Méthodes et temps de travail

Le jour de carence... Après l'augmentation de la CSG et le gel du point d'indice pour moi le jour de carence est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
Puisque les fonctionnaires sont des fainéants à éliminer, responsables de tous les problèmes eh bien soit ! Mon supérieur (ministre de l'économie) n'a aucune considération pour moi donc fini le travail bien fait (selon moi), je vais en faire le moins possible. Plus aucune préparation de cours et un ou deux devoir maxi par semestre. Et plus jamais je me dépêcherai pour ne pas être en retard. Quant aux réunions, on ne m'y verra plus. Et qu'on ne me parle pas de l’intérêt des élèves. Mon chef s'en fiche totalement (sinon il ferait en sorte de me motiver, c'est comme ça que ça se passe au travail) donc moi aussi.
Et j'attends avec impatience de voir un inspecteur. Nos carrières étant totalement bloquées, je ne sais même pas pourquoi l'inspection est toujours vécue comme un moment important dans une carrière...
Pour revenir au jour de carence, ça sera maintenant minimum une semaine 10j de congé maladie. Mon médecin est très compréhensif...

Il y a des jours où je suis tentée par la même réaction, mais bon ...
Rien que pour le regard de mes propres enfants, je vais quand même continuer à bosser in minimum sérieusement ...

celinesud a écrit:Il y a des jours où je suis tentée par la même réaction, mais bon ...
Rien que pour le regard de mes propres enfants, je vais quand même continuer à bosser in minimum sérieusement ...

C'est pour ça qu'on nous traite avec autant de mépris...

Certes, mais je me vois mal éduquer correctement mes enfants en faisant exprès moi-même d'en faire le moins possible. Et puis aller en cours sans préparer, je sais pas, je ne le sens pas.

Je suis d'accord avec ddacaltel.
À partir de la rentrée, je ne préparerai plus aucun cours. Je prendrai le manuel et le suivrai à la lettre. Je n'irai a aucune réunion sauf bien sûr celles qui sont obligatoires. Et si je tombe malade, ce ne sera pas 1 jour où 3 jours max mais une semaine d'arrêt, mon médecin me l'accordera.

celinesud a écrit:Certes, mais je me vois mal éduquer correctement mes enfants en faisant exprès moi-même d'en faire le moins possible. Et puis aller en cours sans préparer, je sais pas, je ne le sens pas.

Je ne vois aucun rapport entre bien éduquer ses enfants et ne rien faire au travail.
Et aller en cours sans préparer, en général ça se passe très bien, on a tendance à aller moins vite...

Si vous y parvenez tant mieux pour vous. Moi je me sens incapable d'aller en cours sans préparer !

celinesud a écrit:Si vous y parvenez tant mieux pour vous. Moi je me sens incapable d'aller en cours sans préparer !

Quand je disais sans préparer, je voulais surtout dire, sans préparer mes cours de À à Z comme je le faisais avant : trouver des documents, mise en page, créer mes propres séquences... maintenant je prendrai les séquences du manuel ! Évidemment, je saurai ce que j'ai prévu de faire, et où je vais. Mais je ne passerai plus des heures à préparer, à utiliser mon encre, à imprimer des tas des choses. Ça, c'est fini.

ok, je comprends.
Personnellement, en maths, utiliser le manuel, je ne saurais même pas comment m'y prendre !

celinesud a écrit:ok, je comprends.
Personnellement, en maths, utiliser le manuel, je ne saurais même pas comment m'y prendre !

Un peu de cours que vous devez connaitre par cœur je suppose et tout de suite quelques exercices du livre...

Je trouve toujours les exercices du manuel très mal fichus ...
Mais bon, je vais y songer !

ddalcatel a écrit:Le jour de carence... Après l'augmentation de la CSG et le gel du point d'indice pour moi le jour de carence est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
Puisque les fonctionnaires sont des fainéants à éliminer, responsables de tous les problèmes eh bien soit ! Mon supérieur (ministre de l'économie) n'a aucune considération pour moi donc fini le travail bien fait (selon moi), je vais en faire le moins possible. Plus aucune préparation de cours et un ou deux devoir maxi par semestre. Et plus jamais je me dépêcherai pour ne pas être en retard. Quant aux réunions, on ne m'y verra plus. Et qu'on ne me parle pas de l’intérêt des élèves. Mon chef s'en fiche totalement (sinon il ferait en sorte de me motiver, c'est comme ça que ça se passe au travail) donc moi aussi.
Et j'attends avec impatience de voir un inspecteur. Nos carrières étant totalement bloquées, je ne sais même pas pourquoi l'inspection est toujours vécue comme un moment important dans une carrière...
Pour revenir au jour de carence, ça sera maintenant minimum une semaine 10j de congé maladie. Mon médecin est très compréhensif...

Je suis parfaitement d'accord : en plus de clé il y a de très bonnes ressources dans certains livres ou sur Internet. Il serait dommage de s'en priver.
Je ne vais déjà pas aux réunions donc impossible de gratter encore de ce cote là. Mais dans l'ensemble je suis d'accord: ça me laisse une belle quantité de temps pour profiter et préparer doucement l'agrégation interne, seul moyen d'avoir un salaire presque décent, même si encore très en dessous des qualifications et du travail effectué.

Ubu a écrit:

ddalcatel a écrit:Le jour de carence... Après l'augmentation de la CSG et le gel du point d'indice pour moi le jour de carence est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
Puisque les fonctionnaires sont des fainéants à éliminer, responsables de tous les problèmes eh bien soit ! Mon supérieur (ministre de l'économie) n'a aucune considération pour moi donc fini le travail bien fait (selon moi), je vais en faire le moins possible. Plus aucune préparation de cours et un ou deux devoir maxi par semestre. Et plus jamais je me dépêcherai pour ne pas être en retard. Quant aux réunions, on ne m'y verra plus. Et qu'on ne me parle pas de l’intérêt des élèves. Mon chef s'en fiche totalement (sinon il ferait en sorte de me motiver, c'est comme ça que ça se passe au travail) donc moi aussi.

Je comprends la réaction, mais j'ai envie de dire : normalement quand il y a protestation il y a préavis de grève avec message politique, là vous n'arriverez qu'à passer pour un fainéant, personne ne va identifier ça comme un acte de protestation, c'est dommage...

Tant qu'à l'être considérer, autant l'être...

Par ailleurs je ne vois pas bien le rapport entre pester contre le jour de carence (oui, ça fait suer, d'accord) et le fait de dire "bon bah moi j'préparerai plus mes cours pisque c'est comme ça"

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Elaïna a écrit:Par ailleurs je ne vois pas bien le rapport entre pester contre le jour de carence (oui, ça fait suer, d'accord) et le fait de dire "bon bah moi j'préparerai plus mes cours pisque c'est comme ça"

Vous avez parfaitement raison. Puisque vous allez moins gagner d'argent, travaillez encore plus. Toujours plus pour toujours moins de salaire, moins de considération. Continuons !
Et pour ceux qui veulent comme toujours comparer avec le privé, comme toujours ce n'est pas comparable. Dans le privé il y a une prime aux résultats, une réelle progression salariale qui dépend de l'attitude au travail. Et un vrai salaire... Chez nous, rien.

Elaïna a écrit:Par ailleurs je ne vois pas bien le rapport entre pester contre le jour de carence (oui, ça fait suer, d'accord) et le fait de dire "bon bah moi j'préparerai plus mes cours pisque c'est comme ça"

Si vous considérez que vous êtes payée à la hauteur de votre travail et bien considérée par votre employeur, alors allez y, continuez comme ça.
Perso, je ne vais pas continuer à passer des heures chaque soir à préparer des cours dans les moindres détails vu ce que nous allons bientôt subir.

Bayonetta a écrit:

Elaïna a écrit:Par ailleurs je ne vois pas bien le rapport entre pester contre le jour de carence (oui, ça fait suer, d'accord) et le fait de dire "bon bah moi j'préparerai plus mes cours pisque c'est comme ça"

Si vous considérez que vous êtes payée à la hauteur de votre travail et bien considérée par votre employeur, alors allez y, continuez comme ça.
Perso, je ne vais pas continuer à passer des heures chaque soir à préparer des cours dans les moindres détails vu ce que nous allons bientôt subir.

Je ne me considère pas comme une tire au flanc, mes cours sont préparés, je n'arrive pas les mains dans les poches, mes élèves ont régulièrement des évaluations, et curieusement, j'arrive à ne pas travailler le soir : mon cartable ne quitte jamais le lycée sauf rare exception, je fais tout là-bas (et je ne reviens pas à 20h chez moi tous les soirs)
J'estime que j'adapte mon travail à mon salaire et surtout, je m'organise de façon précisément à ne pas avoir à trimer comme une ânesse à la maison, et du coup, j'estime que je ne suis pas trop mal payée par rapport à mon niveau d'études : j'ai un doctorat en histoire, que voulez-vous que ça reflète sur le marché du travail en terme de salaire ? Je ne serais pas prof d'histoire, je serais fort probablement au chômage, donc bon

Franchement je suis toujours un peu sceptique vis-à-vis des collègues qui travaillent "des heures tous les soirs", les mêmes qui chaque lundi matin "ont passé le week-end à corriger", ça me fait le même effet que les collègues de mon mari qui passent leur temps à dire "ouah l'autre jour j'envoyais encore des mails à 22h" : ça reflète pour moi un manque d'organisation et un sévère syndrome de Stockholm
On peut avoir un coup de bourre de temps à autres, mais tout le temps, tous les soirs, des heures de boulot, passée la première année, faut pas abuser non plus

Elaïna a écrit:

Bayonetta a écrit:

Elaïna a écrit:Par ailleurs je ne vois pas bien le rapport entre pester contre le jour de carence (oui, ça fait suer, d'accord) et le fait de dire "bon bah moi j'préparerai plus mes cours pisque c'est comme ça"

Si vous considérez que vous êtes payée à la hauteur de votre travail et bien considérée par votre employeur, alors allez y, continuez comme ça.
Perso, je ne vais pas continuer à passer des heures chaque soir à préparer des cours dans les moindres détails vu ce que nous allons bientôt subir.

Je ne me considère pas comme une tire au flanc, mes cours sont préparés, je n'arrive pas les mains dans les poches, mes élèves ont régulièrement des évaluations, et curieusement, j'arrive à ne pas travailler le soir : mon cartable ne quitte jamais le lycée sauf rare exception, je fais tout là-bas (et je ne reviens pas à 20h chez moi tous les soirs)
J'estime que j'adapte mon travail à mon salaire et surtout, je m'organise de façon précisément à ne pas avoir à trimer comme une ânesse à la maison, et du coup, j'estime que je ne suis pas trop mal payée par rapport à mon niveau d'études : j'ai un doctorat en histoire, que voulez-vous que ça reflète sur le marché du travail en terme de salaire ? Je ne serais pas prof d'histoire, je serais fort probablement au chômage, donc bon

Franchement je suis toujours un peu sceptique vis-à-vis des collègues qui travaillent "des heures tous les soirs", les mêmes qui chaque lundi matin "ont passé le week-end à corriger", ça me fait le même effet que les collègues de mon mari qui passent leur temps à dire "ouah l'autre jour j'envoyais encore des mails à 22h" : ça reflète pour moi un manque d'organisation et un sévère syndrome de Stockholm
On peut avoir un coup de bourre de temps à autres, mais tout le temps, tous les soirs, des heures de boulot, passée la première année, faut pas abuser non plus

Bravo ! Aucun ministre n'a encore osé tenir de tels propos. Vous avez un doctorat et un salaire d'ouvrier et encore vous vous sentez redevable envers l'EN qui par charité veut bien vous employer. Quelle estime de soi !
Faut-il payer les profs de maths physique plus que les autres selon vous ?

Elaina, je pense qu'un diplôme d'archiviste-paléographe comporte certains atouts...

ddalcatel a écrit:

Bravo ! Aucun ministre n'a encore osé tenir de tels propos. Vous avez un doctorat et un salaire d'ouvrier et encore vous vous sentez redevable envers l'EN qui par charité veut bien vous employer. Quelle estime de soi !
Faut-il payer les profs de maths physique plus que les autres selon vous ?

Un salaire d'ouvrier ? Une agrégée ?
Non mais franchement...

ProvençalLeGaulois a écrit:

ddalcatel a écrit:

Bravo ! Aucun ministre n'a encore osé tenir de tels propos. Vous avez un doctorat et un salaire d'ouvrier et encore vous vous sentez redevable envers l'EN qui par charité veut bien vous employer. Quelle estime de soi !
Faut-il payer les profs de maths physique plus que les autres selon vous ?

Un salaire d'ouvrier ? Une agrégée ?
Non mais franchement...

Absolument. D'un ouvrier d'une grande entreprise genre Airbus, EDF ou SNCF. Tout à fait. Surtout si on nous ajoute le jour de carence !

Condorcet a écrit:Elaina, je pense qu'un diplôme d'archiviste-paléographe comporte certains atouts...

Soyons honnête, un diplôme d'AP tout seul, ça ne vaut pas grand-chose (en France du moins : à l'étranger, comme le recrutement des archiviste et des conservateurs se fait sur la base du doctorat, j'aurais plus de possibilités)
J'ai un petit "réseau" de copains qui pourraient éventuellement me proposer de me trouver une petite place en cas de reconversion mais là encore c'est compliqué : les chartistes agrégés qui ont voulu se reconvertir ont pour l'écrasante majorité passé un concours

Ensuite, pour répondre à ddalcatel, je fais juste un constat : aujourd'hui, vous avez un doctorat en histoire, ça vaut peanuts ou à peu près, je suis la première à le déplorer mais il faut être honnête et arrêter de croire au Père Noël
Ensuite dire que les agrégés gagnent un salaire d'ouvrier, c'est, comment dire, indécent ? J'ai des cousins ouvriers et ils n'ont vraiment, VRAIMENT pas les mêmes salaires que moi ni la même pénibilité
Faut arrêter la déconnade là, les salaires de l'EN ne sont pas mirobolants, ils ne sont pas minables non plus (et si vous considérez qu'un agrégé a un salaire d'un ouvrier, vous pensez quoi du salaire des PE ?)

Enfin, non, je ne me sens redevable en rien vis à vis de l'EN : il se trouve que j'ai fait des études d'histoire que j'ai été heureuse de faire, et que par rapport à ces études, être prof d'HG est une situation correcte, surtout en tant qu'agrégé dans le public
Evidemment, y'aurait mieux, et il se trouve que je n'exclus pas une reconversion, mais il y a largement pire

Elaina, l'accès à certains concours est moins difficile après les Chartes (conservateur de bib ou du patrimoine).