- FenrirFidèle du forum
Rendash a écrit:Elyas a écrit:Il y a un autre constat plus trivial : les élèves des établissements privilégiés ont plus d'heures de cours à l'année que les élèves des établissements défavorisés. Il a eu une étude sur ça. En effet, les projets (semaine d'accueil, projets CESC, interventions extérieures, sorties etc) sont bien plus nombreux, financés et soutenus par l'institution et les collègues dans les établissements défavorisés que dans ceux au public plus privilégié où il y a beaucoup moins de projets et d'interventions.
En clair, l'idée qu'il faut offrir aux élèves défavorisés des rencontres, des sorties et autres projets les faisant sortir des cours traditionnels créent une rupture d'égalité dans le nombre d'heures de cours avec les autres élèves.
+1.
Oui, et ça se combine avec les difficultés inhérentes au fait d'enseigner dans ce genre d'établissement (la plupart on été déjà été cités précédemment).
La réforme du collège a aussi fait du mal de ce côté là. Avant on se servait de la marge pour augmenter les horaires planchers du cycle central en mathématiques. Maintenant c'est interdit, du coup, on est passé de 4h/semaine à 3h30 "comme partout". Je sens la différence et je maudis la clique de la réforme à fréquence élevé
- LefterisEsprit sacré
Comme en français, le plancher est devenu un plafond. Selon les niveaux, on perd entre une demi/heure et une heure par semaine. Mais les vrais objectifs sont atteints : coller 4 classes à un certifié de lettres (bientôt 5) 5 classes à un certifié de maths (bientôt 6).Fenrir a écrit:
Oui, et ça se combine avec les difficultés inhérentes au fait d'enseigner dans ce genre d'établissement (la plupart on été déjà été cités précédemment).
La réforme du collège a aussi fait du mal de ce côté là. Avant on se servait de la marge pour augmenter les horaires planchers du cycle central en mathématiques. Maintenant c'est interdit, du coup, on est passé de 4h/semaine à 3h30 "comme partout". Je sens la différence et je maudis la clique de la réforme à fréquence élevé
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- klaus2Habitué du forum
On est bien obligé de s'adapter et de ne pas trop les décourager ! Il m'est arrivé de refaire une interro ratée et d'additionner les deux pour avoir une seule note à peu près acceptable.
Evidemment que les lycées ont des exigences très variables ! Pour les dossiers de prépa (750 pour 74 places), un premier tri passe par des notes attribuées au lycée d'origine (100% réussite au bac :+5points, 92< : +3, 91> +1) ; viennent ensuite les notes de français, puis les moyennes des différentes matières affectées d'un coefficient (élevé pour les maths en ECS...). L'ordi nous fait donc un 1er classement.
Et quel étonnement de passer d'un lycée ayant 10% de profs agrégés à un autre en ayant 45% !!
Evidemment que les lycées ont des exigences très variables ! Pour les dossiers de prépa (750 pour 74 places), un premier tri passe par des notes attribuées au lycée d'origine (100% réussite au bac :+5points, 92< : +3, 91> +1) ; viennent ensuite les notes de français, puis les moyennes des différentes matières affectées d'un coefficient (élevé pour les maths en ECS...). L'ordi nous fait donc un 1er classement.
Et quel étonnement de passer d'un lycée ayant 10% de profs agrégés à un autre en ayant 45% !!
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Eine andere Sprache zu können, ist wie eine zweite Seele zu besitzen.“ – Karl der Große. "Parler une autre langue, c'est comme posséder une seconde âme" (Charlemagne)
- nicole 86Expert spécialisé
klaus2 a écrit:On est bien obligé de s'adapter et de ne pas trop les décourager ! Il m'est arrivé de refaire une interro ratée et d'additionner les deux pour avoir une seule note à peu près acceptable.
Evidemment que les lycées ont des exigences très variables ! Pour les dossiers de prépa (750 pour 74 places), un premier tri passe par des notes attribuées au lycée d'origine (100% réussite au bac :+5points, 92< : +3, 91> +1) ; viennent ensuite les notes de français, puis les moyennes des différentes matières affectées d'un coefficient (élevé pour les maths en ECS...). L'ordi nous fait donc un 1er classement.
Et quel étonnement de passer d'un lycée ayant 10% de profs agrégés à un autre en ayant 45% !!
No comment !
- gauvain31Empereur
Fenrir a écrit:Oui, et ça se combine avec les difficultés inhérentes au fait d'enseigner dans ce genre d'établissement (la plupart on été déjà été cités précédemment).
La réforme du collège a aussi fait du mal de ce côté là. Avant on se servait de la marge pour augmenter les horaires planchers du cycle central en mathématiques. Maintenant c'est interdit, du coup, on est passé de 4h/semaine à 3h30 "comme partout". Je sens la différence et je maudis la clique de la réforme à fréquence élevé
Je ressens exactement la même chose depuis...2010 en Seconde quand on est passé de 2h (1h30 TP +0.30 cours) à 1h30 (et de 4h à3h en 1ère S). J'enrage chaque année de ne pas pouvoir donner tout de qu'il faudrait; j'ai donc décidé de ne jamais terminer les programmes et faire des choses d'à peu près compréhensible.
Nous avions manifesté dès mai 2015 pour alerter les collègues de la future réforme des collèges 2016 qui allait provoquer exactement ce même sentiment de frustration.
Cette frustration ira croissante l'an prochain avec ce "plan social sans licenciement sec " car c'est de ça dont il s'agit. Avec la colère (comme les collègues de SES) de ne pas avoir récupéré l'heure de quinzaine.
klaus2 a écrit:Et quel étonnement de passer d'un lycée ayant 10% de profs agrégés à un autre en ayant 45% !!
Que veux-tu dire par là ?
- JacqGuide spirituel
Elaïna a écrit:Et pas besoin d'aller à Trappes hein.
J'enseigne dans un coin très très favorisé. Et pourtant chaque année on a dans chaque classe de secondes des élèves qui arrivent avec un joli bulletin de 3e, et qui ne comprennent pas pourquoi leurs premières notes avoisinent plus le 5-6/20 que ce qu'ils avaient auparavant (14-15). Ils avaient l'habitude d'apprendre par coeur et de faire des petits exos ultra faciles, genre relier telle date à tel fait, etc. Certains profs du coin sont réputés pour ne faire RIEN rédiger aux élèves sous prétexte que tous ne feront pas un lycée général donc inutile de les faire écrire beaucoup.
Là cette année j'en ai trois complètement à la ramasse, ils me font de la peine, ils enchaînent les caisses et ne comprennent pas. Ou plutôt, si, ils comprennent trop bien que la "bienveillance" c'était l'autre nom du mensonge.
Si si si, on contraire, faites écrire ces élèves là car lorsqu'ils seront en LP ils ne rédigeront plus grand chose et les rares matières qui font rédiger (ou simplement écrire !) sont ensuite dans la galère. En plus, comme dans la plupart des matières professionnelles (je n'ai pas dis toutes) ils ne font que compléter des cases ou des cahiers d'exo quand nous, en lettres histoire par exemple, nous devons leur faire rédiger ou simplement recopier (je ne parle même pas de dicter) une synthèse ou une conclusion, c'est la catastrophe, cela prend deux heures...
- Tallulah23Niveau 7
Ah, vous avez accès aux statistiques internes de chaque établissement pour savoir quelle est la proportion d'agrégés? Tu penses vraiment qu'il y a davantage de professeurs agrégés ou de "meilleurs" professeurs dans les lycées de centre ville? Nan parce que moi j'avais plutôt l'impression que le mouvement ne prenait pas du tout en compte le classement au concours ni l'étendue du savoir du professeur mais uniquement sa situation maritale, familiale, et son âge. Un jeune agrégé célibataire sans enfant a peu de chance d'obtenir un lycée de centre ville au mouvement, contrairement à un collègue plus âgé certifié ou agrégé marié, si possible avec des années de séparation et plusieurs enfants.klaus2 a écrit:On est bien obligé de s'adapter et de ne pas trop les décourager ! Il m'est arrivé de refaire une interro ratée et d'additionner les deux pour avoir une seule note à peu près acceptable.
Evidemment que les lycées ont des exigences très variables ! Pour les dossiers de prépa (750 pour 74 places), un premier tri passe par des notes attribuées au lycée d'origine (100% réussite au bac :+5points, 92< : +3, 91> +1) ; viennent ensuite les notes de français, puis les moyennes des différentes matières affectées d'un coefficient (élevé pour les maths en ECS...). L'ordi nous fait donc un 1er classement.
Et quel étonnement de passer d'un lycée ayant 10% de profs agrégés à un autre en ayant 45% !!
- roxanneOracle
Et ces élèves de bac pro iront après en BTS où ils devront rédiger une synthèse....
- klaus2Habitué du forum
Je cite simplement un exemple que j'ai connu, pensant jadis que les postes d'agrégés ou de certifiés étaient partout en nombre égal. Ce sont de vieux collègues qui m'ont donné ces informations, car, si j'ai bien compris, il y a eu jadis des listes d'agrégés et de certifiés pour les élections du CA, donc on savait leur nombre. je n'ai jamais parlé de qualité des uns ou des autres, seulement de chiffres, voilà tout.Ah, vous avez accès aux statistiques internes de chaque établissement pour savoir quelle est la proportion d'agrégés? Tu penses vraiment qu'il y a davantage de professeurs agrégés ou de "meilleurs" professeurs dans les lycées de centre ville? Nan parce que moi j'avais plutôt l'impression que le mouvement ne prenait pas du tout en compte le classement au concours ni l'étendue du savoir du professeur mais uniquement sa situation maritale, familiale, et son âge. Un jeune agrégé célibataire sans enfant a peu de chance d'obtenir un lycée de centre ville au mouvement, contrairement à un collègue plus âgé certifié ou agrégé marié, si possible avec des années de séparation et plusieurs enfants.
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- MathadorEmpereur
Dans la plupart des matières (il faut que la matière soit aussi enseignée au collège) il y a un bonus pour les vœux restreints aux lycées des agrégés (géographiques, parfois aussi les vœux ETB). Et ce bonus dépasse souvent le bonus de RC sur les vœux restreints, les deux étant rarement cumulables.Tallulah23 a écrit:Ah, vous avez accès aux statistiques internes de chaque établissement pour savoir quelle est la proportion d'agrégés? Tu penses vraiment qu'il y a davantage de professeurs agrégés ou de "meilleurs" professeurs dans les lycées de centre ville? Nan parce que moi j'avais plutôt l'impression que le mouvement ne prenait pas du tout en compte le classement au concours ni l'étendue du savoir du professeur mais uniquement sa situation maritale, familiale, et son âge. Un jeune agrégé célibataire sans enfant a peu de chance d'obtenir un lycée de centre ville au mouvement, contrairement à un collègue plus âgé certifié ou agrégé marié, si possible avec des années de séparation et plusieurs enfants.klaus2 a écrit:On est bien obligé de s'adapter et de ne pas trop les décourager ! Il m'est arrivé de refaire une interro ratée et d'additionner les deux pour avoir une seule note à peu près acceptable.
Evidemment que les lycées ont des exigences très variables ! Pour les dossiers de prépa (750 pour 74 places), un premier tri passe par des notes attribuées au lycée d'origine (100% réussite au bac :+5points, 92< : +3, 91> +1) ; viennent ensuite les notes de français, puis les moyennes des différentes matières affectées d'un coefficient (élevé pour les maths en ECS...). L'ordi nous fait donc un 1er classement.
Et quel étonnement de passer d'un lycée ayant 10% de profs agrégés à un autre en ayant 45% !!
Si les agrégés sont peu nombreux dans l'académie, cela peut conduire à leur concentration dans les lieux attractifs de cette dernière.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- liliepingouinÉrudit
Je n'aime pas du tout cette rumeur que j'entends de plus en plus souvent voulant que les établissements cotés aient un niveau de recrutement de professeurs supérieur aux autres. Franchement je demande à voir car les règles du mouvement ne favorisent pas du tout cela.
Je la trouve même très dangereuse: non seulement elle tend à laisser penser aux élèves de lycées moins cotés qu'ils sont victimes de discriminations ou qu'ils peuvent mépriser leurs profs mais en plus elle fait perdre de vue le fait que justement, la qualité des profs est quasiment égale sur le territoire (sauf sans doute pour les remplacements) contrairement à ce que produirait un recrutement par les chefs d'établissement, qui serait la porte ouverte à ce genre de dérive.
Non seulement c'est une rumeur extrêmement désagréable quand on travaille dans un établissement plus difficile, mais c'est susceptible de renforcer les inégalités.
Alors ce serait bien, à moins de disposer de statistiques réelles, de faire preuve de prudence à ce sujet.
A cela s'ajoute évidemment le fait que la qualité d'enseignement dans le secondaire est indépendante du fait que le professeur soit certifié ou agrégé. Je ne vois pas ce que ça change pour l'élève.
Je la trouve même très dangereuse: non seulement elle tend à laisser penser aux élèves de lycées moins cotés qu'ils sont victimes de discriminations ou qu'ils peuvent mépriser leurs profs mais en plus elle fait perdre de vue le fait que justement, la qualité des profs est quasiment égale sur le territoire (sauf sans doute pour les remplacements) contrairement à ce que produirait un recrutement par les chefs d'établissement, qui serait la porte ouverte à ce genre de dérive.
Non seulement c'est une rumeur extrêmement désagréable quand on travaille dans un établissement plus difficile, mais c'est susceptible de renforcer les inégalités.
Alors ce serait bien, à moins de disposer de statistiques réelles, de faire preuve de prudence à ce sujet.
A cela s'ajoute évidemment le fait que la qualité d'enseignement dans le secondaire est indépendante du fait que le professeur soit certifié ou agrégé. Je ne vois pas ce que ça change pour l'élève.
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Spheniscida qui se prend pour une Alcida.
"Laissons glouglouter les égouts." (J.Ferrat)
"Est-ce qu'on convainc jamais personne?" (R.Badinter)
Même si c'est un combat perdu d'avance, crier est important.
- Philomène87Grand sage
Elaïna a écrit:Certains profs du coin sont réputés pour ne faire RIEN rédiger aux élèves sous prétexte que tous ne feront pas un lycée général donc inutile de les faire écrire beaucoup.
Avec l'ancienne cde j'avais droit à quelques scuds en plein conseil de classe à cause de mes notes "trop basses". Je tentais péniblement de justifier en disant que sans ça en Seconde ils seraient largués, elle me répondait comme si j'avais dit un gros mot que tout le monde n'ira pas en Seconde générale. Etablissement hyper favorisé également, sur 25 élèves d'une classe, combien ne vont pas en général ? 1 ou 2 pas plus. Mais pour ceux-là, si je l'avais écoutée, j'aurais fait baisser le niveau pour tout le monde.
- User20159Esprit éclairé
Philomène87 a écrit:Avec l'ancienne cde j'avais droit à quelques scuds en plein conseil de classe à cause de mes notes "trop basses". Je tentais péniblement de justifier en disant que sans ça en Seconde ils seraient largués, elle me répondait comme si j'avais dit un gros mot que tout le monde n'ira pas en Seconde générale. Etablissement hyper favorisé également, sur 25 élèves d'une classe, combien ne vont pas en général ? 1 ou 2 pas plus. Mais pour ceux-là, si je l'avais écoutée, j'aurais fait baisser le niveau pour tout le monde.
ça fait des années que je fais partie des profs qui notent le plus sèchement dans mon REP+ (et encore j'ai aussi l'impression de les surnoter, pas les meilleurs ceci-dit), et les élèves ne sont pas dupes, ils savent très bien que certains collègues distribuent les bonnes notes facilement. Quant au chef, le dernier à m'avoir fait ce genre de réflexions s'en souvient encore. De quoi il se mêle ? J'ai dégainé mon L 912 (du code de l'éduc') , après c'est surement plus compliqué dans le privé...
- MathadorEmpereur
Lorsque les postes sont pourvus au mouvement. Si tu regardes les listes de postes vacants à l'intra en L1300 en IDF tu verras qu'on en est parfois loin.liliepingouin a écrit:Je la trouve même très dangereuse: non seulement elle tend à laisser penser aux élèves de lycées moins cotés qu'ils sont victimes de discriminations ou qu'ils peuvent mépriser leurs profs mais en plus elle fait perdre de vue le fait que justement, la qualité des profs est quasiment égale sur le territoire (sauf sans doute pour les remplacements) contrairement à ce que produirait un recrutement par les chefs d'établissement, qui serait la porte ouverte à ce genre de dérive.
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« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
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- User20159Esprit éclairé
y a encore des profs de maths titulaires d'un concours en IDF hors Paris ?
Ok je sors...
Ok je sors...
- e-WandererGrand sage
C'est l'argument-type qu'on nous sert aussi à l'université pour nous inciter à renoncer aux enseignements "académiques" (beurk ! académique, ça veut dire poussiéreux, naturellement). Tout le monde ne se destine pas aux concours d'enseignement ou à la recherche, voyons ! Donc on fait des "panoramas" de ceci ou de cela au lieu d'avoir des cours d'histoire littéraire ou de grammaire bien structurés, on multiplie les ateliers d'écriture créative, on invite des auteurs en cours… Et quand on fait cours de prépa CAPES, on pleure en découvrant que les futurs professeurs n'ont lu NI Le Père Goriot, NI Le Rouge et le Noir, NI Madame Bovary, qu'ils savent tout de Jean-Philippe Toussaint (auteur estimable, au demeurant) mais n'ont ouvert ni Proust ni Céline. De toute façon, on va bientôt "décliner nos diplômes en compétences". Youpi !!!Philomène87 a écrit:Elaïna a écrit:Certains profs du coin sont réputés pour ne faire RIEN rédiger aux élèves sous prétexte que tous ne feront pas un lycée général donc inutile de les faire écrire beaucoup.
Avec l'ancienne cde j'avais droit à quelques scuds en plein conseil de classe à cause de mes notes "trop basses". Je tentais péniblement de justifier en disant que sans ça en Seconde ils seraient largués, elle me répondait comme si j'avais dit un gros mot que tout le monde n'ira pas en Seconde générale. Etablissement hyper favorisé également, sur 25 élèves d'une classe, combien ne vont pas en général ? 1 ou 2 pas plus. Mais pour ceux-là, si je l'avais écoutée, j'aurais fait baisser le niveau pour tout le monde.
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« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- Philomène87Grand sage
Ha@_x a écrit:Philomène87 a écrit:Avec l'ancienne cde j'avais droit à quelques scuds en plein conseil de classe à cause de mes notes "trop basses". Je tentais péniblement de justifier en disant que sans ça en Seconde ils seraient largués, elle me répondait comme si j'avais dit un gros mot que tout le monde n'ira pas en Seconde générale. Etablissement hyper favorisé également, sur 25 élèves d'une classe, combien ne vont pas en général ? 1 ou 2 pas plus. Mais pour ceux-là, si je l'avais écoutée, j'aurais fait baisser le niveau pour tout le monde.
ça fait des années que je fais partie des profs qui notent le plus sèchement dans mon REP+ (et encore j'ai aussi l'impression de les surnoter, pas les meilleurs ceci-dit), et les élèves ne sont pas dupes, ils savent très bien que certains collègues distribuent les bonnes notes facilement. Quant au chef, le dernier à m'avoir fait ce genre de réflexions s'en souvient encore. De quoi il se mêle ? J'ai dégainé mon L 912 (du code de l'éduc') , après c'est surement plus compliqué dans le privé...
Pas plus que ça, je n'ai jamais cédé
Ce qui est le plus compliqué pour moi c'est ma très grande timidité et mon impossibilité à me défendre en "rentrant dedans" quand on me rabroue en public. Du coup les gens croient que je rampe. Mais au trimestre suivant ils se rendent compte que je n'ai pas bougé d'un iota.
- FenrirFidèle du forum
@liliepingouin Sans aller jusque là, il y a bien un biais de recrutement.
Dans les lycées "pourris", il a plus de turn-over, plus de débutants, plus de contractuels. Peut-être pas dans les mêmes proportions que dans un collège REP+ de Bobigny, mais pas non plus comme dans un lycée de centre ville.
@Ha@_x Oui, il en a (dans mon collège on est même 100%) mais chut, on est une exception
Dans les lycées "pourris", il a plus de turn-over, plus de débutants, plus de contractuels. Peut-être pas dans les mêmes proportions que dans un collège REP+ de Bobigny, mais pas non plus comme dans un lycée de centre ville.
@Ha@_x Oui, il en a (dans mon collège on est même 100%) mais chut, on est une exception
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À quoi bon mettre son pédigrée, on est partis pour 40 ans*. ████ ████. * 42, il faut lire 42.
- User20159Esprit éclairé
Fenrir a écrit:Dans les lycées "pourris", il a plus de turn-over, plus de débutants, plus de contractuels. Peut-être pas dans les mêmes proportions que dans un collège REP+ de Bobigny, mais pas non plus comme dans un lycée de centre ville.
Et nos élèves de banlieue en sont particulièrement bien conscients.
L'école de la République, partout, sur tous les territoires, c'est un mythe.
@Fenrir Faut que tu me donnes l'adresse , je la filerai à mes deux seuls collègues de maths titulaires qui sont en dépression permanente.
- RendashBon génie
e-Wanderer a écrit: quand on fait cours de prépa CAPES, on pleure en découvrant que les futurs professeurs n'ont lu NI Le Père Goriot, NI Le Rouge et le Noir, NI Madame Bovary, qu'ils savent tout de Jean-Philippe Toussaint (auteur estimable, au demeurant) mais n'ont ouvert ni Proust ni Céline.
"Qui a écrit Les Misérables ?
- ...
- Qui a écrit La Valise en carton ?
- Linda de Souza !!! "
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- kiwiGuide spirituel
liliepingouin a écrit:Je n'aime pas du tout cette rumeur que j'entends de plus en plus souvent voulant que les établissements cotés aient un niveau de recrutement de professeurs supérieur aux autres. Franchement je demande à voir car les règles du mouvement ne favorisent pas du tout cela.
Je la trouve même très dangereuse: non seulement elle tend à laisser penser aux élèves de lycées moins cotés qu'ils sont victimes de discriminations ou qu'ils peuvent mépriser leurs profs mais en plus elle fait perdre de vue le fait que justement, la qualité des profs est quasiment égale sur le territoire (sauf sans doute pour les remplacements) contrairement à ce que produirait un recrutement par les chefs d'établissement, qui serait la porte ouverte à ce genre de dérive.
Non seulement c'est une rumeur extrêmement désagréable quand on travaille dans un établissement plus difficile, mais c'est susceptible de renforcer les inégalités.
Alors ce serait bien, à moins de disposer de statistiques réelles, de faire preuve de prudence à ce sujet.
A cela s'ajoute évidemment le fait que la qualité d'enseignement dans le secondaire est indépendante du fait que le professeur soit certifié ou agrégé. Je ne vois pas ce que ça change pour l'élève.
Je crois que, quand il y a des BMP à assurer, les TZR sont affectés en priorité dans les établissements huppés. Les autres se voient attribuer le peu qui reste (et dans mon académie, des TZR, toutes disciplines confondues, il n'en reste plus beaucoup dès le 1er septembre...). Aussi, après les TZR, ce sont les contractuels qu'on affecte. Et comme là aussi, on manque de contractuels expérimentés, et bien le rectorat recrute à tour de bras, au petit bonheur la chance... N'importe qui. Parfois, on tombe bien, parfois non. Et c'est de plus en plus le cas.
Je serais donc très curieuse de connaître le taux de contractuels débutants dans les établissements versaillais par rapport au mien...
Depuis trois ans, de plus en plus de BMP chez nous (et je ne parle pas des remplacements en cours d'année) sont assurés par des contractuels. Avant, ils avaient de l'expérience, étaient connus depuis longtemps. Maintenant, c'est fini. Cette année, sauf en SVT, ce sont des débutants qui ont été affectés, parfois en cours d'année. Et cela pose vraiment problème. Outre la qualité de l'enseignement (mais comment faire autrement avec des personnels qui sont recrutés sans que l'on s'assure vraiment du niveau disciplinaire, sans avoir été formés, avec des motivations parfois douteuses, parfois parlant à peine français), cela rend difficile les répartitions de services et les attributions des fonctions de PP, le suivi des élèves, les contacts avec les familles sur la longue durée... Bref.
Donc il m'apparaît très net que, selon l'endroit où l'on est scolarisé, on n'a pas les mêmes chances de réussite, juste du fait des enseignants que l'on a en face de soi. Quand un "enseignant en maths" ne connaît pas les priorités opératoires, quand une "enseignante en anglais" coupe une compréhension orale en plein milieu d'une phrase parce qu'elle maîtrise à peine la langue qu'elle est censée enseigner... Comment dire... Non, les élèves d'établissements défavorisés n'ont pas les mêmes chances. Et cela peut en effet relever de la discrimination (et elle n'a rien de positive cette discrimination...).
- User20159Esprit éclairé
+1000 @kiwi
Et je rajoute que comme en plus les enseignants titulaires se battent pour éviter les zones défavorisées...on ne peut clairement plus parler d'égalité,
mais on est en train de dégonder des portes ouvertes.
Et je rajoute que comme en plus les enseignants titulaires se battent pour éviter les zones défavorisées...on ne peut clairement plus parler d'égalité,
mais on est en train de dégonder des portes ouvertes.
- pseudo-intelloSage
Ha@_x a écrit:+1000 @kiwi
Et je rajoute que comme en plus les enseignants titulaires se battent pour éviter les zones défavorisées...on ne peut clairement plus parler d'égalité,
mais on est en train de dégonder des portes ouvertes.
Surtout que, dans ma mesure où le MEN fait tout pour rentre notre métier le moins attirant possible, on n'a plus assez de titulaire pour remplir toutes les cases.
Il y a 20 ans, ça râlait déjà que les pauvres élèves des zones défavorisées héritaient des jeunes profs inexpérimentés. J'ai envie de dire "au moins, ils étaient certifiés". On essayait d'éviter ces zones, mais il fallait bien que quelqu'un tombe dessus, puisque tous les postes, peu ou prou, étaient pourvus. maintenant, dans ma discipline et dans mon académie, aucun risque de se retrouver TZR, et aucun risque de tomber sur un établissement dont on ne veut vraiment vraiment pas; il y a chaque année des suffisamment de postes inoccupés pour avoir un minimum de choix.
- liliepingouinÉrudit
J'entends bien vos arguments et je suis d'accord pour les remplacements / BMP mais le cas de l'IDF est particulier. Et le problème en IDF ne vient pas seulement de la difficulté de certains établissements mais aussi des conditions de vie, en particulier le logement et les transports.
La France ne se limite pas à l'IDF et les établissements difficiles non plus. Beaucoup de petits établissements ruraux ou dans des lieux peu attractifs regorgent d'agrégés. Et les établissements de centre-ville des villes moyennes de province n'en ont pas plus, voire parfois moins. C'est pourquoi je maintiens qu'il convient d'être prudent sans statistiques claires à ce sujet et d'éviter des généralisations qui ne font de bien à personne.
La France ne se limite pas à l'IDF et les établissements difficiles non plus. Beaucoup de petits établissements ruraux ou dans des lieux peu attractifs regorgent d'agrégés. Et les établissements de centre-ville des villes moyennes de province n'en ont pas plus, voire parfois moins. C'est pourquoi je maintiens qu'il convient d'être prudent sans statistiques claires à ce sujet et d'éviter des généralisations qui ne font de bien à personne.
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Même si c'est un combat perdu d'avance, crier est important.
- User20159Esprit éclairé
Mais toutes les matières ne sont pas déficitaires (pour l'instant)
7 refus de poste en septembre dernier dans mon collège, 51 dans le district.
7 refus de poste en septembre dernier dans mon collège, 51 dans le district.
- gauvain31Empereur
Philomène87 a écrit:Elaïna a écrit:Certains profs du coin sont réputés pour ne faire RIEN rédiger aux élèves sous prétexte que tous ne feront pas un lycée général donc inutile de les faire écrire beaucoup.
Avec l'ancienne cde j'avais droit à quelques scuds en plein conseil de classe à cause de mes notes "trop basses". Je tentais péniblement de justifier en disant que sans ça en Seconde ils seraient largués, elle me répondait comme si j'avais dit un gros mot que tout le monde n'ira pas en Seconde générale. Etablissement hyper favorisé également, sur 25 élèves d'une classe, combien ne vont pas en général ? 1 ou 2 pas plus. Mais pour ceux-là, si je l'avais écoutée, j'aurais fait baisser le niveau pour tout le monde.
D'abord ce ne sont pas tes notes , ce sont les notes des élèves
Deuxièmement elle n'a pas à faire ce genre de remarque dans un conseil de classe. En plus d'être irrespectueux, elle outrepasse ses droits
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