Page 3 sur 4 • 1, 2, 3, 4
- RogerMartinBon génie
Chez nous aussi on a une hausse des candidatures LC sur Parcoursupe-Wanderer a écrit:Une petite touche d'optimiste dans cet océan de morosité : chez nous l'an prochain, les effectifs d'étudiants en LC seront en augmentation l'an prochain en L1.
- henrietteMédiateur
RM, e-Wanderer, vous nous mettez du baume au coeur !
_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- RuthvenGuide spirituel
L'évolution des statistiques du supérieur n'est pas très encourageante :
http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/statistiques/27/3/08_1128273.pdf
Et pendant ce temps-là, la 70ème section explose :
http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/statistiques/31/1/70_1128311.pdf
http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/statistiques/27/3/08_1128273.pdf
Et pendant ce temps-là, la 70ème section explose :
http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/statistiques/31/1/70_1128311.pdf
- AiônNiveau 8
Ascagne a écrit:Tu n'es pas passé sur des textes vus au cours de l'année ? Ca ne me semblait pas insurmontable quand même, en Terminale.
Tu oublies que je n'ai pas de mémoire pour les déclinaisons et que je suis quasiment dyscalculique. Ce qui ne m'a pas empêché d'avoir 20/20 au bac de maths. Le latin c'est sérieux tout de même
- Theriakos96Habitué du forum
En LC le ratio candidats/postes MCF est terrifiant : j'ai l'impression que devenir consul ou ambassadeur est plus simple que devenir MCF ou chargé de recherche au CNRS...
_________________
Dicebat Bernardus Carnotensis nos esse quasi nanos, gigantium humeris insidentes, ut possimus plura eis et remotiora videre, non utique proprii visus acumine, aut eminentia corporis, sed quia in altum subvenimur et extollimur magnitudine gigantea.
– Jean de Salisbury, Metalogicon, III, 4
- AiônNiveau 8
C'est évident. On peut être ambassadeur parce qu'on est le copain du patron.
- Theriakos96Habitué du forum
Oui enfin, même en termes de concours et de postes officiels, je pense que le ratio reste plus favorable...
_________________
Dicebat Bernardus Carnotensis nos esse quasi nanos, gigantium humeris insidentes, ut possimus plura eis et remotiora videre, non utique proprii visus acumine, aut eminentia corporis, sed quia in altum subvenimur et extollimur magnitudine gigantea.
– Jean de Salisbury, Metalogicon, III, 4
- AiônNiveau 8
La haute fonction publique c'est pas pour les vrais, ni les coeurs purs, de toute manière.
- MathadorEmpereur
Alors que les MCF sont recrutés uniquement selon la qualité de leur dossier scientifique et pas du tout en fonction du carnet d'adresses de leur directeur de thèse…Aiôn a écrit:C'est évident. On peut être ambassadeur parce qu'on est le copain du patron.
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- AscagneGrand sage
Merci pour les liens vers les fiches démographiques des sections du CNU, c'est très intéressant !
- FeuchtwangerNiveau 9
En tout cas, de mon côté la décision est prise. Je vais former mes deux enfants (et me reformer par la même occasion) au latin dès cet été.
A quatorze ans ils se mettront au grec ancien.
A 18 ans, j'aurais tout fait pour qu'ils puissent avoir accès aux écrits des anciens dans le texte.
Dans cette époque sombre de régression civilisationnelle, c'est sans doute le plus beau cadeau qu'on peut leur offrir.
Il va falloir de manière privée faire en sorte que la flamme ne s'éteigne pas en attendant des jours meilleurs.
A quatorze ans ils se mettront au grec ancien.
A 18 ans, j'aurais tout fait pour qu'ils puissent avoir accès aux écrits des anciens dans le texte.
Dans cette époque sombre de régression civilisationnelle, c'est sans doute le plus beau cadeau qu'on peut leur offrir.
Il va falloir de manière privée faire en sorte que la flamme ne s'éteigne pas en attendant des jours meilleurs.
- TalarpNiveau 1
Je viens d'arriver sur le forum. Je suis attiré par les Lettres Classiques et songe à l'enseignement mais beaucoup d'enseignant ici on tendance à... essayer de me freiner et de m'effrayer ?
J'aimerais comprendre.
Je ne comprends pas, surtout, que l'on fasse disparaître ces disciplines. Je n'y vois aucune raison. Certains en ont peut-être..?
Ces matières sont plutôt apaisantes, je trouve, et la mythologie est toujours profondément intéressantes! Elle nous apprend beaucoup sur la civilisation, mine de rien, car pas écrire/décrite de la même façon suivant les auteurs et leur époque. Et il y a tout le reste qui est intéressant! M'enfin.
J'aimerais comprendre.
Je ne comprends pas, surtout, que l'on fasse disparaître ces disciplines. Je n'y vois aucune raison. Certains en ont peut-être..?
Ces matières sont plutôt apaisantes, je trouve, et la mythologie est toujours profondément intéressantes! Elle nous apprend beaucoup sur la civilisation, mine de rien, car pas écrire/décrite de la même façon suivant les auteurs et leur époque. Et il y a tout le reste qui est intéressant! M'enfin.
- AscagneGrand sage
@Talarp : Bienvenue sur le forum.
À cause de l'état de la filière, nous sommes parcourus par des postulations simultanées (ça me rappelle le célèbre mot de Baudelaire), qui poussent volontiers à l'autocontradiction : contents de voir que la filière attire toujours de futurs enseignants, nous sentons pourtant que ce serait mentir que de nous laisser dominer par ce contentement et d'oublier les difficultés qui grèvent la filière. Est-ce une forme de pessimisme ou plutôt de lucidité ? Cela reste à voir.
Il me semble que pas moins de deux ou trois nouveaux manuels de latin ont paru en l'espace d'un ou deux ans, ce qui est considérable et témoigne d'un intérêt fort du côté des adultes et des "autodidactes". Mais dans le secondaire et à l'université la situation n'est pas glorieuse. Et pourtant ! Dans la petite fac où j'enseigne, il n'y a plus qu'une formation de lettres modernes, alors qu'autrefois il y avait un vivier de lettres classiques, et une fois les titulaires restants de LC partis à la retraite, je doute que leurs postes soient remplacés, hélas. Ironiquement, quand je fais mes fiches de début d'année, je vois que les étudiants de L2 et de L3 m'expliquent... qu'ils aiment beaucoup (voire préfèrent) les cours sur l'Antiquité, notamment sur la Grèce, même si ça ne suit pas aussi bien du côté linguistique. Je parle pourtant d'étudiants qui pour la plupart n'ont pas le profil typique de l'étudiant aimant particulièrement la littérature et le savoir patrimoniaux. Du côté des apprentis historiens, m'a dit un collègue, il y a aussi de l'intérêt, même si les étudiants n'ont pas fait de latin ni de grec...
Pourtant, dans le secondaire, la situation est compliquée et les solutions appliquées par le ministère sont parfois discutables. Je ne connais que de loin la nouvelle situation causée par les nouveaux programmes et la réforme, mais je suis perplexe devant l'approche consistant à imposer de force l'aspect comparatiste dans la formation, au lycée (aspect comparatiste qui d'ailleurs ressemble à ce que font les étudiants de LM, pas ceux de LC). Les collègues en poste dans le secondaire en parleront mieux que moi, qui suis retourné enseigner à l'université depuis l'année dernière. En revanche, il me semblait, il y a quelques années, qu'il aurait fallu rendre une langue ancienne (ou plus directement, rendre le latin) obligatoire en L, par exemple, au lycée, mais ce genre de solution ne me semble plus possible, désormais, en raison de la fin des filières. C'est à mon avis fort dommage.
Du reste, la situation, c'est aussi le terrain, donc des questions de dotation horaire, de stratégie des établissements et aussi des rectorats, d'existence ou non de la spécialité, de fermeture ou de maintien des options. De ce côté-là, la différence entre le discours officiel et la réalité peut être très importante. La concurrence entre options et spécialités est forte.
Certaines options sont jugées beaucoup plus intéressantes que d'autres au plan utilitariste, que ce soit par les élèves, les parents, les établissements. On ne manque pas de discours et de livres sur l'intérêt des langues anciennes et de leur enseignement, que ce soit comme ciment culturel, comme fondement du français, comme puits commun des études romanes (mais nous sommes tellement axés sur notre belle langue nationale et du reste obsédés par l'anglais, qu'on oublie parfois, hélas, cet aspect), comme lien avec l'autre rive de la Méditerranée à travers l'histoire... Mais d'autres considérations s'y opposent. Le ministre actuel ne me semble pas insincère lorsqu'il déclare vouloir redorer le blason des LCA, mais son action finit par contredire cela, notamment parce qu'il est inspiré par des courants et des think tanks qui n'ont qu'une piètre opinion de la filière, et une vision sans doute trop utilitariste.
Pour revenir à mon propos initial, c'est toujours la question que je me pose quand un élève/bachelier qui souhaite se lancer en LC me contacte, ou, dans un autre genre, quand je suis contacté par un étudiant en master qui veut se lancer en doctorat et espère devenir un jour MCF : y a-t-il un point à partir duquel ma présentation des filières finit par devenir décourageante ? Mais si je ne présente pas les choses de façon réaliste, ne serais-je pas en tort ? Tout cela est déprimant.
À cause de l'état de la filière, nous sommes parcourus par des postulations simultanées (ça me rappelle le célèbre mot de Baudelaire), qui poussent volontiers à l'autocontradiction : contents de voir que la filière attire toujours de futurs enseignants, nous sentons pourtant que ce serait mentir que de nous laisser dominer par ce contentement et d'oublier les difficultés qui grèvent la filière. Est-ce une forme de pessimisme ou plutôt de lucidité ? Cela reste à voir.
Il me semble que pas moins de deux ou trois nouveaux manuels de latin ont paru en l'espace d'un ou deux ans, ce qui est considérable et témoigne d'un intérêt fort du côté des adultes et des "autodidactes". Mais dans le secondaire et à l'université la situation n'est pas glorieuse. Et pourtant ! Dans la petite fac où j'enseigne, il n'y a plus qu'une formation de lettres modernes, alors qu'autrefois il y avait un vivier de lettres classiques, et une fois les titulaires restants de LC partis à la retraite, je doute que leurs postes soient remplacés, hélas. Ironiquement, quand je fais mes fiches de début d'année, je vois que les étudiants de L2 et de L3 m'expliquent... qu'ils aiment beaucoup (voire préfèrent) les cours sur l'Antiquité, notamment sur la Grèce, même si ça ne suit pas aussi bien du côté linguistique. Je parle pourtant d'étudiants qui pour la plupart n'ont pas le profil typique de l'étudiant aimant particulièrement la littérature et le savoir patrimoniaux. Du côté des apprentis historiens, m'a dit un collègue, il y a aussi de l'intérêt, même si les étudiants n'ont pas fait de latin ni de grec...
Pourtant, dans le secondaire, la situation est compliquée et les solutions appliquées par le ministère sont parfois discutables. Je ne connais que de loin la nouvelle situation causée par les nouveaux programmes et la réforme, mais je suis perplexe devant l'approche consistant à imposer de force l'aspect comparatiste dans la formation, au lycée (aspect comparatiste qui d'ailleurs ressemble à ce que font les étudiants de LM, pas ceux de LC). Les collègues en poste dans le secondaire en parleront mieux que moi, qui suis retourné enseigner à l'université depuis l'année dernière. En revanche, il me semblait, il y a quelques années, qu'il aurait fallu rendre une langue ancienne (ou plus directement, rendre le latin) obligatoire en L, par exemple, au lycée, mais ce genre de solution ne me semble plus possible, désormais, en raison de la fin des filières. C'est à mon avis fort dommage.
Du reste, la situation, c'est aussi le terrain, donc des questions de dotation horaire, de stratégie des établissements et aussi des rectorats, d'existence ou non de la spécialité, de fermeture ou de maintien des options. De ce côté-là, la différence entre le discours officiel et la réalité peut être très importante. La concurrence entre options et spécialités est forte.
Certaines options sont jugées beaucoup plus intéressantes que d'autres au plan utilitariste, que ce soit par les élèves, les parents, les établissements. On ne manque pas de discours et de livres sur l'intérêt des langues anciennes et de leur enseignement, que ce soit comme ciment culturel, comme fondement du français, comme puits commun des études romanes (mais nous sommes tellement axés sur notre belle langue nationale et du reste obsédés par l'anglais, qu'on oublie parfois, hélas, cet aspect), comme lien avec l'autre rive de la Méditerranée à travers l'histoire... Mais d'autres considérations s'y opposent. Le ministre actuel ne me semble pas insincère lorsqu'il déclare vouloir redorer le blason des LCA, mais son action finit par contredire cela, notamment parce qu'il est inspiré par des courants et des think tanks qui n'ont qu'une piètre opinion de la filière, et une vision sans doute trop utilitariste.
Pour revenir à mon propos initial, c'est toujours la question que je me pose quand un élève/bachelier qui souhaite se lancer en LC me contacte, ou, dans un autre genre, quand je suis contacté par un étudiant en master qui veut se lancer en doctorat et espère devenir un jour MCF : y a-t-il un point à partir duquel ma présentation des filières finit par devenir décourageante ? Mais si je ne présente pas les choses de façon réaliste, ne serais-je pas en tort ? Tout cela est déprimant.
- TalarpNiveau 1
Ascagne a écrit:@Talarp : Bienvenue sur le forum.
À cause de l'état de la filière, nous sommes parcourus par des postulations simultanées (ça me rappelle le célèbre mot de Baudelaire), qui poussent volontiers à l'autocontradiction : contents de voir que la filière attire toujours de futurs enseignants, nous sentons pourtant que ce serait mentir que de nous laisser dominer par ce contentement et d'oublier les difficultés qui grèvent la filière. Est-ce une forme de pessimisme ou plutôt de lucidité ? Cela reste à voir.
Il me semble que pas moins de deux ou trois nouveaux manuels de latin ont paru en l'espace d'un ou deux ans, ce qui est considérable et témoigne d'un intérêt fort du côté des adultes et des "autodidactes". Mais dans le secondaire et à l'université la situation n'est pas glorieuse. Et pourtant ! Dans la petite fac où j'enseigne, il n'y a plus qu'une formation de lettres modernes, alors qu'autrefois il y avait un vivier de lettres classiques, et une fois les titulaires restants de LC partis à la retraite, je doute que leurs postes soient remplacés, hélas. Ironiquement, quand je fais mes fiches de début d'année, je vois que les étudiants de L2 et de L3 m'expliquent... qu'ils aiment beaucoup (voire préfèrent) les cours sur l'Antiquité, notamment sur la Grèce, même si ça ne suit pas aussi bien du côté linguistique. Je parle pourtant d'étudiants qui pour la plupart n'ont pas le profil typique de l'étudiant aimant particulièrement la littérature et le savoir patrimoniaux. Du côté des apprentis historiens, m'a dit un collègue, il y a aussi de l'intérêt, même si les étudiants n'ont pas fait de latin ni de grec...
Pourtant, dans le secondaire, la situation est compliquée et les solutions appliquées par le ministère sont parfois discutables. Je ne connais que de loin la nouvelle situation causée par les nouveaux programmes et la réforme, mais je suis perplexe devant l'approche consistant à imposer de force l'aspect comparatiste dans la formation, au lycée (aspect comparatiste qui d'ailleurs ressemble à ce que font les étudiants de LM, pas ceux de LC). Les collègues en poste dans le secondaire en parleront mieux que moi, qui suis retourné enseigner à l'université depuis l'année dernière. En revanche, il me semblait, il y a quelques années, qu'il aurait fallu rendre une langue ancienne (ou plus directement, rendre le latin) obligatoire en L, par exemple, au lycée, mais ce genre de solution ne me semble plus possible, désormais, en raison de la fin des filières. C'est à mon avis fort dommage.
Du reste, la situation, c'est aussi le terrain, donc des questions de dotation horaire, de stratégie des établissements et aussi des rectorats, d'existence ou non de la spécialité, de fermeture ou de maintien des options. De ce côté-là, la différence entre le discours officiel et la réalité peut être très importante. La concurrence entre options et spécialités est forte.
Certaines options sont jugées beaucoup plus intéressantes que d'autres au plan utilitariste, que ce soit par les élèves, les parents, les établissements. On ne manque pas de discours et de livres sur l'intérêt des langues anciennes et de leur enseignement, que ce soit comme ciment culturel, comme fondement du français, comme puits commun des études romanes (mais nous sommes tellement axés sur notre belle langue nationale et du reste obsédés par l'anglais, qu'on oublie parfois, hélas, cet aspect), comme lien avec l'autre rive de la Méditerranée à travers l'histoire... Mais d'autres considérations s'y opposent. Le ministre actuel ne me semble pas insincère lorsqu'il déclare vouloir redorer le blason des LCA, mais son action finit par contredire cela, notamment parce qu'il est inspiré par des courants et des think tanks qui n'ont qu'une piètre opinion de la filière, et une vision sans doute trop utilitariste.
Pour revenir à mon propos initial, c'est toujours la question que je me pose quand un élève/bachelier qui souhaite se lancer en LC me contacte, ou, dans un autre genre, quand je suis contacté par un étudiant en master qui veut se lancer en doctorat et espère devenir un jour MCF : y a-t-il un point à partir duquel ma présentation des filières finit par devenir décourageante ? Mais si je ne présente pas les choses de façon réaliste, ne serais-je pas en tort ? Tout cela est déprimant.
Merci pour cette longue réponse.
Je suppose que vous avez l'agrégation puisque vous enseignez à l'Université ?
En toute honnêteté, j'ai été surpris mais pas découragé pour autant. L'Antiquité me fascine, la mythologie, la culture, les langues... particulièrement la Grèce, mais l'Antiquité de manière générale (au-delà de l'Europe, même, mais je regarde bien moins de ces côtés).
J'ai justement échangé avec une professeure de l'Université de Bourgogne, et elle m'a répondu qu'elle espérait sincèrement me voir l'an prochain. Tout les enseignants (pas que LC) ne voient pas le métier de la même manière même si j'entends de manière générale qu'il change et pas forcément en bien.
Encore merci pour cette réponse!
- User7488Niveau 7
Ben c'est dingue ça, j'étais en classe avec lui à Limoges en prépa (fichtre, les années passent drôlement)
Il était absolument brillant comme garçon
(Edit : j'ai réagi surtout au titre mentionnant LIMOGES )
Il était absolument brillant comme garçon
(Edit : j'ai réagi surtout au titre mentionnant LIMOGES )
- AscagneGrand sage
@Talarp : Oui, agrégé de LC et en fin de thèse thèse, mais je me suis tourné vers la langue et littérature médiévales (qui sont considérées comme relevant des lettres modernes) pour mon doctorat. Je suis passé seulement deux ans dans le secondaire en tant qu'enseignant (avec une expérience difficile), je connais surtout l'université.
Les universitaires de lettres classiques sont absolument réjouis lorsqu'ils savent que des étudiants motivés vont rejoindre leur filière, bien entendu ! Le problème relève plutôt des conditions de l'exercice de la profession d'enseignant dans le secondaire, et du recul des LCA : certains enseignants de LC ne font même pas de cours en langue ancienne (tandis que des collègues de LM en sont chargés dans d'autres établissements), quant au grec... Quelle triste aposiopèse !
Les choses seraient très différentes s'il y avait une volonté vraiment politique de soutenir le redécollage de la filière, ce qui implique de mettre en place de vraies garanties sur le terrain (pour le secondaire) comme dans le monde universitaire. Mais la dynamique ne serait-ce que dans les concours d'enseignement (je pense au CAPES, cf. les pétitions qui circulent actuellement) n'est pas tournée dans cette direction. Hélas.
Il ne faut pas se décourager, en effet. Il faut connaître la situation, cependant. Précisément parce qu'il y a une grande disjonction entre les intérêts manifestes de ces disciplines et la situation actuelle de la filière. Tout cela n'est pas facile.
@MendianteRousse : Notons aussi qu'il fait de la bonne vulgarisation étymologique sur Twitter, où il est très suivi.
Les universitaires de lettres classiques sont absolument réjouis lorsqu'ils savent que des étudiants motivés vont rejoindre leur filière, bien entendu ! Le problème relève plutôt des conditions de l'exercice de la profession d'enseignant dans le secondaire, et du recul des LCA : certains enseignants de LC ne font même pas de cours en langue ancienne (tandis que des collègues de LM en sont chargés dans d'autres établissements), quant au grec... Quelle triste aposiopèse !
Les choses seraient très différentes s'il y avait une volonté vraiment politique de soutenir le redécollage de la filière, ce qui implique de mettre en place de vraies garanties sur le terrain (pour le secondaire) comme dans le monde universitaire. Mais la dynamique ne serait-ce que dans les concours d'enseignement (je pense au CAPES, cf. les pétitions qui circulent actuellement) n'est pas tournée dans cette direction. Hélas.
Il ne faut pas se décourager, en effet. Il faut connaître la situation, cependant. Précisément parce qu'il y a une grande disjonction entre les intérêts manifestes de ces disciplines et la situation actuelle de la filière. Tout cela n'est pas facile.
@MendianteRousse : Notons aussi qu'il fait de la bonne vulgarisation étymologique sur Twitter, où il est très suivi.
- User7488Niveau 7
Ascagne a écrit:
@MendianteRousse : Notons aussi qu'il fait de la bonne vulgarisation étymologique sur Twitter, où il est très suivi.
D'accord, merci Ascagne, je ne savais pas, Neoprofs est mon seul réseau social
- AscagneGrand sage
Twitter reste intéressant quand on suit des docteurs, des enseignants, des artistes, des écrivains... Certains collègues y font de la veille bibliographique, des historiens et archéologues sont très actifs (j'aime bien suivre les antiquisants, mais aussi les autres), et puis il y a la "team Romains" et autres choses de ce genre (et après tout c'est aussi divertissant de s'amuser sur les memes à la sauce antique). Tout cela permet d'avoir rapidement des informations, quand on a de "bons" abonnements, sans avoir à chercher (en vrai paresseux). Certaines équipes de recherche s'y mettent : le Centre de recherche en Lettres, Arts et Langues de l'université d'Artois vient de se créer un compte aujourd'hui même, par exemple. Pourquoi pas, en effet, même si cela intéressera surtout les étudiants, doctorants et universitaires accomplis qui sont aussi des Twittos.
J'ai souvent pu connaître des informations intéressantes, des articles, ou encore des projets, par le biais de Twitter - surtout en dehors de ma discipline (de ce côté-là, il y a Fabula et les sites des sociétés savantes et des équipes de recherche pour faire une veille directe), par exemple du côté des antiquisants et des historiens médiévistes.
J'ai souvent pu connaître des informations intéressantes, des articles, ou encore des projets, par le biais de Twitter - surtout en dehors de ma discipline (de ce côté-là, il y a Fabula et les sites des sociétés savantes et des équipes de recherche pour faire une veille directe), par exemple du côté des antiquisants et des historiens médiévistes.
- KaliayevNiveau 1
Ascagne a écrit:Pour les départements, je l'ignore. On peut tout à fait faire du mécénat pour des équipes de recherche, cependant, ce qui est loin d'être inutile... Mais cela ne change pas la situation dans le secondaire, qui est triste. Cela étant, une mère d'élève (pas du tout de mon lycée, mais d'un établissement privé) m'a appris que sa fille, future hypokhâgneuse, était dans une classe d'une trentaine de latinistes en terminale ! En revanche, dans le public...Aiôn a écrit:Peut-on faire des dons pour financer des départements universitaires ? J'ai des finances limitées mais cela me semble plus utile que d'autres causes plus populaires.
Je compatis avec Hugo Blanchet.
J'ai discuté il y a quelques années avec l'IPR de lettres qui venait inspecter un collègue. Il a annoncé, sans aucune gêne, avoir mis son enfant dans le privé afin qu'il puisse faire du latin/grec jusqu'en Terminale.
- PointàlaligneExpert
Kaliayev a écrit:Ascagne a écrit:Pour les départements, je l'ignore. On peut tout à fait faire du mécénat pour des équipes de recherche, cependant, ce qui est loin d'être inutile... Mais cela ne change pas la situation dans le secondaire, qui est triste. Cela étant, une mère d'élève (pas du tout de mon lycée, mais d'un établissement privé) m'a appris que sa fille, future hypokhâgneuse, était dans une classe d'une trentaine de latinistes en terminale ! En revanche, dans le public...Aiôn a écrit:Peut-on faire des dons pour financer des départements universitaires ? J'ai des finances limitées mais cela me semble plus utile que d'autres causes plus populaires.
Je compatis avec Hugo Blanchet.
J'ai discuté il y a quelques années avec l'IPR de lettres qui venait inspecter un collègue. Il a annoncé, sans aucune gêne, avoir mis son enfant dans le privé afin qu'il puisse faire du latin/grec jusqu'en Terminale.
Il n'est pas le seul. Il y a bien des villes où c'est le privé ou le CNED.
- LefterisEsprit sacré
Il faut bien comprendre que ces disciplines sont attaquées aussi parce que "coûteuses" tout en étant "inutiles". La plus grande attaque a été portée par le gouvernement précédent, qui voulait carrément les supprimer. Le calcul est simple : on supprime le latin, et on récupère d'un seul coup des milliers de professeurs de français. Je ne parle même pas du grec, on ne sait même plus qu'il était enseigné dans mon établissement il y a encore huit ans. Parallèlement, on supprime les marges, donc on baisse les horaires de français, notamment dans les REP. Et le tour est joué : chaque professeur se prend une classe de plus. Nous sommes nombreux à ne presque plus enseigner le latin, voire pas du tout, et à avoir des classes de français supplémentaires. Nous ne nous en relèverons jamais, et il n'y a pas un jour où je me lève sans avoir la haine. Surtout que je suis devenu enseignant tard, pour des prunes. Je faisais bien plus de langues anciennes comme violon d'Ingres que maintenant, c'était une veille et tenace marotte. Donc si tu veux être professeur de grammaire française en collège, animateur sous payé, vas-y, mais ne t'attends pas à être professeur de LC. Et dans les quelques heures qui restent, elles sont placées de manière dissuasives, mises en concurrence avec les activités extra-scolaires (musique, ateliers...).Talarp a écrit:Je viens d'arriver sur le forum. Je suis attiré par les Lettres Classiques et songe à l'enseignement mais beaucoup d'enseignant ici on tendance à... essayer de me freiner et de m'effrayer ?
J'aimerais comprendre.
Je ne comprends pas, surtout, que l'on fasse disparaître ces disciplines. Je n'y vois aucune raison. Certains en ont peut-être..?
Ces matières sont plutôt apaisantes, je trouve, et la mythologie est toujours profondément intéressantes! Elle nous apprend beaucoup sur la civilisation, mine de rien, car pas écrire/décrite de la même façon suivant les auteurs et leur époque. Et il y a tout le reste qui est intéressant! M'enfin.
Faire des études de LC, oui (et bifurquer après sur des prépas aux autres concours, faire un master pro, tout ce qu'on voudra). En faire ce qu'on pense être son métier, non.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- kaktus65Niveau 10
MendianteRousse a écrit:Ben c'est dingue ça, j'étais en classe avec lui à Limoges en prépa (fichtre, les années passent drôlement)
Il était absolument brillant comme garçon
(Edit : j'ai réagi surtout au titre mentionnant LIMOGES )
Pour une fois que ma ville n’est pas associée à « limoger » ou « la température la plus basse sera à Limoges »
- MathadorEmpereur
Bien sûr que si, si on y met la volonté et les postes. Il suffirait par exemple d'inclure dans le tronc commun, au choix, maths ou latin ou grec ancien.Ascagne a écrit:Pourtant, dans le secondaire, la situation est compliquée et les solutions appliquées par le ministère sont parfois discutables. Je ne connais que de loin la nouvelle situation causée par les nouveaux programmes et la réforme, mais je suis perplexe devant l'approche consistant à imposer de force l'aspect comparatiste dans la formation, au lycée (aspect comparatiste qui d'ailleurs ressemble à ce que font les étudiants de LM, pas ceux de LC). Les collègues en poste dans le secondaire en parleront mieux que moi, qui suis retourné enseigner à l'université depuis l'année dernière. En revanche, il me semblait, il y a quelques années, qu'il aurait fallu rendre une langue ancienne (ou plus directement, rendre le latin) obligatoire en L, par exemple, au lycée, mais ce genre de solution ne me semble plus possible, désormais, en raison de la fin des filières. C'est à mon avis fort dommage.
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- User7488Niveau 7
kaktus65 a écrit:MendianteRousse a écrit:Ben c'est dingue ça, j'étais en classe avec lui à Limoges en prépa (fichtre, les années passent drôlement)
Il était absolument brillant comme garçon
(Edit : j'ai réagi surtout au titre mentionnant LIMOGES )
Pour une fois que ma ville n’est pas associée à « limoger » ou « la température la plus basse sera à Limoges »
Edit : c'est souvent Aurillac qui est mentionnée comme "plus basse" en température,
mais rien que de voir "Limoges" dans un article ça m'a fait plaisir,
comme dit mon conjoint : "l'appel du nid".
- Clecle78Bon génie
C'est pas Mouthe dans le Jura l'endroit le plus froid de France ?
- User7488Niveau 7
Je crois qu'on ne voulait pas dire "de France" mais dans la même "région".
Cela dit Limoges n'est pas dans la même académie qu'Aurillac c'était donc confus
Cela dit Limoges n'est pas dans la même académie qu'Aurillac c'était donc confus
Page 3 sur 4 • 1, 2, 3, 4
- Deux filières (allemand et lettres classiques) ont disparu de l'offre universitaire à Limoges
- Article du SNALC : "Professeurs de lettres classiques : vers une assignation à résidence ?"
- [Réforme du collège] Maîtrise du Socle et Lettres classiques : de l'article D. 332-2 du code de l'éducation
- [Lettres et Lettres classiques] Le rapport 2018 du jury du CAPES Lettres modernes est publié
- Passer l'agreg interne de lettres modernes quand on est agrégé de lettres classiques
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum