- slynopHabitué du forum
L’acteur français Omar Sy accusait, dimanche 20 janvier sur Canal Plus, les professeurs de Trappes de lui avoir «menti» et «construit un monde» en le surnotant. Qu’en pensent professeurs et spécialistes ?
https://etudiant.lefigaro.fr/article/les-lycees-defavorises-surnotent-ils-leurs-eleves-retour-sur-la-phrase-d-omar-sy_4b34be42-22ea-11e9-8753-c5287de992f4/#xtor=AL-201
https://etudiant.lefigaro.fr/article/les-lycees-defavorises-surnotent-ils-leurs-eleves-retour-sur-la-phrase-d-omar-sy_4b34be42-22ea-11e9-8753-c5287de992f4/#xtor=AL-201
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"C'est pas moi qu'explique mal, c'est les autres qui sont cons !", Perceval dans Kaamelot.
- Thalia de GMédiateur
Peux-tu éditer pour ajouter un extrait de l'article ? Merci d'avance.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- slynopHabitué du forum
slynop a écrit:L’acteur français Omar Sy accusait, dimanche 20 janvier sur Canal Plus, les professeurs de Trappes de lui avoir «menti» et «construit un monde» en le surnotant. Qu’en pensent professeurs et spécialistes ?
«Un bon élève à Trappes est un élève moyen en vérité. On nous invente un monde, on nous ment». L’acteur Omar Sy ne pouvait trouver meilleure réplique pour agiter la toile. Invité dimanche 20 janvier sur le plateau de Canal Plus pour l’émission Clique TV, le héros d’Intouchables et plus récemment de Knock (2017), est revenu sur sa scolarité; et plus précisément, sur sa violente désillusion lorsqu’il est passé du collège Gustave Courbet de Trappes, au lycée plus huppé Emilie-de-Breteuil, à Montigny le Bretonneux. «J’étais un des premiers de ma classe, les meilleures notes, des félicitations partout.[...] Je me suis rendu compte que j’étais moyen. Tout ce qu’on m’a appris, ce sont des trucs pour les nuls», a lâché l’acteur avec dépit.
https://etudiant.lefigaro.fr/article/les-lycees-defavorises-surnotent-ils-leurs-eleves-retour-sur-la-phrase-d-omar-sy_4b34be42-22ea-11e9-8753-c5287de992f4/#xtor=AL-201
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"C'est pas moi qu'explique mal, c'est les autres qui sont cons !", Perceval dans Kaamelot.
- roxanneOracle
J avais vu cette émission, ça m’ avait interpellée en effet.
- CeladonDemi-dieu
Si même les malheureux concernés s'en rendent compte, comment faire à l'avenir pour camoufler le mépris que la politique générale par le biais de l'EN manifeste à leur égard pour les maintenir dans leurs ghettos cumulés ?
- RosanetteEsprit éclairé
J'ai presque envie de dire qu'il a de la chance d'être juste passé de tête de classe à élève moyen si vraiment les différences entre les deux établissements étaient si marqués.
Dans mon lycée qui rebrasse des collèges très différents, ceux qui viennent du collège REP s'en sortent plutôt très mal à de rares exceptions près, y compris des élèves qui s'identifiaient comme bons élèves.
Un des problèmes aussi c'est que la fin du collège devrait déjà permettre à de bons éléments, même issus de milieux précaires, d'être curieux, bons lecteurs, avides de connaissances en tout genre, bref de pallier les différences socio-culturelles qui existent entre différents milieux.
Si cette autonomie n'a pas été un des enjeux des apprentissages au collège, c'est quand même très dur de remonter la pente.
Dans mon lycée qui rebrasse des collèges très différents, ceux qui viennent du collège REP s'en sortent plutôt très mal à de rares exceptions près, y compris des élèves qui s'identifiaient comme bons élèves.
Un des problèmes aussi c'est que la fin du collège devrait déjà permettre à de bons éléments, même issus de milieux précaires, d'être curieux, bons lecteurs, avides de connaissances en tout genre, bref de pallier les différences socio-culturelles qui existent entre différents milieux.
Si cette autonomie n'a pas été un des enjeux des apprentissages au collège, c'est quand même très dur de remonter la pente.
- kaktus65Niveau 10
Rosanette a écrit:J'ai presque envie de dire qu'il a de la chance d'être juste passé de tête de classe à élève moyen si vraiment les différences entre les deux établissements étaient si marqués.
Dans mon lycée qui rebrasse des collèges très différents, ceux qui viennent du collège REP s'en sortent plutôt très mal à de rares exceptions près, y compris des élèves qui s'identifiaient comme bons élèves.
Un des problèmes aussi c'est que la fin du collège devrait déjà permettre à de bons éléments, même issus de milieux précaires, d'être curieux, bons lecteurs, avides de connaissances en tout genre, bref de pallier les différences socio-culturelles qui existent entre différents milieux.
Si cette autonomie n'a pas été un des enjeux des apprentissages au collège, c'est quand même très dur de remonter la pente.
Bah justement, cela ne l'est plus ...
Quant à la surnotation, elle est partout, notamment quand on donne les points de compétences sur 400 (où tout le monde a la moyenne et souvent 300/400 au moins) et la grosse blague de l'oral du Brevet où évidemment, tout le monde a une bonne, dans mon établissement, on devait faire un rapport si on mettait une note inférieure à 50/100 ...
La moyenne du DNB a été autour de 10-11/20, comment se fait-il que plus de 80% des élèves l'aient obtenu ?
- HalybelÉrudit
kaktus65 a écrit:Rosanette a écrit:J'ai presque envie de dire qu'il a de la chance d'être juste passé de tête de classe à élève moyen si vraiment les différences entre les deux établissements étaient si marqués.
Dans mon lycée qui rebrasse des collèges très différents, ceux qui viennent du collège REP s'en sortent plutôt très mal à de rares exceptions près, y compris des élèves qui s'identifiaient comme bons élèves.
Un des problèmes aussi c'est que la fin du collège devrait déjà permettre à de bons éléments, même issus de milieux précaires, d'être curieux, bons lecteurs, avides de connaissances en tout genre, bref de pallier les différences socio-culturelles qui existent entre différents milieux.
Si cette autonomie n'a pas été un des enjeux des apprentissages au collège, c'est quand même très dur de remonter la pente.
Bah justement, cela ne l'est plus ...
Quant à la surnotation, elle est partout, notamment quand on donne les points de compétences sur 400 (où tout le monde a la moyenne et souvent 300/400 au moins) et la grosse blague de l'oral du Brevet où évidemment, tout le monde a une bonne, dans mon établissement, on devait faire un rapport si on mettait une note inférieure à 50/100 ...
La moyenne du DNB a été autour de 10-11/20, comment se fait-il que plus de 80% des élèves l'aient obtenu ?
Je veux bien qu'on se cache derrière les instructions pour le brevet... Mais dans les cours de tous les jours personne ne force à surnoter. Or, dans les bahuts rep+ que j'ai pu faire tu as quand même une " pelté" de collègues qui surnotent sans qu'ils soient forcés...
Je ne critique pas ces collègues mais je trouve l'argument du "le brevet etc" complètement foireux... Si y a bien encore un bastion de la liberté pédagogique, c'est nos critères de notation... Mais pour pas passer pour un "mauvais prof", certains n'hésitent pas à faire des moyennes surréalistes...
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Je soigne ma dyslexie pardon si elle ressort trop parfois.
Le téléphone ne m’aide pas.
- D4MNiveau 5
Bien évidemment que l'on surnote ! Je suis toujours surpris quand je lis les fautes d'orthographe présentes dans les copies de mes élèves et que je vois la moyenne en français dans certaines classes. Incompréhensible. Même en langues ("surtout" en langues), on surnote, car on nous encourage à valoriser le moindre petit mot dit dans la fameuse langue étrangère. Avec une moyenne de classe de 10,20 en Troisième, j'ai l'impression de surnoter... car certains auront à peine 10 au lycée... Et pas qu'en allemand. A bon entendeur...
- Philomène87Grand sage
Quand on reçoit les bulletins de notes de nos anciens 3e, cette année donc en 2nde, et qu'on voit qu'ils ont 14/20 en histoire. Alors qu'en 3e ils atteignaient péniblement 10. Il y a une logique qui m'échappe. Quoi que, maintenant, à vous lire...
- celitianSage
J'ai aussi l'impression de conditions d'évaluation différentes, les 2ndes de REP me parlaient de beaucoup de notes de groupe, de devoirs avec le cours, de questions posées pendant les devoirs en permanence.
Et ils m'expliquaient également que sur 1h de cours, le temps effectif de travail était très réduit.
Eux aussi ont bien su me dire, au bout de 2-3 mois de cours, qu'ils étaient pris pour des imbéciles par le système.
Et ils m'expliquaient également que sur 1h de cours, le temps effectif de travail était très réduit.
Eux aussi ont bien su me dire, au bout de 2-3 mois de cours, qu'ils étaient pris pour des imbéciles par le système.
- PonocratesExpert spécialisé
Oui, enfin, en ce qui concerne l'orthographe, à l'exception de l'exercice de la dictée, il nous est souvent rappelé à nous, enseignants de français, que nous ne devons pas sanctionner la langue -syntaxe et orthographe- au delà de deux points par copie- parce que, n'est-ce pas, c'est l'affaire de tous les collègues et qu'ils ont toute autorité pour enlever deux points pour la langue française, qui en mathématiques, qui en histoire, qui en lv-dans les versions... Je sais .... :dehors2:
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- Pourquoi 3,14159Expert
Je n'ai jamais voulu rentrer dans ce jeu et je continuerai même si on me le fait systématiquement remarquer en conseil de classe. Et tous les ans ça plonge ! Cette année je suis à moins de 6 de moyenne pour une moyenne générale de classe de 12,6
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"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. " (Albert Einstein).
- gauvain31Empereur
Pourquoi 3,14159 a écrit:Je n'ai jamais voulu rentrer dans ce jeu et je continuerai même si on me le fait systématiquement remarquer en conseil de classe. Et tous les ans ça plonge ! Cette année je suis à moins de 6 de moyenne pour une moyenne générale de classe de 12,6
Idem , surtout en tant que TZR.... je n'adapte pas ma notation en fonction du profil sociologique des élèves. c'est comme ça qu'entre deux lycée , pour les mêmes cours, les mêmes TP, les mêmes contrôle, je me retrouve avec 4 points d'écarts (7 de moyenne dans les classes les plus faible dans un des derniers lycées de la Haute Garonne et 11-12 dans les classes de lycée plus favorisés ). C'est toujours délicat en conseil de classe vis à vis de certains collègues ou certains élèves ou parents qui ne comprennent pas.... Heureusement j'ai toujours un collègue (maths le plus souvent) qui me rejoint
Cette année je suis dans un lycée tout à fait "classique" sans trop de difficultés et donc aucun souci d'écart entre ma moyenne et celles de mes collègues en conseil de classe.
- kaktus65Niveau 10
Halybel a écrit:kaktus65 a écrit:Rosanette a écrit:J'ai presque envie de dire qu'il a de la chance d'être juste passé de tête de classe à élève moyen si vraiment les différences entre les deux établissements étaient si marqués.
Dans mon lycée qui rebrasse des collèges très différents, ceux qui viennent du collège REP s'en sortent plutôt très mal à de rares exceptions près, y compris des élèves qui s'identifiaient comme bons élèves.
Un des problèmes aussi c'est que la fin du collège devrait déjà permettre à de bons éléments, même issus de milieux précaires, d'être curieux, bons lecteurs, avides de connaissances en tout genre, bref de pallier les différences socio-culturelles qui existent entre différents milieux.
Si cette autonomie n'a pas été un des enjeux des apprentissages au collège, c'est quand même très dur de remonter la pente.
Bah justement, cela ne l'est plus ...
Quant à la surnotation, elle est partout, notamment quand on donne les points de compétences sur 400 (où tout le monde a la moyenne et souvent 300/400 au moins) et la grosse blague de l'oral du Brevet où évidemment, tout le monde a une bonne, dans mon établissement, on devait faire un rapport si on mettait une note inférieure à 50/100 ...
La moyenne du DNB a été autour de 10-11/20, comment se fait-il que plus de 80% des élèves l'aient obtenu ?
Je veux bien qu'on se cache derrière les instructions pour le brevet... Mais dans les cours de tous les jours personne ne force à surnoter. Or, dans les bahuts rep+ que j'ai pu faire tu as quand même une " pelté" de collègues qui surnotent sans qu'ils soient forcés...
Je ne critique pas ces collègues mais je trouve l'argument du "le brevet etc" complètement foireux... Si y a bien encore un bastion de la liberté pédagogique, c'est nos critères de notation... Mais pour pas passer pour un "mauvais prof", certains n'hésitent pas à faire des moyennes surréalistes...
Certes, personne ne force à surnoter. Mais pour le DNB, les notes ne comptent pas, seules les compétences interdisciplinaires sont
Les IPR sont aussi très à cheval sur "la bienveillance avant l'exigence", je peux comprendre donc la réaction de certains collègues et aussi le fait qu'on achète ainsi la paix sociale (il faut bien le dire).
Je ne suis pas du tout dans une ZEP mais dans un bahut collège/lycée et je me fais régulièrement reprocher ma sévérité de notation par les IPR sauf que j'annonce clairement la couleur dès le début d'année : "vous aurez en moyenne 2 à 3 points de plus au DNB que les notes que vous obtenez avec moi en contrôle", ce qui en moyenne se vérifie tous les ans. Au moins, c'est clair. Et l'argument fait mouche quand même
- gauvain31Empereur
"bienveillance avant exigence" C'est un discours explicite de tes IPR ? J'ai rarement entendu une expression aussi incongrue de la part des IPR, comme si bienveillance et exigence s'excluaient l'un l'autre
- kaktus65Niveau 10
gauvain31 a écrit:"bienveillance avant exigence" C'est un discours explicite de tes IPR ? J'ai rarement entendu une expression aussi incongrue de la part des IPR, comme si bienveillance et exigence s'excluaient l'un l'autre
Eh oui ! Bon pour nous, profs, c'est plutôt exigence avant bienveillance
Disons que exigence est inclus dans bienveillance je dirai : "on peut être bienveillant sans être exigeant, en revanche si on est exigeant, on doit être bienveillant", ce qui est encore pire dans l'interprétation.
- TardisNiveau 9
[quote="slynop"]L’acteur français Omar Sy accusait, dimanche 20 janvier sur Canal Plus, les professeurs de Trappes de lui avoir «menti» et «construit un monde» en le surnotant. Qu’en pensent professeurs et spécialistes ?
Son commentaire me rappelle le sujet que j'ai lancé il y a quelques mois : 'Est-il jamais justifié de mentir?' Dans ce fil je trouve que la réponse est plutôt 'non' tandis que dans mon fil c'était plutôt 'oui', y compris pour les notes. A débattre!
Honnêtement (ok, ok presque tout le monde surnote les élèves aujourd'hui comparé à il y a 30 ans. Ma femme, qui est française et prof de fac, est sidérée par les moyennes élevées et le nombre de Félicitations données au conseil de classe dans mon collège. Le barème a changé et on s'adapte.
Les élèves qui ont des PPC, PPRE, PAP etc. ont des notes 'aménagées' chez nous. Bienveillance ou mensonges? Ou les deux?
Son commentaire me rappelle le sujet que j'ai lancé il y a quelques mois : 'Est-il jamais justifié de mentir?' Dans ce fil je trouve que la réponse est plutôt 'non' tandis que dans mon fil c'était plutôt 'oui', y compris pour les notes. A débattre!
Honnêtement (ok, ok presque tout le monde surnote les élèves aujourd'hui comparé à il y a 30 ans. Ma femme, qui est française et prof de fac, est sidérée par les moyennes élevées et le nombre de Félicitations données au conseil de classe dans mon collège. Le barème a changé et on s'adapte.
Les élèves qui ont des PPC, PPRE, PAP etc. ont des notes 'aménagées' chez nous. Bienveillance ou mensonges? Ou les deux?
- HalybelÉrudit
kaktus65 a écrit:Halybel a écrit:kaktus65 a écrit:Rosanette a écrit:J'ai presque envie de dire qu'il a de la chance d'être juste passé de tête de classe à élève moyen si vraiment les différences entre les deux établissements étaient si marqués.
Dans mon lycée qui rebrasse des collèges très différents, ceux qui viennent du collège REP s'en sortent plutôt très mal à de rares exceptions près, y compris des élèves qui s'identifiaient comme bons élèves.
Un des problèmes aussi c'est que la fin du collège devrait déjà permettre à de bons éléments, même issus de milieux précaires, d'être curieux, bons lecteurs, avides de connaissances en tout genre, bref de pallier les différences socio-culturelles qui existent entre différents milieux.
Si cette autonomie n'a pas été un des enjeux des apprentissages au collège, c'est quand même très dur de remonter la pente.
Bah justement, cela ne l'est plus ...
Quant à la surnotation, elle est partout, notamment quand on donne les points de compétences sur 400 (où tout le monde a la moyenne et souvent 300/400 au moins) et la grosse blague de l'oral du Brevet où évidemment, tout le monde a une bonne, dans mon établissement, on devait faire un rapport si on mettait une note inférieure à 50/100 ...
La moyenne du DNB a été autour de 10-11/20, comment se fait-il que plus de 80% des élèves l'aient obtenu ?
Je veux bien qu'on se cache derrière les instructions pour le brevet... Mais dans les cours de tous les jours personne ne force à surnoter. Or, dans les bahuts rep+ que j'ai pu faire tu as quand même une " pelté" de collègues qui surnotent sans qu'ils soient forcés...
Je ne critique pas ces collègues mais je trouve l'argument du "le brevet etc" complètement foireux... Si y a bien encore un bastion de la liberté pédagogique, c'est nos critères de notation... Mais pour pas passer pour un "mauvais prof", certains n'hésitent pas à faire des moyennes surréalistes...
Certes, personne ne force à surnoter. Mais pour le DNB, les notes ne comptent pas, seules les compétences interdisciplinaires sontdonnées gratos par le CDC et le CDEévaluées, ce n'est donc pas un critère à prendre en considération dans le contexte.
Les IPR sont aussi très à cheval sur "la bienveillance avant l'exigence", je peux comprendre donc la réaction de certains collègues et aussi le fait qu'on achète ainsi la paix sociale (il faut bien le dire).
Je ne suis pas du tout dans une ZEP mais dans un bahut collège/lycée et je me fais régulièrement reprocher ma sévérité de notation par les IPR sauf que j'annonce clairement la couleur dès le début d'année : "vous aurez en moyenne 2 à 3 points de plus au DNB que les notes que vous obtenez avec moi en contrôle", ce qui en moyenne se vérifie tous les ans. Au moins, c'est clair. Et l'argument fait mouche quand même
Malheureusement cela se vérifie même en 6,5 et 4e... Je me rappelle encore ce rdv parents-profs complètement surréaliste...
La mère me demande pourquoi sa fille en 6e à une moyenne de 5 avec moi... Je sors un récit que la petite a fait et le fait lire à la mère... Elle me regarde les yeux écarquillés : " je ne comprends rien, y a une faute par mot et cela ne veut rien dire".
Je lui rétorque qu'elle comprend donc pourquoi elle n'a pas 15 de moyenne...
Sa réponse : "Mais alors pourquoi elle a 15 en français"
Je n'ai rien répondu et je pense qu'elle l'a compris toute seule...
Et là on est plus dans la bienveillance, ni dans l'achat de la paix sociale mais bon bref...
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Je soigne ma dyslexie pardon si elle ressort trop parfois.
Le téléphone ne m’aide pas.
- Philomène87Grand sage
Tardis a écrit:slynop a écrit:L’acteur français Omar Sy accusait, dimanche 20 janvier sur Canal Plus, les professeurs de Trappes de lui avoir «menti» et «construit un monde» en le surnotant. Qu’en pensent professeurs et spécialistes ?
Son commentaire me rappelle le sujet que j'ai lancé il y a quelques mois : 'Est-il jamais justifié de mentir?' Dans ce fil je trouve que la réponse est plutôt 'non' tandis que dans mon fil c'était plutôt 'oui', y compris pour les notes. A débattre!
Honnêtement (ok, ok presque tout le monde surnote les élèves aujourd'hui comparé à il y a 30 ans. Ma femme, qui est française et prof de fac, est sidérée par les moyennes élevées et le nombre de Félicitations données au conseil de classe dans mon collège. Le barème a changé et on s'adapte.
Les élèves qui ont des PPC, PPRE, PAP etc. ont des notes 'aménagées' chez nous. Bienveillance ou mensonges? Ou les deux?
Mensonge si la note est balancée comme ça sans mention particulière, faisant croire que le gamin a fait le même devoir que les autres.
Comme c'est le cas souvent.
Les copies intitulées "devoir aménagé", sans autre explication, ne veulent rien dire. Ou alors, il faudrait aussi fournir un sujet non aménagé pour que les parents puissent voir la différence.
- CathEnchanteur
On surnote. Sans blague, quelle découverte.
- ElaïnaDevin
Et pas besoin d'aller à Trappes hein.
J'enseigne dans un coin très très favorisé. Et pourtant chaque année on a dans chaque classe de secondes des élèves qui arrivent avec un joli bulletin de 3e, et qui ne comprennent pas pourquoi leurs premières notes avoisinent plus le 5-6/20 que ce qu'ils avaient auparavant (14-15). Ils avaient l'habitude d'apprendre par coeur et de faire des petits exos ultra faciles, genre relier telle date à tel fait, etc. Certains profs du coin sont réputés pour ne faire RIEN rédiger aux élèves sous prétexte que tous ne feront pas un lycée général donc inutile de les faire écrire beaucoup.
Là cette année j'en ai trois complètement à la ramasse, ils me font de la peine, ils enchaînent les caisses et ne comprennent pas. Ou plutôt, si, ils comprennent trop bien que la "bienveillance" c'était l'autre nom du mensonge.
J'enseigne dans un coin très très favorisé. Et pourtant chaque année on a dans chaque classe de secondes des élèves qui arrivent avec un joli bulletin de 3e, et qui ne comprennent pas pourquoi leurs premières notes avoisinent plus le 5-6/20 que ce qu'ils avaient auparavant (14-15). Ils avaient l'habitude d'apprendre par coeur et de faire des petits exos ultra faciles, genre relier telle date à tel fait, etc. Certains profs du coin sont réputés pour ne faire RIEN rédiger aux élèves sous prétexte que tous ne feront pas un lycée général donc inutile de les faire écrire beaucoup.
Là cette année j'en ai trois complètement à la ramasse, ils me font de la peine, ils enchaînent les caisses et ne comprennent pas. Ou plutôt, si, ils comprennent trop bien que la "bienveillance" c'était l'autre nom du mensonge.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- pseudo-intelloSage
Quand j'ai un PAP qui indique que je dois soit aménager mes devoirs soit amputer le sujet pour que l'élève ait davantage de temps, je prends toujours la seconde solution. Principalement parce que c'est plus simple pour moi, mais également parce que ça permet à l'élève ou ses parents de mesurer la différence entre la tâche du môme et celle des autres. Selon les cas, l'aménagement est plus ou moins conséquent, c'est c'est important que l'élève comme ses parents puissent le mesurer.Philomène87 a écrit:
Mensonge si la note est balancée comme ça sans mention particulière, faisant croire que le gamin a fait le même devoir que les autres.
Comme c'est le cas souvent.
Les copies intitulées "devoir aménagé", sans autre explication, ne veulent rien dire. Ou alors, il faudrait aussi fournir un sujet non aménagé pour que les parents puissent voir la différence.
- FenrirFidèle du forum
Évidemment qu'on surnote. Même quand on ne le fait pas en corrigeant, on amende forcément le sujet au départ. On "valorise" toujours un peu.
Et même comme ça il y a un paquet de gamins qui sont au ras du sol.
Je comprends tout à fait ce qu'il a voulu dire. D'ailleurs je suis honnête avec les "bons" élèves de troisième à ce sujet. De toute façon ils ont toujours une connaissance qui est passé par là avant eux. Ça en motive certains qui se dépassent et rattrapent le peloton, mais la proportion est faible.
Et même comme ça il y a un paquet de gamins qui sont au ras du sol.
Je comprends tout à fait ce qu'il a voulu dire. D'ailleurs je suis honnête avec les "bons" élèves de troisième à ce sujet. De toute façon ils ont toujours une connaissance qui est passé par là avant eux. Ça en motive certains qui se dépassent et rattrapent le peloton, mais la proportion est faible.
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À quoi bon mettre son pédigrée, on est partis pour 40 ans*. ████ ████. * 42, il faut lire 42.
- ycombeMonarque
Il ne saurait y avoir de bienveillance sans une exigence stricte quand au travail des élèves. La bienveillance, c'est vouloir faire progresser, pas faire croire à un progrès inexistant.kaktus65 a écrit:gauvain31 a écrit:"bienveillance avant exigence" C'est un discours explicite de tes IPR ? J'ai rarement entendu une expression aussi incongrue de la part des IPR, comme si bienveillance et exigence s'excluaient l'un l'autre
Eh oui ! Bon pour nous, profs, c'est plutôt exigence avant bienveillance
Disons que exigence est inclus dans bienveillance je dirai : "on peut être bienveillant sans être exigeant, en revanche si on est exigeant, on doit être bienveillant", ce qui est encore pire dans l'interprétation.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- 81% de non titulaires dans les lycées les plus défavorisés selon l'OCDE
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