Le Neo-défi lecture 2019 - Ici, on papote !

Félicitations Amaliah !

Semaine 30, défi 30, Un livre écrit par un courtisan :  Les aventures de Télémaque, Fénelon

Fénelon a écrit:Voilà à quoi servent les malheurs de la vie ; ils rendent les princes modérés et sensibles aux peines des autres. Quand ils n'ont jamais goûté que le doux poison des prospérités, ils se croient des dieux ; ils veulent que les montagnes s'aplanissent pour les contenter ; ils comptent pour rien les hommes ; ils veulent se jouer de la nature entière. Quand ils entendent parler de souffrance, ils ne savent ce que c'est ; c'est un songe pour eux ; ils n'ont jamais vu la distance du bien et du mal. L'infortune seule peut leur donner de l'humanité et changer leur cœur de rocher en un cœur humain : alors ils sentent qu'ils sont hommes et qu'ils doivent ménager les autres hommes, qui leur ressemblent.

Les aventures de Télémaque est un livre qui raconte...les aventures de Télémaque. On le suit lors de son périple autour de la Méditerranée pour retrouver son père, accompagné de Mentor/Athéna. Pendant ce voyage, il va rencontrer plusieurs peuples et gagner en sagesse, pour devenir un bon roi.
Fénelon a écrit ce livre pour son élève le duc de Bourgogne, l'héritier du trône. Il y a donc un aspect didactique prépondérant : il s'agit d'apprendre au futur roi à être un bon gouvernant. L'essentiel des leçons apprises par Télémaque tournent autour des devoirs du souverain et des difficultés de son métier. Fénelon encourage le futur roi à se méfier des flatteurs et lui rappelle qu'il travaille pour son peuple, mais il prône aussi un idéal social très austère : il faut refuser le luxe et les plaisirs qui ruinent l'Etat, l'amour est une faiblesse qu'il faut fuir, les divertissements doivent toujours être contrôlés par la raison et les artistes ne sont acceptés que s'ils sont utiles.
Le livre n'est pas désagréable à lire, ne serait-ce que pour sa culture personnelle, même si les idées de Fénelon sont datées.

Verdict : à lire à la rigueur
Et bravo Amaliah !

@Ryuzaki Et tu as réussi à le lire en une semaine ! Chapeau ! Moi, en un an je n'ai pas dû dépasser la vingtième page.

Merci pour le compliment. Je l'ai lu en trois jours (mais j'avais un long trajet en train et pas mal de temps libre). Bon, visiblement j'ai plus accroché que toi .

J'essaierai la prochaine fois que je prendrai le train

Bravo Amaliah !
Début de mise à jour ici, mais je ne sais pas si je vais tout faire aujourd'hui : j'ai BEAUCOUP de retard !!!
- Pour le défi n°29 (Un livre dont le narrateur est peu fiable), j'ai lu "American psycho" de Brett Easton Ellis. Comment dire ? J'ai finalement beaucoup aimé, mais après coup, parce que pendant, j'ai bien pensé abandonner, tant les actes du héros-narrateur sont démentiels ... C'est l'histoire d'un jeune trader new-yorkais, à qui tout réussi et obsédé par l'argent, l'image qu'il renvoie aux autres et les signes extérieurs de richesse. Le jour, il déambule de cocktails en dîners dans des resto branchés avec ses amis, d'autres traders du même profil. La nuit, il devient un dangereux (et très inventif !) serial-killer. Ames sensibles, s'abstenir : c'est souvent insupportable. Mais ça décrit magnifiquement bien les dérives de notre société du "tout pour le fric" : on est dans la tête du personnage principal (difficile de parler de héros !), on ne voit le monde que par sa valeur marchande, chacun devient un vulgaire objet de consommation (le narrateur ne décrit pas ses "amis", mais détaille seulement leur habillement, la marque et le modèle précis de chaque pièce !) et c'est effrayant. Mais c'est tout l'intérêt du bouquin. Une expérience qui n'est pas de tout repos et qui interpelle ... D'ailleurs, si vous l'avez lu, je serais curieuse d'avoir vos retours ...
- Pour le défi n°11 (Un livre d'un auteur déclaré fou), j'ai enfin lu "Le maître du Haut-château" de Ph. Dick, dont certaines avaient parlé ici. Je m'économise le résumé, je pense que beaucoup connaissent au moins l'intrigue. J'ai bien aimé, mais j'ai été un peu déçue ... je crois que je ne suis pas faite pour cet auteur, car j'avais déjà eu un sentiment mitigé après avoir lu Ubik ...
- Pour le défi n°31 (Un livre qui rompt le 4ème mur), j'ai lu "Carthage" de J. C. Oates. J'ai adoré !!! C'est l'histoire d'une jeune fille au prénom étrange : Cressida. Elle a 17 ans, elle est intellectuellement précoce, mais pas très jolie et mal dans sa peau, à la différence de sa soeur, qui doit bientôt se marier à Brett, un jeune homme très séduisant. Mais Brett choisit de s'engager pour partir en Irak ... il en revient brisé, physiquement, et surtout psychologiquement. Muré dans sa douleur,il rompt ses fiançailles et noie son malaise dans l'alcool. Cressida, qui est secrètement amoureuse de lui, décide de tenter sa chance un soir : elle avoue tout à Brett, ivre. Et le lendemain matin, elle a disparu. Seule trace de la jeune fille : des traces de sang dans le 4x4 de Brett, ce qui envoie directement le jeune homme en prison ... Mais c'est un peu plus compliqué que cela ! Un très bon suspense, une narratrice surprenante, bref, un très bon moment !
- Pour le défi n°42 (Un auteur sur lequel on a des a priori), j'ai tenté le tant controversé roman d'H. Ferrante, "L'amie prodigieuse". J'avais pensé à un Bussi ou M. Lévy, pour voir, mais je suis tombée sur celui-là à la médiathèque et comme ça ne m'avait pas franchement tentée, why not ? Bon, pour être foncièrement honnête, l'histoire de ces deux gamines, qui vont devenir deux jolies jeunes filles, dans les quartiers pauvres de Naples ne m'a pas totalement transportée ... mais j'ai pu le finir sans avoir à me forcer, et je lirai peut-être la suite, par curiosité. Une lecture de vacances pas prise de tête et pas désagréable, mais pas palpitante non plus, quoi !
- Pour le défi 41 (Un livre de cape et d'épée), je me suis relancée dans un auteur que j'avais pensé mettre, lui aussi, dans la catégorie "purge" (enfin, a priori), mais les jugements enthousiastes de deux néos (lesquelles ???) m'ont poussée à y remettre le nez. Et je ne peux que m'en féliciter, parce que cette fois-ci, j'ai adoré !!! J'ai donc lu "Le hussard sur le toit" de Giono. J'avais tenté, il y a très longtemps, "Regain" et "Colline" qui traînaient chez mes parents quand j'y vivais encore, je n'avais vraiment pas accroché. Là, j'ai adoré : les descriptions sont terribles, quand Giono parle de la chaleur démente de Manosque, on sent physiquement cette moiteur collante qui nous enveloppe (non, je ne l'ai pas lu la semaine dernière, promis !). Angelo, dans sa pureté et son idéalisme, m'a beaucoup rappelé Fabrice del Dongo (toujours prêt à dégainer son sabre et si fier de sa tenue de hussard !), et le choléra, dont Giono fait le personnage principal de son roman, révèle l'homme dans ce qu'il peut avoir de plus mauvais, mais aussi de plus pur et de plus beau ... bref, merci les filles d'avoir vanté cet auteur, sans vous je serais passée à côté ! D'ailleurs, je suis dans "Angelo", et j'ai aussi pris "Les âmes fortes", évoqué ici aussi. Et j'ai de la chance : la médiathèque a les oeuvres romanesques intégrales dans la Pléiade et je me régale des notices !!! Intellectuellement, après une année avec mes collégiens et leur niveau cataclysmique, ça fait un bien !!!
- Pour le défi n°40 (Un polar d'Europe du sud), j'ai tenté "Le tailleur gris" de A. Camilleri, que je ne connaissais pas. Alors si on cherche un vrai polar, il faut oublier : pas de crime, pas de sang, rien d'habituel. Par contre, c'est bien une enquête : le narrateur vit son premier jour de retraite (il était cadre dirigeant d'une banque) et se demande ce qu'il va faire de tout ce temps ... il faut dire que sa vie personnelle n'est pas idyllique : il n'a pas vraiment d'amis et son épouse, beaucoup plus jeune que lui, le trompe de plus en plus ouvertement. Mais une terrible nouvelle résout la question : il apprend qu'il est atteint d'un cancer incurable ... et là, l'attitude de la belle Adèle, sa femme, change du tout au tout : l'amant est viré sur le champ, la multitude de soins de beauté disparaît de son emploi du temps et Adèle se métamorphose en infirmière modèle. La question qui se pose est donc simple : et si, finalement, Adèle était amoureuse de son mari ? Voilà qui va occuper les réflexions et le temps de notre malade ... Un petit roman sympathique et original. Dommage qu'il soit si court : on reste un peu sur sa faim (qui est terrible !) !
- Pour le défi n°34 (Un livre dont l'histoire se déroule sur 24h), j'ai lu "Manifesto" de L. de Récondo. C'est un récit autobiographique : Léonor y raconte la dernière nuit qu'elle a passé, avec Cécile, sa mère, au chevet de son père mourant. Un beau récit, qui vaut aussi par la forme adoptée : de très courts "chapitres" qui font alterner le récit de Léonor qui repense à toutes ces années et aux souvenirs partagés, et celui des "rêveries" de Félix, le père, en sédation prolongée, qui s'en va doucement en dialoguant avec un personnage qui a marqué sa jeunesse : Ernest Hemingway. Un très beau récit, plein de pudeur, d'Espagne et de violon.
Ouf ! Fini ! Désolée pour le pavé !

Coucou tout le monde!

J'ai lu American psycho j'ai détesté. J'avais 15/16 ans à l'époque ça doit pas aider. Pour moi le long vomi logorrhéique d'un mec aigri et haineux qui essaie de faire passer ça pour une critique de la société. Récemment il a fait la tournée des popotes pour son dernier livre en nous expliquant bien à quel point il était à contre-courant et un chantre de la liberté d'expression en critiquant les jeunes (trop de réseaux sociaux!) les femmes les noirs (on peut plus rien dire!) les pauvres et les homosexuels (ils se victimisent!).
Mec ton président c'est Trump c'est pas possible de croire que ta pensée est originale, c'est juste celle d'un vieux réac que tu étais déjà en 85 sous Reagan.

Par contre @Agrippina furiosa tu m'as donné envie de lire Carthage.

De mon côté j'ai lu:

25. Un classique du XIXe siècle.  Un cœur simple de Gustave Flaubert

C'était une version lue par Fabrice Luchini. J'ai beaucoup aimé le style et la lecture. J'ai trouvé que Gustave était un peu condescendant avec son héroïne, mais j'ai souvent l'impression qu'il n'aime pas trop ses personnages.  

31. Un livre écrit par un auteur d’un pays nordique.  Promesse de Jussi Adler Olsen

6ème tome des enquêtes du département V, chargé d'anciennes affaires de meurtre non élucidées au Danemark... Je n'ai pas lu les 5 premiers.
Plutôt déçue:la traduction est un peu foireuse par moments (rien d'horrible hein), les personnages sont ratés/cliché (Carl le chef nous est présenté comme un génie torturé mais m'a semblé pas bien fute-fute, ce sont ses acolytes Rose et Assad qui lui sont dévoués corps et âme sans raison apparente qui en fait se tapent tout le boulot y compris celui de réflexion...) mais surtout la façon dont l'histoire est construite nous met sur la piste du coupable très très vite (avant même de voir l'ombre de la queue d'un mobile ou de recueillir des indices). Et après il y a quand même 700 pages. Bon j'en suis venue à bout en m'hydratant régulièrement. Et c'est visiblement une série à succès, je vais arrêter de critiquer des livres un moment  je suis pas dans un bon état d'esprit je crois

@Agrippina, je note aussi pour Carthage. J'ai emprunté Le Hussard à la bibliothèque car cela faisait longtemps que je voulais le relire mais je ne pensais pas le mettre en "de cape et d'épée". Mais quoâ? Giono une purge? Je suis contente que tu aies changé d'avis: j'aurais été obligée de te mettre en ignorée sinon. Pour les besoins du boulot, je relis Naissance de l'Odyssée qui me transporte de plaisir tant l'écriture y est gracieuse.

J'ai lu en deux jours car c'était très court pour le défi 13. Un livre qui a obtenu le Goncourt des lycéens, Enard, Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants. . C'est aussi que j'ai été transportée par ce roman d'une aventure de Michel-Ange à Istanbul: l'artiste doit dessiner un pont pour le sultan Bayazid. L'écriture est douce et belle et c'est le genre de roman historique que j'aime bien: bien écrit, s'attachent davantage au caractère des personnages qu'aux faits; peut-être d'ailleurs que ce caractère et ces faits ne sont qu'imagination de l'auteur mais peu importe finalement. Si on cherche à remplir le défi de l'empire ottoman, ce roman va aussi très bien.

14. Un livre avec un animal sur la couverture. Animosity, t. 1 Une bande dessinée offerte à ma fille à Noël et sur laquelle je suis tombée en l'aidant à ranger sa chambre. Bon, ça fait l'affaire du défi.
Que se passerait-il si les animaux se mettaient à penser et à se comporter humainement ? Ils se rebelleraient contre les humains et ce serait très violent. Les animaux s'organisent ensuite en gangs, en bandes, réussissent à négocier un partage des territoires avec les humains, réfléchissent à la survie des espèces herbivores qui ont tout autant le droit d'être là que les espèces carnivores... Et on suit les tribulations d'une petite fille et du molosse qui la protège. Je ne suis pas sûre de rechercher la suite: à tout prendre, je préfère les attaques zombies.

15. Un livre évoquant un des cinq sens. Sophocle, Œdipe roi: voici les raisons pour lesquelles Œdipe a perdu la vue. Ce n'est pas la peine que je raconte: je l'ai relu juste avant le bac car mon fils l'avait en lecture cursive d'Incendies de Mouawad.

16. Un livre évoquant un des sept péchés capitaux. Musset, On ne badine pas avec l'amour . J'ai parfois l'impression de toujours lire la même chose mais c'est parce que cette pièce était sur la liste de mes 1e. Et je l'aime tellement que je la remets au programme de mes 2des pour la rentrée. Le péché dont il s'agit ici est celui de l'orgueil, bien sûr, qui toujours nous mène à notre perte. J'ai un coeur de midinette: cette pièce m'émeut toujours.

17. Un livre dont l'un des mots du titre évoque la météo (soleil, pluie, neige, vent...). M. C. Beaton, Agatha Raisin: crime et déluge. Je ne voudrais toujours lire que du très beau, mais j'aime aussi les lectures faciles. Ce sera sans doute la série de mes vacances. Dans ce tome, sous une pluie battante, Agatha se distrait de son chagrin d'amour en enquêtant sur la mort d'une jeune fille. C'était sympa.

Agrippina furiosa a écrit:Bravo Amaliah !
Début de mise à jour ici, mais je ne sais pas si je vais tout faire aujourd'hui : j'ai BEAUCOUP de retard !!!
- Pour le défi 41 (Un livre de cape et d'épée), je me suis relancée dans un auteur que j'avais pensé mettre, lui aussi, dans la catégorie "purge" (enfin, a priori), mais les jugements enthousiastes de deux néos (lesquelles ???) m'ont poussée à y remettre le nez. Et je ne peux que m'en féliciter, parce que cette fois-ci, j'ai adoré !!! J'ai donc lu "Le hussard sur le toit" de Giono. J'avais tenté, il y a très longtemps, "Regain" et "Colline" qui traînaient chez mes parents quand j'y vivais encore, je n'avais vraiment pas accroché. Là, j'ai adoré : les descriptions sont terribles, quand Giono parle de la chaleur démente de Manosque, on sent physiquement cette moiteur collante qui nous enveloppe (non, je ne l'ai pas lu la semaine dernière, promis !). Angelo, dans sa pureté et son idéalisme, m'a beaucoup rappelé Fabrice del Dongo (toujours prêt à dégainer son sabre et si fier de sa tenue de hussard !), et le choléra, dont Giono fait le personnage principal de son roman, révèle l'homme dans ce qu'il peut avoir de plus mauvais, mais aussi de plus pur et de plus beau ... bref, merci les filles d'avoir vanté cet auteur, sans vous je serais passée à côté ! D'ailleurs, je suis dans "Angelo", et j'ai aussi pris "Les âmes fortes", évoqué ici aussi. Et j'ai de la chance : la médiathèque a les oeuvres romanesques intégrales dans la Pléiade et je me régale des notices !!! Intellectuellement, après une année avec mes collégiens et leur niveau cataclysmique, ça fait un bien !!!
- Pour le défi n°34 (Un livre dont l'histoire se déroule sur 24h), j'ai lu "Manifesto" de L. de Récondo. C'est un récit autobiographique : Léonor y raconte la dernière nuit qu'elle a passé, avec Cécile, sa mère, au chevet de son père mourant. Un beau récit, qui vaut aussi par la forme adoptée : de très courts "chapitres" qui font alterner le récit de Léonor qui repense à toutes ces années et aux souvenirs partagés, et celui des "rêveries" de Félix, le père, en sédation prolongée, qui s'en va doucement en dialoguant avec un personnage qui a marqué sa jeunesse : Ernest Hemingway. Un très beau récit, plein de pudeur, d'Espagne et de violon.
Ouf ! Fini ! Désolée pour le pavé !

Je note le livre de Leonor de Recondo mais surtout grâce à toi je me sens moins seule sur Giono, j'avais l'impression d'être un monstre de ne pas apprécier cet auteur, je dois VRAIMENT dépasser mes réticences malgré l'épaisseur des romans qui m'ont été recommandés.

nicole 86 a écrit:

Agrippina furiosa a écrit:Bravo Amaliah !
Début de mise à jour ici, mais je ne sais pas si je vais tout faire aujourd'hui : j'ai BEAUCOUP de retard !!!
- Pour le défi 41 (Un livre de cape et d'épée), je me suis relancée dans un auteur que j'avais pensé mettre, lui aussi, dans la catégorie "purge" (enfin, a priori), mais les jugements enthousiastes de deux néos (lesquelles ???) m'ont poussée à y remettre le nez. Et je ne peux que m'en féliciter, parce que cette fois-ci, j'ai adoré !!! J'ai donc lu "Le hussard sur le toit" de Giono. J'avais tenté, il y a très longtemps, "Regain" et "Colline" qui traînaient chez mes parents quand j'y vivais encore, je n'avais vraiment pas accroché. Là, j'ai adoré : les descriptions sont terribles, quand Giono parle de la chaleur démente de Manosque, on sent physiquement cette moiteur collante qui nous enveloppe (non, je ne l'ai pas lu la semaine dernière, promis !). Angelo, dans sa pureté et son idéalisme, m'a beaucoup rappelé Fabrice del Dongo (toujours prêt à dégainer son sabre et si fier de sa tenue de hussard !), et le choléra, dont Giono fait le personnage principal de son roman, révèle l'homme dans ce qu'il peut avoir de plus mauvais, mais aussi de plus pur et de plus beau ... bref, merci les filles d'avoir vanté cet auteur, sans vous je serais passée à côté ! D'ailleurs, je suis dans "Angelo", et j'ai aussi pris "Les âmes fortes", évoqué ici aussi. Et j'ai de la chance : la médiathèque a les oeuvres romanesques intégrales dans la Pléiade et je me régale des notices !!! Intellectuellement, après une année avec mes collégiens et leur niveau cataclysmique, ça fait un bien !!!
- Pour le défi n°34 (Un livre dont l'histoire se déroule sur 24h), j'ai lu "Manifesto" de L. de Récondo. C'est un récit autobiographique : Léonor y raconte la dernière nuit qu'elle a passé, avec Cécile, sa mère, au chevet de son père mourant. Un beau récit, qui vaut aussi par la forme adoptée : de très courts "chapitres" qui font alterner le récit de Léonor qui repense à toutes ces années et aux souvenirs partagés, et celui des "rêveries" de Félix, le père, en sédation prolongée, qui s'en va doucement en dialoguant avec un personnage qui a marqué sa jeunesse : Ernest Hemingway. Un très beau récit, plein de pudeur, d'Espagne et de violon.
Ouf ! Fini ! Désolée pour le pavé !

Je note le livre de Leonor de Recondo mais surtout grâce à toi je me sens moins seule sur Giono, j'avais l'impression d'être un monstre de ne pas apprécier cet auteur, je dois VRAIMENT dépasser mes réticences malgré l'épaisseur des romans qui m'ont été recommandés.

Tous ne le sont pas. Tu peux essayer Jean le bleu, qui est le récit de son enfance à Manosque. C'est assez court (moins de 300 pages): c'est par là que je suis entrée, moi, dans l'univers de Giono. Il est vrai que tout n'est pas facile d'accès chez Giono.

@Aphrodissia  Merci pour cette suggestion.

Bravo Amaliah !

Je n'avais pas posté ici depuis un moment ; grosse mise à jour, donc :




- Défi 5 : Verlaine, Romances sans paroles ; recueil fort sympathique, même si je préfère les Poèmes Saturniens et surtout les Fêtes Galantes.

- Défi 6 : Eschyle, Les Perses ; je relis les tragiques grecs en ce moment, dont des pièces que je n'ai, honte à moi, jamais lues en entier ; dans l'édition de la Pléiade, donc, dont la traduction m'a l'air fort correcte. Quant aux Perses, Eschyle était déjà très moderne, inventeur du théâtre où il ne se passe rien

- Défi 10 : Wajdi Mouawad, Littoral ; de Mouawad (Libanais de naissance, donc), je n'ai vu que Soeurs, et je rattrape donc la fameuse tétralogie; On comprend le succès de l'auteur auprès de la critique : tous les thèmes que kiffent la recherche contemporaines sont présents dans ses pièces avec une constance énervante. Un peu lourd parfois, mais un grand sens du rythme.

-Défi 14 : Philogélos ; recueil paru chez Mille et une nuits des meilleures blagues grecques antiques (si, si) ; une collègue me l'a offert pour mon anniversaire, ce qui était très gentil. Quant au contenu... ouais, bon

- Défi 18 : Victor Hugo, Les misérables ; je l'ai donné à une de mes quatrièmes, ce fut une excellente excuse pour le relire (en version intégrale, évidemment) ; toujours aussi génial ; plus génial, même, à la relecture.

- Défi 19 : Orhan Pamuk, Mon nom est rouge ; sorte de polar historique dans le milieu de la peinture d'Istanbul à la renaissance ; un livre assez inégal, que je soupçonne de surcroît d'avoir été un peu traduit à l'arrache parce que monsieur fut prix nobel et qu'il fallait bien que la France le connusse. Des passages très pénibles (l'histoire d'amour m'avait fait lâcher le roman il y a quelques années), mais beaucoup de bonnes choses, notamment quand il est question d'art, et de la vision qu'en ont les orientaux et les musulmans. La deuxième moitié est meilleure que la première.

- Défi 21: Eschyle, les Sept contre Thèbes ; de belles images dans cette histoire des fils d'Oedipe.

- Défi 24 : Alfred de Musset, Lorrenzaccio ; relu pour mes quatrièmes et finalement pas utilisé ; excellent, même si Musset n'est sans doute pas encore maître de lui tout à fait (une énorme influence shakespearienne qui ne m'avait pas autant frappée avant cela).

- Défi 25 : Paul Verlaine, Fêtes Galantes ; mon recueil préféré du poète, donc.

- Défi 29 : Alfred de Musset, On ne badine pas avec l'amour : relu pour mes quatrièmes et donné, succès assez faible même si certains ont bien aimé ; là, Musset est au sommet de son art.

- Défi 30 : Ovide, Métamorphoses : lu dans la traduction de Marie Cosnay, qu'on m'a offerte, et que j'ai trouvé assez indigente (et beaucoup moins audacieuse que ce qu'affirme la préface); mais bon, ça reste les Métamorphoses, et ça bute un peu, quand même, les Métamorphoses.

- Défi 33 : Wajdi Mouawad, Incendies ; le second volume de la trilogie ; même si je peux concevoir qu'on pourrait lui reprocher un certain manque de profondeur, une pièce très puissante, bien au-dessus de Littoral selon moi.

- Défi 34 : La farce de maître Pathelin ; parce que je vais avoir des cinquièmes ; bon, il n'y a pas strictement d'indications chronologiques dans la pièce, mais on déduit assez facilement qu'elle se déroule du petit matin à la fin de la journée (donc ce n'est pas à proprement parler 24 heures, mais presque) ; pas eu l'occasion de le trouver en ancien français dans ma petite ville, malheureusement.

- Défi 36 : Thomas Mann, La montagne magique, dans lequel l'auteur s'adresse de temps à autre à son lecteur ; un roman très intelligent, très contemplatif, sans doute un peu trop long (on sent que Mann était fatigué dans le dernier tiers )

- Défi 46 : Eschyle, Les suppliantes ; très belle pièce qu'en fait je n'avais jamais lue, sur un sujet de surcroît très actuel.

- Défi 48 : La chanson de Roland, pour le procès de Ganelon ; là encore, en prévision de mes cinquièmes, et là encore, hélas, pas eu l'occasion de le lire en ancien français.




Et zou. Plus que vingt-neuf.

Je vous avais promis de dévoiler un énorme coup de coeur, il s'agit du livre largement autobiographique Le Garçon qui voulait dormir de Aharon Appelfeld, traduit par Valérie Zenatti.
J'ai tellement de mal à écrire sur ce livre que je renvoie à la critique de Télérama :
https://www.telerama.fr/livres/le-garcon-qui-voulait-dormir,69100.php
qui commence par :

C'est un livre en pointillé, comateux, troué de révélations lumineuses, tenace comme un songe. Depuis toujours, Aharon Appelfeld nourrit son œuvre de son traumatisme d'enfant juif orphelin, qui échappa à la Shoah en vivant seul, caché dans la nature ukrainienne.

Le personnage s'éloigne de sa famille exterminée en s'éloignant de sa langue maternelle, en acceptant d'écrire en hébreu et en recopiant lettre après lettre la Bible, donc en retrouvant les racines et en repoussant ceux qui lui conseillent d'aller vers l'hébreu de tous les jours, celui qui fédère la future nation. Le livre alterne les chapitres de vie après la guerre, en Europe puis en Israël avec les chapitres où Erwin retrouve ses parents et le monde ancien dans son sommeil. J'ai été fortement remuée par la manière dont l'auteur rejoint son père par l'écriture et cela malgré le changement de langue ainsi que par l'importance des arts dans la survie de quelques uns des camarades d'Erwin. Je me suis retrouvée dans le besoin de solitude et de lecture du personnage dans le processus de reconstruction.

Bref, j'aurais envie de crier au chef d’œuvre ! Il convient pour les défis 10, 22 et 46.

- Merci Nicole pour la référence: je note, ça a l'air vraiment très bien !
Et pour Giono, honnêtement, ça vaut le coup de s'y replonger !

- Aphrodissia, tu m'as donné bien envie avec les Contes de la Bécasse ! Je n'avais pas relu de Maupassant depuis l'agreg (c'était les Contes du jour et de la nuit !), ça fait toujours du bien de retrouver ce vieil ami et sa délicieuse noirceur ... J'ai adoré "Le testament" et "La rempailleuse" et j'ai beaucoup ri avec "Un Normand" et surtout "Un coq chanta" ! Merci !
Et pour Giono, ouf ! Je l'ai échappé belle

Mes lectures des trois dernières semaines :

1. Un roman qui évoque l'histoire américaine du XXe siècle. E. L. Doctorow, Ragtime. Cela se passe à New-York entre 1902 et 1914 et on suit les aventures d'une famille WASP, d'une famille immigrante juive d'Europe de l'Est et d'une famille noire ; on rencontre Harry  Houdini, JP Morgan, Freud (brièvement), on assiste à la construction de la ligne de métro Manhattan-Brooklyn... Malgré le côté très choral et décousu ça se lit bien et on s'attache aux personnages. La prose de l'auteur fait vraiment entrer dans le suspense d'une réunion anarcho-socialiste ou l'aventure d'un voyage en tram. Des passages un peu fantaisistes et amusants.

6. Un livre d’un auteur publié en Pléiade. Romain Gary, Chien Blanc. Bon je ne vais pas faire un résumé puisque quasiment tout le monde l'a lu Voilà, c'est Romain Gary, je ne me lasse pas de sa finesse et de son humour désabusé, et évidemment j'adhère point par point à son point de vue humaniste.

19. Un livre dont l'histoire se déroule dans l'Empire ottoman. Elif Shafak, L'Architecte du Sultan. (Recommandé par Laverdure.) Un long roman qui se lit bien et qui plonge le lecteur dans l'Istanbul du XVIe siècle. Si j'ai deux reproches à faire, c'est d'abord le style, facile à lire, trop facile voire simpliste à mon goût (si ce n'était si long c'est le genre de bouquin que mes collégiens liraient facilement) et l'intrigue - je veux dire, il n'y avait pas vraiment besoin d'y en avoir une, ce portrait d'une vie se suffisait à lui-même et l'"explication" que l'auteur rajoute à la fin en mode "haaan c'était donc ça tout du long" ne tient pas trop debout. Mais une lecture plutôt agréable dans l'ensemble. J'aurais sans doute dû le lire en VO mais je n'ai vu qu'après l'avoir terminé que l'auteur est anglophone.

23. Un livre qui évoque les enfers. Neil Gaiman (et divers dessinateurs), Sandman (intégrale volume 1). (Recommandé par Ryuzaki) Ce premier volume rassemble en 450 pages les premiers épisodes d'une série qui comme tous les comics américains paraissait à l'origine dans des magazines. Un des premiers épisodes voit le personnage éponyme (Morphée/ le Marchand de Sable) visiter les Enfers. J'ai apprécié cette plongée dans l'univers fantastique, original et complètement secoué de Gaiman, malgré quelques passages d'horreur qui m'ont un peu rebutée (j'ai du mal avec ça), deux ou trois clins d'oeil à des personnages de comics complètement secondaires que j'ai dû googler n'y connaissant rien et, je trouve, un humour moins présent que dans ses romans.

Sphinx :

Pour ma part, j'ai lu le dernier Marc Lévy, Ghost In Love pour le défi portant sur l'auteur sur lequel on a des a priori. J'en avais déjà lu un ou deux, ce que je pensais déjà s'est retrouvé confirmé : c'est une lecture de plage, écrite (de façon très simple) comme une film de comédie française avec des passages "stéphaneplazesque" sur les appartements. On peut s'y laisser prendre.

Pour le défi sur l'é- ou l'immigration, je pense lire ça : La France des Belhoumi que des collègues m'ont recommandé. Je vais essayer de me le procurer avant la fin des vacances.

Semaine 31, défi 31, Un livre écrit par un auteur d'un pays nordique :  Les revenants, Ibsen

Ibsen a écrit:Le Pasteur
Vous finirez par m'indigner, madame.
Madame Alving
Je sais, je sais. Je recule moi-même devant cette pensée (s'éloignant de la fenêtre), tant je suis lâche.
Le Pasteur
Et vous appelez lâcheté le fait de remplir tout simplement votre devoir ? Avez-vous oublié qu'un enfant doit amour et respect à ses père et mère ?
Madame Alving
Pas de généralités. Une question : Oswald doit-il aimer et respecter le chambellan Alving ?
Le Pasteur
N'y a-t-il pas une voix de mère qui vous défend de briser l'idéal de votre fils ?
Madame Alving
Et la vérité, donc ?

J'ai donc lu une pièce de théâtre de l'auteur norvégien Henrik Ibsen. Alors que son fils est revenu chez elle, Mme Alving va révéler au pasteur Manders de lourds secrets sur son défunt mari. C'est difficile d'en dire plus sans trop en dévoiler, disons qu'il est question de secrets familiaux, de la morale bourgeoise et religieuse et du poids de l'hérédité qui écrase un innocent.  
J'aime bien Ibsen (lisez Maison de poupée). Souvent, ses pièces nous invitent à interroger et à remettre en question les normes sociales et la morale traditionnelle, arbitraire et étouffante. Celle-ci est dans la lignée des autres et elle ne m'a pas déçu.

Verdict : intéressant

33. Un livre dont une partie se déroule dans un désert : The Days of Anna Madrigal, Armistead Maupin

J'avais ce livre dans ma PAL depuis que j'ai visité à San Francisco. Armistead Maupin a écrit une série de livres regroupés sous le titre Tales of the City (qui est aussi le titre du premier volume), en français Chroniques de San Francisco, qui suivent plusieurs personnages, des années 70 aux années 2010. Ils forment une famille "logique" (en opposition à la famille biologique) et vivent dans un San Francisco gay et underground.
Apparemment le ou les premiers volumes ont été adaptés récemment sur Netflix.

J'ai commencé, sans le savoir, par le dernier des sept volumes, mais ça ne m'a pas empêché d'apprécier beaucoup l'humour et les rebondissements du roman, ainsi que des personnages avec des identités de genre et orientations sexuelles plus variées que ce dont on a l'habitude, et traités avec subtilité. Par contre j'ai voulu le lire en VO, et ce n'était pas toujours évident de saisir tout l'argot et les jeux de mots.
Je pense reprendre la série du début.
Je l'ai classé dans l'item 33 car une bonne partie du roman se déroule au Burning Man.

Ah ! Les aventures de Mary-Ann Singleton et de Michael Tolliver ! J'ai adoré le premier cycle, les 6 premiers tomes. C'est ainsi que j'ai découvert le Mai Tai. Mais je n'ai pas aimé les retrouver dans Michael Tolliver est vivant: je les ai trouvés trop adultes, trop désabusés, je ne sais plus exactement mais il me semble que ce n'était plus le même esprit.

En effet, il n'y a pas sept mais neuf volumes, et j'ai lu le neuvième et dernier. J'ai hâte de lire les premiers qui en effet ont l'air encore mieux!!

Après mon coup de coeur pour Le Garçon qui voulait dormir je poursuis ma découverte des livres de Aharon Appelfeld.
Les eaux tumultueuses se déroulent dans l'atmosphère déliquescente d'une pension de famille pour vacanciers, les rares personnages déjà arrivés attendent leurs compagnons habituels de jeu, cette attente sera vaine, 1939 se profile. Cela fait penser à Tchékhov, mais je suis restée sur ma faim malgré des pages d'analyse psychologique toute en finesse. Ce livre conviendrait pour le défi 10

J'ai continué par le dernier livre de l'auteur, Des jours d'une stupéfiante clarté, qui relate comment le personnage principal Theo Kornfeld âgé de vingt ans a quitté seul le camp de concentration déserté par les  gardiens. Il veut rentrer chez lui dans une petite ville d'Autriche pour y retrouver son père et sa mère et le livre alterne la vie de Théo pendant qu'il traverse l'Europe et ses souvenirs de sa vie d'avant. Le personnage de la mère est étonnant puisqu'elle  ajoute à sa bipolarité un immense amour pour les chapelles et les monastères chrétiens et la musique de Bach et ceci se révèle incompréhensible pour les personnes juives rescapées des camps. Un livre lent, comme le temps long de la reconstruction où j'ai retrouvé les accents du Garçon qui voulait dormir en particulier le thème de la solitude et le désir de rencontrer vraiment le père.
Souvent, le premier livre lu d'un auteur reste mon préféré, c'est le cas ici.
Ce livre convient pour les défis 10, 22 et 38.

En ce moment, je m'essaie à Philippe Roth : Portnoy et son complexe. C'est assez spécial : le côté désordonné de l'écriture, l'aspect subversif et très cru de l'ensemble du roman. Je ne sais pas encore si je vais pouvoir le caser dans un défi. J'ai aussi le Complot contre l'Amérique à lire.

J'avance à petits tout petits pas...
Pour le réalisme magique LaRose, de Louise Erdrich. Bon, j'abuse un peu car il n'y a pas vraiment de magie. Mais avec Louise Erdrich (auteure amérindienne), les esprits ne sont jamais bien loin et les LaRose sont malgré un peu magiques... J'ai beaucoup aimé.

J'ai fini Portnoy et son complexe, je peux le mettre dans le défi sur le classique de la littérature américaine (même s'il y en a déjà un) mais pas vraiment ailleurs. C'est l'histoire d'une longue séance chez le psy : le narrateur évoque tout ses problèmes, un peu comme ils lui viennent. D'où une impression d'écriture désordonnée. Aucun tabou : il évoque tout (famille, parents, religion juive, sexe, fantasmes, etc.) et en détail.

J'attaque un Camilleri pour le roman d’Europe du sud.

Parmi les lauréats du prix Goncourt des lycéens, y a-t-il un livre optimiste ? J'aurais besoin de m'offrir la lecture d'un roman qui voit la vie légère sans être déjanté.