- Dame JouanneÉrudit
L'analyse de Zagara est sans doute juste mais je m'interroge : sommes nous le seul pays européen à suivre cette orientation ? Je n'ai pas l'impression que tous les pays autour de nous soient dans cette tendance d'une éducation au rabais pour le plus grand nombre avec cette baisse de niveau que nous observons en France. D'accord, il y a les préconisations de l'OCDE, mais tous les pays ne semblent pas les appliquer ainsi.
- VerduretteModérateur
Ce qui m'interpelle c'est que je retrouve ici les termes de ma "tutrice" de 1991, institutrice évidemment, qui me parlait déjà du grand complot de l'EN pour obtenir des masses dociles. A l'époque, je n'y croyais pas, et pourtant ...
Si l'on réfléchit bien, c'est l'exact inverse de ce que voulaient Victor Hugo, qui en a rêvé, et Jules Ferry, qui l'a fait.
C'est triste.
Si l'on réfléchit bien, c'est l'exact inverse de ce que voulaient Victor Hugo, qui en a rêvé, et Jules Ferry, qui l'a fait.
C'est triste.
- CeladonDemi-dieu
Tout dépend peut-être de la voracité de leur classe dirigeante ? Voir les relations qu'entretiennent les élus avec l'argent public au Danemark par exemple. Il y a sûrement quelque chose de cet ordre qui dicte la politique des Etats.
- ZagaraGuide spirituel
Dame Jouanne a écrit:L'analyse de Zagara est sans doute juste mais je m'interroge : sommes nous le seul pays européen à suivre cette orientation ? Je n'ai pas l'impression que tous les pays autour de nous soient dans cette tendance d'une éducation au rabais pour le plus grand nombre avec cette baisse de niveau que nous observons en France. D'accord, il y a les préconisations de l'OCDE, mais tous les pays ne semblent pas les appliquer ainsi.
Effectivement, chaque pays a une histoire différente, du fait de ses traits sociaux et culturels mais surtout parce que certains ont gagné au petit jeu de la concurrence et d'autres ont perdu.
Le succès (ou l'échec) économique dans la zone euro conditionne fortement, à mon sens, le devenir de chaque institution scolaire, puisque les politiques regardent l'école sous l'angle comptable. Une récente étude du Centre de politique européenne (organisme allemand ; ici : https://amp.lefigaro.fr/conjoncture/2019/02/27/20002-20190227ARTFIG00101-selon-une-etude-allemande-l-euro-aurait-particulierement-nui-aux-francais.php ) chiffre un sentiment qu'on savait déjà. Les deux pays à avoir réussi grâce à l'euro sont les Pays-Bas et l'Allemagne, tandis que les deux pays à avoir le plus douillé à cause de l'existence de l'euro sont la France et l'Italie.
Pour connaître un peu les Pays-Bas, ils ont tellement de thunes qu'ils ne savent plus quoi en faire et sont en train de discuter d'investir massivement dans les infrastructures publiques (dont l'école). En Allemagne l'idéologie monétariste du gouvernement le porte à préférer jouer au dragon avec ses excédents budgétaires : il s'assoit sur son tas d'or sans rien en faire d'autre que le contempler, plutôt que de le réinvestir.
Au contraire, la pente prise par la France et l'Italie est assez semblable. On a tous les deux une extrême-droite surpuissante qui a gagné la bataille idéologique et des partis champignons "nidedroitenidigauchebienaucontraire" (LREM / M5E) qui raflent des électeurs désorientés sur un coup de bluff. Dans les deux cas l'industrie est en train de partir en miettes, la population s'appauvrit et a été saignée par l'austérité abusive, etc. Les différences institutionnelles font que les deux pays n'ont pas la même destinée électorale, et dans le détail leur histoire politique récente est distincte, parce que lorsque plusieurs groupes humains cherchent des solutions au même problème, ils aboutissent forcément à des résultats un peu différenciés, mais la source des difficultés de la France et de l'Italie est à mon sens la même.
Bref les pays qui ont perdu au petit jeu du tire-bourre européen sont mis face à des choix de réorientation macroéconomiques et macrosociaux. Ceux, comme la France, dirigés par des néolibéraux orthodoxes sans discontinuer depuis maintenant presque 20 ans, ne peuvent poursuivre que dans une seule direction : celle du dumping exponentiel de leur population pour la rendre "compétitive". Ailleurs où des coalitions ou des gens plus originaux sont au pouvoir, il existe des tentatives de compromis ou de voies nouvelles pour sortir du marasme (l'Italie en est un bon exemple).
Du coup les répercussions sur l'école sont fortement différenciées selon les pays de l'UE et on a peut-être tiré la pire paille, parce qu'on cumule une situation budgétaire et économique catastrophique avec l'élection de drones de la grande ruche néolibérale, ontologiquement incapables de comprendre que les mêmes causes produiront les mêmes effets. Ça me fait toujours beaucoup penser aux décideurs soviétiques des années 1980, prisonniers de leur idéologie, qui répétaient en boucle les mêmes erreurs.
- DaphnéDemi-dieu
Oh pétard !Verdurette a écrit:Normal … Monsieur Goigoux explique en conférence aux PE que le sujet est le mot qui est à gauche du verbe. (c'est du vécu). Et que le verbe est le mot qui est entre ne et pas si on met la phrase à la forme négative ( les élèves objectent alors : jesépacékoi / jesépakeskecé).
Et tout le monde s'exclame "mais quelle habile méthode ! mais comme c'est merveilleux ! " pendant que je :chev:
De mon temps c'est exactement ce qu'on nous expliquait et démontrait que ce n'était pas forcément le cas !
Quant au verbe, comme il n'est pas toujours à la forme négative ... c'est fou ce que c'est intelligent comme méthode !
- ElyasEsprit sacré
Le truc malheureux est qu'on pouvait sauver les meubles en développant des outils pédagogiques et didactiques peu utilisés auparavant (pour de multiples raisons, ce n'est pas le débat). Mais à un moment, il y a un effet de seuil avec les horaires en français et en maths qui fait que tout s'écroule. On va atteindre ce seuil sous peu pour les bons et très bons publics.
- Stanislas RNiveau 5
Ne parle pas de malheur.Zagara a écrit:Ça me fait toujours beaucoup penser aux décideurs soviétiques des années 1980, prisonniers de leur idéologie, qui répétaient en boucle les mêmes erreurs.
- Dame JouanneÉrudit
Merci pour toutes ces précisions Zagara. Effectivement cela semble ainsi plus compréhensible.
- IphigénieProphète
et la gauche, ben?... c'est la main avec laquelle tu n'écris pas, bah toi c'est celle avec laquelle tu écris... C'est bon les gamins?Daphné a écrit:Oh pétard !Verdurette a écrit:Normal … Monsieur Goigoux explique en conférence aux PE que le sujet est le mot qui est à gauche du verbe. (c'est du vécu). Et que le verbe est le mot qui est entre ne et pas si on met la phrase à la forme négative ( les élèves objectent alors : jesépacékoi / jesépakeskecé).
Et tout le monde s'exclame "mais quelle habile méthode ! mais comme c'est merveilleux ! " pendant que je :chev:
De mon temps c'est exactement ce qu'on nous expliquait et démontrait que ce n'était pas forcément le cas !
Quant au verbe, comme il n'est pas toujours à la forme négative ... c'est fou ce que c'est intelligent comme méthode !
Ah quel bon truc pour un apprentissage sérieux!
- ar_angarNiveau 9
Bonjour,
Effectivement, comme d'autre ont pu le constater, le niveau descend de plus en plus. Même moi qui n'enseigne pas en lettre, j'y suis confronté. Par exemple lors du dernier contrôle, j'ai mis dans une des consignes : "sur le schéma ci dessus". Dans chaque classe, j'avais 3-4 (voire plus dans certaines) "mais il faut faire sur le schéma sur la feuille ?"
J'en vient à me dire que du coup, pour enseigner autre chose (qui demande un peu de logique), ca devient plus compliqué que prévu... Pour des choses où, fondamentalement,, il n'y a pas de problème !
Effectivement, comme d'autre ont pu le constater, le niveau descend de plus en plus. Même moi qui n'enseigne pas en lettre, j'y suis confronté. Par exemple lors du dernier contrôle, j'ai mis dans une des consignes : "sur le schéma ci dessus". Dans chaque classe, j'avais 3-4 (voire plus dans certaines) "mais il faut faire sur le schéma sur la feuille ?"
J'en vient à me dire que du coup, pour enseigner autre chose (qui demande un peu de logique), ca devient plus compliqué que prévu... Pour des choses où, fondamentalement,, il n'y a pas de problème !
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C'est en forgeant qu'on devient forgeron.. Vous allez rire, j'ai un marteau !
- Pourquoi 3,14159Expert
Et la main droite c'est celle où tu as le pouce à gauche. Pour la gauche c'est le contraire. FacileIphigénie a écrit:
et la gauche, ben?... c'est la main avec laquelle tu n'écris pas, bah toi c'est celle avec laquelle tu écris... C'est bon les gamins?
Ah quel bon truc pour un apprentissage sérieux!
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"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. " (Albert Einstein).
- ar_angarNiveau 9
Pourquoi 3,14159 a écrit:Et la main droite c'est celle où tu as le pouce à gauche. Pour la gauche c'est le contraire. FacileIphigénie a écrit:
et la gauche, ben?... c'est la main avec laquelle tu n'écris pas, bah toi c'est celle avec laquelle tu écris... C'est bon les gamins?
Ah quel bon truc pour un apprentissage sérieux!
Mais non, la main droite, c'est celle où le pouyce est à l'intérieur !
Sinon, pour revenir au sujet de base, j'ai trois groupes qui ont fait la même interrogation.
Sur les trois groupes, je vois des moyennes qui varient énormément : 9.70, 8.43 et 12.98. Pour un même contrôle, en ayant fait le même cours, je ne m'expliques pas de telles variations. De ce que j'ai pu constater, c'est que pour ceux qui n'ont pas eu de bonnes notes, je vois un gros problème de compréhension des consignes, qui ne sont pourtant pas compliquées. La deuxième lame (on fait presque aussi bien que les rasoirs !) vient des problèmes de logique/calcul.
Pour des 6e, sur le sujet assez facile puisque bien immaginable qu'est le mouvement, cela m'inquiète pour la suite !
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C'est en forgeant qu'on devient forgeron.. Vous allez rire, j'ai un marteau !
- RabelaisVénérable
Et tout ceci n’est que le début ...Les enfants qui nous arrivent , pour une grande majorité, n’ont pas seulement un problème dû à la baisse drastique des horaires de français et de math, ou à des dysfonctionnements socio-familiaux .
Il y a d’autres problèmes de masse , qui commencent à être visibles : TDC en masse, troubles cognitifs, troubles des apprentissages et j’en passe.
Une piste ? Parmi tant d’autres.
https://www.franceculture.fr/sciences/le-sang-des-bebes-est-pollue-les-dangers-de-leffet-cocktail?utm_medium=Social&utm_source=Facebook#Echobox=1540567871
Il y a d’autres problèmes de masse , qui commencent à être visibles : TDC en masse, troubles cognitifs, troubles des apprentissages et j’en passe.
Une piste ? Parmi tant d’autres.
https://www.franceculture.fr/sciences/le-sang-des-bebes-est-pollue-les-dangers-de-leffet-cocktail?utm_medium=Social&utm_source=Facebook#Echobox=1540567871
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- DalvaVénérable
Je ne présumerais pas aussi positivement des objectifs réels de Ferry ! :lol:Verdurette a écrit:Ce qui m'interpelle c'est que je retrouve ici les termes de ma "tutrice" de 1991, institutrice évidemment, qui me parlait déjà du grand complot de l'EN pour obtenir des masses dociles. A l'époque, je n'y croyais pas, et pourtant ...
Si l'on réfléchit bien, c'est l'exact inverse de ce que voulaient Victor Hugo, qui en a rêvé, et Jules Ferry, qui l'a fait.
C'est triste.
A un moment donné, il fallait une masse travailleuse employable, et les non-éduqués ne sachant ni lire ni écrire ne l'étaient plus, employables. Les emplois de bureau se sont multipliés, tout comme les emplois qualifiés sur machine.
Le but n'était pas du tout de former une population apte à se révolter ou à refuser d'être corvéable, et ça ne l'a jamais été. L'idée d'école émancipatrice n'était pas encore là.
- frimoussette77Guide spirituel
C'est encore au programme le schéma narratif ?jjrousseau a écrit:J'ai arrêté d'enseigner pendant 5 ans et je suis confrontée au problème suivant : je réutilise des types d'exercices, des questionnements sur des textes que je faisais dans le passé et les élèves ne comprennent rien et sont incapables de faire ce qu'ils faisaient naguère.
Par exemple, j'avais demandé à ma classe de quatrième de lire "Le Masque de la mort rouge "de Poe pendant les vacances. Je leur donne un devoir sur table avec notamment le schéma narratif de la nouvelle et la question "cette nouvelle est-elle fantastique ? Je précise que nous avons abondamment travaillé sur ces notions surtout la dernière. Résultat : catastrophe; il y en a plein qui n'ont rien compris à la nouvelle et pas plus au fantastique ni au schéma narratif.
Le niveau a t-il baissé en 5 ans ? Je ne vais pas pouvoir compter les notes dans la moyenne car les résultats seraient trop mauvais et je m'inquiète pour la suite car je suis sur le point de faire "Le Cid" avec eux alors je crains le pire...Que vont-ils comprendre à la pièce ?
- ProvenceEnchanteur
Pas que je sache.frimoussette77 a écrit:
C'est encore au programme le schéma narratif ?
- Spoiler:
- Et c'est, à mon avis, sans intérêt au collège.
- frimoussette77Guide spirituel
Je partage ton avis.Provence a écrit:Pas que je sache.frimoussette77 a écrit:
C'est encore au programme le schéma narratif ?
- Spoiler:
Et c'est, à mon avis, sans intérêt au collège.
- AnaxagoreGuide spirituel
Dalva a écrit:Je ne présumerais pas aussi positivement des objectifs réels de Ferry ! :lol:Verdurette a écrit:Ce qui m'interpelle c'est que je retrouve ici les termes de ma "tutrice" de 1991, institutrice évidemment, qui me parlait déjà du grand complot de l'EN pour obtenir des masses dociles. A l'époque, je n'y croyais pas, et pourtant ...
Si l'on réfléchit bien, c'est l'exact inverse de ce que voulaient Victor Hugo, qui en a rêvé, et Jules Ferry, qui l'a fait.
C'est triste.
A un moment donné, il fallait une masse travailleuse employable, et les non-éduqués ne sachant ni lire ni écrire ne l'étaient plus, employables. Les emplois de bureau se sont multipliés, tout comme les emplois qualifiés sur machine.
Le but n'était pas du tout de former une population apte à se révolter ou à refuser d'être corvéable, et ça ne l'a jamais été. L'idée d'école émancipatrice n'était pas encore là.
Les buts des uns et les buts des autres...vaste programme. En tout cas Ferdinand Buisson ne me paraissait pas épouser totalement les vues et objectifs de Jules Ferry. Dans ses leçons de morales il était souvent question d'universalité plus que de patriotisme pur et dur et je ne pense pas que les Reclus, Compayré et autres acteurs de l'époque partageaient tous les mêmes points de vue, loin de là. Il n'empêche qu'une certaine démocratisation s'est mise en place à partir de là jusqu'à ce qu'on la saborde avec, par exemple, la fin des écoles primaires supérieures.
Bises Dalva.
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- jjrousseauNiveau 6
Je ne sais pas si c'est encore au programme mais c'est une structure très intéressante pour analyser les récits et c'est tout ce qui m'importe !!!!
frimoussette77 a écrit:Je partage ton avis.Provence a écrit:Pas que je sache.frimoussette77 a écrit:
C'est encore au programme le schéma narratif ?
Cela permet d'analyser la structure d'un récit et d'en tirer des conclusion intéressantes !
- Spoiler:
Et c'est, à mon avis, sans intérêt au collège.
- frimoussette77Guide spirituel
Il y a déjà eu des débats à ce sujetjjrousseau a écrit: Je ne sais pas si c'est encore au programme mais c'est une structure très intéressante pour analyser les récits et c'est tout ce qui m'importe !!!!frimoussette77 a écrit:Je partage ton avis.Provence a écrit:Pas que je sache.frimoussette77 a écrit:
C'est encore au programme le schéma narratif ?
Cela permet d'analyser la structure d'un récit et d'en tirer des conclusion intéressantes !
- Spoiler:
Et c'est, à mon avis, sans intérêt au collège.
https://www.neoprofs.org/t15630-disparition-du-schema-narratif?highlight=sch%E9ma+narratif
Inutile de débattre à nouveau ici.
- VerduretteModérateur
Mon raccourci parodique n'est sans doute pas historiquement très exact, mais Jules Ferry, à défaut d'une école émancipatrice, a voulu faire de de l'école le creuset d'une population plus unie (permettant notamment de se comprendre pour des tas de gens qui ne parlaient pas la même langue d'une province à l'autre!!), et dont le savoir permettrait un progrès social. L'idée de l'ascenseur social, même si elle a été limitée par les codes sociaux qui étaient encore plus stricts qu'aujourd'hui, est bien liée à l'école républicaine, même si elle ne vient pas de Jules Ferry en particulier. Mais son nom reste bien attaché à la création de l'école laïque, gratuite et obligatoire.
- DalvaVénérable
Anaxagore a écrit:Dalva a écrit:Je ne présumerais pas aussi positivement des objectifs réels de Ferry ! :lol:Verdurette a écrit:Ce qui m'interpelle c'est que je retrouve ici les termes de ma "tutrice" de 1991, institutrice évidemment, qui me parlait déjà du grand complot de l'EN pour obtenir des masses dociles. A l'époque, je n'y croyais pas, et pourtant ...
Si l'on réfléchit bien, c'est l'exact inverse de ce que voulaient Victor Hugo, qui en a rêvé, et Jules Ferry, qui l'a fait.
C'est triste.
A un moment donné, il fallait une masse travailleuse employable, et les non-éduqués ne sachant ni lire ni écrire ne l'étaient plus, employables. Les emplois de bureau se sont multipliés, tout comme les emplois qualifiés sur machine.
Le but n'était pas du tout de former une population apte à se révolter ou à refuser d'être corvéable, et ça ne l'a jamais été. L'idée d'école émancipatrice n'était pas encore là.
Les buts des uns et les buts des autres...vaste programme. En tout cas Ferdinand Buisson ne me paraissait pas épouser totalement les vues et objectifs de Jules Ferry. Dans ses leçons de morales il était souvent question d'universalité plus que de patriotisme pur et dur et je ne pense pas que les Reclus, Compayré et autres acteurs de l'époque partageaient tous les mêmes points de vue, loin de là. Il n'empêche qu'une certaine démocratisation s'est mise en place à partir de là jusqu'à ce qu'on la saborde avec, par exemple, la fin des écoles primaires supérieures.
Bises Dalva.
Verdurette a écrit:Mon raccourci parodique n'est sans doute pas historiquement très exact, mais Jules Ferry, à défaut d'une école émancipatrice, a voulu faire de de l'école le creuset d'une population plus unie (permettant notamment de se comprendre pour des tas de gens qui ne parlaient pas la même langue d'une province à l'autre!!), et dont le savoir permettrait un progrès social. L'idée de l'ascenseur social, même si elle a été limitée par les codes sociaux qui étaient encore plus stricts qu'aujourd'hui, est bien liée à l'école républicaine, même si elle ne vient pas de Jules Ferry en particulier. Mais son nom reste bien attaché à la création de l'école laïque, gratuite et obligatoire.
Attention, je ne critique pas dans l'absolu ce que Ferry a pu mettre en place, qui était nécessaire et bienvenu. Je rappelle seulement qu'il ne faut pas idéaliser les objectifs visés. L'objectif était aussi d'obtenir des masses. Dociles. Ferdinand Buisson n'est pas Ferry, justement.
Et par exemple, Verdurette, si on se dit que l'objectif d'une population unie partageant la même langue et le même amour de la patrie visait d'abord à obtenir une masse efficace sur le champ de bataille, c'est beaucoup moins louable qu'un principe d'universalité tournant à vide.
- FantômetteHabitué du forum
Ce constat rejoint ce qui est très clairement expliqué dans ce reportage qui mériterait d'être vu par tout enseignant: "le cartable de Big Brother":
http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/15435_1
https://www.youtube.com/watch?v=DyQooUT9qss
Ça fait froid dans le dos.
Je joins aussi les analyses de Robert Abauzit et Nico Hirtt. D'aucuns crieraient au complot..Et pourtant..
http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/15435_1
https://www.youtube.com/watch?v=DyQooUT9qss
Ça fait froid dans le dos.
Je joins aussi les analyses de Robert Abauzit et Nico Hirtt. D'aucuns crieraient au complot..Et pourtant..
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"La dictature s'épanouit sur le terreau de l'ignorance." G.Orwell
- LeclochardEmpereur
Fantômette a écrit:Ce constat rejoint ce qui est très clairement expliqué dans ce reportage qui mériterait d'être vu par tout enseignant: "le cartable de Big Brother":
http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/15435_1
https://www.youtube.com/watch?v=DyQooUT9qss
Ça fait froid dans le dos.
Je joins aussi les analyses de Robert Abauzit et Nico Hirtt. D'aucuns crieraient au complot..Et pourtant..
Si "le cartable big brother" se veut documentaire d'anticipation, c'est raté. Vingt ans plus tard (il date de 1997, si j'ai bien compris), on est très loin de ce qu'il annonçait. Certains passages sont assez cocasses. La futurologie est un art difficile. Rendez-vous en 2040...
Par ailleurs, il me semble simpliste d'affirmer que la baisse du niveau est organisée dans le but de rendre les gens dociles: l'actualité des gilets jaunes est la preuve que ça ne marche pas si bien. Inversement, les enseignants pourtant assez cultivés et informés par rapport à la population moyenne sont relativement "passifs" -pour ne pas dire "soumis"- lorsqu'ils s'agit de revendiquer et de s'impliquer dans un mouvement social.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- pseudo-intelloSage
... profession dont le niveau culturel moyen ne va pas en s'améliorant, non plus, au fil des ans...
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- FantômetteHabitué du forum
Oui le reportage commence à dater..Et heureusement, il y a certains paramètres qu'on ne prévoit pas ou qu'on ne contrôle pas. Je suis bien d'accord avec toi pour dire que les plus instruits ne sont pas forcément les moins soumis. Ce n'est pas si simple.
En tout cas, plusieurs éléments me laissent à penser que la baisse du niveau est organisée, à la fois pour avoir une main d’œuvre plus adaptable et adaptée aux besoins économiques (avec les compétences et le LSU/CV) et pour faire des économies: "on peut réduire les crédits de fonctionnement aux écoles et aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d'élèves ou d'étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d'inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l'enseignement" (cahier de politique économique de l'OCDE de 1996).
En tout cas, plusieurs éléments me laissent à penser que la baisse du niveau est organisée, à la fois pour avoir une main d’œuvre plus adaptable et adaptée aux besoins économiques (avec les compétences et le LSU/CV) et pour faire des économies: "on peut réduire les crédits de fonctionnement aux écoles et aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d'élèves ou d'étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d'inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l'enseignement" (cahier de politique économique de l'OCDE de 1996).
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