000 USD en moyenne dans l’OCDE (70 000 en Allemagne, 60 000 en Irlande, aux E-U…). Pourtant un instit français travaille 900 heures par an devant élèves, contre 784 en moyenne dans l’OCDE… et travaille statutairement 1607 heures annuelles, soit autant que la moyenne OCDE (1622 h).
Excellent ! Des chiffres à matraquer, encore et encore, pour non seulement contrer la comm orwellienne du ministère ("revalorisation"...) mais aussi et peut-être surtout remplacer les intuitions vagues que chaque agent se fait de son propre sous-traitement.
- HORAHabitué du forum
Lefteris a écrit:Je ne crois pas qu'un syndicat ait avancé cette idiotie, même ceux qui correspondent le moins à cette appellation. C'est plutôt un bruit tenace de SdP , car c'est vrai pour les rares indemnités et les HS, et de là, on en déduit . Il est aussi possible que ça soit dans un coin du crâne des gestionnaires, mais officieusement. Le traitement ce sont des critères objectifs qui englobent un ensemble d’éléments fixés par lois, décret, arrêtés, le plus visible étant la grille indiciaire. Mais il faut ensuite considérer la rapidité d'évolution, la possibilité de sortir du cadre (donc les débouchés en cours de carrière ou en fin ) , les indemnités statutaires et les primes. Voilà, je ne vais pas recommencer à répéter tout cela, ça commence à me fatiguer. D'autant plus que je ne crois pas une minute à la volonté de revaloriser les enseignants. Il faut toujours comprendre l'inverse de l'énoncé chez ces tartuffes. Au contraire, tout va être fait pour faire partir les gens, dissuader les entrants, et rogner sur ceux qui sont piégés. L'objectif est de contractualiser un maximum, changer le statut, régionaliser, et faire des économies d'échelle importantes. CAP 2022. Le reste est littérature.HORA a écrit:
C'est ici à mon sens qu'il faut rompre avec une certaine tradition syndicale enseignante : dernièrement un collègue m'a fait part de son indignation à propos de la formation imposée sur les vacances scolaires en arguant du fait qu'ils n'ont pas le droit d'y toucher car on est payés 10 mois sur 12 comme chacun sait... Mais d'où elle sort, cette farce qui justifierait un traitement moindre ? Et je m'inclus dans les gogos qui l'ont avalée, alors même que j'étais plutôt du genre à éplucher les docs de mon ancien syndicat (le majoritaire). Pourquoi cette frilosité à rabâcher patiemment mais sûrement les raisons pour lesquelles nous sommes objectivement sous-payés ? Pour s'indigner et revendiquer, il faut déjà avoir une conscience claire de ce qui ne va pas.
Tu m'étonnes...
Pour ma part c'est en lorgnant sur les autres concours de la FP que l'électrochoc a eu lieu : nan, mais attends, tu t'es fadé un concours à minimum bac +3 et tu gagnes à peine autant qu'un agent C des finances publiques...
- MathadorEmpereur
HORA a écrit:Pour ma part c'est en lorgnant sur les autres concours de la FP que l'électrochoc a eu lieu : nan, mais attends, tu t'es fadé un concours à minimum bac +3 et tu gagnes à peine autant qu'un agent C des finances publiques...
De même. Lorsque l'on compare à la paye des agrégés (et encore plus pour celle des certifiés), les payes annoncées par Bercy et la police nationale sont édifiantes.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- VicomteDeValmontGrand sage
- HORAHabitué du forum
- VicomteDeValmontGrand sage
- ditaNeoprof expérimenté
Les tableaux sont très intéressants. Des collègues vont-ils dire encore, ah oui, mais y a pas que les sous, l'intérêtdezélèves, c'est important ! ?
- HORAHabitué du forum
Je reformule : pourquoi la revalorisation du traitement par les primes et autres indemnités est-elle considérée comme un piège pour les enseignants ? Les raisons que j'ai entendues :
-qui dit régime indemnitaire augmenté, dit augmentation du temps de travail.
C'est déjà le cas avec la 2e HSA imposable, pour laquelle est réussi l'exploit qu'elle soit moins payée qu'une heure ordinaire. Cela va être le cas très prochainement avec un temps de formation sur les congés scolaires. Et dans le reste de la FP, les 35 h n'ont pas entraîné une baisse du régime indemnitaire, ce fut même plutôt l'inverse manifestement.
-si nous mettons en avant le meilleur régime indemnitaire chez les autres secteurs de la FP, cela nous divisera et nous affaiblira sur le terrain de la lutte.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce principe de non comparaison avec le reste de la FP n'a pas été très porteur : voir les tableaux comparatifs...
-les primes ne comptent pas dans le calcul de la pension.
Ca, c'était avant. On se fait donc avoir avant (nécessité du bac +5 pour postuler), pendant (catégorie A sur le papier), après (pension qui nous rangera sans doute dans la catégorie des retraités à revenus modestes).
- Pourquoi 3,14159Expert
Avec l'ISOE et l'ISSvP je suis à 3,8% de primes
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- Hugo78Niveau 10
Je n'ai pas fait grève car j'en ai marre que la revendication concernant notre pouvoir d'achat soit noyée dans des demandes complètement absurdes. L'abrogation de la réforme du lycée n'est pas la priorité. L'essentiel, c'est le pognon ! Le jour où les syndicats ne demanderont qu'une augmentation conséquente de notre traitement, je les suivrais et nous serons alors très nombreux à le faire.
- Pourquoi 3,14159Expert
Rien ne nous empêche de matraquer tous les sites syndicaux, avant la rentrée de septembre, pour dire que nous sommes chauds pour enfin réclamer la note.
70% de Néos, ça représenterait quoi… 15% de l'effectif total des professeurs ?
70% de Néos, ça représenterait quoi… 15% de l'effectif total des professeurs ?
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- VinZTDoyen
Cher Vicomte, aurais-tu les tableaux précédents dans une meilleure définition, afin que nous puissions les partager massivement ?
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« Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur Internet » Victor Hugo.
« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
« Ne jamais faire le jour même ce que tu peux faire faire le lendemain par quelqu'un d'autre » Pierre Dac
« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- Monsieur_TeslaNiveau 10
Mathador a écrit:Le problème serait surtout de demander une revalorisation sans préciser de montant. Demander à ce que les certifiés soient aussi bien payés que (par exemple) les inspecteurs des finances aurait déjà plus de sens.
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Ce que j'entends je l'oublie.
Ce que le lis je le retiens.
Ce que je fais, je le comprends !
Tchuang Tseu
- Pat BÉrudit
Je partage certaines réserves exprimées ici : il ne faudrait pas que la négociation tourne à :"OK, on vous augmente, mais en échange vous acceptez les réformes." Il faut vraiment qu'on arrive à lister toutes les dégradations des 15-20 dernières années, qu'on chiffre ça en terme de quantité de travail en plus ou de dégradation des conditions, qu'on y ajoute l'inflation et qu'on présente la facture... (mais pourquoi accepteraient-ils?)
Inversement, je n'ai jamais compris pourquoi, à chaque réforme, on n'ait pas eu de négociations salariale du style :"vous réformez, vous augmentez ainsi notre charge de travail ou dégradez nos conditions de travail, donc vous devez nous payer en conséquence"
Ah, une petite précision : en tant que cadres, on ne devrait pas chercher à débattre sur le fait qu'on fait en moyenne plus de 40h par semaine ; notre paie correspond à une mission, qu'on effectue. S'ils estiment que cette mission ne vaut que 2000€ par mois, alors qu'ils ne s'étonnent pas de ne pas trouver assez de gens compétents, et assument publiquement la volonté de détruire le système et de baisser le niveau général. Surtout en ne compensant pas ce salaire insuffisant par de très bonnes conditions de travail. Et s'ils alourdissent la mission, ils doivent payer plus.
Inversement, je n'ai jamais compris pourquoi, à chaque réforme, on n'ait pas eu de négociations salariale du style :"vous réformez, vous augmentez ainsi notre charge de travail ou dégradez nos conditions de travail, donc vous devez nous payer en conséquence"
Ah, une petite précision : en tant que cadres, on ne devrait pas chercher à débattre sur le fait qu'on fait en moyenne plus de 40h par semaine ; notre paie correspond à une mission, qu'on effectue. S'ils estiment que cette mission ne vaut que 2000€ par mois, alors qu'ils ne s'étonnent pas de ne pas trouver assez de gens compétents, et assument publiquement la volonté de détruire le système et de baisser le niveau général. Surtout en ne compensant pas ce salaire insuffisant par de très bonnes conditions de travail. Et s'ils alourdissent la mission, ils doivent payer plus.
- VicomteDeValmontGrand sage
Les documents en meilleure qualité sont trouvables sur mon twitter qui apparaît sur tous les visuels.
Quelques autres éléments:
L'inexorable baisse du pouvoir d'achat du point d'indice depuis sa désindexation de l'indice des prix en 1981:
La grille des certifiés avec le salaire brut si l'indice avait suivi l'inflation depuis 1981:
Une comparaison (très perfectible, notamment sur les impôts qui sont approximatifs et sous-évalués) entre les revenus d'un professeur célibataire et d'une personne au SMIC elle aussi célibataire:
Quelques autres éléments:
L'inexorable baisse du pouvoir d'achat du point d'indice depuis sa désindexation de l'indice des prix en 1981:
La grille des certifiés avec le salaire brut si l'indice avait suivi l'inflation depuis 1981:
Une comparaison (très perfectible, notamment sur les impôts qui sont approximatifs et sous-évalués) entre les revenus d'un professeur célibataire et d'une personne au SMIC elle aussi célibataire:
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Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
- HORAHabitué du forum
Pat B a écrit:Je partage certaines réserves exprimées ici : il ne faudrait pas que la négociation tourne à :"OK, on vous augmente, mais en échange vous acceptez les réformes." Il faut vraiment qu'on arrive à lister toutes les dégradations des 15-20 dernières années, qu'on chiffre ça en terme de quantité de travail en plus ou de dégradation des conditions, qu'on y ajoute l'inflation et qu'on présente la facture... (mais pourquoi accepteraient-ils?)
Inversement, je n'ai jamais compris pourquoi, à chaque réforme, on n'ait pas eu de négociations salariale du style :"vous réformez, vous augmentez ainsi notre charge de travail ou dégradez nos conditions de travail, donc vous devez nous payer en conséquence"
Ah, une petite précision : en tant que cadres, on ne devrait pas chercher à débattre sur le fait qu'on fait en moyenne plus de 40h par semaine ; notre paie correspond à une mission, qu'on effectue. S'ils estiment que cette mission ne vaut que 2000€ par mois, alors qu'ils ne s'étonnent pas de ne pas trouver assez de gens compétents, et assument publiquement la volonté de détruire le système et de baisser le niveau général. Surtout en ne compensant pas ce salaire insuffisant par de très bonnes conditions de travail. Et s'ils alourdissent la mission, ils doivent payer plus.
Le hic, c'est que le début de prise de conscience de notre décrochage salarial spectaculaire est concomitant à une politique néo-libérale sans plus aucun complexe, qui ne lâchera rien aux fonctionnaires que nous sommes avant tout aux yeux des décideurs. Pour demain, c'est foutu car trop tard. Mais si déjà notre paupérisation ET ses raisons mécaniques (régime indemnitaire, lenteur de l'avancement, exclusion de certaines échelles indiciaires) se mettent à figurer en tête des priorités syndicales et dans la tête des collègues (et plus ces désinformations sur les 10 mois sur 12 ou notre supposé surcroît de vacances), peut-être qu'après-demain ça bougera.
En attendant, de ce que je vois et ressens, une fracture s'élargit dans notre salle des profs : ceux qui savent qu'ils sont grosso modo à moins de 6 ans de la retraite et font le calcul de leur future pension avec soulagement, et les autres, qui blêmissent en réalisant qu'ils ont un fait une erreur de carrière en devenant enseignant. Ce qui serait positif dans ce marasme, c'est que nous sachions clairement où se situe le problème (bis repetita : régime indemnitaire, lenteur de l'avancement, exclusion de certaines échelles indiciaires) pour que nos revendications cessent d'être inaudibles car trop vagues.
VicomteDeValmont a écrit:Les documents en meilleure qualité sont trouvables sur mon twitter qui apparaît sur tous les visuels.
Quelques autres éléments:
L'inexorable baisse du pouvoir d'achat du point d'indice depuis sa désindexation de l'indice des prix en 1981:
La grille des certifiés avec le salaire brut si l'indice avait suivi l'inflation depuis 1981:
Une comparaison (très perfectible, notamment sur les impôts qui sont approximatifs et sous-évalués) entre les revenus d'un professeur célibataire et d'une personne au SMIC elle aussi célibataire:
Impressionnant. Merci VicomteDeValmont.
- Pourquoi 3,14159Expert
Après, la jeunesse dans la rue sans professeur, ça fait désordre…
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- CleroliDoyen
je pense plutôt que des collègues vont ajouter : et nos conditions de travail ? Le travail en dehors de la classe prend de plus en plus d'importance au point que certains décident de quitter le navire avant l'épuisement.dita a écrit:Les tableaux sont très intéressants. Des collègues vont-ils dire encore, ah oui, mais y a pas que les sous, l'intérêtdezélèves, c'est important ! ?
- TFSFidèle du forum
Cleroli a écrit:je pense plutôt que des collègues vont ajouter : et nos conditions de travail ? Le travail en dehors de la classe prend de plus en plus d'importance au point que certains décident de quitter le navire avant l'épuisement.dita a écrit:Les tableaux sont très intéressants. Des collègues vont-ils dire encore, ah oui, mais y a pas que les sous, l'intérêtdezélèves, c'est important ! ?
+1000
- VicomteDeValmontGrand sage
TFS a écrit:Cleroli a écrit:je pense plutôt que des collègues vont ajouter : et nos conditions de travail ? Le travail en dehors de la classe prend de plus en plus d'importance au point que certains décident de quitter le navire avant l'épuisement.dita a écrit:Les tableaux sont très intéressants. Des collègues vont-ils dire encore, ah oui, mais y a pas que les sous, l'intérêtdezélèves, c'est important ! ?
+1000
Eh bien, s'il n'y a pas de problème de salaire pour eux, ils pourront se mettre à 80% une fois que les salaires auront été augmentés (comme ça ils auront le même salaire et un temps de travail inférieur).
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- TFSFidèle du forum
VicomteDeValmont a écrit:TFS a écrit:Cleroli a écrit:je pense plutôt que des collègues vont ajouter : et nos conditions de travail ? Le travail en dehors de la classe prend de plus en plus d'importance au point que certains décident de quitter le navire avant l'épuisement.dita a écrit:Les tableaux sont très intéressants. Des collègues vont-ils dire encore, ah oui, mais y a pas que les sous, l'intérêtdezélèves, c'est important ! ?
+1000
Eh bien, s'il n'y a pas de problème de salaire pour eux, ils pourront se mettre à 80% une fois que les salaires auront été augmentés (comme ça ils auront le même salaire et un temps de travail inférieur).
Le mot important c'est "ajouter"... salaire ET conditions de travail !
- CleroliDoyen
Vicomte, ce n'est pas à toi que je vais apprendre que le temps partiel est soumis à accord (à l'exception du temps partiel de droit, bien sûr). Si tu as des pistes pour l'obtenir à coup sûr en dehors des cas réglementaires, je veux bien les connaître car plusieurs de mes collègues se sont vu refuser leur demande de temps partiel cette année.VicomteDeValmont a écrit:TFS a écrit:Cleroli a écrit:je pense plutôt que des collègues vont ajouter : et nos conditions de travail ? Le travail en dehors de la classe prend de plus en plus d'importance au point que certains décident de quitter le navire avant l'épuisement.dita a écrit:Les tableaux sont très intéressants. Des collègues vont-ils dire encore, ah oui, mais y a pas que les sous, l'intérêtdezélèves, c'est important ! ?
+1000
Eh bien, s'il n'y a pas de problème de salaire pour eux, ils pourront se mettre à 80% une fois que les salaires auront été augmentés (comme ça ils auront le même salaire et un temps de travail inférieur).
Ensuite, même à temps partiel, tu n'échappes aux réunionites et aux edt pourris qui font que tu ne peux pas réellement libérer du temps pour autre chose. De même, tu n'échapperas pas non plus à la plupart des réformes annoncées et contre lesquelles j'ai crû comprendre que tu luttais (ou du moins le syndicat que tu représentes ici très souvent). Très sincèrement, ta remarque me surprend.
- PofekkoNiveau 7
Merci Vicomte. La prise de conscience est brutale. Je savais que nous étions "décrochés", mais à ce point!
- CathEnchanteur
Beniamino Massimo a écrit:Euh, Iphigénie, je suis bien évidemment d'accord avec ce deuxième paragraphe, mais la question de ce fil, si les mots ont un sens, c'est en gros « êtes-vous prêts à laisser tomber toutes vos autres revendications si on vous paie comme vous aimeriez être payés ? » (« une seule revendication », c'est clair, non ?). Eh bien, je suis désolé, mais si vous répondez autre chose que non, je suis sidéré. En clair, si on te remonte ton salaire au « niveau relatif d'il y a 40 ans » ou qu'on l'aligne avec « les salaires du privés », tu es prête à accepter d'annualiser tes services, de te former pendant les vacances, de soumettre le recrutement de tes futurs collègues à l'avis de ton chef, de faire de l'AP à 35 de la 6e à la terminale avec des classes que tu ne connais pas, de faire de la co-animation obligatoire, de remplacer au pied levé un collègue absent sans possibilité de dire non, de faire faire toutes les matières scientifiques par un seul prof en 6e, de faire le travail des COP, de supprimer cette fois purement et simplement le grec et le latin en collège, d'appliquer des programmes de langue avec de moins en moins de grammaire et définis sur 3 ans, de ne plus pouvoir évaluer de connaissances brutes mais obligatoirement des compétences du CP au master 2, ... ? J'arrête là la liste mais je pourrais continuer sur 18 pages. Soit tu n'as pas compris la question posée dans ce fil (une seule revendication et une seule = pas son mot à dire sur le reste), soit tu es prête à te laisser acheter pour accélérer la démolition de l'école républicaine. Très peu pour moi, d'autant qu'aucune « revalorisation » ne sera garantie sur le long terme (mais les réformes àlak, elles, resteront).Iphigénie a écrit:Je ne suis pas sûre: en refusant depuis toujours de revendiquer sur nos seuls salaires, en mêlant à chaque fois "l'intérêt des élèves", les effectifs, les réformes et tout le reste, j'ai l'impression que nous ne sommes pas vus comme une "profession" mais comme un service, non pas un service public au vrai sens mais comme un service à la personne en quelque sorte, sur lequel chacun a son mot à dire, sa petite idée pour faire des économies tout en réclamant toujours plus de contraintes.Beniamino Massimo a écrit:Certainement pas. Ne revendiquer QUE la revalorisation des traitements serait une immonde absurdité, c'est le meilleur moyen de se manger de grosses réformes structurelles avec en contrepartie des cacahuètes provisoires qui nous seront retirées à la première occasion (à la prochaine crise économico-financière, par exemple). La diminution des horaires pour les élèves, elle, est bien pérenne, tout comme le grignotement du statut, la généralisation des compétences, de l'utilitarisme, de cycles pluri-annuels, la surimposition de tâches annexes et mille autres carabistouilleries. Vu le nombre de collègues prêts à accepter des dispositifs moisis dès qu'on leur fait miroiter quelques piécettes, je ne suis pas très confiant.
Le principe même de n'avoir qu'une seule revendication est à mon sens sans aucun intérêt. Dans l'ordre des priorités, je place les congés et le nombre d'élèves par classe bien plus haut que cette question. Et puis sincèrement, vu le sens que les gouvernements successifs accordent au mot « revalorisation » depuis des années (« je veux revaloriser le métier d'enseignant », « on va revaloriser le Smic », « nous avons revalorisé le pouvoir d'achat enseignant avec une deuxième heure supplémentaire » : [se fait violence pour s'autocensurer] !!!), je préfère encore une stagnation assumée, merci bien.
Il me semble qu'au contraire les esprits sont mûrs pour reconnaître la faiblesse inouïe de nos salaires et que ce serait le moment d'enfoncer le clou, en réclamant non pas une revalorisation de pacotille mais une vraie remise à jour de nos salaires: si déjà on reprenait leur niveau relatif il y a quarante ans, ce serait une grosse différence, et un alignement sur les salaires du privé à niveau équivalent une quasi révolution...*
Ben là c'est le cas, sans les sous.
- Un sondage qui nous concerne : demandons la revalorisation de nos traitements !
- Sur la revendication d'une hausse de salaire de 1000 €
- Revalorisation conséquente des enseignants : primes, la seule solution non utopique.
- Sondage : Si vous deviez choisir, quelle est pour vous la revendication prioritaire : salaires ou conditions de travail ?
- Un sondage très instructif sur la perception du métier d'enseignant... par les enseignants (sondage CGT Cadres / Opinionway)
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