Une seule revendication, la revalorisation de nos traitements ?
- HORAHabitué du forum
Certifié, classe normale, échelon 9, indice 583 (au même échelon, LittleJulie a un indice légèrement supérieur, 595, j'ignore pourquoi), avec 2 enfants : en arrondissant, le traitement net, avant mutuelle pour ceux qui en ont une (pour aller vite, la MGEN) et avant impôts sur le revenu, va de 2259 euros (2167 + 92 de supplément famililal) à 2333 euros (2241 + 92.) Cela varie en fonction de la zone géographique.
https://www.snes.edu/IMG/pdf/tableautraitement.pdf
Ecart par mois : au plus 992 euros en net (3251 - 2259), au moins 918 euros en net (3251 - 2333). Cela signifie que si notre travail d'enseignant était rémunéré et, au fond, respecté comme celui d'un fonctionnaire A du Minefi, donc avec les mêmes conditions d'études et de concours, il faudrait une augmentation de notre traitement entre 39,3 % et 43,9 %. Et nous aurions une pension de retraite augmentée d'autant, puisque désormais les primes et autres indemnités vont compter.
Voilà.
https://www.snes.edu/IMG/pdf/tableautraitement.pdf
Ecart par mois : au plus 992 euros en net (3251 - 2259), au moins 918 euros en net (3251 - 2333). Cela signifie que si notre travail d'enseignant était rémunéré et, au fond, respecté comme celui d'un fonctionnaire A du Minefi, donc avec les mêmes conditions d'études et de concours, il faudrait une augmentation de notre traitement entre 39,3 % et 43,9 %. Et nous aurions une pension de retraite augmentée d'autant, puisque désormais les primes et autres indemnités vont compter.
Voilà.
- neocdtHabitué du forum
Pardon pour la question naïve ou un peu bête... mais certainement que cette comparaison a déjà été faites par nos syndicats et la question posée aux ministères... quelle justification a t-on donné pour expliquer l'écart entre deux fonctionnaires A de deux ministères différents ?
_________________
“Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.”
- HORAHabitué du forum
neocdt a écrit:Pardon pour la question naïve ou un peu bête... mais certainement que cette comparaison a déjà été faites par nos syndicats et la question posée aux ministères... quelle justification a t-on donné pour expliquer l'écart entre deux fonctionnaires A de deux ministères différents ?
C'est là que ça se corse... Essaie d'obtenir une réponse auprès de ton syndicat. Pour ma part, je n'ai sans doute pas eu de chance mais par deux fois, quand le mien m'a contactée au téléphone avec deux interlocuteurs différents, suite à une question aussi simplement formulée que la tienne (comment se fait-il que nous soyons moins, voire vraiment moins bien payée à catégorie égale, voire moins qu'un fonctionnaire à recrutement bac, au minefi par exemple ?), j'ai eu l'impression d'avoir sorti une énormité moralement choquante. Quelques extraits de mémoire :
- Vous êtes bien la première à m'en parler. Je vais me renseigner. (Peut-être l'a-t-il fait.)
- Ah oui, mais ce sont des primes. Donc du travail en plus. (Ben non, justement.)
- Stratégiquement il ne faut pas mettre en avant les différences entre fonctionnaires. Le problème, c'est le gel du point d'indice. (C'est un problème, mais les enseignants en ont encore un autre : un régime indemnitaire insultant au vu du travail réel qu'il est censé payer : 100 euros d'isoe pour réunions parents-profs qui finissent à pas d'heure, conseils de classe, réunions qu'on nous rajoute sans compter...)
J'ai bien senti que mes réponses ne les convainquaient pas. Mais c'était il y a deux ans (élections pro). Les stylos rouges sont passés par là depuis, peut-être la question du traitement est-elle moins taboue. J'admets ne pas avoir creusé, cette fin de non-recevoir m'en a découragé.
- BalthazaardVénérable
HORA a écrit:neocdt a écrit:Pardon pour la question naïve ou un peu bête... mais certainement que cette comparaison a déjà été faites par nos syndicats et la question posée aux ministères... quelle justification a t-on donné pour expliquer l'écart entre deux fonctionnaires A de deux ministères différents ?
C'est là que ça se corse... Essaie d'obtenir une réponse auprès de ton syndicat. Pour ma part, je n'ai sans doute pas eu de chance mais par deux fois, quand le mien m'a contactée au téléphone avec deux interlocuteurs différents, suite à une question aussi simplement formulée que la tienne (comment se fait-il que nous soyons moins, voire vraiment moins bien payée à catégorie égale, voire moins qu'un fonctionnaire à recrutement bac, au minefi par exemple ?), j'ai eu l'impression d'avoir sorti une énormité moralement choquante. Quelques extraits de mémoire :
- Vous êtes bien la première à m'en parler. Je vais me renseigner. (Peut-être l'a-t-il fait.)
- Ah oui, mais ce sont des primes. Donc du travail en plus. (Ben non, justement.)
- Stratégiquement il ne faut pas mettre en avant les différences entre fonctionnaires. Le problème, c'est le gel du point d'indice. (C'est un problème, mais les enseignants en ont encore un autre : un régime indemnitaire insultant au vu du travail réel qu'il est censé payer : 100 euros d'isoe pour réunions parents-profs qui finissent à pas d'heure, conseils de classe, réunions qu'on nous rajoute sans compter...)
J'ai bien senti que mes réponses ne les convainquaient pas. Mais c'était il y a deux ans (élections pro). Les stylos rouges sont passés par là depuis, peut-être la question du traitement est-elle moins taboue. J'admets ne pas avoir creusé, cette fin de non-recevoir m'en a découragé.
Les syndicats sont arc-boutés là dessus, c'est aussi simple. Pour les stylos rouges c'est hélas pareil (même si bien sur il y a un petit mot sur les inégalités) Cela devrait être pourtant la seule demande à mettre en avant car la seule où une argumentation est constructible et les comparaisons sans appel.
- HORAHabitué du forum
Balthazaard a écrit:HORA a écrit:neocdt a écrit:Pardon pour la question naïve ou un peu bête... mais certainement que cette comparaison a déjà été faites par nos syndicats et la question posée aux ministères... quelle justification a t-on donné pour expliquer l'écart entre deux fonctionnaires A de deux ministères différents ?
C'est là que ça se corse... Essaie d'obtenir une réponse auprès de ton syndicat. Pour ma part, je n'ai sans doute pas eu de chance mais par deux fois, quand le mien m'a contactée au téléphone avec deux interlocuteurs différents, suite à une question aussi simplement formulée que la tienne (comment se fait-il que nous soyons moins, voire vraiment moins bien payée à catégorie égale, voire moins qu'un fonctionnaire à recrutement bac, au minefi par exemple ?), j'ai eu l'impression d'avoir sorti une énormité moralement choquante. Quelques extraits de mémoire :
- Vous êtes bien la première à m'en parler. Je vais me renseigner. (Peut-être l'a-t-il fait.)
- Ah oui, mais ce sont des primes. Donc du travail en plus. (Ben non, justement.)
- Stratégiquement il ne faut pas mettre en avant les différences entre fonctionnaires. Le problème, c'est le gel du point d'indice. (C'est un problème, mais les enseignants en ont encore un autre : un régime indemnitaire insultant au vu du travail réel qu'il est censé payer : 100 euros d'isoe pour réunions parents-profs qui finissent à pas d'heure, conseils de classe, réunions qu'on nous rajoute sans compter...)
J'ai bien senti que mes réponses ne les convainquaient pas. Mais c'était il y a deux ans (élections pro). Les stylos rouges sont passés par là depuis, peut-être la question du traitement est-elle moins taboue. J'admets ne pas avoir creusé, cette fin de non-recevoir m'en a découragé.
Les syndicats sont arc-boutés là dessus, c'est aussi simple. Pour les stylos rouges c'est hélas pareil (même si bien sur il y a un petit mot sur les inégalités) Cela devrait être pourtant la seule demande à mettre en avant car la seule où une argumentation est constructible et les comparaisons sans appel.
Oui mais les syndicats ne reflètent que l'impensé de la base. Pourquoi chez nous, les enseignants, y a-t-il autant tant de contorsions mentales quand il s'agit d'argent ?
J'y vois maintenant un paquet de raisons, je ne sais pas si vous êtes d'accord avec moi là-dessus :
-discours culpabilisants, partout relayés (media, espe) et increvables sur l'air du "les profs en France sont les plus nuls et méchants du système solaire, les inégalités scolaires et sociales, c'est à cause d'eux"
-grande hétérogénéité sociale chez les enseignants avec le syndrome du métier choisi par la compagne pour les enfants (cas caricatural : épouse de médecin)
-héritage de la légende glorieuse des hussards noirs qui après 1905 ont dû en remontrer aux religieux car ceux-ci détenaient une bonne part de l'autorité scolaire. Le hic, c'est que le voeu de modération salariale a fait partie de l'héritage.
En tout cas, ça paraît très ancré dans la psyché enseignante. A tel point que ça fait ouvertement marrer NVB (on ne s'en lasse pas) :
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
HORA a écrit:
Oui mais les syndicats ne reflètent que l'impensé de la base. Pourquoi chez nous, les enseignants, y a-t-il autant tant de contorsions mentales quand il s'agit d'argent ?
J'y vois maintenant un paquet de raisons, je ne sais pas si vous êtes d'accord avec moi là-dessus :
-discours culpabilisants, partout relayés (media, espe) et increvables sur l'air du "les profs en France sont les plus nuls et méchants du système solaire, les inégalités scolaires et sociales, c'est à cause d'eux"
-grande hétérogénéité sociale chez les enseignants avec le syndrome du métier choisi par la compagne pour les enfants (cas caricatural : épouse de médecin)
-héritage de la légende glorieuse des hussards noirs qui après 1905 ont dû en remontrer aux religieux car ceux-ci détenaient une bonne part de l'autorité scolaire. Le hic, c'est que le voeu de modération salariale a fait partie de l'héritage.
En tout cas, ça paraît très ancré dans la psyché enseignante. A tel point que ça fait ouvertement marrer NVB (on ne s'en lasse pas) :
Peut-être parce que les professeurs accordent plus d'importance à la richesse symbolique. Ils se sentent riches de leur culture et ressentent moins le besoin d'une autre forme de richesse, voire la méprisent ; ils sont sensibles aux diverses philosophies qui recommandent une vie frugale, détachée des biens matériels. Il y a peut-être aussi la persistance de valeurs de partage, de générosité, de don de soi, et l'idée qu'ils travaillent pour le bien commun, qui rendent suspect le désir d'obtenir davantage d'argent pour soi.
- BalthazaardVénérable
"Oui mais les syndicats ne reflètent que l'impensé de la base." je saisis mal votre phrase, pouvez vous préciser?
- HORAHabitué du forum
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:HORA a écrit:
Oui mais les syndicats ne reflètent que l'impensé de la base. Pourquoi chez nous, les enseignants, y a-t-il autant tant de contorsions mentales quand il s'agit d'argent ?
J'y vois maintenant un paquet de raisons, je ne sais pas si vous êtes d'accord avec moi là-dessus :
-discours culpabilisants, partout relayés (media, espe) et increvables sur l'air du "les profs en France sont les plus nuls et méchants du système solaire, les inégalités scolaires et sociales, c'est à cause d'eux"
-grande hétérogénéité sociale chez les enseignants avec le syndrome du métier choisi par la compagne pour les enfants (cas caricatural : épouse de médecin)
-héritage de la légende glorieuse des hussards noirs qui après 1905 ont dû en remontrer aux religieux car ceux-ci détenaient une bonne part de l'autorité scolaire. Le hic, c'est que le voeu de modération salariale a fait partie de l'héritage.
En tout cas, ça paraît très ancré dans la psyché enseignante. A tel point que ça fait ouvertement marrer NVB (on ne s'en lasse pas) :
Peut-être parce que les professeurs accordent plus d'importance à la richesse symbolique. Ils se sentent riches de leur culture et ressentent moins le besoin d'une autre forme de richesse, voire la méprisent ; ils sont sensibles aux diverses philosophies qui recommandent une vie frugale, détachée des biens matériels. Il y a peut-être aussi la persistance de valeurs de partage, de générosité, de don de soi, et l'idée qu'ils travaillent pour le bien commun, qui rendent suspect le désir d'obtenir davantage d'argent pour soi.
Tous les agents publics oeuvrent au bien commun, c'est le principe fondateur des services publics. S'agissant du minefi par exemple, sans collecteurs des impôts, pas de financement de ces services.
- HORAHabitué du forum
Balthazaard a écrit:"Oui mais les syndicats ne reflètent que l'impensé de la base." je saisis mal votre phrase, pouvez vous préciser?
Ce que je veux dire par "impensé", c'est notre capacité à rester sourds à tous les arguments chiffrés qu'on peut donner (écart de traitement à catégorie égale par exemple). Comme si nous étions persuadés que c'est normal et que donc il ne faut pas chercher plus loin.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Note que j'en dis quand même un peu plus.
- HORAHabitué du forum
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Note que j'en dis quand même un peu plus.
Désolée pour la possibilité de méprise, Sylvain de Saint-Sylvain, je ne cherche pas la polémique. Je cherche les réponses à tous les arguments qu'on se donne plus ou moins consciemment pour ne pas revendiquer plus d'argent. Avec ce fil, je débats dans ma tête
- BalthazaardVénérable
HORA a écrit:Balthazaard a écrit:"Oui mais les syndicats ne reflètent que l'impensé de la base." je saisis mal votre phrase, pouvez vous préciser?
Ce que je veux dire par "impensé", c'est notre capacité à rester sourds à tous les arguments chiffrés qu'on peut donner (écart de traitement à catégorie égale par exemple). Comme si nous étions persuadés que c'est normal et que donc il ne faut pas chercher plus loin.
Vous voulez donc dire que si les syndicats ne reflètent pas cette revendication c'est que nous ne l'exprimons pas assez fort. Je n'en suis pas si sur, le taux de syndicalisation est de plus en plus faible, ne pourrait on pas penser aussi que les revendications mises en avant ne sont pas toujours en phase avec celles de la base, d'où cette désaffection et les interrogations que l'on voit ici. On peut bien sur dire qu'un syndicat est ce qu'en font ses adhérents, au même titre qu'un parti politique, c'est vrai dans l'idéal et en théorie. En pratique, on est face à des structures très difficiles à faire bouger, c'est d’ailleurs une constante des organisations quelles qu'elles soient dès qu'elles dépassent une certaine taille, les structures sont démocratiques mais en fait..Je pense que ceux qui ont appartenu à des association et se sont trouvés en désaccord avec le bureau directeur voient de quoi je parle.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Les arguments énoncés par ceux qui s'opposent à cette exigence sont différents toutefois, si j'en crois mes débats sur la page des Stylos rouges. Généralement, on avance d'autres priorités, notamment l'amélioration des "conditions de travail". Et aussi, comme tu l'as dit, l'état de l'opinion publique. Simplement je ne suis pas sûr que ce soient les ressorts profonds de cette résistance.
- HORAHabitué du forum
Balthazaard a écrit:HORA a écrit:Balthazaard a écrit:"Oui mais les syndicats ne reflètent que l'impensé de la base." je saisis mal votre phrase, pouvez vous préciser?
Ce que je veux dire par "impensé", c'est notre capacité à rester sourds à tous les arguments chiffrés qu'on peut donner (écart de traitement à catégorie égale par exemple). Comme si nous étions persuadés que c'est normal et que donc il ne faut pas chercher plus loin.
Vous voulez donc dire que si les syndicats ne reflètent pas cette revendication c'est que nous ne l'exprimons pas assez fort. Je n'en suis pas si sur, le taux de syndicalisation est de plus en plus faible, ne pourrait on pas penser aussi que les revendications mises en avant ne sont pas toujours en phase avec celles de la base, d'où cette désaffection et les interrogations que l'on voit ici. On peut bien sur dire qu'un syndicat est ce qu'en font ses adhérents, au même titre qu'un parti politique, c'est vrai dans l'idéal et en théorie. En pratique, on est face à des structures très difficiles à faire bouger, c'est d’ailleurs une constante des organisations quelles qu'elles soient dès qu'elles dépassent une certaine taille, les structures sont démocratiques mais en fait..Je pense que ceux qui ont appartenu à des association et se sont trouvés en désaccord avec le bureau directeur voient de quoi je parle.
C'est vrai, c'est une question de timing. Les revendications mises en avant ne sont pas en phase avec celles de la base parce que celle-ci commence tout juste à s'autoriser à penser qu'elle mérite d'être mieux payée. Et une fois prise en compte la durée nécessaire pour mettre en phase la colère qui gronde et l'appareil syndical (d'accord avec vous sur l'inertie des grosses structures), on aura eu le temps de se faire arnaquer.
Ce sera donc ma contribution pessimiste à ce fil
- TFSFidèle du forum
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:
Peut-être parce que les professeurs accordent plus d'importance à la richesse symbolique. Ils se sentent riches de leur culture et ressentent moins le besoin d'une autre forme de richesse, voire la méprisent ; ils sont sensibles aux diverses philosophies qui recommandent une vie frugale, détachée des biens matériels. Il y a peut-être aussi la persistance de valeurs de partage, de générosité, de don de soi, et l'idée qu'ils travaillent pour le bien commun, qui rendent suspect le désir d'obtenir davantage d'argent pour soi.
Il y a certainement beaucoup de cela... ce qui constitue un vrai conflit de valeurs.
Et il y a toujours d'autres combats à mener sur les conditions de travail et sur la place et les missions de l'éducation dans notre société !
Et puis, il y a aussi quand même l'idée qu'une revendication de +1000 € par mois est économiquement totalement non-viable !
- Pourquoi 3,14159Expert
Pour les autres fonctionnaires cela ne pose pas problème pourtant !TFS a écrit:Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:
Peut-être parce que les professeurs accordent plus d'importance à la richesse symbolique. Ils se sentent riches de leur culture et ressentent moins le besoin d'une autre forme de richesse, voire la méprisent ; ils sont sensibles aux diverses philosophies qui recommandent une vie frugale, détachée des biens matériels. Il y a peut-être aussi la persistance de valeurs de partage, de générosité, de don de soi, et l'idée qu'ils travaillent pour le bien commun, qui rendent suspect le désir d'obtenir davantage d'argent pour soi.
Il y a certainement beaucoup de cela... ce qui constitue un vrai conflit de valeurs.
Et il y a toujours d'autres combats à mener sur les conditions de travail et sur la place et les missions de l'éducation dans notre société !
Et puis, il y a aussi quand même l'idée qu'une revendication de +1000 € par mois est économiquement totalement non-viable !
Alors si, c'est viable. C'est même pour cela que nous allons nous mobiliser !!!!
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"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. " (Albert Einstein).
- MathadorEmpereur
Pour ma part, je suis (relativement) frugal, mais ce n'est pas pour autant que je me dispense de vouloir être payé conformément à mes qualifications.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Peut-être parce que les professeurs accordent plus d'importance à la richesse symbolique. Ils se sentent riches de leur culture et ressentent moins le besoin d'une autre forme de richesse, voire la méprisent ; ils sont sensibles aux diverses philosophies qui recommandent une vie frugale, détachée des biens matériels. Il y a peut-être aussi la persistance de valeurs de partage, de générosité, de don de soi, et l'idée qu'ils travaillent pour le bien commun, qui rendent suspect le désir d'obtenir davantage d'argent pour soi.
Pour ceux qui dépensent beaucoup, gagner plus c'est éviter d'être dans le rouge, et pour ceux qui dépensent moins, c'est pouvoir prendre un temps partiel, ou démissionner plus tôt (en faisant ainsi un temps partiel non pas annualisé mais carriérisé). Il n'y a donc aucune raison d'associer une volonté de gagner plus avec un caractère prodigue ou cupide. Travailler moins pour l'EN n'implique d'ailleurs pas nécessairement de moins œuvrer pour le bien commun ou de moins partager ses savoirs…
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Je ne dis pas qu'il faut être cupide pour demander une meilleure paye. Plutôt qu'il faut ressentir la privation avec un minimum d'intensité. Un groupe qui cultive une certaine indifférence, si ce n'est un mépris, pour la richesse matérielle, et lui oppose une richesse symbolique, pensera tout simplement moins à réclamer une meilleure paye, trouvera plus facilement d'autres priorités, aura davantage peur de passer pour cupide ou égoïste. Le terreau est simplement moins favorable à l'éclosion d'une revendication. Il suffit d'enlever ces éléments pour qu'il le soit davantage, sans aller directement au groupe qui n'accorde à rien plus d'importance qu'à l'argent.
- IlonaHabitué du forum
Hormis notre salaire indécent, il est une autre chose que je trouve absolument inadmissible, l'interdiction qui nous est quasiment faite d'exercer une autre profession en parallèle ou ponctuellement (à part quelques rares activités en rapport avec notre métier).
Dans quel autre pays, un employeur payant mal ses employés oserait revendiquer l'exclusivité de la force de travail de ces derniers ? C'est juste scandaleux !!!!!!
On ne peut pas verser un salaire misérable à un fonctionnaire et lui interdire d'améliorer son ordinaire avec un second travail ponctuel ou non.
Dans quel autre pays, un employeur payant mal ses employés oserait revendiquer l'exclusivité de la force de travail de ces derniers ? C'est juste scandaleux !!!!!!
On ne peut pas verser un salaire misérable à un fonctionnaire et lui interdire d'améliorer son ordinaire avec un second travail ponctuel ou non.
- muonNiveau 6
bien vu, je me suis déjà posé la question, soit pour faire des extras dans les boîtes à bac, ou distributeur de prospectus, ou autre....Ilona a écrit:Hormis notre salaire indécent, il est une autre chose que je trouve absolument inadmissible, l'interdiction qui nous est quasiment faite d'exercer une autre profession en parallèle ou ponctuellement (à part quelques rares activités en rapport avec notre métier).
Dans quel autre pays, un employeur payant mal ses employés oserait revendiquer l'exclusivité de la force de travail de ces derniers ? C'est juste scandaleux !!!!!!
On ne peut pas verser un salaire misérable à un fonctionnaire et lui interdire d'améliorer son ordinaire avec un second travail ponctuel ou non.
- BalthazaardVénérable
D'autant qu'il existe plein de passe-droits et de combines pour contourner le truc que seul le clampin de base (nous en grande partie) ne saura pas exploiter!!!
Je me souviens d'un reportage où un jeune de 18 ans gérait un site de commerce sur internet....on voyait brièvement les parents (prof tous les deux) et le jeune qui avait un peu de mal à expliquer de quoi relevait SON activité...amusant.
Je me souviens d'un reportage où un jeune de 18 ans gérait un site de commerce sur internet....on voyait brièvement les parents (prof tous les deux) et le jeune qui avait un peu de mal à expliquer de quoi relevait SON activité...amusant.
- BalthazaardVénérable
muon a écrit:bien vu, je me suis déjà posé la question, soit pour faire des extras dans les boîtes à bac, ou distributeur de prospectus, ou autre....Ilona a écrit:Hormis notre salaire indécent, il est une autre chose que je trouve absolument inadmissible, l'interdiction qui nous est quasiment faite d'exercer une autre profession en parallèle ou ponctuellement (à part quelques rares activités en rapport avec notre métier).
Dans quel autre pays, un employeur payant mal ses employés oserait revendiquer l'exclusivité de la force de travail de ces derniers ? C'est juste scandaleux !!!!!!
On ne peut pas verser un salaire misérable à un fonctionnaire et lui interdire d'améliorer son ordinaire avec un second travail ponctuel ou non.
Extras en boite à bac, cela doit passer puisque ça relève d'une activité d'enseignement....mais si c'est pour être encore plus exploité que par l'EN merci!!! je ne pense pas qu'une heure là bas te rapporte plus qu'un hse...
- PrCosinusNiveau 7
Nous ne sommes pas des salariés. L'exclusivité vient du fait que nous sommes des fonctionnaires.Ilona a écrit:Hormis notre salaire indécent, il est une autre chose que je trouve absolument inadmissible, l'interdiction qui nous est quasiment faite d'exercer une autre profession en parallèle ou ponctuellement (à part quelques rares activités en rapport avec notre métier).
Dans quel autre pays, un employeur payant mal ses employés oserait revendiquer l'exclusivité de la force de travail de ces derniers ? C'est juste scandaleux !!!!!!
On ne peut pas verser un salaire misérable à un fonctionnaire et lui interdire d'améliorer son ordinaire avec un second travail ponctuel ou non.
1 jour de grève nous ôte 1/30 de notre traitement. Cela signifie que nous sommes au service de l'état 30j/30 en principe.
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"Quand les gens sont d'accord avec moi, j'ai toujours le sentiment que je dois me tromper." O.Wilde
- MathadorEmpereur
Je vis tout à fait confortablement avec une paye d'agrégé sans HS, et ce serait encore le cas avec une paye de certifié: je n'ai pas l'impression de me priver de quoi que ce soit. Et pourtant, je revendique tout de même plus de flouze, parce que c'est plus de liberté. Plus de liberté pouvant s'exprimer sous différentes formes: celle de démissionner avant 60 ans si l'on a assez capitalisé, celle de prendre un temps partiel pour voir davantage ses enfants, celle de ne pas faire le laquais du CDE afin de gratter la moindre HS, celle de pouvoir se permettre un temps partiel de 11h si seules 11h sont disponibles sur l'établissement du poste, etc.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Je ne dis pas qu'il faut être cupide pour demander une meilleure paye. Plutôt qu'il faut ressentir la privation avec un minimum d'intensité.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- BalthazaardVénérable
Oui bien sur....mais curieusement, alors que nous recevons une "Pension" et non pas une "Retraite" et que donc, à ce titre, nous devrions dans TOUS les domaines (cotisations, caisse...etc) être exclus des différentes réformes et "améliorations" relatives, puisque comme tu dis, nous ne sommes pas des "salariés", là personne ne relève l'incongruité, réclame le principe "d'équité" et ne fait de différence...étrange je trouve!!!
- BalthazaardVénérable
Mathador a écrit:Je vis tout à fait confortablement avec une paye d'agrégé sans HS, et ce serait encore le cas avec une paye de certifié: je n'ai pas l'impression de me priver de quoi que ce soit. Et pourtant, je revendique tout de même plus de flouze, parce que c'est plus de liberté. Plus de liberté pouvant s'exprimer sous différentes formes: celle de démissionner avant 60 ans si l'on a assez capitalisé, celle de prendre un temps partiel pour voir davantage ses enfants, celle de ne pas faire le laquais du CDE afin de gratter la moindre HS, celle de pouvoir se permettre un temps partiel de 11h si seules 11h sont disponibles sur l'établissement du poste, etc.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Je ne dis pas qu'il faut être cupide pour demander une meilleure paye. Plutôt qu'il faut ressentir la privation avec un minimum d'intensité.
Moi aussi MAINTENANT....si je repense à mes débuts (et à l'époque, c'était moins "pire" que maintenant) je faisais partie des crèves-la-faim comparé à mes copains dont certains n'avaient pas fait la moité de mes études...Si on compte le déficit sur la carrière par rapport à certains...non mieux vaut ne pas y penser...!!!
- Un sondage qui nous concerne : demandons la revalorisation de nos traitements !
- Sur la revendication d'une hausse de salaire de 1000 €
- Revalorisation conséquente des enseignants : primes, la seule solution non utopique.
- Sondage : Si vous deviez choisir, quelle est pour vous la revendication prioritaire : salaires ou conditions de travail ?
- Un sondage très instructif sur la perception du métier d'enseignant... par les enseignants (sondage CGT Cadres / Opinionway)
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