- Pourquoi 3,14159Expert
Pour remonter le moral : https://www.neoprofs.org/t119680p350-defiscalisation-des-heures-supplementaires
- ZeSandmanFidèle du forum
pogonophile a écrit:J'étais juste venu pour relativiser certains postulats et rappeler ce qu'ils étaient, chacun est libre d'y adhérer, ou pas, et de choisir un lieu approprié pour en parler ; l'enjeu n'était pas de titiller mon fan club contradictoire, toujours sur mon dos.
Aussi, je vous propose que nous en revenions au sujet de départ, l'aumône de notre bon ministre et sa façon de l'annoncer.
C'est difficile de ne pas être d'accord avec vous, vous ne développez aucun argument (et de ce fait vous ne relativisez rien du tout), pour ensuite vous victimiser.
C'est encore une fois étonnant, c'est le même schéma oratoire utilisé souvent par les pédagogistes qui selon vous n'existent pas en tant que tel.
Mais vous avez raison nous nous sommes éloignés du sujet ; en revanche rien ne vous interdit d'ouvrir un fil pour y développer votre théorie, je ne doute pas que vous avez beaucoup à dire, sans quoi nul doute que vous ne seriez pas intervenu ici.
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Ce sont les rêves qui donnent au monde sa forme.
- LefterisEsprit sacré
Albert Jarl a écrit:pogonophile a écrit:La concomitance entre des phénomènes (dont certains sont des postulats auxquels je n'adhère pas, je le répète) n'est qu'un des critères de la causalité, et que les relier de manière systématique conduit vite à un raisonnement complotiste. Je veux dire, on pourrait aussi y mettre le réchauffement climatique.
Ce qu'il faut établir ce n'est pas une collusion mais une alliance objective.
Zagara a écrit:Ça me paraît bien plus probable que les partisans de la coupe budgétaire (politiques et fonctionnaires des ministères) aient passé une alliance objective avec des gens qui leur promettaient de faire mieux avec moins (grâce à leurs techniques pédagogiques "bien plus efficaces"). Comme ils faisaient le service après-vente des réformes et disaient rendre plus efficace la dépense, ils ont trusté les places non-technos du ministère.
De fait, ce sont les mêmes qui ont donné leur forme pédagogique aux politiques budgétaires et, dans le même temps, se prétendent (et se croient vraiment) de gauche/progressistes/etc.
De toute façon, qu'il s'agisse d'une alliance ou de cynisme, ça revient au même.
Résumé des messages : on peut plaider "alliance objective" par aveuglement, ignorance, bêtise.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Zagara a écrit:De toute façon, qu'il s'agisse d'une alliance ou de cynisme, ça revient au même.
Voilà. Ou de bêtise.
Ca fait moins brutal que le "cynisme" qui sous entend clairement que l'on sait ce que l'on fait, donc manger à la gamelle, intérêt personnel, idéologie.
En attendant , quand des faits se répètent à l'identique pendant environ trois décennies , du puant rapport Legrand à la vomitive réforme du collège ( voulue et approuvée par le Medef, l'OCDE, l'UE, les syndicats de couleur citron aujourd'hui "corps intermédiaires" entre la macronie et le populace, excusez du peu) en attendant celle du lycée , peut-on raisonnablement parler de concomitance et non de relation de causalité ?
Bon fin du HS il me semble. Ce qui se rattache au sujet, c'est que toutes ces braves gens n'ont fait qu'aggraver la condition enseignante, et qu'on ne les a jamais entendu demander un rattrapage salarial. On en a même entendu dire que les enseignants gagnaient bien assez et pourraient même faire des colos l'été.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- MoonchildSage
pogonophile a écrit:@Moonchild a écrit:Il faut aussi tout simplement prendre en compte que beaucoup d'entre eux n'ont toujours connu qu'un système scolaire déjà fortement dégradé par le pédagogisme ; ils ne disposent donc pas de critère de référence solide avant d'affronter le formatage de l'ESPE. Quand je discute avec de jeunes collègues, je m'aperçois que le souvenir de ma propre expérience en tant qu'élève - qui remonte aux années 80 - me donne un recul critique qu'ils ne peuvent évidemment pas avoir, l'absurdité de certaines lubies qui m'apparaît spontanément est moins évidente pour eux puisque ces lubies étaient déjà plus ou moins dominantes lors de leur passage au primaire, au collège ou au lycée et correspondent souvent à leur vécu.
En somme, les enseignants d'aujourd'hui seraient moins bons que ceux qui en parlent ici, les anciens, les vrais bien formés. C'est un tout petit peu prétentieux d'ainsi idéaliser le passé quand on pense l'incarner.
Je suis trop orgueilleux pour me dresser une couronne de laurier que je sais ne pas mériter, je n'ai donc pas prétention à être "meilleur" que les jeunes collègues, mais je constate simplement que j'ai un recul qu'ils ne peuvent pas avoir.
J'ai la chance d'avoir connu en tant qu'élève un enseignement des maths qui était structuré, certes sans doute moins exigeant sur le plan de l'abstraction qu'à l'apogée des maths modernes, mais probablement plus équilibré d'un point de vue pédagogique. Même si mes souvenirs sont malheureusement partiels et deviennent d'autant plus flous que je remonte loin dans ma scolarité, cela me donne quand même une base suffisante pour comparer avec ce qui s'est fait ensuite et constater que certains éléments qui m'ont semblé importants - voire déterminants - dans la construction de mes connaissances se sont tout bonnement volatilisés des programmes et des pratiques ultérieurs, brisant la cohérence de l'enseignement de cette discipline.
Identifier les lacunes fondamentales d'un programme est beaucoup plus simple pour quelqu'un qui a le souvenir de ces éléments désormais disparus que pour de jeunes collègues qui doivent les reconstituer en creux en imaginant quelque chose qu'on ne leur a jamais vraiment enseigné au bon moment et sous une forme appropriée.
De même, les jeunes enseignants qui en tant qu'élèves ont toujours subi des méthodes basées sur des "activités" ou tout autre avatar du constructivisme n'auront pas d'autre critère de comparaison et trouveront naturelles les méthodes du même acabit que leur inculquent les ESPE tandis qu'elles me semblent de toute évidence très saugrenues par rapport à ce que j'ai connu dans ma jeunesse. Cela dit, je dois admettre que, pour diverses raisons allant de la bonne volonté à l'opportunisme en passant par la culpabilisation devant l'échec, les collègues de ma génération ou plus âgés n'ont pas tous fait preuve de beaucoup de résistance face aux innovations les plus fumeuses qui nous ont été imposées.
pogonophile a écrit:Les élèves étaient mieux avant, les enseignants aussi (lien logique, les chats ne faisant pas des chiens), le militantisme également, tout était mieux avant. Quelle misère que ceux d'avant n'aient pas préservé ce qu'ils savaient mieux, pour ceux d'après !
Pour ce qui est de l'enseignement, certains ont essayé, mais le contexte ne l'a pas permis ; voir ci-dessous.
pogonophile a écrit:Sauf que tu es dans un système de pensée qui se base sur l'existence d'un "pédagogisme" (et le terme même est marqué), et sur le fait qu'il soit le pendant du néo-libéralisme, et que c'est tout sauf une évidence. Je ne compte pas me lancer dans un débat interminable à ce propos, garde juste à l'esprit que ce que tu manies comme une évidence peut aussi être vu comme un postulat.
Même sans retenir l'hypothèse - pourtant robuste - d'une alliance objective entre pédagogisme et néo-libéralisme, il faut bien faire le constat factuel que certaines décisions politiques ont été prises en matière d'éducation et qu'elles ont mené à une dégradation qu'on ne peut aujourd'hui plus faire semblant d'ignorer puisque toutes les enquêtes la mettent en évidence, y compris celles diligentées par des institutions qui ont cautionné ces choix politiques.
- Durant les années 90, la création des IUFM a été l'outil de mise en oeuvre d'une volonté politique d'imposer des évolutions pédagogiques basées sur des dogmes constructivistes contre les méthodes jugées trop magistrales et dépassées qui étaient encore celles de la majorité des enseignants du terrain. Dans le primaire, cela a même conduit à la destruction systématique et rapide d'un savoir-faire "artisanal" qui, sous la pression des adjudants locaux, n'aura pas pu être transmis par les instituteurs de l'ancienne génération aux professeurs des écoles nouvellement nommés. Dans le secondaire, la destruction aura mis un peu plus de temps car les inspecteurs et formateurs sont moins omniprésents.
- Il y a eu des décisions politiques de réformes structurelles qui ont conduit à l'abaissement des horaires disciplinaires et à l'augmentation de l'hétérogénéité des classes (en particulier par la mise en place des cycles, la suppression progressive du redoublement et le transfert de la décision de l'orientation aux familles) ce qui en pratique, au-delà d'un certain seuil, place les enseignants devant d'inextricables difficultés. En dehors des zones privilégiées, les tensions sur le terrain expliquent que, même en faisant abstraction de la pression des inspecteurs, les enseignants du secondaire n'ont souvent pas pu maintenir une réelle cohérence pédagogique.
Lefteris a écrit:Moonchild a écrit: La désindustrialisation et la tertiarisation des emplois expliquent en bonne partie le recul du syndicalisme dans le secteur privé. On peut aussi ajouter l'abandon du champ social par la gauche au profit de la défense des minorités (aussi répercuté dans une certaine mesure dans le discours syndical) qui n'était pas de nature à favoriser le militantisme collectif au delà des communautés concernées et de quelques sympathisants, le tout dans un monde qui sortait du siècle des grandes idéologies - les utopies socialistes s'étant concrètement presque partout soldées par des désastres... sauf peut-être en France - et qui voyait le libéralisme triompher.
La tertiarisation a en effet peut-être fait oublier que l'ouvrier n'est pas qu'en bleu de travail.
Il y a quelques années j'avais lu un article qui expliquait comment l'organisation du mode de travail dans le tertiaire et les emplois de service effaçait la conscience collective qui existe encore dans l'industrie même lorsque les ouvriers travaillent à la chaîne sur des postes séparés ; c'est quasiment structurel, la notion de classe ne peut plus émerger dans un tel contexte.
- othello1000Niveau 2
Pourrait-on revenir au sujet initial qui est la rémunération des profs? (Je sais bien qu'ici certains n'ont pas de problèmes de budget)
- Leroy86Niveau 9
Au bout d'un an un adjoint administratif aux impôts touche 1760 euros net, un professeur sans HS, sans PP, ie un PE, touche 1719 euros net.
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"On ne peut pas plier la réalité à ses désirs." Thomas A. Anderson
"Ça rapporterait des milliers de milliers de dollars." "Ça s'appelle des millions."
- MoonchildSage
othello1000 a écrit:Pourrait-on revenir au sujet initial qui est la rémunération des profs? (Je sais bien qu'ici certains n'ont pas de problèmes de budget)
Mince alors, je croyais que le sujet initial était plutôt un nouvel extrait du Concerto pour pipeau de JM Blanquer.
- RendashBon génie
Il est en tout cas certain que la grosse caisse n'est pas d'actualité pour nous
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Non, c'est plutôt instrument à vent...
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- gauvain31Empereur
Un copain inspecteur des douanes à Paris a obtenu par son ministre de tutelle (Darmanin ) 60 euros par mois (pour tous).
- beaverforeverNeoprof expérimenté
L'hypothèse que vous proposez me semble bien complexe à prouver.ZeSandman a écrit:C'est dommage de ne pas vous lancer dans ce débat, genre avec des arguments, qui auraient comme but de donner à vos interlocuteurs une chance d'être convaincus par votre point de vue.
Je suis sincère ; je serais curieux de lire un argumentaire qui tenterait de prouver que les méthodes basées sur le constructivisme n'ont pas, si ce n'est été imposées, su se rendre majoritaires sur le marché de la formation professionnelle des enseignants, de l'obtention du concours jusqu'à la formation continue.
D'abord, il faudrait pouvoir définir le "constructivisme". Les élèves produisent quelque chose de l'enseignement reçu, on peut alors dire que l'élève a "construit" son savoir (sauf cas limite où l'élève ne produit rien). Où est donc la limite ? Une pédagogie de la découverte ou l'enseignement direct ont tous les deux le but de faire construire aux élèves leur connaissance. On risque d'appeler "constructivisme" n'importe quelle doctrine pédagogique.
Autre question : si l'on sait définir le constructivisme, sur quels critères peut savoir que la formation initiale ou continue est constructiviste ? Les formateurs peuvent dire qu'ils sont constructivistes, y compris aux stagiaires ou à l'institution, voire croire sincèrement qu'ils sont constructivistes et enseigner autre chose.
Autre question : où trouver les données qui permettront de savoir si l'enseignement est "constructiviste" ou pas ? Où est la base de données qui recense le type de cours donnés aux stagiaires ? (À ma connaissance, elle n'existe pas).
Autre question : en quoi la formation initiale ou continue a-t-elle une influence sur la pratique réelle dans les classes ? On en sait pas grande chose en fait : peut-être que les stagiaires obéissent pendant le stage en raison des contraintes institutionnelles, puis font autre chose après. Peut-être qu'enseigner des méthodes que l'on a mesurées comme efficaces au stagiaire n'aura aucun impact sur leur efficacité professionnelle.
Autre question : quel est l'impact de l'efficacité d'un enseignant sur le niveau des élèves ? On peut supposer qu'un excellent enseignant fera progresser rapidement beaucoup de ses élèves (c'est sans doute un critère de définition pour "excellent enseignant"), mais quelle est la durée de cet impact ? Un an ? Deux ans ? Dix ans ? Deux mois ?
Pour résumer : comme l'objet est mal définit, il n'est pas mesurable. Si on arrivait à le définir et à trouver un moyen de mesurer le phénomène, il sera très difficile de produire les données. Enfin, le schéma linéaire simple de causalité semble très discutable. En plus, quand bien même tous ces éléments seraient connus, il resterait d'énormes facteurs de confusion, puisqu'on est dans l'éducation.
Mon point de vue n'est pas de dire que puisqu'on ne peut pas mesurer le phénomène, alors on peut le considérer comme insignifiant, mais que sauter à la conclusion qu'il s'agit d'une stratégie d'instances dirigeantes me semble être une théorie naïve ressemblant énormément à un raisonnement motivé. Ou pour le dire autrement, les sauts hardis avec lesquels certains obtiennent les conclusions qu'ils souhaitent sur un sujet où les données sont très lacunaires, sont des indices forts d'une erreur de raisonnement. (Ce qui ne veut pas dire qu'ils ont tort, mais que la méthode employée est discutable.)
- KimberliteExpert
En sciences, le changement des méthodes est flagrant, et il me semble vraiment difficile de prétendre que l'on n'est pas passé de méthodes où l'on enseignait en présentant des faits comme prouvés (et on étudiait ensuite quelques documents, on faisait des expériences montrant ces faits, les illustrant) à des méthodes où l'élève devrait découvrir par lui-même. C'est visible partout: dans les manuels, dans les documents mis en ligne par les académies et les ESPE, dans les formations, et j'ai rencontré suffisamment de collègues pour voir que c'était la méthode majoritairement adoptée (et je me suis récemment fait reprocher ceci par un inspecteur... ben oui, je donnais des faits précis faisais travailler un schéma à partir de celles-ci, mais ce n'était pas bien, il fallait partir de "données scientifiques" à faire découvrir par les élèves. Bon, les "données scientifiques" proposées étaient "une vidéo d'un tennisman", je ne plaisante pas... ben oui, j'avais eu l'outrecuidance de donner directement la séquence des événements qui permettent de renvoyer une balle, sans faire découvrir ceci par les élèves...).
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- Spoiler:
- beaverforeverNeoprof expérimenté
En psychologie cognitive, il existe la notion de "biais heuristique" : les humains tirent des conclusions générales sur le monde à partir de leur expérience personnelle. Cela marche souvent, mais pas toujours. Notamment quand le taux de base du phénomène est difficile à définir.
Quel est le pourcentage des professeurs de sciences qui utilisent régulièrement et/ou majoritairement la pédagogie de la découverte ? (Où sont les données ?)
Quelle est le pourcentage de temps consacré à cette méthode ? Si c'est pour dix minutes en accroche d'un cours de 3 heures, peut-on raisonnablement faire l'hypothèse que cela va changer quoique ce soit au niveau final des élèves ?
Combien d'enseignants de science demandent à leur élèves de retrouver (vraiment) tout seuls les principes de la mécanique ou de l'optique ?
Quel est le pourcentage des professeurs de sciences qui utilisent régulièrement et/ou majoritairement la pédagogie de la découverte ? (Où sont les données ?)
Quelle est le pourcentage de temps consacré à cette méthode ? Si c'est pour dix minutes en accroche d'un cours de 3 heures, peut-on raisonnablement faire l'hypothèse que cela va changer quoique ce soit au niveau final des élèves ?
Combien d'enseignants de science demandent à leur élèves de retrouver (vraiment) tout seuls les principes de la mécanique ou de l'optique ?
- TrucOuBiduleHabitué du forum
Bonjour,
pour le côté officiel, je ne peux que confirmer ce qu'avance Kimberlite - en gros, "http://www.fondation-lamap.org/".
Cela a aussi été imposé en technologie : de "démarche de projet", nous sommes passés à une "démarche d'investigation/résolution de problèmes" et ce, exclusivement.
Eh oui, découverte et invention, c'est quand même pareil...
Je ne sais pas si de nombreux collègues mettent en œuvre ce type de démarche (très artificielle dans ce cas), tout en sachant que les dédoublements ont officiellement "sauté" dans nos disciplines et que sans manip (essai/erreur etc), en collège, je ne vois pas trop ce qu'on peut faire d'efficace. De plus, la réforme du collège nous a "imposé" une épreuve écrite au DNB (exploitation de documents, questions/réponses, très peu de connaissance), un comble. J'aurai largement préféré leur donner un objet défectueux à leur faire réparer, ce serait une vraie investigation...
Tout cela n'est pas exempt de subjectivité, bien sûr, ni de contradictions... mais ça, je n'y peux pas grand-chose.
TrucOuBidule
pour le côté officiel, je ne peux que confirmer ce qu'avance Kimberlite - en gros, "http://www.fondation-lamap.org/".
Cela a aussi été imposé en technologie : de "démarche de projet", nous sommes passés à une "démarche d'investigation/résolution de problèmes" et ce, exclusivement.
Eh oui, découverte et invention, c'est quand même pareil...
Je ne sais pas si de nombreux collègues mettent en œuvre ce type de démarche (très artificielle dans ce cas), tout en sachant que les dédoublements ont officiellement "sauté" dans nos disciplines et que sans manip (essai/erreur etc), en collège, je ne vois pas trop ce qu'on peut faire d'efficace. De plus, la réforme du collège nous a "imposé" une épreuve écrite au DNB (exploitation de documents, questions/réponses, très peu de connaissance), un comble. J'aurai largement préféré leur donner un objet défectueux à leur faire réparer, ce serait une vraie investigation...
Tout cela n'est pas exempt de subjectivité, bien sûr, ni de contradictions... mais ça, je n'y peux pas grand-chose.
TrucOuBidule
- ZeSandmanFidèle du forum
Que de circonvolutions pour pas grand chose beaver.
J'aurais préféré que vous réfléchissez à une autre question : le pédagogisme existe-t-il ? (en ouvrant un autre fil peut-être, là ça commence à faire beaucoup de HS)
Vous avez lu ce fil-ci un peu vite j'imagine, je n'émettais aucune hypothèse en fait, je faisais juste un constat sur les méthodes fortement conseillées aux frais lauréats des concours de l'enseignement par une majorité de formateurs dans les ESPE. J'avais fait ce constat lors de mon passage en IUFM alors, la majorité des témoignages encore aujourd'hui montrent que ce constat reste le même (je prends beaucoup de temps pour discuter chaque année avec les stagiaires que j'ai la chance de croiser en nombres).
Alors certes j'ai utilisé le mot "constructivisme", j'aurais peut-être dû garder le mot "pédagogisme" utilisé avant moi par les intervenants ici, ça vous aurait évité cette envolée hors-propos. D'autant que je ne me suis pas posé la question du devenir des méthodes enseignées une fois les collègues titularisés, car ça n'a rien à voir avec mon propos et ne change en rien le constat, aussi intéressantes vos réflexions puissent être.
Alors encore certes, vous avez bien vu, je ne me suis pas basé sur des méta-analyses pour formuler ce propos. Maintenant peut-être qu'entre ceci et le biais heuristique, il y a un peu de marge pour pouvoir émettre un avis, qui n'avait pas l'ambition de faire adhérer à lui l'ensemble de la communauté scientifique.
Et moi qui croyais qu'un bon calcul de "d de Cohen" résolvait toutes ces questions !
Je suis déception.
J'aurais préféré que vous réfléchissez à une autre question : le pédagogisme existe-t-il ? (en ouvrant un autre fil peut-être, là ça commence à faire beaucoup de HS)
Vous avez lu ce fil-ci un peu vite j'imagine, je n'émettais aucune hypothèse en fait, je faisais juste un constat sur les méthodes fortement conseillées aux frais lauréats des concours de l'enseignement par une majorité de formateurs dans les ESPE. J'avais fait ce constat lors de mon passage en IUFM alors, la majorité des témoignages encore aujourd'hui montrent que ce constat reste le même (je prends beaucoup de temps pour discuter chaque année avec les stagiaires que j'ai la chance de croiser en nombres).
Alors certes j'ai utilisé le mot "constructivisme", j'aurais peut-être dû garder le mot "pédagogisme" utilisé avant moi par les intervenants ici, ça vous aurait évité cette envolée hors-propos. D'autant que je ne me suis pas posé la question du devenir des méthodes enseignées une fois les collègues titularisés, car ça n'a rien à voir avec mon propos et ne change en rien le constat, aussi intéressantes vos réflexions puissent être.
Alors encore certes, vous avez bien vu, je ne me suis pas basé sur des méta-analyses pour formuler ce propos. Maintenant peut-être qu'entre ceci et le biais heuristique, il y a un peu de marge pour pouvoir émettre un avis, qui n'avait pas l'ambition de faire adhérer à lui l'ensemble de la communauté scientifique.
beaverforever a écrit:
Autre question : quel est l'impact de l'efficacité d'un enseignant sur le niveau des élèves ? On peut supposer qu'un excellent enseignant fera progresser rapidement beaucoup de ses élèves (c'est sans doute un critère de définition pour "excellent enseignant"), mais quelle est la durée de cet impact ? Un an ? Deux ans ? Dix ans ? Deux mois ?
Et moi qui croyais qu'un bon calcul de "d de Cohen" résolvait toutes ces questions !
Je suis déception.
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- Dame TartineNeoprof expérimenté
Le sujet initial tournait autour de notre salaire, non ? Si on parlait des moyens à mettre en œuvre pour être entendus ?
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J'peux pas, j'ai piscine !
- beaverforeverNeoprof expérimenté
C'est votre constat, partiel et subjectif. Je vous partage le mien, tout aussi partiel et subjectif : "les formateurs ESPE n'ont aucun intérêt à préparer leur formation car le public est captif. Ils n'ont qu'une connaissance très superficielle des données (et des méthodes scientifiques) sur l'éducation, et ils transmettent peu aux stagiaires (qui n'écoutent pas, corrigent leurs copies, font acte de présence mais n'en pensent pas moins)". Dans cette subjectivité, le problème n'est pas le "pédagogisme" et l'idéologie, mais le système qui désincite les formateurs à lire et à travailler et les stagiaires à apprendre (mais bon, il n'y a pas grand chose à apprendre).ZeSandman a écrit:Vous avez lu ce fil-ci un peu vite j'imagine, je n'émettais aucune hypothèse en fait, je faisais juste un constat sur les méthodes fortement conseillées aux frais lauréats des concours de l'enseignement par une majorité de formateurs dans les ESPE. J'avais fait ce constat lors de mon passage en IUFM alors, la majorité des témoignages encore aujourd'hui montrent que ce constat reste le même (je prends beaucoup de temps pour discuter chaque année avec les stagiaires que j'ai la chance de croiser en nombres).
En cherchant un peu, on devrait trouver une douzaine d'autres théories naïves sur l'inefficacité des ESPE.
Quelle subjectivité est la plus proche de la réalité ? Je n'en sais rien, je n'ai pas les données pour trancher.
L'oubli étant un phénomène naturel et universel, l'effet d'un enseignement diminue avec le temps (sauf s'il est réactivé dans la vie quotidienne). Le d de Cohen n'est a priori pas relié à la vitesse de l'oubli. C'est la durée de l'apprentissage, le nombre et l'espacement des réactivations qui sont considérés comme déterminants.ZeSandman a écrit:Et moi qui croyais qu'un bon calcul de "d de Cohen" résolvait toutes ces questions !
Je suis déception.
- Leroy86Niveau 9
Quand certains dans ce fil disent que la profession ne prendra que les derniers de la classe, il ne faut pas oublier qu'elle attire depuis toujours les derniers tout court, 15% des étudiants travaillent pour financer leurs études : pion puis contractuel sont les rares métiers qui permettent la poursuite d'études, une profession à temps plein est peu compatible. Du coup beaucoup deviennent et restent profs par commodité.
Nous sommes en déclin ou en recul (je parle de l'Europe au moins) et on doit continuer à satisfaire lesfinanceurs amis riches "créateurs de richesse". Donc on prend ailleurs et l'EN est une formidable variable d'ajustement avec un personnel manipulable: les profs se sentent différents (combien pensent que PE et PLC font le même métier?...) donc peu enclin à faire bloc.
Nous sommes en déclin ou en recul (je parle de l'Europe au moins) et on doit continuer à satisfaire les
Avec le recul, je me dis que j'aurai du passer les concours accessibles dès le bac puis passer les concours internes dans une administration plus favorisée, mon master m'est de peu d'utilité maintenant.Ilona a écrit:On pourrait même ajouter qu'une personne saine d'esprit comparant l'investissement nécessaire pour devenir enseignant à la récompense potentielle écarterait d'emblée cette possibilité.
- henrietteMédiateur
Effectivement, merci de revenir au sujet du fil, qui n'est pas les méthodes pédagogiques (il y a d'autres fils pour ça) mais les salaires.Dame Tartine a écrit:Le sujet initial tournait autour de notre salaire, non ? Si on parlait des moyens à mettre en œuvre pour être entendus ?
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- EmeraldiaÉrudit
Et que dire des profs comme moi ? J'enseigne depuis 20 ans, j'ai été contractuel 5 ans (donc cela n'a pas été converti ou presque pas) et j'ai toujours évolué à l'ancienneté : je suis au 8ème échelon à 44 ans, gagne 2090 euros parce que je suis PP. C'est bien d'avoir revalorisé les jeunes profs mais les gens comme moi ce sont bien fait entuber.Leroy86 a écrit:Au bout d'un an un adjoint administratif aux impôts touche 1760 euros net, un professeur sans HS, sans PP, ie un PE, touche 1719 euros net.
- LefterisEsprit sacré
Fut un temps ou la promotion interne était une réalité dans la fonction publique, excellent ascenseur social, mais le goulot s'est resserré avec les contraintes budgétaires. Il n'en reste pas moins que même ainsi, la plupart des professions sont à catégorie égale mieux payées que les enseignants. Je le sais très bien, ayant été cadre A et ayant subi la dégringolade financière (de l'ordre d'un bon tiers du traitement, irrattrapable) sans prévoir l'aggravation rapide des conditions de travail et la quasi-disparition de ma discipline. Blanquer n'augmentera rien hormis éventuellement les inconvénients du métier. Il est tenu par les logiques comptables, et il tente de gagner du temps pour éviter une grève des examens.Leroy86 a écrit:Quand certains dans ce fil disent que la profession ne prendra que les derniers de la classe, il ne faut pas oublier qu'elle attire depuis toujours les derniers tout court, 15% des étudiants travaillent pour financer leurs études : pion puis contractuel sont les rares métiers qui permettent la poursuite d'études, une profession à temps plein est peu compatible. Du coup beaucoup deviennent et restent profs par commodité.
Nous sommes en déclin ou en recul (je parle de l'Europe au moins) et on doit continuer à satisfaire lesfinanceursamis riches"créateurs de richesse". Donc on prend ailleurs et l'EN est une formidable variable d'ajustement avec un personnel manipulable: les profs se sentent différents (combien pensent que PE et PLC font le même métier?...) donc peu enclin à faire bloc.Avec le recul, je me dis que j'aurai du passer les concours accessibles dès le bac puis passer les concours internes dans une administration plus favorisée, mon master m'est de peu d'utilité maintenant.Ilona a écrit:On pourrait même ajouter qu'une personne saine d'esprit comparant l'investissement nécessaire pour devenir enseignant à la récompense potentielle écarterait d'emblée cette possibilité.
Je suis d'accord sur la difficulté des enseignants à s 'unir ainsi qu'à considérer exercer un métier comme les autres. En revanche, je crois que les enseignants étaient d'excellents étudiants quand les concours étaient âprement disputés, que les facs étaient sélectives, et que l'exercice du métier n'était pas un repoussoir. Le décrochage avec le reste de la FP (entamé discrètement dans les années 90 et abouti dans les années 2000) n'était pas flagrant, la carrière linéaire compensant les anciens trois grades des autres , avec des obstacles (concours internes ou examens pros entre les grades).
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
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- HélipsProphète
Sujet nettoyé, le début de discussion sur la loi Blanquer a été mis dans le sujet https://www.neoprofs.org/t122968-jean-michel-blanquer-je-suis-pret-a-amender-mon-projet-de-loi-sur-lecole.
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- Leroy86Niveau 9
En dehors des stylos rouges, qui demande une revalorisation?
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"On ne peut pas plier la réalité à ses désirs." Thomas A. Anderson
"Ça rapporterait des milliers de milliers de dollars." "Ça s'appelle des millions."
- BalthamosDoyen
Leroy86 a écrit:En dehors des stylos rouges, qui demande une revalorisation?
https://www.salairecorrectexige.fr/
https://www.snes.edu/Des-mesures-concretes-pour-les-salaires.html
https://www.snes.edu/Appel-unitaire-a-la-greve-le-17-juin-2019.html
Devant la gravité de la situation, les organisations syndicales représentatives du public et du privé, de l’enseignement agricole et les Stylos rouges, après de nombreuses alertes au Ministre le Ministre, déposent un préavis de grève sur le mois de juin. Elles appellent tous les personnels à poursuivre les actions locales, à se réunir en assemblées générales pour organiser la grève le 17 juin, premier jour des épreuves du baccalauréat, et décider des suites, pour :
une revalorisation des rémunérations ;
le retrait des réformes des lycées et du baccalauréat ;
le retrait des projets de loi « école de la confiance » et « Fonction publique ».
Et première revendication de l'intersyndicale, soit snes, snuep, sud, snalc, snetap, cgt agri, sud territoires, cgt educ, sundep et cfe cfc (en espérant en avoir oublié aucun)
- AiônNiveau 8
Leroy86 a écrit:Quand certains dans ce fil disent que la profession ne prendra que les derniers de la classe, il ne faut pas oublier qu'elle attire depuis toujours les derniers tout court
Ouais, euh, hé, ho. Parle pour toi d'abord ! Enfin je veux dire ta discipline. Chez nous ça attire, et ça a toujours attiré les meilleurs.
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